Je n'étais pas un spécialiste de la contraception comme je n'étais pas un spécialiste de la grippe ou du dépistage du cancer de la prostate ou du dépistage du cancer du sein et je ne le suis toujours pas, j'écris des posts avec prudence, je tente de vérifier mes sources, j'essaie de regarder la littérature et, autant que faire se peut, de la lire et, à chaque fois qu'un nouveau sujet s'offre à moi, je me rends compte que le plus souvent "on" nous raconte des histoires.
La mode est au complotisme et à la révélation des vérités que l'on nous cacherait sciemment mais, je le jure, je ne suis pas complotiste pour un sou. Je constate qu'il est de plus en plus nécessaire de se méfier des évidences, des avis d'experts, des recommandations professionnelles et autres "Je pense que..." de sinistre mémoire.
Je vous renvoie à mon post précédent pour les informations sur les risques de la pilule : ICI. En sachant que mon paragraphe sur le DIU est probablement incorrect...
Je voudrais vous signaler, mais des commentaires de ce blog l'ont déjà évoqué, un article emblématique des croyances concernant la pilule. Il est paru dans Libération : ICI. Lisez le ou relisez le. Il n'est pas inintéressant de voir que les 4 signataires sont, dans l'ordre, épidémiologiste, sociologue - démographe, médecin épidémiologiste et gynécologue.
- L'article commence par dramatiser en feignant de croire que la pilule est le seul moyen contraceptif "moderne" : "Au Royaume-Uni, en 1995, la médiatisation d’un rapport sur les risques des pilules de troisième génération s’était ainsi accompagnée d’une baisse du recours à la pilule et d’une augmentation des grossesses non prévues et des IVG." Ainsi, des grands experts issus de la Faculté et / ou de l'Inserm sont contre la divulgation des risques éventuels de la pilule.
- Puis l'article entonne les trompettes de la renommée : " ...la pilule contraceptive est une des plus grandes avancées médicales et sociales du XXe siècle. " Oubliant sans doute dans cette affaire les deux points les plus fondamentaux du vingtième siècle : La diminution de la mortalité infantile et la découverte des antibiotiques.
- Et l'article nous dit que la pilule, c'est bon pour la santé : " Elle a aussi des effets bénéfiques sur la santé en diminuant globalement la mortalité et la morbidité (kystes ovariens, douleurs liées aux règles, acné) ainsi que la fréquence de certains cancers (ovaire, endomètre)" Nous y reviendrons plus loin.
- L'article continue avec une comparaison ignominieuse sur le risque thrombo-embolique de la grossesse qui serait plus grand qu'en utilisant une pilule contraceptive : "Ce risque reste toutefois inférieur à celui qu’encourt une femme enceinte, et plus encore au risque enregistré juste après l’accouchement." Nous avons déjà répondu LA, le point 11, à cet argument et nous y répondons un peu plus bas dans ce post (cf. infra).
- Puis, gros bla bla sur le rôle néfaste de l'industrie pharmaceutique (nous lisons, pour ceux qui l'ont oublié, un journal de gauche), sur la légitimité des interrogations sur les P3G et P4G, sur les preuves qui manquent, un petit chapitre social sur le fait que dérembourser les pilules P3G ou P4G serait catastrophique et entraînerait des inégalités sociales (on est de gauche, quoi), une touche de formation des médecins indépendante... Cette partie que je critique, je pourrais assez la partager s'il n'y avait eu les mensonges du début....
- La conclusion est à l'image du début de l'article : idéologique et sentimentale. Voir là : "la pilule, moyen de contraception qui a incontestablement sauvé des vies et permis aux femmes d’améliorer très sensiblement leur vie sociale, professionnelle, affective et sexuelle."
On peut considérer que cet article est une sorte d'argumentaire, de feuille de route, de vade-mecum pour les différents experts qui s'exprimeront dans les médias.
Et maintenant, envisageons les différents arguments qui nous ont été serinés par les "experts".
Je prends quelques exemples (et je ne cite pas de noms).
Les Françaises n'utilisent pas assez le stérilet et c'est dû à l'influence de Big Pharma et à l'esprit non anglo-saxon.
Comme on le voit, la GB est au dessous de nous, et les USA itou, sont-ce des pays anglo-saxons ?
Maintenant, voici une vision plus mondiale de l'utilisation du stérilet avec des références de 2011 (ICI)
L'interprétation peut être faite de plusieurs manières : le stérilet, c'est moins cher, mais aussi en raison des politiques anti natalistes, notamment chinoises, la politique de l'enfant unique (mais ce n'est pas ici que nous en discuterons) est quand même une mesure "totalitaire" conduisant à des infanticides féminins de masse, politiques anti natalistes qui englobent la notion de contraception involontaire si chère au professeur Israël Nisan... Mais il faut aussi replacer l'utilisation des stérilets par rapport à la contraception définitive (stérilisation) et au fait que dans certaines régions du monde la fameuse transition démographique ne s'est pas encore enclenchée.
On le voit, la stérilisation, méthode "définitive" est peu utilisée en Afrique où la transition démographique ne s'est globalement pas faite (et où les données culturelles sont fortes, la fertilité masculine et féminine étant très forte) et très utilisée en Asie (vraisemblablement en Chine et en Inde pour des raisons politiques).
La pilule évite les phénomènes thrombo-emboliques de la grossesse.
Quand l'ANSM dékhonne : "Mais contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, ce n'est pas la pilule, mais bien la grossesse qui entraîne le plus grand risque de thrombose veineuse, soit 6 cas pour 100.000 femmes contre 4 cas pour 100.000 pour les femmes utilisant des contraceptifs de 3e ou 4e génération, et 2 cas pour 100.000 pour les contraceptifs de 2è génération, comme le rappelle l'ANSM." Voir ICI
(Il est possible de cliquer sur le graphique pour le rendre plus lisible)
Comme on le voit, si on compare les effets indésirables sur un an dus aux différents progestatifs combinés, la grossesse entraîne, en théorie, moins de phénomènes Thrombo-emboliques veineux que certains progestatifs comme ceux contenus dans les pilules Yaz, Jasmine, Jasminelle (drospirenone) ou Diane 35 et génériques (cyproterone). Quant au desogestrel tant vanté, il est juste un peu en dessous.
Les femmes qui prennent la pilule ont une meilleure espérance de vie que celles qui ne la prennent pas.
C'est gentil tout plein. Les arguments sont les suivants (comme développés dans l'article de Libération) : diminution des cancers de l'ovaire et de l'endomètre. on ne dit pas qu'il s'agit de cancers rares. Mais, surtout, ces arguments pourraient éventuellement tenir si les contre-indications de la pilule étaient respectées : thrombophilie (que l'on ne recherche pas pour des problèmes de coûts) et qui touche 2 à 5 % de la population féminine et, surtout, tabagisme qui, comme on l'a vu dans un post précédent (ICI, point 5) multiplie par 9 le risque thrombo-embolique veineux par rapport à une femme qui ne fume pas et qui ne prend pas la pilule... Il semble que 35 % des femmes qui utilisent une pilule combinée fument et en sachant que le risque est cumulatif avec l'âge et le nombre de paquets-années. Nous avons par ailleurs appris (nous ne nous en doutions pas...) la sous déclaration des effets indésirables graves liés à la pilule, ce qui permet d'augmenter... l'espérance de vie des experts (ICI).
Je m'arrête là.
A trop vouloir prouver.
(J'en profite pour vous recommander la lecture tonique du dernier livre de Marc Girard "La brutalisation du corps féminin dans la médecine moderne." A commander ICI.
Les Françaises n'utilisent pas assez le stérilet et c'est dû à l'influence de Big Pharma et à l'esprit non anglo-saxon.
Comme on le voit, la GB est au dessous de nous, et les USA itou, sont-ce des pays anglo-saxons ?
Maintenant, voici une vision plus mondiale de l'utilisation du stérilet avec des références de 2011 (ICI)
L'interprétation peut être faite de plusieurs manières : le stérilet, c'est moins cher, mais aussi en raison des politiques anti natalistes, notamment chinoises, la politique de l'enfant unique (mais ce n'est pas ici que nous en discuterons) est quand même une mesure "totalitaire" conduisant à des infanticides féminins de masse, politiques anti natalistes qui englobent la notion de contraception involontaire si chère au professeur Israël Nisan... Mais il faut aussi replacer l'utilisation des stérilets par rapport à la contraception définitive (stérilisation) et au fait que dans certaines régions du monde la fameuse transition démographique ne s'est pas encore enclenchée.
On le voit, la stérilisation, méthode "définitive" est peu utilisée en Afrique où la transition démographique ne s'est globalement pas faite (et où les données culturelles sont fortes, la fertilité masculine et féminine étant très forte) et très utilisée en Asie (vraisemblablement en Chine et en Inde pour des raisons politiques).
La pilule évite les phénomènes thrombo-emboliques de la grossesse.
Quand l'ANSM dékhonne : "Mais contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, ce n'est pas la pilule, mais bien la grossesse qui entraîne le plus grand risque de thrombose veineuse, soit 6 cas pour 100.000 femmes contre 4 cas pour 100.000 pour les femmes utilisant des contraceptifs de 3e ou 4e génération, et 2 cas pour 100.000 pour les contraceptifs de 2è génération, comme le rappelle l'ANSM." Voir ICI
(Il est possible de cliquer sur le graphique pour le rendre plus lisible)
Comme on le voit, si on compare les effets indésirables sur un an dus aux différents progestatifs combinés, la grossesse entraîne, en théorie, moins de phénomènes Thrombo-emboliques veineux que certains progestatifs comme ceux contenus dans les pilules Yaz, Jasmine, Jasminelle (drospirenone) ou Diane 35 et génériques (cyproterone). Quant au desogestrel tant vanté, il est juste un peu en dessous.
Les femmes qui prennent la pilule ont une meilleure espérance de vie que celles qui ne la prennent pas.
C'est gentil tout plein. Les arguments sont les suivants (comme développés dans l'article de Libération) : diminution des cancers de l'ovaire et de l'endomètre. on ne dit pas qu'il s'agit de cancers rares. Mais, surtout, ces arguments pourraient éventuellement tenir si les contre-indications de la pilule étaient respectées : thrombophilie (que l'on ne recherche pas pour des problèmes de coûts) et qui touche 2 à 5 % de la population féminine et, surtout, tabagisme qui, comme on l'a vu dans un post précédent (ICI, point 5) multiplie par 9 le risque thrombo-embolique veineux par rapport à une femme qui ne fume pas et qui ne prend pas la pilule... Il semble que 35 % des femmes qui utilisent une pilule combinée fument et en sachant que le risque est cumulatif avec l'âge et le nombre de paquets-années. Nous avons par ailleurs appris (nous ne nous en doutions pas...) la sous déclaration des effets indésirables graves liés à la pilule, ce qui permet d'augmenter... l'espérance de vie des experts (ICI).
Je m'arrête là.
A trop vouloir prouver.
(J'en profite pour vous recommander la lecture tonique du dernier livre de Marc Girard "La brutalisation du corps féminin dans la médecine moderne." A commander ICI.
21 commentaires:
L'article du Figaro est édifiant ! Les mésaventures du Dr Chiche, l'attitude du centre de transplantation du foie de Beaujon désolantes !
Puisé dans les commentaires publiés à la suite de l'article, le témoignage de quelqu'un se présentant sous le pseudo Toubib 44 : Bonjour,
L"'expert" qui prétend que les médecins "cachent leurs erreurs sous le tapis " en ne déclarant pas les effets indésirables à la Pharmacovigilance masque la dure réalité de la déclaration :
DÉCLARER EST DÉCOURAGEANT !
* Il faut remplir des imprimés avec beaucoup de précisions : dates, doses, etc...
* Quand la réponse revient le Score d'Imputabilité comporte 3 parties :
1/ La chronologie: côtée de C0 à C3
2 / La sémiologie : côtée de S0 à S3 qui prend en compte les propriétés du médicament, telles quelles ont été décrites par le labo fabricant.
3/ La bibliographie : côtée B0 à B3 qui prend en compte LES PUBLICATIONS DÉJA FAITES d'effets indésirables !
Ce qui fait que souvent, alors qu'on a vu l'effet indésirable se dérouler devant soi, on vous répond : 1/qu'il y avait peut-être une cause extérieure parce que çà ne correspond pas aux propriétés du médicament, et
2/ que de toute façon çà n'a jamais été décrit avant...
Résultat, la fois suivante, le médecin ne perd plus son temps à déclarer !
Alors oui ! il faut encourager et faciliter la déclaration des effets indésirables des médicaments, par les médecins et par les PATIENTS ; mais cela ne peut servir à qq chose que si la banque de données est utilisée."
Il y a dans cette remarque un levier d'action : interroger les médecins sur leurs pratiques attitudes / ces questionnaires; le Forum du Formindep pourrait ouvrir la voie par exemple....
Docteur du 16, pourquoi n'avoir pas posté un commentaire à la suite de cet article où vous auriez pu indiquer votre blog en lien ? Vous ne seriez pas timide tout de même ?
Bonjour,
Merci encore une fois pour cette note. Concernant l'espérance de vie "augmentée" des femmes sous pilule, il me semblait avoir lu qu'un des biais était lié au fait que ces femmes consultaient plus, et étaient donc mieux suivies ? En ce sens l'amélioration de l'espérance de vie n'était pas liée à la pilule en soi mais bien au suivi médical, ce qui n'a quand même rien à voir !
@ Anonyme du 17 janvier 2013 15:21
Merci pour vos commentaires.
Je pense que vous confondez la comparaison homme / femme sur l'espérance de vie et la comparaison femme avec versus sans pilule...
Bonne journée.
Je voudrais faire un pas de côté, je m'en excuse, pour rapporter cette remarque d'un historien :
"ce qui me frappe beaucoup c'est à quel point les livres sont lus partiellement et incomplètement y compris parmi nos collègues"
A partir de 08:36 http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-guerre-et-societe-44-2013-01-17
Sur ce, il me faut relire votre billet.
Intéressant billet de votre très très cher Jean-Yves Nau sur le Pill Scare à laquelle notre ministre à accordé son attention le 11 du mois.( J.Y. Nau consacre plusieurs billets à la pilule)
"Le même jour, donc, le Pr Maraninchi évoquait les vertus de l’exemple danois. Il expliqua en substance que ce pays était parvenu, sans crise ouverte ni affolements médiatiquement induits, à réduire massivement et en quelque mois la proportion des femmes sous pilules des deux dernières générations sans abandon de la contraception. De fait l’expérience danoise apparaît comme tout particulièrement édifiante."
"Il serait fort utile, désormais, de disposer de l’état actuel (et des évolution ces dernières années) du marché des contraceptifs oraux en fonction des différentes générations de pilule dans les pays de l’Union européenne. On pourrait même s’étonner que ces états comparés des lieux ne soient pas déjà connus sinon rendu publics. De même peut-on s’étonner que, de manière rétrospective, la France (pays où les taux de contraception orale sont particulièrement élevés) n’ait pas mené d’enquête de cohorte du type de celles conduites au Danemark. Ou que les publications danoises du BMJ n’aient pas en temps et en heure mobilisé les autorités sanitaires françaises."
http://blog.ehesp.fr/mediasantepublique/page/2/
Et puis tiens, un bonus pour CMT :http://www.monde-diplomatique.fr/2013/01/DESCAMPS/48611
Très intéressant ! merci.
Quelques remarques.
Je pense que tes chiffres sur les DIU datent un peu. Le baromètre santé 2010 indiquait 26%.
Cela concerne « Femmes non enceintes déclarant utiliser systématiquement ou non, un moyen pour éviter une grossesse, sexuellement actives dans les douze derniers mois, ayant un partenaire homme au moment de l’enquête. »
Sous réserve que les données soient prises en compte de la même manière au cours du temps ce qui caractérise la France est une explosion de la contraception hormonale ET du DIU (plus récente, surtout ces 10 dernières années).
On est passés de 28% des femmes sous contraception hormonale orale en 1978 à 60,2% en 2010 (pilule 55% et autres modes de contraception hormonale). http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/rapport_contraception_vvd-2006_2006_10_27__12_57_59_515.pdf
Dans le même temps les DIU sont passés de 8% en 1978 à 26% en 2010. Le préservatif de 5 à 10%.Le SIDA est tout de même passé par là. C'est peu.
Ce qui caractérise aussi la France c’est donc une contraception polarisée sur deux moyens de contraception très fortement médicalisés et forcément source d’effets secondaires.
Quant au suivi médical la corrélation avec la survie est complexe. Les femmes qui vont le plus chez le médecin ont une meilleure hygiène de vie. Mais elles surconsomment de la médecine ce qui peut s’avérer contre-productif en matière de santé (p exp celle qui consultent des gynécos parce qu’elles habitent en ville et peuvent payer des dépassements d’honoraires ont été plus exposées aux P3G).
Pour les femmes qui ne consultent pas les médecins cela fait partie d’une carence générale dans la prise en charge de leur santé.
Il y a surconsommation d’un côté et sous-consommation de l’autre mais ces tableaux de sur ou sous consommation font partie de « profils » (niveau d’études, revenu, éducation, mode de vie…). Le gros souci en santé publique c’est d’amener certaines personnes à se préoccuper davantage de leur santé. P exp pour le dépistage du cancer du col il y a 6 millions de frottis chaque année ce qui permettrait en théorie de dépister toutes les femmes tous les 3 ans. Mais en réalité 55% des femmes se font dépister plus fréquemment que nécessaire. Ce qui est inutile. Il reste les 45% autres chez qui vont se produire les cancers du col.
Ensuite, si on devait se fier à ce que dit la pharmacovigilance, on arriverait facilement à la conclusion que la pilule protège contre les accidents TEV et les AVC. En raison de ce qui s’est produit avec notre pharmacovigilance passive et ce que disait B Bégaud dans le rapport de l’IGAS consacré à la pharmacovigilance : » « (...) au fil du temps, par méconnaissance des règles de base des probabilités et, sans doute, sous pression de la pharmacovigilance industrielle, les observations douteuses ont été peu à peu considérées comme des cas peu démonstratifs, voire dans lesquels la responsabilité du médicament ne pouvait pas décemment être retenue. Ceci a pu justifier de les retirer des séries d’observations présentées au Comité Technique ou à la Commission Nationale de Pharmacovigilance ou, en tout cas, des calculs de « risque », amputant ainsi le numérateur observé d’une bonne part de son effectif (rappelons que la cotation douteuse est de loin la plus fréquemment observée en routine avec la méthode française) »
La question de l’imputabilité a été le prétexte pour ne plus du tout prendre en compte le peu d’effets indésirables déclarés.
Il serait intéressant de savoir ce que la pharmacovigilance a fait de tes EI déclarés, Jean-Claude.
Personne ne veut connaître les effets indésirables des médicaments. Seuls les patients y ont intérêt de manière non équivoque. Si on voulait connaître les effets indésirables des médicaments on n’aurait pas confié la pharmacovigilance aux Pharmas.
Pour le reste ce n’est que de l’affichage. Il s’agit de rassurer en montrant qu’on fait quelque chose. Alors qu’en réalité on passe son temps à défaire ce qui existait.
A anonyme. Merci pour l’article.
J'oubliais.
Dans mon entourage, femme de 38 ans décédée suite à un AVC. J'ignore si elle était sous pilule. Mais si elle l'était, il y a des faibles chances que son décès soit déclaré comme un Effets Indésirables possible de la pilule.
Si, par le plus grand des hasards, il faisait partie des 1 pour X milliers d'EI déclarés, il y a des grandes chances que l'ANSM ne reconnaisse pas l'imputabilité et décide qu'il n'y a pas de relation entre les deux faits.
Je donne la référence pour les chiffres actuels sur la contraception. Il s'agit du baromètre santé 2010 http://www.inpes.sante.fr/70000/dp/11/dp111026.pdf p4.
Toutefois, le baromètre santé est fondé sur des enquêtes téléphoniques, sorte de sondages, qui ont lieu tous les cinq ans. Il en est de même pour le tabagisme en France, mesuré de cette manière une fois tous les cinq ans et pourtant jugé responsable de 73000 décès annuels prématurés.
Quand on pense qu'en période électorale on avait un sondage tous les deux jours, on comprend quelle est l'indigence de la santé publique en France et quel est l'arbitrage fait par les politiques.
Lors de la crise du Mediator Xavier Bertrand avait promis de doubler les effectifs des personnes gérant la base de données de pharmacovigilance pour la France entière. Cela voulait dire passer de 1 à 2 personnes (à temps plein, je l'espère en tous cas).
Point 53 p31 rapport IGAS
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/114000331/0000.pdf
bonjour
post très intéressant, comme souvent. J'aime particulierement votre façon de rappeler qu'il y a eu une vie avant la pilule et big pharma. Personnellement, je travaille sur l'ile de la réunion, multi ethnique et multi culturelle : J'ai dans ma patientelle un groupe de population appelé ici "Z'arab" (aucune connotation raciste dans ce terme) : il s'agit de descendants d'indien du sud et de l'ouest de l'inde. Parmis les femmes en âge de procréer, aucune que je connait n'a recours à un moyen de contraception. Quand je leur demande comment elles font, elles me disent que la fertilité est une affaire subtile de femme. Elles maitrisent parfaitement leur fécondité (un à deux enfants, en général au moment voulu). étonnement, lorsque j'en parle avec mes confrères d'ici, ils semble découvrir cet aspect des choses. Par ailleurs, concernant un autre groupe de population, les "Chinois" (même remarque, pas de connotation raciste, et en fait la plupars ne sont pas chinois), ils ne fréquentent simplement pas les cabinets de médecin occidentaux (pas de prescription de pilule non plus...) et ne semble pas avoir pour autant plus de problème de santé que les autres, ni plus d'enfants.
La contraception est liée à la dictature du sperme, faut-il le rappeler ? Dictature que l'homme imposerait à la femme ou qui est d'abord imposé à l'homme par tout un conditionnement dont il lui serait impossible ou interdit de sortir ? C'est un autre aspect du problème que je me contente de rappeler. J'avais essayé il y a quelques temps mais c'est pas facile dès qu'on tient des propos jugés décalés alors qu'ils se rapportent à des aspects fondamentaux de l'être humain.
Cette question n'est pas nouvelle, des traditions comme le Tao en Chine, les zoroastriens en Iran et d'autres au Japon ou en Inde en parlent depuis des millénaires. On retrouve en partie cela chez nous dans ce qu'on appelle l'union réservée (avec ces 2 mots on trouve sur internet).
Pour sourire un peu il y a aussi ce conférencier qui propose une tasse de thé. A boire avant ou après demande une dame. A la place répond-il...Sans parler de la ceinture de chasteté qui aurait fait la fortune et le bonheur des serruriers selon mon prof d'histoire de terminale ...
L’INPES présente tous les moyens de contraception. Il y en a 13. http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1371.pdf
Si l’on regarde l’utilisation des moyens de contraception d’après le baromètre santé 2010 http://www.inpes.sante.fr/70000/dp/11/dp111026.pdf , les moyens hormonaux et le DIU sont utilisés par 86% des femmes sous contraception, les préservatifs par environ 10%. Restent moins de 4% des femmes qui utilisent les moyens contraceptifs locaux, les méthodes naturelles et la stérilisation.
De l’autre côté la pilule est prescrite à environ 40% des femmes de 35 à 49 ans souhaitant une contraception .
L’ANSM annonce un risque « de base » de 0,5 à 1 pour 10 000 de la maladie trhombo-embolique (thromboses veineuses profondes et Embolies pulmonaires). Ce risque annoncé ne correspond à aucune donnée connue. Si on l’appliquait à toute la population féminine (30 millions) cela voudrait dire qu’il y aurait 1500 à 3000 cas de thromboses veineuses chez la femme par an en France. Cela doit donc s’appliquer aux femmes de 15 à 25 ans, non obèses, non fumeuses, non enceinte, non hospitalisées, ne faisant pas de longs voyages en avion et ne présentant pas de facteur de risque génétique comme le facteur V de Leyden etc. C'est-à-dire à vue de nez 10% de la population féminine. Les chiffres avancés sont plutôt de l’ordre de 100 000 hospitalisation par an pour maladie trhombo-embolique dont au moins la moitié de femmes. En tous cas le risque trouvé chez les femmes ne prenant pas la pilule de 15 à 49 ans dans l’étude danoise était de 3 fois supérieur à celui annoncé par l’ANSM c'est-à-dire de 3 pour 10 000, et doublé chez les utilisatrices de pilule http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2726928/pdf/bmj.b2890.pdf .
D’autre part il y a les autres risques cardio-vasculaires incrémentés par la pilule.
Les AVC (accidents vasculaires cérébraux) 125 000 personnes hospitalisées chaque année (BEH 6 mars 2012 10-11 Personnes hospitalisées pour accident vasculaire cérébral en France :
tendances 2002-2008). Les AVC ont diminué entre 2002 et 2008 mais ils ont augmenté chez les moins de 65 ans et c’est chez les femmes de moins de 65 ans qu’ils ont augmenté le plus vite pour les hommes (+9,7%) et pour
les femmes (+12,9%).
Pour les cardiopathies ischémiques (angine de poitrine, infarctus du myocarde), en 2008, 3089000 hospitalisations dont 56 000 infarctus du myocarde. Il y a une diminution dans l’ensemble de la population des taux standardisés entre 2002 et 2008 (- 7,6% globalement et -17% pour l’infarctus du myocarde) SAUF CHEZ LES FEMMES DE 35 à 54 ANS (tiens, l’âge où les femmes restent sous pilule et fument) avec une augmentation de 6,7% ce qui veut dire quelques 700 femmes de 35 à 55 ans hospitalisés en plus chaque année pour infarctus du myocarde http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=8559 . Ce qui est frappant c’est que l’évolution se fait à l’opposé des autres catégories ce qui veut dire que le différentiel pour les femmes de cet âge est plus important que ce qui apparaît en première analyse. On pourrait donc dire qu’il y a peut-être 800 à 900 infarctus du myocarde chez des femmes de 35 à 54 ans qui auraient pu être évités. Il y a, en parallèle une augmentation du tabagisme entre 2005 et 2010 mais presque exclusivement chez les femmes de 45 à 64 ans, de 16 à 22%.. L’utilisation de la pilule entre 2000 et 2010 a augmenté d’environ 10% (de 45 à 55%)
La HAS ne reconnaît pas de différence entre les générations de pilules pour le risque cardio-vasculaire artériel (AVC et infarctus) http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2008-11/reevaluation_des_contraceptifs_oraux_de_3eme_generation.pdf. Toutes les pilules augmentent significativement ce risque qui augmente aussi avec l’âge.
Il ne faut pas oublier que les FACTEURS DE RISQUE (prise de pilule, tabac etc) ne s’additionnent pas mais se potentialisent entre eux. La pilule est un facteur de risque évitable.
Je vois les choses comme-ça : il y a en France, plus qu’ailleurs, un très gros problème de gestion des politiques concernant les médicaments, due à une pression constante des Pharmas de haut en bas de la chaîne et de conflits d’intérêts omniprésentes. La pression qui s’exerce des politiques jusqu’aux patients, en passant par les médecins, i se traduit par une surconsommation de médicaments et la prescription de médicaments ayant un mauvais rapport bénéfice/risque.
De temps en temps, on voit émerger la pointe de l’iceberg sous forme d’un scandale, qui, on le relèvera, n’est jamais découvert grâce à la vigilance des agences.
Alors les médias se précipitent en se focalisant sur le scandale en question, les politiques s’empressent de faire preuve de réactivité avec, pour souci principal, avoir l’air d’agir pour que rien ne change. Et surtout, circonscrire et minimiser le problème.
La grande décision qui a été prise ici est le déremboursement de 4 pilules des dernières générations et pas parmi les plus prescrites, qui étaient les seules à être remboursées. Bigre ! Quel courage politique !
Je fais un appel d’offres. Ce serait bien que des médecins se dévouent pour faire le point sur les moyens de contraception, leurs avantages, leurs inconvénients et effets secondaires, les critères qui peuvent amener à en choisir un plutôt qu’un autre. En évitant les idées préconçues du genre la stérilisation est à réserver aux folles et aux cas sociaux, le préservatif n’est pas un moyen de contraception, et l’indice de pearl est un critère scientifique de premier ordre.
Le fait est que les patientes ne peuvent trouver une information impartiale nulle part. Les plannings familiaux sont des foyers de féministes totalement acquises à la pilule, les gynécos sont sous la coupe des pharmas.
Qui se dévoue ?
Ca ne sera pas rémunéré mais ça concerne 10 millions de femmes en France.
@CMT concernant les cardiopathies ischémiques vous écrivez pas de diminution des taux standardisés pour les femmes de 35 à 54 ans, le facteur stress a t-il été pris en considération en rapport avec la double journée d'une femme travaillant en dehors mais aussi dans la maison?
A BT,
J'ai vu que le facteur stress est régulièrement cité par les cardiologues quand il s'agit d'accidents cardio- vasculaires chez la femme, au même titre que tous les autres facteurs de risque comme l'HTA, le diabète, les dyslipidémies etc.
Mais là on est dans un cadre précis. Il ne s'agit pas de passer en revue tous les facteurs de risque CV chez la femme mais d'essayer d'expliquer pourquoi entre 2002 et 2008, les AVC ont augmenté seulement chez les personnes de moins de 65 ans et plus rapidement chez les femmes de moins de 65 ans que chez les hommes de moins de 65 ans. Et pourquoi les cardiopathies ischémiques ont augmenté UNIQUEMENT chez les femmes de 35 à 54 ans? Il n'y a pas, à ma connaissance, de raison de penser que le stress a augmenté particulièrement chez les femmes sur cette période.
On sait, en revanche, que le recours à la pilule a augmenté, que le tabagisme a augmenté entre 2005 et 2010 chez les femmes de plus de 45 ans et qu'il y a plus de fumeuses chez les femmes sous contraception hormonale que chez celles qui n'ont pas ce type de contraception.
On sait aussi que les obstructions artérielles aboutissant à des accidents CV artériels sont des processus chroniques où le nombre cumulé de cigarettes fumées joue un rôle important.
Les cardiologues attribuent eux aussi l'évolution des maladies cardio-vasculaires chez la femmes à l'association tabac pilule.
Je suis bien incapable de faire une analyse multivariée en régression logistique mais, compte tenu de tous ces éléments, leur hypothèse me paraît plutôt plausible.
Je cite:"Les chiffres parlent d'eux-mêmes : là où le taux de décès pour une maladie cardiovasculaire est de 32% chez les femmes, il est de de 27% chez les hommes.
Les femmes sont-elles plus fragiles sur le plan cardiaque que les hommes ?
Difficile à dire, mais il semble en tout cas que les femmes courent un risque plus grand en associant tabac et pilule."
http://www.canalacademie.com/ida8015-Maladies-cardio-vasculaires-les-femmes-plus-exposees-que-les-hommes.html
C'est un aspect. L'autre aspect qui amène à souhaiter une diversification des moyens de contraception est le fait que l'augmentation de l'utilisation de la pilule ne s'est plus traduite, depuis de nombreuses années par une diminution des IVG (ni l'introduction de la contraception d'urgence).
Le trop de pilule est à la fois inefficace et dangereux.
@ BG
Interessant la sexualité "taoiste" !très loin de notre conception de la chose ..
..."se flatte de n'avoir jamais éjaculé en 10 ans de mariage " peut on lire.
Un occidental peut il envisager une demi minute de ne jamais avoir un rapport complet ? ;))
DB
Guillaume, de la Réunion, est intervenu plus haut. C'est l'occasion de rappeler l'existence de Med'Ocean qui s'était fait connaître en métropole en 2011 à l'occasion des débats sur la vaccination HPV.
L'association,qui a organisé la première journée internationale de l'indépendance médicale, rien de moins, fait appel aux bonnes volontés : http://www.medocean.re/
CMT vous dites « Je suis bien incapable de faire une analyse multivariée en régression logistique ». Vous inquiétez pas il y aurait beaucoup à dire sur la façon dont cela est pratiqué. Quand on fait ''un ajustement sur l'âge'' par exemple il faudrait ensuite mesurer la qualité de cet ajustement. Mais cette nécessité semble ignorée en épidémiologie.
Supposez un groupe A de données linéaires croissantes de pente 45° et un groupe B ayant le même nombre de données mais linéaires décroissantes de pente -45°. Si vous cumulez A et B vous pourrez ajuster les données par une régression linéaire, c'est à dire la meilleure droite ajustant ce nuage de points. Mais cet ajustement a toute chance d'être très mauvais. On le teste par le coefficient de corrélation. S'il est mauvais on est invité à chercher autre chose. En l'occurrence ici, il faudra voir qu'il faut dissocier A et B.
C'est la même chose avec l'ajustement par une régression logistique. Prenons A avec un odd ratio OR de 3 et un écart-type de 0,5, soit une distance de 4 écarts-type entre la valeur attendue 1 et la valeur observée 3. Prenons B avec OR=0,4 et un écart-type de 0,15 soit encore une distance de 4 écarts-type entre la valeur attendue 1 et l'observée 0,4. Pour A comme pour B les écarts observés sont des plus significatifs, le caractère significatif apparaissant quand l'écart dépasse 1,96 écarts-type. Si on teste l'apparition de SEP après un vaccin, A sera très significatif côté vaccin dangereux et B très significatif côté vaccin protecteur.
Si vous regroupez A et B que va-t-il se produire ? L'odd ratio obtenu ne pourra que se rapprocher de 1 et n'aura aucune chance d'être significatif. D'ailleurs pourquoi le serait-il d'un côté plutôt que de l'autre alors que A et B ont les mêmes effectifs ?
Que font les épidémiologistes en pareil cas ? A étant les enfants de 11 ans et B les enfants de 15 ans ils ajustent les données sur l'âge par une régression logistique. Ils semblent comprendre le terme ''ajuster'' au sens usuel d'un ajustement d'horlogerie au centième de millimètre alors qu'il s'agit d'un terme redéfini en mathématique et totalement neutre quant à la qualité de cet ajustement. Dans mon exemple cet ajustement sera à coup sur un très mauvais ajustement invitant à chercher autre chose qui sera là aussi de dissocier A et B bien évidemment.
Cela peut-il se rencontrer ? Oui, dans l'étude de la SEP après vaccination hépatite B chez les enfants où les auteurs ont maintenu groupés les enfants vaccinés au collège en sixième avec ceux vaccinés plus tard à 14-15 ans alors qu'ils ont tous été suivis jusqu'à 16 ans pour l'apparition de la première ADC (atteinte démyélinisante centrale). Avec les seules données publiées j'ai pu montrer que le plus vraisemblable était que le premier groupe serait au moins significatif côté vaccin dangereux et que le second le serait côté vaccin protecteur en raison d'un suivi beaucoup plus court.
J'en avais fait une communication affichée [1] au congrès de la Sfsp à Lille les 2-4 novembre 2011 où j'ai eu l'opportunité de discuter de cela avec plusieurs épidémiologistes dont au moins 2 ont reconnu qu'il fallait dissocier. Ben oui bien sûr !!!
[1] http://p3.storage.canalblog.com/35/91/310209/69807497.pdf
Plus de détails sur
http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2011/03/18/20609338.html
http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2011/04/10/20863058.html
A BG,
c'est intéressant ++ quand vous parlez maths. Les maths sont fâchées avec moi mais j'essaye de me reconcilier.
Je suis d'accord avec vous. Vous le verrez bientôt, sur l'utilisation (mauvaise) que les épidémiologistes et biostaticiens font des outils mathématiques.
Pour les femmes pseudo-chinoises ou pseudo-indiennes de la Réunion, je me méfie bp de la vision idéalisée des occiedentaux concernant les civilisations qu'ils ne connaissent pas et dont ils ne savent rien.
Les chinois ou apparentés et les indiens ou apparentés sont des gros matchos en général et "secret de femme" doit signifier que les femmes doivent gérer aussi, en plus des enfants et de la maison, la sexualité de leur conjoint.
Je réclame pour les femmes le droit à l'insouciance.
Merci pour votre réponse CMT. Pour ce qui est de mon allusion aux traditions asiatiques sur la maitrise du sperme elles sont réservées à un tout petit nombre d'individus qui pratiquent chaque jour de nombreux exercices et ne font pratiquement que cela. Pour l'ensemble des populations c'est une toute autre affaire, je n'en ai jamais douté. Ce que semble réussir certains, même s'ils sont peu nombreux, pourrait nous montrer une part inexplorée du potentiel humain. Mon propos n'avait pas d'autres significations.
A propos de la "comparaison ignominieuse sur le risque thrombo-embolique de la grossesse qui serait plus grand qu'en utilisant une pilule contraceptive" . Le Dr Girard est plutôt rapide. Page 54 il oppose seulement : "comme si le destin d'un rapport sexuel non protégé par une contraception médicalisée allait systématiquement vers une grossesse !"
Une réaction CMT ?
[M. Girard source l'origine de l'argument opposant sur ce point pilule et grossesse, un article de Drife de 2001 in BMJ]
Ceci étant dit le livre de Girard est fort intéressant.
A anonyme
Vous semblez tenir beaucoup à ce que nous parlions de ce fameux argument.
Mais c'est un argument qui ne serait pertinent que si plusieurs conditions étaient remplies.
1- si la grossesse, état physiologique et généralement désiré, était comparable à une contraception médicamenteuse
2-si la pilule n'avait pas d'autres effets indésirables multiples et variés(sans parler des intéractions médicamenteuses) parfois plus graves et plus fréquents que les accidents thrombo-emboliques veineux, comme le sont les AVC artériels et les infarctus du myocarde
3- si l'expérience menée dans des pays dont les politiques de santé publique sont plus cohérentes et moins téléguidées par l'industrie pharmaceutique, n'avait pas montré de manière irréfutable qu'il est possible de faire beaucoup mieux en matière d'efficacité contraceptive à l’échelle d'une population en utilisant beaucoup moins la contraception hormonale.
Comme aucune de ces conditions n'est remplie on peut dire que c'est juste un argument totalement bidon jeté en pâture aux patients et aux journalistes pour détourner l'attention des enjeux de fond de la contraception, qui sont bien mis en lumière par le rapport de l'IGAS.
Je ne suis pas étonnée qu'Israël Nisand l'utilise. Ce type est en dessous de tout.
Quant au livre de Marc Girard, je n'en ai lu que des extraits pour l'instant et son travail m'a semblé intéressant et original.
Il ne faut pas compter sur moi pour critiquer quelqu'un qui a fait l'effort de mener de manière honnête ce travail parce que je suis bien placée pour savoir combien il est difficile de faire seul le tour d'un sujet complexe de manière satisfaisante.
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