jeudi 22 octobre 2009

ENTITLEMENT : LES MEDECINS SE PLAIGNENT TOUT LE TEMPS SANS SE RENDRE COMPTE DE LEUR CHANCE

Une médecin canadienne, professeur d'Université à Vancouver, Erica Frank, Department of Health Care and Epidemiology and Department of Family Practice, raconte dans le British Medical Journal (article disponible sur abonnement) combien le sens de l'entitlement des médecins la dérange. Et moi je conçois combien il est difficile de traduire en français le mot Entitlement.

Voici les faits.

Premier épisode. Cela se passe dans un taxi après une journée de travail au congrès de l'American Medical Association. Elle est assise avec des collègues qui se plaignent, comme ils le font souvent, de leurs conditions de travail et de leurs honoraires et du fait, ajoute-t-elle, comme le répètent souvent les médecins américains, qu'ils ne se sentent ni estimés ni récompensés à leur juste valeur. Au bout de dix minutes de trajet elle leur dit : "Comment pouvez-vous vous plaindre de cette façon devant un chauffeur de taxi ?" Silence inconfortable.

Deuxième épisode. Cela concerne une amie intime d'Erica Frank qu'elle décrit ainsi : ce médecin consulte dans un grand hôpital auprès d'une clientèle provenant de milieux défavorisés. Mon amie est issue d'une famille aisée, a reçu la meilleure formation médicale, elle est agréable, compétente et jolie. "Ce matin, lui dis-je en parlant avec elle, j'ai vu un employé de péage et j'ai pensé combien j'étais contente de ne pas faire ce métier et combien ce travail devait être déplaisant : respirer un air pollué, avoir des relations superficielles, instantanées et probablement souvent négatives et sans remerciement, avec des gens, n'avoir aucun contrôle sur son activité qui pourrait très bien être remplacée par une machine, n'avoir aucune possibilité d'avancement, être mal payé, et cetera, et cetera... Et mon amie m'a dit : "Tu ne comprends pas. Cette personne n'est même pas de ma Classe !" Et le mot classe avait une majuscule ! Je savais que mon amie, poursuit Erica Frank, avait passé la plupart de sa carrière à traiter les démunis, souvent au prix d'un sacrifice personnel et qu'elle avait entraîné d'autres à le faire. Elle l'avait fait par compassion et avec sérieux et il était difficile pour moi de rapprocher cela de sa réflexion.

Et notre Erica d'ajouter, désemparée : "Est-ce que c'est cela ce sens apparent d'entitlement ? Est-ce que c'est spécifiquement nord-américain ? Est-ce que c'est dû à un excès de travail ?"

Il faut lui dire, à Erica, qu'il n'y a pas que les médecins nord-américains qui sont comme cela, et que l'entitlement existe aussi par ici et sur de nombreux forums médicaux qui ne sont pas heureusement lus par les chauffeurs de taxi ou les employés des péages. Seuls les médecins ont le droit d'y écrire et de les lire.

Et elle ajoute :"Peu importe la raison, mais le phénomène d'entitlement semble même atteindre nos désirs de bien-être. En dépit du fait que les médecins bénéficient d'une espérance de vie supérieure à la moyenne et exercent un métier stimulant et rentable, ils sont plongés dans la 'woe are we' attitude [ce qui pourrait se traduire en français par une attitude pleurnicharde] comme s'ils n'en avaient jamais assez." Et aussi : "Nous avons besoin, nous les médecins, de sentir que nous avons le droit d'être respectés, satisfaits et comblés durant toute notre vie parce que nous avons travaillé si dur et que nous le méritons. Ce besoin est fondamental dans les aspirations humaines mais pourquoi le mériterions-nous plus que d'autres, notamment plus que ceux exerçant des métiers ingrats ou ennuyeux pour assurer une existence modeste à leur famille ?"

Comment traduire entitlement selon vous ? Littéralement c'est un droit mais, dans cet exemple, la conviction que tout nous est dû.

Voici la définition en anglais d'entitlement trouvée dans Wikipedia : Entitlement is a guarantee of access to benefits because of rights or by agreement through laws. It also refers, in a more casual sense, to someone's belief that one is deserving of some particular reward or benefit."

[Grand merci à AP pour la traduction de entitlement et woe are we attitude]


vendredi 16 octobre 2009

LA GRIPPE A VUE SUR LE TERRAIN - HISTOIRES DE CONSULTATION : QUINZIEME EPISODE

Monsieur D, 64 ans, a consulté un médecin de garde car il n'a pu me joindre mercredi en huit. Il se sentait "grippé" et présentait sans nul doute un syndrome grippal gouvernemental : fièvre > 38°, toux, courbatures.
Ce patient, à part le fait qu'il est hypertendu, n'a aucun antécédent majeur.
Le docteur de garde l'a "bien" examiné et lui a dit, tout de go, qu'il avait la grippe A.
Je parle bien entendu sous le contrôle du patient. Ce qui est une précaution élémentaire.
Quid du devenir de ce patient étiqueté grippe A ?
Prescription de tamiflu pendant cinq jours, de paracétamol et de biocalyptol. Prescription d'un prélèvement au laboratoire pour "savoir si c'est bien la grippe A". Prescription de masques chirugicaux et conseils vis à vis de la famille.
Le malade revient me voir le mercredi suivant, apparemment guéri et apyrétique. Il me raconte l'affaire dont le point le plus piquant est que lorsqu'il est allé chercher les résultats de l'examen au laboratoire (sans masque), il était déjà apyrétique et "bien portant" et, cerise sur le gâteau, le test était négatif.

Qu'est-ce qui a cloché dans cette affaire ?
  1. Il n'est pas possible, cliniquement, de dire à un malade qu'il a la grippe A
  2. Les prélèvements analysés par un laboratoire de ville ne peuvent faire le diagnostic de grippe A car les kits testent un composé de virus dont le H1N1 de la grippe A.
  3. Les laboratoires de ville qui font cela sont des escrocs et les vendeurs de tels kits sont des escrocs également.
  4. Le tamiflu a guéri un malade hors Autorisation de Mise sur le Marché puisque le patient / malade n'avait pas la grippe !
  5. Il s'agit, à n'en pas douter d'un épisode de la Stratégie de Knock dans sa version "Etendre le champ de la maladie à des gens presque bien portants"
  6. Mon confrère a dû péter les plombs
En résumé, chers patients qui n'êtes pas encore malades ou chers malades qui êtes encore des patients, ouvrez les yeux et les oreilles sur ce que vous racontent les médecins.

jeudi 15 octobre 2009

LES AUTORITES VACCINALES MENTENT OU NE SAVENT PAS S'EXPRIMER

J'ironisais dans mon dernier message sur la prochaine "élection" de Jean Sarkozy comme président de l'Etablissement Pour l'Aménagement de la Vaccination (EPAV) mais j'étais loin du compte.
Le visionnage de la Conférence de presse qui s'est tenue le huit octobre 2009 sous l'autorité de Houssin, Floret, Marembert et Perronne m'a rendu songeur sur l'état de mauvaise foi caractérisée et sur la confusion d'esprit de nos élites vaccinales : pour voir plus d'une heure de spectacle : ici.
Je voudrais que vous puissiez trouver le temps de visualiser la video.
Quelques remarques :
  1. DOCTEURDU16 D'OR : Professeur Floret, président du Comité Technique des Vaccinations. Il bredouille, il confond vingt fois adjuvé et non adjuvé et se trompe souvent. Après l'avoir écouté il est difficile de savoir si les adjuvants sont ou non dangereux bien qu'on sente qu'il est intimement persuadé qu'ils sont sans danger. Vous pourrez l'écouter entre la minute 19 et la minute 27. Il est désolé des études contradictoires qui indiquent pour l'une qu'il ne faut pas vacciner avant contre la grippe saisonnière et l'autre qu'il le faut. Il se lance dans un plaidoyer contre les études cas-témoins. En fait il ne sait rien : a) puisque la vaccination saisonnière a commencé, il faut continuer ; b) nous n'avons pas de données concernant les dangers des vaccins adjuvés notamment chez les femmes enceintes et les petits nourrissons mais si la pandémie se déclenche (?) et que les vaccins non adjuvés ne sont pas disponibles on vaccinera quand même les femmes enceintes et les petits nourrissons avec le vaccin adjuvé. Une seule contre-indication vraie : les SEP et les lupus (tiens, tiens, ce seraient des maladies auto-immunes ?).
  2. DOCTEURDU16 DE VERMEIL : le professeur Perronne, du Haut Comité de la Santé Publique qui est le champion de la langue de bois et des lapsus révélateurs. Perronne sait tout et dit tout. Je cite presque ses mots : même mortalité pour la grippe pandémique que pour la grippe saisonnière : nous ne sommes pas inquiets (rappelons qu'il y a entre 3 et 5000 morts par an en France, une paille) ; pas d'effets secondaires avec les vaccins adjuvés (?????), le thiomersal est sûr, les squalènes sont des produits naturels (CQFD) ; l'intérêt des adjuvants : réactions croisées possibles avec d'autres virus ce qui serait génial en cas de mutation ; les travaux n'ont pas été faits "sur des coins de table" ; il y a 70 fois plus de Guillain-Barré avec la grippe qu'avec le vaccin antigrippal (il sort cela de quel coin de table) ; les pseudo complications vaccinales de type immunitaire (c'est à dire par exemple SEP et lupus) vont forcément apparaître car le nombre de gens vaccinés fera que ceux qui devaient les faire "naturellement" l'attribueront au vaccin [Christian Perronne est quand même un grand mystificateur et il le sait. Je suis confondu par tant de cynisme.] ; c'est grâce au tamiflu qu'il y a eu peu de morts en Australie chez les patients admis en réanimation [il semble que l'on ait au contraire constaté que beaucoup de malades non graves avaient été "réanimés", ce qui explique plutôt le faible nombre de décès] ; les prévisions épidémiques qui vaient été faites n'ont heureusement pas été vérifiées mais les prévisions de deuxième vague encore plus pessimistes tenaient compte de la vaccination de masse, ce qui justifie cette vaccination de masse !
  3. DOCTEURDU16 DE BRONZE : Marimbert de l'AFSSAPS : nous avons plus de données que les Américains sur la sécurité des vaccins ! Notre pharmacovigilance est au top !
On apprend également que les Américains n'ont pas mis d'adjuvants car les essais ont été faits à partir du vaccin saisonnier plus immunogène alors qu'en Europe (les génies) le développement a été fait à partir du virus aviaire.
Fermez le ban !
Je ne parle pas des journalistes qui ont servi les plats.
Commentaire JCG : le principe des centres de vaccination avec des masses de "citoyens" vaccinés en même temps favorisera par la simple loi des nombres et par une probable réaction mimétique le nombre de malaises et autres incidents (qui n'arrivent jamais selon Floret, Marimbert et Perronne) et un affolement prévisible des populations et ce, d'autant plus, que les vaccineurs seront étudiants infirmiers et étudiants en médecine...
Qui vivra verra.

mardi 13 octobre 2009

JEAN SARKOZY A ETE DESIGNE PRESIDENT DE L'EPAV


Hier soir j'ai fait un (très) mauvais rêve. Je lisais un Communiqué du ministère de la Santé indiquant que les centres de vaccination allaient bientôt être opérationnels, que les vaccins contre la grippe étaient sûrs de sûrs, qu'il n'était plus nécessaire de pratiquer deux injections pour être immunisé contre la grippe porcino-mexicaine... Il y avait aussi la suite de ce rêve : les Autorisations de Mise sur le Marché étaient déjà signées avant même que les études n'aient été rédigées (par les écrivains fantômes de l'industrie) et que les rapporteurs n'aient été nommés, les femmes enceintes ne craignaient rien, les jeunes enfants encore moins... La presse libre annonçait que tous les médecins généralistes allaient se porter volontaires pour vacciner, que le Préfet des Yvelines me réquisitionnait pour que je sois vacciné par un médecin volontaire afin que je devienne moi-même médecin volontaire... Toute la population française était désormais vaccinable, il s'agissait d'une tâche nationale, d'un mouvement citoyen inscrit au plan quinquennal de Santé Publique... Le Conseil National de l'Ordre des médecins applaudissait la décision de la CNIL de lever le secret médical de façon temporaire pour les femmes enceintes... La télévision était remplie de conférences de presse avec, perchés sur une estrade le trio infernal Bachelot, Houssin, Weber, assisté de Perronne, Marembert et autres sommités du monde médical.

Jean Sarkozy venait d'être nommé président de l'EPAV : Etablissement Public d'Aménagement de la Vaccination !

lundi 12 octobre 2009

DIRE LA VERITE AUX MALADES - HISTOIRES DE CONSULTATION : QUATORZIEME EPISODE

Monsieur O, 73 ans, un infarctus du myocarde stenté il y a trois ans, diabétique non insulinodépendant, hypertendu traité, est venu au cabinet accompagné par un de ses fils et par sa femme. C'est une vraie réunion de famille. Il y a six mois il a été victime d'une rétention aiguë d'urine qui l'a conduit aux urgences où il a été sondé. Lorsque la sonde a été retirée il n'a pu se remettre à pisser et il a été décidé de lui laisser une sonde à demeure. Les conséquences ont été difficiles pour cet homme qui a été obligé de traîner sa poche d'urine, de se faire changer la sonde tous les mois. un ou deux épisodes d'infection urinaire et la vie quotidienne devient compliquée.

C'est la première fois qu'il vient au cabinet avec sa femme, ils sont indépendants pour les consultations, et, a fortiori, qu'un de ses fils l'accompagne, ajoute à la solennité.

Il y a trois semaines l'urologue de l'hôpital lui a enlevé sa sonde, l'a réséqué et, depuis, je l'ai eu au téléphone, il pisse spontanément. Il pisse rouge mais il pisse.

Cet homme est aussi un anxieux dépressif qui a fait un épisode aigu il y a dix ans et qui en a gardé un très mauvais souvenir.

"Que me vaut cette consultation inhabituelle ?
- Le docteur D m'a dit que j'avais un cancer.
- Un cancer de quoi ? je demande d'un air ahuri."
Il me montre son bas ventre et, déboussolé, je m'attends au pire.
"Ben, de la prostate, cette affaire... De quoi voulez-vous donc que j'ai un cancer ?"
Son fils me jette un regard stupéfait et réprobateur (j'ai l'air de débarquer de Mars) et sa femme, presque tremblante, est prête à toutes les révélations funestes.
"Il vous a dit ça quand ?
- Avant hier.
- Et c'est tout ce qu'il vous a dit ?
- Non, que j'allais avoir des rayons et des piqûres...
- C'est tout ?
- Vous ne croyez pas que c'est suffisant ?"
Si j'avais voulu faire de l'humour, déplacé, déplacé, j'en conviens, je lui aurais dit que c'était à la fois trop ou pas assez.
"Bon, bon, bon..."
Il y a encore quelques années il était de bon ton, en France, de ne jamais dire la vérité aux malades, sauf exception, les exceptions étant, malade emmerdant, famille chiante ou nécessités sociales. cela faisait partie, sauf erreur de la théorie paternaliste de la médecine française : ce que je fais est forcément bon pour le malade qui est un con et qui ne peut comprendre puisque j'ai fait x années de médecine et que lui... Puis, presque du jour au lendemain, sous l'influence de la culture dominante anglo-saxonne, et, il faut le dire, en raison de nombreux textes de réflexion publiés par ces mêmes anglo-saxons (au sens large) et au nom de la philosophie libérale (le corps du patient appartient au patient et c'est lui qui doit décider en toute connaissance de cause), on s'est mis à tout dire. Mais l'inhumanité des médecins, leur arrogance, leur suffisance, leur manque de réflexion et de prise en considération du patient qui se trouve en face d'eux, toutes ces qualités sont restées telles quelles avant, pendant et après ce changement d'attitude. On pourrait dire, en paraphrasant Proust qui parlait de toute autre chose (faut-il dire à son meilleur ami que sa femme le trompe ?), que les médecins ne disaient pas la vérité puis l'assenaient des années plus tard avec tout autant de conviction et de bonne conscience, par méchanceté quand ils étaient méchants, par gentillesse quand ils étaient gentils, par bêtise quand ils étaient bêtes, par ignorance quand ils étaient ignorants...
J'ai regardé Monsieur O droit dans les yeux, je ne lui ai pas dit que l'urologue était un gros con avec de la merde dégoulinant de partout sur son visage, de la bonne vieille merdre ubuesque ou de la bonne vieille merde rabelaisienne, mais sans nul doute que le non verbal l'a frappé en pleine figure, pas seulement lui, sa femme, son fils, et j'ai tenté de le rassurer (il était peut-être un peu tard).
Je pensais aussi que la bêtise des urologues (mais, mon cher ami, il ne faut pas généraliser, insulter une corporation, ostraciser une communauté, c'est vraiment très mal, c'est vraiment pas citoyen, c'est aussi peu convenable de parler comme cela de pauvres chirurgiens qui tentent d'éliminer les prostates de la surface de la terre, que de ne pas vouloir se faire vacciner par le vaccin contre la grippe A), je reprends : que la bêtise de la majorité des urologues, ne se résumait pas au dosage généralisé du PSA dans les populations mâles des pays industrialisés, mais à la traque incessante de ce putain de bordel de cancer de la prostate qui tue tant de personnes de par le monde...

Rassurer un homme de soixante-treize ans n'est pas une chose facile quand on sait qu'il a déjà fait un infarctus, qu'il porte des stents, qu'il est diabétique non insulinodépendant et qu'il prend aussi des médicaments contre l'hypertension et contre son excès de mauvais cholestérol.

Cela fait des années que j'aurais dû l'inquiétéer et lui dire que son espérance de vie est probablement fort compromise mais certainement pas en raison de son cancer de la prostate.

Heureusement que son PSA est peu interprétable après la résection, heureusement que le scanner est rassurant, heureusement que la scintigraphie osseuse est normale... Non, non, je dis des bêtises : ces examens, à part le dosage du PSA, n'ont pas été réalisés et je ferai en sorte que l'oncologue de l'hôpital, mon ami, pas les autres qui sont payés au pourcentage sur les examens réalisés, fasse le minimum et laisse ce patient tranquille, sans rayons, sans antiandrogènes qui, tout le monde le sait sauf certains urologues, ne sont pas des traitements très favorables chez les patients "cardiaques".

Je ne sais pas si ce patient aura été rassuré par son médecin traitant mais je lui ai prédit plusieurs années heureuses sans traitement.

Me croira-t-il ?

Je n'ai pas appelé l'urologue qui ne m'a pas encore communiqué plusieurs semaines après les faits un compte rendu de la consultation où il a annoncé, sans ambages, que le patient avait un cancer...

Je lui ferai lire mon blog.

dimanche 11 octobre 2009

LES CENTRES DE VACCINATION POUR LA GRIPPE MEXICAINE

La mise en place de centres de vaccinations départementaux prévus pour la vaccination de masse avec des vaccins peu étudiés me pose un certain nombre de questions que je vous livre telles quelles car j'ai peu de réponses claires à vous proposer.

  1. Qui a pu accepter que ce ne soient pas les médecins traitants qui vaccinent leurs propres malades sachant que ce seront en priorité des patients fragiles, des femmes enceintes et des enfants ?
  2. Ces vaccinations seront faites par des médecins praticiens, des médecins non praticiens, des infirmières, des étudiants en médecine, des étudiants infirmiers : est-ce bien raisonnable ?
  3. Qui aura vérifié, quand les vaccinations commenceront si les vaccineurs auront bien reçu les deux doses de vaccin avant de commencer ?
  4. Que fera-t-on des listes des professionnels de santé qui indiqueront si les dits professionnels ont ou non été vaccinés, recevront-ils une lettre de rappel, leur enverra-t-on une réquisition préfectorale, devront-ils payer deux fois, pour insubordination anti citoyenne , leur cotisation ordinale et que fera la CNIL ?
  5. Qui saura exactement, dans ces centres de vaccination, et malgré des interrogatoires avant le début de la dite vaccination, quand la vaccination contre la grippe saisonnière aura été faite (délai théorique de 21 jours fixé par la main de Dieu), si les patients ont déjà fait des réactions allergiques aux vaccins et qui décidera, en ce cas, de le faire ou de ne pas le faire, si les patients sont sous anticoagulants et s'il y aura un choix d'aiguilles différentes en ce cas, si les fameux étudiants sauront comment injecter en ce cas...
  6. Qui apportera l'information éclairée sur les nécessités de la vaccination chez les personnes fragiles et qui dira la différence entre le bénéfice individuel et le bénéfice collectif ?
  7. Qui informera le médecin traitant des dites vaccinations (c'est à dire les deux injections) ? Y aura-t-il des mini carnets de santé ?
  8. Qui gèrera les effets indésirables bénins, prévisibles, imprévisibles et / ou graves (prévisibles et / ou imprévisibles) ? Car, ne l'oublions pas, la concentration des patients, le nombre des vaccinations, entraîneront sans nul doute des effets inattendus... voire des effets de foule...
  9. Quid des médecins qui refuseront de se porter volontaires ? Pourront-ils exercer un droit de retrait ?
Bonnes réflexions.

jeudi 8 octobre 2009

SI L'ON PARLAIT DE LA GRIPPE SAISONNIERE...

Les réactions des médecins et de la population vis à vis de la grippe A et de sa prévention (y compris la vaccination) ne laissent pas de me surprendre....


Quoi ? Serait-ce que les médecins et la population ont enfin compris que, jusqu'à présent, il n'avait été rien prévu dans le cas de la grippe saisonnière dont on nous dit, selon les sources, qu'elle tuerait en France entre 2000 et 5000 patients tous les ans ? La grippe saisonnière tue tous les ans des milliers de personnes et le Ministère de la Santé, les médecins, les Institutions, s'en moquaient, ne faisaient rien, s'en lavaient les mains (et, justement, c'était ce que personne ne faisait)...


Permettez-moi de m'arrêter sur l'incertitude des chiffres de décès liés à la grippe saisonnière chaque année en France. Ne s'agit-il pas d'un scandale absolu ou de la preuve a contrario que le système de santé n'est pas le meilleur du monde puisque ce qui fait son fondement, l'épidémiologie, le recueil des effets indésirables des médicaments ou des pratiques, l'analyse prospective et rétrospective des causes de guérison et / ou de décès, sont cruellement absents de la scène scientifique alors que ce sont ces chiffres qui devraient conduire à la définition des politiques de santé à mener dans notre beau pays ?


L'exemple de la canicule n'a servi à rien ! Imagine-t-on des statistiques annuelles des accidents de la route en France qui oscilleraient selon les années entre 5 et 7000 décès, par exemple ? Alors que l'on sait qu'en 2008 exactement 4274 personnes sont mortes (dans les trente jours suivant l'accident), c'est à dire à l'unité près. Qu'est-ce que c'est que cette médecine, la meilleure du monde qui n'est pas capable de nous fournir des chiffres sur le nombre de décès liés à la grippe ?


On n'est pas étonné, ensuite, que les experts, ceux-là mêmes qui ne se préoccupent pas de l'état infantile de l'épidémiologie en France, puissent raconter n'importe quoi sur les dangers de la grippe A...


On nous dit partout que la grippe A ne serait pas plus dangereuse que la grippe saisonnière... Ce qui est probablement vrai. Mais à partir de quels chiffres ? Les chiffres américains, néo-zélandais, australiens ou danois ? Pas à partir de chiffres français qui n'existent pas.


Donc, le raisonnement est simple : si la nouvelle grippe A n'est pas plus dangereuse que la grippe saisonnière, pourquoi en faire tout un plat puisque les Autorités, à part favoriser des campagnes de vaccination, ne faisaient rien jusqu'à présent contre cette grippe saisonnière ? De qui se moque-t-on ? Faut-il attribuer l'excès de mortalité, comme on dit, à l'incompétence des Autorités sanitaires ? Il faut dire que ces Autorités sanitaires sont d'une nullité accablante. Les décisions de ces Autorités sont prises sous la coupe d'experts, et j'espère que nous pourrons disposer du bétisier des experts et de leurs déclarations intempestives, sans fondements, non documentées, lorsque les premiers cas de grippe A sont apparus au Mexique, d'experts, disais-je, qui sont, pour leur majorité, soit d'une incompétence notoire soit sous l'influence de conflits d'intérêts sur lesquels aucun journal, à part le Canard Enchaîné, n'a jamais enquêté. Car les premières déclarations des Autorités sur l'efficacité du tamiflu nous feraient mourir de rire si elles n'avaient entraîné des effets indésirables que nous ne connaîtrons jamais car, autre caractéristique des systèmes de santé (et, pour le coup, dans tous les pays c'est pareil : les médecins et autres professionnels de santé ne déclarent pas les effets indésirables pour des raisons dont la littérature est remplie), le service après-vente est inexistant. Je suggère à l'Autorité des marchés Financiers (AMF) d'enquêter sur la possibilité de délits d'initiés sur les actions Roches après certaines déclarations expertales... Quant aux dernières déclarations sur l'innocuité supposée des vaccins anti grippe A...



Que les médecins qui, cette année, ont commencé à se laver les mains entre chaque patient, qui ont commencé d'utiliser des serviettes à usage unique, qui ont consulté avec un masque chirurgical, qui ont cessé de prescrire de l'ibuprofène dans les syndromes grippaux, qui ont cessé de prescrire des antibiotiques dans ces mêmes syndromes, s'interrogent : pourquoi ne le faisaient-ils pas auparavant ?


Je leur suggère maintenant, eux qui disent à 52 % ne pas vouloir se faire vacciner contre la grippe A, de se reporter aux publications indépendantes qui affirment, études en main, que le vaccin contre la grippe saisonnière est d'autant moins efficaces que les patients sont plus âgés et immuno-incompétents (voir ce blog).


Que cette campagne sauvage menée par le pharmacien Bachelot, le chirurgien Houssin et l'ex de l'industrie Weber, conduise tout le monde à s'interroger sur la validité de tout ce qu'on nous sert depuis des années sur la grippe saisonnière. Un exemple : on nous dit qu'il faut vacciner tous les ans, on nous dit que l'immunisation dure cinq mois et on nous dit, dans le même temps que les personnes nées avant 1957 seraient possiblement immunisées contre le virus A actuel. De deux choses l'une, soit on nous ment, soit l'immunité acquise par la maladie protège, aux mutations près, mieux que la vaccination, alors pourquoi vacciner tous les ans ?
A suivre.