jeudi 14 février 2008

Quinolones : Quand les MG dérapent avec l'aide de l'industrie

Voici, chers amis, le dernier message de la DGS.
Le 12/02/2008 - Réf : 2008-inf-3 Objet du Message "Recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST) à gonocoques"

Une recrudescence générale des IST est signalée par l'Institut de veille sanitaire dans son dernier bulletin épidémiologique du 5 février 2008. Le fait marquant est la poursuite de la progression des infections à gonocoques et de leur résistance à la ciprofloxacine : près d'une souche sur deux est désormais résistante à cet antibiotique ce qui peut favoriser leur diffusion en cas de traitement inadapté.La Direction générale de la santé rappelle les recommandations émises en septembre 2005 par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé sur la prise en charge de ces pathologies et en particulier sur la nécessité de faire pratiquer un prélèvement bactériologique, de traiter en première intention par la ceftriaxone injectable et en deuxième intention par le céfixime per os en prise unique.Vous pouvez consulter ces informations sur :http://agmed.sante.gouv.fr/pdf/10/mp140905.pdf

Commentaires :

Pourquoi les quinolones de deuxième génération ont-elles été largement diffusées en ville ?
Sous la conjonction de deux lobbys : celui de l'industrie fabricant les quinolones et celui des MG (pourquoi ce qui est prescrit à l'hôpital ne pourrait-il pas l'être en ville ? Non mais !)
L'idée originelle était que les pneumopathies communautaires et les pyélonéphrites (et, accessoirement les prostatites -- surtout non documentées) ne devaient pas transiter par l'hôpital (idée généreuse et, théoriquement, gagnant / gagnant pour les malades).

Il s'est passé que les pneumopathies communautaires comme les pyélonéphrites sont rares et que les chiffres de vente des dites quinolones ont cependant explosé.
Parce que, comme le supputaient et le désiraient les laboratoires (qui ont mis le paquet en visite médicale), les quinolones 2 ont été prescrites larga manu dans les bronchites et les cystites.

Contrairement à toutes les recommandations, officielles et prescririennes (La Revue Prescrire).


Moralité : on peut faire confiance aux labos et aux MG (fussent-ils spécialistes en médecine générale) pour faire que les MG se comportent en "grands", c'est à dire prescrivent comme à l'hôpital, et confondent les infections communautaires virales et les infections nosocomiales bactériennes dans le grand barnum de la médecine probabiliste...

Amitiés non BYGPHARMAIENNES.

JCGRANGEDOCTEURDU16

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