dimanche 14 janvier 2024

Bilan médical du lundi 8 janvier au dimanche 14 janvier 2024 : prévention morale quaternaire, l'hospitalo-centrisme, maladie infantile de la Santé publique, allergie à l'iode, Harmonie, loi inverse des soins, DSM-5 corrompu, le petit p, entorse latérale de cheville.

On est désolés. Si on avait su que tu deviendrais une écrivaine, nous aurions été de meilleurs parents. 
Le titre du livre : "Ma vie misérable."


14/2024. Prévention morale quaternaire.

1. 

Un patient me demandait un jour comment faisaient les médecins pour que leur sens moral (au sens des relations interpersonnelles qu'ils entretiennent avec leurs patients) ne se heurte pas pas à leur éthique personnelle (au sens des valeurs générales qu'ils entretiennent avec eux-mêmes et qu'ils clament à toutes et à tous).

La distinction est spécieuse et discutable et personne n'est d'accord sur les définitions comparées de l'éthique er de la morale.

Je lui dis ceci : Imaginons que toutes les consultations soient filmées. Imaginons chaque instant que les enregistrements ne soient pas destinés à un tribunal mais possiblement visionnés par la femme, le mari, les enfants, les parents, les grands-parents, le copain, la copine, et cetera... du soignant ou de la soignante. Les soignant.es se comporteraient-ils différemment ?"

Le malade : Je comprends ce que vous voulez dire mais d'abord ce n'est pas possible, ensuite, nos proches ne sont pas les meilleurs juges de ce que nous faisons ou pas."

Moi : Disons que nos comportements pourraient nous faire honte par rapport à l'image que nous voulons donner de nous-mêmes à nos proches...

Le malade : Vous oubliez aussi la pression des patients...

2. 
Imaginons donc, et je lis partout que X est devenu un cloaque, nazi, raciste, et cetera, que, comme moi et comme d'autres, vous ne reteniez de X que les bonnes vibrations.

Eh bien, quand vous êtes sur le point de prescrire une IRM pour un genou qui n'en a pas besoin, pensez à vos amis de X qui pourraient vous regarder et qui ne cessent de vous dire, amicalement et depuis longtemps, que ce genou n'a pas besoin d'IRM...

Eh bien, quand vous êtes sur le point de prescrire des antibiotiques à un patient qui présente une toux trainante non fébrile qui ressemble comme deux gouttes d'eau à une pathologie virale, pensez à vos amis de X qui pourraient vous regarder et ne cessent de vous dire, amicalement et depuis longtemps, que cette virose chez ce patient jeune en bonne santé n'a besoin ni d'antibiotiques, ni de sirop.

Eh bien, quand vous êtes sur le point de prescrire un antidépresseur et/ou une benzodiazépine à un patient qui n'en a pas besoin, pensez à vos amis de X qui pourraient vous regarder et qui ne cessent de vous dire, amicalement et depuis longtemps, que ce malade n'a besoin ni d'antidépresseur, ni de benzodiazépine...

Eh bien, quand vous êtes sur le point d'écrire un courrier pour un cardiologue dont vous connaissez la tendance à prescrire des examens complémentaires inutiles, coûteux et générateurs d'autres examens complémentaires coûteux, dont la valeur prédictive positive est médiocre, et qui sont générateurs eux-mêmes, on ne sait jamais, de traitements à vie  pensez à vos amis de X qui pourraient vous regarder et qui ne cessent de vous dire, amicalement et depuis longtemps, soit que l'avis cardiologique n'est pas nécessaire, soit qu'il vaudrait mieux l'écrire pour un autre cardiologue.

3.
La prévention morale quaternaire est entretenue par les dialogues, parfois tendus, avec des collègues, professionnels de santé ou autres, assistantes sociales, que l'on a eux sur Twitter puis sur X.

Et je parle pas non plus de la façon dont nous parlons à nos patients, la façon dont nous nous comportons, les mots que nous utilisons et que nous n'utilisons pas, les gestes, les attitudes, les sourires, les grimaces qui en surprendraient plus d'un ou d'une qui nous connaissent dans notre vie privée, amoureuse, amicale ou de voisinage.

Vous allez en faire ce que vous voulez mais la caméra hypothétique placée derrière chacun d'entre nous dans notre cabinet de consultation devrait nous conduire à dresser une liste de personnes que nous connaissons et que nous ne connaissons pas IRL, une liste de personnes qui pourraient visionner les enregistrements et nous reprocher de ne pas avoir fait coïncider notre morale et notre éthique.

Nous avons, chacun d'entre nous, notre garde rapprochée. Des correspondants qui nous conviennent sur les différents plans que sont la recherche d'un diagnostic, les respect des recommandations, la prise en compte du point de vue des patients, la compétence technique, la politesse et/ou la gentillesse, bla-bla-bla.

Eh bien, grâce à X, j'ai rencontré des médecins généralistes futés, humains, pertinents, armés, bourrés de principes, astucieux, pleins de ressources, respectueux des patients et je m'en délecte chaque jour.

J'ai aussi rencontré, dans le même métal,  par ordre alphabétiques, des cardiologues, des dermatologues, des épidémiologistes,  des infirmières, des kinésithérapeutes, des néphrologues, des oncologues, des orthophonistes, des patients, des pneumologues, des physiologistes, des profanes, des réanimateurs, des urgentistes, et tous ceux que j'ai oublié.es, des soignantes et des soignants que j'aurais aimé avoir derrière mon dos au moment de prendre des décisions difficiles, des décisions inutiles, des décisions faciles, et cetera.

Pas vous.


L'hôpital de Grasse se tamponne de l'amorale, de l'éthique, du primum non nocere, de la prévention quaternaire... 


15/2024. L'hospitalo-centrisme est la maladie infantile de la Santé publique et vaut une promesse de 32 milliards 



Gabriel Attal et sa ministre de je ne sais quoi dont la Santé ne connaissent rien à la Santé publique. Ils ne sont pas les seuls. C'est leur seule excuse.

La déliquescence des soins primaires n'est ni une cause ni une conséquence de quoi que ce soit.

C'est de la politique.

Les politiciennes et les politiciens sont nourries par les discours de leurs conseillers experts qui sont tous ou presque des hospitalo-universitaires ou des médecins qui n'ont jamais reçu un malade de leur vie.

Je ne parle pas que des politiques de droite et d'extrême-droite qui pensent que l'argent ou les passe-droits sont le moyen le plus simple de voir un médecin avant tout le monde, je parle aussi des politiques de gauche et d'extrême-gauche qui pensent que les soins primaires sont de la merdre en barre puisqu'il existe un système libéral. 


16/2024. L'allergie à l'iode n'existe pas.

Ce thread explicatif, didactique et ouvert, auquel manque des précisions bibliographiques plus exhaustives, est un bijou.

Voir LA pour le lire, l'ingurgiter et le comprendre. 



17/2024. VRS, Harmonie, Beyfortus (niservimab)




L'étude Harmonie vient de paraître. Il s'agit de l'étude qui montre, selon les experts (j'allais écrire ceci mais il semble que cela serait insultant : les experts payés par l'industrie, les experts payés par leur ignorance, les experts payés par leur fatuité, les experts de l'industrie ignorants et infatués que les agences gouvernementales engagent pour donner des avis), que le niservimab "marche" sur le critère primaire chez les enfants non à risques, non prématurés. 

Voir ICI l'étude publiée dans le "prestigieux" NEJM.

N'oubliez pas que NEJM, je l'ai répété cent fois, ne veut pas dire New England Journal of Medicine mais New England Journal of Marketing.

Or cette étude est dans la hiérarchie des preuves méthodologiques aussi valide qu'un cours de Raoult sur la différence entre la médiane et la moyenne (LA).

L'étude est 

  • Pragmatique (c'est à dire sur un coin de table)
  • Faite dans le monde réel (c'est à dire de façon non contrôlée)
  • Avec comme critère principal l'hospitalisation (un critère classiquement reconnu comme flou (surtout en raison du dernier point : pas d'aveugle)
  • Randomisée
  • Non aveugle.
Fermez le ban.

Poubelle.

Une publication de la Drees (abonnez-vous) qui dit ceci  à propos de la bronchiolite (LA) : 



19/2024. Loi inverse des soins

Ce patient a toute notre sympathie.

Il oublie un point important en écrivant "tous les autres malades du cancer" : les patients de certains pays riches.

Le prix exorbitant de certaines molécules anticancéreuses (mais pas seulement), et je n'oublie pas, mais cela mériterait un chapitre entier, le prix exorbitant de certaines molécules anticancéreuses dont l'efficacité et le rapport bénéfices/risques ne sont pas démontrés, et dont le prix peu varier du simple au triple en fonction des pays, est accepté par le complexe santéo-industriel dominé par les industriels des médicaments et des matériels.






20/2024. Le DSM-5, la Bible de la psychiatrie moderne est corrompue par les conflits d'intérêts.

Un article du British Medical Journal, LA, a analysé les liens/conflits d'intérêts des participants, rédacteurs, et cetera du DSM-5/ Un total de 60 % recevait des "compensations" de l'industrie et cette situation s'est aggravée depuis 10 ans.

Nul doute que nos amis de la psychiatrie heureuse sur X ne feront jamais de commentaires nuancés.

J'en profite pour vous dire combien les commentaires sur X de Florian Naudet (@NaudetFlorian) sur de nombreux sujets sont pertinents. Suivez-le. Vous apprendrez des choses et pas du mainstream académique plan plan.

Notons que le grrrrrrrand professeur Griscelli, ancien directeur de l'INSERM (vous savez, le machin qui a décerné son grand prix au professeur (?) Raoult en 2010) a touche beaucoup, beaucoup d'argent de Servier (90 000 euros par an) et a joué les agents d'influences (Toutes ces choses révélées entre autres par Anne Jouan). (ICI pour le résumé du livre).




21/204. La surestimation des résultats dans les essais randomisés.

Une analyse (ICI) portant sur 23551 essais contrôlés, c'est à dire randomisés, comparatifs, en double-aveugle (le contraire d'Harmonie, voir 17/2024), on se demande d'ailleurs (c'est un commentaire personnel), comment on peut analyser autant d'essais à moins d'être des moines et des nonnes retranchées dans un monastère perché au sommet d'une montagne, montre (elle est parue dans NEJM Evidence, il existe en effet des revues avec des sous-revues, des sous-sous revues, et cetera...) : 

  • l'interprétation naïve des valeurs de P
  • La surestimation de la taille de l'effet (effect size) et sa signification

JPR Williams (1949-2024)
Je l'ai sûrement surestimé car il était un numéro 15 exceptionnel et pourtant un orthopédiste...


22/2024. Un médecin du sport qui déchire...

@NoSuperDoc nous délivre un thread formidable sur l'entorse latérale de cheville, un sujet diablement curant en médecine générale.


Son thread (LA) rend plus intelligent pour ce qu'il nous apprend et plus bête en nous rendant compte de ce que nous ne savions pas !


Roland Topor (1938-1997)


dimanche 7 janvier 2024

Bilan médical du lundi 1 janvier au dimanche 7 janvier 2024 (Avec un peu de 2023) : Janvier sec, antidépresseurs, HTA, masques, obésité infantile et ozempic, pratiques de soins non conventionnelles, HCQ, Fentanyl, Paxlovid, censure, cannabis.





1/2024. Le Janvier Sec

En vue du Janvier Sec (Dry January) qui est une belle auto promotion des addictologues en mal de lumière et qui n'ont jamais réalisé un essai clinique de leur vie, il faudrait passer dans les collèges ce magnifique documentaire concernant Shane McGowan et les Pogues. C'est inouï : ICI Cela ne peut pas donner envie de boire de l'alcool : c'estdévastateur.



On voit le niveau de preuves.



2/2024. Antidépresseurs : les Britanniques se posent des questions.

Des politiciens, des experts et des patients appellent le gouvernement britannique à agir pour inverser le taux de prescription des antidépresseurs (AD). ICI

Ils rappellent qu'en 10 ans la prescription d'AD a été multipliée par deux passant de 47,3 millions en 2011 à 85,6 millions en 2022-3, ce qui fait que 20 % de la population reçoit annuellement des AD. La moitié de ces patients sont des utilisateurs chroniques.

Pourtant la santé mentale des Britanniques ne s'est pas améliorée.

De nombreuses méta-analyses ont montré que les AD n'étaient pas plus efficaces que des placebos pour tous les patients mais seulement dans les dépressions sévères.

Ils parlent également des effets indésirables.

Ils proposent de diminuer drastiquement la prescription d'AD chez les malades dont la dépression est légère à modérée.

58 % des patients utilisant des AD pendant plus de 2 ans n'ont plus aucun symptôme de dépression, ce qui ne signifie pas qu'ils sont guéris grâce aux AD mais qu'ils auraient dû arrêter depuis longtemps.

Peter Gotzsche, activiste connu et pourfendeur des AD, répond LA et conteste même que l'utilisation des AD dans les dépressions sévères serait bénéfique. Les AD ne diminuent pas le risque de suicide ni les tentatives de suicides dans les formes sévères contrairement à la psychothérapie qui diminue le nombre de suicides et la récidive.

Vous lirez la bibliographie dans la lettre.



3/2024. La maladie est le salaire du péché selon Laurent Wauquiez.


Laurent Wauquiez est une injure à la méritocratie à la française.


4/2024. Dépister l'hypertension selon l'US Preventive Services Task Force. 

Le rituel de la prise de pression artérielle en cabinet de médecine générale est bien ancré. Et ne pas le faire pourrait entraîner de mauvaises notes sur Google. 

La conclusion de l'USPSTF, méta-analyse, bla-bla, LA, est que la mesure en cabinet manque de précision et pourrait conduire à des erreurs de diagnostic et (c'est moi qui précise)à des surdiagnostics et des surtraitements.

Tous les médecins savent qu'il ne faut pas se précipiter, savoir attendre, interroger sures conduites alimentaires, et cetera avant de prescrire un traitement à vie. 


Une campagne du Ministère de la santé sous l'ère Rousseau complètement à côté de la plaque.



5/2024. Sans masques


Nous sommes à la fin de la quatrième année du Covid et le (futur ex) ministre de la santé et la sous-ministre (future ministre par interim et par Urgo interposé), pas plus que la pharmacienne, ne portent de masques.



Sous-ministre proche du Ministère mais emberlificotée dans le pansement qui attache.


Rappel (pour les pros masques tous terrains et les anti masques tous terrains) :

  • Il n'y a pas d'études cliniques contrôlées sur des populations tout venant, pas plus d'ailleurs que dans les lieux de soin, qui montrent l'intérêt de porter un masque en général sur des critères de contamination, de nombre de cas, de cas sévères ou de de mortalité.
  • Mais il existe des études in vitro, en laboratoire, qui indiquent que le port du masque diminue les projections de virus d'individus à individus avec une gradation qui est FFP2 > masque chirurgical > masque en tissu.
  • Ainsi, il paraît licite, en suivant le principe de prévention, de porter un masque FFP2 dans des lieux clos et surtout dans les lieux de soins.



6/2024. L'obésité des enfants aux US.

Tout le monde sait que l'obésité aux US est aussi (pas seulement) un problème social : plus t'es un enfant pauvre, noir, hispanique, ou racisé en général, plus t'es gros (statistiquement).

Vinay Prasad rappelle que l'USPSTF conseille un régime adapté et de l'exercice physique.

Et note que l'Association Américaine de Pédiatrie conseille l'ozempic (dont on sait que les effets s'arrêtent à l'arrêt du traitement) pratiquement à vie (et on ne connaît pas les effets indésirables).



Eh bien, j'ai trouvé un commentaire formidable : après avoir admis que la perte de poids ne se maintenait pas après l'arrêt de l'ozempic, un médecin a écrit que cela ne le choquait pas puisque à l'arrêt des anti HTA la PA remontait.

Rude Boys- Brixton (1969) via Michael Wharburton



7/2024. Faut-il intégrer les pratiques de soins non conventionnelles au système de Santé ?

Belle initiative du journal Le Figaro qui publie ICI deux tribunes contradictoires sur le sujet.

Ce qui est tout à fait curieux, c'est que l'on en soit arrivé là.

Nous en avions parlé au moment du débat sur la pratique de l'homéopathie et sur son déremboursement, mais la tâche est tellement vaste... qu'il vaudrait mieux demander : "Faut-il continuer à intégrer des pratiques de soins non validées par les preuves dans le système de santé ?"

On rappelle que des études états-uniennes ont montré (il y a des variations) que seules 54 % des prises en charge de soin dans les grands hôpitaux US éteint validées. Voir ICI pour plus d'informations.




8/2024. Les études rétrospectives




Tous les vaccinolâtres et autres académiques qui ont la frousse qu'un de leurs mots ou qu'une de leurs déclarations puissent donner un argument aux antivaxx ont vanté cette étude (LA) qui est d'un niveau méthodologique ultra médiocre. 

Il y a même des spécialistes de la taxonomie des preuves en fonction de leur poids qui ont crié au miracle. 

N'oubliez pas que les études merdiques qui vont dans le sens de nos préjugés deviennent magiques. 





9/2024. La fameuse méta-analyse HCQ avec estimations.


On en parlera la semaine prochaine car c'est assez extraordinaire (ICI) : 
  • 199 morts estimés en France à cause de HCQ
  • 18000 morts par accident médicamenteux en 2013 (en une année).
La phrase de conclusion de l'article : "Although our estimates are limited by their imprecision, these findings illustrate the hazard of drug repurposing with low-level evidence."


10/2024 Le Fentanyl touche les enfants aux US (pas en France où nous avons les meilleurs médecins du monde).

C'est un article du journal Le Monde et il est payant : LA.

Via Anne Jouan.



11/2024. Paxlovid

Voir l'article LA.

Rappelons que Paxlovid :

  • est efficace chez les patients non vaccinés
  • n'a pas été testé chez les patients vaccinés
  • s'est montré inefficace chez les patients hospitalisés sévères





12/2024. Censure en Santé : une tentation récurrente

Ce blog est super.

Lisez-le.

L'article est LA.

Il raconte, de façon quasiment apocalyptique, comment l'INCa, l'Institut National du Cancer qui ne sait toujours pas ce qu'est un surdiagnostic en cas de dépistage des cancers, veut pénaliser, donner des amendes, emprisonner le refus de se faire traiter à partir du moment où le traitement est jugé bénéfique par les patients !

Cela n'a pas été voté !


13/2024. CANNABIS

Voici ce que les cannabisolâtres affichent.


On en discutera la semaine prochaine.

Car ce que j'ai découvert sur X est assez rigolo et inquiétant.

lundi 1 janvier 2024

Bonne année 2024.

Je vous souhaite à toutes et à tous une bonne année 2024

Sans regretter d'avoir quitté le navire où vos conditions d'exercice sont devenues pour le moins compliquées.

Bon courage.

 B(onne année 2024)

Charles Bukowski (1920 - 1994)

(B)O(nne année 2024)

Loup

(Bo)N(ne année 2024)


La Science en courant.

(Bon)N(e année 2024)



(Bonn)E(année 2024)


(Bonne) A(nnée 2024)


Gabriela Manzoni


(Bonne a)N(née 2024)

L'Ozempic est un nouveau Mediator

(Bonne an)N(ée 2024)



(Bonne ann)E(e 2024)



(Bonne anné)E(2024)


Les MG représentent moins de 5 % des dépenses de santé.

(Bonne année)2(024)




(Bonne année 2)0(24)




(Bonne année 20)2(4)



(Bonne année 202)4



lundi 11 décembre 2023

Bilan médical du lundi 4 au dimanche 10 décembre 2023 : corruption diabétique, antidépresseurs, eaux usées, Volet Médical de Synthèse, psychiatrie heureuse.

 

Quand le capitalisme croit au Père Noël.


321. Quand la société francophone du diabète prend position...

La société francophone du diabéte prend position (elle fait semblant de nous dire qu'il s'agit des recommandations d'une société savante, une de ces sociétés savantes à qui, un jour la HAS -la Haute Autorité de Santé- connue surtout pour son incompétence et sa corruption demandera son avis en toute indépendance) dans le document suivant : ICI


Rien ne va : les liens d'intérêts


Le groupe de travail est constitué de 13 membres dont 11 sont des Français et pour lesquels j'ai pu consulter, comme tout un chacun, leurs liens d'intérêts sur le site officiel Transparence Santé

La Déclaration Personnelle d'Intérêts ou DPI rapporte le nombre de prestations en numéraire touchées par les membres français du groupe de travail.

1 - Darmon Patrice DPI = 839/ 2 - Penfornis Alfred : 704/ 3 -Sultan Ariane : 700/
4 - Gourdy Pierre : 582/ 5 - Prévost Gaëtan : 441/ 6- Bordier Lyse : 250/ 7 - Gautier Jean-François : 234/ 8 - Bauduceau Bernard : 184/ 9 - Vidal Trecan Tiphaine : 152/ 10 - Lecornet-Sokol Emma : 118/ 11 - Detournay Bruno (économiste de la santé !) : 80 
Ce n'est pas rien !

Rien ne va : la rédaction de la prise de position 

Contrairement à toute recommandation scientifique il n'y a aucune référence mentionnée et aucun niveau de preuves rapporté pour les différentes prises de position. Pour les niveaux de preuve, voir LA.


Rien ne va : les critères retenus et les traitements proposés

  • Il devient clair que le dosage de l'HbA1C pour surveiller le diabète n'est rien moins qu'un critère de substitution
  • Les objectifs d'HbA1C sont exagérés
  • La metformine est toujours proposée en première intention alors qu'aucune étude digne de nom n'informe sur son efficacité et/ou son efficience à court, moyen et long terme sans oublier les risques d'acidocétose lactique en cas de morbidités chez des personnes âgées ou non
  • Je passe également sur le peu d'intérêt, étant données les critiques formulées, de la prise de position de ces experts indépendants sur les nouvelles molécules comme les incrétines, glifozines ou gliptines. Voir ce qu'en pense La Revue Prescrire ICI en 2023

Trop de corruption ne tue pas la corruption.

Ne lisez pas ce torchon.




322. Quand on prescrit trop d'antidépresseurs à des patients qui n'en ont pas besoin.

Les Britanniques que l'on aime ne pas aimer réfléchissent sur la médecine. Réfléchissent sur les antidépresseurs.

Des politiciens, des experts, des patients ont publié LA une lettre appelant le gouvernement britannique (?) à inverser la courbe de prescriptions des antidépresseurs.


Depuis dix ans la prescription d'antidépresseurs a doublé en Angleterre passant de 47,3 à 85,6 millions. Environ 8,6 millions d'adultes (20 %) sont touchés ! Et la durée de prescription a également augmenté tant et si bien que la moitié des prescrits est considérée comme des utilisateurs chroniques.

Un éditorial du British Medical Journal (ICI) commente et éclaire, notamment sur les effets indésirables (que la psychiatrie heureuse française minimise, voir 325.) et souligne que les prescriptions touchent de façon disproportionnée les femmes, les personnes âgées, et les personnes vivants dans des zones défavorisées.

Mais surtout : Ces prescriptions indiquent que l'on médicalise et que l'on traite les effets des mauvaises conditions sociales.

Un article récent développait l'idée que les troubles mentaux les plus diagnostiqués, anxiété et dépression, n'avaient pas des racines biologiques mais des racines sociales ! C'est LA. Ne me faites surtout pas dire ce que je n'ai pas dit.

La team psychiatre de X pense que le grand problème en France, ce ne sont ni les conditions de vie, ni les psychiatres mais les médecins généralistes.

Rappelons enfin un des grands invariants de la médecine : les patients les moins sévères sont les plus traités, les patients les plus sévères sont les plus mal traités et le reste : les deux. Quant aux facteurs psychosociaux, laissons-les aux assistantes sociales et concentrons-nous sur les taux de neuromédiateurs.





323. Quand un critère de substitution devient un critère principal





324. VSM, DMP, morale (éthique ?), 3600 €

Richard Talbot est un modèle. Il sait TOUT sur la cotation des actes médicaux. Il est d'ailleurs le seul (on me parle d'un certain Gilles Urbejtel à MG France) à la connaître tant elle est compliquée. On dirait qu'il l'a créée avec les bureaucrates de l'Assurance Maladie.

Il exhorte les médecins à remplir les VSM (Volet de Synthèse Médicale) afin de toucher les 3600 € de prime.

Richard Talbot sait que le ROSP est une merde sans nom (l'incentive appliquée aux libéraux sur des critères mal fichus, inintéressants et n'apportant rien à la santé publique), sait que le Dossier Médical partagé est une invention bureaucratique qui a coûté des centaines de millions d'€ pour un résultat imperceptible et dit que lui, entre ses mains, c'est bien. Connaissant la compétence, la droiture et l'investissement de notre Don Quichotte de la Manche, je ne peux que le croire. Mais pas pour les autres !

Pourtant, le problème éthique demeure : on peut tout mettre dans le VSM à condition que le patient ne s'y oppose pas. Mais comme on ne lui dit pas ce qu'on y met...






325. Quand un psychiatre te bloque (Le psychiatre de la semaine).

(Je ne donnerai pas son nom.)


  • Tu sais que le diagnostic de dépression n'est pas bien fait par les MG
  • Tu sais que le diagnostic de TDHA n'est pas bien fait par le MG
  • Tu sais que les psychiatres ne surtraitent jamais
  • Tu sais que les psychiatres ont toujours raison
  • Tu sais que seuls les psychiatres ont le droit d'utiliser l'adjectif schizophrène
  • Tu sais que ce sont les MG qui prescrivent des antidépresseurs à mauvais escient, pas les psychiatres



C'était bref.