La vaccination obligatoire des nourrissons a été instaurée le premier janvier 2018 : elle concernait 11 vaccins.
L'objectif avancé par les autorités gouvernementales de santé publique était d'augmenter la couverture vaccinale des nourrissons et de vaincre par la force l'hésitation vaccinale.
J'avais signé le 16 octobre 2017 une lettre ouverte contre cette obligation en arguant que l'éducation valait mieux que la coercition. C'est LA.
En avril 2024 une agence gouvernementale (Santé Publique France) publie les chiffres de couverture vaccinale.
ICI avec le texte complet à télécharger
Il est assez difficile de faire des comparaisons dans le temps car les données, de 2017 avant l'obligation vaccinale jusqu'à 2020 ont été obtenues ainsi :
Et ensuite, d'un seul coup d'un seul, les mesures ont été effectuées par sondage à partir de la base de données du SNDS : DCIR entre 2020 et 2022.
En général, quand on change le système de mesure c'est pour montrer que les résultats que l'on escomptait sont meilleurs avec le nouveau système qu'avec l'ancien. Eh bien, dans ce cas, c'est le contraire.
(On peut dire d'une part que les chiffres obtenus par les certificats en PMI étaient surévalués en raison d'une population captive et/ou plus volontaire) et ensuite que les sondages ne sont que des sondages).
Prenons l'exemple de la vaccination ROR. En 2020 : couverture vaccinale
- Par certificats (24 mois) :
- 1 dose : 95,1 %
- 2 doses : 92,8 %
- Par sondage SNDC-DCIR (21 mois) :
- 1 dose : 93,2 %
- 2 doses : 84,7 %
- Entre 2017 et 2020 :
- 1 dose : + 3,2 %
- 2 doses : + 6,5 %
- Entre 2020 et 2022 :
- 1 dose : + 0,5 %
- 2 doses : + 1 %
Donc, les comparaisons sont difficiles... Et ce, d'autant plus, que les vaccins heptavalents sont apparus.
Nous ne reviendrons pas sur les discussions concernant l'efficacité des vaccins sur différents critères qui dépendent de chaque vaccin, nous l'avons déjà fait largement.
Nous nous intéresserons simplement à l'efficacité de l'obligation vaccinale sur la couverture vaccinale.
En 2020 la couverture vaccinale pour DTPC-Hib était de 98,8 % (certificats) avec une augmentation de + 0,7 % depuis 2017. En 2022 (SNDS-DCIR) : 91,4 %, soit + 0,5 % depuis 2020
En 2020 la couverture vaccinale pour le pneumocoque (3 doses à 24 mois) était de 95,7 % (certificats) avec une augmentation de 4,1% entre 2017 et 2020. En 2022 (SNDS-DCIR) : 91,7 %, soit + 0,6 % depuis 2020.
Pour le Méningocoque C : la couverture vaccinale selon SNDS-DCIR a baissé de 0,6 % entre 2020 et 2022 : de 87,6 % à 87 %
L'obligation vaccinale a donc produit des effets marginaux puisque même les objectifs sur la rougeole (95 %) n'ont pas été atteints.
Quelques considérations sur la Santé publique :
- La Santé publique est par essence inégalitaire : les CSP + vivent plus longtemps et en meilleure santé que les CSP -
- Les politiques de Santé publique ne peuvent plus être menées globalement mais il faut aller vers les populations les plus défavorisées, i.e., les populations à risques de maladies ou à risques de ne pas être touchées pour des raisons multiples par les politiques nationales.
- L'analyse des raisons pour lesquelles les nourrissons ne sont pas vaccinés est intéressante du point de vue de ce qui doit être fait et si cela touche des populations particulières.
- La diminution du nombre de PMI pour raisons budgétaires par les Conseils Départementaux n'est sans doute pas la meilleure mesure pour aller vers.
- L'évaluation des politiques de Santé publique ne peut se faire sur des critères de substitution (le nombre de vaccinés) mais sur des critères épidémiologiques : morbidité et mortalité.
- Il n'est pas possible de proposer des vaccins sans informer sur les enjeux de façon objective.
- L'obligation vaccinale chez les nourrissons, on va le voir, n'a pas entraîné une adhésion massive pour les vaccins non obligatoires
- Les atermoiements covidiens, les mensonges répétés sur l'efficacité des vaccins, des masques, de la distanciation sociale (tiens, on n'en parle plus), de l'aération et la perte de toute éthique scientifique dans la présentation des résultats...
Mais qu'en est-il des vaccinations non obligatoires ?
Chez le nourrisson (2022).
Méningocoque B : la couverture vaccinale (3 doses) était de 35,1 % à 21 mois.
Rotavirus : 30,9 %
Chez les adolescents
A 15 ans et en 2023 44,7 % des filles ont reçu 2 doses contre 15,8 % chez les garçons.
La vaccination dans les collèges et en ville a été semble-t-il favorable avec une augmentation des taux de vaccination de 17 % chez les filles et de 15 % chez les garçons.
Adultes.
Mais on peut déjà retenir ceci :
Pour les chiffres en population générale :
- 25,4 % des personnes de moins de 65 ans à risque ont été vaccinées en 2023-2024 contre 34,3 % en 2021-2022 (- 8,9 %)
- 54 % des personnes de plus de 65 ans ont été vaccinées en 2023-2024 contre 56,8 % en 2021-2022 (- 8,9 %)
- 12 %
- 30,2 %
Conclusion :
Le boulot n'a pas été fait. La coercition n'a pas marché.
Pour les nourrissons les progrès sont maigres et l'objectif rougeole n'a pas été atteint.
Pour les adolescents, c'est en devenir.
Pour les adultes (grippe et covid) : c'est catastrophique.
Commentaires : la destruction des soins primaires dont la médecine libérale et et les PMI continue. Les mensonges sur les vaccins contre la grippe et contre le covid laissent des traces.
Que faire ?
Informer, informer, informer.
Informer sainement.