Les Arcs (Savoie) - Février 2010 - (Photo Docteurdu16)
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Monsieur A, 51 ans, a pris pour la première fois rendez-vous au cabinet. Son médecin est parti à la retraite et il a donné mon nom comme médecin pouvant lui succéder.
Quel honneur !
Le patient n'a pas encore récupéré son ancien dossier. Il n'y avait pas pensé et l'ancien médecin traitant non plus. Enfin, c'est la version que l'on me donne.
Il me montre un bilan sanguin daté de décembre 2010 avant même que je n'aie cherché à l'interroger sur ses antécédents.
Tout va bien jusqu'à ce que j'arrive au chapitre PSA. Le PSA est à 5,8 (pour une normale inférieure à 4). Le malade me sort alors un autre dosage (de mars) avec un PSA à 4,5 et avec un rapport PSA libre / PSA total égal à 0,15 (les spécialistes apprécieront). Monsieur A ajoute : "Il faut refaire un dosage pour voir si le PSA diminue encore depuis que je prends le traitement du docteur B." Il me montre alors la dernière ordonnance de son médecin traitant, écrite à la main, qui indique : "Permixon, 2 cp par jour et Tamsulosine LP, un comprimé par jour, pendant six mois."
Je suis dans le rouge.
Je me retrouve avec un patient péèssaïsé et un dosage douteux. Quid ? J'ai le doigt dans l'engrenage. Et ce, d'autant, que le brave garçon ajoute : "Le docteur B m'a dit d'aller consulter un urologue." Ce n'est plus mon doigt mais ma main qui est coincée dans l'engrenage.
Je temporise. Je l'interroge sur sa symptomatologie urinaire. Rien de terrible. La pollakiurie nocturne est passée de 2 à 1 sous phytothérapie / alpha-bloquants. J'aurais aimé qu'il se lève douze fois la nuit et qu'il soit impérieux le jour, je me serais dit, une banale hypertrophie de prostate. Et basta.
Je prescris donc quelque chose d'inutile : une échographie de prostate pour connaître le volume de la prostate (et bien que je sache que la symptomatologie urinaire n'a aucun rapport avec le volume prostatique) et sa structure (et bien que je sache que c'est un mauvais examen et que le cancer est indépendant de toute symptomatologie).
Mais la consultation n'est pas finie.
Il me dit aussi qu'il aimerait bien repasser un hemoccult. Je l'interroge, blablabla, et il me dit que cela fait deux ans qu'il ne l'a pas fait, certes, je lui demande s'il a reçu la convocation, oui, nous convenons qu'il la rapporte lors de la prochaine consultation. Je lui demande également s'il y a des antécédents dans sa famille, et il me fait cette réflexion stupéfiante : "On m'a déjà enlevé deux polypes." Oups ! Moi : Il y a combien de temps ? Lui : Environ 5 ans. oui, c'est cela, c'était le docteur C. - Je le connais. - C'est pourquoi le docteur B me faisait refaire un hemoccult tous les deux ans..."
Ouaf ! Glups !
Je lui dis avec prudence que la coloscopie est l'examen de choix au décours de la résection de polypes coliques, fussent-ils bénins. Il a l'air surpris. Moi aussi.
Donc Monsieur A n'est pas un cadeau : son ex médecin traitant pratiquait le dosage du PSA par principe et organisait le suivi de la résection de polypes coliques avec l'hemoccult...
(Je mets en lien un article plutôt bien fait --mais pas exact à 100 %-- sur le sujet du dépistage colorectal ICI, quant au PSA, je vous renvoie au blog LA et LA)
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Monsieur A, 45 ans, a eu un très grave accident de voiture il y a environ 20 ans et son handicap porte essentiellement sur ses deux membres inférieurs (fractures ouvertes compliquées ayant nécessité plus d'un an d'hospitalisation entre les réinterventions, les sepsis et autres fadaises, douleurs multiples et variées et syndrome dépressif secondaire avec perte de l'estime de soi, incapacité à reprendre une vie normale dans la société, haine de son handicap, haine de ses jambes, et cetera...). Quoi qu'il en soit, cela fait des années qu'il consulte, cela fait des années qu'il refuse de voir un psychiatre, cela fait des années qu'il vit dans son handicap en vase clos et cela fait des années que son médecin traitant, moi-même, ne le "voit" plus, ne l'examine plus, discute de choses et d'autres, essaie bien difficilement de le persuader de reprendre une vie relationnelle et sociale et lui represcrit "ses" médicaments auxquels il tient absolument. Depuis environ un an je tente, avec succès, de supprimer tous les antalgiques et autres neuroleptiques qu'il prenait plus par addiction aux antalgiques que pour cause de douleurs. La liste récente des 77 médicaments n'a eu que peu d'effets.
Je m'imagine ainsi, "récupérant" le patient après que le docteurdu16 eut pris sa retraite, que ne dirais-je pas sur ce médecin ? Voyons ce qui reste sur l'ordonnance que, depuis quelques mois, j'ai essayé de simplifier : efferalgan codéine x 6 / jour ; rivotril XXXV gouttes par jour ; betaxolol x 1 ; noctran x 2. Il y a au moins deux médicaments (rivotril et noctran) qui sont considérés comme "dangereux" et ce, d'autant plus, qu'ils sont associés à la codéine. J'en ai parlé au patient qui m'a demandé ce qu'il risquait. Je lui ai répondu. Il m'a dit qu'il ne voulait pas changer. Que devais-je faire ? Le menacer ? Lui dire qu'il devait changer de médecin ? Renoncer à 20 ans de coopération entre lui et moi ? Il est possible que nous nous soyons assoupis dans une relation faite d'habitudes, d'empathie et de bons sentiments. Et que je n'ai pas assez insisté sur sa "réinsertion" sociale : il ne sort que très peu, il vit avec son ordinateur, la télévision et... sa mère, sa soeur et sa grand mère dans une grande maison agréable. N'est-ce pas son choix ?
Enfin, l'ordonnance que je renouvelle tous les mois ou presque, à cause du noctran, n'est pas "montrable". Elle ferait se dresser sur la tête les cheveux des bons docteurs qui lisent Prescrire (comme moi) ou d'autres revues indépendantes. Nous sommes en plein questionnement EBM : les agissements du médecin sont en conformité avec les désirs du patient et opposés aux preuves externes.
La médecine n'est pas simple et surtout les relations inter humaines et surtout les va et vient entre le savoir et la connaissance et entre la bonne et la mauvaise conscience.
8 commentaires:
CMT
ce n'est peut-être pas l'endroit... mais s'il n'y en a pas d'autre, peux-tu expliciter?
Si je comprends bien plus rien n'est affiché dans Pharmacritique, articles ou commentaires. Un coup d'oeil rapide ne m'a pas permis de lire quoi que ce soit. Et je ne pense pas être initié.
NP
Bonjour CMT
c'est dommage que vos articles sur les vaccins ( Prevenar, Gardasil VAG )aient disparu : c'était les meilleurs de Pharmacritique et je les relisais avec plaisir de temps en temps
Serait il possible qu'ils soient hébergés ailleurs
C'est vraiment dommage que les commentaires de pharmacritique soit envahi par des antimédecins primaires
J'ai mis ce commentaire sur pharmacritique on verra si il est censuré
je trouve toutes ces attaques contre CMT totalement lamentables, injustifiées et indignes
et je ressens cette levée de l'anonymat de CMT comme un "viol" mais à part ça il n'y aucune intention hostile...
un confrère solidaire de CMT
A tous.
Si tout le monde est d'accord, et parce que ce blog n'est pas fait pour cela et d'ailleurs : pourquoi est-il fait ?), je propose de supprimer les commentaires de CMT ainsi que ceux qui s'y rattachent.
Dans une compétition mimétique aussi évidente, je ferai l'arbitre.
J'attends quelques jours car je ne voudrais pas supprimer des messages que leurs auteurs n'aimeraient pas que je supprime...
Soyons modérés.
@ TOUS
Je vais bientôt effacer tous ces commentaires.
A la demande de CMT.
Je vous promets bientôt un article sur la transparence.
Par suite des menaces de poursuites proférées par une certaine Anne, je reprends la définition, que je ne connaissais pas, de la violation du secret de la correspondance donnée par Anne. Anne, que je ne connais pas, écrit : « Tout juriste pourrait dire au Dr CMT que ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de guillemets qu’il n’y a pas divulgation d’éléments privés. Tout élément qui n’existe que dans des échanges privés et dont l’évocation ne résulte pas d’une demande explicite, d’une autorisation de la partie concernée constitue une atteinte à la vie privée (articles du Code pénal sur la violation du secret des correspondances) » Après une recherche rapide sur internet je peux même dire qu’il s’agit de l’article L -226-15 du Code pénal.
Plus haut, Anne, que je ne connais pas, explique qu’on peut faire une comparaison avec quelques 200 mails que j’aurais envoyé à Elena, DONC A ELLE.
Le PREMIER POINT que je voudrais évoquer est que je n’ai jamais voulu écrire à Anne. Il n’est spécifié nulle part que les messages envoyés sur Phamacritique seront lus par une ou plusieurs autres personnes.
Anne reconnaissant avoir eu connaissance de tous mes messages privés adressés à Elena, alors que d’autre part Elena ne cesse de répéter : « Pharmacritique c’est moi » (encore récemment à Chantal), il me semble que le DELIT DE VIOLATION DE LA CORRESPONDANCE PRIVEE EST BIEN CARACTERISE DANS CE CAS PRECIS.
Le DEUXIEME POINT c’est que, après vérification sur mon ordinateur actuel dont je me sers pour les mails depuis fin 2009 je trouve une quarantaine de messages adressés à Elena, la plupart la renvoyant vers des liens d’intérêt qui ne demandent pas de réponse, un ou deux mails de félicitations, un mail, mi-2010, lui demandant de reprendre l’écriture d’articles sur Pharmacritique.
En réponse quelques 11 mails d’Elena. La plupart tout à fait aimables, entre juillet 2010 et mars 2011.
Brusquement le 20 mars 2011, sans préavis ni raison apparente, changement de ton (mail évoqué par Anne qui n’est pas censée en avoir connaissance). Mail auquel j’ai répondu dans la minute suivant le moment où j’en ai pris connaissance pour demander très clairement la suppression de tous mes articles du blog. Puis, sur proposition d’Elena qui m’a laissé le choix, la suppression de mes commentaires également.
CMT...
...TROISIEME POINT à Anne, qui dit que ce n’est pas parce que je n’ai pas mis de guillemets qu’il n’ y a pas de violation du secret de la correspondance je réponds que chacun peut vérifier que je n’ai évoqué que des éléments factuels qui avaient pour but de me défendre contre des accusations diffamatoires publiées sur le blog Pharmacritique : j’aurais menti, je me serais approprié indument le travail d’Elena, je me serais posé en experte alors que je ne l’étais pas. Quand je mettais en cause le COMPORTEMENT d’Elena (pas sa personne), j’étayais ce que je disais par des exemples précis.
QUATRIEME POINT Anne oublie bien vite que le problème n’est pas parti de moi mais bien d’Elena qui a publié entre le 25 et le 28 mars un COMMENTAIRE DIFFAMATOIRE sur mon compte me visant sans me nommer (« cette personne » « une certaine personne ») et faisant aussi allusion à Jean-Claude Grange aux yeux de qui Elena cherchait à me dénigrer (« ce bloggeur »). Dans ce commentaire, où tous les habitués de Pharmacritique pouvaient me reconnaître, j’étais implicitement traitée d’intrigante, de menteuse, de manipulatrice… Il a été ensuite retiré du blog, fait rarissime, mais des centaines ou des milliers de personnes ont pu le voir, comme moi-même.
CINQUIEME POINT, je lis, sous la plume d’Anne, que je ne connais pas mais qui connaît toute ma correspondance avec Elena : » Pharmacritique ne deviendra pas un lieu d’attaques personnelles ».
Cela me paraît une bonne résolution pour 2011 et il faudrait l’appliquer dès maintenant puisque jusqu’ici c’était plutôt raté. Après avoir laissé plusieurs personnes, y compris la »courageuse » (d’après DocAd) Isabelle Laurent (alias Jean Dupont), qui a changé son commentaire pour se « couvrir » contre d’éventuelles poursuites et qui ne s’est plus manifestée depuis que lui ai demandé de se présenter, nous dénigrer à l’envi Jean-Claude Grange et moi, pendant plusieurs semaines. Toutefois ce n’est pas elle, Isabelle Laurent, que je mets en cause mais bien Elena, seule décisionnaire sur Pharmacritique d’après Anne et qui, sachant par des mails privés que je pensais que la publication de mon identité pouvait me nuire gravement, a laissé quelqu’un la publier sur SON PROPRE BLOG.
Compte tenu de tous ces éléments je pense que Elena et toute son « équipe » feraient bien de réfléchir longuement avant de se lancer dans une quelconque action en justice.
J’espère que l’affaire est définitivement close. Cela vaudrait mieux pour la réputation d’Elena et pour son travail, que je respecte.
Je remercie Jean-Claude Grange de conserver ces deux derniers commentaires sur son blog.
CMT
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