vendredi 13 novembre 2009

GRIPPE A/H1N1v : MADAME BACHELOT SE FOUT DE MOI

Je reçois ce jour une lettre adressée par Madame Bachelot à M. JEAN CLAUDE GRANGE par l'intermédiaire de la CPAM des Yvelines.

L'objet est curieux.

Je me pose des questions. S'agit-il de la lettre qui est envoyée à tous les assurés sociaux ou s'agit-il de la lettre adressée aux professionnels de santé ?

Je n'en sais rien.

Il n'y a aucune formule de politesse. Ni au début de la lettre ni à la fin.

Madame Bachelot avait pourtant un peu de place pour parfaire sa prose vu la place accordée à sa signature.

Donc, mes chers amis, en tant que médecin généraliste je reçois d'abord la lettre adressée aux assurés sociaux, dont je suis, pour certains, le médecin traitant et alors que la lettre concernant les professionnels de santé ne m'est pas arrivée.

Aurais-je dû contacter auparavant l'hôpital de mon coin pour me faire vacciner à l'hôpital ? J'avoue ne pas savoir puisque je ne comptais pas me faire vacciner...

Mais je ne comprends toujours pas : ce n'est pas la lettre qui convient à un professionnel de santé (et je me félicite que la démocratie fasse que je reçoive le même courrier que ma concierge, brave femme au demeurant) et ce n'est pas non plus la lettre qui convient à un assuré social qui ne fait pas partie des personnes à risque ((je ne suis pas fragile, je ne suis pas un jeune enfant et je ne suis pas, mais Madame Bachelot pourrait me faire prendre des vessies pour des lanternes, enceinte). Et, conséquence aggravante, je suis né avant 1957 !

Donc, c'est quoi ce bordel ?

Je ne peux m'empêcher toutefois d'extraire une phrase qui ne manque pas de sel : "La qualité, la sécurité et l'efficacité des vaccins utilisés ont fait l'objet d'une évaluation rigoureuse de la part des autorités sanitaires, dans le cadre des autorisations de mise sur le marché."

Comme le disait Cornelius Castoriadis, à propos de la défunte URSS : quatre initiales, quatre mots, quatre mensonges.

Les premières informations que je recueille auprès de mes confrères hospitaliers (qui se vaccinaient déjà contre la grippe saisonnière) sont les suivantes : douleurs très nettes au point d'injection, réaction inflammatoire à ce niveau et sensation d'être patraque (grippé ?). Beaucoup plus en tous les cas qu'avec le vaccin saisonnier. Bon, c'est pas grand chose. Mais. Tous ces hospitaliers, quand on leur demande, ferez-vous ou feras-tu une déclaration d'effets indésirables ?, ils me regardent avec l'air surpris du type qui rencontre un Martien qui lui demande où il peut trouver un bureau de PMU. Autres réflexions sur les forums généralistes : itou. Ca fait un peu mal et ça rend un peu patraque. Et toujours pas l'intention de déclarer les effets indésirables. Nul doute que le premier Guillain-Barré sera "imputé" aux Témoins de Jehovah !

Ne croyez pas que je veuille faire de la pharmacovigilance sauvage mais j'écoute et j'entends.

Tiens, dans le courrier que m'a adressé Madame Bachelot, pas une ligne sur les effets indésirables. Je croyais que c'était l'alpha et l'omega des excuses gouvernementales sur la rapidité de mise en oeuvre des vaccins...

Mais je crois surtout que Madame Bachelot, celle qui ne connaît pas les formules de politesse, a la trouille.

Elle a la trouille qu'il y ait une deuxième injection !

Car, que feront les grands professionnels de santé des centres de vaccination, les médecins à la retraite, les étudiants en médecine, les médecins de santé publique, les élèves infirmiers, quand le malade se pointera la deuxième fois après avoir signalé ces mineurs incidents ? Déclarera-t-il ? Revaccinera-t-il ? Préparera-t-il sa seringue d'adrénaline ?

Madame Bachelot a la trouille !

Je le disais dans un précédent bulletin du 25 octobre que les centres de vaccination seraient un haut lieu d'effets indésirables, de syncopes, d'allergies et d'affolement.

Madame Bachelot commence à s'en rendre compte !

Enfin, pour ceux qui croient encore le gouvernement, j'ajouterai ceci : trouvez-vous normal qu'au début de la campagne l'expert en chef, l'ex déléguée médicale Madame Bachelot, puisse annoncer que le nombre de doses pourrait différer ?... Il suffit de demander aux laboratoires et à la commission d'AMM !

Je rappelle à tous qu'il a fallu plusieurs années, et alors que la vaccination battait son plein, aux experts vaccinaux pour se rendre compte que la deuxième injection de Prevenar n'était plus nécessaire... et que le schéma 2,3,4, 16 pouvait être utilement remplacé par un schéma 2,4 et 16... Dans l'hépatite virale les experts ont mis plusieurs années et une crise terrible pour annoncer que le schéma à trois injections était aussi "efficace" que le schéma à 5 et que le rappel tous les 5 ans ne s'imposait pas.

Maintenant que les évaluations rigoureuses (sic) se font en temps direct, c'est à dire pendant les conférences de presse du gouvernement, que les phases II ne sont pas terminées alors que l'AMM a déjà été obtenue, que les procédures, déjà si laxistes pour les vaccins anti grippe saisonnière sont devenues super cool (un critère sur trois pour les anticorps contre trois auparavant voir ici) pour les laboratoires, qui doutera de la compétence bachelotienne ?

Madame Bachelot, je l'ai écrit plusieurs fois, se moque des médecins généralistes. Mais après tout, des cons généralistes j'en connais. Mais là, elle me prend pour un con !

C'est trop !

jeudi 12 novembre 2009

GRIPPE A/H1N1v : CHIFFRES ETATS-UNIENS

Voici, tout frais, un article du New England Journal of Medicine (celui-là même qui publia des études filoutées à propos du vioxx), qui fait le point sur les hospitalisations d'au moins 24 heures entre avril 2009 et mi juin 2009 pour des patients qui étaient positifs A/H1N1v PCR. On le voit : ça date un peu. Et les chiffres ont déjà été dévoilés auparavant. Il est consultable en ligne : free (gratuit !) !
Détail méthodologique : dans la période considérée 13217 cas de grippe A/H1N1v ont été diagnostiqués et 1082 hospitalisations ont été rapportés au CDC (Center of Disease Control) d'Atlanta. Les 272 patients analysés concernent les 272 premiers dossiers adressés au CDC et provenant de 24 états.
Qu'y apprend-on ?
Parmi les 272 patients hospitalisés et évalués 67 (25 %) ont été admis en réanimation et 19 sont morts. Pour les 67 patients : l'âge moyen était de 29 ans (extrêmes : 1 à 86 ans) ; 45 patients (67 %) avaient une pathologie sous-jacente (asthme, bronchite chronique, immunodépression, pathologies neurologiques). Six patientes (9 %) étaient enceintes. [je n'ai pas trouvé d'éléments sur les pathologies sous-jacentes des dites femmes enceintes]. Toujours pour les 67 : une assistance respiratoire a été nécessaire pour 42, 24 avaient un syndrome de détresse respiratoire aigu et 21 présentaient une affection virale. Quatre-vingt six pour cent des patients avaient reçu un antiviral mais la moyenne d'initiation du traitement était de 6 jours (de 0 à 24 jours).
L'âge moyen des personnes qui sont mortes était de 26 ans. Une analyse multivariée [dont on connaît les imperfections et méthodologiques et statistiques : données manquantes, choix judicieux des variables à examiner, et cetera] incluant comme facteurs, l'âge, le délai d'admission (avant ou après deux jours du début de la maladie), l'initiation du traitement antiviral moins ou plus de deux jours après l'apparition des symptômes, le statut prévaccinal à l'égard de la grippe saisonnière, montre que le seul facteur qui "sorte" soit la prise d'antiviraux moins de deux jours avant l'apparition des symptômes (p inférieur à 0,05).
Voilà.
J'ai regardé avec attention les femmes enceintes. Dans un tableau en Appendix (lui aussi en ligne) on voit que 12 femmes enceintes ont été hospitalisées dans un service "normal" et ont survécu et que six femmes ont été hospitalisées en service de réanimation et sont mortes. Mais le critère femme enceinte n'est pas apparu dans l'analyse multivariée et les comparaisons avec les autres pathologies ne me semblent pas avoir de sens.
Donc, rien de bien nouveau.
La grippe A/H1N1 semble moins tuer que la grippe saisonnière mais des personnes plus jeunes.
Le problème des femmes encientes n'est pas résolu.

mercredi 11 novembre 2009

GRIPPE A/H1N1v : MADAME BACHELOT FAIT MUMUSE AVEC LA SANTE PUBLIQUE

Pendant que la campagne vaccinale anti A/H1N1v bat son plein et qu'en ce onze novembre 2009, veille de l'ouverture des centres de vaccination, les autorités font un forcing médiatique sans précédent pour que le fiasco annoncé ne devienne réalité, la Santé Publique française continue de se morfondre dans ses mauvais chiffres.


On peut certes se glorifier d'une espérance de vie française à la naissance qui nous met dans le peloton de tête des palmarès mondiaux, pour les femmes uniquement (84,3 ans en 2008), mais il n'en reste pas moins que notre société, que tout le monde nous envie selon la formule consacrée, souffre de maux peu glorieux.


La violence de la société française.

Les statistiques des morts violentes dans le monde telles qu'elles sont rapportées par Jean-Claude Chesnais dans L'histoire de la violence et, plus précisément dans Population et sociétés, montrent en 2003 que le taux de mortalité violente en France (75/100 000 habitants) était loin devant celui des Etats-unis où le taux n'est que de 55, ce qui représente respectivement 8 % et 6 % du total des décès. Ces chiffres sont à comparer avec ceux de l'Allemagne (41) et du Royaume-Uni (33).
Il faut bien entendu éclairer cette statistique (et je le fais à partir d'un livre passionnant pour de multiples autres raisons qu'a écrit Paul Yonnet en 2006 : Famille I : Le recul de la mort). La mort violente est une mort "non naturelle", provoquée par une intervention volontaire (soit d'autrui : homicide, soit de soi-même : suicide), ou par une cause extérieure brutale , appelée accident (de transport et domestique). On comprend mieux. En effet le taux d'homicide en France est identique et aussi bas que celui du Royaume-Uni : 0,7 / 100 000. Rappelons que le taux de suicide en France est de 17,5 / 100 000 ! [nous reviendrons un jour sur ce fait qui peut être expliqué par un contre sens fondamental que formule la psychiatrie française d'obédience freudienne sur l'ontologie suicidaire. Bien que nous soyons au pays d'Emile Durckeim !]
La surmortalité française évitable.
La France est aussi très bien placée, si l'on peut plaisanter, pour ce qui est de la mortalité évitable : 42 000 morts par an selon Gérard Dubois in La Recherche. Il est évident que l'on pourrait gloser à l'infini sur les raisons françaises de ce fait. L'autoflagellation étant un sport national dans notre pays, autoflagellation qui n'est parfois qu'une attitude prétexte à ne pas envisager les problèmes et, éventuellement, à tenter de les résoudre.
Nous ne disons pas ici que les Autorités et que les différents intervenants sociétaux "ne font rien".
Il semble même, et l'exemple de H1N1 en est une démonstration éclairante, qu'on pourrait les gratifier du contraire. Ce qui manque en France, et pardon d'être aussi catégorique, mais vous verrez que je reste dans les généralités, c'est aussi très français, n'est-ce pas ?, ce sont des recherches en amont (une épidémiologie et une pharmacoépidémiologie de niveau scientifique acceptable), des politiques de Santé Publique qui ne soient pas les paravents médiatiques de l'immobilisme, des organismes indépendants de contrôle, des moyens adaptés aux politiques de santé et non pas des moyens logistiques et humains s'adaptant aux structures préexistantes incompétentes par nature, des suivis par des organismes indépendants et des rapports finaux qui tiennent compte des données modernes du coût utilité, par exemple.
Vaste chantier.
Et nous n'avons pas parlé des lobbies, des conflits d'intérêts, des incompétences et du politique comme seul axe de santé publique.
A vos critiques.

lundi 2 novembre 2009

GRIPPE A/H1N1v : REFLEXIONS SUR LA GRIPPE SAISONNIERE

Toute la littérature parue sur la grippe A/H1N1v semble éclipser tout ce qui a pu être écrit sur la grippe saisonnière dont on nous dit qu'elle "tue" 3 à 5000 personnes en France.

Pourquoi ces 3 à 5000 personnes semblent n'impressionner personne ?

J'ai déjà écrit ici ce que ces morts saisonnières qui paraissaient hier si "acceptables" aux yeux de tous (une sorte de fatalité) deviennent tout d'un coup inacceptables à nos yeux alors que les 38 morts de la grippe A/H1N1v occupent tout le monde.

Pardonnez ma naïveté mais je me pose désormais les questions suivantes sur la grippe saisonnière :
  1. Est-ce que ces 3 à 5000 morts sont vraiment réelles ?
  2. Dans cette épidémie A/H1N1v on apprend par les réseaux du GROG ou par Sentiweb qu'environ moins de dix pour cent des syndromes grippaux cliniques identifiés en période épidémique étaient dus au fameux virus variant, les autres syndromes (plus de 90 %) étant liés à des adénovirus, des rhinovirus, des picnovirus... Est-ce que cela ne serait pas non plus le cas en cas de grippe saisonnière ? Il est vrai que désormais on en est à un taux de 50 % à quelques jours du pic épidémique.
  3. Les diagnostics par excès de grippe saisonnière devaient donc être légion.
  4. Les laboratoires vaccineurs ont obtenu que la vaccination contre la grippe saisonnière soit devenue une habitude et un "droit" pour les personnes âgées de plus de 65 ans et pour les "grands" malades. Mais n'est-ce pas encore une mystification ?
  5. Depuis le temps que la vaccination contre la grippe saisonnière est recommandée en France, combien d'études de qualité sont apparues pour nous informer d'une baisse de la mortalité et de la morbidité ? Zéro.
  6. Quant aux essais internationaux j'ai déjà montré ici qu'ils n'étaient pas très enthousiasmants.
  7. Ainsi donc n'y aurait-il pas autant de morts dues à la grippe saisonnière. Les chiffres incertains ne seraient pas seulement le témoin de la faillite de notre système d'épidémiovigilance (dont on a vu les performances au moment de la canicule) mais aussi une volonté délibérée des vaccineurs de laisser le doute continuer, ce doute profitant à la vaccination.
Il paraît urgent de s'occuper de la grippe saisonnière, de savoir si les chiffres avancés sont vrais ou non, de s'interroger sur l'efficacité du vaccin et de savoir pourquoi le doute est entretenu sur l'étiologie vraie des syndromes grippaux ?

Qui réagit ?

dimanche 1 novembre 2009

GRIPPE A/H1N1v : LES PHASES II SONT DEVENUES SAUVAGES

Les Autorités mondiales de la vaccinologie ne sont pas d'accord entre elles et, pendant la vaccination de masse, les études continuent (ou n'ont jamais commencé) !

Je précise, pour les non spécialistes des Autorisations de Mise sur le Marché (AMM), que la phase II du développement d'un médicament, qui succède à la phase I et qui précède la phase III (permettez ce truisme qui n'est pas sans importance pour la suite de mon message), consiste, entre autres, à déterminer la biodisponibilité du médicament en question et à en fixer la posologie. Cette Phase II consiste à administrer la substance prétendument active chez des patients volontaires.

Cf. Wikipedia pour un résumé simple.

Or, alors que la campagne de vaccination contre A/H1N1v a commencé chez les professionnels de santé hospitalier en France et qu'elle commencera demain chez les libéraux, les avis d'experts divergent sur le nombre d'injections et sur la séquence d'injections par rapport à la vaccination contre la grippe saisonnière.

Les faits :
  1. l'Organisation Mondiale de la Santé a décidé qu'il n'y aurait qu'une injection de vaccin contre la grippe A/H1N1v et qu'il est possible de la pratiquer le même jour que la vaccination contre la grippe saisonnière.
  2. L'Agence Européenne du médicament recommande deux injections et préconise de les faire précéder (21 jours avant) de la vaccination contre la grippe saisonnière.
Les experts, qui n'en sont pas à une contradiction près, et qui raisonnent en fonction de leurs intérêts nationaux et autres particuliers, pourraient-ils accorder leurs violons ?

Que font Bachelot Houssin Weber ?

Voilà encore un exemple de précipitation désordonnée et de croyance unilatérale en l'innocuité d ela vaccination et, surtout, à son efficacité.

jeudi 29 octobre 2009

GRIPPE A/H1N1v : URGENCES



On me dit que les urgences des hôpitaux et que les samu sont débordés.
On me dit que les urgences des hôpitaux et que les samu appellent à l'aide.
Il y a trop de monde.
Il y a trop de patients qui pensent avoir (ou qui ont, mais on ne le saura jamais pour la plupart d'entre eux) une grippe porcino-mexicaine et qui appellent à l'aide.
On me dit que les centres de vaccination contre la grippe porcino-mexicaine peinent à recruter des volontaires.
On me dit que les circulaires de fonctionnement des centres de vaccination contre la grippe porcino-mexicaine sont tellement compliquées qu'elles mériteraient une médaille d'or aux Jeux Olympiques de la bureaucratie... Dernière nouvelle : c'est en ligne ! Vous pourrez vous délecter.
On me dit que les médecins généralistes vont être réquisitionnés par l'autorité préfectorale pour pallier le manque de vaccineurs.
On me dit que les médecins généralistes ont été (et continuent d'être) considérés comme de la merdre par le trio BHV (Bachelot - Houssin - Weber).
Que les services d'urgence, que les samu, que les centres de vaccination se débrouillent !
Nous, les médecins généralistes de base, accusés de ne pas assurer les urgences en travaillant en moyenne 60 heures par semaine, avons-nous été consultés lors de la mise en place du plan grippe porcino-mexicaine ?
Nous, les médecins généralistes de base, accusés de ne pas assurer les urgences en travaillant en moyenne 60 heures par semaine, devrions-nous aussi traîner nos guêtres aux urgences, réguler dans les centres 15 et vacciner à nos moments perdus ?
Nous les médecins généralistes de base, accusés de ne pas assurer les urgences en travaillant en moyenne 60 heures par semaine, pourquoi aurions-nous soudain besoin de nous ? Nous sommes des bobologues attitrés, nous sommes des feignants, nous sommes des libéraux, nous sommes des profiteurs, nous sommes des nuls : laissez-nous tranquilles !
Est-ce que Madame Bachelot a déjà vu un médecin généraliste qui travaille en cabinet à plein temps ? Est-ce que Monsieur Houssin a déjà vu un médecin généraliste qui lit autre chose que le Quotidien du Médecin ? Est-ce que Madame Weber a déjà vu un médecin généraliste qui sait ce qu'est une phase II vaccinale et qui n'a pas besoin du cesam pour lire un compte rendu statistique d'étude ?
Vous vous débrouillez !
Vous nous laissez tranquilles !
Vous nous avez méprisés, vous ne nous avez jamais lus, vous avez toujours pensé que nous faisions autre chose que de la médecine noble : Débrouillez-vous !
Vous avez attiré les malades vers les urgences, vous avez tout accepté aux urgences, vous n'avez pas voulu collaborer avec les libéraux dans un cadre institutionnel : Débouillez-vous !
Au lieu de réquisitionner des médecins généralistes, Mesdames et Monsieur BHV, réquisitionnez des spécialistes : douteriez-vous du fait qu'ils sachent vacciner ?
Réquisitionnez des spécialistes nobles, leurs malades peuvent attendre, réquisitionnez des spécialistes qui refusent la CMU, réquisitionnez des spécialistes qui font des dépassements d'honoraires systématiques, réquisitionnez des spécialistes qui demandent des dessous de table, réquisitionnez des spécialistes qui font des conférences pour promouvoir les traitements hormonosubstitutifs de la ménopause, réquisitionnez des spécialistes qui prescrivent des médicaments anti ostéoporose à tire-larigot, réquisitionnez des spécialistes qui prescrivent les nouvelles spécialités non validées, réquisitionnez les spécialistes qui pratiquent un frottis vaginal tous les ans, un ECG tous les trimestres, réquisitionnez les spécialistes qui prescrivent des pilules oestroprogestatives thromboemboligènes...
Il y a du boulot.
Laissez-nous tranquilles !

dimanche 25 octobre 2009

VACCINATION CONTRE LA GRIPPE A/H1N1v : JUSQU'AU BOUT !

Le Monde du 24/10/09 : "Neuf Isérois ont déposé plainte contre X..., vendredi 23 octobre à Grenoble, dénonçant la campagne de vaccination contre la grippe H1N1 comme 'une véritable tentative d'empoisonnement'. Cette plainte a été remise au doyen des juges d'instruction de Grenoble..." Et l'avocat des plaignants d'ajouter : "Le but est d'arrêter ce que nous considérons comme un empoisonnement... L'intérêt de cette action est que des gens en France aient une attitude citoyenne et disent publiquement : nous avons compris que la vaccination est une arnaque."
Voici ce que disent les Autorités, selon Le Monde : "... les vaccins H1N1 arrivant sur le marché sont des produits nouveaux pouvant provoquer des effets indésirables inattendus, qui devront faire l'objet d'une surveillance, mais elles estiment que les avantages d'une vaccination l'emportent sur les risques éventuels."
Quelques réflexions :
  1. La propagande vaccinale bat son plein et, toutes choses égales par ailleurs (la pertinence ou non de la vaccination), la population française n'aime pas la propagande.
  2. Le gouvernement de la France vaccinale, Bachelot - Houssin - Weber (BHV), est lancé dans une aventure qui peut être assimilée à un semi remorque sans freins qui dévale une route pentue qui débouche sur une station service...
  3. La plainte de ces citoyens isérois se heurtera à l'avis des experts désignés par la Justice : mais est-il possible en France à un magistrat de nommer comme expert un virologue clinicien qui n'ait pas touché un jour ou l'autre un cent de l'industrie pharmaceutique ?
  4. Est-il possible qu'un seul des experts qui conseille le trio infernal BHV puisse avoir un avis indépendant ?
  5. Madame Bachelot commence à s'impatienter et à comprendre que son plan Grippe part en lambeaux. Elle déclare donc depuis quelques jours, et sur un ton comminatoire, que les professionnels doivent se faire vacciner, que c'est un devoir citoyen, qu'ils sont des enfants gâtés, qu'ils devraient se rappeler le temps où l'on ne vaccinait pas et où les malades mouraient de tuberculose (exemple terriblement mal choisi puisque l'on connaît l'inefficacité manifeste du BCG... qui n'est plus obligatoire en France).
  6. Les experts des différents comités ad hoc, ceux-là mêmes qui ne déclarent pas ou imparfaitement leurs conflits d'intérêts, stigmatisent les officines anti vaccinales qui pulluleraient sur le net. Ils oublient que la majorité des professionnels de santé qui demandent des explications sur le vaccin H1N1 vaccinent dans leurs cabinets les nourrissons, les enfants, les adultes, contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, et aussi contre l'haemophilus et contre le pneumocoque, la rougeole, la rubéole et les oreillons ... Ainsi, laisser penser que les professionnels de santé qui doutent de l'efficacité de la vaccination contre la grippe saisonnière et de l'efficacité et de l'innocuité de la vaccination contre la grippe A-nouveau variant-, sont des illuminés et des millénaristes, est une imposture : cela signifie que le trio BHV et ses suppôts, les experts officiels, ne comprend rien à la mise au point de nouveaux médicaments, confondre le dose ranging de la phase II (combien d'injections) avec la phase IV (après commercialisation), penser que le système de pharmacovigilance français est au point et penser que les médicaments, c'est du tout ou rien. Il y a des antiinflammatoires dangereux qui ont été retirés du marché et cela n'empêche pas que l'on continue d'en prescrire avec un bénéfice / risques acceptable.
  7. Il est même certain que la majorité des médecins qui doutent du vaccin H1N1 vaccinent sans se poser de questions contre l'hépatite B alors que nous avons exprimé ici des doutes sur ses effets indésirables, sclérose en plaque en particulier.
  8. Comment faire confiance à la branche pharmacovigilance de l'AFSSAPS, celle-là même qui est passée à côté de tous les retraits de produits décidés internationalement, celle-là même qui, deux jours avant le retrait mondial du Vioox, trouvait le produit tout à fait sûr ?... Mais il est vrai que les "pharmacovigilants" de l'AFSSAPS dépendent des déclarations d'effets indésirables provenant des professionnels de santé français qui sont particulièrement muets...
  9. Madame Bachelot s'énerve car l'organisation des centres de vaccination par le Ministère de l'intérieur est un fiasco : pas assez de volontaires et il sera nécessaire de réquisitionner... Ces centres de vaccination sont la quintessence de l'esprit administratif jacobin centralisateur français : on décide d'en haut, on met les professionnels de santé devant le fait accompli et sans les impliquer, on pond des circulaires inefficaces et mal rédigées, on charge un Ministère (Intérieur) qui ne sait pas ce qu'est un professionnel de santé avec des préfets dont la compétence sanitaire est pour le moins douteuse et qui ne peuvent qu'appliquer les instructions... Un système qui dépend de la CPAM pour l'envoi des premières convocations aux patients sélectionnés (CPAM dont on connaît depuis des années l'efficacité administrative), une CPAM qui va envoyer des convocations chez des patients dont on ne connaîtra pas le statut vaccinal (il faut théoriquement attendre 21 jours entre les vaccinations grippe saisonnière / grippe A). Quant aux contre-indications, aux traitements concomitants, nul doute que les administratifs, les élèves infirmiers et les étudiants en médecine seront au top pour les prendre en compte.
  10. Je ne sais pas qui sont ces citoyens isérois mais ils vont savoir ce qu'est de s'opposer à la propagande gouvernementale et à son administration !

Cher BHV, nous demandons simplement que le prétendu Principe de Précaution, qui ne s'applique pas à lui-même, ne conduise pas à des décisions marquées par la partialité, les intérêts particuliers et le mépris des procédures. Que le Comité Technique des vaccinations, propos repris par la grande revue Prescrire, conseille quand même de vacciner des femmes enceintes avec un vaccin adjuvé me paraît ahurissant. Que l'on propose la vaccination des enfants sains de moins de deux ans alors que dans la grippe saisonnière le vaccin, chez ces mêmes enfants, n'est pas plus efficace qu'un placebo : cf. Cochrane...

Conflit d'intérêt : j'ai assisté la semaine dernière à une réunion sur la grippe A organisée par l'Association des Professionnels de Santé du Val Fourré avec buffet payé par GSK