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mercredi 26 novembre 2025

L'industrie du doute : les études observationnelles mises au pinacle, la critique des études cliniques contrôlées et la débâcle de la médecine (académique ou non).


Tel est pris qui croyait prendre.

Ces derniers jours, ceux qui lisent les articles, ceux qui lisent le titre des articles, ceux qui lisent la conclusion des abstracts des articles, tout comme ceux qui lisent les commentaires de ceux qui lisent les articles, de ceux qui lisent le titre des articles, de ceux qui lisent la conclusion des abstracts des articles, ont assisté à un déferlement de publications d'études épidémiologiques observationnelles positives concernant la vaccination contre le Covid et, accessoirement contre la grippe. 

Les thuriféraires en pâmoison.


Ce déferlement positif a fait perdre la tête à nombre de puissants professeurs défenseurs de l'éthique médicale ou de médecins de terrain qui ont de vagues données (comme les précédents) sur la hiérarchie (classification ou taxonomie) des preuves cliniques en médecine, qui se sont autoproclamés pourfendeurs éthiques et moraux a posteriori de Raoult l'escroc, c'est à dire qu'auparavant ils ou elles n'ont pas moufté quand il obtenait la médaille d'or de l'INSERM, alors que toutes les preuves de ses escroqueries existaient déjà et à tous les niveaux de la recherche (non consentement des malades, données truquées, faux dossiers, manipulations photoshop, et cetera) et qu'ils ont commencé à se manifester en whistleblowers ne risquant plus rien après qu'il a commencé à dire tout et n'importe quoi sur le Covid. Ils passent désormais leur temps à tirer sur l'ambulance Raoult alors qu'à l'IHU de Marseille peu de têtes sont tombées (c'est métaphorique).


Les résistants de la dernière heure, les FFI d'après la victoire, sans oublier les collaborateurs devenus gaullistes, patriotes et défenseurs de la France, occupent le terrain désormais de la manipulation de la taxonomie des preuves cliniques en fonction de leur poids (chic, non ?)

FFI : Forces Françaises de l'IRL 

Ces nouveaux admirateurs des études observationnelles, IRL (In the Real Life), ceux-là mêmes qui ne peuvent commencer une phrase de commentaires sans une formule du genre "les antivaxx en PLS", "les antiaxx vont encore...", ceux-là même qui vivent de la bêtise profonde  des Raoult, Perronne, Fouché, et autres cinglés, brandis comme des singes à la cour d'Espagne pour souligner le statut des femmes nobles et leur beauté.

1573


Et pas n'importe quelles études observationnelles, des études observationnelles RETROSPECTIVES, comparatives (on imagine que l'extraction des dossiers s'est faite avec autant de soin que les dossiers ont été remplis sans soin), sur la foi de données obtenues à partir de DOSSIERS ELECTRONIQUES. Peut-on désormais écrire IRL : In Retrospective Life ?

La littérature est abondante quant à la qualité des dossiers électroniques, tant pour leur validité interne (qualité, lisibilité et praticité des informations stockées) que pour leur validité externe (comme outil de transmission entre professionnels de santé).

(Rappelons par exemple, puisqu'on parle de vaccins, que le nombre de vaccinés contre la grippe est obtenu, entre autres, par le nombre de boîtes délivrées en pharmacie. Comme si le fait d'avoir un vaccin chez soi signifiait que l'on était vacciné, il suffit, en d'autres domaines d'ouvrir les armoires de pharmacie pour mesurer le hiatus entre je vais chercher un médicament chez le pharmacien et je le prends...)

ICI

L'industrie du doute tente de jeter à bas la pyramide des preuves  : les sponsorisés de l'industrie (et fiers de l'être), et d'autant plus virulents qu'ils se pensent aware (ils savent gérer leurs liens d'intérêts pour qu'ils ne deviennent pas des conflits, dixit le professeur Mathieu Molimard, notre nouvelle boussole de l'intégrité scientifique), investissent les agences gouvernementales et influencent leurs décisions, parfois, dans le cas de l'anticorps monoclonal contre le VRS, nirsévimab (Beyfortus, laboratoire Sanofi), en mélangeant allègrement les données d'essais vs placebo et des études de cohorte rétrospectives, grâce à une méthode statistique éprouvée (sic) et, cerise sur le gâteau, en recommandant le vaccin chez des enfants non à risques pour lesquels les essais robustes ont été négatifs pour le critère "hospitalisation" qui d'ailleurs n'était qu'un critère exploratoire.



Vous pouvez constater qu'une société savante (le nouveau nec plus ultra de l'évaluation selon toujours le professeur Molimard) mais de médecine générale (faut quand même pas charrier) n'est pas d'accord avec la HAS (ICI

Ainsi, pendant ces derniers jours a-t-on pu lire les publications suivantes qui s'joutent à la pile des données IRL : 




C'est ICI.


C'est LA.


Les vaccinolâtres de tous poils ont sauté comme des cabris sur leur paillasse dorée payée par l'industrie es vaccins.

Rappelons donc les informations douteuses (car non fondées sur les preuves) obtenues et propagées dans la presse grand public et y compris par des professeurs anti-Raoult déclarés et fondés sur leurs propres preuves à partir d'études non robustes et les critiques :

Premier essai : on peut vacciner les femmes enceintes contre le Covid au premier trimestre : c'est clean.

32 % des foetus des femmes vaccinées pendant le premier trimestre de grossesse ont été éliminés de l'étude : ICI

Deuxième essai : le vaccin anti Covid diminue le nombre de visites aux urgences (-29%), diminue le nombre d'hospitalisations (-39%), et diminue la mortalité (-69 %).

ainsi, contrairement aux affirmations initiales (et à partir de 2 essais contrôlés robustes) montrant une efficacité de 91,3 % pour la prévention des formes symptomatiques chez des personnes naïves (n'ayant pas été infectés par le Covid) et de 98 % sur les formes graves du vaccin anti Covid ARMm sur les souches étudiées à l'époque (pré delta et pré omicron) (ICI), le vaccin est devenu efficace à 69 % (ce qui n'est pas mal, avouons-le).

Troisième essai : le vaccin Anti Covid stimulerait l'efficacité des traitements en oncologie (je résume).

On sait que l'on ne sait rien. Même les thuriféraires habituels n'osent pas s'avancer sur le chemin du hype qui leur sied si bien.

Pour les critiques de ces essais je vous renvoie ICI, LA et encore ICI ou LA.

Les commentateurs zélés, la société savante molimardo-besançonienne pour résumer, se sont répandus partout pour jouer les kékés de la science.

Mais il y a eu un bémol.

Une étude épidémiologique de cohorte PROSPECTIVE a annoncé que les enfants vaccinés contre le Covid développent plus de maladies chroniques (asthme, utopie, eczéma, maladies auto-immunes et désordres neurodéveloppement) que ceux qui ne le sont pas.

C'est LA.

Il s'agit d'un preprint, d'un abstract, blabla. Je ne vais pas tomber dans les travers des thuriféraires et ne vais pas considérer comme valides et robustes des données d'une étude non contrôlée, non randomisée, non à l'aveugle. Parce que, chers thuriféraires, mon scepticisme concernant les études ne signifie pas un scepticisme à l'égard des vaccins, médicaments comme les autres.

Les vaccinolâtres ont alors retrouvé leurs esprits pour critiquer un essai non contrôlé et souligné à juste titre que les études de cohorte, fussent-elles ici prospectives, sont une source majeure de biais.

Les arroseurs sont arrosés.



vendredi 7 novembre 2025

Histoire de Santé publique sans consultation. Épisode 32. Le désarroi épistémologique des malades devant les symptômes.

René Magritte. La condition humaine (1933)


Un de mes amis, 76 ans et des brouettes, m'appelle pour me demander de l'aide.

Il a contacté son médecin traitant qui est en vacances et dont le remplaçant ne fait pas de visites.

Il voudrait que je passe l'examiner chez lui pour lui prescrire de l'Imodium. 

En fait, la téléphone/consultation m'apprend qu'il s'agit d'une gastro-entérite, l'ami se vide, sans vomissements, sans intolérance alimentaire, sans signes de gravité. Les symptômes datent de 6 heures. L'interrogatoire étiologique est peu contributif.

Il dit ne pas pouvoir se déplacer car il a peur d'avoir des fuites et envisage sérieusement et à mon grand étonnement d'aller aux urgences.

Il me précise, ce que je ne me rappelais plus, qu'il a des antécédents de colite inflammatoire avec péritonite. Je n'ai pas le dossier et cet ami et je ne suis certain de rien.

Il est évident qu'il m'est difficile par téléphone de poser mes mains sur l'abdomen du patient.

Je lui dis que je ne me déplacerai pas.

Je lui dis qu'aller aux urgences serait une connerie.

"J'aimerais bien qu'on me fasse un scanner"

Je lui dis qu'il psychote. Je tente de le rassurer, nous nous connaissons depuis de très nombreuses années bien que la vie nous ait séparés.

Je lui dis que l'Imodium n'est peut-être pas indiqué dans son cas et qu'il y a belle lurette que je n'en prescris plus. 

"Et le spasfon ?"

Blanc sur la ligne.

"Et le smecta ?"

Même blanc sur la ligne.

Mon ami, un peu énervé (et sans doute inquiet) : "Je ne comprends pas, tu es médecin et tu n'as rien à me proposer, aucun médicament..."

Je lui vais déjà donné des conseils, des conseils de bon sens, et, je l'avoue, non fondés sur les preuves, hydratation, riz, blabla.

La fin de la conversation est encore plus lunaire : "De toute façon, la dernière fois, quand j'ai fait ma péritonite, le scanner n'avait rien donné..."


Commentaires : 

Vous êtes sans doute étonné que je parle de "désarroi épistémologique" mais il s'agit bien de cela.

On a perdu toute mesure.

Mes thèmes favoris, il faut ressasser, à savoir l'idée que la médecine et les médecins (aidés par l'OMS et l'industrie pharmaceutique et des matériels), cela remonte à Knock pour fixer une limite raisonnable, ont fait passer les idées suivantes : 

  • le mythe de la bonne santé ou le silence des organes
  • tout symptôme est une anomalie de la nature et, selon le principe du Zéro Défaut ou, juridiquement de la Tolérance Zéro, il faut s'en occuper et l'annihiler
  • la notion de condition humaine disparaît sous l'influence du scientisme et du consumérisme : 
    • la douleur ou la souffrance (physique ou psychique — sur ce dernier point il faudrait une thèse de doctorat dont le titre serait "Le charlatanisme en psychiatrie") sont inacceptables scientifiquement et condamnables moralement
    • il sera un jour possible de faire disparaître la mort, l'objectif Zéro Cancer des milliardaires
    • dans l'intervalle : la mort peut être douce et sans souffrances
  • tout symptôme mérite traitement : il faut essayer, médecine académique (avec toutes les molécules et prises en charge utilisées sans preuves, plus de 50 % !), médecine non académique (de l'homéopathie à la sophrologie en passant par l'acupuncture) pour aider les patients à guérir tout seuls (maximisation de l'effet placebo)
A vos commentaires.


lundi 3 novembre 2025

Le vaccin Comirnaty de Pfizer administré pendant le premier trimestre de grossesse est-il sûr pour les nouveau-nés ?

Le Comité Central de la Lutte contre la Désinformation en Santé (CCLDS).
LI GANG/XINHUA VIA AFP




Le professeur Matthieu Molimard du Comité Central de la lutte contre la désinformation en santé (la science macroniste).


Version française et théoriquement moins autoritaire (et bricolé) du CCLDS



Mais il n'est pas le seul mais nous passerons sur les sous-fifres, les porteurs d'eau, les coiffeurs.

L'article est ICI.

Procès d'intention. Dans un pays qui est le vingt-troisième au classement des pays développés pour la mortalité infantile des chercheurs gouvernementaux travaillent avec l'argent public pour des firmes étrangères afin de montrer que leurs molécules sont dénuées d'effets indésirables.

A écouter et lire les commentaires (recopiés les uns sur les autres) des représentants de l'industrie des vaccins (rappelez-vous : seuls les médecins ayant travaillé pour l'industrie des vaccins ont le droit de parler des vaccins, les autres sont soit des incompétents, soit des charlatans, soit tout simplement des antivaxx,   tout va bien dans le meilleur des mondes possible.

La critique principale est celle-ci : L'essai ne prend pas en compte les enfants morts-nés, les enfants décédés en périnatal et les grossesses interrompues. 

Ainsi le titre de l'étude eût-il dû être :

First-Trimester mRNA COVID-19 Vaccination and Risk of Major Congenital Anomalies in Live-Born Infants


Cette critique est, me semble-t-il, majeure. En lisant le chapitre "Limitations" de l'article de Bernard et al, le sujet est abordé par les auteurs.

First, the analysis was restricted to live births owing to difficulties in appropriately identifying MCMs among stillbirths and terminated pregnancies on the basis of health care data, similar to other studies on congenital anomalies based on this type of data...

Cette justification est moyennement convaincante dans la mesure où elle souligne, au contraire, l'imperfection du suivi des arrêts prématurés de grossesse dans le système français et la difficulté du recueil des données a posteriori dans une base de données.

Par ailleurs, les auteurs justifient leurs exclusions parce que des études précédentes ont montré qu'il n'y avait aucun lien entre le vaccin étudié et les fausses-couches et/ou les naissances morts-nés.

L'analyse de ces études (des méta-analyses "mélangeant" études contrôlées et études observationnelles) est un exercice tautologique de haute volée dont la conclusion est la suivante : puisque les essais contrôlés ne sont pas assez puissants, rajoutons des données observationnelles pour les rendre robustes et, au bout du compte, ne réalisons plus que des essais observationnels qui remplaceront désormais les essais contrôlés robustes et non robustes...

Je prends au hasard la référence 25 de l'article Bernard et al (mais je vous invite, je ne voulais pas alourdir le propos, à faire la même chose avec les autres références, 12, 19, 23, 24, 25...)



Je pourrais sans polémiquer énumérer tous les biais de cette étude. Je ne le ferai pas mais vous invite donc à lire le chapitre Limitations.

Limitations

We acknowledge several methodological limitations when interpreting this study’s results. First, the analysis was restricted to live births owing to difficulties in appropriately identifying MCMs among stillbirths and terminated pregnancies on the basis of health care data, similar to other studies on congenital anomalies based on this type of data.29,30,40,41,52 However, since COVID-19 mRNA-based vaccines have been shown to have no association with miscarriage12,24,25 or stillbirth19-23 and since we found a nonsignificant risk ratio of 0.96 for the stillbirth analysis, any observed association for high mortality MCMs is unlikely to be biased.53 Second, some comorbidities, such as obesity, may be slightly underestimated when detected using SNDS data,40 and although there may be unmeasured confounders like teratogenic environmental factors or genetic predisposition, these factors are not expected to substantially bias our effect estimates, given the set of variables already included. Third, the overall rate of MCM in this study (179.4 per 10 000 live births) is slightly lower than the EUROCAT surveillance (204 per 10 000 live births in 2022),27 which can mainly be attributed to 2 factors: first, most infan....


Vous remarquerez que Bernard et al ne se sont pas trop cassés la tête avec les limitations de leur étude alors que c'est la partie primordiale d'un compte-rendu d'essai. L'autodisputatio socratique n'est pas leur fort.

Encore un détail de procédure scientifique : une analyse post hoc sur le sous-groupe des morts-nés (donc a priori pas assez "puissant" et surtout non programmé dans le design et/ou l'analyse des données) n'étant pas significatif, les auteurs en concluent qu'ils ont bien fait de ne pas en tenir compte pour l'analyse globale. Bref.

En résumé : L'essai ne prend pas en compte les enfants morts-nés, les enfants décédés en périnatal  et les grossesses interrompues et ne s'intéresse qu'aux anomalies congénitales (AC) et donc ni au nombre d'hospitalisations, ni à la mortalité maternelle, ni aux naissances prématurées. Des méta-analyses (voir plus haut) avaient conclu, pour ces "anomalies" exclues aucune différence significative. Pour les naissances prématurées il existe pourtant des données contradictoires selon les essais : diminution de 32 % ou augmentation de 9 % mais qui, selon les commentaires — LA, pourraient être expliquées par le moment de la vaccination pendant la grossesse... Les conclusions sont en suspens faute d'essais). Eh bien, justement, la même équipe avait montré que certains effets indésirables, notamment la survenue de myocardites, pouvait être déclenchée (augmentée) lors de la deuxième dose de vaccin antiCovid... C'est LA

MAIS

Pourtant la prise en compte exclusive des naissances vivantes a amené un commentateur états-unien, James Lyons-Weiler, connu pour ses positions très critiques l'égard des vaccins (considéré par certains comme un antivaxx notoire) et pour son adhésion à la théorie de la fuite du coronavirus du laboratoire de Wuhan, à chiffrer les exclusions de l'étude. 

Il s'est fondé sur les données françaises de EUROCAT (ICI) qui rapporte que : 

  • 35/1000 grossesses se terminent en raison d'une anomalie fétale 
  • et 1,11/1000 grossesses sont suivies d'une mort périnatale dues à une malformation, 
  • ce qui représente 9,46/1000 grossesses ou 32 % de toutes les anomalies affectant les grossesses.         

C'est LA pour les critiques concernant cet essai.

PLUS ENCORE

Les auteurs de l'article (Bernard et coll)  ne pouvaient pas savoir que Pfizer allait "libérer" les données d'un essai de phase 2-3 en double-aveugle vs placebo le 09/09/2025 que la firme n'avait pas publié : c'est LA. Les caractéristiques de l'essai sont ICI.

Cet essai a été trituré dans tous les sens, on est passé de 4000 à 400 patientes, il n'est pas significatif mais il suffirait d'ajouter une anomalie congénitale (AC) dans le groupe exposé aux vaccins pour le rendre très problématique, c'est à dire significatif, (voir sur substack les analyses de Carl Heneghan et Tom Jefferson). 

For all women of reproductive age considering vaccination with Comirnaty

Be careful

TOM JEFFERSON AND CARL HENEGHAN

OCT 1


Une image contenant Visage humain, homme, sourire, verres

Description générée automatiquement

Une image contenant Visage humain, Barbe humaine, pilosité faciale, portrait

Description générée automatiquement

Je rajoute que Pfizer est habitué aux triturages des données. Ils ont déjà été condamnés. Bref...)

Résumons les résultats de l'essai Pfizer : 

156 femmes dans le groupe exposé : 8 AC
159 femmes dans le groupe contrôle : 2 AC
RR=4,077
p=0,0725 NON SIGNIFICATIF 
NNT (AC) : 25838
Soit : 1 AC pour 26 femmes vaccinées

Les études observationnelles rétrospectives comparatives sont indispensables pour déterminer les effets indésirables potentiels des molécules comme il a été montré pour les vaccins anti Covid par l'équipe de Zureik (myocardites post vaccinales chez les enfants et adolescents — ICI) parce qu'il est nécessaire de disposer d'effectifs suffisants "pour montrer quelque chose" et surtout une corrélation mais les essais contrôlés ne peuvent être  classés verticalement quand ils ne vont pas dans le sens des intérêts de la firme.

Rappelons-nous qu'en pharmacovigilance un seul cas peut être pertinent et l'affaire des narcolepsies sous Pandemrix a montré que la dangerosité du vaccin était déjà connue dans le dossier d'AMM mais les pharmacovigilants n'avaient rien imputé.

En conclusion : cette étude portée aux nues est critiquable pour ses biais, ses oublis et l'incertitude du recueil rétrospectif des données. Surtout quand elle est contredite par un essai contrôlé qui avait été caché par son promoteur (Pfizer).


Les questions : 

1) la vaccination des femmes enceintes au premier trimestre de grossesse est-elle sans risques pour le nouveau-né vivant ? Il est probable que oui mais on ne peut conclure formellement sans un essai contrôlé de qualité (voir question suivante) 

2) la vaccination des femmes enceintes au premier trimestre de grossesse est-elle sans risques pour le foetus et le nouveau-né ? On n'en sait fichtrement rien car l'étude rétrospective a éliminé 32 % des anomalies survenant pendant la grossesse ! Et il n'y aura sans doute pas d'essai contrôlé robuste à venir.

3) Est-il démontré formellement par un essai contrôlé prospectif suffisamment robuste que la vaccination anti Covid diminuait significativement le nombre de décès, formes graves, formes légères à modérées, formes asymptomatiques chez les femmes enceintes ? Non.



mercredi 2 juillet 2025

Histoire de santé publique sans consultation 28 : il y a encore des médecins qui prescrivent Spasfon (phloroglucinol) sans dire qu'il s'agit d'un placebo.



Compte-rendu de (fausse) télé consultation (acte gratuit).

Une de mes anciennes patientes (54 ans) est allée consulter aux urgences pour des douleurs abdominales aiguës.

Elle a attendu son tour dans la fournaise.

Elle a été examinée.

Elle n'a pas très bien compris ce qu'elle avait ou ce qu'elle n'avait pas.

On lui a prescrit du Spasfon.

Elle a entendu le mot cancer.

Elle s'est affolée.

Elle a entendu le mot cancer car elle s'est fait engueuler (je répète, je n'y étais pas), crier dessus (je répète encore que ce sont des propos rapportés), parce qu'elle n'avait pas encore fait un test de dépistage du cancer du colon.

Je l'ai rassurée après l'avoir interrogée.

La pauvre, avant de m'appeler, était allée "consulter" internet et avait lu le site de Gustave Roussy (LA) où elle avait lu ceci : 


En gros, j'ai pris un peu de temps pour raconter l'affaire, la patiente a fait une violente colite qui l'a fait souffrir quelques jours. Un scanner a été prescrit pour des raisons que j'ignore.

Elle n'a plus mal : le spasfon a fait son effet.

Rappel de 2020 : 


Rappel pratique : prescrire un placebo à un.e malade (ou à un.e citoyen.ne) en lui précisant qu'il s'agit d'un placebo mais queça peut être efficace chez certaines personnes ne modifie pas l'effet placebo.

On peut aussi aimer Placebo.



jeudi 27 février 2025

Effet parachute, argument parachute et essais contrôlés en médecine. Avec Chatgpt en invité surprise.

Introduction.

Il s'agit en fait d'un post scriptum car je n'ai regardé chatgpt qu'après avoir rédigé le billet...

Chatgpt (dans son jus et avec les fautes).

"L'effet parachute en médecine fait référence à une situation où à un traitement ou à une intervention est tellement évident dans son efficacité qu'il ne nécessite pas d'essais randomisés pour prouver son utilité."

Vous pouvez consulter à la fin de ce billet la conversation que j'ai eue avec l'IA qui montre combien ses performances sont épatantes et combien l'IA réagit aux remarques que je lui fais. Mais IA ne raconte pas toute l'histoire.


Effet ou argument parachute.

Un des arguments souvent avancé par certains médecins et chercheurs pour avancer l'idée que les essais contrôlés (le plus souvent essai randomisé en double-aveugle molécule active contre placebo ou procédure active contre procédure simulée) ne sont pas nécessaires pour tester un traitement médicamenteux ou une procédure de soins tant l'évidence de leur efficacité est manifeste et indubitable est de parler de l'effet parachute. 

Qu'est-ce que l'effet ou l'argument parachute ? 

L'effet ou l'argument parachute, c'est affirmer qu'il ne viendrait à l'idée de personne de réaliser un essai contrôlé randomisé en double-aveugle (soit ici le saut d'un avion comparant un groupe parachute à un groupe sac à dos) pour savoir si le parachute est efficace pour empêcher la mort ou des lésions traumatiques graves. 

Est-ce que l'effet ou l'argument parachute peut être appliqué à la médecine et aux soins en général ? Cette question est cruciale au moment où des agences gouvernementales approuvent des molécules et/ou des procédures en affirmant que des études non contrôlées suffisent pour des raisons de faisabilité et/ou d'éthique.

D'où vient l'effet parachute ? La chronologie des faits est la suivante et trois étapes sont à décrypter pour comprendre pourquoi et comment l'argument parachute est trop souvent utilisé à tort pour justifier des pratiques non validées par des essais contrôlés. 


1. Aucun essai contrôlé parachute vs sac à dos n'a jamais été mené

Deux auteurs écrivent un article parodique qui paraît  dans le BMJ en décembre 2003 (ICI) : 

La parodie est très réussie d'un point de vue rédactionnel et humoristique. Ils écrivent : 

Ce que l'on savait avant
  • les parachutes sont largement utilisés pour éviter la mort et un traumatisme majeur en cas de défi gravitationnel
  • l'usage des parachutes est associé à des effets indésirables dus au dysfonctionnement de la procédure et à des blessures iatrogènes
  • les études en chute libre ne montrent pas 100 % de mortalité.

Les auteurs signalent n'avoir retrouvé aucun essai randomisé dans la littérature internationale comparant saut en parachute et saut avec sac à dos.

Ce que cet article apprend  :
  • le rationnel de l'utilisation du parachute est purement observationnel et son efficacité apparente pourrait être expliqué par un effet de "cohorte de bonne santé"
  • les individus qui insistent pour que toutes les procédures soient validées par un essai contrôlé versus placebo doivent redescendre sur terre avec une bosse. 


Wikipedia


2. Comment a été (mal) utilisé l'effet/argument parachute dans la littérature médicale

 Un article paraît en janvier 2018 (LA).


Les auteurs remarquent que l'article de 2003 est très souvent cité par des auteurs qui indiquent que les essais contrôlés ne sont pas toujours utiles et qui citent des exemples pour lesquels l'effet parachute peut être invoqué.

L'analyse de la littérature retrouve 822 articles citant l'article de 2003 :

  • 35 articles (4,1%) comparent une pratique médicale à un parachute ou utilisent l'argument parachute pour défendre l'utilisation de cette pratique 
    • 18 des 35 (51%) concernent la mortalité ou une naissance vivante
    • 17 des 35 (49%) concernent un critère moins important
  • Pour 22 procédures (63%) on retrouve une ou plusieurs études contrôlées qui sont terminées, en cours, arrêtées ou planifiées
  • Pour les 13 procédures restantes (37%), il n'y a pas eu d'études contrôlées : elles concernent des pathologies non anodines comme le montre le tableau 3 de l'article.
50 % des procédures assimilées à des parachutes ont été testées positivement par des essais contrôlés, c'est peu près ce que l'on constate en général : l'effet parachute n'a rien de particulier en soi.  

Pour ne pas alourdir le propos, je ne vous parle pas en détail de la magnitude de l'effet, qui suggère que même en cas d'étude contrôlée positive pour une procédure pour laquelle on invoquait l'effet parachute, l'analogie est inappropriée. Notamment pour le nombre de malades à traiter et la réduction du risque absolu. 

⏬⏬⏬

 In cases in which the magnitude of benefit was estimable, we found NNT values of 3-9 and ARR values of 11%-30.8%. These gains are smaller than those with parachutes, which have ARR values greater than 99% and NNT values approaching 1. These results suggest that, even when RCTs support the use of the practice, the use of the parachute analogy is inappropriate.


Les tables 1 et 2 de l'article sont particulièrement intéressantes à regarder, compte tenu des pratiques médicales envisagées : respectivement argument parachute avec et sans essais contrôlés.


Illustrons la solubilité de l'argument parachute dans les essais contrôlés par l'exemple de l'appendicectomie.

L'appendicectomie fait partie depuis longtemps de ces pratiques pour lesquelles, sans discussion, il était possible d'invoquer l'argument parachute. 

Eh bien, en janvier 2018, il y avait déjà 4 études contrôlées chirurgie vs antibiothérapie qui suggéraient que chez un certain nombre de patients il était possible d'éviter la chirurgie. 

Une méta-analyse récente (LA) publiée en avril 2025 a recensé et étudié 13 études  randomisant 1683 et 1675 patients respectivement pour l'appendicectomie et pour l'antibiothérapie...

Vous pourriez objecter qu'il ne s'agit pas d'une étude en double-aveugle : nous en convenons.

Les résultats sont "douteux". Mais : il était possible de le faire. Un tiers des patients ont dû être opérés dans l'année suivant l'antibiothérapie. Et deux tiers : non. Les preuves sont donc incertaines mais :

Il est donc possible de mener de tels essais...




3. Les essais contrôlés peuvent aussi être trompeurs.

Un autre article parodique paraît dans le BMJ (LA) en décembre 2018. Il s'agit de la description d'une "vraie" étude contrôlée parachute vs sac à dos visant à déterminer si l'utilisation d'un parachute en sautant d'un avion permet d'éviter la mort ou des blessures sérieuses.


Les résultats sont là : There was no significant difference in the rate of death or major traumatic injury between the treatment and control arms within five minutes of ground impact (0% for parachute v 0% for control; P>0.9) or at 30 days after impact (0% for parachute v 0% for control; P>0.9). 

Une explication : voir la photo qui suit : 



Il faut toujours lire avec attention le protocole d'un essai contrôlé : la randomisation et le double-aveugle ne garantissent pas de la qualité intrinsèque (la validité interne) de l'essai et ici le fait que le saut n'était pas mortel a priori.

En conclusion : 

  • Brandir l'effet ou l'argument parachute n'est pas toujours approprié et même majoritairement inapproprié
  • l'argument éthique n'est pas plus adapté étant donné le nombre de malades à traiter et la diminution du risque absolu
  • Il est donc possible de mener des essais contrôlés dans la grippe saisonnière et/ou dans le covid
  • Il est donc possible de mener des essais contrôlés pour le port du masque et/ou l'aération des locaux
  • Il est donc possible de mener des essais contrôlés comparant la chirurgie à de la chirurgie simulée ou des "vraies" infiltrations à des infiltrations fantômes
  • ChatGpt est génial, perfectible et... orienté.

ChatGPT

Qu'est-ce que l'effet parachute en médecine ?
ChatGPT a dit :

L'effet parachute en médecine fait référence à une situation où un traitement ou une intervention est tellement évident dans son efficacité qu'il ne nécessite pas d'essais cliniques randomisés pour prouver son utilité.

🔹 Origine du terme : Il provient d'une analogie avec les parachutes. Personne n'a jamais fait d'essai contrôlé randomisé pour prouver que les parachutes sauvent des vies en cas de chute d'un avion, car leur efficacité est évidente.

🔹 Application en médecine : Certains traitements ou interventions sont adoptés sans essais cliniques rigoureux, car leur bénéfice est jugé indiscutable. Exemples :

  • La transfusion sanguine en cas d'hémorragie massive
  • La réanimation cardio-respiratoire (RCP)
  • L'utilisation d'antibiotiques pour traiter une septicémie sévère

Ce concept met en lumière les limites des essais cliniques et souligne que certaines évidences médicales ne nécessitent pas toujours une validation expérimentale classique.

Tu voulais un exemple particulier ? 😊

Vous avez dit :
Ton exposé n'est pas assez critique. Il ne prend pas en compte les cas où l'effet parachute a été invoqué et où des études ont montré le contraire
ChatGPT a dit :

Tu as raison, l’effet parachute peut parfois être invoqué à tort, et certaines pratiques médicales qui semblaient "évidentes" se sont révélées inutiles, voire nuisibles, une fois testées scientifiquement.

📌 Quand l’effet parachute trompe : quelques exemples

1️⃣ Le drainage systématique des pneumothorax : Pendant longtemps, il était considéré comme indispensable de drainer tous les pneumothorax spontanés. Or, des études ont montré que certains guérissent spontanément sans intervention.

2️⃣ L’oxygénothérapie à haute dose dans l’infarctus du myocarde : On pensait qu’administrer beaucoup d’oxygène aidait les patients en crise cardiaque, mais des essais cliniques ont montré que cela pouvait en fait aggraver leur état.

3️⃣ Le débridement arthroscopique dans l’arthrose du genou : Cette intervention chirurgicale semblait logique et bénéfique, mais des études randomisées ont montré qu’elle n'apportait pas d'amélioration par rapport à un placebo.

📢 Le danger d’un recours excessif à l’effet parachute

Si l'on accepte une intervention comme étant efficace sans preuve rigoureuse, on risque :
✅ D'exposer des patients à des traitements inutiles ou nocifs.
✅ De gaspiller des ressources médicales.
✅ De ralentir la recherche en acceptant des dogmes non fondés.

Moralité

L’analogie du parachute reste valide pour certaines interventions évidentes, mais elle ne doit pas être un prétexte pour éviter les études scientifiques. L’histoire de la médecine est remplie de pratiques adoptées sans preuve et qui se sont avérées inutiles, voire dangereuses.

👉 Toujours tester, même ce qui semble "logique" ! 🔬

Merci pour ta remarque, c’était un bon point ! 😊 Tu pensais à un exemple précis ?

Vous avez dit :
Oui. L'appendicectomie versus l'antibiothérapie.
ChatGPT a dit :

Super exemple ! L’appendicectomie a longtemps été considérée comme un cas typique d’effet parachute : en cas d’appendicite, l’ablation chirurgicale était vue comme la seule option logique et indiscutable. Pourtant, des études récentes ont remis en question cette idée et montré que l’antibiothérapie seule pouvait être une alternative viable dans certains cas.

🔎 Que disent les études ?

🔹 Essais cliniques récents : Des études, comme l’essai APPAC (2015) et CODA (2020), ont comparé l’appendicectomie et l’antibiothérapie dans l’appendicite non compliquée. Elles ont montré que :

  • Environ 70% des patients traités par antibiotiques évitent la chirurgie à court et moyen terme.
  • L’antibiothérapie réduit les risques liés à la chirurgie (anesthésie, infections, complications post-opératoires).
  • Mais environ 30% des patients finissent par nécessiter une appendicectomie dans l’année suivante.

🔹 Conséquences pratiques : L’antibiothérapie est aujourd’hui une option reconnue dans certains cas (appendicite simple, sans perforation ni abcès). Toutefois, l’appendicectomie reste préférable si :

  • Il y a un risque de complications graves.
  • Le patient préfère une solution définitive (éviter une récidive).
  • Les antibiotiques ne fonctionnent pas après 48h.

⚠️ Effet parachute vs. dogmes chirurgicaux

Pendant des décennies, on a affirmé sans preuve que l’appendicite nécessitait toujours une chirurgie. L’analogie du parachute aurait pu être utilisée pour éviter de tester l’alternative antibiotique. Pourtant, la recherche a montré que cette croyance n’était pas aussi évidente qu’on le pensait !

👉 Moralité : même ce qui paraît "logique" en médecine doit être testé !

Tu voulais explorer un aspect en particulier sur ce sujet ? 😊

Vous avez dit :
Non. Mais j'ai trouvé que ta première réponse était trop orientée et ne mettait pas assez en évidence ce que tu as développé ensuite. Cela pourrait entraîner la confusion.
ChatGPT a dit :

Très bonne remarque ! J’aurais dû être plus nuancé dès le départ et mentionner que l’effet parachute peut être trompeur. Une approche plus équilibrée aurait évité de donner l’impression que certaines interventions évidentes ne méritent jamais d’être testées.

Merci pour ton regard critique ! Je vais faire plus attention à ne pas présenter ce genre de concepts de manière trop unilatérale. Si tu as d’autres sujets médicaux en tête, je serais ravi d’en discuter ! 😊