Oh.
Les McDos sont l'exemple parfait de la malbouffe planétaire, celle qui commence avec les animaux maltraités, celle qui continue avec la nourriture industrielle reconstituée à partir de rien, celle qui prône Gros is beautiful, celle qui ne vante pas la qualité de la nourriture mais la baisse continuelle du rapport prix/calorie, celle qui offre le combo le moins cher du marché, graisse, sucre et sel, mais surtout, McDo, c'est l'essence même du néo libéralisme amoral, sans valeurs éthiques, axiologiquement neutre comme dirait l'autre, qui justifie tout au nom de la liberté de choix des consommateurs, on parle des budgets publicitaires comme idéologiquement neutres ?, au nom des désirs du consommateur citoyen, puisque cela fournit des emplois, puisque cela augmente le PIB, puisque cela favorise le vivre ensemble (?), et cetera.
J'entends déjà le crétin qui argue "Oui, mais y a des salades" : un îlot de fraîcheur dans un océan de merdre. Enfin, les salades McDo, c'est de la salade ?
J'entends déjà le crétin qui argue "Oui, mais y a des salades" : un îlot de fraîcheur dans un océan de merdre. Enfin, les salades McDo, c'est de la salade ?
Ah.
Les McDos sont l'exemple parfait du capitalisme hors sol, du marketing planétaire, des bas salaires, du mi-temps contraint, des étudiants qui doivent payer leurs études (et qui ne les finissent jamais, terminant avec une chemise d'équipier ou de superviseur gorgée de gras, de cholesterol et de coca-cola), des systèmes de management alakhon (l'équipier du mois), du travail sept jours sur sept et à pas d'heures le soir, de la financiarisation, de l'optimisation fiscale, et cetera. L'entreprise McDo fait grosso modo 25 milliards de CA et 4,5 M de bénéfices en France et soustrait au fisc français entre 390 et 714 millions d'euro (voir ICI). Les employés de McDo ne mangent plus de McDo, c'est dire.
Zut.
Parlons de santé publique.
McDo, comme aurait pu le dire le regretté Jean-Pierre Coffe, c'est de la merde !
C'est de la calorie, c'est de la graisse, c'est de l'odeur, c'est de la nourriture industrielle, sans valeur nutritive, la viande n'est pas de la viande, le poisson (?), c'est un nid à obésité, un nid à surpoids, un nid à cholestérol, un nid de sucre, un nid à chirurgie bariatrique. Et, selon le théorème de PAG (il se reconnaîtra) les gros mangent aussi dans ces établissements.
"Ouais, mais c'est sympa d'y aller manger avec les enfants" : les menus enfants avec les cadeaux à deux balles en plastique mortifère, avec les pubs Disney en sus et la bouffe dégueu mais qui leur fait plaisir... Voilà une éducation à la nutrition qu'elle est bonne !
Super Size Me !
La particularité de l'obésité, qui n'est pas une maladie mais un état, sauf dans de rares cas médicaux, est qu'elle se voit.
Bon, d'excellents confrères ont écrit récemment des billets de blogs sur l'obésité mais de bons esprits vont arguer qu'il n'y a pas de rapport entre la consommation chez McDo et le sur poids. Je vais même peut-être avoir un procès. Il y a aussi des congrès de médecine générale qui sont sponsorisés par la firme philanthropique.
"Obésité et rein" a commencé Perruche en Automne (ICI), puis Hippocrate et Pindare a (ont) répondu LA et il y a eu des dialogues inter blogs dont celui-ci : LA.
On y trouve les mêmes débats idéologiques que pour le reste des problèmes sociétaux.
Grosso modo, la tendance respectable est de dire que les citoyens en sur poids ne doivent pas être stigmatisés, parce qu'ils n'y sont pour rien.
(Conflit d'intérêts : IMC perso = 23,5)
Bon, il n'y a donc plus qu'à tirer l'échelle.
Il ne reste plus qu'à prescrire des médicaments en suivant les conseils de l'inamovible commentateur santé de France Télévision : ICI.
Les blogueurs disent tous (et les commentateurs itou), et dans un unanimisme touchant, que, vous me suivez, comme il n'est pas possible de faire maigrir les gens, au long cours, il faut aborder le sujet (c'est le côté ambigu moral et faux cul : on ne pourra pas m'accuser d'avoir évité la question mais on ne pourra pas m'accuser de faire de la grossophobie) et ne pas stigmatiser, comprendre, accompagner, et cetera (l'expression la plus belle : envisager les raisons cachées).
Dominique Dupagne avait souligné que l'Education nationale avait été livrée aux betteraviers : LA. Il nous avait mis sur la piste.
La tendance générale de l'addictologie moderne c'est "Comme les choses nous échappent, feignons de les avoir organisées" et il en est ainsi de l'addiction à la nourriture, à l'alcool, au cannabis ou au tabac. Pour le reste : pareil (cocaïne, et cetera). Est-ce qu'un McDo peut être considéré comme une salle de consommation à moindre risque de nourriture addictive ?
Vu la vague libertarienne aux US, relayée par l'extrême gauche ultra libérale en France et par les ultra libéraux économiques, il y aura bientôt des McCan et on viendra y fumer le "pot" en famille en parlant du progressisme et des méchants réactionnaires défenseurs de la culture hétéro-patriarcale-blanche.
Un certain nombre de confrères construisent même des théories physiopathologiques pour dire que l'obésité ne rend pas malade, que le gras n'y est pour rien, que le sucre itou, que la quantité de nourriture ingérée non plus, et qu'il faut changer de "paradigme". Ils "déconstruisent" la grossophobie causale.
Mouais.
Là, il faut que je m'accroche aux branches du raisonnement.
Les citoyens raisonnables selon la théorie libérale qui en fait des individus pensants isolés, ne choisissent ni de ne pas être en sur poids, ni d'être en sous poids. C'est comme ça. Ils ne se déterminent qu'en fonction de leurs intérêts.
Les citoyens éclairés par la théorie des Lumières clament la liberté individuelle : ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent, de se mettre en danger, à condition qu'ils ne mettent pas les autres en danger.
Mouahahaha.
Les autres héritiers, ceux de la révolution française et de mai 68, au nom de la liberté individuelle, du droit des intersectionnés, poussent des cris : il ne faut pas interdire, il est interdit d'interdire, c'est une source de plaisir, mais surtout : il ne faut pas stigmatiser les minorités (mais nous sommes en train de rendre le surpoids majoritaire).
Faisons un tour par l'anthropologie et... le déconstructionnisme.
Les McDos sont l'exemple parfait du déconstructionnisme néolibéral.
Il y a un certain nombre de personnes (de gauche, pensent-elles) qui affirment que le capitalisme néo libéral mondialisé est conservateur, qu'il se situe du côté de la réaction morale confessionnelle (églises, mosquées, temples, synagogues), du conservatisme sociétal, du sabre, du militarisme, de la guerre des civilisations. Quelle erreur ! Le capitalisme néo libéral se nourrit de profit, d'accumulation de profits et se moque de la morale, fût-elle hétéro-patriarcale-blanche : aux US ce sont les Afro-américains qui consomment le plus de junk food. Le capitalisme se moque donc, sauf si cela lui permet de gagner de l'argent, des pro vies ou des anti mariages gays, il est pour la circulation des idées, des capitaux, des personnes, pour le mouvement perpétuel qui permettra aux riches d'être toujours plus riches et à la planète d'être dévastée.
McDo est au centre du déconstructionnisme néo libéral de droite et de gauche ou moralement neutre (le libertarianisme).
Car le succès de McDo tient aussi à sa puissance disruptive comme disent les cuistres partisans de la civilisation facebookable et/ou iphono/googleisée, le parti des GAFA.
La disruption McDo tient à ceci :
1) on a le droit de manger avec les doigts (et les sociologues déconstructurants sautent sur la table gluante du fast-food en hurlant : "A bas les valeurs bourgeoises coercitives" (manger à table avec sa famille réunie, mettre la table, faire à manger, ranger les couverts dans le lave-vaisselle) ;
2) on a le droit de manger à toute heure (les mêmes sociologues, ceux qui vous parlent à longueur de livres du vivre ensemble, louent cette liberté fondamentale du "Je mange quand j'ai faim" et retrouvent dans un élan parfait les pédiatres nutritiologues qui préconisent pour le nouveau-né et le nourrisson de donner à manger à la demande) ;
3) on a le droit de rendre moralement convenable une pratique détestable pour la santé publique.
Oups
Il est temps de déconstruire le déconstructionnisme.
Pourquoi les gens vont chez McDo ?
En raison du conditionnement publicitaire (il faudra revenir sur les "maquereaux" de la publicité, ces hommes et ces femmes idéologiquement neutres qui seraient capables de tuer père et mère pour avoir le budget McDo ou Coca-Cola et pour pouvoir convaincre les pauvres et les déshérités de manger et de boire de la merde), de la propagande institutionnelle (la junk food, c'est bon pour l'économie, pour l'emploi, pour la croissance, il y a même des économistes fous qui ont considéré le prix du Big Mac comme, je cite, un indice fruste de parité du pouvoir d'achat, voir ICI), du consumérisme, du ça, de la crédulité des masses et du pouvoir sans limites du capitalisme financiarisé.
La déconstruction du déconstructionnisme passe par la remise en cause du système mondialisé qui nous gouverne.
Stop.
Tu vas trop loin : le système capitaliste est notre horizon indispensable, incontournable, indéboulonnable, c'est la nature.
Mais surtout : la fermeture des McDos va entraîner des émeutes, les sevrés de Big Mac et autres wopper, vont faire la queue aux urgences, vont agresser des vieilles dames pour leur voler leur porte-monnaie, il va y avoir des grèves... Et big pharma va inventer le McDofène qui va permettre aux McDomanes de pouvoir continuer à consommer des Big Mac dans des limites raisonnables fixées par l'OMS.
Pour finir, voici une phrase de Fredric Jameson : "Il est plus facile de penser la fin du monde que la fin du capitalisme."
"Obésité et rein" a commencé Perruche en Automne (ICI), puis Hippocrate et Pindare a (ont) répondu LA et il y a eu des dialogues inter blogs dont celui-ci : LA.
On y trouve les mêmes débats idéologiques que pour le reste des problèmes sociétaux.
Grosso modo, la tendance respectable est de dire que les citoyens en sur poids ne doivent pas être stigmatisés, parce qu'ils n'y sont pour rien.
(Conflit d'intérêts : IMC perso = 23,5)
Bon, il n'y a donc plus qu'à tirer l'échelle.
Il ne reste plus qu'à prescrire des médicaments en suivant les conseils de l'inamovible commentateur santé de France Télévision : ICI.
Les blogueurs disent tous (et les commentateurs itou), et dans un unanimisme touchant, que, vous me suivez, comme il n'est pas possible de faire maigrir les gens, au long cours, il faut aborder le sujet (c'est le côté ambigu moral et faux cul : on ne pourra pas m'accuser d'avoir évité la question mais on ne pourra pas m'accuser de faire de la grossophobie) et ne pas stigmatiser, comprendre, accompagner, et cetera (l'expression la plus belle : envisager les raisons cachées).
Dominique Dupagne avait souligné que l'Education nationale avait été livrée aux betteraviers : LA. Il nous avait mis sur la piste.
La tendance générale de l'addictologie moderne c'est "Comme les choses nous échappent, feignons de les avoir organisées" et il en est ainsi de l'addiction à la nourriture, à l'alcool, au cannabis ou au tabac. Pour le reste : pareil (cocaïne, et cetera). Est-ce qu'un McDo peut être considéré comme une salle de consommation à moindre risque de nourriture addictive ?
Vu la vague libertarienne aux US, relayée par l'extrême gauche ultra libérale en France et par les ultra libéraux économiques, il y aura bientôt des McCan et on viendra y fumer le "pot" en famille en parlant du progressisme et des méchants réactionnaires défenseurs de la culture hétéro-patriarcale-blanche.
Un certain nombre de confrères construisent même des théories physiopathologiques pour dire que l'obésité ne rend pas malade, que le gras n'y est pour rien, que le sucre itou, que la quantité de nourriture ingérée non plus, et qu'il faut changer de "paradigme". Ils "déconstruisent" la grossophobie causale.
Mouais.
Là, il faut que je m'accroche aux branches du raisonnement.
Les citoyens raisonnables selon la théorie libérale qui en fait des individus pensants isolés, ne choisissent ni de ne pas être en sur poids, ni d'être en sous poids. C'est comme ça. Ils ne se déterminent qu'en fonction de leurs intérêts.
Les citoyens éclairés par la théorie des Lumières clament la liberté individuelle : ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent, de se mettre en danger, à condition qu'ils ne mettent pas les autres en danger.
Mouahahaha.
Après tout, en bons héritiers pour les premiers d'Adam Smith et surtout de John Rawls, s'il y a des adultes consentants pour manger gras et calorique pour pas cher (là, on peut faire une incise sur les prix qui ont tendance à augmenter), c'est leur libre choix de citoyens avertis (en anglais les publicités se disent advertisements)... D'ailleurs, ce sont des pauvres, des bronzés et je ne sais qui d'autre qui en sont les consommateurs (les plus) attitrés : tant pis pour eux. Mais il y a aussi les grands-parents qui veulent faire djeunes et qui ne souhaitent surtout pas exercer une quelconque autorité (le mot devrait être rayé du vocabulaire par les fassiniens et les post foucaldiens) sur leurs petits-enfants (i.e. les instruire à consommer ce qui est "bon" et ce qui est sain) et qui, entre deux séances de smartphone et/ou de tablette, les font manger de la merde pour le fun.
Les autres héritiers, ceux de la révolution française et de mai 68, au nom de la liberté individuelle, du droit des intersectionnés, poussent des cris : il ne faut pas interdire, il est interdit d'interdire, c'est une source de plaisir, mais surtout : il ne faut pas stigmatiser les minorités (mais nous sommes en train de rendre le surpoids majoritaire).
Faisons un tour par l'anthropologie et... le déconstructionnisme.
Les McDos sont l'exemple parfait du déconstructionnisme néolibéral.
Il y a un certain nombre de personnes (de gauche, pensent-elles) qui affirment que le capitalisme néo libéral mondialisé est conservateur, qu'il se situe du côté de la réaction morale confessionnelle (églises, mosquées, temples, synagogues), du conservatisme sociétal, du sabre, du militarisme, de la guerre des civilisations. Quelle erreur ! Le capitalisme néo libéral se nourrit de profit, d'accumulation de profits et se moque de la morale, fût-elle hétéro-patriarcale-blanche : aux US ce sont les Afro-américains qui consomment le plus de junk food. Le capitalisme se moque donc, sauf si cela lui permet de gagner de l'argent, des pro vies ou des anti mariages gays, il est pour la circulation des idées, des capitaux, des personnes, pour le mouvement perpétuel qui permettra aux riches d'être toujours plus riches et à la planète d'être dévastée.
McDo est au centre du déconstructionnisme néo libéral de droite et de gauche ou moralement neutre (le libertarianisme).
Car le succès de McDo tient aussi à sa puissance disruptive comme disent les cuistres partisans de la civilisation facebookable et/ou iphono/googleisée, le parti des GAFA.
La disruption McDo tient à ceci :
1) on a le droit de manger avec les doigts (et les sociologues déconstructurants sautent sur la table gluante du fast-food en hurlant : "A bas les valeurs bourgeoises coercitives" (manger à table avec sa famille réunie, mettre la table, faire à manger, ranger les couverts dans le lave-vaisselle) ;
2) on a le droit de manger à toute heure (les mêmes sociologues, ceux qui vous parlent à longueur de livres du vivre ensemble, louent cette liberté fondamentale du "Je mange quand j'ai faim" et retrouvent dans un élan parfait les pédiatres nutritiologues qui préconisent pour le nouveau-né et le nourrisson de donner à manger à la demande) ;
3) on a le droit de rendre moralement convenable une pratique détestable pour la santé publique.
Oups
Il est temps de déconstruire le déconstructionnisme.
Pourquoi les gens vont chez McDo ?
En raison du conditionnement publicitaire (il faudra revenir sur les "maquereaux" de la publicité, ces hommes et ces femmes idéologiquement neutres qui seraient capables de tuer père et mère pour avoir le budget McDo ou Coca-Cola et pour pouvoir convaincre les pauvres et les déshérités de manger et de boire de la merde), de la propagande institutionnelle (la junk food, c'est bon pour l'économie, pour l'emploi, pour la croissance, il y a même des économistes fous qui ont considéré le prix du Big Mac comme, je cite, un indice fruste de parité du pouvoir d'achat, voir ICI), du consumérisme, du ça, de la crédulité des masses et du pouvoir sans limites du capitalisme financiarisé.
La déconstruction du déconstructionnisme passe par la remise en cause du système mondialisé qui nous gouverne.
Stop.
Tu vas trop loin : le système capitaliste est notre horizon indispensable, incontournable, indéboulonnable, c'est la nature.
Mais surtout : la fermeture des McDos va entraîner des émeutes, les sevrés de Big Mac et autres wopper, vont faire la queue aux urgences, vont agresser des vieilles dames pour leur voler leur porte-monnaie, il va y avoir des grèves... Et big pharma va inventer le McDofène qui va permettre aux McDomanes de pouvoir continuer à consommer des Big Mac dans des limites raisonnables fixées par l'OMS.
Pour finir, voici une phrase de Fredric Jameson : "Il est plus facile de penser la fin du monde que la fin du capitalisme."