mercredi 31 juillet 2024

Histoire de santé publique sans consultation 21 : secret professionnel à la pharmacie.



Devant moi, je suis à distance réglementaire, un jeune homme dans les 20 ans.

La pharmacienne (très fort) : voici votre prozac, votre tercian et votre Xanax.

Le jeune homme s'est retourné, gêné, et j'ai fait semblant de ne pas avoir entendu.

C'est tout.

Le jeune homme sort de la pharmacie en rasant les rayons de la para-pharmacie.

dimanche 21 juillet 2024

La médecine magnétique sur X.



Content de ne plus faire partie du système, je me rends compte avec frayeur que la pratique de la médecine ne va pas dans le bon sens.

Heureusement pour moi que j'ai pu fréquenter twitter puis X.

J'ai découvert des médecins de qualité, lisant la littérature, n'obéissant pas aux ordres, conscients des troubles relations entre les prescriptions et l'argent de l'industrie pharmaceutique et de celle des matériels, des médecins réfléchissant sur leurs pratiques, leurs prises en charge, sur leurs erreurs et sur leurs succès, des médecins se comportant comme des professionnels, non pas seulement en exerçant leur profession avec sérieux et compétence mais en faisant preuve de professionnalisme, des médecins connaissant la médecine et pas seulement leur domaine d'expertise, des médecins ayant eux-aussi leurs propres réseaux locaux, régionaux, nationaux, internationaux, des médecins au courant de ce qui se passe en France mais aussi à l'étranger, ne faisant pas seulement de la recension d'articles mais aussi de la lecture critique, des médecins qui ne pensent pas a priori que la revue Prescrire a toujours tort ou a toujours raison.

En quarante-deux ans de pratique de la médecine générale, une médecine générale qui était, lors de mon installation, sans corpus, sans publications, sans orgueil, sans enseignement et qui est devenue plus savante, plus réfléchie, plus publiante, plus ouverte, moins soumise au mandarinat, j'ai connu des médecins que j'ai décrits au chapitre précédent, que je pouvais appeler quand je voulais, qui me fournissait rapidement des informations, des conduites à tenir, des adresses d'autres médecins susceptibles de résoudre les problèmes rencontrés quotidiennement en médecine générale.

Je vais vous parler également de non-médecins faits dans le même métal (et par ordre alphabétique) : des biologistes, des kinésithérapeutes, des patients et des patientes, des pharmaciens et des pharmaciennes,  des chercheurs, des méthodologistes, des IDE, et cetera...

Je ne vais vous parler que de médecins (et de médecines) qui sont présents sur les réseaux sociaux et sur X en particulier.

Ce qui va exclure un grand nombre de médecins et de non-médecins qui se méfient des réseaux sociaux, qui n'osent pas ou qui croient qu'il s'agit seulement du café du commerce, d'une poubelle, d'un endroit où l'ego passe avant le reste, où les anecdotes et les croyances font office de preuves.

Parmi ceux qui ne seront pas nommés dans cette académie illusoire et inventée de la médecine magnétique, il y aura des oublis involontaires, il faut m'en excuser, des oublis volontaires, ils se reconnaîtront, il y aura des personnes controversées, personne n'est parfait, des personnes qui ont pu dire parfois des khonneries et qui se sont reprises après, et cetera, des oublis de copains que j'aime lire et avec qui j'aime discuter d'autre chose que de médecine à la machine à café de X, des erreurs, on me rappellera qu'un jour untel a dit ça et que ce n'était pas approprié. 





Par ordre alphabétique pas toujours respecté en raison du pseudonymat et/ou de l'anonymat : 

@ami_89, pharmacien 

@BoussageonR, MG, épistémologue

@Sburtey, néphrologue

@adamcifu, interniste (US)

@dermatopoullos, dermatologue

@docarnica, MG, 

@doudou13314682, cardiopersifleur, cardiologue

@edouriez, pharmacien

@Dr_Agibus, MG

@Matt_Calafiore, Matthieu Calafiore, MG

@fluidloading, Damien Barraud, réanimateur

@DDupagne, MG

@Panarmorix, Le Druide, MG

@DrJohnFa, MG

@DrGomi, Le Flohic, MG

@PGtzsche1, méthodologiste

@grangeblanche, Jean-Marie Vailloud, cardiologue,

@VincentGranier, journaliste

@oncology_bg, Bishal Gyawali, oncologiste (Népal)

@StephaneKM, Stéphane Korsia-Meffre, rédacteur médical

@Doclamarre, Christophe Lamarre, MG

@LehmannDrC, MG

@Leya_MK, kinésithérapeute

@dominique Loubet, MG

@mgtmccartney, GP (Ecosse)

@drjohnm, John Mandrola, cardiologue (US)

@Martinez_J_, IDE, IPA, Julien Martinez

@Mimiryudo, Michael, MG, PhD

@nfkb, anesthésiste

@pash22, Ash Paul, MD (GB)

@VPrasadMDMPH, Vinay Prasad, médecin chercheur (US)

@NPOph, Nicolas Prince, ophtalmologiste

@NaudetFlorian, chercheur (méthodologie des essais cliniques)

@RichardTalbot9, MG, nomenclaturologue

@ThomasGille_MD, pneumologue, physiologiste alias @totomathon

@FZores, cardiologue

@MahmoudZureik,épidémiologiste


Il y a aussi des non-médecins et des médecins qui ne sont pas cités parce qu'on ne les appelle pas en cas d'urgence.


Pour toux ceux que j'ai oubliés (une consolation) :


via @DannyDrinsWine




Et pour les mécontents oubliés modérés à moyens :

Via @totomathon

Et pour les mécontents oubliés modérés à sévères ;




Ceux que j'ai lâchés en route (par inadvertance ou pas) :




Médecin tentant de lire tout seul la littérature mondiale


Mohamed Aziz, Rabat, via @yvan_theriault




mercredi 17 juillet 2024

Histoires de santé publique sans consultation 20 : rien ne va.

ICI


La médecine va à vau-l'eau.

(Je ne parle pas de la santé publique en général où c'est identique)

Je suis content d'avoir quitté l'exercice de la médecine générale fin juin 2023. Je suis si content de ne plus avoir à affronter en consultation des représentations collectives de la santé qui ne me correspondaient plus.

Content de ne plus avoir à refuser un examen complémentaire et de me faire traiter d'agent de la sécu, content, et cetera. Il y a mille choses que je pourrais dire...

J'ai pris un exemple con parce que c'était le premier qui me tombait sur le clavier mais j'en ai 999 autres.

Je reproduis ce gazouillis sur X émanant d'une pharmacienne (sauf erreur).


Cela fait seulement 100 ans que nous, MG, pharmaciens, infectiologues et autres, le dénonçons. Et ça continue.

Je parle avec un ancien correspondant hospitalier qui vient de prendre sa retraite. "Tu fais encore des consultes ? - Non, j'ai tout arrêté. Je travaille comme bénévole dans une boutique qui vend des fruits et légumes en circuit court. - Ah ?" (Je suis étonné car ce médecin hospitalier, PU-PH à l'Assistance Publique de Paris, est un excellent médecin spécialiste hématologue, onco-hématologue, dont j'ai pu apprécier le professionnalisme, les excellents échanges qu'il avait avec ses confrères de ville - pour ses confrères hospitaliers, j'ignore, je n'y étais pas), avec ses patientes et ses patients (j'ignore aussi mais quand on dit du bien de quelqu'un dans ses rapports humains, c'est plus facile à croire que lorsqu'on en dit du mal), et cetera. Je continue : "Et pourquoi ?" Il fait une pause, puis : "Je n'en pouvais plus de constater la maltraitance infligée aux personnes de l'hôpital, personnel et patients confondus. Je n'en pouvais plus de ne pouvoir rien faire. D'être démuni. Et d'en souffrir. - Rien n'était améliorable ? - Rien. - Manque de personnel ? - Oui, bien entendu. Mais surtout maltraitance institutionnelle derrière laquelle les gens se cachent : C'est pas moi, c'est l'autre... Je suis donc soulagé. - Sans regrets ? - Sans regrets mais avec remords."

Mais.

Mais tout continue comme avant. J'ai beau, et notre confrère hospitalier idem, me boucher les oreilles et me cacher les yeux, j'entends les gens parler. Autour de moi. Dans ma famille, avec mes amis, mes connaissances, mes voisins de palier, les discussions dans les queues de supermarchés.

Maltraitance institutionnelle de la société dans le domaine de la santé publique.

Parlez à vos voisins de paliers, d'immeubles, de marchés, de supermarchés. Les prises en charge sont curieuses, parfois contre-intuitives, manquant de bon-sens, rarement adaptées, laissant le patient seul face à lui-même, ballotté entre la confiance en la médecine et le désarroi d'avoir été aussi mal informé.

Les patients ont leur part. Ce sera pour une autre fois.



Pendant ce temps-là : les violences domestiques augmentent de 26 % quand l'Angleterre joue, 38 % si elle perd et 11 % le jour d'après, victoire ou défaite. La sécurité des femmes est à la merci d'hommes qui ne peuvent se contrôler en cas de match de football. Cependant les femmes sont étiquetées émotionnelles et folles.


jeudi 4 juillet 2024

Histoires de santé publique sans consultation 19 : trois cas en 5 minutes.

(Crédit : Quora)


J'ai déjeuné vendredi midi avec 2 confrères dans un fameux restaurant (pas cher) de Versailles, en terrasse. 

Nous avons discouru doctement sous un beau soleil frais sur la médecine qui n'était plus ce qu'elle était.

Les vieux khons, c'est comme ça... Ça cause, ça cause et ça propose rien...

C'était mieux avant.

Image pulmonaire alakhon

Le docteur D1, 70 ans, 50 paquets/années, fait une bronchite bizarroïde (de médecin ?). 

Radiographie pulmonaire : image suspecte.

Scanner pulmonaire : image suspecte.

Scanner cérébral : image suspecte.

Branle-bas de combat.

Inquiétudes.

Le docteur R, ami du docteur D, est mis à contribution. Il lit les comptes-rendus du scanner pulmonaire et du scanner cérébral. Puis il se procure les disques.

Il commence par le cerveau : c'est autant une métastase de cancer pulmonaire que Raoult est honnête.

Il poursuit par le poumon : le nodule, situé dans un poumon emphysémateux de merdre, a effectivement des allures de nodule.

Au bout de trois semaines d'antibiothérapie... Le nodule a disparu.

Morale : que les médecins cessent de ne pas regarder les images de scanner et cessent de ne lire que les comptes-rendus de scanner. 


Compte-rendu de coloscopie.

Au décours (5 ans) d'une résection de cancer colorectal bas situé, la femme du docteur D2, passe une coloscopie de contrôle.

Tout va bien.

Le docteur D2 lit le compte-rendu de coloscopie et la lettre adressée au médecin traitant : la lettre indique des antécédents de résection d'un polype du colon gauche l'an passé.

C'est faux.

Cela n'a aucune importance.

Mais c'est un faux compte-rendu.

On s'en fout ? On s'en fout.

Morale : vérifiez quand même que le compte-rendu qui vous concerne ne comprend pas d'erreurs.


Phlébite

Monsieur M, 57 ans, se rend aux urgences un dimanche soir pour une jambe gauche gonflée.

Sur les conseils de son voisin il ne se rend pas à l'hôpital public où l'attente est de 10 heures mais dans une clinique privée avec service d'urgences où il n'attend que 4 heures. Cool.

Examens, prises de sang, bla-bla.

"C'est pas une phlébite, docteur ?

(c'est la femme de Monsieur M qui pose la question)

- Non, d'ailleurs le Doppler est normal."

Monsieur M est venu accompagné de sa femme et de son dossier (il a déjà été opéré dans cette clinique pour un canal carpien du poignet droit).

Sa femme regarde le dossier. Il existe effectivement un compte-rendu de Doppler qui date de 3 mois et qui concerne le membre supérieur droit.

Le patient a été traité pour sa phlébite après intervention de la femme du patient.

Morale : lisez les comptes-rendus, regarder la date, vérifiez la localisation.

Et rappelez-vous aussi : chaque fois qu'un médecin fait la morale à un patient, il fait de la mauvaise médecine et de la mauvaise morale.





dimanche 23 juin 2024

Nouveau bilan médical et de santé publique jusqu'au 23/06/2024 : metformine : non !, masques, mesures étatiques contre le Covid, statines à vie, ozempic dès 12 ans, surprescription, coqueluche




"La médecine a fait tellement de progrès que plus personne n'est en bonne santé." Aldous Huxley.

Prescrire de la metformine à un patient porteur d'un diabète de type 2 ne sert à rien.



Les masques.





Nous sommes dans la cinquième année du covid.

Cette étude du Lancet (ICI) est parue en mai 2024. On finance encore des essais non cliniques sur l'efficacité des masques. Ce qui montre : soit l'incompétence des chercheurs, soit la faillite des chercheurs, soit l'inintérêt des fabricants de masque pour les essais cliniques, soit l'inintérêt des industriels des vaccins pour les masques, soit la faillite des cliniciens, des épidémiologistes, des virologues et autres infectiologues pour effectuer de la recherche dans leur domaine.






Les covidistes sont enthousiastes pour cette étude. Les covidistes, dont ceux qui parlent du principe de précaution à propos du port du masque alors qu'il s'agit du principe de prévention puisque tout le monde sait, dont eux, que les virus responsables du covid sont aéroportés, sont enthousiastes pour cette publication qui ne prouve rien (et ils ajoutent, en bons perroquets scientistes, "absence de preuves n'est pas preuve de l'absence"). Ils ajoutent, pour faire bonne figure, que des études contrôlées, comparatives, sur les masques sont trop difficiles à mener et "qu'il n'est pas nécessaire de les mener puisque tout le monde sait que les masques marchent" et, tels des bons flics de la pensée : "Circulez, y a rien à voir".

Une méta-analyse (LA) vient compléter l'empathie des covidistes pour eux-mêmes.

Cette gigantesque analyse de la littérature montre de façon certaine que rien n'est certain mais qu'un faisceau d'arguments indique que les masques, certains masques, marchent. Bien entendu il existe tellement de facteurs confondants et de biais possibles que c'est "à vot' bon coeur, m'sieurs dames..." J'ai déjà analysé cela dans une série de 2 billets (c'est LA) intitulés "Misère de l'épidémiologie, épidémiologie de la misère."

La lecture des suggestions des auteurs de l'article pour de futures recherches est terrifiante car elle confirme la fameuse phrase attribuée à Socrate "Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien."

Car les auteurs et autrices de l'article ne sont pas dupes : leur revue de littérature est interminable parce qu'elle ne réussit pas être convaincante d'un point de vue scientifique. Il s'agit d'un faisceau de présomptions.

La critique de cette analyse est cataloguée immédiatement par les covidistes comme la preuve éclatante que l'auteur de ce blog est : 

  • eugéniste : on rappelle la définition de l'eugénisme selon le Conseil d'Etat : 


  • antiscientifique
  • qu'il pense que la politique zéro Covid est une utopie
  • qu'il est signataire de la déclaration de Barrington.
  • et j'en passe.
Pourquoi faut-il faire des essais contrôlés avec les masques ? Parce qu'il suffit de regarder comment les masques sont mis, comment les masques sont portés, comment les masques sont ajustés, comment les masques sont manipulés pour comprendre que les études in vitro ou ex vivo comme l'étude du Lancet ne valent rien si elles ne sont pas menées dans un contexte comparatif et clinique en population réelle.

Et pour les covidistes qui me traitent d'eugéniste, je dis ceci : un médecin qui reçoit des patients en consultation se doit d'être masqué. Un patient fébrile, toussant et possiblement covidé doit porter un masque dans les lieux publics. Ça vous va ?


Virus par Wangechi Mutu
New Orleans Museum of Art
Photo Docdu16




Comment fixer des normes impossibles à respecter et culpabiliser les citoyens



Les mesures étatiques contre le Covid.


Un article récent tentant d'évaluer les mesures gouvernementales contre le covid montre que leurs effets épidémiologiques sont peu convaincants (LA) : 
Mais qui sont les covidistes ?

In summary, we find no patterns in the overall set of models that suggests a clear relationship between COVID-19 government responses and outcomes. Strong claims about government responses’ impacts on COVID-19 may lack empirical support.

New-York Juin 2024
Photo Docdu16


Mauvaise médecine.

1) Les statines à vie

Une étude comparative cas-témoins sur dossiers électroniques (ICI) montre que l'initiation d'un traitement par statine chez des patients âgés de 75 à 84 ans indemnes de toute pathologie cardiovasculaire  entraîne une réduction des effets cardiovasculaires majeurs.

Il y a tellement de biais dans cet essai... 

2) ozempic dès 12 ans dans l'obésité : suivez l'argent.

La société états-unienne de pédiatrie (American Academy of Pediatrics) recommande le semaglutide dès 12 ans ! C'est ICI.

J'oubliais... La HAS aussi : c'est LA.






Et, compte-tenu des habitudes alimentaires états-uniennes, notamment dans les populations pauvres (mais pas seulement) et du fait que la baisse de poids s'interrompt à l'interruption du traitement), l'alliance McDO NovoNordisk est suivie avec attention par les fonds de pension.

RadioCanada en parle : LA.




3) Une tribune alakhon contre la surprescription médicamenteuse





On nous cause de surprescription médicamenteuse. Mais :

  • Pas un mot de la surprescription d'examens complémentaires
  • Pas un mot des recommandations médicamenteuses payées par l'industrie
  • Pas un mot sur la corruption pharmaceutique
  • Pas un mot sur le surdiagnostic
  • Et j'en passe.
  • Des universitaires hors-sol

Statue de Jeanne d'Arc à New-Orleans (LA)
Photo Docdu16


La coqueluche : croyez les MG, pas la HAS

Lisez les "recommandations" (LA) du Collège National des Généralistes Enseignants.

Lisez cette fiche pratique pour la prescription d'examens complémentaires en soins primaires ou, dans ce cas, quand demander une PCR : ICI

Faut-il que je vous raconte tous les mensonges que les vaccinolâtres, les copains des covidistes, nous ont racontés depuis 1959 et l'apparition du premier vaccin contre la coqueluche ? Une bon article qui fait le point sur l'efficacité des vaccins anti coqueluche, colonisation, portage sain, et cetera : LA.

Et, pour les khonnards qui vont dire que je suis antivax (recommandations de Santé Publique France du 7 juin 2024 : LA) :


 

samedi 15 juin 2024

Histoire de santé publique sans consultation. Episode 18. Douleurs thoraciques.



Monsieur A, 75 ans, se plaint de fortes douleurs précordiales. En dehors de tout effort. Aucun facteur de risque vasculaire connu.

Son médecin traitant consulté par téléphone lui conseille d'aller aux urgences.

Il va aux urgences. Dans une clinique privée à tendance cardiologique.

ECG normal, cycle de la troponine normale (hu hu hu).

"Vous pouvez rentrer chez vous. 

"Une épreuve d'effort avec scintigraphie est programmée dans dans trois jours."

Elle est normale.

Un score calcique est programmé. "Pour voir"

Il est (presque) normal.

Bientôt une coronarographie.

Pourquoi pas des stents ? 

Mauvaise médecine.

(diagnostic définitif mais avant la coronarographie et la pose de stents : crise d'angoisse).


lundi 27 mai 2024

Bilan médical du 13 au 26 mai 2024 : la médecine générale (stress, disponibilité, supervision, aires défavorisées, face cachée, Foucault) ! Certificats absurdes, faut-il encore faire des streptatests ?

L'effiScience des mutuelles qui remboursent les séances d'ostéopathie ! 

 

Nous allons nous concentrer cette semaine sur les soins primaires et en particulier la médecine générale.

Cela fera plaisir à certains qui trouvaient que ce blog "dérivait" ailleurs.

Un site indispensable pour les MG

Je rappelle l'excellent site Certificats Absurdes (LA) que vous pouvez consulter chaque fois qu'un tiers, une association, une crèche, un membre de l'Education Nationale, un assureur, une banque vous demandent ce type de document.

Cel vous dira comment gérer ces demandes.




Une enquête internationale (dix pays) analyse l'état de stress et de surmenage des MG

Cette enquête (LA) présente des limitations liées au recueil des données, aux différences des systèmes de santé, au nombre de patients vus par jour avec aide ou non d'une IDE ou d'une assistante, aux rôles des MG dans chacun des pays : Allemagne, Australie, Canada, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Suède, Suisse. 



Eh bien, ne soyez pas déçus, les MG français, issus du peuple le plus râleur du monde (il manque cependant des études comparatives contrôlées robustes...), ne sont pas toujours premiers.

L'article analyse surtout ce que qui se passe en Grande-Bretagne où la satisfaction d'être un MG est de 24 % (comme en France), la plus basse des 8 autres pays.

Seuls 14 % des MG britanniques pensent que la délivrance des soins s'est améliorée en post covid, ce qui est un peu mieux qu'en France et moins bien qu'en Nouvelle-Zélande.

La durée de consultation : 


Vous pouvez aller pêcher de nombreuses informations qui montrent que l'état de stress des MG est commun dans tous les pays. Et les Français semblent "cool".





La disponibilité des MG en France selon leur mode d'exercice.



Le lien vers l'étude est LA.

L'enquête a été menée entre octobre 2018 et avril 2019

Mode d'exercice des MG : 

  • 38 % des MG exerçaient seuls.
  • 32 % en groupes monodisciplinaires (avec d'autres MG)
  • 30 % en groupes avec des paramédicaux (avec ou sans médecins)
    • 12 % en maisons de santé pluridisciplinaires (MSP)
    • 18 % en groupes pluriprofessionnels non MSP

En 2019 plus de la moitié des MG (54 %) refusent de devenir les médecins traitants de nouveaux patients 

Mais les pourcentages ne sont pas les mêmes en fonction des 4 groupes précités : 

Les différences ne sont quand même pas énormes !
Elles le sont d'autant moins qu'en 2022 ils sont devenus deux médecins sur trois !

Fabrice Lenglart, le directeur de la DREES, rajoute ce commentaire sur X (@Fabrice Lenglart) :



Un MG doit-il être un médecin ou un superviseur ?

Joanne Reeve est une MG professeure de soins primaires à Hull York Medical school et elle n'est pas d'accord avec la nouvelle définition du rôle du MG telle qu'elle a été définie par le Royal College of général Practitioners (RCGP)... "un médecin qui est conseiller en médecine générale". 

Elle n'est pas la seule : Helen Salisbury, dans le BMJ (LA), confirme que le rôle du MG est aussi d'encadrer et d'apprendre aux étudiants à devenir MG mais conteste le fait que le MG se doive de superviser des professionnels de santé non médecins. Pour elle, se serait abandonner le rôle traditionnel du MG qui est de gérer une liste de patients (nous parlerions de médecin traitant en France) et d'offrir des soins médicaux en tant qu'expert et leur continuité aux patients et aux familles. 

Salisbury ajoute que les patients ont besoin d'un meilleur accès aux soins primaires et que pour cela il faut recruter et entraîner des MG pour faire de la médecine générale et pas pour leur donner d'autres rôles qui fragmentent et anonymement leur expertise du soin.

Reeve souligne que cela demande des financements mais des financement qui vont vers la pratique des soins primaires en redéfinissant ce qui doit et ce qui ne doit pas être fait par les MG.

Amen.  



Dieppe : AirBnb
via @massinfabien
MG : @doctolib

Les MG britanniques des zones défavorisées en ont assez de vider l'océan avec une petite cuillère.

Un article dans The Guardian (ICI) rapporte que le RCGP (cf. supra), dans une lettre ouverte demande une refonte des allocations des ressources pour les MG arguant que ce sont dans les zones les plus déshéritées que les sommes les plus faibles sont données par patient.

Les habitués du blog connaissent la Loi Inverse des Soins (Inverse Care Law).

Pour 10 % d'augmentation dans les zones défavorisées, les paiements augmentent de 0,06 %

Bien plus, dans ces zones, les MG ont des listes de patients supérieures de 300 patients à celles des zones plus riches.




La face cachée de la médecine générale.

C'est un thème rebattu mais l'article est tout à fait pertinent.

L'article fait le point (dans le système britannique ou les conditions d'exercice, bla-bla...) : c'est ICI

On résume : 

  • Le travail des MG en dehors du face-à-face médecin patient est souvent invisible et caché
  • Le travail caché est souvent associé à la complexité et à l'incertitude
  • Le travail derrière la scène est du soin comme le travail en direct avec le patient est du soin
  • Les médecins sont confrontés à des tensions entre terminer leur travail et gérer leur journée de travail
  • Il est nécessaire d'étudier et de formaliser ce travail caché pour améliorer la relation médecin patient


La France, toujours au top. Cette fois pour les sans abris.


Taux de sans abri pour 10 000 personnes (2023)
Sources : Financial Time et OCDE


Le ROSP, Foucault et la gestion du soin.

J'ai lu l'article qui est (presque) exhaustif mais que je critiquerai plus tard en raison de ses a priori et de sa négation du rôle néfaste du marché. C'est LA.



Médecine générale : faut-il faire un streptatest en cas d'angine ?

Accrochez-vous aux branches ! 

Le Conseil scientifique du CNGE, Collège Général des Généralistes Enseignants, lance un pavé dans la mare, c'est LA.

Je vous en avais déjà parlé le 11 décembre 2022 (ICI, point 2 du billet de blog) : nos amis britanniques en avaient conclu ceci : un MG sur 350 verra une infection invasive à streptocoque A par an.

Les conclusions du CNGE : 

En conclusion, devant un patient souffrant d’une angine, si la douleur est tolérable, sans risque de forme grave et que l’entourage du patient n’est pas à risque de forme grave en cas de contamination, il est raisonnable de ne traiter que par antalgiques, sans faire de TDR ni prescrire d’antibiotiques. Dans tous les autres cas, un TDR est légitime avec prescription d’antibiotique s’il est positif. L’évaluation clinique globale de la situation du patient est donc nécessaire pour poser l’indication du TDR et d’un éventuel traitement antibiotique qui ne doit pas dépendre que du résultat du test.

Je vous conseille de lire le commentaire du Dr Agibus en son excellent blog (LA, le point 3)

Je me permets de reproduire sans sa permission l'algorithme qu'il a créé.


(Je rappelle encore une fois qu'en cliquant sur l'image on l'agrandit et on la rend plus lisible).


La série de la quinzaine sur Arte.TV


Série québécoise avec un accent à couper au couteau, une langue magnifique, un scénario malin. Je n'ai vu que la saison 1 (8 épisodes). C'est bon.