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vendredi 16 octobre 2009

LA GRIPPE A VUE SUR LE TERRAIN - HISTOIRES DE CONSULTATION : QUINZIEME EPISODE

Monsieur D, 64 ans, a consulté un médecin de garde car il n'a pu me joindre mercredi en huit. Il se sentait "grippé" et présentait sans nul doute un syndrome grippal gouvernemental : fièvre > 38°, toux, courbatures.
Ce patient, à part le fait qu'il est hypertendu, n'a aucun antécédent majeur.
Le docteur de garde l'a "bien" examiné et lui a dit, tout de go, qu'il avait la grippe A.
Je parle bien entendu sous le contrôle du patient. Ce qui est une précaution élémentaire.
Quid du devenir de ce patient étiqueté grippe A ?
Prescription de tamiflu pendant cinq jours, de paracétamol et de biocalyptol. Prescription d'un prélèvement au laboratoire pour "savoir si c'est bien la grippe A". Prescription de masques chirugicaux et conseils vis à vis de la famille.
Le malade revient me voir le mercredi suivant, apparemment guéri et apyrétique. Il me raconte l'affaire dont le point le plus piquant est que lorsqu'il est allé chercher les résultats de l'examen au laboratoire (sans masque), il était déjà apyrétique et "bien portant" et, cerise sur le gâteau, le test était négatif.

Qu'est-ce qui a cloché dans cette affaire ?
  1. Il n'est pas possible, cliniquement, de dire à un malade qu'il a la grippe A
  2. Les prélèvements analysés par un laboratoire de ville ne peuvent faire le diagnostic de grippe A car les kits testent un composé de virus dont le H1N1 de la grippe A.
  3. Les laboratoires de ville qui font cela sont des escrocs et les vendeurs de tels kits sont des escrocs également.
  4. Le tamiflu a guéri un malade hors Autorisation de Mise sur le Marché puisque le patient / malade n'avait pas la grippe !
  5. Il s'agit, à n'en pas douter d'un épisode de la Stratégie de Knock dans sa version "Etendre le champ de la maladie à des gens presque bien portants"
  6. Mon confrère a dû péter les plombs
En résumé, chers patients qui n'êtes pas encore malades ou chers malades qui êtes encore des patients, ouvrez les yeux et les oreilles sur ce que vous racontent les médecins.

dimanche 10 mars 2013

Les leçons à tirer du pari perdu du Pandemrix. Claudina Michal-Teitelbaum (CMT)



En complément du post de Jean-Claude Grange sur la narcolepsie et le Pandemrix. http://docteurdu16.blogspot.fr/2013/02/le-pandemrix-est-coupable-de.html

J’avais, pour ma part, expliqué que l’adjonction de squalène dans le vaccin n’avait eu finalement pour avantage que l’augmentation de la marge bénéficiaire de GSK, qui a ainsi pu vendre au prix du vaccin vendu unitairement sans adjuvant, un vaccin conditionné par dix doses et contenant quatre fois moins d’antigène que le vaccin standard, l’antigène étant de loin le composant le plus couteux  du vaccin.http://www.blogger.com/comment.g?blogID=4313472142599177823&postID=4583823603237054222 . Aucun avantage de l’ajout d’un adjuvant n’a pu être démontré pour les vaccinés ou pour la santé publique, bien au contraire.
Le squalène n’avait été utilisé auparavant en tant qu’adjuvant que pendant la guerre du golfe, sur les soldats américains et dans certains vaccins contre la grippe destinés aux personnes âgées. Il s’agissait du vaccin Gripguard en France (ou Fluad) de Novartis, dont la commercialisation a été suspendue  début 2011 sur le territoire français.

Les inquiétudes suscitées à l’époque par l’adjonction d’un adjuvant dans le vaccin contre la grippe non éprouvé  sur les tranches d’âge concernées par la vaccination ont provoqué l’hilarité de journalistes en vogue http://blog.france2.fr/mon-blog-medical/2009/10/22/le-mot-adjuvant-fait-une-belle-carriere/ . Et des interventions rassurantes de la part des membres d’Infovac (cf vaccination contre la grippe A H1N1 2009, FAQ, Infovac en PDF) site d’information sur les vaccins réputé indépendant malgré l’omniprésence de liens et conflits d’intérêts parmi ses membres http://docteurdu16.blogspot.fr/search/label/InfoVac   . Ceux-ci seraient toutefois plus crédibles si, contrairement à Catherine Weil-Olivier, ils montraient autant d’empathie envers les victimes  d’effets indésirables de vaccins qui doivent suivre un chemin de croix pour obtenir  une simple reconnaissance du statut de victimes de la part des pouvoirs publics, que celle-ci  manifeste de soutien spontané envers les laboratoires victimes des « entraves réglementaires » qui les empêchent de vendre à grande échelle les mêmes vaccins partout dans le monde http://www.canal-u.tv/video/canal_u_medecine/cif_vaccinologie_2011_les_combinaisons_vaccinales_interet_et_limites.7109

TRENTE TROIS MILLIONS de doses de Pandemrix ont été administrées à des sujets de tous âges dans 47 pays au prétexte de l’urgence lors de cette pseudo-pandémie. La Suède, comme la Finlande  étaient des  pays où la couverture vaccinale de la population était particulièrement élevée, de 59% et de 50% respectivement . Dans ces pays les enfants et adolescents ont été vaccinés prioritairement en raison de la thèse selon laquelle ils sont les vecteurs principaux de la grippe et que le fait de les vacciner devait protéger les adultes de la contagion.

De fait, lorsqu’on observe les chiffres respectifs d’hospitalisation en soins intensifs et de mortalité en France et en Finlande, pour prendre cet exemple,  on peut constater que proportionnellement à la population, 5,4 millions d’habitants en Finlande et 64 millions en France soit 12 fois plus, la Finlande a présenté plutôt plus d’hospitalisations en soins intensifs et de décès que la France (132 contre 1331 pour les hospitalisations en soins intensifs et  44 contre 312 pour les décès). La couverture vaccinale était cependant de 50% en Finlande et seulement de 8% en France . http://www.eurosurveillance.org/images/dynamic/EE/V16N27/Lyytikainen_tab2.jpg , http://www.invs.sante.fr/beh/2010/24_25_26/index.htm

Un médecin de santé publique suédois se fait la réflexion, suite à la mise en évidence des cas de narcolepsie chez des enfants et adolescents suédois, que  cela « n’en valait pas la peine ». http://www.reuters.com/article/2013/01/22/us-narcolepsy-vaccine-pandemrix-idUSBRE90L07H20130122

Emmanuel Mignot, médecin français parti chercher fortune aux Etats Unis à l’université de Stanford et proclamé grand spécialiste de la narcolepsie (mais certainement pas de l’épidémiologie) avait été associé et avait apporté sa caution à l’étude chinoise évoquée par Jean-Claude Grange http://docteurdu16.blogspot.fr/2013/02/le-pandemrix-est-coupable-de.html. Celle-ci n’était pas simplement de qualité médiocre, car les conclusions quant à la relation entre narcolepsie et grippe saisonnière ne reposaient que sur les souvenirs qu’avaient les  patients, qui étaient en majorité des enfants, d’avoir été vaccinés ou d’avoir éprouvé les premiers symptômes de la narcolepsie. Les conclusions de cette étude étant que la narcolepsie avait un caractère saisonnier et devait être associée à la grippe plutôt qu’au vaccin Pandemrix. http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ana.22587/full  La publicité faite  dans les médias et par le BIP 31, bulletin de pharmacovigilance toulousain, pourtant habituellement plus critique http://www.bip31.fr/bip/BIP31.fr%202011,%2018,%20%284%29,%2041-53.pdf , à cette étude était sans commune mesure avec son exécrable qualité. Et, à cause de cette étude, des médias peu regardants pouvaient écrire : le vaccin contre la grippe protège de la narcolepsie. http://www.newscientist.com/article/dn20814-swine-flu-not-vaccine-may-trigger-narcolepsy.html

Bien tenté par GSK mais un peu dur à avaler.

Emmanuel Mignot ayant déjà quelques conflits d’intérêts avec des laboratoires condamnés pour fraude comme Merck, j’avais parié que cet appel du pied de sa part serait bien reçu par GSK qui l’a, en effet, désigné comme son champion,  celui qui est censé faire toute la lumière sur la relation entre narcolepsie et vaccin au squalène et dont GSK finance désormais les recherches.

Le directeur de la section GSK médicaments , Norman Begg, dans l’article de reuters cité précédemment, jure, la main sur le cœur, que GSK va tout faire pour que la vérité surgisse. Un peu difficile à croire lorsqu’on sait que  en 2012, GSK A ETE CONDAMNE A PAYER 3 MILLIARDS DE DOLLARS D’AMANDES ET INDEMNITES POUR DES MULTIPLES MANQUEMENTS A LA LEGISLATION AMERICAINE DONT CERTAINS ETAIENT QUALIFIES DE CRIMINELS. S’étalant des années 90 à 2000, les faits incriminés  couvraient toute la palette des fraudes imaginables , allant des cadeaux versés aux médecins jusqu’à la diffusion de faux articles scientifiques pour inciter les médecins à prescrire des médicaments hors AMM et au refus de fournir des données de sécurité pour l’Avandia à la FDA. Ou encore la fraude vis-à-vis de Medicare, l’assurance destinée aux américains les plus pauvres.

A noter aussi une autre condamnation pour défaut de respect des standards de fabrication dans certaines usines du laboratoire pharmaceutique.

GSK a alors plaidé coupable, ce qui est exceptionnel dans ce type de procès, pour éviter des condamnations plus lourdes.

En tous cas Emmanuel Mignot n’a  pas été embauché par GSK sur la base de ses compétences, compte tenu de la qualité déplorable de l’étude qu’il a publié, mais sur la base de son allégeance aux intérêts du laboratoire et à son inventivité pour trouver des moyens de disculper le Pandemrix, source de profits très substantiels pour GSK.

En réalité, en plus de la France, avec l’étude Narcoflu,   quatre autres pays européens,
 et l’Irlande http://healthupdate.gov.ie/wp-content/uploads/2012/04/Final_Report_of_National_Narcolepsy_Study_Steering_Committee-latest1.pdf, ont mené des études avec une méthodologie très solide, des études de type cas témoin, et ont établi de manière concordante une association entre vaccin et narcolepsie.

Il suffit de lire une seule de ces études pour s’apercevoir du luxe de précautions prises par les médecins épidémiologistes publics, non rémunérés par GSK, afin de s’assurer de la fiabilité des données recueillies et de celle des conclusions tirées. Vouloir comparer ces études à celle signée par Emmanuel Mignot revient à comparer un solex et une Ferrari.

L’odds ratio trouvé dans les différentes études publiques était à chaque fois du même ordre, le rapport étant d’environ 13 dans les trois mois suivant la vaccination, ce qui approchait le risque relatif et revenait à dire que les enfants et adolescents exposés au vaccin avaient, pendant cette période de trois mois, 13 fois plus de risques de développer une narcolepsie que ceux qui n’avaient pas été vaccinés. Le plus souvent il s’agissait d’une forme sévère de narcolepsie, avec cataplexie. Ce rapport décroissait avec le temps. Cela représente entre 1 cas pour 16 000 doses attribuable au vaccin dans la tranche d’âge concernée en Finlande, et un cas pour 57 000 en Angleterre. Cette différence s’explique mécaniquement par le fait qu’un plus grand nombre d’enfants ont été vaccinés dans les pays scandinaves. Plus le nombre d’enfants vaccinés est grand plus l’estimation des cas attribuables au vaccin sera précise.

En France, la vaccination, comme cela était projeté, avec le Pandemrix de tous les adolescents à partir de 11 ans, à savoir   5,5 millions d’adolescents, aurait pu générer QUELQUES 350 à 700 (deux doses) CAS SUPPLEMENTAIRES DE NARCOLEPSIE DANS CETTE TRANCHE D’AGE.

Les cas de narcolepsie ne résument à eux tous seuls les EFFETS INDESIRABLES GRAVES du vaccin (effets indésirables provoquant ou prolongeant une hospitalisation, provoquant  une invalidité, une malformation congénitale ou le décès) ceux-ci sont A DECLARATION OBLIGATOIRE. D’après l’AFSSAPS 91 de ces effets graves ont été rapportés dont plus du tiers étaient des effets de type neurologique (allant des sensations anormales, paresthésies aux paralysies, en passant par les vertiges, convulsion etc  cf bulletin n° 13 de pharmacovigilance du 28 janvier 2010). Les effets secondaires graves comprenaient aussi 8 décès.

Un article de pharmacovigilance intitulé « Pharmacovigilance des vaccins », était paru dans la Revue du Praticien en novembre 2011. D’abord CENSURE POUR LA PARTIE CONCERNANT LE PANDEMRIX , il avait été rétabli dans sa version intégrale à la demande des auteurs. Il estimait la sous-notification des effets indésirables concernant les vaccins en général. Seulement  1 à 10% des effets indésirables observés seraient notifiés. A savoir que seuls 1 effet indésirable sur 10 à 1 sur 100 seraient notifiés.

Cette estimation semble excessivement optimiste au regard des études publiées par des médecins, comme celle de JCG http://docteurdu16.blogspot.fr/search/label/PHARMACOVIGILANCE . Dans cette étude, comparé à ce qui est officiellement déclaré à l’ANSM, les médecins ne déclarent que 1 effet secondaire grave pour 500. Entre parenthèses, si les médecins déclaraient tous les effets indésirables graves et inattendus, comme ils en ont l’obligation, ils en auraient 10 par an en moyenne à notifier. A supposer que cela leur prenne une heure par effet indésirable cela représenterait  10 hs de travail par médecin et par an. Mais quel gain inestimable pour la santé publique ! 388 500 effets indésirables graves pourraient ainsi être analysés au lieu des 759 recueillis en 2007.

Donc, si l’on prend les fourchettes basses et hautes de l’estimation de la sous-notification des effets indésirables GRAVES les 91 effets indésirables graves se transforment en 900  (90X10) à  45 000 (91 X500). Exprimé en taux standardisé cela représente entre 20 pour 100 000 et 1000 pour 100 000 (autrement dit 1%) effets indésirables graves. Et cela ne comprend que les effets indésirables immédiats et graves  et ne comprend pas les effets indésirables modérés ni les effets indésirables graves différés dans le temps comme la narcolepsie ou d’éventuels syndromes de Guillain Barré, SEP ou autres encéphalopathies.

Cela alors que seulement 6% (4,1 millions) de la population a été vaccinée par le Pandemrix.

Cette estimation ne comprend pas non plus les effets indésirables modérés comme la fièvre , l’urticaire, les syndromes grippaux dont des médecins disaient qu’ils étaient particulièrement nombreux avec le Pandemrix. Bien que les études financées par GSK n’aient rien vu de tout cela.
Pour rappel, les experts, et en particulier, les membres d’Infovac, s’étaient montrés très rassurants, écrivant et expliquant en de nombreux lieux que les effets indésirables graves attendus ne pouvaient être au plus que de 1 pour 100 000. Les cas attribuables de narcolepsie à eux seuls dépassent largement ce chiffre.

La pharmacovigilance française, ne tenant, comme à son habitude, aucun compte ni de la sous notification, ni de l’efficacité du vaccin, a conclu, dans un rapport de mai 2010 à la bonne tolérance des vaccins utilisés pendant la pseudo-pandémie. Et par voie de conséquence à l’ excellence du rapport bénéfice/risque du Pandemrix.

Comment a-t-on été amenés à vouloir vacciner toute la population avec un vaccin expérimental dont les essais n’avaient inclus que quelques centaines de personnes dans chaque groupe d’âge ?

On a pu voir qu’au fur et à mesure que la bénignité de la grippe apparaissait, la pression médiatique et étatique augmentait pour emmener la population à se faire vacciner. Et cela à n’importe quel prix et dans n’importe quelles conditions au risque de renforcer la transmission de la grippe en regroupant les personnes dans des vaccinodormes.

Un des ressorts pour amener la population à se faire vacciner a été de jouer SUR LA CONFUSION ENTRE LA NOTION DE FACTEUR DE RISQUE AU SENS STATISTIQUE ET LA NOTION DE RISQUE INDIVIDUEL ET DE SANTE PUBLIQUE.
On a tendance à considérer, en se fondant sur une interprétation simpliste, opportuniste et visiblement biaisée,  de la notion de facteur de risque, que toute augmentation relative du risque trouvée dans un groupe donné de la population impliquerait un risque de santé publique justifiant l’extension des recommandations de la vaccination à l’ensemble du groupe concerné.

Les médias ont beaucoup insisté sur cette notion de « risque » et de « groupe à risque .

Le calcul est pour le moins simpliste. Le cas de l’asthme est assez caricatural. La prévalence de l’asthme en France est de quelques 9% d’enfants diagnostiqués asthmatiques et quelques 6% d’adultes. Avec des formes d’asthme d’une sévérité très variable. Dans le bilan de la pandémie publié par  l’INVS (BEH du 29 juin 2010) 1334 personnes ont été hospitalisés en soins intensifs avec un diagnostic confirmé virologiquement ou présumé cliniquement de grippe. Parmi celles-ci il nous est dit que 415 présentaient une « pathologie respiratoire chronique dont asthme ». En réalité on ne sait pas s’il s’agissait de vieux tabagiques avec des insuffisances respiratoires chroniques ou d’asthmatiques. La proportion de « pathologies respiratoires chroniques » parmi les personnes hospitalisées en soins intensifs est de 31% et donc supérieure à la prévalence dans la population générale des pathologies respiratoires chroniques. Emballer c’est pesé. Les personnes présentant des «  pathologies respiratoires chroniques dont asthme » constituent désormais un groupe à risque qu’il est urgent de vacciner.

En réalité, ce qui cloche c’est que les personnes hospitalisée sous l’étiquette pathologies respiratoires chroniques dont asthme NE SONT EN RIEN REPRESENTATIVES DE LA POPULATION GENERALE DES ASTHMATIQUES, car la caractéristique la mieux partagée par les personnes hospitalisées en soins intensifs avec un diagnostic de grippe et décédant suite à une simple grippe est  UNE DEGRADATION MAJEURE ET CHRONIQUE DE L’ETAT GENERAL.

Le même raisonnement peut être tenu pour les autres « groupes à risque ».

L’utilité pour les laboratoires, d’un point de vue financier, de ce procédé pour le moins spécieux va très au-delà de la pandémie car en mêlant groupes à risque et stratégie du cocooning (stratégie consistant à vacciner tout l’entourage pour protéger les personnes à risque) les Etats Unis en sont venus à être LE PREMIER PAYS, EN 2010, A RECOMMANDER LA VACCINATION ITERATIVE ANNUELLE CONTRE LA GRIPPE DE TOUTE LA POPULATION DES ENFANTS ET ADULTES AGES DE PLUS DE 6 MOIS.  C’est la première fois au monde qu’une population entière doit être vaccinée tous les ans contre une maladie.  Et c’est l’équivalent américain  du Haut Conseil de la Santé publique français, l’ACIP, qui a émis cette recommandation en 2010. L’HCSP suit le même chemin que l’ACIP en élargissant progressivement mais sûrement les groupes à risque à vacciner sans que rien ne le justifie dans l’épidémiologie de la grippe ni dans l’efficacité, plutôt aléatoire et modeste, du vaccin.

Les Etats Unis sont le premier client pour les vaccins contre la grippe, car même si seulement environ 40% de la population accepte d’être vaccinée, cela fait tout de même 120 millions de doses de vaccins chaque année. Il est à noter que le groupe le plus vacciné aux Etats Unis est celui des nourrissons, âge auquel l’efficacité du vaccin serait inexistante si l’on en croit les méta-analyses de la Collaboration Cochrane.

La grippe est LA MALADIE A PREVENTION VACCINALE LA PLUS LUCRATIVE POUR LES LABORATOIRES, sans même tenir compte de la pseudo-pandémie qui a boosté la vente de vaccins, puisque le chiffre d’affaires des vaccins contre la grippe représente quelques 4 milliards de dollars.

La grande majorité de ces vaccins sont destinés aux pays industrialisés.

Le LEADER INCOTESTE DU MARCHE DES VACCINS CONTRE LA GRIPPE EST SANOFI PASTEUR avec un chiffre d’affaires de 1,3 milliards de dollars uniquement pour les Etats Unis ce qui représente désormais 65% du chiffre d’affaires pour ce vaccin dans ce pays. Sanofi Pasteur est aussi leader pour le marché des vaccins en général . http://www.fiercevaccines.com/special-reports/top-10-selling-flu-vaccines-2012

La multinationale pharmaceutique   est également en passe de devenir le premier laboratoire mondial par le chiffre d’affaires en dépassant Pfizer, grâce, notamment, au rachat de la biotech Genzyme. http://www.lefigaro.fr/societes/2011/11/03/04015-20111103ARTFIG00472-voue-au-declin-en-2008-sanofi-va-devenir-leader-mondial.php

Le deuxième poste présentant la plus forte croissance du chiffre d’affaires pour Sanofi, avec une croissance annuelle de 16,5% est, justement aussi, le poste des vaccins.

Cocorico pourrait-on dire. Quoiqu’ en réalité cela n’empêche en rien la multiplication des plans sociaux dans cette multinationale. Donc pas vraiment de quoi se réjouir.

On conçoit que des laboratoires qui pèsent plusieurs dizaines de milliards de chiffre d’affaires ne peuvent pas se contenter de petits marchés. Quand ils mettent sur le marché un vaccin, ils n’envisagent pas de  ventes à moins de plusieurs dizaines de millions d’exemplaires.

C’est, justement ce qui pose problème à deux titres

D’une part, les biotechs leur permettent une créativité sans bornes. S’il ne s’agit que d’ajouter des adjuvants ou des molécules porteuses issues du génie génétique pour que le nouveau vaccin soit glorifié du titre d’ »innovation » cela ne leur pose aucun problème. Toute innovation provoquant un accroissement de la valeur ajoutée et des marges bénéficiaires.

D’autre part, les essais cliniques avant commercialisation de ces innovations sont menés pas les laboratoires eux-mêmes et ne portent, au mieux, que sur quelques milliers de personnes. Ils sont donc incapables de détecter des effets indésirables qui se produiraient à une fréquence inférieure à 1 pour 1000 voire inférieure à 1% si cet effet indésirable devait se produire dans une seule tranche d’âge. Ils ne détectent pas non plus les effets indésirables différés, qui sont souvent les plus graves. Ils ne sont simplement pas conçus pour cela.

Les conséquences graves des maladies combattues dans les pays industrialisés ont une fréquence généralement comprises entre moins de 1 pour 100 00 et 1 pour 10 000 (cf grippe, méningite à méningocoque, infections invasives à pneumocoque entre autres).

Rien ne garantit donc que les « innovations » des laboratoires n’entraîneront pas plus d’effets indésirables graves qu’on ne peut en attendre de bénéfices.

Au nom du progrès, de la croissance économique, de la croyance mythique en l’excellence intrinsèque de toute vaccination et avec l’appui des experts et , généralement, des pouvoirs publics, on fait donc le pari que la généralisation à des dizaines de millions d’individus de telle innovation vaccinale va avoir un bénéfice conséquent, très supérieur aux risques qu’elle fait courir aux populations en bonne santé.

Mathématiquement je dirais que le pari est perdu d’avance. C’est un pari plus que déraisonnable

C’est ce qu’est venu démontrer de manière claire le cas du Pandemrix.

Mais le point principal c’est que ces que ces innovations ne correspondent à  à aucun besoin de santé publique. Elles correspondent seulement à une volonté des laboratoires de renouveler et étendre sans cesse le marché en augmentant leurs marges bénéficiaires.

La pseudo-pandémie a été l’occasion rêvée pour expérimenter des « innovations » à grande échelle.

Il y a eu le Pandemrix mais il y a aussi eu le CELVAPAN de Baxter utilisant une technique de culture « innovante » sur cellules de rein de singe vert (au lieu de la classique culture sur œufs de poule). Ou encore les cultures sur cellules MDCK, des cellules hétéroploïdes ayant des propriétés tumorigènes, pour l’OPTAFLU et le CELTURA. (cf interview de JF Saluzzo dans le livre « Faut-il vacciner  son enfant » par Vriginie Belle avec ma collaboration aux éditions Milo).

D’autres vaccins, les vaccins conjugués, comme le vaccin contre la méningite à méningocoque C , comportent des molécules dites « porteuses » (carriers en anglais) sur lesquelles la fraction antigénique est adsorbée. Ces molécules jouent le même rôle que des adjuvants. Dans le cas du vaccin Meningitec de Pfizer cette protéine est une protéine dérivée de la toxine diphtérique obtenue par génie génétique.

Les effets indésirables graves auto-immuns sont des effets indésirables qui sont relativement rares et d’apparition généralement différée par rapport à la vaccination. Dans ces maladies auto-immunes les propres anticorps attaquent des structures de l’organisme lui-même et induisent des maladies invalidantes, pouvant parfois être mortelles, aigües ou chroniques. C’est ce type de mécanisme qui est suspecté dans les cas de narcolepsie.

Une revue de la littérature publiée dans la revue Internationale d’Immunologie à ce sujet recensait les effets indésirables  auto-immuns des vaccins. http://xa.yimg.com/kq/groups/1920818/862071591/name/08830181003746304.pdf

Si on ne doit retenir que les effets indésirables auto-immuns officiellement reconnus comme conséquence directe de la vaccination, de nombreux autres effets indésirables auto-immuns ayant été suspectés mais non reconnus officiellement, on répertorie la thrombopénie (réduction pathologique du nombre de plaquettes) induite par le vaccin rougeole-oreillons-rubéole, le syndrome de Gullain Barré associé au vaccin expérimental contre la grippe pratiqué en 1976 aux Etats Unis en raison d’une fausse pandémie de grippe, et la narcolepsie actuelle provoquée par le Pandemrix.

On peut noter que deux sur trois de ces effets indésirables graves auto-immuns  reconnus officiellement sont survenus lors de l’expérimentation à grande échelle de techniques innovantes à l’occasion d’épidémies bénignes de grippe indûment qualifiées de pandémies menaçantes.

On ne peut s’empêcher de suspecter que si on ne peut pas mettre en évidence davantage d’effets indésirables de type auto-immun et si on y parvient seulement lorsque de grandes campagnes de vaccination sont organisées c’est parce que les maladies auto-immunes provoquées par les vaccins sont noyées dans le bruit de fond, évoqué par Marc Girard, des maladies auto-immunes induites par des causes diverses, et dans la routine vaccinale.

Nous sommes habitués à l’argumentation selon laquelle un effet indésirable ne peut être pris en considération que si son imputabilité est établie de manière certaine, c'est-à-dire s’il est démontré de manière irréfutable qu’il est causé par le vaccin.

En l’espèce, on peut dire qu’on applique deux poids deux mesures, parce que l’efficacité des vaccins est établie la plupart du temps sur la base de l’interprétation statistique de critères intermédiaires. C'est-à-dire qu’elle est présumée d’après la capacité du vaccin à provoquer une élévation des anticorps. On ne demande pas à un vaccin de faire la preuve irréfutable de son efficacité avant de l’administrer à des millions de personnes.

Cela est particulièrement vrai pour le vaccin contre la grippe pour lequel tous les ans on fait le pari que l’antigène  vaccinal va être en parfaite adéquation avec la souche circulante. Très souvent, ce pari est perdu. Et alors le bénéfice modeste attendu de la vaccination est réduit à néant. Ne restent que les risques.

Un « dynamisme » à toute épreuve de l’innovation dans des multinationales pharmaceutiques ayant un contrôle de plus en plus ologopolistique des vaccins et exigeant des marchés des plus en plus étendus, une pharmacovigilance qui ne voit pas le problème, une InVS en pleine allégeance idéologique aux politiques vaccinales et entretenant des relations avec les laboratoires pharmaceutiques, un  HCSP dont les recommandations sont marquées par le plus grand arbitraire, un président de Comité technique de vaccination conseillant le HCSP, Daniel Floret aussi inamovible que  perclus de conflits d’intérêts avec les laboratoires, des politiques qui organisent des enquêtes parlementaires pour comprendre pourquoi la population a refusé de se faire vacciner avec un vaccin expérimental pour une maladie bénigne ... http://docteurdu16.blogspot.fr/2011/02/daniel-floret-et-le-comite-technique.html

On ne saurait trop conseiller aux parents et aux citoyens la plus grande prudence avant de tenter l’expérience de nouveaux vaccins. Surtout si ceux-ci sont proposés au nom d’une supposée urgence sanitaire.

Photo : statue de Tyché, déesse grecque de la chance.

Pas de liens d’intérêts

jeudi 19 janvier 2023

Misère de l'épidémiologie, épidémiologie de la misère : Première partie.

Déclaration de Conflit d'intérêts : je ne suis a priori ni contre ni pour, j'analyse les essais publiés en respectant la hiérarchie classique des niveaux de preuves.

J'ai déjà écrit un billet en mars 2020 : LA

L'idée de ce billet : LA


Rajout le 01/02/2023 qui complète ce que j'ai écrit plus tard avec un grand à-propos. 
Une analyse de la Cochrane (ICI) dont je vous ai parlé déjà LA sur la prévention des affections respiratoires par des mesures-barrières comme le port des différents masques indique : 
There is a need for large, well‐designed RCTs addressing the effectiveness of many of these interventions in multiple settings and populations, as well as the impact of adherence on effectiveness, especially in those most at risk of ARIs. 

1. Misère de l'épidémiologie (et des épidémiologistes).

La grippe saisonnière.

Savez-vous combien d'études épidémiologiques robustes ont été menée en France concernant la grippe saisonnière depuis la première commercialisation du vaccin ?

(Rappelons que le premier vaccin anti grippe saisonnière a été utilisé en 1944-1945 pour vacciner le corps expéditionnaire américain en Europe. Rappelons que c'est en 1947 que l'Institut Pasteur créa le premier vaccin "français".)

Savez-vous combien d'études contrôlées solides ont été menées en France pour évaluer l'efficacité de la vaccination anti grippale depuis 1947 sur des critères aussi variés que : la mortalité, le nombre de cas graves, le nombre de cas symptomatiques, le nombre de porteurs sains, le nombre de contaminations en population générale, le nombre de contaminations dans les lieux de soins, le nombre de contaminations à l'école, dans les familles, dans les entreprises ? 

Zéro.

Savez-vous combien d'études épidémiologiques robustes ont été menée en France concernant la grippe saisonnière depuis la pandémie de 1968 ?

(Rappelons que Sanofi, une multinationale française, détient 33 % de part de marché sur la commercialisation de ces vaccins dans le monde.)

Zéro.

Savez-vous combien d'études contrôlées solides ont été menées en France pour évaluer l'efficacité des mesures-barrières en cas de grippe saisonnière sur des critères aussi variés que : la mortalité, le nombre de cas graves, le nombre de cas symptomatiques, le nombre de porteurs sains, le nombre de contaminations en population générale, le nombre de contaminations dans les lieux de soins, le nombre de contaminations à l'école, dans les familles, dans les entreprises ? 

Zéro.

Où sont passés les profits de Sanofi ?

(Rappelons que les mêmes qui traitent de covidosceptiques, de rassuristes, d'eugénistes et d'autres noms d'oiseau, les médecins et autres qui exigent pour le Covid des essais de qualité, des essais contrôlés et autres fadaises sur l'efficacité des vaccins - et, entendons-nous l'efficacité à terme des vaccins sur les décès et les cas sévères a été démontrée par des essais dont nous aimerions cependant disposer des données brutes- eh bien, depuis 1968, ils se sont comportés, selon leurs termes, comme des gripposceptiques, des gripporassuristes, des grippoeugénistes, alors que, selon les chiffres officiels (et que nous avons largement contestés, il y aurait eu, depuis 1968, 10000 à 15000 morts par an en France soit 540 000 à 810 000 morts pendant la période !) Le scandale de l'absence d'essais menés dans la grippe saisonnière à la fois sur les vaccins et les mesures non pharmaceutiques est un Himalaya par rapport à la roche de Solutré !

Voulez-vous connaître l'efficacité globale de la vaccination anti grippale saisonnière (avouons que ce chiffre est très contestable puisque la grippe est saisonnière, que le vaccin ne comporte pas toujours les souches responsables des épidémies, qu'il existe une différence très forte de réponse immunitaire entre personnes âgées -les plus à risque- et personnes plus jeunes, et cetera) ? Selon la collaboration Cochrane : 31 %

Où étaient les épidémiologistes ?

Où étaient les masques dans les hôpitaux en période d'épidémie grippale ?

Où étaient les virologues ?

Où étaient les masques dans les cabinets médicaux en période d'épidémie grippale ?

Où étaient les infectiologues ?

Où étaient les masques dans les transports publics en période d'épidémie grippale ?

Où étaient les hygiénistes ?

Où étaient les aérateurs dans les écoles, dans les bureaux, dans les usines, dans les administrations ?

Où étaient les médecins ?

Où étaient les zones de sas dans les services d'urgence en période d'épidémie de grippe ?

Où étaient les directeurs d'hôpitaux ?

Ils avaient piscine.

Hors de France, une méta-analyse du CDC (ICI) analysant 14 essais contrôlés a montré que le port du masque ne réduisait pas significativement la transmission de la grippe saisonnière. Quant à la collaboration Cochrane, une analyse datée de novembre 2020, LA, a montré  les mêmes résultats sur les interventions en santé publique. Ajoutons également que des essais menés sur le rhume commun (ICI une étude japonaise sur le port du masque) et sur le VRS (LA, mais de 1981 !, on comprend pourquoi les chercheurs n'ont pas voulu pousser plus loin les essais, pour ne pas se planter, donc, une étude états-unienne sur le port de masques et de blouses) ont échoué.


Le Covid.

Ainsi, depuis janvier 2020, voulez-vous que je pose les mêmes questions concernant le Covid ?

A un détail près : le leader mondial des vaccins contre la grippe saisonnière, Sanofi, ne mène plus le jeu, il est devenu l'ex leader mondial des vaccins. A force de ronronner, à force de ne pas faire d'essais cliniques en raison de l'effet parachute (ça marche, dont il ne serait pas éthique de mener des essais contrôlés), à force de payer des experts et des Key Opinions Leaders à ne rien faire sinon à diffuser l'inaction officielle, ils ont oublié d'innover.

Savez-vous combien d'études contrôlées solides ont été menées en France et dans le monde pour évaluer l'efficacité de la vaccination anti Covid depuis 2021 sur des critères aussi variés que : la mortalité, le nombre de cas graves, le nombre de cas symptomatiques, le nombre de porteurs sains, le nombre de contaminations en population générale, le nombre de contaminations dans les lieux de soins, le nombre de contaminations à l'école, dans les familles, dans les entreprises ? 

La réponse n'est pas zéro.

Nous disposons de données solides sur l'efficacité des vaccins anti covid sur les décès et les formes graves (delta).

Nous disposons de données solides sur la balance bénéfices/risques chez les adolescents (risque de myocardite post vaccinale).

Ces données sont malheureusement évanescentes dans la mesure où apparaissent de nouveaux variants qui déjouent ce que l'on savait des variants précédents concernant la transmission, la virulence, la gravité.

C'est pourquoi, désormais, les essais cliniques contrôlés sur les vaccins et notamment sur l'utilisation de boosters sont fondés sur des taux d'anticorps, voire sur des taux d'anticorps chez des souris. Parce qu'il faut faire vite et parce que l'effet parachute (l'évidence de l'efficacité). Les épidémiologistes proposaient la vaccination annuelle pour la grippe saisonnière et il semble qu'ils sont sur le point de proposer les rappels trimestriels... 

Savez-vous combien d'études contrôlées solides ont été menées en France et dans le monde pour évaluer l'efficacité des mesures-barrières en cas de Covid sur des critères aussi variés que : la mortalité, le nombre de cas graves, le nombre de cas symptomatiques, le nombre de porteurs sains, le nombre de contaminations population générale, le nombre de contaminations dans les lieux de soins, le nombre de contaminations à l'école, dans les familles, dans les entreprises ?

La réponse n'est pas zéro.

Mais les réponses sont douteuses.

Nous avons déjà rappelé ICI les résultats de l'étude danoise (LA) de mars 2021 comparant, en addition des mesures barrières classiques, l'efficacité du masque sur la contamination mais il s'agissait d'une étude non aveugle et menée chez des personnes utilisant les transports en commun et le travail en lieu clos et le nombre de biais est important, étude négative, et ceux de l'étude menée au Bangladesh (ICI) entre fin 2020 et début 2021 montrant dans des villages une diminution significative du nombre de cas symptomatiques séroprévalents avec port de masques chirurgicaux.

Comment les excité.es de la transmission manuportée et du SHA (Solution hydro alcoolique) qui diffusaient à l'envi des essais tronqués, des essais mal fichus ne correspondant à aucun standard scientifique, qui vantaient des vidéos lunaires (notamment celle du fameux NPS) afin que la ménagère de moins de 50 ans, avant d'aller faire ses courses, en entrant dans un supermarché, en en sortant, en rentrant chez elle, se "lave les mains" comme un chirurgien avant d'entrer en salle d'opération ? 

En revanche, il y a eu de nombreux essais épidémiologiques cas-témoins rétrospectifs, le plus souvent à partir de données recueillies sur dossiers électroniques (on sait ce que cela vaut), dont on connaît la déplorable robustesse méthodologique dont les résultats étaient parfois non significatifs et parfois significatifs... 

Un certain nombre de personnes (médecins, non médecins, chercheurs, non chercheurs, associations de malades) veulent faire croire que l'accumulation d'études de faible niveau de preuves les rendra robustes et qu'il suffit de ne pas les lire pour s'en persuader. Et ainsi en est-il des essais sur le Covid long. Il y a eu des milliards de cas de Covid dans les monde et aucun institut de recherche n'a eu l'idée, sans doute saugrenue, de mener de "vraies" études prospectives comparatives sur le covid long.

Que de temps perdu !

Ces études auraient été nécessaires et obligatoires puisque l'on sait que les vaccins antiCovid efficaces contre les formes graves protègent mal contre la contamination !

Nous en sommes donc restés au principe de prévention. Nous savons que le virus se transmet par aérosol mais nous ne savons toujours pas s'il existe des mesures significatives pour l'éviter.

PS

Je rajoute le 25/02/2023 ce schéma qui montre que les articles grand publics ont beaucoup changé quant à la lutte contre la grippe saisonnière !

Via Sensible Medicine : LA

2. Epidémiologie de la misère (et des miséreux).

A suivre

dimanche 25 octobre 2009

VACCINATION CONTRE LA GRIPPE A/H1N1v : JUSQU'AU BOUT !

Le Monde du 24/10/09 : "Neuf Isérois ont déposé plainte contre X..., vendredi 23 octobre à Grenoble, dénonçant la campagne de vaccination contre la grippe H1N1 comme 'une véritable tentative d'empoisonnement'. Cette plainte a été remise au doyen des juges d'instruction de Grenoble..." Et l'avocat des plaignants d'ajouter : "Le but est d'arrêter ce que nous considérons comme un empoisonnement... L'intérêt de cette action est que des gens en France aient une attitude citoyenne et disent publiquement : nous avons compris que la vaccination est une arnaque."
Voici ce que disent les Autorités, selon Le Monde : "... les vaccins H1N1 arrivant sur le marché sont des produits nouveaux pouvant provoquer des effets indésirables inattendus, qui devront faire l'objet d'une surveillance, mais elles estiment que les avantages d'une vaccination l'emportent sur les risques éventuels."
Quelques réflexions :
  1. La propagande vaccinale bat son plein et, toutes choses égales par ailleurs (la pertinence ou non de la vaccination), la population française n'aime pas la propagande.
  2. Le gouvernement de la France vaccinale, Bachelot - Houssin - Weber (BHV), est lancé dans une aventure qui peut être assimilée à un semi remorque sans freins qui dévale une route pentue qui débouche sur une station service...
  3. La plainte de ces citoyens isérois se heurtera à l'avis des experts désignés par la Justice : mais est-il possible en France à un magistrat de nommer comme expert un virologue clinicien qui n'ait pas touché un jour ou l'autre un cent de l'industrie pharmaceutique ?
  4. Est-il possible qu'un seul des experts qui conseille le trio infernal BHV puisse avoir un avis indépendant ?
  5. Madame Bachelot commence à s'impatienter et à comprendre que son plan Grippe part en lambeaux. Elle déclare donc depuis quelques jours, et sur un ton comminatoire, que les professionnels doivent se faire vacciner, que c'est un devoir citoyen, qu'ils sont des enfants gâtés, qu'ils devraient se rappeler le temps où l'on ne vaccinait pas et où les malades mouraient de tuberculose (exemple terriblement mal choisi puisque l'on connaît l'inefficacité manifeste du BCG... qui n'est plus obligatoire en France).
  6. Les experts des différents comités ad hoc, ceux-là mêmes qui ne déclarent pas ou imparfaitement leurs conflits d'intérêts, stigmatisent les officines anti vaccinales qui pulluleraient sur le net. Ils oublient que la majorité des professionnels de santé qui demandent des explications sur le vaccin H1N1 vaccinent dans leurs cabinets les nourrissons, les enfants, les adultes, contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, et aussi contre l'haemophilus et contre le pneumocoque, la rougeole, la rubéole et les oreillons ... Ainsi, laisser penser que les professionnels de santé qui doutent de l'efficacité de la vaccination contre la grippe saisonnière et de l'efficacité et de l'innocuité de la vaccination contre la grippe A-nouveau variant-, sont des illuminés et des millénaristes, est une imposture : cela signifie que le trio BHV et ses suppôts, les experts officiels, ne comprend rien à la mise au point de nouveaux médicaments, confondre le dose ranging de la phase II (combien d'injections) avec la phase IV (après commercialisation), penser que le système de pharmacovigilance français est au point et penser que les médicaments, c'est du tout ou rien. Il y a des antiinflammatoires dangereux qui ont été retirés du marché et cela n'empêche pas que l'on continue d'en prescrire avec un bénéfice / risques acceptable.
  7. Il est même certain que la majorité des médecins qui doutent du vaccin H1N1 vaccinent sans se poser de questions contre l'hépatite B alors que nous avons exprimé ici des doutes sur ses effets indésirables, sclérose en plaque en particulier.
  8. Comment faire confiance à la branche pharmacovigilance de l'AFSSAPS, celle-là même qui est passée à côté de tous les retraits de produits décidés internationalement, celle-là même qui, deux jours avant le retrait mondial du Vioox, trouvait le produit tout à fait sûr ?... Mais il est vrai que les "pharmacovigilants" de l'AFSSAPS dépendent des déclarations d'effets indésirables provenant des professionnels de santé français qui sont particulièrement muets...
  9. Madame Bachelot s'énerve car l'organisation des centres de vaccination par le Ministère de l'intérieur est un fiasco : pas assez de volontaires et il sera nécessaire de réquisitionner... Ces centres de vaccination sont la quintessence de l'esprit administratif jacobin centralisateur français : on décide d'en haut, on met les professionnels de santé devant le fait accompli et sans les impliquer, on pond des circulaires inefficaces et mal rédigées, on charge un Ministère (Intérieur) qui ne sait pas ce qu'est un professionnel de santé avec des préfets dont la compétence sanitaire est pour le moins douteuse et qui ne peuvent qu'appliquer les instructions... Un système qui dépend de la CPAM pour l'envoi des premières convocations aux patients sélectionnés (CPAM dont on connaît depuis des années l'efficacité administrative), une CPAM qui va envoyer des convocations chez des patients dont on ne connaîtra pas le statut vaccinal (il faut théoriquement attendre 21 jours entre les vaccinations grippe saisonnière / grippe A). Quant aux contre-indications, aux traitements concomitants, nul doute que les administratifs, les élèves infirmiers et les étudiants en médecine seront au top pour les prendre en compte.
  10. Je ne sais pas qui sont ces citoyens isérois mais ils vont savoir ce qu'est de s'opposer à la propagande gouvernementale et à son administration !

Cher BHV, nous demandons simplement que le prétendu Principe de Précaution, qui ne s'applique pas à lui-même, ne conduise pas à des décisions marquées par la partialité, les intérêts particuliers et le mépris des procédures. Que le Comité Technique des vaccinations, propos repris par la grande revue Prescrire, conseille quand même de vacciner des femmes enceintes avec un vaccin adjuvé me paraît ahurissant. Que l'on propose la vaccination des enfants sains de moins de deux ans alors que dans la grippe saisonnière le vaccin, chez ces mêmes enfants, n'est pas plus efficace qu'un placebo : cf. Cochrane...

Conflit d'intérêt : j'ai assisté la semaine dernière à une réunion sur la grippe A organisée par l'Association des Professionnels de Santé du Val Fourré avec buffet payé par GSK

dimanche 17 janvier 2010

LA CRISE A/H1N1v N'EST PAS FINIE

Alors que chacun s'accorde à reconnaître, sauf il est vrai Roselyne Glaxo soutenue en cela par Nicolas S qui entame une manœuvre de diversion à l'encontre de la médecine libérale, que la campagne de vaccination anti grippe A/H1N1v est un fiasco retentissant, rien ne change et rien ne semble devoir changer.


Rien ne change sur le plan des preuves.

Personne ne sait si le vaccin anti A/H1N1v est efficace. Les propos incantatoires et les prêches magiques ne font rien à l'affaire : nous ne savons rien sur l'efficacité de ce vaccin. Quant à sa tolérance elle semble meilleure dans les analyses post-marketing (menées par les mêmes équipes qui déclaraient a priori qu'il était obligatoirement sûr) que dans les essais menant à l'AMM (simplifiée), notamment pour le Pandemrix.

Personne ne sait si les antiviraux sont efficaces. Les rapports australiens, néozélandais, américains et autres anglo-gallois ont beau répéter à longueur de lignes qu'il eût mieux valu prescrire le tamiflu dans les 48 premières heures des symptômes, il s'agit d'impressions tirées d'analyses post hoc, à partir d'études statistiques dites multivariées dont la robustesse est peu évidente... Tant que nous ne disposerons pas d'essais contrôlés il sera assez difficile de se faire une idée.Mais il est probable que nous n'en aurons jamais. L'éthique sera avancée pour les interdire : faisons confiance aux experts.

Enfin, last but not least, l'affirmation selon laquelle les vaccins dits pandémiques seraient aussi efficaces que les vaccins saisonniers laissent rêveurs quand on connaît, justement, l'efficacité très relative de ces vaccins saisonniers sur les populations théoriquement à risques.


Rien ne change sur le plan du recueil des données.

Le fiasco organisationnel ne saurait masquer le fiasco de l'épidémiologie en France mais aussi partout dans le monde. Il n'est pas possible de compter les morts effectivement dus à la grippe saisonnière ! J'avais avancé que cela pouvait être une particularité française mais les chiffres anglo-gallois me font mentir comme vous le pourrez lire dans le courrier des lecteurs du BMJ .


Rien ne change sur le plan de l'analyse des données.

La controverse sur l'efficacité de la vaccination anti grippe saisonnière est au centre de la réflexion que nous devons avoir sur la grippe A/H1N1v. Le consensus expertal est total pour dire que les nouveaux vaccins sont efficaces. Il est même des papiers, prétendument indépendants, qui proposent des analyses coût-efficacité assumant cette efficacité à 100 % !Quelques outlaws arrivent à émerger et notamment Tom Jefferson dans le cadre de la Collaboration Cochrane. Les données de la Collaboration Cochrane ne sont pas des textes sacrés. Il est possible et il est nécessaire de les critiquer, de les évaluer et d'en faire l'analyse. Mais dans le cas de la grippe saisonnière il est soit clair que le vaccin est peu efficace, soit clair que les études manquent pour en décider. Après tant d'années ! Certains mettent en avant des revues dites indépendantes comme La Revue Prescrire qui affirme que la vaccination contre la grippe saisonnière est bénéfique en termes de mortalité et de morbidité. Comment comparer des méta analyses consultables (Cochrane) et des avis d'experts rédigés sur un coin de table Boulevard Voltaire ? La Revue Prescrire dispose-t-elle d'une méthode inconnue des autres chercheurs pour décider du rapport bénéfices / risques tiré d'essais cliniques divers et variés ? Si c'était le cas une publication s'imposerait !


RIEN NE CHANGE !

Le discours actuel tel qu'on peut l'analyser sur le net ou à l'intérieur de forums de discussion inter médecins est assez inquiétant.
Les médecins n'ont pas compris.
Ils discutent encore des modalités de la vaccination anti grippale en affirmant "On vous l'avait bien dit !" mais rien sur le fond. Les syndicats organisent des débats, envoient des questionnaires pour savoir ce que les médecins pensent (la démocratie participative) et pour affirmer qu'ils avaient été les premiers et que l'on va voir ce que l'on va voir, avec les médecins généralistes, ça va rouler... des mécaniques ? Il en est cependant certains qui disent qu'il est désormais trop tard et qu'il n'est pas question de se laisser imposer des mesures impératives après s'être fait prendre pour des incapables...
Nous n'en sommes plus là !
Il faut demander des comptes !
Demander des comptes à Roselyne Glaxo !
Demander des comptes aux experts qui ont fait preuve d'autant de légèreté et d'autant d'aplomb sans émettre l'once d'une autocritique !
Dans le milieu fermé et corrompu de l'expertise française vaccinale on serre les coudes. On serre les coudes pour garder ses postes dans les différents comités Théodule qui décident de ce qu'il faut ou ne pas faire, de comment il faut vacciner, de comment il faut faire des enquêtes autour d'un cas, de comment il faut toujours en faire plus pour vacciner encore plus de monde !
Les experts se sont trompés, ils ont trompé le gouvernement et le gouvernement a marché d'un seul pas en ne se posant pas de questions puisque les scientifiques étaient avec lui.

Cela ressemble tellement à la crise financière que nous en sommes baba.

Madame Roselyne Glaxo, après avoir privatisé les profits, nationalise les pertes !

Il faut remettre à plat le système expertal français. Il faut que la médecine générale participe, par l'intermédiaire de ses sociétés savantes, à ce processus décisionnel et non que des médecins généralistes croupions participent à des commissions pour faire banquette ou tapisserie. Les sociétés savantes de médecine générale ont réagi. Mais tard. Elles n'ont toujours pas réagi sur le chapitre vaccinal. Je vais essayer d'analyser ce point.

Pourquoi nous n'avons pas été entendus.
Premier point : il est difficile, dans le pays de Pasteur, de mettre en doute le dixième de la moitié d'une assertion sur l'efficacité de toutes les vaccinations. Rappelons quand même combien Pasteur, non médecin, a été critiqué par les mêmes médecins qui invoquent sa mémoire à tout bout de débat.
Deuxième point : certains opposants, tels Marc Girard (et Marc me pardonnera ces critiques), ont plus insisté sur la dangerosité du vaccin anti grippal que sur l'inutilité de la vacination de masse.
Troisième point : dans le bruit de fond anti gouvernemental anti Bachelot il était difficile de faire la part entre la faiblesse du dossier vaccinal, l'utilité éventuelle de vacciner les personnes à risque et la bêtise de vouloir vacciner tout le monde.
Quatrième point : encore maintenant il n'existe aucune donnée scientifique sur l'efficacité potentielle du vaccin anti pandémique et ainsi était-il difficile d'aller à l'encontre des discours flamboyants de Bachelot, Houssin et consorts.
Cinquième point : il existe des opposants à toute vaccination et il était facile d'être assimilés à ceux-là par les tenants du tout vaccinal.
Sixième point : les experts officiels, semi officiels et non officiels ont pratiqué la politique du doute qui ne pouvait que profiter à la peur généralisée.

Que faire désormais ?
Il faut poser les questions sans crainte et ne pas se réfugier derrière les positions expertales et / ou les positions tardives des sociétés savantes, des journaux dits indépendants. Poser des questions à nos gouvernants. Poser des questions aux experts. Poser des questions aux universitaires. Poser des questions aux médecins généralistes. Poser des questions aux spécialistes hospitaliers ou non.

Voici, pour résumer, les questions en chantier sur la grippe :
  1. Quelle est l'efficacité de la vacination contre la grippe saisonnière ? En annexe : comment les morts sont-ils comptés ?
  2. Parfaire les dossiers d'AMM sur la grippe pandémique et notamment éclaircir le nombre excessif de décès (non attribués au vaccin) dans les essais cliniques, notamment pour Pandemrix.
  3. Faire de la pharmacogilance vaccinale qui dépasse les quelques jours d'observation retenus dans les dossiers.
  4. Mettre en place des essais sur le Syndrome de Détresse respiratoire Aigu
  5. Avoir des données d'efficacité sur le vaccin anti grippe A/H1N1v à partir d'essais indépendants
  6. Revoir la notion de personnes à risques à la lumière des chiffres des différents pays afin de mieux cibler ces populations et, surtout, ne pas raconter n'importe quoi sur ces groupes à risques qui s'avèrent ne pas être si à risques que cela : les enfants et les nourrissons en particulier
  7. Réanalyser les rapports bénéfices / risques du Tamiflu et mener des essais de qualité indépendants

La crise A/H1N1v n'est pas finie : elle ne fait que commencer.



vendredi 11 février 2011

LA GRIPPE N'EST PLUS CE QU'ELLE ETAIT...

Rome n'est plus dans Rome, elle est toute où je suis. Pierre Corneille : Sertorius (1662)

L'INVS (Institut National de Veille sanitaire) annonce dans son dernier bulletin (ICI) que l'épidémie de grippe 2010 - 2011 a fait jusqu'à présent 79 morts.
Nul doute qu'il s'agit de 79 morts de trop.
Il est tout a fait curieux que le fait de vraiment compter les morts et que les "gens" ne se soient pas fait vacciner cet hiver (non en raison d'une volonté délibérée des Autorités de Santé qui auraient vu la vérité les frapper derrière un pilier de la basilique afssapsienne de Saint-Denis, mais en raison des mensonges de ces mêmes Autorités de Santé l'an dernier) ait rendu l'hypothèse de 5 à 7000 décès par an liés à la grippe saisonnière extrêmement incertaine...
Nous ne rappellerons pas ici le nom des prophètes de malheur qui nous ont pollués l'esprit depuis des années avec des chiffres fantaisistes dignes de bonimenteurs de foire. Nous ne dirons pas, dans une envolée de prétérition, que ces experts s'appelaient Flahault, Lina et autres Manuguerra, voire Bricaire. Nous ne rappellerons pas comment le spécialiste de la grippette, un certain Bernard Debré, recommandait quand même de vacciner les nourrissons.
Mais il faut bien se rendre à l'évidence : la grippe a été, ces deux dernières années, d'une bénignité insolente.
Et ainsi, si nous mettons d'un côté de la balance la bénignité grippale et de l'autre côté l'inefficacité supposée des vaccins antigrippaux notamment dans les populations dites à risques, il est urgent de vendre nos actions Glaxo et Sanofi !
Mais les experts sont en train de nous concocter des explications lumineuses qui leur permettront d'une part de garder leur statut d'expert, c'est à dire leur statut de cumulards (chefs de service hospitalier, membres de think tank dans l'industrie vaccinale, expérimentateurs d'essais cliniques pour l'industrie vaccinale, rédacteurs de rapports d'essais cliniques pour l'industrie vaccinale ou simples signataires de rapports qu'ils n'ont pas écrits, rapporteurs dans des commissions d'évaluation de vaccins pour des agences gouvernementales indépendantes, membres de commissions d'AMM, membres du Haut Comité de la Santé Publique, membres du Comité Technique des vaccinations, membres de la Direction Générale de la Santé, grands communicants pour le Ministère de la Santé, pour l'industrie vaccinale --communications, tables rondes, séminaires, congrès-- et, pour certains, députés, présidents d'Instituts), d'autre part de nous expliquer pourquoi notre soeur est muette. Mais ces grands professeurs, à quel moment examinent-ils des patients ? A quel moment entretiennent-ils des colloques singuliers avec leurs malades ?
Le bulletin de l'INVS est aussi terriblement moqueur pour les experts : le virus B se maintient à 43,3 % ; le deuxième pic, non seulement se fait attendre, mais l'épidémie est en plateau !
L'édifice s'effondre. Toutes les belles constructions grippales et anti grippales ne tiennent pas devant la réalité des faits.
Revenons à plus grave : est-ce qu'un seul de nos experts, un seul de ceux qui nous ont rassurés sur les adjuvants, un seul de ceux qui nous ont bassinés avec l'innocuité des squalènes, ces fameux ailerons de requin que l'on sert à la cantine du personnel de l'Institut Pasteur, un seul de ces experts qui parlaient sur preuves, pas d'effets indésirables, on peut injecter du pandemrix (le vaccin aux 7 morts dans le dossier d'enregistrement) aux femmes enceintes et aux nourrissons quand le vaccin non adjuvé n'est pas disponible et en raison de la grande dangerosité de la grippe, a-t-on donc entendu un seul de nos experts parler de l'épidémie de narcolepsie finlandaise ? Non ! Ils se taisent. Il s'agit sans nul doute selon ces experts, d'un accident industriel, d'une péripétie finno-finlandaise, les 60 narcoleptiques sont le fruit de l'imagination de l'Agence Finlandaise, avec nos pharmacovigilants, rien ne serait arrivé. Les Finlandais sont, selon nos experts, des empêcheurs de tourner en rond, nul n'a le sommeil entamé, ils dorment sur leurs deux oreilles... (voir ICI pour les détails)
Les effets indésirables graves ne passent pas la frontière, la ligne Glaxot de sinistre mémoire.
Daniel Floret ira-t-il en congrès à Helsinki ? Ou à Rovaniemi, la patrie du Père Noël ? Pour dire aux Finlandais que ce sont des crétins et qu'ils doivent avoir rompu la chaîne du froid ?
Nul doute que nos experts enfarinés doivent brûler des cierges pour qu'enfin la mortalité augmente, pour qu'enfin le spectre de la grippe espagnole se transforme en réalité. Mais nous faisons confiance aux virus. Ils vont bien muter un jour.
La seule chose qui ne change pas, c'est l'expert, droit dans ses bottes, fier de sa vérité, incapable de s'adapter à une réalité mouvante et à la méthode expérimentale.
L'expert garde son poste à vie. Longue vie à l'expert cataleptique.
La grippe n'est plus ce qu'elle était depuis qu'elle est sous les feux de la rampe et non plus dans les yeux microscopiques des experts.
Rendez-nous, crient en choeur les experts, notre grippe d'antan !

mardi 15 décembre 2009

GRIPPE A/H1N1v : IL Y A DES CENTRES DE VACCINATION CAR JE NE SAIS PAS VACCINER

Vous savez combien je suis peu impressionné par l'efficacité de la vaccination antigrippale saisonnière pour diminuer la mortalité des personnes âgées (ici) et vous savez également que je dispose de preuves scientifiques pour alimenter ma "croyance", notamment la Collaboration Cochrane.

En cette période de controverses sur l'utilisation du tamiflu nées de la publication d'un Communiqué DGS - Urgent (ici) [et l'on note que les réactions émanant des médecins généralistes commencent à se faire pressantes : Collège National des Généralistes Enseignants, Société Française de Médecine générale, par exemple], je feuilletais d'un derrière discret le document CAPI que l'a remis ma DAM (Déléguée de l'Assurance Maladie) dont je vous ai parlé ici et que je ne signerai pas pour de multiples raisons (la tournure actuelle de la militarisation de la médecine me rendant encore plus circonspect) : je me suis rendu compte, au chapitre Grippe, Nombre de patients MT>=65 ans ayant eu un remboursement de vaccin contre la grippe/Totalité des patients MT>=65 ans MT (sic) que j'atteignais le score de 61,2 % SANS RIEN FAIRE !

Actuellement, dans les Yvelines, aujourd'hui 15 décembre 2009, le taux de vaccination des personnes à risques (il faudrait en parler longuement), est de 4,16 % !

Mon attitude dans la grippe saisonnière a changé depuis que la vaccination est proposée gratuitement aux plus de 65 ans (1985) : au début, j'étais, sans conviction, tout feu tout flamme, puis j'ai lu et je suis devenu sceptique.
Donc, mon attitude dans la grippe saisonnière est la suivante : je réponds à la question "Faut-il vacciner les personnes de plus de 65 ans contre la grippe saisonnière ?" en tentant de respecter les trois piliers de l'EBM (voir ici).
a) L'expérience externe : voir Cochrane citée plus haut
b) L'expérience interne : il me semble que depuis trente ans que je suis médecin généraliste je ne vois plus de "grosses" grippes très invalidantes et surinfectées, notamment chez les personnes âgées, comme je les voyais auparavant, quand la vaccination n'existait pas.
c) Les valeurs et les Préférences des patients : quand un malade veut se faire vacciner je le vaccine, quand il ne veut pas, je n'insiste pas, sauf facteurs de risques très évidents.

Et, dans ce cas précis, avec l'aide des bons de la CPAM (pas avec ceux de la mutuelle SNCF qui n'envoie jamais de bons), avec les convictions de mes patients, avec l'aide du pharmacien et désormais avec l'aides des infirmiers / infirmières libéraux , j'arrive au chiffre de 61,2 % !
Elle serait pas contente la Roselyne avec des chiffres pareils à fin décembre ?

Je rappelle par ailleurs que les objectifs de la CPAM sont de 75 % de la population cible !

Ainsi, dans la grippe A/H1N1v, et le nombre de patients qui me disent "Si c'était vous, je me ferais vacciner... Vous me connaissez...", je pense qu'en vaccinant les personnes à risques je ferais un taux meilleur que 4,16 % !

Tu m'entends, Roselyne ?

jeudi 1 septembre 2016

Frédéric Orobon, philosophe, "dit" la vaccination et ne s'est pas informé.



La Revue Esprit, à laquelle je suis abonné avec bonheur, publie un article d'un certain Frédéric Orobon, philosophe en Bourgogne, dont le titre pompeux, Les réticences contemporaines vis à vis de la vaccination (Revue Prescrire 2016, 426 : 150-61), est trompeur.

Frédéric Orobon a par ailleurs publié un livre, que je n'ai pas lu (et que je n'ai pas envie de lire, en raison de ce que je viens de lire et qui ferait de lui un spécialiste de Santé publique philosophique), intitulé Santé publique et libertés individuelles. L'exemple des conduites par lesquelles on peut se nuire à soi-même, Paris, LGDJ, 2013. C'est en fait son sujet de thèse.



J'ai hésité à écrire ce billet par peur de gaspiller mon énergie et par crainte de faire de la publicité à ce philosophe qui aurait dû rester dans sa spécialité. Mais, sans doute peu enclin à écrire de la philosophie par incompétence, il a préféré se spécialiser ailleurs, c'est à dire trouver des sujets d'étude peu abordés, sa thèse ayant été un objectif, un prétexte et une opportunité, et ainsi, spécialiste auto proclamé et seul dans son genre, c'est le principe de l'expert mongering, il est désormais invité à vie à gloser dans la Revue Esprit ou dans carnets de Santé (LA). Il aurait pu faire oeuvre de philosophe des sciences, envisager l'anthropologie, la sociologie, voire la médecine, mais non, il a recopié béatement et benoîtement la littérature plan plan et officielle de big vaccine.

On aurait aimé apprendre quelque chose, la transdisciplinarité étant à la mode et, nonobstant, potentiellement féconde, mais il est clair que cet article est un copié collé de racontars et, malheureusement, d'ignorance.

Nous avons écrit plusieurs fois ici, et CMT encore plus, qu'il était aussi crétin de parler de LA vaccination que de parler DES traitements antibiotiques, chaque cas étant particulier. Monsieur Orobon ne fait pas la différence et ne saisit pas la nuance, ce qui pour un philosophe ne manque pas de sel, mais il n'omet pourtant pas de ne pas parler du vaccin anti papillomavirus ou des graves effets provoqués par le pandemrix. Le philosophe autodidacte des sciences n'en est pas arrivé à la lettre P.

Il appert donc que l'ignorance scientifique de monsieur Orobon est à l'égal de mon ignorance philosophique (enfin, je n'espère pas, j'écris cela pour ne pas être trop méchant).

Prenons dans l'ordre.

Dès la deuxième ligne (p 150)  il va fort : 
... les réticences plus ou moins marquées vis-à-vis de la vaccination semblent aujourd'hui gagner un public plus large, à mesure que la rougeole gagne aussi du terrain.
N'étant pas habitué à la rédaction scientifique il ne cite pas ses sources. La rougeole gagnerait-elle du terrain ? Les derniers chiffres dont nous disposons ne vont plutôt pas en ce sens. Monsieur Orobon aurait dû lire CMT (LA) sur le fait qu'il existe effectivement des foyers épidémiques mais y compris dans des pays où le taux de couverture vaccinale est sub optimal (en France les "épidémies" de rougeole sont le fait de communautés à faible niveau socio-sanitaire ou de communautés religieuses réticentes à l'égard des vaccins). La lecture du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire sur le sujet (ICI) qui, en passant, est une officine de big vaccine, ne fait pas partie des occupations académiques de Frédéric Orobon.



Orobon ajoute même plus loin (p 153) :
Ainsi la rougeole, maladie considérée à tort comme bénigne, alors qu'elle est potentiellement mortelle, et que n'existent contre elle que des traitements symptomatiques, est la plus contagieuse des maladies contagieuses...
A aucun moment le philosophe ne parle de l'efficacité du vaccin ou des vaccins mais on sent chez lui une certitude appuyée quand, p 154, il écrit, enthousiaste : "Par conséquent, même si au niveau populationnel, l'efficacité de la vaccination est incontestable..." Il ne connaît pas plus les chiffres de mortalité de la rougeole avant la généralisation de la vaccination. Mais c'est parce qu'il se trompe complètement de perspective. Il écrit pour parachever son contre sens fondamental (p 151) :
S'adressant à de vastes populations, la vaccination est une des pratiques de santé publique parmi les plus connues et parmi les plus efficaces avec l'accès à l'eau potable.
Diantre.

Il est toujours déterminant de s'intéresser aux citations ou aux références qui sont celles d'un auteur, elles éclairent sur son degré de connaissance du sujet ou du parti-pris qui l'a animé : Anne-Marie Moulin, Frédéric Huet, Roselyne Bachelot (Frédéric Orobon écrit sans sourciller, ce qui montre le niveau de son argumentation : "...Roselyne Bachelot, qui se fait vacciner, certes pour montrer l'exemple, mais aussi pour ne pas exposer son petit-fils de 7 ans, et aussi pour protéger ses collaborateurs...", François Ewald, Patrick Zylberman (qui fait des ménages pour big vaccine et qui est également membre du cercle prestigieux des amis d'Antoine Flahault, spécialiste du catastrophisme A H1N1 non éclairé, 5 à 7000 morts par an dues à la grippe en France), Claude Le Pen (économiste de la santé ultra libéral). Mais Frédéric Orobon n'a pas cherché à s'informer, il n'a lu que les tirés-à-part éparpillés sur des tables lorsqu'il a assisté à la dernière conférence de Daniel Floret. Frédéric Orobon semble induire donc que seuls des illuminés, des illuminati, des crétins, des idiots, des anencéphales s'interrogent sur la vaccination. 

Pourquoi Frédéric Orobon n'a-t-il pas eu connaissance ou ne cite-t-il pas Thomas McKeown et son livre fondateur  paru en 1976 ?



J'en ai déjà un peu parlé ICI (que l'on me pardonne les auto citations mais la littérature mackeownienne en français est d'une ridicule pauvreté mais j'avais oublié CECI écrit par JBB). Que monsieur Orobon regarde cette courbe concernant la rougeole.



S'il l'avait vue et analysée il aurait pu comprendre que la quasi disparition de la rougeole dans les pays post pasteuriens (i.e. les pays où le tout à l'égout, l'eau potable et le lavage des mains font partie de la culture de base) est avant tout liée aux progrès de l'hygiène et non à la vaccination. J'écris cela  en soulignant que je vaccine contre la rougeole avec un zèle immense (99 % de mes patients sont vaccinés) et que le fait de vacciner peut certes rendre idiot mais n'empêche pas non plus de réfléchir à ce que l'on fait. N'est-ce pas un des grands principes de la philosophie ?

Une lecture attentive de McKeown aurait pu permettre à notre philosophe (des sciences ?) de citer l'exemple de la vaccination anti poliomyélite qui, elle, grossomodo, a tué la maladie, hygiène ou pas hygiène (je sens déjà que certains de mes amis vont émettre des réticences car...).

La lecture du fameux livre de McKeown, tout autant que ses premiers articles datant de 1955, aurait pu le mettre sur la piste de cette idée pourtant simple : la médecine et les médicaments ne résument pas la santé publique, il existe des politiques publiques et, surtout, des conditions socio-économiques. Il aurait pu tout aussi bien lire des critiques que l'on a adressées à McKeown qui éclairent mieux encore, à mon avis, ses propos qui étaient prémonitoires (LA).
A large and growing body of research suggesting that broad social conditions must be addressed in order to effect meaningful and long-term improvements in the health of populations has validated the underlying premise of McKeown's inquiries.

 Nous avons droit également à une virée touristique sur le droit où notre nouveau Candide découvre que les décisions de justice n'ont rien à voir avec la médecine ("... le raisonnement juridique sur la causalité va s'écarter du raisonnement scientifique.") ! Mais cela lui permet de parler de l'hépatite B, de la SEP, de l'hydroxyde d'aluminium et de la myofasciite à macrophages (il n'a rien lu de vraiment déterminant sur ce sujet). Il fait même un exposé très scolaire sur le rôle des adjuvants pour l'industrie des vaccins (p 157) qu'il a recopié on ne sait où.

Il se rend coupable d'une causerie sur la grippe A (H1N1) en nous servant un couplet sur l'individualisme opposé à la solidarité. Il est vrai que Frédéric Orobon est le défenseur d'un nouveau paternalisme, le paternalisme libéral, sans doute pour vacciner les populations à l'insu de leur plein gré (voir Revue Esprit 2093, 396 : 16-29 : il écrit un article sur le libéralisme et l'individualisme en ne citant jamais John Rawls ou le self).

Voici, à propos de la grippe ce qu'écrit le Haut Conseil de la Santé Publique qui semble être la bible de ce philosophe (voir ICI) : "La politique de vaccination contre la grippe chez les personnes âgées a été mise en place sans qu'il existe d'éléments scientifiques robustes démontrant l'efficacité des vaccins grippaux dans ce genre de population. Les études de chohorte pour justifier a posteriori pour justifier cette recommandation sont entachées de biais qui majorent l'efficacité des vaccins." Ce n'est quand même pas moi qui ai écrit cela...


Frédéric Orobon a également l'art des non citations et la note 20 de son papier est savoureuse. Il assène :
De même, nous ignorons le plus souvent qu'une épidémie de grippe saisonnière "standard" cause de 1500 à 2000 morts par an en France. Par contre, le nombre de décès due à l'épidémie de grippe saisonnière de l'hiver 2014-2015 est d'environ 10 000.

Où a-t-il vu cela ? Je rappelle que selon les chiffres officiels de l'administration l'épidémie de grippe 2010-2011, largement commentée par Orobon, a fait 151 morts contre 312 la saison précédente (LA).
Un rapport du CepiDC de 2011 disait ceci :
Les données du CepiDC (organisme insermien) indiquent (soyez bien assis et accrochez-vous à votre écran) que, pour les années précédentes (de 2000 à 2008), le nombre de décès dus à la grippe était "estimé" à 437 par an avec une moyenne d'âge à 82 ans (ces chiffres vous étaient cachés, chers amis citoyens débiles et médecins ignares et on préférait vous assener 5000 à 7000 morts annuels) et, pour l'année de la grippe "pandémique" les décès avaient été assumés à 349 avec une moyenne d'âge à 59 ans. Mais non, ils ne vous étaient pas cachés, ces chiffres, ils avaient fait l'objet d'une publication dans le même BEH : Vicente P, Aouba A, Lévy-Bruhl D, Jougla E, Rey G. Spécificité des caractéristiques de la mortalité liée à la grippe lors de la pandémie de grippe A(H1N1) en 2009-2010 en France. Bull Epidémiol Hebd. 2011; (1):1-5.
Il n'a pas plus mentionné un rapport de l'INED que nous avions critiqué LA qui allait pourtant dans son sens.
Mais il n'a plus lu les articles de la Collaboration Cochrane sur l'efficacité de la vaccination anti grippale chez les personnes âgées (ICI), chez les jeunes enfants en bonne santé (LA) ou sur l'effet préventif de la vaccination des personnels en institution (ICI).
Et lui, le philosophe, aurait pu lire Tom Jefferson commentant les mesures de coercition à l'égard des professionnels de santé en Colombie Britannique.
"It is not my place to judge the policies currently underway in British Columbia, but coercion and forcing public ridicule on human beings (for example by forcing them to wear distinctive badges or clothing) is usually the practice of tyrants.". (LA)

Le sujet de son article était passionnant et il aurait pu aborder le problème de "la" vaccination du point de vue des représentations collectives en termes de sacré/profane, en liaison également avec les autres procédures médicales (le dépistage, la prévention, le traitement) qui sont elles-mêmes sujettes à questionnement, aborder l'anthropologie, la sociologie, la philosophie des sciences, citer Illich, Jean-Pierre Dupuy, voire René Girard ou, plus prosaïquement, souligner les incroyables erreurs de communication de Bachelot and co dans une démarche qui aurait pu être gagnée d'avance, les mensonges, les approximations, les affirmations à l'emporte-pièce des autorités politiques, des agences gouvernementales dont celle, récente de Marisol Touraine, "la vaccination, ça ne se discute pas".
Occasion manquée.

En conclusion : Misère de la philosophie vaccinale.