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dimanche 11 décembre 2022

Bilan médical de la semaine du lundi 5 au dimanche 11 décembre 2022 : décision partagée, streptotest, covid enfants (décès, PIMS, diabète), Hype, ménopause, anti-émétiques, la SANTE, accès direct aux spécialistes d'organes en ville...

 

John Cassavetes (1929 - 1989)

1. La décision partagée : une aporie pour une majorité de médecins.

voir le papier : ICI

La complexité de la démarche (voir le tableau 1), le temps qu'il faut consacrer pour expliquer le processus, faire adhérer le patient, franchir tous les obstacles, et, surtout, la perte de "pouvoir" du médecin que cela implique (sans compter la connaissance de l'EBM et de l'expérience externe - la littérature) rendent cette décision partagée au-delà de toute compréhension et de praticité pour la majorité des médecins.

C'est pas pour demain.

Et les cabines de télé consultation ne semblent pas favoriser cette démarche.

Il existe bien entendu d'autres façons, plus simples, d'aborder la décision partagée dans le cadre ou non de l'EBM.

Les juristes non médecins connaissent cette démarche dans leur spécialité et avancent l'idée cynique qu'il s'agit, la décision partagée, d'un moyen pour les médecins de se défausser de leurs responsabilités.



Félix Vallotton


2. Faut-il rechercher du streptocoque en cas d'angine ?

Il y a bien entendu plusieurs catégories de médecins en cas de diagnostic d'angine "blanche" ou "rouge":

  • Ceux qui prescrivent un antibiotique d'emblée (nous n'insisterons pas sur les sous-groupes qui prescrivent antibiotiques + AINS et/ou antibiotiques + corticothérapie) : l'enfer leur est promis
  • Ceux qui évaluent à la louche la présence de streptocoques du groupe A dans la gorge en évaluant le score de Mac Isaac (LA) : purgatoire
  • Ceux qui pratiquent systématiquement, le plus souvent, souvent, pas très souvent, un test de détection rapide du streptocoque A (alias TROD, test rapide d'orientation diagnostique) : paradis promis avec beaucoup de marguerites sur le tombeau
  • Ceux qui n'en ont rien à cirer et qui ne prescrivent jamais (sauf exceptions) d'antibiotiques en cas d'angine blanche ou rouge ou mixte.

Intéressons-nous à cette dernière catégorie.

Attention : un certain nombre de ZéroCovidistes pourraient traiter cette conduite d'eugénisme caractérisé.

Les Britanniques ont fait des calculs.


ICI

Un MG sur 350 verra une infection invasive par streptocoque A par an.



3. La morbi-mortalité des enfants et des adolescents due au Covid.

Trop c'est toujours trop.

Mais voilà : on espère sans y croire que tous les sites de FabriquedelaPeur (Fear Mongering) reviendront sur les chiffres tonitruants et inquiétants qu'ils ne cessent de produire et de mettre en avant.

Les données de Santé Publique France, ICI (alors, on peut dire ceci pour être dans la ligne éditoriale de ce blog, que cette agence gouvernementale est, comme son nom l'indique, gouvernementale, et que donc, la minimisation du nombre des décès alimente l'auto-satisfaction gouvernementale), sont très loin de ce que l'on nous annonçait.

Mais : trop c'est toujours trop.

Les décès avec lien possible avec le covid depuis le début de la pandémie.




Pour 93 décès investigués (sur les 118 enregistrés) dans 40 cas la causalité a été retenue (43 %) dont 35 présentaient des comorbidités très sévères.

Le dernier paragraphe est très important : "L'analyse des données de mortalité toutes causes confondues ne montre aucun excès de mortalité chez les moins de 15 ans en 2020, 2021 et 2022 (jusqu'à semaine 46)."

Les syndromes multi inflammatoires systémiques (PIMS)





C'est trop mais mieux que prévu par les fausses Cassandre.





4. Le covid n'entraîne pas de diabète de type 1 chez les enfants danois

Les professionnels de la peur, FearMongers, Martine Mounier, Ecoles oubliées, David Simard, et autres qui se reconnaîtront devraient lire ce papier.

Voir LA

Les Danois travaillent sur des registres bien tenus.




5. Le hype n'est pas réservé à Big Pharma : @nousaerons s'en charge 

Dans la catégorie Cueilleuse de cerises (cherry-picker) l'association @nousaerons est coutumière du fait mais, là, on est dans le sublime. 


Résumons : 

  1. Pré print
  2. Abstract
  3. Etude acceptée en 24 jours
  4. Etude épidémiologique rétrospective cas-témoins avec déséquilibre évident des groupes de comparaison.
  5. On attend la méthodologie pour commenter vraiment
  6. PS du 13/12/22 : LA


6. Du hype vaccinal : à propos d'une étude.

On se résume. Les vaccinolâtres sont des purs. 

  • Toute étude publiée qui raconte l'histoire des vaccins est de bonne qualité
  • Toute personne qui critique une étude publiée sur la vaccins est un antivaxx
  • Toute critique sur une étude publiée sur l'efficacité des vaccins explique pourquoi la France est en retard pour les vaccinations
  • Pour l'hypertension, les gouttes dans le nez ou le traitement des myélomes : vous pouvez y aller, vous ne serez pas "traité"
Dernier point (faut le redire, ça ne mange pas de pain, faut toujours se justifier et plus les justifications sont répétées et plus le doute s'installe, j'ai 70 ans -- les vaccinolâtres âgistes sont à l'affût, je n'ai aucun facteur de risque, je suis quadrivacciné contre le covid, vacciné cette année contre la grippe, j'ai aussi attrapé le covid entre les injections 3 et 4 au moment où j'étais le moins exposé pour l'attraper...), je serais tellement content qu'une étude de qualité, c'est à dire contrôlée, clustérisée, effectuée dans des conditions de qualité optimale soit top de chez top, mais l'étude (LA) commentée par l'excellent Stéphane Korsia-Meffre sur le site Vidal (LA), il n'oublie pas de rapporter les limites de l'essai, n'est pas, selon la classification non validée de ce blog, de la merdre en barre, mais presque. Rappelons également que l'étude est publiée par Mortalité and Morbidité Weekly Report dont on peut affirmer qu'en période covid la qualité des publications a beaucoup baissé (c'est un euphémisme), à moins bien entendu que l'ont ait surévalué la qualité des publications antérieures de cette revue émanant des CDC états-uniens.




7. Les femmes veulent des informations indépendantes et de haute qualité sur la ménopause.

Voir ICI

Notre collègue écossaise Margaret McCartney ne mâche pas ses mots concernant le traitement ou les traitements de la ménopause.

Cette idiote veut des preuves. Elle veut des études contrôlées de bonne qualité. Elle ne veut pas de charlatanisme, elle refuse la corruption.

Elle a lu le communiqué de presse (LA) d'un rapport gouvernemental (ICI) issu de l'AAPG Ménopause (All-Party Parliamentary Group on Menopause) et elle s'inquiète 

  • du fait que Bristol Myers Squib et Astellas Pharma soient les sponsors et que nulle part dans la presse cela n'est mentionné
  • du fait que le rapport demande un dépistage de la ménopause entre 45 et 50 ans chez toutes les femmes sans prendre en compte le fait que cela puisse aboutir à un traitement, à de l'inquiétude ou à des effets délétères
  • du fait qu'en 2 ans les prescriptions d'hormonothérapie substitutive ont augmenté de 35 %
  • du fait que la prescription de testostérone est recommandée par le rapport sans preuves cliniques et, de toute, façon, hors AMM
Lisez l'article, ce n'est pas la peine que je continue à paraphraser la très belle argumentation de notre Scottish GP.




8. Utiliser les anti-émétiques ?

Une recommandation de l'HAS : LA.


Je boycotte le foot, pas le rugby



9. Non, la santé n'appartient pas qu'aux médecins



ICI un fil twitter.

La définition de la santé est un problème majeur, souvent référencé, rarement compris, volontairement incompris.

J'ai déjà développé cela 100 fois.

Je rappelle la définition de la santé donnée par l'OMS en 1946 :

«La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité»

10. Bannir l'accès direct aux spécialistes libéraux non MG

L'accès direct des citoyens aux spécialistes libéraux est une aberration dans la majorité des cas.

Voir mon fil twitter LA

L'accès direct aux spécialistes d'organes en ville : 

1) dévalorise leur rôle (examiner des patients non malades), 
2) diminue la Valeur Prédictive Positive qui facilite leurs diagnostics, 
3) engorge leurs consultations et allonge les délais d'accès aux soins, 
4) ne soulage pas l'hôpital de consultations inutiles, 
5) est lié à la dévalorisation de l'acte de médecine générale, 
6) liée elle-même à l'auto-dévalorisation des MG et du contenu de leur consultation.
7) Prenons des exemples en ville :
a) les pédiatres qui pèsent, mesurent et vaccinent des enfants en bonne santé sont inutiles , 
b) les cardiologues qui pratiquent des bilans de santé chez des adultes jeunes sans FDR sont inutiles, 
c) les dermatologues qui suivent des acnés banales sont inutiles, bla-bla-bla
8) les syndicats polycatégoriels libéraux ne peuvent aborder le sujet de l'accès direct qui est une aberration quand l'hôpital est en surchauffe.

Tout cela se discute, bien entendu.



11. Victoire de l'intelligence artificielle au Qatar

from @sergiouribe



samedi 14 février 2009

ARRET DU TRAITEMENT HORMONAL DE LA MENOPAUSE : DIMINUTION DU NOMBRE DES CANCERS DU SEIN AUX ETATS-UNIS

Un essai américain paru dans le New England Journal of Medicine le cinq février 2009 (NEJM 2009;360:573-87) confirme, à partir des données de la WHI (Women's Health Initiative study) que l'arrêt du THS après 2002 a entraîné une diminution rapide du nombre des cancers du sein alors que dans la même période le nombre de mammographies n'avait pas diminué.

On rappelle que la WHI était un essai randomisé puis observationnel (après arrêt de l'essai) commencé en 1991 et incluant 161808 patientes ! Pour l'étude du traitement hormonal de la ménopause la méthodologie était la suivante : dans le premier groupe les femmes recevaient des oestroprogestatifs et dans le second groupe les femmes recevaient un placebo [http://www.nhlbi.nih.gov/whi/]. L'analyse ne portait pas que sur la survenue éventuelle de cancers du sein mais aussi sur les maladies cardiovasculaires, les fractures et sur le cancer colorectal. Et le traitement proposé comprenait également des mesures hygiéno-diététiques et un traitement par vitamine D et calcium.

Quoi qu'il en soit, la WHI a montré, lors de l'interruption de l'essai en 2002, que le nombre de cancers du sein diagnostiqué était deux fois plus élevé dans le groupe THS que dans le groupe placebo.

A l'arrêt général du THS la fréquence des cancers du sein a diminué de façon rapide (au bout de deux ans) dans le groupe qui avait été traité. Parallèlement le nombre de mammographies effectué n'avait pas changé.

Une des hypothèses : les pré cancers auraient arrêté leur prolifération.
Mais il existe des interprétations qui avancent aussi : la mise en place, à l'arrêt du THS, d'un traitement des femmes ménopausées par le raloxifène (EVISTA / OPTRUMA) ; le fait que les mammographies sans THS soient plus faciles à lire et éliminent des faux positifs ; le fait que même des tumeurs évoluées puissent régresser à l'arrêt de la stimulation hormonale (cf. blog).

Que dire de plus sinon que les tenants du THS en France, malgré les résultats de la WHI study, ont ignoré les résultats en prétendant qu'il ne s'agissait pas des mêmes produits (ce qui est un peu vrai) et l'AFSSAPS a mis beaucoup de temps à réagir (ils sont lents à la détente) ?

Il est évident que l'intervention de Byg Pharma et son activisme pour brouiller les pistes a été déterminant mais il est toujours difficile de comprendre pourquoi, devant les évidences, les gens, et ici les médecins prescripteurs, et avant tout les gynécologues, n'aient pas d'abord pensé à leurs patientes avant de penser à des controverses scientifiques sur des points qu'ils n'avaient pas même analysés.