Maintenant que le fiasco organisationnel de l'Etat français est avéré, il semblerait que les médecins généralistes, sous couvert de leurs syndicats, veuillent désormais reprendre la main avec la prétendue Ministre de la Santé.
Reprendre la main pour la vaccination de masse.
Reprendre la main pour la reconnaissance de leurs compétences.
Reprendre la main pour faire un travail d'Infirmière Diplômée d'Etat.
Au lieu de s'interroger sur les causes et les conséquences de ce fiasco impressionnant témoignant de l'aveuglement experto-administratif de l'Etat comme Médecin, les syndicats vont à la soupe.
La dernière circulaire en préparation pour la nouvell organisation de la vaccination montre que l'Etat militaire continue dans le bureaucratisme échevelé : les centres de vaccination continuent d'être ouverts, les médecins généralistes peuvent vacciner en allant chercher les vaccins dans les gymnases jouant leur rôle médical de chauffeurs de livraisons pour UPS et vogue la galère. L'Etat militaire ajoute des couches administratives dans la mille-feuilles de l'ignorance et de l'imprévision. Et menace les médecins non vaccineurs de se faire réquisitionner.
Après avoir été humiliés par l'Etat Médecin qui ne les avait mis au courant de rien, après avoir subi les injonctions expertales des virologues, des infectiologues, des réanimateurs et autres spécialistes de santé Publique (dont on attendra longtemps les autocritiques), après s'être désignés volontaires pour vacciner dans des gymnases, après avoir joué les pleureuses parce qu'ils étaient réquisitionnés, les voilà qui courent au secours de la défaite !
On n'attend pas des syndicats qu'ils viennent à la rescousse d'un pouvoir dévalorisé et désorienté par l'étendue de son ignorance et de son incompétence, on attend des syndicats qu'ils contestent la politique telle qu'elle a été menée depuis le début de cette vaste escroquerie intellectuelle et médiatique, on attend des syndicats qu'ils dénoncent les conflits d'intérêts des autorités de l'Etat et des experts avec les laboratoires et les fabricants de vaccin en particulier, on attend des syndicats qu'ils exigent que l'InVS devienne une Agence indépendante et non une courroie de transmission du pouvoir politique, on attend des syndicats qu'ils exigent que les médecins généralistes participent effectivement aux décisions de Santé publique en France, on attend des syndicats qu'ils mettent en place des Etats Généraux de la Santé Publique afin de réfléchir à la façon dont l'expertise scientifique fonctionne en France et à la façon dont les décisions sont prises indépendamment des injonctions de Big Pharma et / ou, par exemple, des fabricants de mammographes.
Car, ce qui se met en place mainteant, des Agences régionales de Santé à la loi HSPT en passant par les CAPI, c'est la mise sous tutelle administrative et scientifique de la médecine générale et la disparition à terme de la médecine générale. Les gymnases et les écoles désaffectées, voilà ce qui attend la médecine française de premier recours, tout comme les services d'urgence débordés et inefficaces.
Nous avons été ravis de voir que les médecins généralistes réfléchissant, ceux du Collège National des Généralistes Enseignants et de la Société Française de Médecine Générale avaient réagi contre la circulaire tamiflu, voir
ici sur ce blog, mais il serait souhaitable qu'ils ne s'arrêtent pas là et qu'ils poursuivent leurs réflexions sur la pertinence a) de la vaccination de masse contre la grippe A/H1N1v, b) de la vaccination ciblée contre la grippe saisonnière et, plus généralement, sur les autres aspects de la Santé Publique en France comme le dépistage de masse du cancer du sein ou sur le taux pharamineux de dosages de PSA effectué en France...
Donc, n'allons pas à la soupe, entre les 22 et les 6,6 euro, car cela signifie que nous acceptons de recoller les morceaux de la politique désastreuse de nos têtes pensantes politiques et expertales, que nous acceptons par avance ce qui se passera l'an prochain, à savoir vacciner tout le monde contre la grippe en général au grand profit de la bonne conscience préventive et de l'incompétence scientifique.
Ce n'est pas la peine de demander la démission de Madame Bachelot puisque son successeur, fort de l'appui des syndicats, continuera de prétendre que la vaccination de masse était une bonne décision.
Qu'elle reste jusqu'au bout !
J'espère au moins que les médecins libéraux, au sens politique et philosophique, pas au sens administratif, auront compris que l'Etat militaire régalien se moque comme d'une guigne des petits soldats qui votent pour lui.