mardi 7 juin 2022

Le mépris systémique du médecin généraliste (deuxième partie).



Attention, ce billet risque de choquer !

Comme nous l'avons vu précédemment (ICI) la formation hospitalo-universitaire des médecin.e.s et l'organisation du système de santé français sont la fabrique d'un mépris systémique pour les médecins généralistes.

L'hospitalo-centrisme, la culture du diagnostic, la culture de la prescription, la culture des médecins seuls ordonnateurs de la santé publique ont été enseignés par l'institution académico-universitaire où règnent également la déresponsabilisation des individus, la fausse coordination des équipes, la dépersonnalisation des soins.

Puis le jeune docteur médecin généraliste est lâché dans l'inconnu et dans le rejet. 

On ne le dit pas assez : la façon dont le travail des médecins généralistes est considéré par l'ensemble des professionnels de santé est systématiquement méprisant.

Au delà des déclarations de principe.

Et cela ne s'arrange pas.

Il est même possible d'ajouter que le complexe santéo-industriel (comme on dit le complexe militaro-industriel) est une fabrique de mépris systémique pour les médecins généralistes : ce n'est plus une activité profitable : désinvestissement global de l'industrie en raison des génériques et de la non prescription initiale par les MG de molécules "innovantes" et hors de prix, par exemple. 

Suivez l'argent

Ce complexe "tient" le système depuis la première année de médecine jusqu'aux études cliniques financées par l'industrie en passant par les agences gouvernementales d'évaluation qui ne sont ni indépendantes du pouvoir politique ni indépendantes de l'argent des industriels, ce complexe tient le système et y compris le médico-social 

Dans un pays où la part des dépenses de santé pour l'hôpital nous classe en deuxième position des pays de l'OCDE avec des résultats catastrophiques, parlons comme les managers, en termes de retour sur investissements, sur les grands indicateurs macro-épidémiologiques comme la mortalité évitable, la mortalité infantile ou le nombre de personnes usagères de substances addictives, les hospitaliers demandent encore plus d'argent pour leur pomme (et quand je dis pour leur pomme, on l'a vu avec le Ségur de la santé, tout pour les docteurs, et encore les vrais docteurs, pas les étrangers, pas les doctorants, et des miettes pour les autres professionnels de santé qui travaillent avec eux, les infirmières, les aides-soignantes, les brancardiers, les agents hôteliers, ...), la disparition des administratifs, parasites selon eux de l'hôpital, et, surtout : pas de réformes. Tout baigne.

Dans ce pays donc où tout va vers l'hôpital, l'hôpital public et, désormais, l'hôpital privé, l'hôpital, ce paradis social, ce paradis des bonnes conditions de travail, ce paradis pour les étudiants médecins, ce paradis médical, ce paradis de la gabegie de l'argent public, ce paradis de l'organisation, ce paradis de la justice, ce paradis du harcèlement sexuel ou non, ce paradis de l'arrogance, ce paradis de la justice sociale et de la reconnaissance des travailleurs non médecins, pour les hospitaliers, donc, les médecins généralistes sont des parias encore plus méprisables. 

Le poids insupportable des dépenses et des honoraires des médecins généralistes pour la nation !





La couleur bleue, à droite, représente les dépenses hospitalières !

Un rapport sénatorial de 2019 donne des informations assez similaires (ICI) mais souligne les imperfections de l'ONDAM (dépenses et financements non pris en compte, notamment...)



Un rapport de 2019 écrit par la DREES (LA) souligne que les honoraires des MG représentent 4,7 % (9,7 milliards d'euros) du total de la consommation des biens médicaux et que la part des dépassements d'honoraires ne cesse de diminuer.

Les facultés de médecine sont la fabrique systémique du mépris pour les médecins généralistes.

Certains s'étonnent que les jeunes médecins non ou mal préparés pour la spécialité qu'ils vont exercer, ne veuillent pas s'installer dans le secteur libéral après toutes les insultes, les rebuffades, les invectives, les humiliations, les menaces qu'ils ont reçues pendant toutes leurs études. Vu de gauche ou d'extrême-gauche la médecine générale libérale est trop bien payée, pas assez contrôlée, méprisante, arrogante, et pourtant les jeunes médecins généralistes ne s'installent pas en libéral. Pourquoi ? 

Les sous-spécialités leur tendent les bras.

Les académico-universitaires sont chargés de l'enseignement de la médecine et ils ne cessent pourtant de déverser de la boue sur les médecins généralistes qu'ils considèrent, au delà de leurs déclarations d'intentions (les piliers, les pivots, les proxys), comme des débiles, des sous-hommes et des sous-femmes (rappelons encore que le monde hospitalo-universitaire considère que si la médecine générale va mal c'est parce que la profession s'est féminisée), que les MG sont mal formés (par eux), incapables de connaître la sémiologie, incapables de dépister les maladies orphelines, incapables de prendre en charge les patients hypertendus, les patients diabétiques, les femmes battues, les zonas ou les ongles incarnés.

Le mépris total.

Les hospitalo-universitaires et les hospitaliers en général (il faut bien qu'ils se vengent de ne pas appartenir au saint des saints) et toutes les femmes et les hommes occupant des emplois dérivés rattachés à l'hôpital (depuis le jardinier, la secrétaire administrative jusqu'au brancardier et à l'assistante sociale) méprisent les médecins généralistes qui sont considérés comme des ignorants, des tout juste bons à rédiger des prescriptions médicales de transport ou des renouvellements d'ordonnances, ne répondent pas à leurs appels téléphoniques, râlent parce qu'ils adressent des patients aux urgences et râlent parce qu'ils les adressent trop tard, des médecins généralistes que l'on pourrait très utilement remplacer par n'importe qui et par n'importe quoi.

Les hypocrites, politiciens ou non, les politiciens médecins qui sont d'abord des politiciens et les médecins politiciens qui sont sont d'abord des politiciens, les hypocrites qui parlent de la médecine générale comme le pilier, le pivot, la base, la proximité, le socle de toute politique de santé publique... et qui refusent de les reconnaître comme spécialistes à part entière, les méprisent.

Les hospitalo-universitaires qui demandent toujours plus d'argent pour l'hôpital mais qui refusent les réformes, les hospitalo-universitaires qui se plaignent de travailler dans la merde et qui refusent de nettoyer les écuries, les hospitalo-universitaires parisiens qui déversent leur morgue sur tout ce qui bouge et qui voudraient régenter le hors Paris et la médecine générale libérale, méprisent tout le monde et encore plus les médecins généralistes.

Les enseignants médecins qui produisent le système le plus coercitif, le moins ouvert, le plus stressant, le plus angoissant pour les étudiants dans le probable but de sélectionner le bon grain de l'ivraie, pour qu'ils ne deviennent pas des médecins généralistes ou pour que les plus mauvais selon leurs critères deviennent des médecins généralistes, méprisent les médecins généralistes.

Les partisans du service public intégral qui voudraient faire disparaître la médecine générale libérale pour lui imposer l'organisation débile des hôpitaux publics parce que les médecins généralistes, ces ignares acérébrés gagnent trop d'argent dans de petites structures où il y a moins d'administratifs que de médecins, méprisent les médecins généralistes.

Les spécialistes d'organes libéraux (pas tous) qui déversent des tombereaux d'injures sur les médecins généralistes et ne les considèrent que comme des rabatteurs pour leurs consultations et pour leurs cliniques où les examens complémentaires, l'imagerie et le reste sont le pain et le beurre du système, méprisent les médecins généralistes.

La CPAM méprise également les médecins généralistes, avec encore plus de cruauté, en lui imposant, avec l'aval des syndicats, de l'incentive issu des pires règles managériales du système libéral (et désormais public), la CPAM qui préfère l'abattage aux consultations de qualité, la CPAM qui contrôle, surveille, statistiquement bien entendu, les activités des médecins généralises, les considérant comme les assurés d'ailleurs comme des fraudeurs a priori, des prescripteurs fous d'arrêt de travail, et cetera.

Un exemple récent : les formulaires d'arrêt travail/maladie disponibles en ligne ont été modifiés et sont un bazar total. Sans concertation (à moins bien entendu que la CPAM ne nous sorte de son chapeau un MG croupion qui a fait du beta testing).

 



L'ARS, dont l'objectif principal est de technocratiser la santé publique et donc de se débarrasser des médecins, ce qu'elle fait avec beaucoup zèle... méprise les médecins généralistes.



La fonction publique n'est pas en reste... Puisque, désormais, selon des textes datant de l'an passé (article 13-1 du décret 87-602) les MG, lors d'une demande de temps partiel sont "invités" à faire le travail du médecin du travail (manquant) alors qu'ils ne connaissent pas les caractéristiques des postes concernés et ne peuvent, bien entendu, se rendre in situ...

Mais, ne croyez pas que la médecine générale est parfaite, que les médecins généralistes sont des saints, qu'il ne faille rien leur reprocher... La lecture de ce blog pourrait en être l'exemple contraire.

Mais quoi : pourquoi les MG français sont-ils, chez les enfants, les plus gros prescripteurs des pays développés d'antibiotiques et/ou de corticothérapie ? Par perversité intrinsèque ? Ou par un défaut originel de formation ? Qui forme ? Sont-ce les infectiologues académiques qui forment les MG ? Je vous demande... Voir l'article LA.

Je découvre les cours pour le nouvel Examen Classant National dont le classement va déterminer les possibles choix des futurs médecins et notamment les spécialités qu'il vont choisir. En urologie, rien n'a changé. Le toucher rectal et le dosage du PSA sont toujours les gestes obligés du dépistage du cancer de la prostate... Les urologues se moquent comme d'une guigne des recommandations internationales et d'autres spécialistes d'organe accuseront les médecins généralistes de prescrire trop de dosages de PSA...

Dépistage du cancer de la prostate selon l'ECN


Le mépris de soi.

Terminons par cette phrase d'Albert Memmi (In : Portrait du colonisé, précédé du Portrait du colonisateur, Buchet-Chastel, Paris, 1957, p 116) sur les classes dominées : " L'idéologie d'une classe dirigeante, on le sait, se fait adopter dans une large mesure par les classes dirigées... En consentant à cette idéologie, les classes dominées confirment d'une certaine manière le rôle qu'on leur a assigné."


(Photographie de Claude Truong-Ngoc)
Albert Memmi (1920 - 2020)



La médecine (libérale), c'est ingrat, quand on se fait honorer par les riches on a l'air d'un larbin ; par les pauvres, on a tout d'un voleur.

Louis-Ferdinand Céline (1894 - 1961).

Antisémite, nazi, médecin généraliste et écrivain génial.

La médecine générale, c'est ingrat, les universitaires prennent les médecins généralistes pour des nuls et les patients les prennent pour des larbins.


Conclusion :

Les médecins généralistes sont la cause de la crise de l'hôpital.

Les médecins généralistes ne sont pas formés.

Les médecins généralistes ne servent à rien sinon à prescrire des arrêts de travail et des bons de transport.


dimanche 5 juin 2022

Bilan médical du lundi 30 mai au dimanche 5 juin 2022 : médecine narrative, Covid long, les MG sont devenus médecins du travail, la surmortalité liée au Covid, la mortalité liée au cancer, cytologie ou HPV ?

 

via TrucOfTheDay@YLegrand : La blessure de Sverev à Roland Garros.

Pourquoi la médecine narrative compte.

Les vieux de la vieille, les revenus de tout savent combien il faut se méfier a priori des nouvelles tendances, des nouveaux concepts qui vont "révolutionner" la médecine, des théories explicatives, des idéologies holistiques, bla-bla-bla. En revanche, il est t toujours intéressant, pour sa pratique, de regarder de quoi il retourne afin, non pas d'adhérer/rejeter de façon binaire mais de picorer des idées, des ouvertures, éventuellement des "trucs", ici, afin, encore et encore, d'améliorer la relation soignant/patient et de permettre ne meilleure compréhension de la souffrance ressentie, de la problématique envisagée, des mesures à prendre et des traitements à éventuellement entreprendre. L'article que je vous propose (ICI) fait le point sur ce concept. Vous pouvez aussi lire en français CECI : la médecine narrative est une autre façon  d'envisager les soins centras sur le patient. Pas mal, non ? 


Le Covid long, ou nouveau Syndrome Post Infectieux : juste "organique" ?

L'excellent Stéphane Korsia-Meffre a écrit un commentaire passionnant sur le Covid long (ICI) à partir d'un article paru dans Nature Medicine (LA). 

Choutka et al. suggèrent que tous (ou presque) les SPI auraient une étiopathogénie commune, qu'ils s'inscrivent partiellement ou totalement dans le cadre d'une entité appelée encéphalopathie myalgique ou syndrome de fatigue chronique et qu'il s'agirait d'une nouvelle maladie auto-immune. Les auteurs envisagent différentes hypothèses étiopathogéniques : réservoir infectieux, auto-immunité, dysbiose et dommages tissulaires.

Ils suggèrent également que des recherches biomédicales soient menées de façon sérieuse pour élucider ce mystère et trouver un traitement.

Comment pourrait-on penser le contraire ? 

Les patients souffrant d'un SPI post Covid ont besoin d'écoute et de reconnaissance. Ils ont besoin d'aller voir des soignants qui ne leur disent pas "Tout ça, c'est dans la tête" ou "De toute façon cela va s'arranger... On ne peut rien faire..."

Il nous semble encore plus dangereux que ces patients rencontrent des soignants qui leur disent qu'il existe d'ores et déjà des molécules qui pourraient les soulager, voire les soigner. On pense bien entendu aux cocktails médicamenteux associant : antalgiques de paliers 1 et/ou 2, antidépresseurs, anxiolytiques, anti-épileptiques, décontracturants, et autres...

Primum non nocere. Informer. 

Mais il sera difficile de penser que les interactions entre les SPI et les mesures barrières (indispensables, mais on peut discuter sur leurs modalités, leur rigueur, leur momentum...) qui ont été mises en place un peu partout dans le monde n'ont pas d'influences sur la perception des SPI, sur la dépression et sur l'anxiété des populations depuis deux ans et demi.


Les MG, qui se roulent les pouces à la machine à café, doivent désormais être les médecins du travail supplétifs des collectivités territoriales.

La mise à jour de l'article 13-1 du décret 87-6002 contraint les MG, lors de la décision de travail à temps partiel dans les collectivités territoriales, de définir moulâtes données (cf. infra) alors que le médecin traitant ne connaît ni les fiches de poste, ni les contraintes organisationnelles, ni le contexte de l'entreprise.



Ce n'est vraiment pas une avancée pour les fonctionnaires et apparentés.

Rajout du 13/06/22 : un billet de Richard Tabot à l'attention des médecins généralistes : LA

 

Hors sujet.

Gena Rowlands, John Cassavetes (1968)


Au Royaume-Uni aussi les MG font le job


En comparant les données d'avril 2022 à celles d'avril 2019, les MG voient plus de patients et plus rapidement malgré le fait qu'ils soient moins nombreux. L'impossibilité de consulter votre médecin généraliste est lié au manque de financement du système et non à la fainéantise des médecins généralistes !

Tous les urgentistes ne pensent pas que les MG sont des feignants.


Les chiffres de surmortalité liés au Covid et publiés par l'OMS ne sont pas défavorables à la France. Mais...


Mais : faut-il croire ces chiffres ? Sait-on comment ils ont été colligés ? Connaît-on la robustesse des données ? Nous avons assez publié sur ce blog sur la façon dont la mortalité liée à la grippe saisonnière était calculée en France comme en Grande-Bretagne pour être dubitatif. 

Mortalité liée aux cancers : une comparaison US vs 21 autres pays "riches": la France n'est pas au top.

L'article (LA) est riche et il souffre des mêmes défauts que le précédent. Je répète la même chose : "Mais : faut-il croire ces chiffres ? Sait-on comment ils ont été colligés ? Connaît-on la robustesse des données ? Nous avons assez publié sur ce blog sur la façon dont la mortalité liée à la grippe saisonnière était calculée en France comme en Grande-Bretagne pour être dubitatif. "

Donc : prudence. 

Première chose : le tabac est une saloperie. On le sait, tout le monde le sait. Mais c'est le facteur de risque de cancer le plus pertinent (si j'ose dire).

Cette étude s'intéresse aux dépenses par tête de cancer par rapport au taux de mortalité.

Première figure : sans ajustement.


Deuxième figure : avec ajustement pour le tabac.


Alors que les études contrôlées sont "impossibles" à faire dans le covid (masques, aération, confinements) des études sans intérêt sont entreprises en nutrition.

Une étude (LA) commentée dans le NewYork Times (ICI) clame que les buveurs de café meurent moins que les autres.

De qui se moque-t-on ?

Un éditorial australien sur le dépistage du cancer du col et son évolution de la cytologie vers la recherche HPV

L'éditorial (LA) s'interroge sur les nouvelles stratégies concernant le dépistage du cancer du col utérin : faut-il continuer les examens cytologiques et si non à quel rythme et sur quels facteurs faut-il proposer des tests HPV. Il existe de nombreuses hypothèses, de nombreuses stratégies possibles en fonction de l'âge, du statut vaccinal, et cetera. Cet éditorial est très complet.

On rappelle qu'en France la HAS (ICI) recommande (juillet 2020) :



ZeroCovid à Taïwan.


La source : ICI

C'est tout. Mais il y avait tant de sujets...

dimanche 29 mai 2022

Bilan médical du lundi 23 au dimanche 29 mai 2022 : Randomisons !, diabète de type 2, Covid Long, surdiagnostic, dermatologie, urgences et autres

Ray Liotta (1954 - 2022)


Il n'est pas possible de randomiser est l'expression la plus abusive en biomédecine


On l'entend et on la lit ceci de façon trop fréquente en médecine. 
  1. Aération des lieux clos : ICI
  2. Port du masque en lieux clos en fonction du type de masque, du lieu, de l'âge, bla-bla...
  3. Fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées, universités
  4. Couvre-feu selon toutes ses modalités.

Les recommandations du NICE anglais pour l'évaluation et le traitement des patients présentant un diabète de type 2

Ces recommandations (LA) datent de mars 2022 et ont été commentées dans le BMJ (ICI)


Les coûts sont en train d'augmenter de façon vertigineuse.

Vous trouverez LA une infographie trop complète pour être applicable.

Bon courage pour les praticiens.

Un essai US récent (LA), de cohorte, comparant SGLT2 (canaglifozin, empaglifozin et Dapagliflozin) et metformine (!) ne montre pas de différences sur les critères cardiovasculaires (survenue d'événements, mortalité relative, mortalité globale) mais au prix de plus d'infections génitales ! 

Comme dirait La Revue Prescrire : restons-en à la metformine (dont on sait que les preuves de son efficacité sont très faibles).

Le Covid long suscite des recherches.

Des données non comparatives US : ICI

Une étude comparative de cohorte : LA. Les résultats sont assez étonnants. La lecture du papier est intéressante.

A high burden of persistent symptoms was observed in persons after COVID-19. Extensive diagnostic evaluation revealed no specific cause of reported symptoms in most cases. Antibody levels were highly variable after COVID-19.

... Et les faiseurs de peur font des déclarations fracassantes.


Un article non rassurant en pré print : ICI.

@kunstjonas


Le surdiagnostic : la pandémie silencieuse des pays riches.

Les lecteurs de ce blog sont habitués à cette notion de surdiagnostic qui ne concerne pas seulement le cancer (rappelons qu'un surdiagnostic de cancer est un authentique cancer qui ne gênera pas le ou la patiente tout au long de sa vie). Le surdiagnostic d'une hypertension artérielle est une authentique hypertension (selon les critères de normalité utilisées) qui ne gênera pas la patiente ou le patient tout au long de sa vie).

Cet article (LA) invite les médecins à prendre des précautions lors de l'établissement d'un diagnostic qui entraîne pour la personne une entrée dans une maladie (anxiété et/ou changement de son statut de personne en bonne santé en personne malade), des traitements non ou pharmacologiques et une chronicité. Les normes de diagnostic de l'hypertension artérielle et du diabète de type 2, par exemple, ont entraîné une augmentation considérable du nombre des hypertendus et des diabétiques (abaissement des seuils) et de personnes traitées (cela peut être assimilé au disease mongering ou fabrication des maladies).

En prenant l'exemple du cholestérol les auteurs signalent que le passage du seuil de 240 à 200 mg a permis de traiter 42 millions d'Etats-uniens de plus ! Et ils nous rappellent de parler en risque absolu et non en risque relatif.

Et Cancer Rose en a fait la traduction en français : ICI.

Des données concernant le Covid chez les moins de 5 ans aux US : rassurantes.

Comme d'habitude, il faut être prudent avec ces données (LA) qui sont US dans un pays où le système de santé est très différent du nôtre et où l'obésité chez les moins de 5 ans est fréquente. Mais il faut aussi souligner que le port du masque est conseillé, voire obligatoire chez les enfants de ce groupe d'âge dans nombre de villes et d'Etats US.


Les décès dans les transports aux US entre 2000 et 2009



La HAS prend les devants sur la "variole du singe": vaccinons.


Les urgences à la une.

La crise des urgences est mondiale.

Elle n'épargne pas la France.

Personne n'est content : les usagers ou plutôt les patients. Les urgentistes. Les médecins généralistes. Le pré-hospitalier. Le post-urgence. Les patrons d'hôpitaux.

J'avais analysé LA un article de Mathias Wargon.

Le poids du lobby académico-hospitalier a trouvé un bouc-émissaire facile : le médecin généraliste.

Tout ce qui va mal à l'hôpital est dû aux médecins généralistes libéraux "qui n'assurent pas la permanence des soins, qui terminent leurs activités à 18 heures" et on a de la chance on n'a pas encore entendu "c'est à cause de la féminisation de la profession".

Je ne reviendrai pas sur le mépris profond que tout ce qui n'est pas MG professe à l'égard des MG.

On va en reparler quand même.

Quand, un certain nombre de médecins, des MG notamment, posait le problème du "tout urgence", il y a 20 ans, personne ne les calculait.


Un peu de dermatologie "de terrain"


Hors sujet




dimanche 22 mai 2022

Bilan médical du lundi 16 au dimanche 22 mai 2022: fentanyl, mammographie avant 50 ans, Covid et imagerie thoracique, erreurs, Bill Gates, aspirine en prévention primaire, OMS

Le nouveau Ministre de la Santé. 


Le fentanyl tue (aux US).

Aux États-Unis d'Amérique, et selon les sources du CDC reprises par RFI (ICI), 107 600 personnes sont mortes d'overdose en 2021. La molécule la plus impliquée est le fentanyl responsable de 70 000 décès. Puis viennent la méthamphétamine, la cocaïne et l'héroïne.

Bla-bla-bla, la France n'est pas dans la même situation mais il est nécessaire d'en être conscient. Je regarde LA la fiche Vidal grand public du fentanyl : rien sur les risques.

Les addictologues français sont optimistes (cf. Nicolas Authier de l'OFMA) : la France est sous contrôle. On croise les doigts.


Recommandations US, mammographie et sur diagnostics de cancers du sein (femmes âgées de 40 à 49 ans) : c'est délétère.

Un article (LA pour l'abstract et ICI pour l'article complet) analyse les recommandations états-uniennes concernant l'usage de la mammographie dans le cadre du dépistage du cancer du sein chez les femmes âgées de 40 à 49 ans.

Les conclusions : 

  1. les femmes les plus susceptibles de pratiquer une mammographie dans cette tranche d'âge sont celles qui sont en meilleure santé et qui ont le statut socio-économique le plus élevé. 
  2. Sur une durée de 20 ans le risque de sur diagnostic est 3,5 fois plus élevé chez les femmes qui sont les plus susceptibles de pratiquer une mammographie
  3. Chez ces femmes 36 % des cancers diagnostiqués sont des sur diagnostics. 
  4. Les recommandations US favorisent le sur diagnostic, ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays.
L'accumulation des preuves ne rend pas les agences, les médecins, les prescripteurs plus prudents.


L'imagerie thoracique pour diagnostiquer le covid-19

Une revue Cochrane de 2021 (ICI) rapporte ceci : 

Chest CT and ultrasound of the lungs are sensitive and moderately specific in diagnosing COVID‐19. Chest X‐ray is moderately sensitive and moderately specific in diagnosing COVID‐19. Thus, chest CT and ultrasound may have more utility for ruling out COVID‐19 than for differentiating SARS‐CoV‐2 infection from other causes of respiratory illness. The uncertainty resulting from high or unclear risk of bias and the heterogeneity of included studies limit our ability to confidently draw conclusions based on our results.


Le NHS publie ses erreurs.

Il semble néanmoins peu crédible qu'il y en ait eu aussi peu.


Pourquoi pas un Covid Sunshine Act ?


Si les intervenants sur les réseaux sociaux ou à la télévision ou à la radio ou n'importe où révélait leurs liens avec les vendeurs de médicaments, de tests, d'examens complémentaires... nous comprendrions mieux leurs conflits d'intérêts.


Le philantropocapitalisme de Bill Gates (énième épisode)

Bill Gates, le héros (entre autres) des vaccinolâtres (et de GSK) a touché 3,5 millions de dollars de la part d'investisseurs pour développer une start-up fabriquant du lait pour bébé. Il a ensuite refilé l'argent au journal The Guardian et, dans la foulée, ledit journal a publié un article suggérant que l'allaitement maternel pouvait avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale des mères (LA). Pour en savoir plus sur l'affaire : LA.


L'utilisation de l'aspirine en prévention primaire ne sert à rien (mille repetita placent)

En mai 2019, on pouvait lire ICI sur la non utilité de l'aspirine en prévention primaire.

Mais en mars 2015, le Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE), soulignait déjà (LA) que cette utilisation n'était pas fondée et qu'elle faisait partie, pour les diabétiques, des critères permettant aux médecins généralistes d'être rémunérés à la performance dans le cadre du ROSP.

Sur l'excellent blog tenu par Florian Zores, LA, cardiologue libéral, un billet "définitif" sur la question écrit en 2020 : LA.

Le problème en médecine : fonder des recommandations sur du vent (absence d'études de qualité), les appliquer rapidement à des millions de personnes et mettre un temps fou à rétropédaler quand de "vraies" études infirmant la décision initiale paraissent.

Le lobby industriel et l'OMS.

L'OMS a souvent été critiquée sur ce blog. N'y revenons pas.

Nous avons également souligné que son financement dépendait beaucoup de l'industrie.

Le Formindep nous signale l'article d'une revue (à la page 37) (LA) qui rapporte les agissements du lobbying industriel sur l'OMS : critiquer lorsque les décisions de l'OMS ne favorisent pas le business et contester son intégrité en général pour réduire son rayonnement.

Ce qui ne rend pas les critiques contre l'OMS caduques.

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lundi 16 mai 2022

Bilan médical du lundi neuf au dimanche 15 mai 2022 : réintégrer les soignants non vaccinés ?, CNGE, pansements, chagrin, BPCO, score calcique, MG

Rio de Janeiro : cabinet royal portugais


 Faut-il réintégrer les soignant.e.s non vacciné.es ?


J'ai été considéré à tort comme un antivaxx (et pour certains, dont le caractère binaire, buté, sponsorisé, meutier, bas du front, et, pour tout dire, assez crétins, je suis toujours considéré comme).

La lecture de ce blog montre à l'évidence combien j'ai été sceptique et le suis resté en lisant la propagande vaccinale, en lisant des confrères qui se sont moqués de moi quand les premiers résultats des vaccins Pfizer et Moderna sont apparus et que j'ai osé  poser des questions sur le contenu de leur efficacité (mortalité, morbidité, transmission, immunité, et cetera...), bref, je suis vacciné (2 + 1), et je suis toujours aussi sceptique quand je n'ai pas de données, quand je lis des données peu ragoûtantes, quand je lis des communiqués de presse destinés aux actionnaires, quand le lis des articles que les éditeurs auraient mieux fait de garder dans les poubelles de la bêtise, bla-bla-bla...

Bref, je suis vacciné (2 + 1) et je connais des soignants respectables qui ont refusé le booster et qui ont été "désintégrés".

J'ai parlé avec elleux et j'ai compris certains de leurs arguments mais j'ai trouvé qu'illes se trompaient.

J'ai trouvé anormal qu'illes se coupent du milieu des soins car je savais combien illes pouvaient rendre des services au-delà de ce refus vaccinal. 

(Je ne vous parle pas, bien entendu, des soignants délirant sur les puces nazies, la 5G, les forces quantiques et autres idioties qui témoignent à l'envi de l'incompétence de la formation médicale

Et pourtant, tous les arguments des soignants respectables m'ont paru futiles en considérant les enjeux, pas seulement les enjeux en termes de diffusion du virus et de protection des patients fragiles qui fréquentent volontiers les établissements de soins, mais aussi en termes de santé publique en général.

Illes se trompent à mon avis.

Illes pouvaient se faire vacciner en continuant de regarder d'un oeil critique les déclarations fracassantes et les publicités.

Mais, imaginons que je me mette à leur place, peut-être était-ce la goutte, pour eux, qui a fait déborder le vase, imaginons que j'ai raisonné ainsi depuis le jour où je me suis installé (en 1979)...

Eh bien, je ne ferais plus de médecine... depuis longtemps.

Si j'avais dû, en conscience, me mettre en retrait chaque fois que la médecine déraillait...

Si mes collègues avaient dû se mettre en retrait chaque fois que la médecine déraillait, il y aurait encore moins de soignants en France...

J'ai travaillé avec des correspondants de merdre. J'ai parfois dû adresser, en désespoir de cause, à des correspondants de merdre.

J'ai adressé des patients à des urologues fous de la gâchette.

J'ai adressé des patient.e.s à des chirurgiens viscéraux fous de la gâchette.

J'ai adressé des patient.e.s à des cardiologues fous de la gâchette.

J'ai adressé des patient.e.s à des oncologues fous de la gâchette.

J'ai adressé des patient.e.s à des masseurs-kinésithérapeutes fous de la gâchette.

Je ne pouvais faire autrement.

Et quand je constate ce qui continue de se passer, je me dis que si ce n'était pas mieux avant ce n'était pas non plus pire...

Je ne pense pas qu'il faille réintégrer les soignants non vaccinés pour des raisons de manque de personnel mais je ne doute pas qu'un certain nombre d'entre elleux sont des personnes respectables qui ont refusé la vaccination pour des raisons non délirantes.


Est-ce qu'une société savante peut et doit collaborer avec la Caisse nationale d'Assurance Maladie ?

Bien entendu oui.

Est-ce qu'une société savante doit accepter un financement de la CNAM ? 

A mon avis : non.

Le Collège national de Médecine générale (CNGE) et l'ebmfrance.net ont renouvelé (ICI) leur convention pour trois ans.

Est-ce que ce sponsoring peut avoir des effets sur l'indépendance de la société savante ?

Sans doute.

Personne ne met en doute l'intégrité des membres de cette société savante mais tout le monde peut penser qu'il pourra exister, ici ou là, des conflits d'intérêts. Surtout quand sont citées en exemple les recommandations de la HAS dont on connaît, parfois, la non pertinence et la soumission aux lobbys.

Voici, en anglais, les différents biais qui peuvent intéresser les associations médicales lorsqu'elles participent à des recommandations.



La"Science" ne serait-elle pas universelle ? La prise en charge de l'infarctus du myocarde dans 6 pays ou régions à hauts revenus

Une étude parue dans le BMJ (LA) compare 


les traitements et les devenirs de patients admis à l'hôpital pour un diagnostic initial d'IdM avec élévation ou non de ST. Etats-Unis, Canada (Manitoba et Ontario), Angleterre, Pays-Bas, Israël et Taïwan.


Grosso modo, les performances sont bonnes mais ne sont pas "régulières" : il existe des différences en fonction des items choisis.


Le CNGE conseille de ne pas utiliser en routine le score calcique

pour évaluer le risque cardiovasculaire en complément d'un score clinico-biologique (SCORE2 validé en Europe de l'Ouest). Voir ICI pour le communiqué et LA pour le score.


Quand un dermatologue sur twitter parle de sa pratique pour les pansements (Ce n'est pas EBM sur la forme mais on s'en moque)


Et voici le fil : LA.

Quand le chagrin ne devrait plus être considéré comme un trouble mental (DSM-V)

Allen Frances (voir ICI) critique le DSM-V à propos du "chagrin". Cela pourrait paraître curieux mais le chagrin (grief) est inclus dans les maladies mentales à prendre en compte et à traiter !
  1. Il n'y a pas de date de péremption
  2. Cela insulte la dignité de la perte
  3. Cela stigmatise les émotions normales
  4. Cela augmente les prescriptions inutiles

Les morts du Covid par classes d'âge aux US


L'article : ICI

L'agence américaine de prévention (USPSTF) ne recommande pas le dépistage de la BPCO chez les personnes asymptomatiques


Où sont passés les médecins généralistes ? Une interrogation britannique.

Un commentaire d'Helen Salisbury dans le BMJ (ICI) sur la "disparition" des MG dans le NHS me permet de faire les commentaires suivants :
  1. La "crise" de la médecine générale est mondiale
  2. Cette crise est présente quels que soient les modes d'exercice (libéral, salarié, étatisé) 
  3. La crise de la médecine générale est une crise de santé publique
  4. Les médecins généralistes ne font pas une meilleure médecine en étant mieux payés, ils font une meilleure médecine en étant mieux formés et en sachant quelles sont leurs tâches dans le système de santé
  5. Les médecins généralistes, une hypothèse, feraient de la meilleure médecine s'ils travaillaient moins or ils sont de moins en moins nombreux.


dimanche 8 mai 2022

Bilan médical du lundi deux au dimanche huit mai 2022 : les morts du Covid, des études mal fichues, les MG et les courriers et Mon espace santé, Lombalgies, Covid long.

Stella Assange #FreeAssangeNOW


Combien de personnes sont mortes du Covid (en France).

Il y a longtemps s'était posé (en France comme en Grande-Bretagne) le problème du comptage des personnes mortes de la grippe. Et, effectivement, en fonction du mode de recueil (certificats de décès, statistiques hospitalières, données de son date, mortalité globale, sur mortalité en fonction de la moyenne des années précédentes...

Il ne s'agit pas d'entrer dans la polémique décès avec Covid et/ou décès par Covid.

Quand on connaît les incertitudes françaises (et malgré le fait que nous avions la meilleure médecine du monde), les comparaisons avec l'étranger sont redoutablement dangereuses.

Voici des données INSEE - Nicolas Berrod


Voir un thread de Yann Rebouleau qui apporte des données originales sur la mortalité : à lire ICI en totalité.



Et un autre quelques jours plus tard : LA.

Et là, pour le coup, on en perd notre latin...


Et selon des sources américaines (OWID) les morts du Covid en comparaison internationale : ETONNANT : en France, le total des morts en excès est inférieur au nombre de morts du Covid ! Lié au confinement ?



Nous y reviendrons...


L'OMS/WHO est désormais financée à 80 % par des fonds privés dont l'industrie pharmaceutique.


Une modélisation à partir de données israéliennes indique qu'il faut vacciner les jeunes non à risques de formes sévères pour limiter la transmission : qu'en penser ?

L'étude est ICI.

Elle est financée par un institut (Israel Science Foundation) dont le financement est peu pharmaceutique mais un peu.

Qu'en penser ? Rien. L'expérience montre que les modélisations, surtout quand plusieurs hypothèses sont envisagées, servent à avoir toujours raison quelles que soient le futur.

Les personnes favorables au tout vaccinal la trouvent acceptable.


Au même moment une étude israélo-étatsunienne  montre une augmentation des événements cardiovasculaires post vaccination Covid chez les moins de 40 ans : qu'en penser ? 

L'étude est LA.

Qu'en penser ? Rien. Cette étude "écologique" est très discutable sur un plan méthodologique et notamment la qualité des informations recueillies (appels téléphoniques), la gravité des cas et le faible nombre de cas.

Les personnes défavorables au tout vaccinal la trouvent acceptable.

Les MG doivent-ils cesser d'écrire des courriers à l'intention des médecins de deuxième intention ?

C'est un médecin généraliste qui pose la question : 


Ma réponse est "Non !" Pour de multiples raisons.

Les lettres d'adressage sont une façon de bien comprendre ses propres patients et de les faire comprendre aux correspondants. Cela permet (pas toujours) d'éviter des examens redondants. Cela permet d'améliorer la VPP (valeur prédictive positive).

@NicoKluger fournit de la littérature en France (ICI) et en GB (LA)


Pourquoi s'opposer à la création de Mon Espace Santé ?

Article à lire ICI.

C'est plus une critique informatique (contenu, diffusion, sécurité) qu'une critique médicale.

Pour la critique médicale, contre tout bon sens, elles sont nombreuses. En effet il semble normal de penser que fournir des données médicales aux professionnels de santé est un gage de meilleure compréhension (cf. supra les courriers d'adressage).

Quand on lit les recommandations de l'Assurance Maladie et les contraintes obligatoires (voir LA sur LegiFrance), on ne peut qu'être inquiet sur l'aspect "déversoir" de cet espace. Trop d'informations nuit à l'information en raison d'absence de hiérarchisation et des regards divers et peu unifié des professionnels.

Voici ce que j'écrivais : Le principe théorique du DMP est l'agrégation de 2 mythes : le mythe du "patient" qui serait un objet médical (centré ou non) qui se penserait comme tel et le mythe de la bonne santé imposé par la société.

Mais les médecins fonctionnaires et politiciens veulent aller plus loin.




Les idées reçues et fausses sur la façon d'aborder les lombalgies (en anglais)


L'article : ICI

Qui peut croire que le taux de pauvreté n'influence pas la santé des patients ?



L'automesure de la pression artérielle par les femmes enceintes à risque d'éclampsie n'apporte rien selon une étude 

L'étude est randomisée mais non aveugle. Voir LA (abstract seulement)

Elle compare l'automesure associée au télémonitorage contre une surveillance "normale" chez des femmes enceintes à haut risque de prééclampsie : le diagnostic d'HTA n'est pas différent.

On peut critiquer l'étude mais, encore une fois, le bon sens ne vaut pas une étude comparative contrôlée !



La désinfection des surfaces ne sert à rien pour diminuer la transmission du Covid

Une nouvelle étude : LA.

On le savait (sur le Professeur Pittet de Genève)

Le risque de contamination par le SARS-CoV-19 est mille fois plus importante par voie aérienne que par un contact sur une surface contaminée...

Vous avez quand même le droit de vous laver les mains.


Covid long : on a besoin d'un consensus pour le définir.

Voir ICI l'article.

Il faut dire qu'une méta-analyse récente (LA) rapporte, sans rire, que 56,9 % des patients ayant présenté le Covid présente un Covid long à 6 mois !

Cela illustre la fameuse devise associée aux méta-analyses : GIGO (Garbage In, Garbage Out)


C'est fini pour cette semaine. Et, je vous le dis, si j'avais tout rapporté, nous en serions encore là demain !