dimanche 30 septembre 2012

Ostépathie, coqueluche et PMI. Histoire de consultation 132.


Madame A, 33 ans, a pris rendez-vous pour que je lui fasse un vaccin.
Elle arrive à l'heure à son rendez-vous mais elle a oublié le vaccin.
Elle voit que cela me casse les pieds qu'elle doive revenir chez elle, elle en a pour au moins un quart d'heure. Mais, bon, c'est un vaccin... Mais c'est aussi, en général, une patiente casse-pieds, dans le genre Comme je ne viens pas vous voir souvent j'en profite pour vous poser plein de questions, des malades comme moi, vous ne devez pas en voir souvent, on n'encombre pas les cabinets, donc j'ai des choses à vous demander, ça ne vous embête pas ?
Elle a l'air franchement virussée, elle tousse, sa voix est cassée.
"Vous êtes malade ? - Je crois que je suis bien grippée." Je n'y crois guère à la grippe mais au virus, probablement. "Je crois qu'il ne sera pas possible, de toute façon, de vous vacciner aujourd'hui, je n'aime pas vacciner les personnes qui ont de la fièvre... - Ah bon..."
Elle s'est assise dans mon bureau, elle sort la pochette où se trouve le vaccin, la pochette délivrée par les pharmaciens pour faire croire aux gens que les conditions de stockage des vaccins... Mais je m'égare. Cela ne vous rappelle pas quelque chose, la chaîne du froid ?
Le vaccin, c'est Repevax, la nouvelle invention de Big Vaccine pour augmenter artificiellement le prix des vaccins et pour faire un disease mongering éhonté (augmenter le nombre d'unités vendues). Il associe Revaxis (le truc qui remplace le DTPolio en rupture de stock depuis des lustres et qui, comme par hasard, est beaucoup plus cher, et dont l'AMM n'est pas tout à fait adaptée, mais, les vaccins, on s'en moque, parce qu'ils n'entraînent jamais d'effets indésirables, que l'affaire Pandemrix (voir ICI), c'est un truc inventé pour que les lobbys anti vaccin puissent entraîner toujours et plus de morts tous les ans en freinant l'élan progressif de la vaccination...) et coqueluche. Je ne dis pas que Repevax ne serve à rien, et ce, d'autant, dans le cas qui nous occupe, que la dame vient d'accoucher il y a un mois de son premier enfant, obtenu dans des conditions difficiles, et que, donc, pourquoi pas.
Elle : "Il faut absolument me vacciner. Pourquoi ne voulez-vous pas le faire ? La puéricultrice de la PMI m'a dit que mon bébé pouvait mourir si je ne le faisais pas." La première chose que nous savons, après avoir lu Freud et écouté le docteur House, c'est que les patients mentent pour savoir la vérité ou disent la vérité pour mentir, à moins que cela ne soit un mélange savant de tout cela, et que les propos rapportés, surtout s'ils nous apparaissent polémiques, sont toujours à vérifier. Je lui dis que la puéricultrice avait eu raison de lui dire de se faire vacciner mais tort de la menacer de cette façon.
Madame A "fait" une grosse rhinopharyngite, le thermomètre indique 39°, et il me paraît peu judicieux de la vacciner ce jour. "Mais, vous comprenez, je ne veux pas redonner cela à ma petite fille, c'est trop dangereux... J'espère que vous allez me prescrire des antibiotiques... Sans antibiotiques je ne guéris jamais."
Bon, je branche mon disque rayé sur la plage Antibiotiques et pourquoi je n'en prescris pas quand il me semble que je ne dois pas en prescrire, et je fais un flop retentissant. 
"Oui, oui, je connais la phrase Les antibiotiques, c'est pas automatique, mais cela ne me convient pas, moi, il me faut des antibiotiques, pour moi c'est comme ça, je suis différente. D'ailleurs, ce sont des histoires, le slogan de pub, c'est une façon de faire des économies, tout comme d'ailleurs les génériques... on nous refourgue des trucs mal fabriqués et on nous dit que c'est pareil..."
Je perds pied.
Je vérifie en douce que je suis bien le médecin traitant de la patiente, ce qui n'est pas un privilège, on le voit.
Je ne luis sers pas le disque rayé Génériques.
Je tape mon ordonnance qui ne comporte pas d'antibiotiques.
Elle fait la tronche.
Il faut dire que le résultat de la consultation, vu de son point de vue, est catastrophique : elle n'a pas eu d'antibiotiques, elle n'a pas été vaccinée, sa fille va mourir...
Mais elle a une arme fatale. Au moment de me tendre son chèque, elle se rappelle qu'elle a autre chose à me demander. Elle sort de son sac un post-it qu'elle me tend et où j'ai le temps de voir six lignes de médicaments homéopathiques. 
"C'est remboursé ?"
Je la regarde ahuri : "Je n'en sais strictement rien, je crois que ce sont des médicaments homéopathiques, mais d'où sortez-vous cela ? - Eh bien, la puéricultrice m'a conseillé de montrer ma fille à un ostéopathe et il m'a prescrit ces médicaments."
Je respire profondément, je pense très fort aux conseils que mon psychothérapeute virtuel, celui que je consulte en mon for intérieur pour éviter le fameux burn-out, m'a donnés, un mélange de psychothérapie de soutien, d'analyse freudienne, d'auto-entretiens motivationnels, de thérapies cognitivo-comportementales, et je dis : "Mais c'est quoi, cette histoire d'ostéopathe non médecin qui prescrit des médicaments en disant aux patients de les faire inscrire par leur médecin traitant ?"
Madame A n'est pas contente du tout. "Mais moi je n'ai fait que suivre les conseils de la PMI. Pourquoi vous m'engueulez ?"
C'est vrai, pourquoi je l'engueule ? Parce que ce n'est pas la première fois que l'hôpital en sortant de la maternité ou la PMI en sortant de consultation, adressent les nouveaux-nés chez l'ostéopathe. Et un copain ostéopathe, qui plus est. Je me rappelle vaguement qu'il s'agissait une fois d'une bosse séro-hématique, une autre fois d'une raideur rachidienne et, encore une autre fois de coliques. Il ne faut pas faire souffrir les nourrissons, tous les moyens sont donc bons pour atteindre des objectifs moraux. 
Madame A n'est plus ma patiente. 
Je me demande si je ne vais pas me fendre d'une lettre au Conseil général pour leur demander comment il se fait que les rebouteux soient conseillés par le service public.
Je me rappelle aussi que la délégation des tâches va rendre encore plus faciles certaines pratiques déloyales.
Le résultat de consultation de ma patiente a vraiment été désastreux.

32 commentaires:

Céline a dit…

Bonjour, ce genre de consultation est un cas d'école pour nos jeunes futurs esclaves de la MG , j'ai Bcp aime l'histoire des disques rayés sur les génériques ,les antibiotiques!..
Le positif ? Ce n'est plus votre patiente. Prêcher ds le désert est , pour moi, encore plus démotivant que la déclaration d'une maladie professionnelle! Je passe sur la Pmi ... Ils ont fait une " descente" ds l'école de mon quartier avec conseil de vacciner tous les enfants contre l'hépatite B et méningite avec date de RDV pour vérifier que cela a été fait !.... Vendredi soir toute l école a débarqué au cabinet , je mis mon disque .... ;)

CMT a dit…

Mon Dieu, Mon Dieu...n'en jetez plus sur la PMI. Ils ne sont pas parfaits mais je les aime.
Heureusement la vaccination n'est après tout qu'une petite partie, toute petite, du travail de prévention que nous effectuons.
Je dois reconnaître que selon les lieux, les responsables, et les équipes les fonctionnements doivent différer énormément. Je ne suis pas forcément en phase avec ce qui se fait ailleurs.

Je n'ai pas souvent le temps de me poser devant la TV, sauf quand j'ai autre chose à faire (du repaasage par exp). Par hasard je suis donc tombée sur une excellente émission qui faisait bien le tour du problème de l’ostéopathie: mauvaise qualité des écoles d’ostéopathie ouvertes dans la foulée de l'engouement récent des patients, cadre conceptuel archaïque et flou(datant de plusieurs siècles en arrière) mais très "tendance"mélangeant la médecine chinoise, les ondes magnétiques et je ne sais quoi, mais des techniques thérapeutiques parfois éprouvées de manipulation, alternatives à d'autres approches thérapeutiques, dont la condition de l'efficacité est de poser correctement le diagnostic, ce que ne savent pas faire les ostéopathes, d'après le Dr Bonneau, qui s'intéresse et forme à ces techniques. L'émission est assez longue mais c'est surtout les 10 à 11 dernières minutes avec les interventions du Dr Bonneau qui sont intéressantes.
http://www.france5.fr/sante/enquete-de-sante/emission/2012-09-25

Pour la coqueluche je me disperse un peu mais ça viendra.

ocanard a dit…

Ah la PMI!
Me vaccine à tout va contre le BCG, une fois la BCGite déclenchée dans 30 % des cas les parents m'amènent les enfants, je les renvoie à la case PMI aux fins d'explication.
J'explique calmement que le vaccin BCG n'étant plus obligatoire une information honnête et éclairée devrait leur être donnée sur les complications fréquentes.
Bref on commence à se poser des questions.
Pour l'ostéopathe qui redresse le crâne des bébés il existait une filière des sages-femmes qui les envoyaient directement à l'ostéopathe non médical qui a acheté son diplôme sur le web.
Je n'ai plus rien entendu parler après une interrogation au chef de service sur le niveau de preuve de cette méthode, mais ça perdure peut être

Anonyme a dit…

@docdu16 ça ne s'arrange pas, mon fils a eu une déformation congénitale de l'os pariétal (contrainte in utéro?). Malgré le lobbying d'ostéopathes nini quasi institutionnel, cette déformation s'est réduite spontanément (en 2 mois) en alternant simplement la position du crâne. J'aurais pu croire en un miracle autrement... à mon sens, seul la médecine manuelle ostéopathique, ou la vertebrothérapie est fondée médicalement (Merci R Maigne, amicale pensée). Pour le reste je suis ouvert, mais surtout très méfiant...

Dr MG a dit…

Merci sincèrement Jean Claude pour ce post.
Exercer la médecine générale aujourd'hui est devenu l'exercice médical le plus difficile car comment exprimer un discours "utopique" contre "le reste du monde" ou presque.
Comment pouvoir continuer à exercer sereinement contre "le reste du monde" ou presque ?

Nous vivons une époque formidable !!!

Anonyme a dit…

merci pour ce post une fois de plus, par contre je voudrais juste vous faire remarquer qu'il devrait s'agir de l'histoire de consultation 132 non ? vu qu'il y a déjà une consultation 131 en rapport avec une dermite de contact.
;-)

JC GRANGE a dit…

yes !!!!!!!! 132
Merci pour cela.

Frédéric a dit…

"Le résultat de consultation de ma patiente a vraiment été désastreux."
Je vous approuve à 100%.

Mais au moins vous avez la chance de recycler cette petite frustration en un excellent post sur votre blog.

Concernant les "rebouteux", vous jetez le bébé avec l'eau du bain, si je puis me permettre.
Il y a de bons et de mauvais ostéopathes comme de bon et mauvais maçons et de bons et mauvais médecins.
Et ne tentez pas de me rétorquer que l'obtention d'un diplôme d'état "sérieux" type doctorat protégé de la nullité, vous savez très bien qu'il n'en est rien.

Après sur le fait que la mater adresse à l'ostéopathe de façon plus ou moins systématique, bon, pourquoi pas après tout ? Ca n'est pas plus condamnable à mes yeux que L'ORL qui demande scan/IRM/audiomètrie/doppler vx du cou pour le patient de 35 ans qui a les oreilles qui sifflent de temps en temps depuis une semaine...

L'ostéopathie est en vogue ?
La médecine n'a qu'à bien se tenir.
Croyez vous que les gens iraient dépenser des 50 euros non remboursés, si ça ne faisaient pas du bien à leur santé ?
L'EBM c'est bien, mais vous ne nous avez pas habitué à une vision si restrictive de la notion de soin doc.

Concernant la prescription d'homéopathie, là j'aurais pété un plomb comme vous.

La patiente ? Une de perdue 10 de retrouvées.
On ne peut pas plaire à tout le monde.

Bonne journée doc.


Frédéric

JC GRANGE a dit…

@Frédéric.
je vous remercie pour les compliments mais je ne suis pas d'accord avec vous.
J'exerce dans une banlieue difficile sur le plan social et conseiller dans le service public des ostéopathes non remboursés avec des séances à 50 euro ne me paraît pas correct et indépendamment de ce que je pense à propos de l'ostéopathie chez le nourrisson.
Comment pouvez-vous savoir que cela fait du bien à la santé dans des affections inexistantes qui guérissent toutes seules ?
En plus, il s'agit de compérage. Donc : non, non et non. La PMI et / ou l'hôpital n'ont pas à adresser des bébés chez l'ostéopathe.
Un de mes amis forumistes me disait qu'un ostéopathe "consulté" pour remettre en place les os de la tête du nouveau-né, 75 euro, avait dit à la maman qu'ainsi son enfant ne serait pas hyperactif...
Bon, il vaut mieux en rire qu'en pleurer.
Bonne journée.

CMT a dit…

Je ne sais pas si c'est de l'ordre du tuyau donné entre deux portes par une puéricultrice à titre exceptionnel ou si c'est systématique mais à tout le moins c'est une erreur de quelqu'un qui ne se comporte pas de manière très professionnelle et qui fait du prosélytisme par rapport à ses propres coryances ou présupposés.

Sans compter que 50 ou 75 euros pour des familles qui sont au RSA cela représente beaucoup d'argent.

Quant au fait que cela empêcherait l'hyperactivité, cela montre bien que quand on prend cette pente de la croyance on peut croire à peu près n'importe quoi. Et que les osthéopathes savent qu'on n'est jamais mieux servi que par soi même pour sa promotion.

Si ça se reproduit, il faudait appeler la PMI, le service en question pour en parler avec la personne concernée.

Frédéric a dit…

Je reçois vos arguments, et les entends parfaitement :
il est anormal que la maternité adresse de façon systématique les nouveaux nés à l'ostéopathe, ce qui est fort différent d'un simple conseil d'ordre général.

Mais je n'hésiterait pas à adresser à certains ostéopathes de ma connaissance certains nouveaux nés de ma patientèle, si j'estime qu'ils en retireront un très probable bénéfice (valeur de l'expérience interne, ma femme est kiné-ostéopathe et nous échangeons beaucoup sur nos pratiques respectives).
Me taxeriez vous en ce cas de copinage, de compérage, de prosélytisme, ou je ne sais quoi encore ?

"Comment pouvez-vous savoir que cela fait du bien à la santé dans des affections inexistantes qui guérissent toutes seules ?"
Encore une fois, la maxime "absence de preuve n'est pas preuve d'absence" me paraît refléter une réalité si évidente, que j'ai beaucoup de mal à saisir ce qui vous dérange dans le fait que des patients aillent se faire soigner ailleurs, chez des praticiens dont les résultats ne sont certes pas soutenus par des études d'envergure (et encore cela reste à creuser un peu), mais qui produisent pourtant des résultats concrets et palpables.
Ce que je veux dire c'est : entre le "old school" et le "new age", il existe un milieu tempéré et fertile qui produit des résultats. Pourquoi le nier ?

Je ne travaille certes pas en banlieue, mais dans ma campagne les gens sont très loin de rouler sur l'or.
L'argument "social" me paraît un brin déplacé.
Il me semble en effet clair que le financement de notre actuel système de médecine "conventionnelle", par le biais de l'impôt, met bien plus les gens sur la paille que tous les ostéopathes de france réunis.
A titre d'exemple, combien coûte chaque année à vos patients la prise en charge par la sécu des effets indésirables induits par des AINS prescrits de façon "symptomatique", c'est à dire dans le vent ?

Je ne saisi décidément pas votre effarouchement vis à vis des thérapies qui débordent du cadre des sciences dures, mais je sais que souvent on craint ce que l'on ne connaît pas, ou mal.

Bonne soirée doc.

Frédéric
c

Anonyme a dit…

personnellement, plus j'ai mis en garde les parents vis à vis de tel vaccin ou telle "technique" ostéopathique (l'imposition des mains sur bébé pleureur), avec arguments à l'appui (Prescrire ...) et réassurance, plus les parents courent à la vaccination et chez l'ostéopathe. Donc l'impact du médecin dit de famille est mort, les moutons moutonnent, nous sommes passés très vite dans l'air de la décérébration et de la peur ....La lutte est terminée. T Lambert

BG a dit…

Je voulais dire comme Frédéric qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain à propos de l'ostéopathie (ou plus généralement des thérapies manuelles). Il l'a dit avant moi. J'ai eu à faire à 4 ostéopathes dont j'ai été plutôt satisfait, la dernière étant exceptionnelle. Du coup, je viens de prendre rendez-vous, 2 mois de délai, ce qui laisse supposer une bonne réputation. Les séances durent 45 minutes ce qui, à 50€ fait 1,11 euros la minute. C'est combien pour un médecin ? Et l'ostéopathie c'est du travail manuel demandant de plus une bonne concentration.

« Pas de preuves » c'est la phrase habituelle pour écarter ce qui dérange. La démarche scientifique consiste d'abord à observer et non à s'aligner sur les affirmations d'une ''autorité scientifique'' alors que rien n'est plus opposé à la vraie démarche scientifique que l'alignement sur une autorité. Voici une observation liée au fait que je fends régulièrement du bois à la masse. (Pour ceux qui ne me connaissent pas je suis ancien mathématicien mais comme le métier ne paie pas je me chauffe au bois...) Il y a quelques années j'ai débité ainsi un gros érable mis au sol et en billes par des pros. Près de la base le bois était extrêmement dur. Le problème n'est pas tant de soulever la masse pour frapper le coin que le choc en retour sur le dos quand la masse se bloque sur le coin voire rebondit.

A ce jeu j'ai eu un très gros problème de dos. Je vais voir un kiné en urgence alors que je ne peux pas conduire. Il masse pendant un quart d'heure avec une crème puis tente une manœuvre qui me fait hurler. ''C'est pas ça'' dit-il, reconnaissant qu'il n'avait pas vu le problème. Il me dit qu'il faudrait que je prenne des anti-inflammatoires. Je parle d'Harpagophytum mais il pense à des choses plus ''sérieuses''. Pas question pour moi...

Je vais alors voir un rebouteux formé en Chine (mais il est gaulois comme nous). Il voit très rapidement le problème, il y a des ''nœuds'' partout (façon de parler). Il rigole du kiné qui n'a pas cherché à comprendre et entreprend patiemment de remettre chaque muscle en place. Il le fait en poussant avec les pouces, ce qui ne paraît pas être une manœuvre à risque (d'ailleurs il ne peut en prendre). Il passe en revue tout le dos. C'était fini, le problème était réglé sans anti-inflammatoires qui n'auraient jamais remis les muscles en place, ça vaut bien 40 euros, non ? Le prix qu'il m'avait demandé.

Mais le kiné a donné la vraie clé du problème : en ignorant les vraies thérapies manuelles notre système de santé condamne des milliers et des milliers de personnes aux redoutables anti-inflammatoires de Big-Pharma. Ce n'est pas le moindre des paradoxes de ce blog de condamner les abus de Big-Pharma tout en refusant de s'intéresser, voire en dénigrant ce qui pourrait réellement permettre de s'en passer. Il y a fort à parier que si j'avais été vous voir en consultation dans l'état où j'étais, vous m'auriez tous dit, vous les médecins qui lisez ou participez à ce blog : « je ne suis pas pour les anti-inflammatoires que je prescris le moins possible mais dans votre cas il n'y a pas d'autres solutions. » Ben Si ...

BG a dit…

@ anonyme de 21h25
dans mon juste précédent commentaire que je préparais sans avoir lu le vôtre, je parlais du dénigrement des thérapies manuelles et en particulier de l'ostéopathie. Merci d'avoir confirmé mon propos : l'imposition des mains est une action à distance alors que l'ostéopathe, à ma connaissance, ne pratique pas ce genre d'action. Par contre il applique les mains au contact du crane ou du cou et imprime des mouvements très lents et rythmés, ce qui n'a rien à voir avec une imposition, je suis désolé.

Une formule ''pour rire'' (mais qui contient une vérité historique) : Pour guérir, Jésus impose les mains, Pasteur impose les vaccins. La vérité historique étant l'opposition à la fin du 19è siècle entre la religion et la science, ou plutôt le scientisme c'est à dire la religion de la science.

De plus, vous avez l'air de penser que courir l'ostéopathe et les vaccins seraient des attitudes liées. Je n'ai pas fait (et n'ai pas les moyens de faire) une enquête à ce sujet mais sur les 4 ostéopathes que j'ai consulté je doute qu'il y en ait eu un seul qui était favorable aux vaccinations. Dans la salle d'attente d'au moins un il y avait de la littérature ''anti-vaccinale'' affichée sur le mur ...

De plus, j'ai plutôt observé un intérêt pour l'ostéopathie chez ceux qui sont opposés aux vaccinations, ce qui est assez logique : refus des actions médicales violentes.

Anonyme a dit…

en parlant des "redoutables ains de big pharma": patient de 24 ans, cépahlées + "mal au cou": 3 ostéopathes y sont passés + 1 passage aux urgences: céphalée ++, je fais faire une IRM (généraliste ? de temps en temps ça réfléchit encore car ça se met à la place des gens et ça a eu 24 ans soi-même): cancer cervelet: chirurgie, chimio .... je sais les histoires de chasse, ça sert à rien, c'est promis, j'arrête là: les ostéopathes sont parfois bons mais parfois aussi dangereux que les ains de big pharma. T Lambert

CMT a dit…

Pour répondre à T Lmabert, dont le propos m'intéresse car je l'ai déjà relevé. Quand on informe un patient que telle chose est bonne ou pas bonne pour lui ce qu'on fait c'est ce qu'on appelle en termes de médecine préventive de l'éducation à la santé. Dans ce cas on ne doit pas se mettre dans la position de quelqu'un qui cherche à convaincre mais dans celle de quelqu'un qui informe.
On ne doit pas avoir la même impatience que celle du patient/consommateur qui veut tout tout de suite. Il faut accepter le fait que pour plein de raisons le patient ne puisse entendre à ce moment là qu'une partie ou rien du tout du message qu'on cherche à lui transmettre. Car il ne faut pas oublier que nous mêmes avant d'être convaincus par un point de vue nous avons dû parcourir un certain chemin et que cela a pris du temps.
En médecine on donne de l'information, on n'a pas à faire de prosélytisme, qui est toujours sous-tendu par une volonté de prendre un ascendant sur l'autre.

Je ne suis pas d'accord avec Frédéric en revanche. Le médecin a une responsabilité envers le patient qui est celle de ne pas lui vendre du vent.
Il y a une différence entre le ressenti et les signes objectifs attestant qu'on va mieux. Ce que le patient paie ce sont des connaissances spécifiques qui permettent à un soignant d'obtenir des résultats significativement meilleurs que le placébo sur des critères objectivement mesurables.
La manipulation peut représenter une technique alternative efficace dans certaines pathologies à composante mécanique. A condition de savoir 1- ce qu'on traite, comme le disait le Dr Bonneau, c'est à dire de savoir faire un diagnostic et l'exemple du JH de 24 ans démontre l'importance de cette étape et 2- comment on le traite, c'est la technique manipulatoire qui demande de très bonnes connaissances en anatomie.
Tout l'enrobage ésotérique est de trop, même s'il participe à l'impression qu'a le patient d'aller mieux.

JC GRANGE a dit…

@ BG.
Nous voilà bien : l'ostéopathie comme solution aux plaies de notre système de santé. J'aime bien, BG, votre côté exhibitionniste et content de lui, comment seul contre tous vous guérissez toujours et sans l'aide de la vilaine médecine académique. C'est votre style. Nous nous y sommes faits.
Trois points : 1) J'ai écrit ce post pour montrer, aussi, comment on instrumentalise les bébés, jouets des fantasmes parentaux ; que les adultes veuillent aller voir les rebouteux, c'est vieux comme le monde ; mais les bébés... 2) Je ne crois pas que l'ostéopathie soit toujours une médecine "douce" ; 3) Vous avez raison : on donne trop d'AINS et chez les bébés les pédiatres (et les MG) donnent trop d'ibuprofène...
Bonne soirée.

BG a dit…

Docteurdu16 je n'ai pas écrit que l'ostéopathie était LA solution aux plaies de notre système de santé. D'ailleurs le rebouteux ''chinois'' (qui ne l'est pas) ne pratique pas du tout l'ostéopathie. Sa technique est très différente. J'ai décrit un exemple, c'est tout et comme je n'ai pas de clientèle comme vous, je ne peux pas raconter les histoires de mes clients, alors je raconte ce que j'ai vécu quand je pense que ça peut apporter quelque chose mais il n'y a pas plus d'exhibitionnisme, et à mon avis beaucoup moins, que quand vous vous mettez en scène avec vos clients. Ma description est neutre, comme si c'était vous qui la décriviez après m'avoir eu comme client et c'est d'ailleurs pourquoi je peux le faire. Gardez-vous donc d'interpréter les mobiles des uns ou des autres et de faire de l'interprétation psychologique à 2 sous.

Derrière cette histoire il y a un fait vécu chaque jour par des milliers de Français : en effectuant certains mouvements ou sous des chocs, des os, des muscles, des nerfs, peut-être des tendons se déplacent et ne reprennent pas spontanément leur place initiale. Cela déclenche des douleurs et des inflammations qui peuvent devenir invalidantes. Certains ont appris à ''sentir'' ces déplacements et à remettre à leur place les fibres déplacées. Ces manœuvres ne semblent pas très difficiles et pourraient sans doute être apprises par nos kinés pour le plus grand soulagement de nos concitoyens. Ces techniques sont utilisées assez massivement dans certains pays (selon mes informations, les kinés allemands apprennent à remettre les nerfs sciatiques) mais combattues en France avec une extraordinaire âpreté comme on le constate à nouveau sur ce blog. Pourquoi ? Le kiné que j'avais consulté a donné, je crois, la ''bonne'' réponse : prenez des anti-inflammatoires ! De plus, vous médecins, c'est tout ce que vous savez et pouvez faire sur cette question, alors, comme le dit Frédéric on craint ce qu'on ne connait pas.

JC GRANGE a dit…

@ BG
Vous m'apprenez donc que la rédaction d'un blog serait exhibitionniste... Vous avez découvert la pierre philosophale... La différence, BG, c'est que votre propre mise en scène de vous-même ne se fait pas sur votre blog... Mais passons.
Je ferai alors une critique de fond sur vos commentaires qui utilisent l'à-peu-près. "Remettre le nerf sciatique" est une de vos idées fixes. Au lieu de dire "il me semble", "il paraît", ou "selon mes informations", il serait utile que vous donniez des éléments de preuves, non des essais randomisés, nous n'en sommes pas là, mais des faits et on de vagues affirmations que des techniques seraient utilisées "massivement". Je suis prêt à tout lire et nous sommes tous prêts à vous lire.
Enfin, une expression comme "vous médecins" me semble d'une imprécision que vous n'accepteriez pas en lisant la prose des vaccinologues...
Bonne journée.

Frédéric a dit…

@ CMT :

"Ce que le patient paie ce sont des connaissances spécifiques qui permettent à un soignant d'obtenir des résultats significativement meilleurs que le placébo sur des critères objectivement mesurables."

Excusez moi mais je ne suis pas tout à fait sûr que l'on pratique le même métier.
En médecine générale, je dirais qu'au minimum 50% des consultations pourraient être décrites de la sorte :
"Ce que le patient paie ce sont des connaissances spécifiques qui permettent à un soignant d'éliminer une pathologie grave, d'informer sur les éléments de surveillance, et de ne rien proposer en terme de traitement curatif, en dehors des rares traitements symptomatiques ayant démontré une balance bénéfice-risque légèrement positive".

Vous ne soignez pas de gens qui ont mal au dos ?
Moi à la pelle.
Une fois qu'on a expliqué aux gens que ce qui les fait souffrir n'est pas grave, ils souffrent toujours, en général.

Vous qui tenez tant à dépaternaliser la relation thérapeutique, il me semble que la reconnaissance de l'impuissance du médecin face à certaines situations ne devrait pas vous choquer.
Qui peut se vanter de soulager au quotidien le lombalgie chronique que le boulot a flingué ? Pas moi. Je ne possède ni les connaissances nécessaires à l'établissement d'un diagnostic fonctionnel précis (je parle pas des "dégénérescence arthrosiques" tellement chères aux radiologues), et encore moins celles qui me permettrait d'agir intelligemment sur le problème.
Mais reconnaître que d'autres possèdent ces connaissances et peuvent soulager des gens que je ne peux pas soulager ne me pose aucun problème, contrairement à vous.

Cordialement,

Frédéric

PS : faire l'amalgame thérapies manuelles - manipulation démontre que vous ne connaissez pas grand chose à ce sujet.

JC GRANGE a dit…

@ Frédéric, on se calme. Votre PS est déplaisant mais je m'en moque. Et d'ailleurs, la différence entre l'imposition des mains au nom d'Allah ou de Vishnou me rend perplexe.
Le message que j'essaie de faire passer est le suivant : notre vie est envahie par la médecine. Que veut dire "soulager" les gens ? Les rendre heureux ? Faire de leur vie une vallée de fleurs sans douleurs, sans soucis, sans regrets, sans interrogations ?
Je dis aux gens qui ont des acouphènes : je ne peux rien pour vous, l'ORL ne peut rien pour vous, il faut faire avec, nous avons éliminé le grave ou le moins grave. Il faut accepter cette condition. Ensuite, le patient peut me dire qu'il va aller voir un psychiatre, un ostéopathe ou un "meilleur" médecin généraliste et il pourra me dire ensuite qu'il a guéri grâce à eux. Eh bien tant mieux.
Je viens d'un monde où quand un bébé faisait une bronchiolite JE prescrivais un antibiotique, de la corticothérapie, de la ventoline sirop, du sirop expectorant, de l'aspirine, et des séances de kiné et les parents étaient contents. C'est fini tout cela. je demande juste aux parents de ne pas trop bouger l'enfant, de l'hydrater et... de me tenir au courant.
C'est la même chose avec les acouphènes pour lesquels les ORL, la plupart, prescrivent vastarel et betaserc...
Je pense qu'au delà de ces polémiques stériles sur des sujets que je ne connais pas, calmer l'angoisse de la maman et du papa, faire des câlins à l'enfant fait autant que les "manipulations" manuelles qui sont, à n'en pas douter, d'autres formes de câlins.
Mais je ne doute pas que vous souhaitiez me former : j'y suis ouvert. Mais avouez que votre lien d'intérêt rend MON objectivité en alerte.
Bonne journée.

Frédéric a dit…

@ doc du 16
Je vais tenter de répondre point par point :

1) Pardon, je ne penser pas vous choquer en disant, je me cite :
"faire l'amalgame thérapies manuelles - manipulation démontre que vous ne connaissez pas grand chose à ce sujet."
Dans ma bouche cette phrase n'était pas une agression envers CMT que j'estime tout à fait, mais une simple constatation.
Il n'y a aucune honte à ne pas maîtriser tel ou tel sujet, je suis le premier à revendiquer une ignorance crasse dans de nombreux domaines, et ne sommes nous pas là pour nous enrichir les uns des autres ?

2) Je suis éminemment d'accord avec votre message de fond.
J'ajouterai même qu'il est une leçon majeure pour le jeune médecin que je suis, et j'affirme cela sans volonté aucune de vous flatter.

3) Soulager les gens ?
Pour moi c'est écouter et entendre leur demande, et tenter de les éclairer de façon honnête sur les possibilités d'évolution de leur problème.
Je ne dirais pas à la mamie de 83 ans qui a mal au dos : "je connais un bon ostéopathe, vous devriez le consulter". Mais à la migraineuse chronique de 30 ans je dirais : "Nous envisagerons peut-être après échec des ttt médicamenteux de recourir à l'avis d'un ostéopathe".
Prosélytisme ? Transfert malhonnête de croyances personnelles ?
Que voulez vous, la médecine 100% EBM est une utopie. Je connais personnellement plusieurs migraineux qui ont été "guéris" par des techniques de manipulation des os du crâne.
Nous ne sommes pas dans le lien d'intérêt (ma femme travaille à 40 km de mon cabinet, je lui adresse très peu de patients). Nous sommes dans mon expérience interne, celle qui, si elle ne peut-être mise en chiffres, n'en existe pas moins pour autant, et compte.

4) Concernant la comparaison entre thérapie manuelle et "câlin", je m'abstiendrait de tout commentaire, afin d'être absolument sûr de ne froisser aucune susceptibilité ;)


Cordialement,

Frédéric

Frédéric a dit…

@ doc du 16 :

Ah oui, j'oubliais : je n'ai aucune compétence pour former qui que ce soit aux thérapies manuelles, désolé de vous décevoir.
Mais puisque vous y êtes ouvert, je pourrais vous donner des noms si vous le souhaitez.

Have a good day,

Frédéric

CMT a dit…

Pour ma part un peu de chahut verbal ne me dérange pas. Pour les latins (latins latins dont je suis) quand le ton monte ce n’est pas forcément signe qu’on est fâchés mais c’est que le sujet vous tient à cœur. Un peu de vrai débat ne fait pas de mal dans cette société de pseudo-consensus où l’enjeu essentiel est d’occulter les conflits.
Je n’ai pas beaucoup d’expérience des lombalgies et autres maux de dos. Les nourrissons s’en plaignent rarement. Je sais néanmoins que lorsque je travaillais en secteur libéral proposer des anti-inflammatoires aux personnes qui avaient ce genre de plaintes me laissait profondément insatisfaite.
Au-delà de cela il faut définir de quoi on parle. Le Dr Bonneau, dans l’émission dont je parlais, tient à séparer les techniques de manipulation pratiquées par les ostéopathes de leur contexte théorique. Il veut utiliser ces techniques comme des techniques thérapeutique parmi d’autres au sein de la médecine conventionnelle. Il explique d’ailleurs que l »’inventeur » de l’ostéopathie, le médecin Andrew Taylor Still, n’a élaboré ces théories au dix-neuvième siècle, que suite au rejet de ses pairs, pour donner un fondement conceptuel et totalement à part de la médecine conventionnelle à ses pratiques de « rebouteux ». L’idée fondatrice étant que tout trouble fonctionnel trouve son origine dans une réduction de mobilité d’un viscère, d’une articulation ou des os, comme l’explique le Dr Bonneau.
Vers la quinzième minute de l’émission on voit ainsi un ostéopathe oeuvrant dans une maternité, appelé à la rescousse par une maman qui veut s’assurer que sa petite fille qui vient de naître va bien. L’ostéopathe en question attrape le bébé comme je n’oserais jamais le faire, par le dos, sans soutenir la tête qui ballote en arrière et déclare que la tête du bébé part en arrière (ce qui est le cas de tous les bébés sans exception à cet âge) et que la maman a donc eu bien raison de l’appeler car ce bébé présente une tension dans la zone cervicale qu’il est bien sûr le seul à savoir percevoir et à pouvoir traiter. La maman dit que pour elle l’ostéopathie est un complément naturel aux médicaments. Ceci dit personne n’avait prétendu que sa fille avait besoin de médicaments jusqu’à alors. Plus tard le même ostéopathe qui avait diagnostiqué un déplacement du foie pour expliquer un reflux, explique que le foie n’est pas vraiment le foie mais une zone mal définie quelque part par là pour l’ostéopathe. En fait l’on s’aperçoit que les propos de l’ostéopathe sont très agues. Les patients peuvent y mettre à peu près tout ce qu’ils veulent, d’où l’attrait de cette discipline.
On n’est pas très loin de la sorcellerie en fait. Il y a une sorte de mise en scène, de symbolisation. Le mal est circonscrit, localisé et extirpé par les mains de l’ostéopathe.
C’est vrai, on peut le dire, que la médecine conventionnelle pratiquée rationnellement manque un peu de symboles et de poésie.
Mais on peut aussi se poser des questions sur cette médicalisation, même ostéopathique, de toutes les angoisses. Et sur l’instrumentalisation du corps des enfants, dont le sort n’a jamais été bien enviable dans l’histoire mais reste malgré tout pas si enviable que ça aujourd’hui. A la foi objets du désir et objets de toutes les projections fantasmées des adultes.

BG a dit…

Il y a quelques années je rencontre un ami qui me fait part de quelque chose qui saute régulièrement dans son dos (je ne me souviens plus précisément quoi), ce qui l'oblige à mettre un coussin spécial dans sa voiture. Il fait alors 200 kilomètres pour aller voir une vieille femme (80 ans à l'époque). Quand il arrive, à 7 heures, il y a déjà des gens qui attendent. Elle ouvre ses volets quand elle veut, à 11 heures … Puis elle commence ses consultations. Il passera à 17 heures alors que d'autres, arrivés peu après lui, attendent encore … Elle lui remet le dos en place jusqu'à la prochaine fois et tant qu'elle pourra.

C'est ce qu'il m'a raconté. C'est la France des rebouteux. La honte, mais pour qui ? Pour cette vieille femme qui vend de l'illusion ? Pour tous ces imbéciles qui perdent leur journée et leur argent pour aller la chercher ? Pour notre système de santé incapable d'apporter la réponse apportée par cette vieille femme ? Pour tous ceux qui militent ou souhaitent empêcher ces personnes d'exercer ? Il y a pire que de vendre ou d'imposer un usage inutile de produits dangereux, c'est de chercher à empêcher les gens de soulager leur souffrance.

Que ce soit clair, mon propos ne vise pas à défendre les rebouteux mais à souligner le scandale de notre système de santé incapable d'enseigner et de mettre en œuvre ce qu'ils font et se transmettent comme ils peuvent. La nature a horreur du vide ...

Anonyme a dit…

Intéressé de longue date par différentes - disons - "approches" manuelles, mais me gardant bien de leur prêter tous les bénéfices, la puissance d'action - ou au contraire l'innocuité - qui leur sont parfois accordés, je suis très agacé par l'engouement généralisé pour l'ostéopathie ...à laquelle je recours parfois - c'est bien agréable et relaxant..quand bien même très onéreux- .

Je me sens en phase avec les considérations développées par Docdu16 concernant toute l'agitation - fut-elle inspirée de méthode plus naturelle ou douce que celle du voisin- autour de la santé et de celle des touts petits en particulier. Aussi il pourra sembler inconséquent de mentionner un lien qui avance une "méthode" ( le bain des kinous) sur la base d'une argumentation non académique. C'est que, débarrassé de multiples considérations,ce texte donne envie de faire attention à certains petits faits qui ont une grande importance pour le nouveau-né :

http://www.quellenaissancedemain.info/archives/enregistrements/kinous.html

PS: je ne connais pas directement cette méthode/approche.

Anonyme a dit…

à CMT pour le message du 01 10.
" Pour répondre à T Lmabert, dont le propos m'intéresse car je l'ai déjà relevé. Quand on informe un patient que telle chose est bonne ou pas bonne pour lui ce qu'on fait c'est ce qu'on appelle en termes de médecine préventive de l'éducation à la santé. Dans ce cas on ne doit pas se mettre dans la position de quelqu'un qui cherche à convaincre mais dans celle de quelqu'un qui informe".....ON peut donc informer un patient que quelque chose n'est pas "bon" (selon nos critères) sans chercher à la convaincre. Faut arrêter la moquette ;-)) Moi aussi j'essaie chaque jour par un douloureux effort à atteindre le nirvana du sage qui n'est pas atteinte par ce qui ne dépend pas de lui mais là maintenant tout de suite, informer un patient qu'une chose me semble "pas bonne" sans chercher à le convaincre, je vois pas mais peut être que c'est ça l'"éducation thérapeutique" ... c'est pour ça que je suis nul selon les critères de la HAS ;-)
T Lambert

Anonyme a dit…

Hihihi j'aime beaucoup votre style Dr16, j'ai l impression d'etre à ma propre consultation^^

pour la petite histoire:

vu ce matin un patient qui n aime pas les medicaments et va donc voir un homéopathe
résultat
une ordonnance classique , 4 ou 5 prescriptions traditionnelles pour un monsieur de 65 ans qui a ses soucis de santé plus une page entière de prescription homeopathique, une quinzaine de ligne a vue de nez je n'ai pas compté...

pour un homme qui n'aime pas les médicaments... Je lui ai fais une remarque en ce sens, je crains qu 'il n ait pas saisi

à vous relire

Dr Koidneuf

Anonyme a dit…

houla j ai relu tres rapidement l ensemble des posts sur ce sujet brulant...

Hum
je suis ostépopathe , enfin je suis formé à l'ostéopathie , DIU affiché sur mon ordonance comme j en ai le droit... je pratique peu et donc forcement pas tres bien, mais il m arrive tout de meme d"avoir des resultats tres interressant

Heu dsl mais je préconise aussi l'usage de la vaccination, vous savez le truc dont plus personne ne veut depuis R.Bachelot...j'utilise d'ailleurs Madame Bachelot pour persuader mes petits vieux de se faire vacciner ( ne voyez pas svp dans ce terme petits vieux un quelconque paternalisme ou un effet de mon complexe de superiorité grandissant...)Je leur explique donc que le risque est bien plus grand de chopper la grippe dans une population qui ne se vaccine plus que dans une populatio ayant une couverture vaccinale satisfaisante...

concerant la preuve medicale, bon la manipulation vertebrale a fait ses preuves,mai sje vais pa svous faire un cours.

Concernant la preuve medicale dans son ensemble, l'intrication soin, effet placebo , effet reel est tellement compliqué que je reste extremement sceptique sur tout un tas de chose. La force de l effet placebo est reconnu par tous...

Et je remercie Big Pharma tout les jours car les AINS, les anti hypertenseurs, les vaccins, ça aide bien quand meme. Nous prescripteurs devont faire la part de choses entre ce qui marche et l'etat doit faire la part avec ce qui se vend .

Je deriverais ien sur le non substituable tiens; qu es ce que nous medecin on en a a foutre du non substituable : POURQUOI LA TUTELLE NE PREND PAS SES RESPONSABILITES... et ben Non on prefere DIRE :hou les vilains medecins qui marquent non substituable... ben franchement oui , rien a foutre meme hors du "medical" ma decision se justifie quand un petit vieux ( zut encore le petit vieux qui revient ) me dis docteur je le reconnais pas ce medicament...CQFD

dR kOIDNEUF

CMT a dit…

À T Lambert
On peut résumer ça par deux mots: empathie et humité. Quand on admet qu on se trompe soi même souvent on admet plus facilement que le patient persiste dans ce qui nous semble une erreur. On peut aussi appeler ça "renoncer à la toute puissance". Je n y suis pas arrivée du premier coup et je n y arrive pas a chaque fois, selon ma fatigue et mon humeur. Mais si, je vous assure , c est possible.

CMT a dit…

Je crois comprendre où réside l'incompréhension.
Il ne s'agit pas de nier qu'on a des positions soi-même (qu'on a acquis en s'informant, par un travail de recherche etc). Il s'agit simplement de ne pas chercher à les imposer aux patients à tout prix.
Cela implique,
1) de donner une information aussi complète que possible, en précisant que c'est l'information dont on dispose à l'isntant T et que ça ne correspond pas forcément aux recommandations officielles ou à ce que le patient va entendre ou lire ailleurs
2) ne pas se sentir personnellement remis en cause si le patient ne tire pas de ces informations les mêmes conclusions auxquelles on est arrivé soi-même

Ce n'est pas atteindre le nirvanha mais juste garder une distance professionnelle. Autrement dit : rester professionnel. C'est juste le minimum auquel chaque médecin devrait s'astreindre.

Anonyme a dit…

Je dois être LA mère de famille atypique, non seulement je ne réclame pas de vaccins à gogo mais je suis soulagée quand mon médecin conclut au terme de la visite à une simple "c'est un virus madame, donnez lui du doliprane ça ira bien" ! Mon fils aîné de 7 ans a été victime, quand il était nourrisson, d'une très grave réaction post vaccinale (à expression dermatologique principalement : un eczéma surinfecté recouvrant la totalité de son corps).....personne ne sait nous expliquer ce qui s'est passé et depuis personne n'a voulu prendre la responsabilité de le re-vacciner....surtout quand nous demandons qu'on nous rassure sur les effets possibles.Dernière plaisanterie en date la conclusion de la visite et du bilan immunologique effectué par une immuno-hémato-pédiatre à l'hôpital que nous avait envoyé consulter notre pédiatre : "jai re-présenté le dossier de ce jeune garçon, aux antécédents extrêmement lourds, en équipe pluridisciplaine qui a permis de conclure à une absence de déficit immunitaire. L'hypothèse évoquée est celle d'une possible allergie aux vaccins (notamment les conservateurs ou adjuvants), je vous conseille la réalisation de tests cutanés par patch et vous laisse l'adresser au médecin allergologue le plus proche"....nous étions allés chercher des réponses et l'assurance qu'on pouvait au moins vacciner notre fils avec un anti-tétanique et nous voilà avec une nouvelle hypothèse. 7 ans d'errance qui nous donnent vraiment confiance en la médecine.
Notre deuxième garçon n'a été vacciné qu'à 3 ans avec un vaccin monovalent pédiatrique anti-tétanique acheté en Suisse (impossible de trouver l'équivalent en France et nous habitons en région frontalière), notre petite fille de 7 mois n'a aucun vaccin. Compte tenu de notre douloureuse histoire personne ne nous menaçe de mettre en danger nos enfants mais je me mets bien assez la pression toute seule et chaque fois qu'ils touchent ou ont le nez qui coulent, je les imagine moribonds avec une coqueluche, une méningite ou autre horreurs dont on abreuve pour nous faire acheter...