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vendredi 1 janvier 2021

Bonne année 2021 (premier épisode)



Qui ne s'est pas trompé en 2020 ? Qui ne se trompera pas en 2021 ?

Chacun ou chacune d'entre nous peut s'interroger sur la façon dont elle ou il a perçu la Covid-19.

C'est sans doute un exercice salutaire mais, surtout, un exercice dérangeant.

Il n'est jamais bon de se poser des questions à propos de tout, cela finit par empêcher de vivre. 

Car cet événement exceptionnel, par son urgence comme par sa durée, est, pour tout esprit qu'il soit ouvert ou borné, critique ou satisfait, autocritique ou fier de lui, curieux ou blasé, révolutionnaire, réformiste ou conservateur, pauvre ou riche, cultivé ou non, éduqué ou non, passionné ou non, un formidable révélateur de notre propre capacité, individuelle et collective, à réfléchir sur notre existence et sur les décisions que nous prenons dans notre vie quotidienne intellectuelle, pratique, dans la vie de tous les jours.

Ce que j'ai retenu.

En désordre.

Le corps médical est composé d'un aussi grand nombre de crétins que le monde non médical.

Crétin est un terme générique, banal, non connoté. Et on ajoutera pour faire bonne mesure : on peut toujours être, selon les circonstances, le crétin de quelqu'un. 

Est-il possible de séparer le crétin du médecin ? 

Pour certains il est possible d'être un crétin et d'être un bon médecin. Il suffit de suivre les recommandations... A condition qu'elles ne soient pas rédigées par une assemblée de crétins.

On se demande à quoi peut servir un numerus clausus aussi strict, aussi clivant, aussi inhumain, puis un examen classant national (qui disparaît) dans le même métal, puis, pour les plus malins, des nominations ultra élitistes de PU/PH, si, au bout du bout on entend des propos aussi délirants que ceux de Didier Raoult qui reçut le grand prix l'INSERM 2010 (1) ou Christian Perronne qui fut jusqu'à 2016 président de la commission des maladies transmissibles au HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique) et chargé, entre autres activités multiples et variées, du Comité de lutte contre la grippe... tout en fréquentant assidûment l'Agence du médicament (ANSM) et l'OMS comme consultant.

Mais, s'ils sont emblématiques, ils ne sont pas les seuls. Les citer tous, sans compter les non PU-PH, les médecins généralistes comme les spécialistes, tous ceux qui usent et abusent de l'ultracrépidarianisme (et on peut toujours être l'ultracrépidarianiste de quelqu'un), serait leur faire de la publicité. Tout le monde les a entendus.

Mais, et c'est là où je veux en venir : n'avons-nous pas tous été auto-ultracrépidarianistes ?

Il est facile de donner son avis sur tout, dans la vie quotidienne, chez le boulanger, chez le garagiste, devant le distributeur de friandises et de café, en famille, avec des amis, des proches, des voisins de palier ou des chauffards. Mais, en nous-mêmes, dans notre Ford intérieure, comme l'écrivait San-Antonio (auteur de romans le plus sous-estimé du vingtième siècle), confrontés à notre Tribunal intérieur, n'avons-nous pas été négligents, partiaux, irréalistes ? Combien de fois, depuis le début de la pandémie, allez, depuis janvier, n'avons-nous pas été à côté de la plaque ? Pouvons-nous nous l'avouer dans le secret de notre conscience ?

Grippette, grippe asiatique, HCQ, azithromycine, sérum de convalescents, zinc, vitamine C, remdesivir, anti Il machin, manque de masques, où porter son masque, intérieur, extérieur, Raoult qui crétinise,, Buzyn qui démissionne, les trottinettes, les Italiens sont nuls, le virus s'arrêtera à Vintimille, la saga des gants qui ne servent à rien, les charlottes indispensables, les visières alagomme, la prise de la température frontale, la véracité ou non de la distanciation, le manuportage, vanter la désinfection des rues en Chine ou en Corée du sud, le manque de tests, quels tests, les tests bidons, la litanie des morts par Jérôme Salomon, l'aérosolisation, le modèle allemand, le modèle suédois, confiner, ne pas déconfiner, trop tôt, trop tard, fermer les écoles, manger à la cantine, la culture, les élections, prendre les transports, les discours altruistes (hypocrites) sur les travailleurs de la Seine-Saint-Denis, des députés de la république racontant n'importe quoi, des médecins ou non, des hommes et des femmes politiques mentant ou non devant les commissions où l'on jure de dire toute la vérité, pas de contamination dans les transports, pas de contamination à l'hôpital, la transformation de Véran de neurologue en homme politique, le télétravail, les teufs ou pas, les masques à l'école, les cantines scolaires déclarées aseptisées, les salles de classe classées zones no virus, première ou deuxième vague, les anti inflammatoires, Perronne qui prend l'eau, les chaînes d'infos en continu, les regarder, ne pas les regarder, les rassuristes de la deuxième vague, les fatalistes (faut bien que les vieux meurent de quelque chose), les épidémiologistes sont aussi des crétins comme les autres (les modèles foireux, les modèles qui tombent juste par hasard, les études qui minimisent, et cetera, Ioannidis qui se casse la goule), l'arrivée des vaccins à ARN, les discours progressistes des progressistes, les discours alarmistes des alarmistes, les discours prudents des prudents, les AMM comme s'il en pleuvait, l'urgence, l'urgence, le manque de vaccins, qui vacciner, où vacciner...

J'ai tant oublié de choses.

Est-ce quelqu'un, qui na pas parlé à la télé, ceux qui ont parlé ont forcément dit un truc foireux, ne s'est pas fourvoyé sur au moins un des points que j'ai évoqués ?


(1) Je vous conseille de lire le portrait de Didier Raoult tel qu'il est fait sur le site de l'INSERM en 2009 : LA.



samedi 1 août 2020

Ramasse-miettes

By Yves Hirschfeld

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Covid-19 : les promoteurs de traitements farfelus désirent désormais bénéficier de l'immunité immorale.

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Covid-19 : Raoult (et Buzyn) bénéficieront-ils de l'immunité cellulaire ?

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Le podcast de France Culture "Avoir raison avec Judith Butler" (ICI) est passionnant. Il ouvre des perspectives étonnantes et remet en cause nombre de certitudes dans tous les camps (il me semble). Ouvrir des perspectives ne signifie pas être d'accord avec Judith Butler...

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La télé consultation est à la médecine ce que McDo est à la restauration : un pis aller lucratif et dangereux

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La différence entre la téléconsultation et McDo est la suivante : après une téléconsultation le patient a encore besoin de médecine, après McDo le mangeur n'a plus faim.

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Charles Bukowski est infréquentable (était infréquentable) mais c'est un écrivain génial. Voir LA.

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Les gouvernements doivent-ils continuer d'imposer le confinement pour freiner la progression de la Covid-19 ? Un Yes/No qui devrait être plus souvent pratiqué en France. 
Les arguments des deux intervenants sont intéressants à soupeser. 
Edward Melnick et John Ioannidis. ICI

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Le docteur Agibus pose une question saugrenue. Et il y répond. "Faut-il se rincer la bouche après s'être brossé les dents ?" LA


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Carl Heneghan et Tom Jefferson secouent les certitudes EBM sur les stratégies anti Covid-19.
La suppression du virus n'est pas un objectif atteignable, apprenons plutôt à vivre avec, proposent-ils.
Porter un masque est respectable mais dire que c'est évidence based est faux.

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En d'autres termes : porter un masque dans les lieux clos est une mesure de prévention si l'on envisage la physiopathologie et une mesure de précaution si l'on envisage l'épidémiologie


mardi 19 mai 2020

Aphorismes covidiens


Une société sans maladie, c'est un slogan marketing

Une société sans malades, c'est un slogan scientiste

Une société sans médecins, c'est un slogan managérial

On meurt plus dans les EHPAD que dans les internats de jeunes filles

Il vaut mieux être jeune, riche et en bonne santé que vieux, pauvre et malade

La majorité des victimes du Covid-19 sont des hommes : le patriarcat ne sait pas défendre ses enfants

La majorité des victimes du Covid-19 sont des hommes : "Oui, mais c'est parce que les hommes fument plus et boivent plus" : la maladie est le salaire du péché

Le foyer familial n'est pas un lieu sûr : violences conjugales, violences contre les enfants, contamination par le SARS- CvD-19

Le télétravail a montré que le travail ne servait à rien

L'arrêt de la scolarisation a révélé que l'Education Nationale était une vaste garderie

Les EHPAD sont une vaste garderie (heu, un mouroir)

Si le vaccin contre le SARS- CvD-19 avait existé il y aurait eu entre 5 et 10 000 morts comme dans le cas de la grippe saisonnière

Durant la pandémie ce n'est pas la médecine qui sauvé des gens mais des techniciens soignants de la réanimation (compétents) et des mesures d'hygiène (respectées)

En dehors de la pandémie on fait de moins en moins de médecine et ça roule tout seul

La médecine générale a été en première ligne et a évité des centaines de milliers d'hospitalisation et l'hôpital public demande plus d'argent et la poursuite de la destruction de la médecine de premier recours

La contamination massive dans les transports publics a montré que la mobilité est un concept de riches pour que les travailleurs pauvres, parqués dans les réserves du neuf trois (et d'ailleurs),  aillent travailler pour les riches

Relire Illich sur la contre-productivité des transports

Relire Orwell sur la common decency (proximité)

Les transports en commun ne sont pas une réponse à la folie automobile, ils sont un instrument de la taylorisation du travail

Pendant la crise les professions de santé étaient en première ligne  et tout le monde s'en étonne (il est rare que les pompiers refusent d'aller au feu)

Pendant la crise les usines ont fermé et c'est le nouveau prolétariat (caissières, livreurs, agents de nettoyage) qui a travaillé sans protection

La régularisation des médecins étrangers dans les hôpitaux est la preuve que le numerus clausus était et est une imposture

Le télétravail a été un coup dur pour la machine à café

Pendant le confinement la pollution n'a pas diminué : il y avait pourtant une vraie circulation alternée, une vraie diminution de l'activité industrielle

Le professeur Didier Raoult révèle que le fait d'être professeur ne vaccine pas contre la bêtise, le mensonge, la falsification des résultats, l'autoritarisme, et cetera

Le problème est de savoir où le professeur Didier Raoult se situe dans la courbe de Gauss des PUPH

Le professeur Didier Raoult est un idiot utile : il a dévoilé la corruption intellectuelle de l'intelligentsia académique

Les puceaux effarouchés (pour des raisons que chacun comprendra il n'est plus possible d'écrire "vierges effarouchées") qui ont descendu en flèche les études Raoult n'avaient rien lu auparavant, rien entendu sur la corruption des essais cliniques dans le monde, n'avaient jamais calculé Big Pharma pas plus que le monde de l'édition scientifique

Les médecin.es qui n'avaient jamais déclaré une maladie à déclaration obligatoire nous font des cours de déontologie et d'éthique de responsabilité sur la Covid : doublement incompétents

Les médecin.es qui n'avaient jamais déclaré un effet indésirable grave de leur vie sont rivés à leurs espaces QT

Les médecins généralistes qui continuent de pratiquer la consultation sans rendez-vous avec des salles d'attente ne respectant pas les règles élémentaires du bon sens sont des criminels

Le Conseil National de l'Ordre des médecins (CNOM) est un acronyme qui contient 4 mensonges : Conseil, National, Ordre, Médecins

Les videos de Patrick Bouet me font penser aux videos des marchands de voitures d'occasion vantant leur camelote sur une chaîne locale de télévision à Des Moines (Iowa)

Les syndicats médicaux ont montré l'étendue de leur incompétence pendant cette crise : ils n'ont rien fait

La diffusion sur les réseaux sociaux des photographies des professionnels de santé morts à cause du Covid par de bons samaritains fiers d'eux-mêmes illustrait à merveille le kitsch kundérien

L'incroyable inertie de la haute administration française pendant la pandémie montre qu'à l'évidence elle est exercée par des professionnels du vide qui ne méritent ni leurs salaires, ni leurs logements et leurs voitures de fonction

La nomination d'un Directeur général de la santé obéit toujours au principe de Peter aggravé

Agnès Buzyn...

Les propos tenus contre Sibeth Ndiaye ont fait bouger les lignes : les racistes s'en sont donné à coeur joie et les antiracistes ont fait de même

Regarder BFM Télé...

La médecine post pandémique sera changée : vue des urgences, vue de la réanimation, vue de l'hôpital, vue des cardiologues, vue des vaccinologues, vue des épidémiologistes, pas vue de la médecine générale

Il est plus facile en France de demander un scanner pulmonaire qu'une PCR


A suivre.









jeudi 23 avril 2020

Quelques incertitudes : COVID-19


La pandémie actuelle suscite des réactions stéréotypées selon "l'endroit d'où l'on parle" : 
  1. Les apprentis-sorciers ont tout essayé pour guérir la Covid-19 : chacun avait sa recette miracle qui venait de son domaine de compétence : depuis le zinc jusqu'à la vitamine C en passant par des immunomachinchoses, des antipaludéens à dose mortelle, des macrolides et on passe sur le reste...
  2. Les progressistes pensent que le salut ne peut venir que des vaccins et que des anti viraux : l'hygiène, c'est pas hype
  3. Les écologistes parlent de déforestation et de pollution
  4. Les politiques de l'opposition parlent d'imprévoyance
  5. Les politiques de la majorité mentent sur leur imprévoyance
  6. Les marxistes parlent du capitalisme
  7. Les anti marxistes parlent du manque de libéralisme
  8. Les hygiénistes sont sortis de leurs placards mais n'ont pas d'études à proposer
  9. En 2020 il n'existe aucun essai contrôlé de qualité pour apprécier l'efficacité des mesures barrières contre les infections à l'hôpital et ailleurs
  10. Les hospitaliers disent que l'hôpital manque de moyens
  11. Les libéraux disent que "la ville" manque de moyens
  12. Les complotistes parlent de complot
  13. Les crétins (pas tous) parlent sur les chaînes d'infos et y vont de leurs pronostics : de la grippette à la pandémie mondiale
  14. Les orwelliens parlent de novlangue mais assez peu de common decency
  15. Les illichiens parlent très peu d'autonomie
  16. Les mackeowniens exultent dans leur coin
  17. Les survivalistes survivent
  18. Les collapsologues font des barbecues
  19. Chacun voit midi à sa porte
  20. La mortalité dans les EHPADS est un problème de société : changera-t-on quelque chose après cette pandémie ? Est-il possible de changer ?
  21. Les mondialistes veulent un gouvernement mondial : dirigé par l'OMS ?
  22. Les ultra mondialistes disent que la pandémie n'est pas due à la mondialisation parce qu'il y a eu la peste à Marseille en 1720 (la moitié de la population en est morte)
  23. Les gauchistes veulent nationaliser Big Pharma en oubliant que c'est l'Etat qui n'a pas stocké les mesures-barrières
  24. Les anciens de AH1N1, telle l'inénarrable Roselyne Bachelot, triomphe en rappelant son stock de masques qui fut utilement inutile en oubliant qu'elle a créé les ARS qui ont montré leur inutile inutilité
  25. Tout comme la fameuse réserve sanitaire, un machin sans intérêt dirigé par une incompétente notoire
  26. Big Pharma veut moins de règles pour commercialiser ses produits
  27. Des médecins anti Big tobacco insinuent que la nicotine pourrait protéger du Covid et continuent de dénoncer la vape
  28. Les foyers de contamination sont les rassemblements religieux et/ou footballistiques, les familles, et les établissements de soin et de parcage des personnes âgées
  29. Les médecins, les professionnels de santé en général, les travailleurs sociaux, sont les plus exposés et ont été livrés au virus sans protection
  30. Les grands professeurs découvrent que Raoult est un escroc
  31. Les futurs grands professeurs pulvérisent Raoult et oublient que la fraude scientifique n'a pas commencé avec lui et continuera sans lui
  32. Les puceaux effarouchés qui n'ont lu ni Ioannidis, ni Prasad, ni Cifu, ni Glasziou, ni Goldacre s'en donnent à coeur joie contre le savant de Marseille mais oublient de balayer devant leur porte : leurs patrons, leurs sources de financement
  33. Les misoracistes pensent que la porte-parole du gouvernement lit des textes qui ne sont pas écrits par Véran/Salomon
  34. Les féministes ne protestent pas contre le fait que les hommes représentent 70 % des décès du Covid
  35. Les hygiénistes disent que les hommes meurent plus parce qu'ils ont des comportements à risques : la maladie est le salaire du péché
  36. Les obèses meurent plus que les autres en raison du Covid : mais Big Junk Food rouvre bientôt
  37. Les germanophiles disent que les Allemands s'en sont mieux sortis parce qu'ils avaient moins de lits d'hospitalisation et plus de lits de réanimation (qui sont vides)
  38. Les "gens" ont découvert que le régime chinois était un régime policier horrible après avoir traité les Chinois de bouffeurs de pangolins, de sales Asiatiques tout en louant l'idiosyncrasie de cette race à part
  39. Les médecins du gouvernement disent la médecine en fonction des stocks de masques : quand y en a pas ça sert à rien, quand y en a ça sert
  40. La France n'est pas un pays du tiers-monde : il est plus facile et rapide de réaliser un scanner pulmonaire que de pratiquer une PCR
  41. François Ruffin a dit que les hôpitaux français étaient des hôpitaux du tiers-monde, il n'a pas dû beaucoup voyager
  42. Macron entre dans un supermarché sans masque
  43. Les épidémiologistes tentent de comprendre pourquoi des politiques de santé publique différentes ont conduit des pays à juguler la pandémie et d'autres non
  44. L'Etat français qui a montré son incompétence est sollicité par les anti capitalistes pour diriger la recherche médicamenteuse
  45. Véran dit que les soignants se sont contaminés dans les transports et non à l'hôpital
  46. Véran dit ensuite qu'il sera possible, lors du déconfinement, de prendre les transports en commun sans masque
  47. Salomon ment toujours et dit sur France Info, et certainement "droit dans les yeux", "J'ai toujours plaidé pour l'accès aux masques grand public"
  48. Le SDRA existe depuis un million d'années (c'est peut-être possible, allez savoir) et on n'en sait pas grand chose
  49. Les physiopathologistes sont à l'affût de toutes les nouvelles théories physiopathologiques qui permettraient de développer des médicaments physiopathologiques et tentent d'attirer l'attention de Big Pharma
  50. Agnès Buzyn retravaille à l'hôpital : avec un masque ?
  51. Les agences gouvernementales (françaises) montrent encore une fois leur incompétence sous le masque de la scientificité
  52. Les pharmacovigilants qui avaient raté les éléphants dans les couloirs comme le Mediator ou le Vioxx se déchaînent sur l'hydroxychloroquine
  53. Les pharmacovigilants qui ne peuvent jamais rien faire contre le lobby médico-industriel nous ont balancé en direct l'interdiction des anti-inflammatoires, le risque des IEC et des sartans, puis l'efficacité des mêmes sartans, le risque de la corticothérapie au long cours et en flash, et tout ça, c'était pour pisser de la copie... Ils sont revenus en arrière
  54. Big Pharma tente de refourguer ses vieux antiviraux qui n'ont jamais marché et d'en fourguer d'autres à coups d'essais raoultiens qu'ils publient dans le NEJM sans oublier les immunologiques trucs muches qui vont coûter un bras
  55. La Covid-19, aux dernières nouvelles, est une vascularite inflammatoire qui entraîne des phénomènes thrombo-emboliques massifs
  56. Aux dernières nouvelles, non, elles sont anciennes, le coronavirus de l'année entraîne de la fibrose pulmonaire : les centres de référence sont en pleine ébullition
  57. Les épidémiologistes viro-cliniciens tentent d'expliquer que le déconfinement sera réussi grâce à des PCR qui donnent 30 % de faux négatifs (mais pas chez les bons préleveurs, hein...) et des tests sérologiques dont on ignore tout de la fiabilité (sensibilité/spécificité) et dont certains ont été mis à la poubelle juste après les avoir reçus
  58. Le gouvernement décide du déconfinement pour le 11 mai sans avoir une image claire du profil sérologique (IgM et IgG) des patients et sans savoir à qui on devra faire les tests, les asymptomatiques, les symptomatiques, les ex asymptomatiques (ça veut dire quelque chose ?) et/ou les ex symptomatiques...
  59. Est-ce que la surveillance à domicile des patients symptomatiques avant ou après hospitalisation sert à quelque chose ? Personne n'en sait rien mais on fait. Et on met à risque les personnels de santé qui viennent faire le boulot.
  60. La téléconsultation a été un apport important pour le suivi des patients (et on notera que la CNAM a été très réactive pour la cotation). Survivra-t-elle à la pandémie ?
  61. Les EHPADS, c'est cher, c'est inhumain, ça tue
  62. Les centres Covid ne servent pas à grand chose : ce sont des machins non technocratiques qui se rajoutent au mille-feuille des offres de soin
  63. Rien ne changera vraiment après : les transports en commun seront toujours des wagons à bestiaux dans lesquels des travailleurs perdent un temps infini qui pourrait leur servir à faire autre chose
  64. Il faudra bien un jour parler des clauses de mobilité des travailleurs, des délocalisations, de l'industrie du tourisme, de la destruction de l'environnement, de la common decency territoriale, de l'autonomie territoriale, du consumérisme... 
  65. Il y a un domaine où la distanciation sociale a bien fonctionné : entre les milieux pauvres et les milieux aisés pour le degré de défavorisation sociale
  66. Et malgré tout cela le gouvernement va déconfiner le 11 mai, de façon progressive et différenciée (quel magnifique langage technocratique !) en ne rendant pas les masques obligatoires : ni dans la rue, ni, a fortiori, dans les transports publics
  67. Bon, il y aurait tellement à dire et à redire.
  68. Rappelez-vous quand même que lorsqu'un médiatique, un politique, un médecin KOL ou un médecin lambda vous parle de problème de santé publique à propos d'une affection qui fait deux morts par an, vous pourrez lui parler du pays...
  69. N'oublions pas tout ce que j'ai oublié... 
  70. Vous pouvez ajouter...

samedi 25 janvier 2020

Journal du coronavirus : saison 1, épisode 1.

Une grippe AH1N1 revival ?

Commençons par les (mauvais) jeux de mots.

Non, l'addiction à la bière n'est pas liée au Coronavirus.


Hier, Didier Raoult fait un numéro dont il a le secret sur les gesticulations des autorités sociétales sur le coronavirus.
ICI.

Nouvelle tenue pour les Gilets Jaunes Corona.


Ce matin Caroline Broué qui, malheureusement ne fait pas grève, reçoit, sorti du formol de la pandémie grippale, le distingué Patrick Zylberman qui dit beaucoup de khonneries en peu de temps mais qui ne manque pas, en passant, de dire tout le bien (ce n'est pas ironique) qu'il pense de Roselyne Bachelot.


Agnès Buzyn fait poser des affichettes dans les aéroports : Le coronavirus ne passera pas (entre 9 heures et 19 heures, en semaine). Elle aurait dû faire distribuer des Flyers.


Nous avons ici l'image de la santé publique dévoyée : prise de température à la volée avec des appareils dont la fiabilité tend vers le zéro absolu.




Des bruits complotistes indiquent que le coronavirus arrive pour dériver le combat contre les retraites.

A 22 heures ce soir Agnès Buzyn nous dévoile le site coronavirus gouvernemental : ICI



A suivre : ICI.

mardi 10 décembre 2019

La professeure Audrey Gabelle prend des risques.

Calendrier de l'Avent médical 2019 : Jour 10





ICI


Vous pouvez aller jeter un oeil sur les titres et travaux de la professeure : LA sur PubMed

Sur la base Transparence Santé (LA) il existe 40 mentions la concernant.

Cela dit, je ne la connais ni des lèvres ni des dents.

Elle prend des risques.

Voici l'accroche (sobre) de l'entretien qu'elle a accordé au journal Le Point :

Traitement d'Alzheimer : « Cette fois, l'espoir est bien réel »

"

De retour de San Diego (États-Unis), où se tenait le congrès international sur les essais thérapeutiques dans la maladie d'Alzheimer et les syndromes apparentés, Audrey Gabelle (professeure de neurologie et neurosciences, directrice du Centre mémoire de ressources et de recherche et du centre de compétences démences rares et précoces au CHU de Montpellier) ne masque pas son enthousiasme. C'est aussi le cas de la majorité des chercheurs, des cliniciens et des laboratoires pharmaceutiques réunis aux États-Unis jusqu'à samedi dernier. Après tant d'espoirs déçus, différentes annonces poussent à l'optimisme. Elles concernent la gestion des troubles du comportement (hallucinations et délires) à des stades avancés de la pathologie et, surtout, les effets positifs d'un traitement ciblé destiné aux premiers stades de la maladie d'Alzheimer. Interview.
Elle prend des risques car :

  1. Elle s'autoproclame, à la sortie d'un congrès, Key Opinion Leader en risquant de fâcher la communauté neurologique des professeurs plus gradés qui auraient aimé être KOL en premier et es qualités
  2. Elle en dit plus sur les résultats (elle est plus optimiste) que le laboratoire : elle accentue le hype post congrès en majorant les effets bénéfices et en minorant les effets délétères.
  3. Les résultats sont post hoc : analyse refaite après que l'analyse intermédiaire a été considérée comme négative et que de nouveaux patients ont été inclus en recevant des doses plus importantes.
Elle participe à l'insu de son plein gré :
  1. Au début du marketing mix de Biogen
  2. A la mise en branle des réseaux politiques/Big Pharma/KOL
  3. A la mise sous pression des agences gouvernementales hors US (car la FDA trumpienne a déjà annoncé que son doigt était déjà posé sur le bouton presseur de l'AMM)...  
  4. ... favorisée par l'irruption des associations de patients sur le devant de la scène : mon médicament, mon dû...
  5. ... par la prochaine tribune de prestigieux grands patrons (parisiens) déjà et futurs KOL dont la Base Transparence Santé indiquera, selon la doctrine Buzyn qu'ils sont des "bons", exigeant : ...
  6. ... l'ATU, l'AMM fast tracking, et la fixation d'un prix pharamineux remboursable (la santé des patients le vaut bien)
  7. A la campagne de presse en cours dans les journaux grand public et dans les journaux médicaux à partir d'un dossier de presse réalisé par les marqueteurs de Biogen.
  8. A la future publication d'un éditorial dithyrambique dans le NEJM (New England Journal of Marketing) ou dans tout autre journal à fort pouvoir d'impact international dans le même numéro du journal publiant des résultats plutôt plus décevants que ce qui avait été annoncé en congrès...
Mais, imaginons que cette molécule soit aussi géniale que cela, que ses effets d'échelle (cognitives) soient prolongés au delà des 78 semaines actuelles... que ses effets sur les critères de substitution (IRM montrant un déclin de la substance amyloïde) soient corrélés à la clinique (ça peut arriver)...

Je serais le premier ravi pour tous les patients porteurs d'un Alzheimer et/ou d'autres démences dans ma patientèle...

Mais, ce que je crains, quand le soufflé retombera, les comptes de Biogen seront non seulement à l'équilibre mais largement bénéficiaires.




jeudi 12 septembre 2019

Entorse de cheville : accès direct chez le kinésithérapeute pour soulager les urgences.


Une des mesures proposées par le gouvernement pour soulager les urgences est que les malades puissent avoir un accès direct chez les masseurs-kinésithérapeutes diplômés d'Etat (MKDE) en cas de lombalgie aiguë et/ou d'entorse de cheville. 

Les MK ont sauté au plafond de joie (ICI) mais ce n'est pas nouveau (LA).

Nous allons montrer ici qu'il s'agit d'une fausse bonne idée. Non pas parce que les MKDE seraient incompétents ou parce que les MG et les urgentistes seraient compétents mais parce que cette annonce a pour but originel (selon la ministre) de soulager les urgences.

Commençons par l'entorse de cheville.

Qui sait quelle est la fréquence de motif de consultation aux urgences pour une entorse de cheville ? 4 % (mais c'est en Suisse : voir LA) On imagine donc la fréquence de ce motif de consultation en médecine générale... Pas de chiffres dans des données de 2009 (LA).

Quelle est l'attitude à adopter en cas d'entorse de la cheville ?

Chez les adultes entre 18 et 55 ans les critères d'Ottawa (LA) indiquent s'il est nécessaire ou non de prescrire des radiographies (voir ICI une actualisation des données initiales faites en 2004 par la SFMU) chez un patient se présentant avec une entorse de cheville.

Si cela n'est pas nécessaire : une immobilisation est indiquée. 

Quelle est la meilleure immobilisation de cheville ? Oui : mais ancien : LA.

Quel est le rôle du MKDE : très ancien et HAS : ICI. En 2003 : ICI

Intérêt de la kinésithérapie : douteux ? LA

Donc, en cas d'entorse bénigne de cheville.

Que fait (en théorie) le MG ? Il ne prescrit pas de radiographies, il prescrit un glaçage, une immobilisation (voir plus haut sur les techniques), éventuellement des antalgiques et des conseils (ports de chaussures adaptées, mobilité, et cetera) et... un arrêt de travail.

Quel est le rôle spécifique du MKDE ?

Donc, en cas d'entorse non bénigne de la cheville.

Que fait (en théorie) le MG ? Il prescrit des radiographies, bla bla.

Quel est le rôle spécifique du MKDE ?

Le rôle spécifique du MKDE est secondaire dans le temps : il permet dans le cadre d'entorse bénigne et non bénigne d'éduquer le patient pour récupérer la mobilité, pour atteindre l'antalgie et pour  proposer un programme d'auto rééducation permettant de prévenir les récidives.

Il s'agit donc d'une fausse bonne idée.

Et ne parle pas des cas où nous sortons des critères d'Ottawa.

Je vous invite à lire une série de tweets de Kalie : ICI. Ils concernent surtout la lombalgie qui est un problème d'une autre complexité que l'entorse de cheville (la fréquence des lombalgies communes comme motif de consultation était en 2009 de 6,88 % dans les cabinets de médecine générale). J'ai apprécié son argumentation et j'ai été pour le moins surpris de ce que j'ai lu dans les commentaires.

Pour l'instant j'ai été d'un calme surprenant.

Ma conclusion est celle-ci : Madame Buzyn est un homme politique comme un autre, elle propose des mesures démagogiques, sans intérêt pratique, qui ne vont rien résoudre mais qui font le buzz et accessoirement qui dressent les uns contre les autres les professionnels de santé.

Autre chose : le recours direct à l'ostéopathe dans toutes les pathologies traumatiques ou post traumatiques est devenu un réflexe sociétal. Cette proposition va la renforcer.

Il existe des médecins ostéopathes comme il existe des MKDE ostéopathes, comme il existe des ostéopathes non médecins, non MKDE.

L'ostéopathie est une horreur.

PS du 15/09/19 : Voir un thread de Martin Fierro qui reprend une video de Anamorphoscience : LA.

PS du 22/09/19.
En discutant ici ou là, j'ai oublié un fait important. Un citoyen, une citoyenne, qui se rend à pied chez le pharmacien au décours immédiat d'une entorse de cheville gagnera du temps : si pas de radiographies à prescrire (cf. les critères d'Ottawa que le pharmacien pourra évaluer facilement), le citoyen, la citoyenne, sortira de la pharmacie avec une attelle, des béquilles éventuellement, des conseils de glaçage et du doliprane. Se posera, chère Madame Buzyn, le problème du remboursement (à vous de jouer).


dimanche 19 mai 2019

En raison de l'obligation vaccinale je suis pour la délégation des tâches : j'aurai le temps de faire autre chose.


L'obligation vaccinale chez les nourrissons (j'étais contre) conduit à cette évidence : à quoi sers-je en tant que médecin généraliste ?

Je suis donc pour la délégation des tâches, je veux dire la vaccination des nourrissons et des autres, en pharmacie, en PMI, en crèche, à l'école, au collège, au lycée, à l'université, sur les lieux de travail, dans les centres de médecine du travail, dans les ehpad, dans les foyers-logements, dans les maintiens à domicile, dans les CPAM.

Pourquoi pas ? 

De toute façon la vaccination en général est sans risques (tout le monde le dit, donc tout le monde a raison).

On pourrait ainsi élargir la dévolution à la vaccination des citoyens par les masseurs kinésithérapeutes, les orthophonistes, les assistantes maternelles, les aides-ménagères, les préparateurs en pharmacie, les orthoptistes, les psychomotriciens : cinq minutes de formation devraient suffire en ligne. 

Je pourrais donc prendre plus de temps à examiner les nourrissons lors des examens obligatoires, plus de temps à examiner les enfants, les adolescents, les jeunes adultes, les moyens adultes et les seniors et le cinquième âge.

Je pourrais surtout dégager du temps pour voir des enfants malades.

Ainsi se rendrait-on compte que la médecine du travail manque de moyens, que les PMI pareil, que l'Education nationale itou, et cetera, et cetera.

On pourrait également demander aux fabricants de vaccins de financer toutes ces structures (on me dit dans l'oreillette que c'est de la santé publique, donc c'est du ressort de l'Etat : Madame Buzyn et consorts le savent).

mardi 30 avril 2019

Vaccination généralisée contre le papillomavirus humain : il est urgent d'attendre.


***

Des décisions de Santé publique engageant des millions de citoyens en bonne santé et ici des millions d'enfants et de jeunes gens filles et garçons en bonne santé pourraient se prendre sans que la preuve d'efficacité du critère principal (la diminution du nombre de cancers du col de l'utérus) ne soit démontrée et sans que le rapport bénéfices-risques du vaccin ne soit avérée.

Pour ce faire le complexe médico-industriel pilonne l'opinion. 

"L'appel des 50" que vous trouverez ICI participe à ce pilonnage marketing qui utilise tous les rouages de l'Etat et de la société civile pour avancer.

Rien n'est oublié.

Nous sommes au milieu d'un processus qui manie tous les concepts de l'idéologie moderne du tout médical : la médecine est capable, nous disent ses thuriféraires, de tout régler, de tout résoudre, de promettre un monde irréel sans douleurs physiques, sans cancer, sans souffrances morales, un monde où la prise de médicaments (sous forme de comprimés/gélules ou d'injections vaccinales ou non) résoudrait les problèmes sociaux, économiques, culturels et politiques.

Et pendant que les 50 "appellent", des instances gouvernementales expérimentent sur des populations entières. L'expérience (ICI) qui devrait être engagée en octobre 2019 dans un département d'outre-mer -- la Guyane-- sur les bases de déclarations d'intention qui font frémir tant le protocole est bancal, tant les pré-requis scientifiques sont minces, tant les objectifs à trois ans sont minables, je cite Clara de Bort, directrice de l'ARS de Guyane: "Nous espérons en tirer des enseignements pour lever les freins à la vaccination" (voir LA), tant les moyens mis en oeuvre sont ceux de la pression sur les familles avec vaccination en milieu scolaire. Or, le problème de la Guyane est celui de la pauvreté, du déficit d'informations en santé publique, de la faiblesse du tissu socio-médical, du taux élevé de grossesses précoces, et cetera.

Nous avons ici un exemple grandeur nature de l'autoritarisme administrativo-gouvernemental de l'Etat français en matière de santé publique : manque de données scientifiques, décisions prises à la va-vite, prises en otage de populations captives, utilisation des écoles (l'expérience malheureuse de la vaccination contre l'hépatite B n'a pas suffi), mise en avant de l'autorité expertale, déficit d'informations, participation forcée... et corruption (la lecture des sommes versées aux 50 est effarante).

Tout ceci, cet appel, ces expérimentations, ne sont que de la poudre aux yeux : les décisions de généralisation, voire de l'obligation de la vaccination anti papillomavirus étendue aux garçons, sont dans les tuyaux de la politique d'Agnès Buzyn qui se moque de la démocratie tout comme de la décision partagée.

***
C'est pourquoi nous proposons un certain nombre d'éléments afin que chacun puisse se faire une idée des enjeux et des faits. Il s'agit d'une démarche scientifique et d'une réflexion sociétale, pas d'un texte anti vaccin.

Voici la liste des signataires.

Jean-Baptiste Blanc, Rémy Boussageon, Philippe De Chazournes, Sylvie
Erpeldinger, Sylvain Fèvre, Marie Flori, Marc Gourmelon, Jean-Claude Grange,
Christian Lehmann, Claudina Michal-Teitelbaum, Joël Pélerin, Armel Sevestre,
Bertrand Stalnikiewicz, Amine Umlil, Martin Winckler

Bien entendu, cela va sans dire, et cela va mieux en le disant, conformément à l'article L. 1451-1 du code de la santé publique, les signataires ont déclaré ne pas recevoir la visite médicale et n'avoir aucun lien d'intérêts en ce qui concerne les vaccins anti HPV ou avec toute entreprise du domaine de la santé.






  Bonne lecture, bonne réflexion, bons commentaires.

Un article paru dans la presse grand public et qui traite du sujet. Paris-Match.




mardi 15 janvier 2019

Le Conseil de l'Ordre des médecins. Bilan 2018.


C'est au moment où le Conseil National de l'Ordre des Médecins commence à changer avec un nouveau Président qui connaît non seulement la médecine générale mais aussi le neuf-trois, que rien ne va plus car ses défauts, que personne ne remarquait plus tant le CNOM nous était indifférent, nous sautent aux yeux maintenant que nous recommençons à nous intéresser à lui.

L'image, c'est le message. Eh bien, cette salle de réunion du CNOM que l'on découvre un jour de rencontre avec le patron de la CPAM, donne froid dans le dos. Cette médecine pixélisée et masculine a tout de l'illustration d'un mauvais roman d'anticipation. 

Je ne suis pas juriste, je ne suis pas éthicien, et encore moins moraliste, mais il me semble, au delà des vieille critiques classiques contre l'Ordre (j'en passe et des meilleures), qu'il serait temps que son périmètre soit redéfini.

Voici ce qu'il dit de lui :
La mission de l'Ordre des médecins est expressément définie par l'article L. 4121-2 du code de la santé publique :
L'ordre des médecins veille au maintien des principes de moralité, de probité, de compétence et de dévouement indispensables à l'exercice de la médecine, et à l'observation, par tous ses membres, des devoirs professionnels, ainsi que des règles édictées par le code de déontologie prévu à l'article L. 4127-1.
Il assure la défense de l'honneur et de l'indépendance de la profession médicale.
Il peut organiser toutes oeuvres d'entraide et de retraite au bénéfice de ses membres et de leurs ayants droit.
Il accomplit sa mission par l'intermédiaire des conseils départementaux, des conseils régionaux ou interrégionaux et du conseil national de l'ordre.

C'est exactement ce que je pense : le CNOM, dans ses déclinaisons nationale et départementales, ne doit s'occuper que de défendre l'éthique et la morale de la profession. Et c'est déjà pas mal.




L'éthique et la morale.

L'éthique, c'est le coeur de notre métier, c'est ce qui fait notre spécificité de soignant. C'est ce qui doit nous guider. C'est ce qui doit nous protéger des ingérences extérieures, celles de la société civile qui comprend l'Etat, les pouvoirs régaliens (notamment la police et la justice) et les pouvoirs administratifs (l'Assurance maladie) et/ou privés (banques, assurances, et cetera), sans oublier les autres institutions comme l'Education nationale.


La morale, ce sont nos relations entre médecins (la confraternité au sens large, l'aide à nos confrères dans le souci) mais ce sont aussi nos relations avec les patients (nous devons être proches mais distants, proches pour défendre à tout crin le secret médical, distants pour ne pas nous substituer à eux dans leur vie, leurs valeurs et leurs préférences, ne pas médicaliser leur vie même s'ils le demandent).

C'est-y pas beau tout cela ?

Il me semble donc que le CNOM :
  1. Ne devrait pas sauter comme un cabri à chaque déclaration d'Agnès Buzyn et poser sur les photos, notamment pour défendre la vaccination des professionnels de santé contre la grippe saisonnière dont aucune étude sérieuse n'a montré l'intérêt (cf. infra point suivant). 
  2. Ne devrait pas s'occuper de dire la médecine, et mal, il y a des sociétés savantes pour cela.
  3. Devrait aider efficacement les médecins quand le secret médical est menacé vis à vis des sociétés d'assurance (1), de l'Assurance maladie, de l'Education nationale, ou de l'administration (les motifs d'arrêt de travail par exemple).
  4. Devrait ainsi rendre des avis fermes sur les big data et ne pas faire confiance a priori aux dires des pouvoirs publics et des sociétés privées.
  5. Devrait prendre des avis fermes sur la télésurveillance, notamment dans le cas du traitement à domicile des patients atteints de syndromes d'apnée obstructive du sommeil traités par ventilation en pression positive continue où, à notre avis, deux principes moraux sont en cause :  l'espionnage de la vie privée des patients et le remboursement des soins en fonction de l'observance.
  6. Ne devrait s'occuper de certains sujets, la Télé médecine par exemple, qu'es qualités : quel doit être le cahier des charges de la Télé médecine par rapport à l'éthique et à la morale de la profession. De même que pour les Applis de santé.
  7. Devrait inscrire en priorité dans son agenda les relations médecins/patients et, notamment, la décision partagée. En conséquence le CNOM devrait envisager les modalités morales dans lesquelles sont pratiqués l'entretien motivationnel, l'éducation thérapeutique et/ou les séminaires thérapeutiques dans le respect des données de la science et des intérêts des patients. 
  8. Devrait, selon le triple point de vue de la confraternité, du respect des bonnes pratiques cliniques et de la sécurité du patient, autoriser qu'un médecin puisse divulguer des pratiques contraires aux données actuelles de la pratique médicale et qui nuisent aux patients (2).
  9. Devrait... Mais j'ai oublié plein de trucs : l'aide aux confrères burnoutés, agressés, et cetera, aux consoeurs victimes de leurs confrères pour des raisons sexuelles...
  10. Ad libitum.
Bon, je sens que j'ai fourni les arguments pour me faire battre. Le CNOM va dire qu'il fait tout cela depuis longtemps : ben, si c'est vrai, ça se voit pas !

Quant à l'argument à la gomme selon lequel je devrais me présenter aux élections ordinales si je voulais faire changer les choses, il se heurte d'une part à mon âge et d'autre part à la tonalité strictement politique du corps médical français.

Juste une chose : les bulletins du CNOM sont une dépense inutile et un motif de déforestation inacceptable.

Notes :

(1) Il existe effectivement des "instructions aux médecins" publiées par le CNOM concernant les demandes de renseignements médicaux émanant des banques et des compagnies d'assurance et/ou de prévoyance mais il serait utile qu'il tapât un bon coup sur la table, prévînt officiellement les dites compagnies et surtout informât sévèrement les médecins travaillant dans les dites compagnies que leurs pratiques sont contraires au Code de déontologie et qu'en conséquence il vaudrait mieux qu'ils cessassent...
(2) Ce qui se passe en ce moment avec les plaintes des homéopathes n'encourage pas vraiment à agir d'un point de vue strictement juridique : le manque de confraternité l'emporte pour le CNOM (et peut-être seulement pour les CDOM) sur les pratiques non conventionnelles des médecins (la liste hors homéopathie est infinie).

PS. Un de mes amis, qui se reconnaîtra, me suggère l'idée suivante : Pourquoi ne pas instaurer une QPC ou Question Prioritaire de Confraternité ?

jeudi 10 janvier 2019

Les 124 contre l'homéopathie. Bilan 2018.

Il s'agit de deuxième degré

Peu importe que je n'aie pas signé la pétition pour des raisons que j'ai énoncées ICI, peu importe que la suite des événements m'ait conforté dans l'idée que ne pas l'avoir fait était un bon choix et peu importe que l'homéopathie soit une branche marginale de l'activité des médecins, ce qui est important c'est de souligner combien cette pétition a été (un peu) un pavé dans la mare et commence à bouger le système (avec des conséquences sur ses propres signataires).

J'ai lu la prose homéopathique et j'ai été envahi par une stupeur paralysante : le discours des homéopathes était d'une bêtise et d'une ignorance insondables. Je n'imaginais pas que des médecins puissent sortir de pareilles énormités et être aussi peu au courant des dernières données scientifiques concernant la discipline qu'ils pratiquent.

Il n'est pas certain que les lecteurs médecins non homéopathes du Quotidien du Médecin en sachent beaucoup plus.

J'ai aussi lu les justifications des homéopathes par rapport aux pratiques des autres médecins (on passe plus de temps avec les malades, on les écoute plus, bla bla, on fait faire des économies à l'Assurance maladie), elles m'ont semblé farfelues et peu convaincantes.

L'homéopathie est une doctrine holistique qui prétend tout traiter (certains homéopathes, car il ne faut pas généraliser, proposent le traitement de l'homosexualité et/ou du cancer du pancréas) avec des granules magiques et sans effets indésirables. L'homéopathie ne remet pas en cause la geste médicale de la prescription, le consumérisme, le paternalisme... et elle participe aussi de l'Eglise de préventologie.

J'ai lu le discours de non homéopathes universitaires et académiques défendant l'homéopathie  comme pratique empathique mais il y a bien des coiffeurs, des ongologues ou des esthéticiennes dans les services de soins palliatifs, pourquoi pas des homéopathes, du moment que cela permet d'en virer les oncologues ? Les arguments des Kierzek/Khayat m'ont paru bien faibles.

J'ai lu que certains doyens d'université préféraient que l'homéopathie continue d'être enseignée dans les universités par des médecins plutôt qu'à l'extérieur par des charlatans : il y a bien quelque chose de pourri au Royaume du Danemark.

J'ai suivi distraitement les plaintes des homéopathes contre certains signataires de la pétition même si j'ai plaint avec attention mes naïfs confrères confrontés à la vraie vie mais j'ai  été ravi de voir que la vraie nature du Conseil de l'Ordre des médecins apparaissait dans toute sa splendeur procédurière, réactionnaire, conservatrice, libérale, néo-libérale, corporatiste, cléricale, droitière, institutionnelle, lèche-bottes, paternaliste, et j'en passe, et qu'il était temps soit de décider de sa dissolution, soit de recentrer ses actions vers la défense exclusive de l'éthique de la profession vis à vis des intolérables intrusions de la société dans son fonctionnement et de la morale de ses membres vis à vis des tâches ontologiques de la profession médicale, à savoir prendre soin et ne pas nuire aux patients qui la consultent.



J'ai lu les arguments post tribune des 124 contre l'homéopathie et j'ai été saisi d'un vertige absolu. Pourquoi fallait-il qu'ils montrent autant d'ignorance sur "notre" propre médecine ? Pourquoi fallait-il qu'ils confondent systématiquement placebo et effet placebo dans le genre "L'homéopathie est un placebo" ? Pourquoi certains voulaient-ils ignorer l'effet placebo dans leur pratique quotidienne, en prescrivant une molécule et/ou une procédure ?, pourquoi certains autres ne se posaient-ils pas la question éthique de l'utilisation d'un placebo pur ou impur sans informer les patients ?
Pourquoi fallait-il qu'ils considèrent la médecine comme une science ? 
Pourquoi fallait-il qu'ils persistent dans l'erreur en ne s'informant pas ? 

J'ai ressenti avec effroi que les 124 et leurs compagnons de route avaient réinventé la formule : Il vaut mieux avoir tort avec les 124 que raison avec le reste du monde. On me dit dans l'oreillette qu'il y a des exceptions (je les connais pour les avoir lus ou entendus publiquement ou de façon privée).



Et il ne vaut mieux pas aborder les sujets qui fâchent comme l'extension du domaine de la lutte à des sujets mineurs comme les liens d'intérêts, le dépistage organisé du cancer du sein, la vaccination obligatoire, les dérives de l'oncologie, la télésurveillance des patients, un des 124 a écrit : Il suffit que vous écriviez une tribune et nous vous soutiendrons. La science tribunicienne devenant l'alpha et l'omega de l'évaluation en médecine.



Quoi qu'il en soit, les derniers soubresauts de l'HAS à qui l'intègre Agnès Buzyn a demandé son avis, éclairent les 124 sur le pourrissement infini du lobby santéo-industriel... Quand le pouvoir politique organisait des réunions "citoyennes" sur la vaccination obligatoire des nourrissons ou le dépistage organisé du cancer du sein et en manipulait les conclusions, personne ne mouftait, ou presque, mais quand l'HAS "enquête" en posant des questions orientées pour obtenir les réponses voulues, les 124 se réveillent de leur léthargique sommeil protestataire.

Et voilà qu'on lit ici ou là, de la part des 124, que l'HAS ne serait pas intègre, que l'HAS serait livrée aux conflits d'intérêts, que l'HAS serait le bras armé ou la courroie de transmission du pouvoir politique... Mieux vaut tard que jamais.

Finalement, cette Tribune est un bienfait : elle permet une prise de conscience sur le pouvoir absolu du lobby santéo-industriel, elle éclaire sur le rôle du Conseil National de l'Ordre des Médecins, elle souligne à nouveau l'incompétence corrompue de l'HAS, et elle ravive notre admiration pour Agnès Buzyn...

Espérons encore que les pharmaciens cesseront de vendre des vaccins homéopathiques contre la grippe, que les masseurs-kinésithérapeutes cesseront de pratiquer l'ostéopathie ou la chiropraxie, que les obstétriciens et les sages-femmes cesseront de faire redresser les crânes des nouveaux-nés par des ostéopathes... On peut toujours espérer...

Les difficultés rencontrées par les 124 pour, simplement, exiger que l'homéopathie ne soit plus remboursée, alors que tous les éléments scientifiques sont présents, donnent le vertige : combien de temps faudra-t-il pour obtenir l'esquisse de l'esquisse d'un mouvement contre les pratiques académiques liées à l'Empire des industries du médicament et du matériel et ses suppôts médecins ?




jeudi 3 janvier 2019

Le lobby santéo-industriel. Bilan 2018.


Une des images les plus fortes de l'année est bien celle-là.

Madame Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé (voir ICI pour ce que nous pensions d'elle lors de sa nomination), pose en compagnie des 7 Ordres médicaux et paramédicaux (les représentants des professionnels de santé) pour promouvoir la vaccination anti-grippale des professionnels de santé.

Les 7 Ordres sont aux ordres : médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, infirmiers, kinésithérapeutes, pédicures-podologues. 



La vaccination des personnels de santé contre la grippe saisonnière n'a pas d'efficacité démontrée (1).

Les 7 Ordres sont aux ordres.

Nous avons en résumé la mainmise de l'Etat corrompu sur la santé publique.

Madame Agnès Buzyn, représentante zélée du lobby santéo-industriel (2), promeut une mesure de santé publique qui n'a pas fait la preuve de son efficacité, promeut sans coup férir une "nouvelle génération de vaccins", les tetra, qui n'ont aucun intérêt connu en termes d'efficacité ou d'efficience par rapport à l'ancienne génération (3), et dont, par un miracle produit par "la main invisible du marché", le prix est passé de 6,2 à 10,11 €, soit une augmentation de 63 %, ce qui, pour un médicament dont la marge brute (consultez vos conseillers boursiers) est d'environ 95 %, ne peut que ne pas déplaire aux maîtres de la santé publique en France qui sont l'argent, l'argent et l'argent et qui disposent de relais infinis dans la sphère journalistico-politique (voir ICI l'article de Sciences et Avenir (4)). 

Madame Buzyn et les Ordres ont même commis avec leurs petits claviers bien propres et axiologiquement neutres une Charte, la Charte d'engagement pour la promotion de la vaccination des professionnels de santé, qui est un tissu d'âneries (ICI).

Pour parler de l'Ordre des médecins il n'a pas besoin d'ordres pour défendre la vaccination en général, la vaccination anti grippale, et, le mieux du mieux, l'obligation vaccinale chez les nourrissons (LA), il a devancé l'appel (voir LA). Servir les plats à la Ministre issue du sérail est une activité lucrative. Et, comme d'habitude sur un site officiel défenseur théorique de l'éthique et des lois de la République, pas un mot sur les liens d'intérêts des auteurs comme des maîtres d'oeuvre. 

Cerise sur le gâteau : l'Ordre des médecins dit la vaccination mais ne va pas jusqu'à radier de l'Ordre un idiot dangereux anti vaxx comme le professeur Joyeux...

N'oublions pas non plus l'Ordre des pharmaciens qui signe la Charte et qui continue de promouvoir en ses officines le "vaccin" homéopathique contre la grippe. Contradiction ou business, les voies du Seigneur sont impénétrables. 

Madame Agnès Buzyn fait feu de tout bois.

Elle contrôle également la conférence citoyenne sur les vaccins en nommant à sa tête un de ses amis académiques et académicien de surcroît, le professeur Alain Fisher, qui réussit sans efforts à manipuler les conclusions par argument d'autorité expertale (voir LA).

Madame Buzyn est aussi, comme par hasard, une spécialiste de la morgue sociale à l'égard des petits personnels comme le montre cette video (il y en avait plusieurs à disposition). 









Tout baigne dans le meilleur des mondes de la santé publique aux Ordres.


Notes :
(1) Mais elle a une efficacité "morale" démontrée :  "Je me protège, donc je protège les autres", "Je suis altruiste", et cetera.
(2) Voici ce que l'on lit d'elle dans Wikipedia : "À partir de 2008, elle occupe des postes importants au sein d'institutions publiques liées à la santé et au nucléaire : présidente du conseil d'administration de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (2008-2013), membre du Comité de l'énergie atomique du Commissariat à l'énergie atomique (2009-2015), membre du conseil d'administration (2009), vice-présidente (2010) puis présidente de l'Institut national du cancer (depuis 2011), présidente du collège de la Haute Autorité de santé (depuis 2016)."
(3) Il eût été amusant qu'un essai tetra versus tri fût significatif alors que tri versus placebo est négatif (on me dit dans l'oreillette qu'il n'est pas éthique de mener un essai vaccin anti grippal contre placebo...). Mais, cerise sur le gâteau, la HAS, dont on connaît la servilité, écrit quand même à propos des vaccins tetra : "Au vu des données disponibles, ils n’apportent pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) par rapport aux vaccins trivalents inactivés disponibles indiqués dans la prévention de la grippe"
(4) La phrase la plus forte de cet article, on appelait cela dans le temps, un publi-reportage, "Un vaccin plus protecteur statistiquement"

jeudi 29 novembre 2018

Calendrier de l'avent des lectures médicales : Rachel Campergue. #6

Le livre de Rachel Campergue est pour moi une des plus formidables expériences que j'ai connues, un coup de poing dans la figure, un rappel à l'ordre éthique et déontologique pour tous les médecins. Comment ce non médecin, cette citoyenne non malade, qui plus est, a pu, par ses propres moyens, sans aides extérieures ou presque (je pense au regretté Bernard Junod, à Marc Girard ou à Philippe Nicot et à la Revue prescrire) écrire livre aussi sidérant qu'un médecin aurait dû écrire par simple correction intellectuelle.



Voici ce que j'ai écrit en 2011 sur le site Amazon dès que j'ai terminé la lecture de la dernière page du livre :
Le livre de Rachel Campergue est remarquable : permettez qu'un médecin ait honte qu'il s'agisse d'un non médecin qui ait écrit cette somme extrêmement documentée. Ce livre est complet, rempli de références lisibles en ligne, et rend compte de l'aveuglement coupable des élites de la santé publique de notre pays. Le livre nous annonce aussi ce qui va nous arriver : une intensification des campagnes grand public ininformatives comme elles se déroulent déjà aux Etats-Unis. Il serait temps que nous nous réveillions et qu'une enquête indépendante sur les bienfaits et les méfaits de ces campagnes de dépistage, soit menée, une enquête qui ne soit pas écrite d'avance par les Agences gouvernementales qui, en France, écrasent tout sur leur passage et, notamment, l'esprit critique et l'indépendance d'esprit. Les quelques médecins qui, en France, expriment des doutes, notamment Bernard Junod, risquent, malheureusement, d'être plus rapidement entendus par les citoyens non experts que par les médecins de base englués dans l'idéologie millénariste de la prévention. Lisez ce livre et posez des questions à votre médecin généraliste, à votre radiologue, à votre oncologue.
Bonne lecture.
Ce qui est terrible dans cette affaire, c'est l'aveuglement coupable des autorités, c'est le fait que la ministre de la santé actuelle, Agnès Buzyn, qui fut directrice de l'InCA puis de la HAS, n'a pas changé d'un iota sa position pour des raisons multiples et variées (cochez la ou les cases) : bêtise, corruption, corporatisme, intelligence, aveuglement, croyance, croyances, ...

Combien de radiologues osent ouvrir le bec ? Combien d'oncologues osent ouvrir le bec ? Combien de radiothérapeutes osent ouvrir le bec ? Combien d'anatomo-pathologistes osent ouvrir le bec ? Combien de gynécologues osent ouvrir le bec ? Combien de chirurgiens osent ouvrir le bec ? Combien d'épidémiologistes osent ouvrir le bec ?

Quelques faits :


  • Le dépistage organisé du cancer du sein ne sauve pas de vies chez les femmes de 50 à 74 ans.
  • Plus on pratique de mammographies et plus le nombre de diagnostics de cancers du sein augmente mais la mortalité par cancer du sein est stable. 
  • Le nombre de sur diagnostics et de sur traitements (et je rappelle que le sur traitement signifie parfois le combo complet chirurgie/radiothérapie/chimiothérapie) atteint selon les études 20 à 50 % des patientes.
  • Avant 50 ans et en absence d'antécédents familiaux de cancer du sein, le sur diagnostic est encore plus important.
  • En France plus de 2 millions de mammographies sont effectuées chaque année.
  • En France il y a environ 50 000 nouveaux cas de cancers du sein diagnostiqués (allez faire un tour au point 3 pour imaginer ce que cela signifie).
  • Madame Buzyn trouve que tout cela est très normal.
  • Les femmes sont manipulées (voir ICI sur le blog de JB Blanc) mais puisque je suis un homme il vaut mieux que je me taise ; on leur ment, on leur fait peur, on leur fait des sur promesses.
  • Les courses "roses" sont des opérations commerciales banales encouragées par les autorités.
  • Les choses ne sont pas près de s'arrêter.
  • Pour plus d'informations allez lire le site Cancer Rose.

  • En lisant Rachel Campergue nous mettons nos pas dans ceux d'Illich : la médicalisation de la société  est dangereuse ; elle ne justifie pas la dépistologie généralisée (prostate, sein, colon) qui n'a pas encore démontré son efficacité sur la diminution de la mortalité globale ; nous mettons nos pas dans ceux de Peter Gotzsche qui a dénoncé le dépistage organisé du cancer du sein et son lot de sur diagnostics. Et nous mettons nos pas dans la dénonciation du complexe santéo-industriel par Jeanne Lenzer. Le monde s'organise.