S'il vous plaît, ne confondez pas votre recherche Google avec mon diplôme de médecin.
Beaucoup de médecins praticiens sont d'accord avec cette arrogante affirmation affichée dans un cabinet de consultation états-unien.
Beaucoup de médecins sur X aimeraient afficher cette phrase en français dans leur propre cabinet.
Il est vrai que consulter Google pour un problème médical est désespérant pour qui n'a pas l'habitude de consulter Google.
Les informations fantaisistes sont légion.
Nous avons vu récemment avec la pandémie Covid que le diplôme de médecin ne garantissait pas contre les affirmations fantaisistes et dangereuses.
Mais nous n'ignorons pas non plus que des avis différents sur un diagnostic ou sur une prise en charge ne sont pas toujours une preuve de charlatanisme mais plutôt des preuves supplémentaires que l'exercice de la médecine est parfois hasardeux et incertain.
J'avais écrit en 2010 un billet de blog (LA) intitulé :
"Cela suppose, bien entendu, d'être à jour de la littérature (et c'est loin d'être le cas pour moi), d'être à jour de sa propre pratique (raisonner sur le suivi de ses propres patients en les comparant à d'autres pratiques, d'où l'intérêt des groupes de pairs qui sont un révélateur parfois tragique de nos incompétences, d'où l'intérêt des forums médicaux sur Internet où l'on finit toujours par trouver le "spécialiste" de quelque chose qui, soit nous informe, soit nous renvoie dans les cordes, d'où l'intérêt de la lecture de revues en lesquelles on a confiance ou à propos desquelles il faut exercer un esprit critique encore plus aigu, d'où l'intérêt de se connecter avec les sociétés savantes de médecine générale -- qui ne sont pas florès-- pour être au courant des opinions et des courants de recherche, d'où l'intérêt de recherches personnelles sur Internet qui nous permettent non seulement de nous former mais aussi de savoir ce que les patients peuvent lire...) et de respecter les croyances (valeurs et préférences) de ses patients tout en connaissant leurs agissements."
Les choses ont changé depuis 2010 mais l'esprit est le même : plus nous exercerons la médecine avec des patients informés avec lesquels nous ferons l'effort d'explication et plus les objectifs des prises en charge seront compris des soignants et des soignés.
Mais les temps sont durs dans cette société où les rapports humains se détériorent au profit d'un consumérisme et d'une recherche du profit poussés à leur maximum.
On en reparlera.