dimanche 8 septembre 2024

Paxlovid (Pfizer) : arrêtez d'en prescrire chez les vaccinés et les non-vaccinés en ville ! Pfizer met le paquet sur le covid long sans études !




Je répète ce que j'avais publié en avril 2024 à la suite d'un essai paru dans le NEJM :



L'étude du NEJM : LA




Une étude récente fait le point sur les traitements antiviraux oraux du Covid. La HAS n'en tiendra pas compte.

L'étude est LA et date du 7 septembre 2024.

Conclusions

While early trial data show effectiveness of these therapies, the overall pooled effects are non-significant, suggesting that recommendations and use of approved oral COVID-19 treatment therapies need to be re-evaluated in the context of current viral strains and population immunity.



Le prix du Paxlovid aux US : 1390 $ pour 5 jours de traitement.






Et ce n'est pas faute de ne pas vous en avoir parlé.


En juin 2022 : LA


En février 2023 : LA







En juillet 2023 : ICI et l'étude alakhon est LA








L'offensive de Pfizer sur le Covid long

Une étude de faible niveau de preuves sur le covid long chez les enfants : LA.



Un éditorial dans le JAMA (LA)


Un éditorial écrit par un employé de Pfizer qui ne donne aucun élément de preuve.














dimanche 1 septembre 2024

Médecine : une réflexion sur le minimalisme. Un regret : le conditionnel contrefactuel n'existe pas avec les patients.

via @IrenaBuzarewicz


Je n'ai pas publié de bilans médicaux depuis environ deux mois mais cela ne signifie pas que ma flemme correspond à l'absence de données intéressantes. Au contraire. J'ai éprouvé un certain découragement en raison de l'abondance des articles qui partent dans tous les sens de la médecine et du soin et qui ne cessent de confirmer qu'il y a plus de procédures abusives dans le soin que de procédures qui sauvent des vies. Ensuite, les thèmes qui nous occupent depuis des années sont toujours d'actualité et rien ne change beaucoup.

Je vais commenter deux points de vue sur la médecine.

L'un concerne le minimalisme.

L'autre concerne le conditionnel contrefactuel.

Ces deux points de vue illustrent selon moi à merveille deux concepts que je défends et développe depuis des années : la médecine n'est pas une science et les prises en charge médicales sont hasardeuses.


Le minimalisme en médecine

Voici l'article (ICI) que vous devriez lire avant mon résumé et mes commentaires : il est court, l'anglais est facile).


Je ne suis pas d'accord avec tous les exemples et toutes les conseils de l'auteur, ce serait trop facile... Mais.

Daniel Morgan nous dit qu'il ne faut pas faire une religion de la prévention pas plus que du dépistage. Que dans certains cas, quand on ne peut pas prévenir les maladies on fait plus de mal que de bien. Qu'il ne faut délivrer des prises en charge et des traitements que lorsqu'ils ont fait preuve de leur efficacité. Mais que, malgré toutes explications que l'on peut donner aux patients, une majorité de patients veulent plus de médecine.


L'auteur, états-unien, est professeur d'épidémiologie, de santé publique et de maladies infectieuses, écrit qu'il existe 3 catégories de médecine, 1) la prévention des maladies, 2) le traitement des facteurs de risque des maladies et 3) le traitement des symptômes et/ou des maladies. Or, les médecins connaissent pour la plupart les limites de ces 3 médecine mais en parlent rarement aux patients : il est plus facile de prescrire que d'expliquer pourquoi on ne prescrit pas. Il cite l'exemple d'un éditorial (LA) indiquant que le dépistage des cancers ne bénéficie qu'à 1 personne sur 1000 sur une période de 10 ans.


Enfin, il indique que la médecine minimale (qui ne peut se concevoir qu'à l'échelle individuelle dans une relation médecin malade confiante et appropriée) peut s'appliquer à l'âge de 3 ans comme chez un homme 59 ans ou une femme de 45 ans. Il donne des exemples. Il n'oublie pas de rappeler les succès récents des traitements modernes et les inégalités dans la santé et la délivrance des soins qui tiennent à la race (nous sommes aux US), au genre et à la richesse.

Voici mes commentaires : 

L'incuriosité en médecine.

On nous a appris qu'en médecine "il fallait être curieux". Ce conseil était sous-tendu par un certain nombre de présupposés remplis de critiques implicites.

La curiosité part d'un bon sentiment : il ne faut pas passer à côté de quelque chose qui pourrait augmenter les chances du patient. Ne pas être curieux correspondrait à une perte de chance. Un médecin curieux est un médecin compétent : il sait examiner les patients, il sait quels examens prescrire et comment les interpréter, il connaît la littérature et il a des intuitions liés à sa grande expérience.

En médecine, et d'autant plus que l'on connaît le résultat final du diagnostic et du traitement, on sera toujours accusé de ne pas en avoir fait assez, jamais d'en avoir trop fait. L'exemple du dosage du PSA est clair : jamais un patient n'a traduit en justice un médecin parce qu'il lui avait demandé de doser le PSA. Pourtant...

La médecine ne peut pas tout.

Ne pas être trop curieux signifie qu'il ne faut pas entreprendre des démarches (examens complémentaires), tenir des propos (faire des promesses inconsidérées aux patients non pas seulement en termes de médecine mais aussi en termes d'attentes des patients, les fameuses valeurs et préférences, souvent citées, rarement prises en compte), engager des traitements sans tenir compte de la balance bénéfices/risques vue du côté patient et non du côté médecin.

La médecine est hasardeuse.

On voit que je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'a écrit Daniel Morgan, que Daniel Morgan n'est pas d'accord avec nombre de ses confrères états-uniens et que les patients sont loin de saisir tous les enjeux de la santé publique (le fait que seuls 10 à 20 % des déterminants de santé sont médicaux) à titre général et à titre personnel.
Il n'est pas de semaines où nous ne découvrons que des traitements utilisés large manu par de nombreux médecins dans le monde voient leur efficacité démentie par des essais robustes et leur usage devenir peu pertinents.




Le conditionnel contrefactuel en médecine praticienne n'existe pas



Adam Cifu écrit beaucoup sur la médecine et c'est toujours intéressant car soit il flatte notre ego en écrivant ce que vous pensez depuis longtemps et que vous n'avez pas encore pu exprimer, soit il dit le contraire de ce que vous pensez, en totalité ou pas et vous vous posez des questions dans le style : comment un type aussi intelligent que lui ne pense pas comme nous ? Voici l'article (LA). Je vous conseille de vous abonner à Sensible Medicine, c'est gratuit et c'est plein de ressources.

Le conditionnel contrefactuel, c'est, je cite Wikipedia (ICI) : 


C'est un genre philosophique, historique et littéraire très abondant qui remonte pour la philosophie à l'antiquité.

Donnons 2 exemples littéraires qui illustrent le concept (on appelle cela des uchronies) : 

  • Philip K. Dick : Le maître du haut château (1962) : l'Allemagne nazie, l'Empire du Japon et l'Italie fasciste ont gagné la guerre.
  • Philip Roth : Le complot contre l'Amérique (2004) : en 1940, c'est Charles Lindbergh, sympathisant nazi, qui est élu à la place de FD Roosevelt et qui signe avec Hitler un pacte de non-agression.

Adam Cifu rend visite dans un équivalent EHPAD US  à un patient de 90 ans qu'il trouve en moins bon état que 2 ans auparavant quand il a été décidé de ne pas traiter son cancer. C'est un patient qu'il connaît bien, lui et sa famille, et depuis de très nombreuses années. Bla-bla.

Il se pose la question : et si le cancer avait été traité, quel serait son état ? Choisir de ne pas commencer une thérapie et laisser la perspective de soins palliatifs semblait la meilleure option.

Et il écrit : en médecine, malheureusement, nous ne pouvons être rassurés par le contrefactuel. Et il donne 3 exemples. Que ce serait-il passé si ?

  • Un effet indésirable sévère et rare d'une statine : était-il vraiment judicieux de l'avoir prescrite ?
  • Ne pas prescrire de Paxlovid hors indications et voir le malade ne pas bien aller
  • Un cancer du colon métastasé découvert à 52 ans : aurait-il fallu dépister avant contre les recommandations ?


Il est évident que dans les situations d'urgence, on sait ce que ce serait passé si les médecins n'étaient pas intervenus. Et dans d'autres situations moins urgentes où l'évolution sans soins était prévisible.

Cela me rappelle cette fameuse phrase de Kundera : "Dans la vie il n'y a pas de brouillon." 


PS du 6/09/2024

En médecine, les brouillons peuvent exister à l'échelle populationnelle (et avec des circonstances désastreuses quand un brouillon est considéré a posteriori comme un infâme torchon) mais cela ne peut exister à l'échelle individuelle : il est trop tard pour changer.

Il est donc difficile en médecine praticienne de revenir en arrière, de savoir ce qui ce serait passé si.. et les regrets que nous pouvons exprimer à propos d'une prise en charge qui a été décidée sont sans lendemain ou à ranger du côté subjectif de l'expérience car il n'est pas possible de mener des essais contrefactuels à propos d'un patient. Nous disposons d'essais, pas toujours, et quand ils existent pas toujours de bonne qualité, qui ne peuvent résoudre des problèmes individuels qui sont soumis aux aléas de la vie.

Exercer la médecine, prodiguer des soins, est une éternelle interrogation sur ce qui se serait passé si on ne l'avait pas fait... ou si on l'avait fait autrement. Avoir du recul comme moi, 42 ans d'exercice pur de la médecine générale, se rappeler aussi les patients vus au cours des stages hospitaliers, l'externat, l'internat, consulter la liste des milliers de patients que l'on a suivis pendant des années, entrer dans leurs dossiers (je l'ai fait récemment à propos d'une expertise), s'interroger sur ce qu'on aurait pu faire mieux, sur ce que les patients auraient pu faire mieux, sur l'écart entre la routine des procédures et l'originalité d'un patient en tant qu'individu, non pas seulement comment il réagit aux traitements et aux prises en charges mais comment il perçoit son état, sa maladie, et comment il envisage les enjeux sur sa propre vie...

Ainsi, on le comprend, et malgré tous les discours lénifiants, la médecine n'est ni un art ni une science et l'espérance de vie absolue, relative ou en bonne santé est liée au hasard. Au hasard des rencontres entre le bon médecin et le bon patient, au hasard des susceptibilités individuelles et surtout au hasard des valeurs et préférences des soignants et des soignés.

lundi 19 août 2024

Histoire de santé publique sans consultation 22 : quand les soignants comprennent que la dispensation des médicaments est importante. Il leur suffit d'en avoir besoin.




1.

Un de mes amis pharmaciens (qui se reconnaîtra) se plaignait l'autre jour avec modération, c'est son style, des problèmes qu'il avait pour obtenir une délivrance régulière et appropriée de ses médicaments en pharmacie.  

Cela m'a rappelé mon associé qui se plaignait, en fait il râlait, c'était plutôt son style, de la même chose et je me disais qu'il exagérait car je trouvais cela bien futile par rapport aux enjeux des traitements.

Cela m'a rappelé des dizaines de patients qui n'étaient ni pharmaciens ni médecins et qui parlaient de cela au cabinet. Et que j'écoutais mal.

J'ai quand même écrit des billets sur le boîtage des médicaments (le nombre de comprimés par boîtes, 7, 14, 28, 30, 84 ou 90), sur les conditions de délivrance des médicaments (par mois, par trois mois, par six mois, par an), sur l'apparence des comprimés/gélules, des blisters, des différentes molécules (princeps et génériques), sur la sécabilité vraie/fausse des comprimés, et cetera.

Des billets râleurs mais extérieurs au sujet.

2.

Puis il m'est arrivé de devoir prendre 2 médicaments au long cours pour traiter une affection chronique (HTA) et j'ai compris quelques faits.

L'HTA en question a nécessité des ajustements thérapeutiques liés d'une part à l'inefficacité relative des molécules et d'autre part aux effets indésirables induits.

J'ai compris que la mauvaise compliance, l'oubli du traitement pour parler normalement, n'était pas seulement le fait d'une arriération mentale du patient, d'un déni de la maladie, de la peur de prendre des médicaments à vie, mais était aussi dû au mode de vie du patient.

3.

M'étant auto prescrit des génériques j'ai eu la chance de fréquenter une pharmacie compréhensive qui a tenu compte de mon désir, en début de traitement, d'obtenir des boîtages de même durée (et je confirme ici et selon moi que 28 ou 30 jours, c'est idem, que le problème c'est 28 pour l'un et 30 pour l'autre) puis, au fur et à mesure des ajustements de traitement des boîtages de 90, avec des génériques issus de la même marque.

Ce n'est pas toujours le cas. Monsieur A (un voisin de palier) prend en traitement de fond 4 molécules différentes, dont l'une est sous forme de poudre qui n'est délivrée que pour un mois (alors qu'il existe l'équivalent en forme comprimés pour 3 mois), dont 3 sont délivrées indifféremment en boîtages 90 ou 84, tant et si bien qu'il préfère revenir tous les mois en pharmacie pour ses 4 traitements (la franchise est donc plus importante).

Exemple pratique : la prescription d'un anti-agrégant type aspegic (en poudre) à midi (alors que les autres molécules sont prescrites matin et soir) est une triple erreur du point de vue de l'observance... (voir réponses plus bas).

Ce n'est pas toujours le cas. Madame B (ma voisine de palier) est âgée et il arrive que la marque de génériques change et qu'il lui soit difficile d'identifier au premier coup d'oeil qui est qui, le blister, la forme des comprimés, leur couleur et que le générique numéro 2 de la molécule 1 ait la même couleur/forme que le générique 1 de la molécule 3... 

Comme il y a eu de nombreux ajustements thérapeutiques me concernant j'ai pu saisir que les blisters avaient de l'importance pour au moins 3 raisons : l'identification visuelle du blister lui-même, l'identification visuelle du comprimé et/ou de la gélule, la possibilité  de pouvoir couper le blister pour en emporter la dose exacte pour un jour ou pour quelques jours, mais, surtout, l'identification claire de la molécule et du dosage au verso du blister.

4.

Trois autres points

La sécabilité des comprimés annoncés comme sécables est parfois problématique sur un plan purement technique (je ne parle même pas de la biodisponibilité).

La rareté des dosages intermédiaires chez les grossistes liée parfois à un manque mais le plus souvent au fait que le grossiste du pharmacien ne "fait" pas cette marque. Ainsi dois-je, pour 2 molécules, prendre trois comprimés au lieu de deux.

Les ruptures de stocks sont une plaie. Voir avec les pharmaciens pour la façon d'y remédier.


Conclusion : 

Quand un patient se plaint de sa difficulté à prendre régulièrement ses médicaments, ne le prenez pas pour un crétin. Ecoutez-le.
Faites en sorte de faciliter la tâche du pharmacien par des prescriptions adaptées.
Donnez des conseils aux patients afin qu'ils puissent avoir des relations de confiance avec le pharmacien pour obtenir des boîtages adéquats.


Réponses : la prescription d'un anti-agrégant type aspegic au repas de midi pose trois problèmes : 

  1. La forme galénique : la poudre à diluer, et cetera.
  2. L'horaire (injustifié sur le plan pharmacocinétique)
  3. Dans le cadre d'une prescription pour affection (s) cardiovasculaire (s) c'est la forme galénique la plus "oubliée".

mercredi 31 juillet 2024

Histoire de santé publique sans consultation 21 : secret professionnel à la pharmacie.



Devant moi, je suis à distance réglementaire, un jeune homme dans les 20 ans.

La pharmacienne (très fort) : voici votre prozac, votre tercian et votre Xanax.

Le jeune homme s'est retourné, gêné, et j'ai fait semblant de ne pas avoir entendu.

C'est tout.

Le jeune homme sort de la pharmacie en rasant les rayons de la para-pharmacie.

dimanche 21 juillet 2024

La médecine magnétique sur X.



Content de ne plus faire partie du système, je me rends compte avec frayeur que la pratique de la médecine ne va pas dans le bon sens.

Heureusement pour moi que j'ai pu fréquenter twitter puis X.

J'ai découvert des médecins de qualité, lisant la littérature, n'obéissant pas aux ordres, conscients des troubles relations entre les prescriptions et l'argent de l'industrie pharmaceutique et de celle des matériels, des médecins réfléchissant sur leurs pratiques, leurs prises en charge, sur leurs erreurs et sur leurs succès, des médecins se comportant comme des professionnels, non pas seulement en exerçant leur profession avec sérieux et compétence mais en faisant preuve de professionnalisme, des médecins connaissant la médecine et pas seulement leur domaine d'expertise, des médecins ayant eux-aussi leurs propres réseaux locaux, régionaux, nationaux, internationaux, des médecins au courant de ce qui se passe en France mais aussi à l'étranger, ne faisant pas seulement de la recension d'articles mais aussi de la lecture critique, des médecins qui ne pensent pas a priori que la revue Prescrire a toujours tort ou a toujours raison.

En quarante-deux ans de pratique de la médecine générale, une médecine générale qui était, lors de mon installation, sans corpus, sans publications, sans orgueil, sans enseignement et qui est devenue plus savante, plus réfléchie, plus publiante, plus ouverte, moins soumise au mandarinat, j'ai connu des médecins que j'ai décrits au chapitre précédent, que je pouvais appeler quand je voulais, qui me fournissait rapidement des informations, des conduites à tenir, des adresses d'autres médecins susceptibles de résoudre les problèmes rencontrés quotidiennement en médecine générale.

Je vais vous parler également de non-médecins faits dans le même métal (et par ordre alphabétique) : des biologistes, des kinésithérapeutes, des patients et des patientes, des pharmaciens et des pharmaciennes,  des chercheurs, des méthodologistes, des IDE, et cetera...

Je ne vais vous parler que de médecins (et de médecines) qui sont présents sur les réseaux sociaux et sur X en particulier.

Ce qui va exclure un grand nombre de médecins et de non-médecins qui se méfient des réseaux sociaux, qui n'osent pas ou qui croient qu'il s'agit seulement du café du commerce, d'une poubelle, d'un endroit où l'ego passe avant le reste, où les anecdotes et les croyances font office de preuves.

Parmi ceux qui ne seront pas nommés dans cette académie illusoire et inventée de la médecine magnétique, il y aura des oublis involontaires, il faut m'en excuser, des oublis volontaires, ils se reconnaîtront, il y aura des personnes controversées, personne n'est parfait, des personnes qui ont pu dire parfois des khonneries et qui se sont reprises après, et cetera, des oublis de copains que j'aime lire et avec qui j'aime discuter d'autre chose que de médecine à la machine à café de X, des erreurs, on me rappellera qu'un jour untel a dit ça et que ce n'était pas approprié. 





Par ordre alphabétique pas toujours respecté en raison du pseudonymat et/ou de l'anonymat : 

@ami_89, pharmacien 

@BoussageonR, MG, épistémologue

@Sburtey, néphrologue

@adamcifu, interniste (US)

@dermatopoullos, dermatologue

@docarnica, MG, 

@doudou13314682, cardiopersifleur, cardiologue

@edouriez, pharmacien

@Dr_Agibus, MG

@Matt_Calafiore, Matthieu Calafiore, MG

@fluidloading, Damien Barraud, réanimateur

@DDupagne, MG

@Panarmorix, Le Druide, MG

@DrJohnFa, MG

@DrGomi, Le Flohic, MG

@PGtzsche1, méthodologiste

@grangeblanche, Jean-Marie Vailloud, cardiologue,

@VincentGranier, journaliste

@oncology_bg, Bishal Gyawali, oncologiste (Népal)

@StephaneKM, Stéphane Korsia-Meffre, rédacteur médical

@Doclamarre, Christophe Lamarre, MG

@LehmannDrC, MG

@Leya_MK, kinésithérapeute

@dominique Loubet, MG

@mgtmccartney, GP (Ecosse)

@drjohnm, John Mandrola, cardiologue (US)

@Martinez_J_, IDE, IPA, Julien Martinez

@Mimiryudo, Michael, MG, PhD

@nfkb, anesthésiste

@pash22, Ash Paul, MD (GB)

@VPrasadMDMPH, Vinay Prasad, médecin chercheur (US)

@NPOph, Nicolas Prince, ophtalmologiste

@NaudetFlorian, chercheur (méthodologie des essais cliniques)

@RichardTalbot9, MG, nomenclaturologue

@ThomasGille_MD, pneumologue, physiologiste alias @totomathon

@FZores, cardiologue

@MahmoudZureik,épidémiologiste


Il y a aussi des non-médecins et des médecins qui ne sont pas cités parce qu'on ne les appelle pas en cas d'urgence.


Pour toux ceux que j'ai oubliés (une consolation) :


via @DannyDrinsWine




Et pour les mécontents oubliés modérés à moyens :

Via @totomathon

Et pour les mécontents oubliés modérés à sévères ;




Ceux que j'ai lâchés en route (par inadvertance ou pas) :




Médecin tentant de lire tout seul la littérature mondiale


Mohamed Aziz, Rabat, via @yvan_theriault




mercredi 17 juillet 2024

Histoires de santé publique sans consultation 20 : rien ne va.

ICI


La médecine va à vau-l'eau.

(Je ne parle pas de la santé publique en général où c'est identique)

Je suis content d'avoir quitté l'exercice de la médecine générale fin juin 2023. Je suis si content de ne plus avoir à affronter en consultation des représentations collectives de la santé qui ne me correspondaient plus.

Content de ne plus avoir à refuser un examen complémentaire et de me faire traiter d'agent de la sécu, content, et cetera. Il y a mille choses que je pourrais dire...

J'ai pris un exemple con parce que c'était le premier qui me tombait sur le clavier mais j'en ai 999 autres.

Je reproduis ce gazouillis sur X émanant d'une pharmacienne (sauf erreur).


Cela fait seulement 100 ans que nous, MG, pharmaciens, infectiologues et autres, le dénonçons. Et ça continue.

Je parle avec un ancien correspondant hospitalier qui vient de prendre sa retraite. "Tu fais encore des consultes ? - Non, j'ai tout arrêté. Je travaille comme bénévole dans une boutique qui vend des fruits et légumes en circuit court. - Ah ?" (Je suis étonné car ce médecin hospitalier, PU-PH à l'Assistance Publique de Paris, est un excellent médecin spécialiste hématologue, onco-hématologue, dont j'ai pu apprécier le professionnalisme, les excellents échanges qu'il avait avec ses confrères de ville - pour ses confrères hospitaliers, j'ignore, je n'y étais pas), avec ses patientes et ses patients (j'ignore aussi mais quand on dit du bien de quelqu'un dans ses rapports humains, c'est plus facile à croire que lorsqu'on en dit du mal), et cetera. Je continue : "Et pourquoi ?" Il fait une pause, puis : "Je n'en pouvais plus de constater la maltraitance infligée aux personnes de l'hôpital, personnel et patients confondus. Je n'en pouvais plus de ne pouvoir rien faire. D'être démuni. Et d'en souffrir. - Rien n'était améliorable ? - Rien. - Manque de personnel ? - Oui, bien entendu. Mais surtout maltraitance institutionnelle derrière laquelle les gens se cachent : C'est pas moi, c'est l'autre... Je suis donc soulagé. - Sans regrets ? - Sans regrets mais avec remords."

Mais.

Mais tout continue comme avant. J'ai beau, et notre confrère hospitalier idem, me boucher les oreilles et me cacher les yeux, j'entends les gens parler. Autour de moi. Dans ma famille, avec mes amis, mes connaissances, mes voisins de palier, les discussions dans les queues de supermarchés.

Maltraitance institutionnelle de la société dans le domaine de la santé publique.

Parlez à vos voisins de paliers, d'immeubles, de marchés, de supermarchés. Les prises en charge sont curieuses, parfois contre-intuitives, manquant de bon-sens, rarement adaptées, laissant le patient seul face à lui-même, ballotté entre la confiance en la médecine et le désarroi d'avoir été aussi mal informé.

Les patients ont leur part. Ce sera pour une autre fois.



Pendant ce temps-là : les violences domestiques augmentent de 26 % quand l'Angleterre joue, 38 % si elle perd et 11 % le jour d'après, victoire ou défaite. La sécurité des femmes est à la merci d'hommes qui ne peuvent se contrôler en cas de match de football. Cependant les femmes sont étiquetées émotionnelles et folles.


jeudi 4 juillet 2024

Histoires de santé publique sans consultation 19 : trois cas en 5 minutes.

(Crédit : Quora)


J'ai déjeuné vendredi midi avec 2 confrères dans un fameux restaurant (pas cher) de Versailles, en terrasse. 

Nous avons discouru doctement sous un beau soleil frais sur la médecine qui n'était plus ce qu'elle était.

Les vieux khons, c'est comme ça... Ça cause, ça cause et ça propose rien...

C'était mieux avant.

Image pulmonaire alakhon

Le docteur D1, 70 ans, 50 paquets/années, fait une bronchite bizarroïde (de médecin ?). 

Radiographie pulmonaire : image suspecte.

Scanner pulmonaire : image suspecte.

Scanner cérébral : image suspecte.

Branle-bas de combat.

Inquiétudes.

Le docteur R, ami du docteur D, est mis à contribution. Il lit les comptes-rendus du scanner pulmonaire et du scanner cérébral. Puis il se procure les disques.

Il commence par le cerveau : c'est autant une métastase de cancer pulmonaire que Raoult est honnête.

Il poursuit par le poumon : le nodule, situé dans un poumon emphysémateux de merdre, a effectivement des allures de nodule.

Au bout de trois semaines d'antibiothérapie... Le nodule a disparu.

Morale : que les médecins cessent de ne pas regarder les images de scanner et cessent de ne lire que les comptes-rendus de scanner. 


Compte-rendu de coloscopie.

Au décours (5 ans) d'une résection de cancer colorectal bas situé, la femme du docteur D2, passe une coloscopie de contrôle.

Tout va bien.

Le docteur D2 lit le compte-rendu de coloscopie et la lettre adressée au médecin traitant : la lettre indique des antécédents de résection d'un polype du colon gauche l'an passé.

C'est faux.

Cela n'a aucune importance.

Mais c'est un faux compte-rendu.

On s'en fout ? On s'en fout.

Morale : vérifiez quand même que le compte-rendu qui vous concerne ne comprend pas d'erreurs.


Phlébite

Monsieur M, 57 ans, se rend aux urgences un dimanche soir pour une jambe gauche gonflée.

Sur les conseils de son voisin il ne se rend pas à l'hôpital public où l'attente est de 10 heures mais dans une clinique privée avec service d'urgences où il n'attend que 4 heures. Cool.

Examens, prises de sang, bla-bla.

"C'est pas une phlébite, docteur ?

(c'est la femme de Monsieur M qui pose la question)

- Non, d'ailleurs le Doppler est normal."

Monsieur M est venu accompagné de sa femme et de son dossier (il a déjà été opéré dans cette clinique pour un canal carpien du poignet droit).

Sa femme regarde le dossier. Il existe effectivement un compte-rendu de Doppler qui date de 3 mois et qui concerne le membre supérieur droit.

Le patient a été traité pour sa phlébite après intervention de la femme du patient.

Morale : lisez les comptes-rendus, regarder la date, vérifiez la localisation.

Et rappelez-vous aussi : chaque fois qu'un médecin fait la morale à un patient, il fait de la mauvaise médecine et de la mauvaise morale.