Je n'étais pas un spécialiste de la contraception comme je n'étais pas un spécialiste de la grippe ou du dépistage du cancer de la prostate ou du dépistage du cancer du sein et je ne le suis toujours pas, j'écris des posts avec prudence, je tente de vérifier mes sources, j'essaie de regarder la littérature et, autant que faire se peut, de la lire et, à chaque fois qu'un nouveau sujet s'offre à moi, je me rends compte que le plus souvent "on" nous raconte des histoires.
La mode est au complotisme et à la révélation des vérités que l'on nous cacherait sciemment mais, je le jure, je ne suis pas complotiste pour un sou. Je constate qu'il est de plus en plus nécessaire de se méfier des évidences, des avis d'experts, des recommandations professionnelles et autres "Je pense que..." de sinistre mémoire.
Je vous renvoie à mon post précédent pour les informations sur les risques de la pilule : ICI. En sachant que mon paragraphe sur le DIU est probablement incorrect...
Je voudrais vous signaler, mais des commentaires de ce blog l'ont déjà évoqué, un article emblématique des croyances concernant la pilule. Il est paru dans Libération : ICI. Lisez le ou relisez le. Il n'est pas inintéressant de voir que les 4 signataires sont, dans l'ordre, épidémiologiste, sociologue - démographe, médecin épidémiologiste et gynécologue.
- L'article commence par dramatiser en feignant de croire que la pilule est le seul moyen contraceptif "moderne" : "Au Royaume-Uni, en 1995, la médiatisation d’un rapport sur les risques des pilules de troisième génération s’était ainsi accompagnée d’une baisse du recours à la pilule et d’une augmentation des grossesses non prévues et des IVG." Ainsi, des grands experts issus de la Faculté et / ou de l'Inserm sont contre la divulgation des risques éventuels de la pilule.
- Puis l'article entonne les trompettes de la renommée : " ...la pilule contraceptive est une des plus grandes avancées médicales et sociales du XXe siècle. " Oubliant sans doute dans cette affaire les deux points les plus fondamentaux du vingtième siècle : La diminution de la mortalité infantile et la découverte des antibiotiques.
- Et l'article nous dit que la pilule, c'est bon pour la santé : " Elle a aussi des effets bénéfiques sur la santé en diminuant globalement la mortalité et la morbidité (kystes ovariens, douleurs liées aux règles, acné) ainsi que la fréquence de certains cancers (ovaire, endomètre)" Nous y reviendrons plus loin.
- L'article continue avec une comparaison ignominieuse sur le risque thrombo-embolique de la grossesse qui serait plus grand qu'en utilisant une pilule contraceptive : "Ce risque reste toutefois inférieur à celui qu’encourt une femme enceinte, et plus encore au risque enregistré juste après l’accouchement." Nous avons déjà répondu LA, le point 11, à cet argument et nous y répondons un peu plus bas dans ce post (cf. infra).
- Puis, gros bla bla sur le rôle néfaste de l'industrie pharmaceutique (nous lisons, pour ceux qui l'ont oublié, un journal de gauche), sur la légitimité des interrogations sur les P3G et P4G, sur les preuves qui manquent, un petit chapitre social sur le fait que dérembourser les pilules P3G ou P4G serait catastrophique et entraînerait des inégalités sociales (on est de gauche, quoi), une touche de formation des médecins indépendante... Cette partie que je critique, je pourrais assez la partager s'il n'y avait eu les mensonges du début....
- La conclusion est à l'image du début de l'article : idéologique et sentimentale. Voir là : "la pilule, moyen de contraception qui a incontestablement sauvé des vies et permis aux femmes d’améliorer très sensiblement leur vie sociale, professionnelle, affective et sexuelle."
On peut considérer que cet article est une sorte d'argumentaire, de feuille de route, de vade-mecum pour les différents experts qui s'exprimeront dans les médias.
Et maintenant, envisageons les différents arguments qui nous ont été serinés par les "experts".
Je prends quelques exemples (et je ne cite pas de noms).
Les Françaises n'utilisent pas assez le stérilet et c'est dû à l'influence de Big Pharma et à l'esprit non anglo-saxon.
Comme on le voit, la GB est au dessous de nous, et les USA itou, sont-ce des pays anglo-saxons ?
Maintenant, voici une vision plus mondiale de l'utilisation du stérilet avec des références de 2011 (ICI)
L'interprétation peut être faite de plusieurs manières : le stérilet, c'est moins cher, mais aussi en raison des politiques anti natalistes, notamment chinoises, la politique de l'enfant unique (mais ce n'est pas ici que nous en discuterons) est quand même une mesure "totalitaire" conduisant à des infanticides féminins de masse, politiques anti natalistes qui englobent la notion de contraception involontaire si chère au professeur Israël Nisan... Mais il faut aussi replacer l'utilisation des stérilets par rapport à la contraception définitive (stérilisation) et au fait que dans certaines régions du monde la fameuse transition démographique ne s'est pas encore enclenchée.
On le voit, la stérilisation, méthode "définitive" est peu utilisée en Afrique où la transition démographique ne s'est globalement pas faite (et où les données culturelles sont fortes, la fertilité masculine et féminine étant très forte) et très utilisée en Asie (vraisemblablement en Chine et en Inde pour des raisons politiques).
La pilule évite les phénomènes thrombo-emboliques de la grossesse.
Quand l'ANSM dékhonne : "Mais contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, ce n'est pas la pilule, mais bien la grossesse qui entraîne le plus grand risque de thrombose veineuse, soit 6 cas pour 100.000 femmes contre 4 cas pour 100.000 pour les femmes utilisant des contraceptifs de 3e ou 4e génération, et 2 cas pour 100.000 pour les contraceptifs de 2è génération, comme le rappelle l'ANSM." Voir ICI
(Il est possible de cliquer sur le graphique pour le rendre plus lisible)
Comme on le voit, si on compare les effets indésirables sur un an dus aux différents progestatifs combinés, la grossesse entraîne, en théorie, moins de phénomènes Thrombo-emboliques veineux que certains progestatifs comme ceux contenus dans les pilules Yaz, Jasmine, Jasminelle (drospirenone) ou Diane 35 et génériques (cyproterone). Quant au desogestrel tant vanté, il est juste un peu en dessous.
Les femmes qui prennent la pilule ont une meilleure espérance de vie que celles qui ne la prennent pas.
C'est gentil tout plein. Les arguments sont les suivants (comme développés dans l'article de Libération) : diminution des cancers de l'ovaire et de l'endomètre. on ne dit pas qu'il s'agit de cancers rares. Mais, surtout, ces arguments pourraient éventuellement tenir si les contre-indications de la pilule étaient respectées : thrombophilie (que l'on ne recherche pas pour des problèmes de coûts) et qui touche 2 à 5 % de la population féminine et, surtout, tabagisme qui, comme on l'a vu dans un post précédent (ICI, point 5) multiplie par 9 le risque thrombo-embolique veineux par rapport à une femme qui ne fume pas et qui ne prend pas la pilule... Il semble que 35 % des femmes qui utilisent une pilule combinée fument et en sachant que le risque est cumulatif avec l'âge et le nombre de paquets-années. Nous avons par ailleurs appris (nous ne nous en doutions pas...) la sous déclaration des effets indésirables graves liés à la pilule, ce qui permet d'augmenter... l'espérance de vie des experts (ICI).
Je m'arrête là.
A trop vouloir prouver.
(J'en profite pour vous recommander la lecture tonique du dernier livre de Marc Girard "La brutalisation du corps féminin dans la médecine moderne." A commander ICI.
Les Françaises n'utilisent pas assez le stérilet et c'est dû à l'influence de Big Pharma et à l'esprit non anglo-saxon.
Comme on le voit, la GB est au dessous de nous, et les USA itou, sont-ce des pays anglo-saxons ?
Maintenant, voici une vision plus mondiale de l'utilisation du stérilet avec des références de 2011 (ICI)
L'interprétation peut être faite de plusieurs manières : le stérilet, c'est moins cher, mais aussi en raison des politiques anti natalistes, notamment chinoises, la politique de l'enfant unique (mais ce n'est pas ici que nous en discuterons) est quand même une mesure "totalitaire" conduisant à des infanticides féminins de masse, politiques anti natalistes qui englobent la notion de contraception involontaire si chère au professeur Israël Nisan... Mais il faut aussi replacer l'utilisation des stérilets par rapport à la contraception définitive (stérilisation) et au fait que dans certaines régions du monde la fameuse transition démographique ne s'est pas encore enclenchée.
On le voit, la stérilisation, méthode "définitive" est peu utilisée en Afrique où la transition démographique ne s'est globalement pas faite (et où les données culturelles sont fortes, la fertilité masculine et féminine étant très forte) et très utilisée en Asie (vraisemblablement en Chine et en Inde pour des raisons politiques).
La pilule évite les phénomènes thrombo-emboliques de la grossesse.
Quand l'ANSM dékhonne : "Mais contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, ce n'est pas la pilule, mais bien la grossesse qui entraîne le plus grand risque de thrombose veineuse, soit 6 cas pour 100.000 femmes contre 4 cas pour 100.000 pour les femmes utilisant des contraceptifs de 3e ou 4e génération, et 2 cas pour 100.000 pour les contraceptifs de 2è génération, comme le rappelle l'ANSM." Voir ICI
(Il est possible de cliquer sur le graphique pour le rendre plus lisible)
Comme on le voit, si on compare les effets indésirables sur un an dus aux différents progestatifs combinés, la grossesse entraîne, en théorie, moins de phénomènes Thrombo-emboliques veineux que certains progestatifs comme ceux contenus dans les pilules Yaz, Jasmine, Jasminelle (drospirenone) ou Diane 35 et génériques (cyproterone). Quant au desogestrel tant vanté, il est juste un peu en dessous.
Les femmes qui prennent la pilule ont une meilleure espérance de vie que celles qui ne la prennent pas.
C'est gentil tout plein. Les arguments sont les suivants (comme développés dans l'article de Libération) : diminution des cancers de l'ovaire et de l'endomètre. on ne dit pas qu'il s'agit de cancers rares. Mais, surtout, ces arguments pourraient éventuellement tenir si les contre-indications de la pilule étaient respectées : thrombophilie (que l'on ne recherche pas pour des problèmes de coûts) et qui touche 2 à 5 % de la population féminine et, surtout, tabagisme qui, comme on l'a vu dans un post précédent (ICI, point 5) multiplie par 9 le risque thrombo-embolique veineux par rapport à une femme qui ne fume pas et qui ne prend pas la pilule... Il semble que 35 % des femmes qui utilisent une pilule combinée fument et en sachant que le risque est cumulatif avec l'âge et le nombre de paquets-années. Nous avons par ailleurs appris (nous ne nous en doutions pas...) la sous déclaration des effets indésirables graves liés à la pilule, ce qui permet d'augmenter... l'espérance de vie des experts (ICI).
Je m'arrête là.
A trop vouloir prouver.
(J'en profite pour vous recommander la lecture tonique du dernier livre de Marc Girard "La brutalisation du corps féminin dans la médecine moderne." A commander ICI.