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dimanche 15 janvier 2023

Bilan médical du lundi 9 janvier au dimanche 15 janvier : massacre des étudiants en médecine, accidents de travail, vaccin Covid, Covid long, tamiflu, industrie, Prescrire, cancer de la prostate, femmes pauvres, Rochoy.

 

Roger Blanchon
Métaphore des soins primaires

12. Le massacre lors de la formation hospitalière des médecins.




13. Les accidents du travail : un problème de santé publique

Les chiffres de 2022 n'ont pas encore été publiés.

En 2021 :

  • 604 565 accidents de travail et accidents de trajet
  • L'indice de fréquence est de 31 pour 1000 salariés
  • 645 accidents mortels : dans la quasi totalité des cas il s'agit de travailleurs manuels.
Voir ICI

La prévention des accidents du travail est-elle essentiellement médicale ? Non.



14. La collection des études de très bas niveau de preuves continue sur la vaccination anti Covid

  • Etudes sponsorisés par l'industrie des vaccins
  • Etudes de cohorte cas-témoin rétrospectives
  • Significativité statistique laissée au vestiaire
  • Présentation des chiffres en valeur relative et non en valeur absolue
  • Conclusions triomphantes et hâtives dès le preprint

Un preprint du Lancet (ICI) indique que les boosters bivalents sont efficaces. 


Eric Topol est enthousiaste (LA) : 


Quant à Paul Offit il s'interroge (ICI) sur la nécessité de vacciner des jeunes gens peu à risques de Covid en les boostant sur des variants qui vont bientôt disparaître.

Vinay Prasad l'est moins (ICI) : en signalant que Peter Marks (de la FDA) admet qu'il n'a pas demandé de données d'efficacité appropriées pour le booster bivalent.



Saul Leiter (1923 - 2013)

15. Et ça continue sur le Covid long.

Pour le covid long sur lequel j'ai déjà écrit ICI il existe 5 problèmes majeurs : 

  1. Un problème de définition : plus de 200 symptômes ont été identifiés avec des impacts multiples sur divers organes
  2. Un problème de causalité : on n'a pas encore retrouvé de lésions spécifiques liées au Covid
  3. Un problème de fréquence : dans le même article (ICI) les auteurs écrivent qu'il survient chez 10 % des patients ayant présenté une affection pulmonaire sévère due au Covid ; plus loin : l'incidence est estimée à 10-20 % des patients non hospitalisés ; plus loin : 50 à 70 % des patients hospitalisés et 10 à 12 % des vaccinés.
  4. Un problème d'essais cliniques de qualité et notamment des essais prospectifs.
  5. Un problème de prise en charge.
Voilà que paraît une étude israélienne dans le BMJ (ICI) indiquant que les patients ayant présenté un Covid modéré (mild) sont à faibles risques de conséquences pour leur santé un an après leur diagnostic.

Un certain Jérôme Larché, je cite : Docteur en médecine interne et spécialiste du Covid long, est interrogé par Léa Giandomenico dans une revue grand public et conteste les résultats de l'étude (LA) avec des arguments plutôt raisonnables. Dans cet article Antoine Flahault, un Fearmonger connu, reconnaît, je résume, que c'est rassurant.

Un article en forme d'éditorial publié sous l'égide de l'université du Minnesota (LA) est lui-aussi très critique sur les résultats de l'article israélien.

Qu'allons-nous devenir ?

16. Tamiflu : quand la pénurie de médicaments est un bienfait pour la santé publique

Des médecins se plaignent d'un manque de tamiflu (osetalmivir), produit inefficace, voire dangereux, dans la prise en charge des premiers symptômes de grippe saisonnière documentée.

L'éditorial est LA

Le titre : 


17. L'industrie pharmaceutique philanthropique

Voir LA l'article 



18. Ne pas prescrire selon la Revue Prescrire : les nouvelles molécules de 2022

LA



19. Dépistage du cancer de la prostate : rebelote.

J'ai une discussion vive sur twitter avec un urologue qui soutient les recommandations des Sociétés savantes, qui, comme chacun le sait sont dénuées de liens et de conflits d'intérêts, prônant un dosage systématique du PSA chez les hommes n'ayant pas d'antécédents entre 50 et 75 ans. Contre l'avis des agences gouvernementales partout dans le monde. Et il n'oublie pas le toucher rectal.

Je connais ses arguments, il ne connaît pas bien les miens, et il finit ainsi (je vous promets qu'il ne s'agit pas d'un montage).


Désespérant.

Dominique Dupagne sur le sujet (qu'il connaît bien) : LA

20. La condition des femmes pauvres dans le Neuf Trois vue par une gynécologue

C'est sur France Culture en 5 épisodes et c'est superbe et effrayant. LA



21. Et avant de vous endormir un billet de blog complet sur les voeux de santé du Président Macron. Par Michaël Rochoy. Des commentaires ad hoc


C'est LA et c'est super.



dimanche 6 novembre 2022

Bilan médical du lundi 31 octobre au dimanche 6 novembre 2022 : Oncologie pratique, EBM piétinée, Vallancien, douleur, mortalité covid, covid long, consultation, sismothérapie, bronchiolite...

La médecine à l'estomac

Nous avons cent fois ici dénoncé les médecins qui confondaient l'exercice de la médecine et la pédagogie de la santé publique avec des photoreportages dans Gala, Ici-Paris ou Closer, ces médecins qui se faisaient photographier avant la mort de leurs malades, pendant la mort de leurs malades, après la mort de leurs malades. Avec l'accord de la famille, bien entendu.

1. Un oncologue qui fait envie : Bishal Gyawali




Il publie un article dans HealthyDebate que vous pouvez lire (LA) en anglais. Il rappelle que le comportement du patient atteint de cancer qui disait "Docteur, faites tout ce que vous pensez être bon pour moi" est en train de disparaître lentement. Les patients ont à se battre entre la myriade de choix, allant des possibilités thérapeutiques, des effets indésirables, de la qualité de vie et du pronostic, afin de pouvoir choisir un parcours de soins qui leur convient.

Je résume les 10 points que toute patiente devrait savoir. Je pense que c'est applicable à toutes les procédures de soin.

  1. Est-ce que l'objectif du traitement vous convient ?
  2. Mourir avec un cancer n'est pas la même chose que mourir d'un cancer
  3. Les différents patients ont des valeurs différentes
  4. Il y a toujours des incertitudes en médecine
  5. Plusieurs anecdotes ne sont pas des données
  6. Y a-t-il une ou d'autres options ?
  7. Il est difficile d'établir une causalité sans études randomisées
  8. Une significativité statistique n'est pas toujours cliniquement signifiante
  9. Faire attention aux risques absolus et relatifs
  10. Les décisions individuelles et populationnelles ne sont pas toujours identiques
A afficher partout.


2. Qui a envie de travailler avec lui ?




3. L'EBM piétinée

Nous avons cent fois ici répété combien l'EBM avait été un progrès par rapport à ce qui existait avant où les études cliniques étaient considérées comme inutiles, où les avis d'experts résumaient les données scientifiques et où adopter une pratique non validée c'était l'apprécier.

Il y avait deux camps. 

Celui des partisans inconditionnels de l'EBM qui ne négligeaient pas les faiblesses de la méthode mais qui affirmaient qu'il n'y avait pas d'autre choix à suivre.

Celui des opposants inconditionnels à l'EBM pour des raisons pratiques.


Que reste-t-il de nos espoirs ?

Un exemple sur les bonnes pratiques dans le diabète de type 2 : ICI.


4. Guy Vallancien, charniériste



5. Les composantes de la douleur (entre autres)




6. Les derniers chiffres de la mortalité Covid dans le monde

Voir LA


7. Elon Musk et twitter : déjà un paysage cauchemardesque ?


From The New-Yorker


Honnêtement, cela n'a pas beaucoup de valeur.

Surtout en lisant un article très documenté sur l'excès de mortalité dans les pays scandinaves qui insiste beaucoup sur les méthodes de comptage.

Voir ICI.



8. Covid Long : le club des CovidsLongs fait feu de tout bois.

On résume le point de vue du club des LongsCovids (qui est décalque de l'ex-club des ZéroCovids) :
  1. Il y a de plus en plus de patients présentant des Covid longs (le club des FearMongers est mobilisé pour l'occasion)
  2. Il y a de plus en plus de publications (non françaises, on rappelle ici pour les ignorants que la France  se place au 48° rang mondial pour le nombre de publications biomédicales mais c'est dû au manque d'argent alors que la majorité des études biomédicales sont financées par l'industrie pharmaceutique qui doit trouver que c'est parce que les médecins français n'ont pas d'argent qu'ils n'ont pas de cerveau...) ce qui montre que la maladie existe (le fameux saut qualitatif que les marxiens de l'extrême-gauche ne manqueront pas de rappeler)
  3. La France est, comme toujours, à la traîne. 
  4. Il y a une perte de chance puisque les patients ne sont pas pris en charge ou considérés comme psychosomatiques...
Réponses :
  1. On attend autre chose que des études au doigt mouillé ou sur un coin de table mais plus les études annoncent des covid longs, plus les LongsCovids trépignent
  2. Le nombre de publications ne signifie pas a) que l'on avance, b) que les données scientifiques sont de qualité, c) que la non-découverte d'un mécanisme physiopathologique commun soit la preuve qu'il y en a un
  3. C'est la haine de soi bien classique
  4. Il n'y a pas de traitement mais une prise en charge empathique serait effectivement la bienvenue.
  5. Un pré print (ICI) du premier novembre 2022 annonce que la prescription pendant 5 jours de Nirmatrelvir (une des composantes du paxlovid) vs rien (étude épidémiologique cas-témoin non randomisée) chez des patients covid présentant au moins un facteur de risque pouvant entraîner une maladie sévère réduisait les syndromes post SARS-CoV-2 à 90 jours quel que soit le statut vaccinal (non,vacciné, vacciné, boosté) en cas de primo infection ou de réinfection.
  6. A suivre.

9. La durée moyenne de consultation (soins primaires)

Attention :
  1. La source (statista) n'est pas sûre
  2. Les systèmes de santé sont très différents (IDE ou non, IPA ou pas, et cetera)
  3. C'est théoriquement le BMJ
  4. Pourquoi montrer un tel diagramme ? Pour désinformer en précisant que c'est probablement d cela désinformation.

10. Sismothérapie : retour vers le futur.


11. Bronchiolite : un communiqué de l'ordre des kinésithérapeutes : tout va bien jusqu'à l'avant-dernier paragraphe

ICI pour le communique rempli de bons conseils...

Là : l'avant-dernier paragraphe non sourcé.


12. Gustave Roussy en majesté : sans masques.

L'IGR, le meilleur centre anticancéreux de toutes les terres émergées, célèbre la fin du mois octobre rose.

Sans masques, dans une enceinte fermée, avec des soignants qui sont continuellement en contact avec des patients qui sont potentiellement traités pour un cancer, immuno-déprimès, fragiles.









dimanche 25 septembre 2022

Bilan médical partiel du lundi 19 au dimanche 25 septembre 2022 : Retours en arrière, éruption cutanée, PFS vs OS, lithium, Covid long, maladies injustes, inégalités sociales, cardiologie avant effort...



Retours (violents) en arrière. 

A quoi cela peut-il bien avoir servi, depuis le début de la pandémie, de contempler des médecins auto satisfaits hurlant "La science ! La science ! La science !"

alors que 

  1. L'UE finance des campagnes anti cancer (prostate, sein, col) fondées sur des non assertions scientifiques
  2. L'AP-HP étend le domaine du dépistage du cancer de la prostate sous sa propre autorité (incompétente)
  3. Les gériatres continuent de prescrire des pseudo anti Alzheimer et de regretter qu'ils ne soient plus remboursés
  4. Des rhumatologues s'insurgent contre le déremboursement de l'acide hyaluronique injectable... contre toutes les études robustes qui indiquent que ce n'est pas plus efficace qu'un placebo...
  5. Le ministre de la santé (François Braun) prône le dépistage du cancer de la prostate par dosage de PSA à 45 ans (contre toutes les recommandations internationales) ou, au même âge, la mammographie pour le dépistage du cancer du sein
  6. Le même ministre prône une quatrième (i.e. onzième) année d'étude pour les MG



Pendant ce temps la bureaucratie de la médecine (et ici de la pharmacie) se déchaîne pour une éruption cutanée :




Si vous n'arrivez pas à lire, ne soyez pas inquiets, c'est de la merdre en barre.

La PFS (progression free survival) n'a pas (toujours) de corrélation avec l'OS (la survie globale)

Est-ce que des oncologues pourraient le clamer un peu plus fort ?

Car des molécules sont commercialisées (tel le duvelisib) qui augmentent la survie sans progression de la tumeur en diminuant la survie globale !



Medical Reversal ? Le lithium ne préviendrait pas le suicide.

Une méta-analyse (je ne vous refais pas l'article sur le niveau de preuves des méta-analyses qui dépendent des essais que l'on inclut, de ceux que l'on rejette et des études -- le plus souvent négatives -- qui ne sont pas publiées et dont on n'a même pas la preuve qu'elles auraient pu exister ; GIGO : Garbage In, Garbage Out) conclut que l'utilisation du lithium ne prévient ni le suicide ni les conduites suicidaires (ICI).

A suivre. 

N'arrêtez pas brutalement le traitement. Ne cessez pas de prendre votre traitement.




Covid long : j'en remets une couche.

  1. Des personnes estimables, et je pèse mes mots, ne cessent de citer des études observationnelles, pas toujours cas-témoin, pour pousser en même temps des cris d'orfraie sur le poids des covid longs, sur le "vrai" problème de santé publique que cela représente et sur, ouvrez grand les yeux, la nécessité d'une prise en charge et y compris médicamenteuse
  2. Ce n'est pas bien (voyez, je sais faire de la morale à bon marché) de citer de telles études a) sans les avoir lues, b ) en n'en ayant lu que l'abstract, c) uniquement parce qu'elles vont dans le sens de croyances end) pour ne pas avoir à se dédire
  3. Je répète : il est possible que le covid long existe et, quelle que soit l'intensité initiale des symptômes mais, pour l'instant, il n'existe aucun marqueur spécifique de cette atteinte prolongée.
  4.  Cela ne veut pas dire que les personnes malades qui se plaignent de symptômes prolongés attribués au Covid a) mentent, b) sont hypochondriaques, c) sont à adresser chez un psychiatre et/ou un psychologue... en l'état actuel de nos connaissances.
  5. Car l'absence de physiopathologie uniciste, l'absence de marqueurs tissulaires, l'absence de marqueurs biologiques,  et l'absence ne signifie pas que l'on ne passe pas à côté de quelque chose, l'absence de traitements non et médicamenteux, toutes ces absences conduisent les personnes malades vers les spécialistes autoproclamés du Lyme, de la fibromyalgie et de l'intolérance au gluten.
Cette infographie montrant la prise en charge du Covid long explique mon propos


Une nouvelle catégorie de maladies : les maladies injustes.



J'apprends par la même occasion l'existence de cette personne qui est, ouvrez les guillemets, "Ambassadrice pour la santé mondiale au Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères". Ouah...

Rappelons que la véritable injustice des maladies, et je vous épargne ma célèbre litanie "La maladie est le salaire du péché", au niveau mondial et français, ce sont les inégalités socio-économiques.


Le rapport de la DREES sur l'état de santé de la population en France

Madame Seydoux a dû se jeter sur le rapport avant même sa parution officielle ! LA

Eh bien, croyez-moi si vous voulez, je l'ai déjà écrit un million de fois sur ce blog (ICI par exemple), les riches sont en meilleure santé que les pauvres...

Et ça, c'est pour notre maître, le Ministre de la Santé et de la prévention :

  • Le recours au dépistage du cancer est inégal selon le niveau de vie, avec par exemple, 24 % des femmes de 50-74 ans parmi le cinquième des personnes les plus aisées n’ayant jamais eu de mammographie ou en ayant eu une il y a plus de 2 ans contre 39 % pour les femmes parmi le cinquième des personnes les plus modestes en 2019.


Rappel à l'attention des dépistologues : la gratuité des dépistages est un effet d'aubaine pour les riches et une impasse pour les pauvres qui n'ont pas accès aux soins.


Les maladies injustes (et je ne cite qu'un extrait, pour le reste : lire)

  • Lorsqu’ils grandissent, deux fois plus d’enfants d’ouvriers que d’enfants de cadres se retrouvent en surpoids en grande section maternelle. En 2017, 18 % des enfants en classe de troisième sont en surpoids et 5 % sont obèses (3 % chez les enfants de cadre et 8 % chez les enfants d’ouvriers). La part de ces enfants en surpoids ou obèses progresse.


Les examens inutiles en cardiologie avant de pratiquer une activité physique


Un nouveau guide de la HAS vient de paraître sur la prescription de l'activité physique (AP) : LA




"Existe-t-il des antécédents de maladie mentale dans votre famille ?
- J'ai un oncle qui a fait la queue 35 heures pour passer devant le cercueil d'une femme qu'il n'a jamais rencontrée." 

dimanche 5 juin 2022

Bilan médical du lundi 30 mai au dimanche 5 juin 2022 : médecine narrative, Covid long, les MG sont devenus médecins du travail, la surmortalité liée au Covid, la mortalité liée au cancer, cytologie ou HPV ?

 

via TrucOfTheDay@YLegrand : La blessure de Sverev à Roland Garros.

Pourquoi la médecine narrative compte.

Les vieux de la vieille, les revenus de tout savent combien il faut se méfier a priori des nouvelles tendances, des nouveaux concepts qui vont "révolutionner" la médecine, des théories explicatives, des idéologies holistiques, bla-bla-bla. En revanche, il est t toujours intéressant, pour sa pratique, de regarder de quoi il retourne afin, non pas d'adhérer/rejeter de façon binaire mais de picorer des idées, des ouvertures, éventuellement des "trucs", ici, afin, encore et encore, d'améliorer la relation soignant/patient et de permettre ne meilleure compréhension de la souffrance ressentie, de la problématique envisagée, des mesures à prendre et des traitements à éventuellement entreprendre. L'article que je vous propose (ICI) fait le point sur ce concept. Vous pouvez aussi lire en français CECI : la médecine narrative est une autre façon  d'envisager les soins centras sur le patient. Pas mal, non ? 


Le Covid long, ou nouveau Syndrome Post Infectieux : juste "organique" ?

L'excellent Stéphane Korsia-Meffre a écrit un commentaire passionnant sur le Covid long (ICI) à partir d'un article paru dans Nature Medicine (LA). 

Choutka et al. suggèrent que tous (ou presque) les SPI auraient une étiopathogénie commune, qu'ils s'inscrivent partiellement ou totalement dans le cadre d'une entité appelée encéphalopathie myalgique ou syndrome de fatigue chronique et qu'il s'agirait d'une nouvelle maladie auto-immune. Les auteurs envisagent différentes hypothèses étiopathogéniques : réservoir infectieux, auto-immunité, dysbiose et dommages tissulaires.

Ils suggèrent également que des recherches biomédicales soient menées de façon sérieuse pour élucider ce mystère et trouver un traitement.

Comment pourrait-on penser le contraire ? 

Les patients souffrant d'un SPI post Covid ont besoin d'écoute et de reconnaissance. Ils ont besoin d'aller voir des soignants qui ne leur disent pas "Tout ça, c'est dans la tête" ou "De toute façon cela va s'arranger... On ne peut rien faire..."

Il nous semble encore plus dangereux que ces patients rencontrent des soignants qui leur disent qu'il existe d'ores et déjà des molécules qui pourraient les soulager, voire les soigner. On pense bien entendu aux cocktails médicamenteux associant : antalgiques de paliers 1 et/ou 2, antidépresseurs, anxiolytiques, anti-épileptiques, décontracturants, et autres...

Primum non nocere. Informer. 

Mais il sera difficile de penser que les interactions entre les SPI et les mesures barrières (indispensables, mais on peut discuter sur leurs modalités, leur rigueur, leur momentum...) qui ont été mises en place un peu partout dans le monde n'ont pas d'influences sur la perception des SPI, sur la dépression et sur l'anxiété des populations depuis deux ans et demi.


Les MG, qui se roulent les pouces à la machine à café, doivent désormais être les médecins du travail supplétifs des collectivités territoriales.

La mise à jour de l'article 13-1 du décret 87-6002 contraint les MG, lors de la décision de travail à temps partiel dans les collectivités territoriales, de définir moulâtes données (cf. infra) alors que le médecin traitant ne connaît ni les fiches de poste, ni les contraintes organisationnelles, ni le contexte de l'entreprise.



Ce n'est vraiment pas une avancée pour les fonctionnaires et apparentés.

Rajout du 13/06/22 : un billet de Richard Tabot à l'attention des médecins généralistes : LA

 

Hors sujet.

Gena Rowlands, John Cassavetes (1968)


Au Royaume-Uni aussi les MG font le job


En comparant les données d'avril 2022 à celles d'avril 2019, les MG voient plus de patients et plus rapidement malgré le fait qu'ils soient moins nombreux. L'impossibilité de consulter votre médecin généraliste est lié au manque de financement du système et non à la fainéantise des médecins généralistes !

Tous les urgentistes ne pensent pas que les MG sont des feignants.


Les chiffres de surmortalité liés au Covid et publiés par l'OMS ne sont pas défavorables à la France. Mais...


Mais : faut-il croire ces chiffres ? Sait-on comment ils ont été colligés ? Connaît-on la robustesse des données ? Nous avons assez publié sur ce blog sur la façon dont la mortalité liée à la grippe saisonnière était calculée en France comme en Grande-Bretagne pour être dubitatif. 

Mortalité liée aux cancers : une comparaison US vs 21 autres pays "riches": la France n'est pas au top.

L'article (LA) est riche et il souffre des mêmes défauts que le précédent. Je répète la même chose : "Mais : faut-il croire ces chiffres ? Sait-on comment ils ont été colligés ? Connaît-on la robustesse des données ? Nous avons assez publié sur ce blog sur la façon dont la mortalité liée à la grippe saisonnière était calculée en France comme en Grande-Bretagne pour être dubitatif. "

Donc : prudence. 

Première chose : le tabac est une saloperie. On le sait, tout le monde le sait. Mais c'est le facteur de risque de cancer le plus pertinent (si j'ose dire).

Cette étude s'intéresse aux dépenses par tête de cancer par rapport au taux de mortalité.

Première figure : sans ajustement.


Deuxième figure : avec ajustement pour le tabac.


Alors que les études contrôlées sont "impossibles" à faire dans le covid (masques, aération, confinements) des études sans intérêt sont entreprises en nutrition.

Une étude (LA) commentée dans le NewYork Times (ICI) clame que les buveurs de café meurent moins que les autres.

De qui se moque-t-on ?

Un éditorial australien sur le dépistage du cancer du col et son évolution de la cytologie vers la recherche HPV

L'éditorial (LA) s'interroge sur les nouvelles stratégies concernant le dépistage du cancer du col utérin : faut-il continuer les examens cytologiques et si non à quel rythme et sur quels facteurs faut-il proposer des tests HPV. Il existe de nombreuses hypothèses, de nombreuses stratégies possibles en fonction de l'âge, du statut vaccinal, et cetera. Cet éditorial est très complet.

On rappelle qu'en France la HAS (ICI) recommande (juillet 2020) :



ZeroCovid à Taïwan.


La source : ICI

C'est tout. Mais il y avait tant de sujets...

dimanche 29 mai 2022

Bilan médical du lundi 23 au dimanche 29 mai 2022 : Randomisons !, diabète de type 2, Covid Long, surdiagnostic, dermatologie, urgences et autres

Ray Liotta (1954 - 2022)


Il n'est pas possible de randomiser est l'expression la plus abusive en biomédecine


On l'entend et on la lit ceci de façon trop fréquente en médecine. 
  1. Aération des lieux clos : ICI
  2. Port du masque en lieux clos en fonction du type de masque, du lieu, de l'âge, bla-bla...
  3. Fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées, universités
  4. Couvre-feu selon toutes ses modalités.

Les recommandations du NICE anglais pour l'évaluation et le traitement des patients présentant un diabète de type 2

Ces recommandations (LA) datent de mars 2022 et ont été commentées dans le BMJ (ICI)


Les coûts sont en train d'augmenter de façon vertigineuse.

Vous trouverez LA une infographie trop complète pour être applicable.

Bon courage pour les praticiens.

Un essai US récent (LA), de cohorte, comparant SGLT2 (canaglifozin, empaglifozin et Dapagliflozin) et metformine (!) ne montre pas de différences sur les critères cardiovasculaires (survenue d'événements, mortalité relative, mortalité globale) mais au prix de plus d'infections génitales ! 

Comme dirait La Revue Prescrire : restons-en à la metformine (dont on sait que les preuves de son efficacité sont très faibles).

Le Covid long suscite des recherches.

Des données non comparatives US : ICI

Une étude comparative de cohorte : LA. Les résultats sont assez étonnants. La lecture du papier est intéressante.

A high burden of persistent symptoms was observed in persons after COVID-19. Extensive diagnostic evaluation revealed no specific cause of reported symptoms in most cases. Antibody levels were highly variable after COVID-19.

... Et les faiseurs de peur font des déclarations fracassantes.


Un article non rassurant en pré print : ICI.

@kunstjonas


Le surdiagnostic : la pandémie silencieuse des pays riches.

Les lecteurs de ce blog sont habitués à cette notion de surdiagnostic qui ne concerne pas seulement le cancer (rappelons qu'un surdiagnostic de cancer est un authentique cancer qui ne gênera pas le ou la patiente tout au long de sa vie). Le surdiagnostic d'une hypertension artérielle est une authentique hypertension (selon les critères de normalité utilisées) qui ne gênera pas la patiente ou le patient tout au long de sa vie).

Cet article (LA) invite les médecins à prendre des précautions lors de l'établissement d'un diagnostic qui entraîne pour la personne une entrée dans une maladie (anxiété et/ou changement de son statut de personne en bonne santé en personne malade), des traitements non ou pharmacologiques et une chronicité. Les normes de diagnostic de l'hypertension artérielle et du diabète de type 2, par exemple, ont entraîné une augmentation considérable du nombre des hypertendus et des diabétiques (abaissement des seuils) et de personnes traitées (cela peut être assimilé au disease mongering ou fabrication des maladies).

En prenant l'exemple du cholestérol les auteurs signalent que le passage du seuil de 240 à 200 mg a permis de traiter 42 millions d'Etats-uniens de plus ! Et ils nous rappellent de parler en risque absolu et non en risque relatif.

Et Cancer Rose en a fait la traduction en français : ICI.

Des données concernant le Covid chez les moins de 5 ans aux US : rassurantes.

Comme d'habitude, il faut être prudent avec ces données (LA) qui sont US dans un pays où le système de santé est très différent du nôtre et où l'obésité chez les moins de 5 ans est fréquente. Mais il faut aussi souligner que le port du masque est conseillé, voire obligatoire chez les enfants de ce groupe d'âge dans nombre de villes et d'Etats US.


Les décès dans les transports aux US entre 2000 et 2009



La HAS prend les devants sur la "variole du singe": vaccinons.


Les urgences à la une.

La crise des urgences est mondiale.

Elle n'épargne pas la France.

Personne n'est content : les usagers ou plutôt les patients. Les urgentistes. Les médecins généralistes. Le pré-hospitalier. Le post-urgence. Les patrons d'hôpitaux.

J'avais analysé LA un article de Mathias Wargon.

Le poids du lobby académico-hospitalier a trouvé un bouc-émissaire facile : le médecin généraliste.

Tout ce qui va mal à l'hôpital est dû aux médecins généralistes libéraux "qui n'assurent pas la permanence des soins, qui terminent leurs activités à 18 heures" et on a de la chance on n'a pas encore entendu "c'est à cause de la féminisation de la profession".

Je ne reviendrai pas sur le mépris profond que tout ce qui n'est pas MG professe à l'égard des MG.

On va en reparler quand même.

Quand, un certain nombre de médecins, des MG notamment, posait le problème du "tout urgence", il y a 20 ans, personne ne les calculait.


Un peu de dermatologie "de terrain"


Hors sujet