Madame Elena Pasca, la philosophe qui ne se trompe jamais, a publié un article de Claude Béraud dont j'ai déjà parlé
ICI en le critiquant. J'avais pris soin de préciser dans l'introduction les choses suivantes :
Je viens de lire un article du Professeur Claude Béraud hébergé sur le site de Pharmacritique (ICI) et, bien que les commentaires soient à nouveau ouverts sur le site de Madame Elena Pasca, mon commentaire est trop long pour être publié et je n'aime pas être "modéré" au sens propre et au sens figuré. Mais la réalité a dépassé la fiction.
Les commentaires sur le site Pharmacritique venaient d'être à nouveau ouverts et avaient commencé par un dithyrambe d'Elena Pasca à propos du texte du professeur qui commençait ainsi : Bonjour professeur et merci pour ce texte, excellent, comme d'habitude. Madame Pasca, dans sa grande bonté, avait laissé passer un texte à qui elle avait donné l'imprimatur, qu'elle avait peut-être modéré, et s'empressait de dire combien il était bon. Charité bien ordonnée commence par soi-même.
Mon texte était effectivement trop long pour qu'il soit publié en commentaire.
Après que j'eus publié le texte, des commentaires sont apparus sur le site Pharmacritique.
Le premier, fort laudateur, émanait d'un certain
Jean-François Mazoyer, qui semblait d'accord sur tout. Le hic venait de ce que le commentateur, que je ne connaissais auparavant ni des lèvres ni des dents, était non seulement radiologue (personne n'est parfait) mais aussi syndicaliste radiologiste. Il travaille aussi pour la HAS :
ICI et pour une société
Avisanté, un site indépendant d'évaluation des soins médicaux. Comment cela pourrait-il être un hic ? Eh bien, il n'est apparu à personne qu'au cours de ces dernières années les syndicats de radiologues aient manifesté beaucoup d'enthousiasme à l'idée que le dépistage systématique du cancer du sein chez les femmes puisse être contesté... Mais il ne doit pas s'agir d'un fait de Santé Publique important...
Le second dans la liste, celui là très critique, est un certain Jacques Valentin, promoteur des compléments alimentaires :
ICI.
Enfin, le troisième, le certain François Pesty, membre du Formindep, dont nous avons parlé
ICI lorsque nous avons critiqué la visite académique, en profite pour en remettre une couche sur son association dont le but est de former des DAM (déléguées de l'Assurance maladie) moyennant finances.
Ainsi donc Madame Elena Pasca, qui a fait ses études à l'école de Francfort, a rouvert les commentaires en les modérant en laissant passer des messages sans contrôler les liens et conflits d'intérêts de ses membres.
En revanche, elle a censuré le message que j'avais adressé pour signaler ces possibles conflits pour une raison majeure : je connais Marc Girard. Marc Girard est persona non grata sur le site de la philosophe qui ne se trompe jamais pour des raisons qui tiennent à des raisons ontologiques : il a travaillé et il travaille encore pour Big Pharma. Voici le message proprement révolutionnaire qui a été modéré par Pharmacritique :
Bonjour,
Je suis content que Monsieur Jean-François Mazoyer qui est , sauf erreur, radiologue, soit d'accord avec les propos très généraux du professeur Béraud, qui, une fois de plus, rend les médecins généralistes coupables de tous les maux, ne pas travailler notamment 24 heures sur 24 et 365 jours sur 365 (sauf les années bissextiles). Jean-François Mazoyer approuve probablement la remise en cause du dépistage sauvagement organisé du cancer du sein qui a été mis en place par la CNAMTS sans que le professeur Béraud, à ma connaissance, ne s'y oppose.
Merci donc à ce radiologue de lutter contre ce dépistage qui rend joyeux les producteurs de mammographes et le pain et le beurre de ses confrères en parfaite indifférence avec les données scientifiques qui parlent de surdiagnostic : voir Pharmacritique et son dossier.
Fallait-il que j'y mette un copyright ?
Quelle définition donner à la modération sur Internet ?
Dernier point : je me moque comme d'une guigne que d'être anastasié par Elena Pasca. Je le signale, c'est tout. Les associations citoyennes devraient savoir combien la citoyenneté ne rime pas toujours avec la liberté d'expression.
(Moderato cantabile. Film de Peter Brook. 1960. D'après le roman éponyme de Marguerite Duras)