Chien-Chi Chang Magnum Photos |
Les semaines se suivent et se ressemblent.
Les critères de substitution restent des critères de substitution dans les essais cliniques, en oncologie comme ailleurs,
Bel article dans le JAMA (ICI) sur le fait que prendre comme critère dans les essais cliniques en oncologie, Progression Free Survival (PFS) ou en français (Survie Sans Aggravation/Progression), conduit à des biais importants.
Rappelons qu'en cancérologie les deux critères principaux devraient être la Survie Globale et/ou la Qualité de Vie.
Les auteurs rapportent qu'environ 50 % des molécules approuvées par la FDA et par l'EMA montraient une amélioration de la Survie Globale et/ou de la Qualité de Vie (mesurée avec une échelle validée)
Le sur diagnostic est un des problèmes majeurs de la médecine actuelle : mille repetita placent.
Une étude taïwanaise (ICI) sur le dépistage des cancers du poumon chez des femmes fumeuses et non fumeuses (rappelons que 15 % des cancers du poumon surviennent chez des non-fumeurs) montre un sur diagnostic massif.
Les études vaccin Covid vs placebo montrent un nombre considérable d'événements indésirables dans le groupe placebo !
Une analyse US (LA) menée partir de 12 articles sur plus de 20 000 patients dans chaque groupe (vaccin et placebo) montre qu'après la première dose et la deuxième dose de placebo 35,2 et 31,8 % des sujets rapportaient des événements indésirables systémiques.
Mais : il y en avait significativement plus dans le groupe vaccin.
Cette analyse devrait entraîner plusieurs conséquences : 1) l'accueil dans les centres de vaccination doit mieux prendre en compte cet effet nocebo de la vaccination ; 2) les sujets qui présentent des événements indésirables ne sont pas des demeurés ; 3) prévenir les sujets est important.
Hors sujet : le Pritzker Price 2022 attribué à un Burkinabé, Francis Kéré
Running gag chez Prescrire : chez les jeunes enfants de moins de deux ans en cas de douleur et fièvre il faut préférer le paracétamol à l'ibuprofène.
Voir LA pour les non abonnés et... les abonnés.
Certaines molécules qui ont obtenu une approbation accélérée en oncologie et qui n'ont pas prouvé plusieurs années après qu'elles satisfaisaient à des critères d'efficacité...
... sont toujours sur le marché, avec les mêmes indications et sans tenir compte des études négatives.
Etonnant, non ? Voir LA.
Omicron vs Delta
Une étude anglaise (LA) montre qu'Omicron réduisait de 50 % (risque relatif, je n'ai pas pu calculer la diminution du risque absolu) le risque d'hospitalisation et de 69 % le risque de décès, comparé à delta.
Les auteurs ont stratifié par âge mais ne parlent jamais du risque absolu...
Les conclusions sur la protection comparée par les infections antérieures et/ou les vaccins sont difficilement exportables en France car de nombreux sujets ont été vaccinés par le vaccin Astra Zeneca.
The 80% overall reduction in the intrinsic risk of death that we estimate for omicron infection compared with that of delta will make the goal of living with COVID-19 in the absence of socially and economically disruptive public health interventions substantially easier to achieve at the current time.
Les sujets les plus à risque de formes graves du Covid sont, étonnamment,
Selon une étude de la DREES (ICI) les sujets les plus à risque de formes graves du Covid sont :
- Les plus
jeunesâgés - Les
femmeshommes - Les plus
richespauvres - Les travailleurs
intellectuelsmanuels et de certaines professions. - Les habitants des logements les plus
grandspetits par rapport au nombre d'occupants - Les habitants des logements sociaux
- Les hommes nés en
Franceen Afrique. - Les hommes nés en
Franceen Asie
Le biais évident est le suivant : nous avons vu la semaine dernière (LA) que les non vaccinés appartenaient peu ou prou à ces mêmes catégories.
Mais ce peut être considéré comme une confirmation : le darwinisme social existait avant le Covid. S'il faut mettre le paquet sur la protection de la population tout entière (mesures barrières et vaccination ciblée) pour lutter contre le Covid, il faut mettre le paquet sur la réduction des inégalités. On verra cela dans un millénaire.
La quatrième dose contre Omicron ne semble pas très efficace en population générale : selon un article du NEJM
ICI Une étude israélienne non contrôlée (non randomisée)
Prescrire des IPP en cas de maux de gorge persistants ne sert à rien.
Voir ICI Un avis du NIHR.
Une étude contrôlée IPP vs placebo a inclus 346 patients présentant des maux de gorge (toux, gêne, sensation de corps étranger) explorés et sans étiologie claire depuis au moins 6 semaines. La durée de l'essai était de 16 semaines. Une évaluation des symptômes et de la qualité de vie été faite à 16 semaines et à un an. Les symptômes et la qualité de vie ont été améliorés dans les 2 groupes sans différences inter groupes, que les symptômes initiaux soient légers ou sévères à l'inclusion, que les patients soient fumeurs ou non, et cetera.
Un guide québécois des biais cognitifs.
Le truc est vraiment bien foutu pour s'initier, pour creuser ou pour lire.
Et je ne vous ai pas parlé de :
- L'EBM est condamnée : par les médecins qui n'y croient pas et par les industriels qui ont confisqué les essais cliniques à leur profit. ICI
- Dans le mésothéliome pleural malin, nivolumab seul ou associé à l'ipilimumab augmentent la survie globale de 4 mois ! On peut en discuter ? LA
- Grâce à Hervé Maisonneuve on apprend de Erik Turner (ICI) que sur 30 essais concernant les antidépresseurs les 15 publiés étaient favorables aux molécules et, parmi les 15 autres, négatifs, 6 n'ont pas été publiés et 2 autres étaient "trompeurs". Mais l'auteur constate une amélioration par rapport : ente 1987 et 2002, seuls 11 % des essais avaient été publiés.
La semaine prochaine : pas de bilan : vacances.
Plein soleil (1960) René Clément |
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