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dimanche 27 novembre 2011

BPCO : les pneumologues mettent le paquet !


Tout est parti d'un article chapeauté et commenté par Hugues Raybaud (ICI) qui m'a conduit à lire un article de Esculapepro.com (LA) rapportant des recommandations sur la Bronchopneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) émanant d'un organisme dont j'ignorais jusque là l'existence (The Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease, alias GOLD). 
Le chapeau de Hugues Raybaud est sans nuances (Sans liberté de blâmer il n'est pas d'éloge flatteur et vous savez combien j'aime sa lettre, voir ICI) et semble, mais n'y a-t-il pas une certaine ironie dans le titre, bien péremptoire : La BPCO se place au rang du diabète comme maladie émergente.
Le problème est que contrairement au diabète, la maladie est banalisée. Les patients vivent avec leur maladie, leur essoufflement, jusqu'à ce qu'ils soient hospitalisés lors d'une poussée infectieuse. La maladie est alors diagnostiquée mais il est trop tard pour la freiner.
Le dépistage peut se faire en cinq questions 


  • Avez-vous fumé ou fumez-vous ?




  • Toussez-vous fréquemment ?




  • Crachez-vous fréquemment ?




  • Lorsque vous pratiquez une activité donnée, êtes-vous plus essoufflé(e) que les gens de votre âge ?




  • Avez-vous plus de 40 ans ? Si le patient répond positivement à trois de ces questions, le généraliste peut soit mesurer le souffle du patient à l'aide d'un spiromètre soit orienter le patient vers un confrère pneumologue.



  • Ainsi Hugues Raybaud esquisse-t-il le problème de la stratégie de Knock mais sans en parler vraiment.
    Ainsi nous renvoie-t-il sur le site esculapepro.com qui ne dit pas un mot des liens d'intérêt de GOLD  tout en citant Prescrire (très critique à l'égard de spiriva).  
    Or GOLD entretient des liens avec Big Pharma qui sont pour le moins ténus : vous pouvez retrouver la rubrique About Us dans le menu déroulant de GOLD qui informe sur les liens d'intérêt du Bureau pour l'année 2010 et des relecteurs pour l'année 2011 et, pour les sponsors, on les retrouve à la page 97 du rapport : LA. Ce qui est amusant et intriguant, c'est que GOLD a été créé, dit-on, à l'initiative d'organismes dits indépendant pour le premier (étude ALLHAT, par exemple) et dépendant pour le second (on le sait depuis la grippe "pandémique) : GOLD was launched in 1997 in collaboration with the National Heart, Lung, and Blood Institute, National Institutes of Health, USA, and the World Health Organization.
    Où en étais-je ?
    A ceci : les recommandations, telles rapportées par Esculapepro.com, sont très favorables à l'utilisation des bronchodilatateurs à longue durée d'action, type spiriva, dès le stade II de la BPCO malgré l'absence de preuves d'efficacité et des preuves d'effets indésirables (excès d'AVC de 2 pour 1000 spiriva vs placebo) : ICI. Ne parlons pas du respimat (tiotropium sous une autre forme galénique) qui a définitivement montré sa nocivité : LA.

    Plusieurs commentaires (c'est mon côté je donne des leçons de morale et je ne suis pas parfait moi-même) : 
    1. Les pneumologues de mon "coin" aiment spiriva et, quel que soit le stade de la BPCO, commencent toujours par en prescrire en oubliant le reste
    2. Les médecins généralistes de mon "coin" : itou.
    3. Hugues Raybaud ne devrait pas nous balancer des données brutes sans commentaires.
    4. Esculape itou.
    5. Les pneumologues sont, en théorie les spécialistes de la pneumologie mais ne se posent pas, dans mon coin, de questions sur le tiotropium et il leur arrive même de prescrire Respimat alors que l'on sait déjà depuis longtemps que le produit est dangereux (cf. supra). Une des pneumologues de mon coin, je l'appelle Miss Spiriva car elle tire sur tout ce qui bouge.
    6. Les pneumologues prescrivent du spiriva, prescrivent une consultation anti tabac qui, jusqu'à ces derniers temps, prescrivait champix et autres gracieusetés dangereuses, et prennent pour des khons les médecins généralistes qui osent a) critiquer la prescription systématique de spiriva et exceptionnelle de respimat ; b) osent critiquer la prescription de champix ; c) osent ne pas trop croire à l'efficacité du vaccin pneumo 23 (voir ICI et LA)
    7. La visite médicale spiriva et pneumo 23 doit coucher dans le service de pneumologie de mon coin, organiser des petits-déjeuners, des déjeuners, des dîners, dîners simples ou dîners avec MG compatissants, dîners débats avec le support de l'association de formation continue du coin, et distribuer des chambres d'hôtels dans les golfs de la région, distribuer des billets d'avion pour des congrès de pneumologie en France ou à l'étranger, congrès où il arrive même que Irène Frachon soit insultée, congrès exotiques où la langue parlée est incomprise des dits pneumologues qui, pour certains, ne lisent que des articles écrits en anglais et traduits avec obligeance, quand ils sont favorables, dans la langue de Jules Romain (Knock). Et je n'ai rien dit des prescripteurs d'aérosols... sponsorisés par les grands laboratoires mondiaux.
    GOLD porte bien son nom.

    (René-Théophile-Marie-Hyacinthe Laennec - 1781 - 1826 - mort de la phtisie)

    dimanche 1 mars 2009

    BRONCHITE CHRONIQUE OBSTRUCTIVE, CORTICOÏDES INHALES ET RISQUES DE PNEUMONIES

    Nous vous avions déjà parlé dans ce blog du fait que les corticoïdes inhalés ne réduisaient pas la mortalité dans la bronchite chronique obstructive (BPCO).

    Une méta-analyse (1) a été menée à partir d'essais cliniques contrôlés réalisés dans la BPCO (corticoïdes inhalés versus tout traitement sans corticoïdes inhalés pendant au moins 24 mois) à partir de 18 essais réunissant 16 996 patients traités entre 24 et 156 semaines.
    Les critères retenus étaient la survenue d'une pneumonie, d'une pneumonie sévère, de la mortalité liée à une pneumonie et la mortalité totale.

    Elle montre que les corticoïdes inhalés :
    1. entraînent un risque significativement plus grand de survenue de pneumonies (p<0,01)>
    2. entraînent un risque significativement plus grand de survenue de pneumonies sévères (p<0,01). Ce risque est tout aussi significatif quand on les compare à un placebo (p<0,01) ou quand, associés à un béta 2 agonistes à longue durée d'action on les compare à un béta 2 agoniste seul (p=0,02)
    3. n'entraînent pas d'augmentation de la mortalité liée aux pneumonies ou d'augmentation de la mortalité totale.
    Conclusion : le traitement de fond de la BPCO, ce n'est pas la corticothérapie. Il ne faut l'utiliser qu'en cas d'exacerbations et de poussées et se garder de commencer d'emblée par les associations fixes.

    (1) Singh S et al. Long-term use of inhaled corticosteroids and the risk of pneumonia in chronic obstructive pulmonary disease. Arch Intern Med. 2009;169(3):219-229

    dimanche 30 novembre 2008

    BRONCHITE CHRONIQUE OBSTRUCTIVE ET CORTICOIDES INHALES

    Les corticoïdes inhalés ne réduisent pas la mortalité dans la bronchite chronique obstructive stable.

    Comme la majorité des traitements médicamenteux dans cette indication, les corticoïdes inhalés sont meilleurs pour contrôler les symptômes et prévenir les exacerbations que pour sauver des vies. La dernière méta-analyse publiée dans le JAMA (JAMA 2008;300:2407-16[Abstract/Full Text]) montre non seulement que la mortalité totale n’est pas diminuée mais que le risque de pneumonie est augmenté.

    L’essai : les auteurs ont sélectionné 11 essais évaluant fluticasone, triamcinolone et budesonide utilisés seuls ou en association avec d’autres molécules inhalées, le plus souvent la salmeterol. Les essais ont au moins duré six mois et ont étudié plus de 14000 adultes.

    Aucune différence, malgré des analyses de sous-groupe, pour le risque relatif de mort.

    En revanche l’utilisation des corticoïdes inhalés s’est accompagnée d’une augmentation significative du nombre de pneumonies (+ 34 %) mais pas du nombre des fractures.

    Voici un commentaire des auteurs qui pourrait s’appliquer à de nombreuses autres pathologies : « Parce que ce traitement ne semble pas avoir d’effet sur la mortalité, les médecins doivent peser les autres risques (pneumonie) et les bénéfices (moins d’exacerbations, amélioration de la qualité de vie) quand ils prennent des décisions dans cette pathologie."

    A préciser : le risque de pneumonie était d’autant plus important que les patients avaient une fonction pulmonaire altérée, ou que les doses étaient les plus élevées ou que les traitements étaient combinés.

    Conclusion : corticoïdes inhalés : oui en pesant le pour et le contre. A la plus faible dose possible, encore mieux.

    jeudi 9 octobre 2008

    BRONCHITE CHRONIQUE : RIEN QUE DE L'ANCIEN

    Spiriva / Tiotropium : la fin ?

    Une étude contrôlée comparative versus placebo (respectivement 2987 et 3006 patients porteurs d’une bronchite chronique) qui vient de paraître dans le New England Journal of Medicine (http://content.nejm.org/cgi/content/short/359/15/1543?query=TOC) montre qu’à quatre ans le spiriva / tiotropium améliorait significativement la fonction respiratoire, la qualité de vie et le nombre d’exacerbations (-14 %) mais ne réduisait pas la détérioration du VEMS au cours du temps pas plus que la mortalité.

    Commentaires : Spiriva / tiotropium est un bon traitement symptomatique. Pas plus ! Pourquoi faudrait-il le prescrire ?


    Nous rappelons ici qu’une méta-analyse publiée par la FDA http://www.fda.gov/cder/drug/early_comm/tiotropium.htm a montré un excès d’AVC dans le groupe spiriva / tiotropium de 2 / 1000.

    Spiriva / tiotropium : pourquoi en prescrire ?