mardi 18 février 2020

Olivier Véran : Saison 1 (pilote).

A propos du coronavirus :


 "La Chine a une capacité de réactivité. Elle a pris ses responsabilités en prenant des mesures de confinement très rapidement. Je ne suis pas sûr qu’il serait possible de réaliser ça dans un pays où les réseaux sociaux seraient ouverts"




Il se contredit un peu :



Le mal-être des hospitaliers :









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Olivier Véran droit dans ses bottes à propos des retraites :




Des réactions à sa nomination







Un article de blog : LA

Qui pourrait parler mieux de lui que lui-même ?


Olivier Véran, bien que neurologue, déclare qu'il a



Olivier Véran, bien que neurologue, est un progressiste (sans doute hors du champ de sa spécialité)



Son blog est fermé. Dommage. Je n'avais pas fait de captures d'écran ce matin.

A suivre

mardi 11 février 2020

Quelques bonnes résolutions de médecine générale pour 2020.



Il s'agit d'un pêle-mêle, aucune logique, aucun classement d'importance. Vous êtes les bienvenus pour ajouter des numéros. Ces injonctions s'adressent à tout le monde mais surtout à moi-même. Elles ne sont pas un objectif inatteignable mais une possible ligne de conduite en fonction des situations. Elles ne sont pas ce que je fais actuellement, ce sont des pistes, des voeux pieux. Et je n'y arriverai pas. Une to-do list en fond d'horizon. Une liste à la Prévert.

  1. Ne plus recevoir la visite médicale dans l'enceinte de son cabinet, dans les couloirs de son cabinet, dans les lieux de soin en général.
  2. Ne plus rédiger de prescriptions de transport quand il s'agit d'un rendez-vous ou d'un examen complémentaire dont on n'est pas l'initiateur (en sachant qu'il est plus facile pour le MG que pour le prescripteur de connaître le véritable état du patient dans son entier). 
  3. Toujours envisager la décision partagée comme une option prioritaire dans n'importe quelle démarche de soins. 
  4. Ne plus prescrire de radiographies pulmonaires pour un rendez-vous de pneumologie sans prescription du pneumologue.
  5. Ne plus prescrire de prolongation d'arrêt de travail au décours d'un passage aux urgences où un premier arrêt de 24 ou 48 heures a été prescrit en disant "Allez voir votre médecin traitant".
  6. Ne plus rédiger de courrier pour un/une patient.e qui vient en disant "J'ai pris rendez-vous chez le dermatologue pour mes verrues (mes boutons), il me faut une prescription (sic)"
  7. Ne plus adresser un courrier chez un spécialiste d'organe en bâclant la rédaction dudit courrier.
  8. Ne plus adresser un patient aux urgences sans avoir rédigé (et au mieux : tapuscritement) un courrier de qualité expliquant les tenants et les aboutissants de la demande et les antécédents utiles.
  9. Ne plus prescrire un seul examen complémentaire dont on ne sache quoi faire après l'avoir lu et renseigné (genre faire un #DocTocToc ? sur twitter)
  10. Ne plus lire du tout les résultats des examens périodiques de prévention (bien qu'il arrive que l'on découvre quelque chose).
  11. Ne plus prescrire un examen complémentaire de façon préventive et/ou juridique.
  12. Dé prescrire les laits de croissance.
  13. Ne plus prescrire a posteriori de produits délivrés par le pharmacien "parce que je n'ai pas pu avoir de rendez-vous", a fortiori si les molécules sont dangereuses, inefficaces ou non pertinentes.
  14. Refuser toute invitation à une Formation Médicale Continue sponsorisée par l'industrie.
  15. Refuser toute invitation à une Formation Médical Continue (cf. point précédent) organisée par l'hôpital où aucun médecin généraliste indépendant n'apparaît dans le programme.
  16. Examiner chaque ordonnance et tenter, presque à chaque fois, de comprendre le pourquoi et le comment et envisager de dé prescrire.
  17. En prescrivant dans une situation clinique, se demander ce qu'en penseraient, s'ils étaient derrière votre épaule en train de vous regarder écrire, les collègues que vous respectez et avec qui vous aimez partager vos valeurs et vos préférences.
  18. En parlant à un malade "difficile", se demander ce qu'en penseraient, s'ils étaient dans la pièce, invisibles, les personnes que vous aimez et auxquelles vous tenez.
  19. Tenter de ne plus prescrire un placebo en ne disant pas au patient qu'il s'agit d'un placebo et que, parfois, cela peut s'avérer efficace.
  20. Tenter de ne plus jamais prescrire un placebo, qu'il s'agisse d'un placebo impur (des antibiotiques dans une angine virale ou dans une bronchite du sujet jeune non compliquée) ou pur (une molécule qui n'a pas encore fait la preuve de son efficacité : maxilase, spasfon).
  21. Prendre en compte les effets indésirables des médicaments sans les minimiser et tenir compte du ressenti du patient vis à vis de ces effets : lui laisser le choix.
  22. Ne pas remplacer, c'est un exemple, un IPP par un autre IPP, en laissant croire au patient qu'il est plus fort, mais reconsidérer a) le diagnostic, b) la pertinence de la prescription et c) recommencer l'interrogatoire
  23. Ne pas accepter l'incertitude de la médecine générale et demander plus d'examens dont l'interprétation serait plus le fait d'un spécialiste d'organe que de vous.
  24. Ne pas anticiper (pour faire le malin) la prescription d'examens complémentaires spécialisés avant d'adresser le patient à un spécialiste d'organe : c'est lui qui sait le mieux quels sont les examens pertinents à demander et où les faire réaliser.
  25. Ne pas accepter l'incertitude la médecine générale dans une pathologie dont la certitude du diagnostic n'entraînera aucune conséquence en termes de traitement ou d'évolution.
  26. Envisager toujours que la prescription d'un examen complémentaire a des conséquences (cf. supra) qui peuvent bouleverser la vie du patient ou l'impacter pour sa vie entière.
  27. Annoncer un diagnostic, c'est à dire un état, une condition, sans envisager ce que sera, pourrait être, la réception du patient, et considérer que cela exige toujours de la prudence, du tact et de la lenteur, même si le diagnostic est "bénin".
  28. Eviter d'envisager un diagnostic et d'en faire part au patient sans disposer de preuves sérieuses, car il s'agit d'une situation éminemment anxiogène.
  29. Envisager que la réception d'un diagnostic par un patient et son entourage, même une "petite" hypertension, c'est un exemple, est toujours un choc lié aux valeurs, croyances ou préférences sociétales ou personnelles concernant la maladie ou le symptôme.
  30. Ne pas oublier que la faculté de médecine encourage les médecins à commettre une erreur de type 1, et donc à créer une non maladie, plutôt qu'une erreur de type 2, c'est à dire à passer à côté d'une véritable maladie. Une erreur de type 1 condamne un innocent, une erreur de type 2 acquitte un coupable (Skrabanek P. Idées fausses, idées folles en médecine)
  31. Ne pas donner d'informations à une patiente dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein, par exemple sous prétexte que le choix de participer au dépistage, aurait déjà été fait par la patiente en se présentant au cabinet avec l'imprimé.
  32. Ne pas donner d'informations à un.e patient.e dans le cadre du dépistage organisé du cancer du colon, sous prétexte que le choix de participer au dépistage aurait déjà été fait par le/la patient.e en se présentant au cabinet avec l'imprimé.
  33. Ne pas donner de formulaires de conseils "tout faits" à un patient dyslipidémique mais lui commenter soi-même et, au mieux écrire, les "conseils" adaptés à sa condition.
  34. Ne pas donner de formulaires de conseils "tout faits" à un patient diabétique mais lui commenter soi-même et, au mieux écrire, les "conseils" adaptés à sa condition.
  35. Et cetera pour les autres conseils.
  36. Considérer toujours que lorsqu'un patient revient et qu'il n'a pas compris les explications et les conseils que vous lui avez fournis lors de la précédente consultation ce n'est pas parce qu'il est un demeuré, un crétin, un bas de plafond, mais c'est parce que les explications que vous lui avez données n'étaient pas adaptées au patient que vous aviez en face de vous et que vous étiez, ce jour-là, un demeuré, un crétin, un bas de plafond...
  37. Penser que les consultations longues sont le plus souvent inefficaces en termes de réception, d'écoute, de mémorisation et d'appropriation. Elles font plus plaisir au médecin qui pense "avoir fait le boulot" qu'au patient, désorienté par tant d'informations.
  38. Penser qu'il vaut mieux, sauf urgence, proposer trois consultations de 15 minutes avec un seul objectif de consultation à une consultation de 45 minutes (cf. supra).
  39. Se rappeler qu'une consultation signifie un message, pas deux, pas trois. Et qu'il faut noter pour la prochaine consultation ce que l'on a déjà dit et ce que l'on a oublié de dire.
  40. Toujours laisser le choix des moyens de la contraception à la jeune fille/jeune femme/femme/ personne qui consulte sauf contre-indications médicales avérées après l'avoir informée.
  41. Ne pas négliger le fait que lors d'une première consultation de contraception la personne en face de vous en sait généralement beaucoup moins qu'elle ne le croit et le laisse penser et que vous pensez qu'elle sait : informer, expliquer, insister, répéter. Et si elle est très informée, c'est vous qui apprenez des choses.
  42. Refuser de prescrire/re prescrire des semelles orthopédiques qui ne servent à rien.
  43. Ne pas remettre à demain la lecture du dernier numéro de Prescrire parce qu'on n'y apprend plus grand chose et qu'on connaît la musique de la rédaction.
  44. Ne pas faire de morale avec les patients. La médecine n'est pas morale.
  45. Ne pas faire de morale avec les patients : se méfier de l'éducation thérapeutique qui est souvent de la morale déguisée.
  46. Ne pas faire de morale avec les patients : se méfier de l'entretien motivationnel qui est souvent de la morale déguisée.
  47. Ne pas faire de morale avec les patients : se méfier quand on est peu bavard, c'est souvent (aussi) de la morale déguisée.
  48. Ne pas cacher ses conflits d'intérêts aux patients. Si un patient demande un sevrage (tabac, alcool, cannabis, et cetera) il est nécessaire a) de ne pas lui mentir sur vos consommations, b) de na pas vous mettre dans la posture du mek.e malin qui 1) n'a jamais fumé, bu, consommé (un sur homme/ une sur femme) ou qui, à l'inverse, 2) est un surhomme/une sur femme qui a arrêté ou 3) sait contrôler sa situation.
  49. Ne pas parler de soi aux patients (cf. supra) sauf si cela peut interférer supposément bien dans votre relation thérapeutique (cf supra).
  50. Ne pas parler de soi aux patients car cela induit des situations de proximité qui pourraient  être préjudiciables aux patients et aux médecins. S'en tenir à : "Etre proche et distant".
  51. Tenter régulièrement (une fois pas semaine, par quinzaine, par mois) de s'atteler à une thématique médicale pour laquelle on n'est pas à l'aise, prendre le temps de "faire" la littérature pour ne pas mourir ignorant.
  52. Essayer de ne pas essayer une nouvelle thérapeutique que l'on connaît mal sous prétexte de faire hype ou le malin.
  53. Toujours s'assurer dans le cas d'une maladie chronique que le malade a compris les enjeux de tous les soins qui lui sont prescrits et/ou prodigués et qu'il les accepte.
  54. Toujours envisager, dans le cas d'une maladie chronique, que le/la patient.e ne mène pas la même vie que vous, ne mènera pas la même vie que vous parce que a) il ou elle n'est pas vous, b) qu'il ou elle ne partage pas vos valeurs et vos préférences, c) que les valeurs et les préférences d'une personne non malade ne sont pas les mêmes que celles d'une personne malade, d) parce que l'idée que vous avez a priori des valeurs et des préférences du patient que vous avez en face de vous dépendent de vos propre valeurs et préférences et, enfin, e) que tout peut changer avec le temps.
  55. Toujours envisager que les effets indésirables d'un ou de médicaments en regard des bénéfices espérés sont une affaire personnelle de la personne qui reçoit le ou les médicaments. Et que cela peut changer avec le temps.
  56. Refuser de penser que les normes s'appliquent à tout le monde sans exception.
  57. Ne plus prescrire de panoramique dentaire à la place d'un chirurgien-dentiste qui a demandé au patient de demander au médecin traitant de le faire.
  58. Dire aux patients qu'ils peuvent changer de kinésithérapeute si les séances se réduisent à la pose d'électrodes.
  59. Mieux se former aux techniques d'auto kinésithérapie pour rendre les patients actifs et autonomes dans leur prise en charge fonctionnelle et douloureuse. Les lombalgies, c'est pour la vie.
  60. Cesser d'adresser des patients aux centres anti douleurs pour se débarrasser d'une patate chaude.
  61. Avoir, dans chaque spécialité d'organe, un référent, même si hors zone, pour ne pas trop faire de bêtises a priori et pour raccourcir les réflexions existentielles sur les conduites à tenir.
  62. Avoir des correspondants, autant que faire se peut, dont on partage les conceptions de la médecine.
  63. Etre raisonnable dans ses ambitions thérapeutiques et dans sa démarche d'information sur la santé.
  64. Relire chaque ordonnance à haute voix pour expliquer, expliquer encore, et s'assurer que le patient a bien compris l'intérêt de chaque médicament.
  65. Eviter de prescrire des anti-émétiques dans les gastro-entérites : ça ne sert pas à grand chose et ça peut être dangereux.
  66. S'imposer une limite pour le nombre de patients vus chaque jour, quelles que soient les circonstances.
  67. Considérer avec suspicion les recommandations qui sont le plus souvent biaisées, influencées par des conflits d'intérêts qui ne sont pas seulement financiers, et les confronter à la personne qui est en face de soi dont la demande ne s'intègre pas automatiquement (âge, autonomie) dans le champ de ces recommandations.
  68. Commencer par suivre les recommandations qui sont certainement meilleures que nos avis personnels fondés sur des biais de confirmation et sur une absence d'analyse objective de nos pratiques.
  69. Essayer de participer à un groupe de pairs ou essayer de ne pas abandonner celui dans lequel on est engagés : la conversation, le mot est choisi à dessein, car il peut s'agir d'une conversation socratique, scientifique, amicale, confraternelle, est toujours profitable dans le sens d'échanges d'idées et de portes ouvertes sur des pratiques que l'on ne connaît pas.
  70. Se méfier du fait que les groupes de pairs sont parfois aussi des chambres d'enregistrement de connaissances non éprouvées et d'a priori peu démontrés, une reconnaissance erronée par ses pairs que ce qu'on fait, "c'est pas si mal".
  71. Essayer de parler de ses erreurs à un confrère pour ne pas les réitérer ou pour obtenir du soutien ou pour tenter de changer ses pratiques avec profit. 
  72. Ne pas changer ses pratiques en raison de ce que l'on considère comme une erreur : par exemple reposer systématiquement le PSA après être "passé à côté" d'un cancer de la prostate. Biais de confirmation.
  73. Ne pas oublier de prescrire une psychomotricienne quand c'est nécessaire.
  74. Ne pas remplir les documents destinés à l'école, au collège ou à l'administration "par dessus la jambe" car cela donne une mauvaise image des aides demandées, de la crédibilité des professionnels de santé (projet d'accueil individualisé, par exemple) et des personnels de l'éducation nationale.
  75. Ne pas, ne plus considérer, qu'un patient qui demande le princeps et ne veut pas de génériques est un crétin attardé manquant d'iode.
  76. Ne jamais oublier qu'un traitement symptomatique n'est pas un traitement.
  77. Ne pas prescrire un médecin spécialiste de façon générique.
  78. Essayer de refuser des patients quand on est fatigué et/ou las.
  79. Savoir passer la main au bon moment, pas au moment trop tardif où on n'y arrive plus.
  80. Ne pas rejeter un.e patient.e parce qu'il a regardé internet : s'appuyer sur ce qu'il a lu pour appuyer son discours.
  81. Savoir dire "Je ne sais pas" et tenter d'en faire profiter le/la patient.e
  82. Ne pas remplir un dossier de MdPH par dessus la jambe mais ne pas le remplir sans savoir pourquoi il est rempli.
  83. Savoir informer le patient sur ce que signifie la reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH)
  84. Envisager toujours une visite de pré reprise chez le médecin du travail, dans les pathologies ad hoc, pour qu'il ou elle soit informé.e et que la reprise du travail ne soit pas "sauvage"
  85. Prévenir les patient.e.s que les experts de la CPAM désignés sur listes sont le plus souvent (#PasTous) des chiens chiens de ladite CPAM et qu'ils considèrent le plus souvent les expertisé.e.s comme de la sous merdre en boîte
  86. Eviter de faire le malin en diagnostiquant une bronchite alors qu'il s'agit d'une rhino-pharyngite : cela permet d'éviter une discussion inutile sur le besoin de non prescription d'antibiotiques.
  87. Eviter de dire à un patient, "votre traitement, c'est pour la vie".
  88. Ne jamais oublier, dans un processus de dépistage, quels sont les 10 pré-requis d'un bon dépistage : voir LA
  89. Ne jamais éluder le fait que les patient.e.s les plus fragiles sont celles ou ceux dont les conditions socio-économiques sont les plus précaires et que c'est avec eux/elles qu'il faudrait passer le plus de temps
  90. Ne pas se gargariser avec la science en médecine et le fait que les médecins dans la pratique, vous et moi, seraient des scientifiques : ""La médecine n'est ni art ni science. C'est au contraire une discipline empirique, fondée sur des talents diagnostiques et thérapeutiques, aidée par la technologie, c'est à dire l'application efficace de la science." 
  91. Eviter de mentir à ses patient.e.s, surtout si elles ou ils sont en bonne santé, surtout si c'est pour la bonne cause
  92. Ne pas croire sur parole les experts et ne pas faire de complexe d'infériorité, surtout en cas de nouveaux traitements dont la validation est encore problématique.
  93. Penser a priori que les spécialistes en savent beaucoup plus que nous dans leurs spécialités respectives ne nous épargne pas la nécessité d'exercer notre esprit critique et d'évaluer la faisabilité pour le patient que nous avons en face de nous.
  94. Ne pas oublier que les malades meurent aussi.
  95. Le secret médical doit être notre préoccupation constante.
  96. Ne pas participer au programme Sophia pour le diabète : c'est nul, c'est de l'argent gâché et ça dissipe de l'énergie et des ressources...
  97. Eviter de médicaliser un.e patient.e qui consulte pour la première fois pour une "angine".
  98. Toujours s'interroger sur la pertinence des conseils de prévention chez une personne "en bonne santé".
  99. Répondre aux attentes d'une personne "malade" est un devoir, anticiper les attentes d'une personne "en bonne santé" peut être problématique : la bonne santé est la version scientifique du bonheur.
  100. Etre désagréable avec un.e patient.e est la meilleure façon de le/la fidéliser : rester aimable.
  101. Résister à l'idée de montrer des photographies de sa famille dans son cabinet (cf. 49 et 50), cela pourrait polluer votre famille.
  102. Ne pas hésiter à écrire un mot à l'assistante sociale du patient quand on ne comprend pas les enjeux économiques des prescriptions d'arrêts de travail (par exemple).
  103. Ne pas pester a priori contre les patients qui consultent avec une "liste de plaintes". Le principe de la médecine générale est de recevoir des patients qui consultent pour plusieurs pathologies lors de la même consultation. Le rôle du médecin généraliste est de les regrouper, de les hiérarchiser et de proposer des solutions sur le moyen terme.

Je me rends compte que ce catalogue est d'un cul cul terrible.

Je pourrais continuer à l'infini.

On comprend le burn-out des médecins généralistes.

En italique, et à partir du numéro 96 des idées d'ami.e.s

dimanche 9 février 2020

Journal du coronavirus : saison 2, épisode 1. Sans paroles.




A Belleville le quartier chinois est déserté.

https://www.straitstimes.com/asia/east-asia/reporters-notebook-life-and-death-in-a-wuhan-coronavirus-icu
Les Contamines-Montjoie : https://www.leprogres.fr/france-monde/2020/02/08/coronavirus-11-personnes-hospitalisees-a-lyon-saint-etienne-et-grenoble
Le Quotidien du Peuple.

jeudi 30 janvier 2020

Journal du coronavirus : saison 1, épisode 6 (jeudi 30 janvier 2020)


Le journal Le Monde : ICI.





La logique m'échappe


Au Japon, c'est pareil : ils déradicalisent le coronavirus




Une information malheureuse passée inaperçue (le 25 janvier 2020)



La Repubblica


El Pais parle du Sri Lanka



``

mercredi 29 janvier 2020

Journal du coronavirus : Saison 1, épisode 5 (mercredi 29 janvier 2020)


Le journal Le Monde

Le directeur de l'OMS n'a pas encore reçu les analyses virologiques du Président chinois




Il les a reçues !  (Quotidien du Peuple)






La Chine ne veut pas exfiltrer les Occidentaux 



Le journal Le Figaro

Cedric Villani est exfiltré de LREM

Le journal Le Parisien




La croissance chinoise (du coronavirus) 

Le Journal La Croix


Un peu de sémiologie


Le coronavirus est différent du coronairovirus qui touche les cardiologues qui stentent des patients asymptomatiques malgré COI (Courage, Orbita, Ischemia) et, peut-être, en raison de leurs COI (Conflicts of Interest)


A suivre

mardi 28 janvier 2020

Journal du coronavirus : Saison 1, épisode 4 (mardi 28 janvier 2020)


En une du journal Le Monde ce jour.

Et la Une du Canard Enchaîné de demain



Le Parisien aujourd'hui : 






Libération


vvv

La paix avec les morts. Rithy Panh et Christophe Bataille.



Le génocide cambodgien a ceci de particulier qu'il s'agit d'un génocide "pur".

Pas, à ma connaissance, de contexte racial (Shoah, Rwanda) ou religieux (Arménie, Shoah, Rwanda, ex Yougoslavie).

Le génocide cambodgien se situe-t-il dans un contexte purement politique ?

Peut-on dire que la politique est ici un prétexte anthropologique pour la réalisation par des humains de crimes de masse ?

Est-ce que les crimes de masse sont une constante anthropologique plus que sociologique ou politique ?

La paix avec les morts, c'est l'aboutissement de la longue quête de Rithy Panh pour établir la vérité de la réalité des massacres. Mais c'est plus que cela : c'est un combat contre le négationnisme.

"L'entrée du négationnisme, ce n'est pas le doute, ce n'est pas le mensonge, ce n'est pas l'ignorance : c'est l'abstraction" écrit Rithy Panh. Et encore : "La négation du crime de masse, ce n'est pas dire d'emblée : le crime n'a pas existé. C'est s'éloigner."

Des idéologues non Khmers ont toujours tenté de déplacer la culpabilité du peuple Khmer, mais il faudrait dire plus précisément le peuple Khmer rouge, vers la politique extérieure. C'est pas moi, c'est les autres : les Américains, les Vietnamiens, les Français, les Chinois.

Rithy Panh vient chercher la vérité des tueurs.

Il recherche aussi l'intention des tueurs.

La déportation depuis Phnom Penh vers les campagnes de 1,9 millions de personnes par les hommes en noir, quelle était la vraie intention ?

L'autre caractéristique du génocide cambodgien (mais ce fut aussi le cas ailleurs) c'est le caractère local, domestique des massacres. Rithy Panh retourne dans les villages où sa famille a été déportée depuis Phnom Penh (la ville a été vidée en quarante-huit heures), dans les villages où des paysans sont devenus Khmers rouges mais surtout des massacreurs, des tueurs, des égorgeurs. Où désormais les bourreaux, les familles des bourreaux et les familles des victimes se côtoient.

Rithy Panh nous promène dans les champs et nous montre les ossements, les traces des crânes, les crânes eux-mêmes... Ceux-là mêmes que Chomsky ou Badiou ne veulent pas voir ou refusent de voir (ou en minimisent le nombre) en ayant évité de mettre les pieds au Cambodge. On se rappelle la fameuse phrase des maoïstes à propos de la révolution culturelle et ses 50 millions de morts : "On ne peut pas faire d'omelettes sans casser des oeufs." Et la réponse de Simon Leys : "Les maoïstes ont cassé des oeufs sans faire d'omelette..."

Rithy Panh a décidé de décrire les bourreaux, de les interroger, de les filmer, il a eu le courage et la lucidité de se confronter à eux. Non seulement les paysans tueurs mais aussi les chefs, dont le monstre Duch, dirigeant le camp de torture et d'extermination S21. Dans un livre précédent Rithy Panh raconte que Duch, formé en France comme nombre d'intellectuels Khmers rouges, lisait Lamartine en entendant le fracassement des crânes de nourrissons sur le mur mitoyen.




"J'ai rencontré tant d'interrogateurs, et il m'a toujours semblé qu'ils avaient des mains épaisses, des doigts presque carrés. Est-ce à force de frapper, d'arracher des ongles ou d'y introduire des aiguilles à petits coups de maillets ? Est-ce de ne jamais refuser les ordres ? Il faut les imaginer, à seize ans, chaque nuit à cette tâche atroce."

Rithy Panh a pris à rebours l'idée orwellienne, juste sans doute dans le contexte du combat politique ordinaire, qu'il ne faut pas connaître physiquement ses ennemis pour ne pas influencer notre jugement en leur trouvant des qualités humaines. Ici, c'est l'inverse, Panh veut les connaître physiquement pour leur rendre leur humanité et pouvoir parler de leurs crimes d'humains. Ce sont à la fois des monstres et des non monstres.

Duch à Rithy Panh : "Vous auriez fait un très bon directeur de S21 !" "Et, écrit Rithy Panh, il rit, rit encore. Je crois que personne ne voudrait vivre en lui."

Il combat la négation qui consistait à l'époque à torturer, à exiger des aveux écrits et à éliminer les "coupables" pour qu'ils disparaissent. A débaptiser les humains pour les détruire.

Il raconte sa famille. Sans pathos. Il raconte son père, sa mère, ses frères et soeurs. La peur. Il cite Conrad : "La peur reste toujours. Un homme peut tout détruire en lui, l'amour, la haine, la foi et même le doute, mais aussi longtemps qu'il s'accroche à la vie, il ne pourra détruire la peur."

Les dernières phrases : "Puis je place les os dans une urne -- un petit coffre de bois orné. Demain, nous les rapporterons au village."

(J'avais déjà écrit sur le livre précédent de Rithy Panh : LA, j'ai écrit ce billet sans le relire).

Il est utile de lire (ou relire) : L'élimination (2012)