vendredi 12 février 2010

COMMENT PARLER AUX MALADES. HISTOIRES DE CONSULTATION : DIX-SEPTIEME EPISODE

Monsieur T a la tête des mauvais jours. Il revient me montrer un scanner abdomino-pelvien que j'ai demandé pour explorer des douleurs abdominales difficiles à cerner. Il me dépose la pochette sur le bureau comme s'il voulait s'en débarrasser.
Je connais Monsieur T depuis maintenant trente ans. Je connais son ex femme, je connais ses enfants, je connais ses petits-enfants. J'ai connu ses nombreuses maîtresses qu'il me présentait comme un trophée. Je sais beaucoup de choses le concernant, du moins ce qu'il a laissé paraître et ce que j'ai glané ici et là (des demi vérités comme des mensonges, voire des ragots).
J'essaie, en lisant le compte rendu, d'être neutre. Mais ce que j'y vois n'est pas fameux : il y a des pêches partout et notamment au niveau du foie. Mais mon non verbal ne devait pas être aussi neutre que cela : il me connaît aussi et jusqu'à présent je ne lui ai jamais annoncé de "vraie" mauvaise nouvelle. Une hypertension, une bronchiolite chez un de ses enfants, un début de diabète chez une de ses "amies". Là, il comprend tout de suite que je ne suis pas content qu'il ait dérogé à la bénignité habituelle de ses pathologies et il se demande pourquoi je ne garde pas mon habituelle dérision.
"Bon, il va falloir faire quelque chose... - J'ai lu qu'il y avait un kyste... - Oui, oui, un kyste. Il faut que l'on sache s'il est gentil ou méchant. - Et sur le foie, le rapport dit... - Sur le foie, oui, il y a des images bizarres. Faut vérifier. Je vais m'occuper de cela. Mais ce n'est pas fameux fameux."
Je rédige un courrier pour mon oncologue préféré et un autre pour mon chirurgien oncologue préféré (qui ne travaillent pas toujours ensemble). Ma secrétaire, dans l'entrefaite, a pris des rendez-vous accélérés avec les deux médecins (elle connaît parfaitement les secrétaires respectives et je profite de leurs relations de pairs...).
Monsieur T a lu le compte rendu de scanner où est écrite une expression savoureuse : "...néoformation néokystique...". Que dire de plus ?
Je lui explique donc qu'il va devoir faire un bilan complet, un autre scanner, des prises de sang et qu'il est probable qu'un chirurgien, à un moment ou à un autre, devra s'occuper de lui...
(Il est clair, comme dirait l'autre, que je suis mal à l'aise et, pour tout dire, passablement ennuyé : faut-il, ne sachant pas d'où viennent exactement les images hépatiques, le poumon est douteux, lui envoyer dans la figure qu'il a un cancer avec des métastases et que le pronostic est aussi agréable qu'un coucher de soleil sur une raffinerie ukrainienne ?)
Je dois donc avoir un visage lugubre, ce qui n'est pas dans mes habitudes et je tente bien un ou deux sourires mais ils passent mal... Pourtant, à la fin de la consultation, mon non verbal ne devait pas être si évident que cela, Monsieur T, 63 ans, me demande, presque en s'excusant : "Ce n'est quand même pas un cancer, docteur ?".

Commentaires personnels : En me relisant je vois combien je me suis senti gêné en parlant à ce patient. Gêné parce qu'il a probablement une saloperie dont il ne va pas se sortir, gêné parce qu'il va falloir que j'assume et qu'éventuellement il assume un pronostic réservé, gêné parce que je le connais depuis trente ans, gêné parce que je connais ses enfants, gêné parce que je connais ses petits-enfants, gêné parce que je ne m'attendais pas à ce qu'il ait un cancer, gêné parce que ce n'est pas aisé de se rendre compte qu'un "vieux" malade va nous laisser "tomber"...

Commentaires plus généraux : Quand j'ai quitté la faculté de médecine, en 1979, personne ne nous avait appris ce que signifiait ne pas dire la vérité au malade, ce qui était la règle à l'époque ; je m'étais rendu compte, notamment en neurologie où j'étais interne, que l'habitude était de mentir au malade et de dire la vérité à la famille, sans raisons théoriques expliquées ; sinon pour se moquer des Anglo-Saxons qui faisaient le contraire : des crétins, disaient-on ; j'ai appris ensuite, au gré des consultations de couloir, que si les Anglo-Saxons faisaient cela, c'était pour des raisons juridiques ; et j'y ai cru. Ce n'est que bien plus tard que j'ai réalisé qu'il existait, grossièrement, deux conceptions de la relation médecin malade : la relation théoriquement symétrique du système libéral (au sens philosophique : le corps du malade appartient au malade) et la relation théoriquement hiérarchique du système paternaliste (le médecin sait et le malade ferme sa gueule) ; puis les choses ont commencé à changer et, brusquement, les médecins français se sont mis à la mode du 'Je dis tout.' sans s'interroger sur les nouvelles raisons de cette attitude (pas plus qu'ils ne s'étaient interrogés sur l'attitude contraire). On dira que la société a évolué, que les mentalités également, que nous sommes entrés dans la période des droits et que celle des devoirs est devenue plus restreinte, mais, quoi, où étais-je face à ce malade ? En regardant les autres (c'est toujours plus facile) j'ai compris que les médecins étaient passés du silence à l'extraversion mais que cela ne changeait en rien leur peur ou leur dégoût du malade (au sens du dégoût de la mort de l'autre comme métaphore de la sienne propre). Il n'y avait donc aucune différence entre dire à mon malade "Vous n'avez rien." et dire à mon malade"Vous allez mourir." Sauf quelques années de plus. Ces deux phrases sont l'expression d'une même angoisse du praticien qui ne cherche qu'à se préserver, à juste titre probablement, mais qui ne préserve rien chez le patient. C'est pourquoi les Anglo-Saxons se posent des questions sur la vérité à tout prix. Le "Vous allez mourir" est encore plus paternaliste que le "Vous n'avez rien." car le praticien, dans le deuxième cas, se compare à Dieu capable de prévoir qui entrera ou n'entrera pas dans le Royaume des Cieux...

Retour sur moi-même : Avec les années j'ai compris que le plus important n'était pas la vérité mais l'espoir. Il fallait bien entendu ne pas complètement mentir mais il fallait, par la même occasion, ne pas complètement dire la vérité. Le malade que l'on savait aller vers la mort avait toujours la possibilité de déjouer (pas seulement en se rendant à Lourdes mais dans un service hospitalier ou à son domicile) en ne mettant pas ses pas dans ceux de l'expérience des médecins et en s'en sortant ou en vivant dans de bonnes conditions beaucoup plus longtemps que cela n'était écrit dans Cancer ou dans The Journal of Oncology. Il n'est pas possible, c'est mon point de vue, qu'un malade sorte d'un cabinet en sachant à cent pour cent qu'il va mourir. Il doit être convaincu (même à la marge), soit par le non verbal (le regard empathique du médecin, pas trop empathique car cela pourrait avoir un effet inverse tellement les malades sont peu habitués aux médecins aimants), soit par une histoire d'Allan (un mensonge ou un pseudo mensonge en forme de parabole ou de conte ou d'histoire ou de métaphore) qu'il est déjà arrivé que des malades s'en sortent.

Le malade : Les médecins paternalistes savent et le répètent à l'envi que les malades sont des malins et qu'il ne faut pas les croire sur parole. Ils ont raison. Mais ils en profitent trop pour leur mentir encore plus. Il ne faut jamais croire un citoyen bien portant dont vous êtes pourtant le médecin traitant quand il vous dit : "Le jour où je serai malade, docteur, enfin, vous comprenez, vraiment malade, il faudra me dire la vérité." Le patient citoyen ne ment pas, il est persuadé que dans la situation où il sera vraiment malade il se comportera de cette façon. Mais personne n'en sait rien et pas plus lui que son médecin traitant. Quant au médecin en bonne santé, il n'a aucun rapport avec le médecin malade qui se comporte plus en malade qu'en médecin : question de statut. Les médecins "libéraux", au sens rawlesien du terme, à condition qu'ils soient jusqu'au boutistes, ne devraient pas plus faire confiance au citoyen en bonne santé que les autres.

Les soins palliatifs. Je ne suis pas là pour enfoncer une porte ouverte ni pour mettre le désordre. Mais les services de soins palliatifs me font horreur. Ils sont nés, convenons-en, de l'incapacité qu'a toujours eu l'hôpital à gérer la souffrance, la déchéance et, finalement, ce qui précédait la mort. Le travail que font les personnels soignants dans ces services est forcément admirable mais pense-t-on à ces malades qui entrent dans un service hospitalier pour mourir ou pour ne pas souffrir avant de mourir ? Pense-t-on à ces malades qui entrent dans un mouroir aseptisé et dans quel état d'esprit ils doivent se trouver dans ces antres de la modernité qui tentent de cacher qu'ils sont en train de naviguer sur le Styx entourés de seringues électriques, de perfuseurs indolores et de saints modernes et laïques qui leur administrent l'extrême-onction de la médecine moderne ?

jeudi 11 février 2010

PNEUMO 23 : OUI OU NON ?

Lisant d'un postérieur distrait le courrier d'un pneumologue que venait de me tendre un patient porteur de bronchite chronique obstructive, je me mis à rêvasser.


Ce courrier hygiéniste et, comme on l'a vu, hygiénique, me rappelait en des termes peu courtois qu'il fallait vacciner le patient avec le vaccin Pneumo 23, que j'avais oublié, que c'était mal, et qu'il fallait le faire tous les trois ans.


Ce pneumologue, et ne voulant pas être poursuivi par la HALDE pour discrimination, j'hésite à vous dire qu'il s'agissait d'une pneumologue, je ne l'avais pas choisie. C'était mon patient, dont le père de la soeur du réparateur de télé qui était passé chez sa voisine lui avait parlé, qui me l'avait conseillé. A vrai dire, et sur ce point particulier, je peux très bien prescrire, dans mon coin, un pneumologue en dci (dénomination commune internationale), car ils pensent tous la même chose dans leurs lettres (le ton n'est pas toujours le même) et c'est donc, comme ils sont des spécialistes en pneumologie, qu'ils doivent avoir raison. La seule différence entre ces spécialistes tient à la couleur de leur moquette, au délai pour obtenir un rendez-vous et à leur possible amabilité / mal amabilité. Ils pensent tous de la même façon, est-ce donc un consensus ? Qu'est-ce qu'un consensus ? J'ai tendance à penser, mais vous excuserez mes chemins de traverse, que la science n'est pas la démocratie : ce n'est pas parce que tous les experts pensent (cf. la grippe mais antérieurement, pour faire le malin, la rotondité de la terre et, pour obtenir en un centième de seconde un point Godwin, la supériorité des camps communistes sur les camps nazis) la même chose qu'ils ne se trompent pas.


Où en étais-je ?


"Mon" malade, vous savez, celui dont je suis le médecin traitant, venait donc, fier de son courrier, me donner la leçon par spécialiste interposé.


Que faire ?


J'avais lu, il y a peu, un article écossais ,dont vous ne pourrez lire que l'abstract car les droits sont payants, disant grosso modo ceci (il s'agit d'une étude de cohorte rétrospective sur des patients âgés de plus de 65 ans) : pas d'effets du vaccin sur la diminution de la mortalité ; diminution du nombre d'infections pneumococciques invasives d'environ 30 % et signification statistique chez les patients de tous sexes âgés de plus de 75 ans et seulement chez les femmes entre 65 et 74 ans (j'espère que la HALDE ne va pas me poursuivre encore une fois...). Mais surtout qu'il était nécessaire de vacciner plus de 5000 personnes, vous m'entendez, cinq mille personnes, pour éviter une infection invasive par le pneumocoque !


"Mon" patient a soixante-douze ans.

La pneumologue a-t-elle raison ?

Il est vrai que les recommandations internationales convergent toutes dans le même sens : vacciner les plus de 65 ans porteurs de facteurs de risque et le faire tous les cinq ans.


Tout le monde le dit (enfin, les Recommandations) : les Etatsuniens, les Français et les autres dont le Canada, ou l'Australie...


Mais il existe quand même des voix discordantes...

Prescrire, notamment (n° 186).

Et quand Prescrire doute de l'efficacité d'un vaccin, il faut vraiment qu'il y ait des doutes ! Je ne peux malheureusement rien mettre en ligne en raison de la confidentialité prescririenne et de la complexité du moteur de recherche Prescrire.
Mais même Infovac, la lettre d'information sponsorisée par Big Pharma, dit qu'il faut réserver le vaccin aux patients à plus hauts risques d'infections pneumococciques systémiques (et vous pouvez consulter le lien qui informe sur les sujets à risques : ici) et, je cite, "même en situation de pandémie il n'y a pas lieu d'élargir les indications de ce vaccin a) en créant une pénurie pour ceux qui en ont besoin, b) en suscitant chez des patients qui ne relèvent pas de ce vaccin des phénomènes d'hyporéactivité, c) alors que [et ici on est en plein marketing pharmaceutique : Coluche aurait dit Pneumo machin chose vaccine plus blanc que pneumo 23] le vaccin pneumococcique conjugué 13 valent vient d'obtenir un avis favorable de l'EMEA et devrait être disponible en 2010 !
Quoi qu'il en soit, une autre étude contrôlée et je demande l'indulgence, je n'ai pas réussi à la retrouver dans mon fatras bibliographique, montrait que dans les centres pour personnes âgées la mortalité n'était pas diminuée et le nombre d'infections par pneumocoque invasif était diminué non significativement de dix pour cent chez les patients à haut risque !
Que faire ?
Vacciner les patients à risque élevé ne résidant pas en institution en les prévenant que l'efficacité de la vaccination n'est pas assurée ? Ne vacciner que les patients à risque élevé vivant en foyers-logements non ou médicalisés ou en EHPAD plus généralement ?
J'avoue ne pas savoir que répondre.
J'ai bien envie (avis personnel) de vacciner les patients à hauts risques vivant en institution et les autres ne vivant pas en institution mais qui me le demandent mais à condition qu'ils soient à haut risque.
Et pas tous les trois ans.
A la question : Pneumo 23 oui ou non ? Je suis donc indécis.

mercredi 3 février 2010

GARDASIL PAR DESSOUS LA JAMBE - HISTOIRES DE CONSULTATION : SEIZIEME EPISODE

Gardasil par dessous la jambe.



La jeune fille timide vient avec son papa dont je suis le médecin traitant.
Elle, je ne la vois jamais : elle est suivie par un pédiatre.
Quand une jeune fille vient avec son papa, il est rare que ce soit elle l'accompagnante.

Le papa est un gars souriant, simplissime, on sent qu'il me fait confiance et qu'il ne se pose pas de questions complexes sur les rapports qu'un patient doit entretenir avec son médecin. Cela me repose.

" C'est pour un vaccin.

- Un rappel de quoi ?

- Non, c'est le truc pour les filles."

Et il sort de sa poche un sac plastique qui contient une boîte de gardasil.

Je ne peux m'empêcher de faire l'étonné. Ce qu'ils remarquent. Ils ne me demandent pas : "Vous n'êtes pas d'accord ?"

"Qui a prescrit ça ?

- La gényco de ma femme.

- Et elle a parlé avec elle ?

- Qui ?

- Ben... Clara.

- Non."

Il regarde sa fille qui n'en sait pas plus.

"C'est ma femme qui a demandé à sa gényco de le lui prescrire. Elle voulait qu'elle le fasse.

- Je comprends. Et tu sais à quoi ça sert ?"

Regard surpris de celle à qui l'on demande à brûle-pourpoint, et sans avoir révisé auparavant, la capitale du Vanuatu. "Non."

Je vois.

Je pose deux ou trois questions et je me rends compte que la jeune Clara, 13 ans, ne sait pas ce qu'est le gardasil, à quoi ça sert et ce que ça évite ou pas. C'est la médecine moderne. Je lui fais la totale.
Elle est aussi intéressée que si je lui avais refait son cours de maths de la veille. La jeune Clara ne sait pas ce qu'est le cancer du col, ne sait pas ce qu'est un papillomavirus, ne sait pas ce qu'est un frottis, n'a jamais entendu parler de contraception... Désespérant.
J'aime la médecine.
Ici se pose la question, une fois les informations fournies, de savoir ce qu'il faut faire : vacciner (comme on ferait un rappel anti diphtéro-polio-tétanique, c'est à dire de façon routinière) ; ne pas vacciner ; demander le consentement éclairé de la jeune fille ; demander le consentement éclairé de la maman (et ici : du papa) ; se conformer à ses propres valeurs et préférences (le docteurdu16 est-il pour ou contre le gardasil ?) ; se conformer aux valeurs et préférences de la jeune fille (?), de la maman (?), de la gynécologue (?), de Big Pharma (!) ?
Qu'auriez-vous fait ?
********************************
Note : c'est la deuxième fois que je parle ici du gardasil et ce n'est pas fameux pour les "prescripteurs".

dimanche 31 janvier 2010

LA MALTRAITANCE A L'HOPITAL : UN EXEMPLE PERSONNEL

A l'occasion de la parution d'un rapport commandité par l'HAS et écrit par Claire Compagnon et Véronique Ghadi, "La maltraitance 'ordinaire' dans les établissements de santé. Etude sur la base de témoignages." que vous pouvez consulter en ligne : ici, je vous propose un témoignage personnel.

Le rapport publié par l'HAS me rappelle le livre écrit par Denis Labayle en 1999 "La vie devant nous" qui dénonçait les conditions dans lesquelles les personnes âgées étaient prises en charge dans les institutions accueillant des personnes âgées des foyers logements aux établissements de long séjour.

Mais aujourd'hui il s'agit de la maltraitance en général.

Je vous laisse lire ce long rapport qui donne froid dans le dos mais le témoignage que je vous livre vous permettra de comprendre que cela n'arrive pas qu'aux autres.

Ensuite, je tenterai, dans un prochain message d'analyser ce que le médecin généraliste en tant que tel, en plus du citoyen lambda qu'il est, peut essayer de changer.

Voici ce témoignage (j'ajoute que Madame G est toujours hospitalisée dans un établissement de moyen séjour où les choses se passent "bien").

Madame G, 86 ans, est donc hospitalisée en gériatrie aiguë dans un hôpital de l'Assistance Publique pour la deuxième fois le 17 novembre 2009.

  1. A treize heures quinze, au bout de trois jours d'hospitalisation, son fils arrive : elle a le nez dans son plateau, de la nourriture partout (sur sa chemise de nuit -- il n'y a pas de bavoir--, sur ses mains, sur ses bras et, bien entendu, sur son visage) et personne pour l'aider. Son fils la nettoie, demande aux aides-soignantes qui sont en train de manger pourquoi on ne l'a pas aidée : "On ne savait pas qu'elle ne pouvait pas manger toute seule." Conclusion : il y a un manque criant de personnel. Que nenni : il n'y a pas d'attention aux personnes.
  2. A vingt-et-une heure il n'y a pas de couche adaptée à la taille de la patiente. L'infirmière finit par découper une couche XXXL et le fils se débrouille. Conclusion : la baisse des crédits fait qu'il n'y a plus de couches dans un service de gériatrie aiguë. Des sous, des sous ! Que nenni : on avait oublié d'en commander et elles sont arrivées le lendemain matin.
  3. Au bout de quelques jours les aides-soignantes finissent par comprendre qu'une serviette bavoir en papier (il y en a des rouleaux sur le charriot) serait adaptée pour les repas. Mais elles ne savent pas, avant de poser le plateau repas (après, ce serait encore mieux, que passer une éponge serait un geste facile et de bon sens.
  4. Un dimanche matin la patiente est désorientée, ne reconnaît ni son fils ni sa fille. On l'a changée de chambre en pleine nuit. Elle est terrifiée. Elle finit par recouvrer ses esprits mais le mal est fait. Elle a peur des nuits définitivement. Elle changera d'ailleurs encore de chambre une autre fois. Le changement de chambre a été décidé parce qu'elle gênait sa voisine en ne dormant pas, en délirant la nuit.
  5. Un brancardier doit la descendre en chaise roulante pour faire une radiographie des poumons (elle a trente-neuf et elle tousse). Son fils est dans la chambre et le brancardier lui propose de les accompagner. Elle est installée avec adresse et douceur sur la chaise roulante. Le fils : "On ne lui met pas une robe de chambre ? Il ne fait pas froid en bas ? - Ouais, on peut." On peut. On descend dans les entrailles de l'hôpital, on traverse un couloir qui croise à angle droit l'entrée des urgences ouverte à portes battantes sur l'extérieur où, en ce mois de décembre, il fait froid. On arrive dans une salle d'attente déprimante où la secrétaire de permanence nous reçoit avec un joli sourire (elle doit prendre trois prozac par jour pour tenir le coup dans une immense salle mal éclairée, à peine chauffée où un ou deux brancards font la queue). Le brancardier nous dit que cela ne sera pas long et laisse la patiente et son fils dans un vencoulis frigorifiant. le fils de la patiente enlève sa veste pour la lui ajuster sur les genoux. Le brancardier n'avait pas menti : la patiente est appelée, les radiographies sont faites, tendues par la manipulatrice au fils en lui disant qu'il n'est pas nécessaire d'attendre le brancardier, que le fils peut remonter sa mère tout seul. Conclusion : il n'y a pas assez de brancardiers, ils ne sont pas assez payés. Non : ce type n'a pas de mère.
  6. A vingt-et-une heure le fils assiste à la distribution des médicaments et il se rend compte qu'on lui donne un demi lexomil et un tramadol 100 LP. Il interroge, nous avons oublié de dire qu'il était médecin, l'infirmière et lui dit : "Je crois que je sais pourquoi elle est désorientée. C'est le tramadol..." Pour le reste, le fils médecin (c'est moi-même) a déjà décrit l'affaire ici. Conclusion : manque de personnel ! Non : dilution des responsabilités car le fils apprendra que le lexomil avait été prescrit par l'hématologue et le tramadol par personne...
  7. Dernier point. Le fils de la malade pense que la malade dort mal, on a enlevé le tramadol, parce qu'elle déprime. Le fils interroge la psychologue du service et lui demande, après qu'il eut demandé à l'interne de le faire, de faire en sorte qu'un antidépresseur puisse être prescrit. Réponse de la psychologue : "Il faudrait voir cela avec le psychiatre demain mais, ici, nous ne savons pas bien faire cela..." Dans un service de gériatrie aiguë de l'Assistance Publique....
Je suis ici pour parler des point négatifs, je parlerai une autre fois des points positifs. Mais je signale encore que le ménage est fait à la colette et que les lits sont refaits sur l'extrême insistance des patients et de la famille des patients.
Je remercie la dame qui s'est occupée d'elle lors de l'occupation de sa troisième chambre : elle l'aidait pour les repas quand personne de la famille n'était là.

Je ne nie pas qu'il s'agisse d'une histoire de chasse, d'un cas d'espèce mais voilà un témoignage de plus pour l'HAS.

lundi 25 janvier 2010

LE CORPS DES FEMMES EN MEDECINE



Il y a déjà un moment que j'ai lu les deux textes que je vous propose, l'un de Marc Girard et l'autre de Marc Zaffran (Martin Winckler). Les psychanalystes en herbe et les plus confirmés des analystes ne manqueront pas de faire un développement sur le fait que les deux auteurs se prénomment Marc. J'ai été intéressé par la convergence de leurs analyses aux détails près que sont leur ontologie propre, leur positionnement idéologique et leur style.

Tentant de me désintoxiquer de mon bachelotage actuel qui avait pris une allure grippale (au sens de prendre en grippe), je suis revenu vers mes dadas que sont le respect de l'Humain et le respect du Patient dans la médecine.

En faisant un détour par le corps des femmes.

Je reviendrai dans une autre rubrique sur la lecture de Paul Yonnet et de son livre sur la famille qui m'a rappelé combien le problème de l'avortement (l'interruption volontaire de grossesse) était un problème crucial de la conscience moderne (Yonnet Paul, Famille - Tome I Le recul de la mort. L'avènement de l'individu contemporain, Paris, Gallimard, 2006).

Vous lirez donc ces deux textes. Le premier : La brutalisation du corps féminin dans la médecine moderne par Marc Girard, le second : Les violences faites aux femmes... par les médecins par Marc Zaffran.

J'aurais pu vous faire lire ces articles en aveugle mais l'interprétation contextuelle est indispensable.

Je ne sais si l'un a influencé l'autre et vice versa. Sachez que le texte zaffranien date du 25 novembre 2009 et que le texte girardien date du 25 janvier 2010 (remise à jour d'un texte plus ancien qui n'est pas daté sur le site).

J'ajoute, comme à l'accoutumée, que je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'écrivent les deux médecins.

J'ajoute également, mais je n'ai pas écrit d'article à ce sujet, que le corps des hommes est lui aussi brutalisé par les médecins et je ne citerai que deux interventions, la circoncision, pour les jeunes enfants / hommes dans certaines cultures et la chirurgie de la prostate (pour adénome ou pour adénocarcinome) pour les hommes mûrs. Et, dans le passé l'amygdalectomie masculine...

J'attends qu'une femme écrive un article sur la brutalisation du corps masculin...par les médecins.

A vos plumes.

dimanche 24 janvier 2010

ROSELYNE BACHELOT : UNE INTERVIEW TOTALEMENT IMAGINAIRE


Le 24 janvier 2010
Madame Bachelot nous reçoit dans son bureau du Ministère en compagnie d'un homme qu'elle me présente comme son conseiller.

Docteurdu16 - Bonjour Madame Bachelot. Comment vous sentez-vous ? N'éprouvez-vous pas une sorte de découragement au moment où les centres de vaccination sont en train de fermer ?
Madame Bachelot - Du découragement ? Que nenni ! Je tiens d'abord à vous dire que je suis en pleine forme. Grâce au vaccin anti pandémique je n'ai pas attrapé la grippe, par ailleurs je n'ai pas eu d'effets indésirables, contrairement à ce que tous mes ennemis espéraient je n'ai pas plus de Guillain-Barré, donc, tout va bien, tout ce que j'avais annoncé s'est réalisé.
Docteurdu 16 - Pourtant il me semble que les objectifs que vous vous étiez fixés, à savoir vacciner la population entière, ne sont pas atteints, pas même celui de vacciner les personnes à risque...
Madame Bachelot - Vous avez raison. J'ai été victime de l'obscurantisme moyenâgeux qui règne dans ce pays. Tout était prêt, tout roulait et il a fallu qu' un spécialiste du paludisme à la retraite et qu'un chirurgien urologue opérant chaque 29 février fassent des déclarations à la presse pour que les anti vaccinalistes sectaires, ceux qui ne font pas vacciner leurs enfants contre la poliomyélite ou qui refusent de considérer combien la vaccination a fait reculer la mortalité en France, s'engouffrent dans la brèche...
Docteurdu16 - Mais les affirmations péremptoires et alarmistes des experts...
Madame Bachelot - ... Je vous arrête tout de suite, ce ne sont pas des experts, ce sont des médecins qui font partie de mon équipe...
Docteurdu16 - Pas des médecins généralistes en tout cas, il semble quand même que vous les ayez un peu négligés...
Madame Bachelot - Parlons-en de ces généralistes. Ce sont des enfants gâtés, des cons...
Le conseiller - Hum, hum, Madame Bachelot...
Madame Bachelot - Qu'est-ce que j'ai dit ? Que les médecins généralistes étaient des cons ? Je retire. Vous me demandiez donc pourquoi nous n'avons pas impliqué les médecins généralistes dans la campagne de vaccination ? Mais parce que ce sont des cons !
Le conseiller - Madame Bachelot, nous avions dit...
Docteurdu16 - Vous confirmez, Madame Bachelot, que les généralistes sont des cons...
Madame Bachelot - Mais non, mais non, ce ne sont pas des cons, ils sont capables de faire une piqûre dans un bras ou dans une cuisse, j'en suis certaine, mais nous avons jugé, au début de la campagne, qu'il serait plus facile, logistiquement, que la vaccination soit faite en dehors de leur activité quotidienne qui promettait d'être importante. Mais ils ont fait de l'obstruction.
Docteurdu16 - Là encore les experts se sont trompés avec leurs prévisions alarmistes !
Madame Bachelot - C'est une façon de voir les choses. Ils ne se sont pas trompés. Ils ont fait des hypothèses et ces hypothèses ne se sont pas confirmées. C'est cela la glorieuse incertitude de la science... Que n'auraient dit les professeurs à la retraite si la grippe avait été mortelle ?
Docteurdu16 - Mais n'était-il pas possible de prévoir qu'elle ne serait pas mortelle à la lumière des premiers chiffres mexicains ?
Madame Bachelot - Nous avions une hypothèse haute et une hypothèse basse. Il était de mon devoir de considérer l'hypothèse haute.
Docteurdu16 - N'eût-il pas mieux valu se concentrer sur les personnes à risques ?
Madame Bachelot - Mais c'est ce que nous avons fait ! Mais je reviens à ceci : n'oubliez pas qu'il est possible qu'une seconde vague grippale se répande sur la France...
Docteurdu16 - Les experts semblent dire le contraire...
Madame Bachelot - Voyez que vous aussi vous citez des experts... Eh bien, moi, je préfère avoir suivi l'avis des médecins que l'on considère maintenant comme alarmistes et n'avoir aucun mort sur les bras plutôt que de me tromper avec les experts qui n'annoncent pas de deuxième vague qui, elle, fera des morts...
Docteurdu16 - Tout a donc été parfait ?
Madame Bachelot - Tout n'a pas été parfait. Rien n'est jamais parfait. Moi, je suis debout dans mes crocs, j'ai fait ce que j'avais à faire et il est vrai que je n'ai pas été aidée.
Docteurdu16 - Que voulez-vous dire ?
Madame Bachelot - Tout simplement que le Ministère de l'Intérieur n'a pas été à la hauteur...
Le conseiller - Madame Bachelot ! Vous savez combien les services préfectoraux ont été diligents...
Madame Bachelot - Je rectifie : ce génie d'Hortefeux a été parfait. L'organisation était nickel. Pas un bouton ne manquait, pas un pli de pantalon, pas un étudiant infirmier...
Le conseiller - Madame Bachelot veut dire que...
Madame Bachelot - Je sais très bien ce que j'ai à dire. L'organisation aurait pu être meilleure. Un point c'est tout. D'ailleurs, même Nicolas...
Le conseiller - Madame Bachelot...
Docteurdu16 - Vous dites que Nicolas Sarkozy...
Le conseiller - Elle n'a rien dit de tout cela...
Docteurdu16 - Vous confirmez que Nicolas Sarkozy...
Madame Bachelot - Oui je confirme que le Président est derrière moi, qu'il est content de ce qui a été fait et qu'il se rappellera qui nous a mis des bâtons dans les roues.
Docteurdu16 - Ce sont peut-être les médecins généralistes qui se rappelleront...
Madame Bachelot - Ah ah ah ! Les médecins généralistes.
Le conseiller - Hum, hum, hum...
Docteurdu16 - Si c'était à refaire...
Madame Bachelot - Si c'était à refaire mais, comprenez-le, toutes choses égales par ailleurs, nous le referions. C'était à l'instant t la seule façon de procéder. Je pense que même les médecins généralistes seraient capables de s'y mettre.
Docteurdu16 - Vous voulez dire que vous les consulteriez...
Madame Bachelot - Mais nous l'avons fait. Mais si nous les avions écoutés ils en seraient encore à discuter de la date de la prochaine réunion préliminaire à la réunion préliminaire pour définir la couleur des bons de convocation à la vaccination dans leurs cabinets.
Docteurdu16 - Vous n'exagérez pas un peu ?
Madame Bachelot - A peine. Bon, vous avez encore des questions mais c'est pas tout ça j'ai deux ou trois crocs à essayer...
Docteurdu16 - Parlons donc des enseignements que vous allez tirer de ce fiasco.
Madame Bachelot - Le mot fiasco est bien exagéré. Il y a eu plus de 200 morts, ce qui est trop, mais, heureusement, il n'y a pas eu les milliers qui étaient prévus.
Docteurdu16 - Pas grâce à la vaccination.
Madame Bachelot - Qu'est-ce que vous en savez ?
Docteurdu16 - Alors... Pas d'enseignements. Pourquoi n'avoir pas convoqué MSF ou autres organisations pour faire de la bonne logistique en France ?
Madame Bachelot - Ils étaient contre la vaccination.
Docteurdu16 - Vous en êtes certaine ?
Madame Bachelot - Oui, ouiiiiiiiiii. Ou plutôt, ils disaient que ce n'était pas possible de vacciner tout le monde.
Docteurdu16 - Pourquoi ne pas les avoir écoutés avant de vous lancer dans une campagne de masse qui semblait vouée à l'échec ?
Madame Bachelot - Par volontarisme. La politique veut que l'on soit volontaire et mon éthique me disait de ne laisser personne sur le bord de la route. Je ne voulais pas d'une loterie mortelle.
Docteurdu16 - Mais c'est ce qui s'est passé puisque seulement une fraction des personnes dites à risques ont été vaccinées et que seules, je ne connais pas les derniers chiffres précisément, 35 personnes sans facteurs de risques sont mortes.
Madame Bachelot - Eh bien, c'est ce que je voulais éviter.
Docteurdu16 - C'est donc raté !
Madame Bachelot - Ce n'est pas raté. C'est une bonne répétition pour la prochaine pandémie.
Docteurdu16 - Donc, vous allez changer quelques mesures...
Madame Bachelot- Nous y travaillons.
Docteurdu16 - Je prends l'exemple de l'expertise. Ne pensez-vous pas qu'il faudrait réévaluer son fonctionnement, le rendre plus clair, préciser quels sont les possibles conflits d'intérêts. Est-il possible de changer queque chose ?
Madame Bachelot - Je suis toujours étonnée par ce genre de réflexions. Les experts sont les experts. Ils sont reconnus par leurs pairs. Ils publient, ils vont dans des congrès...
Docteurdu16 - Ils sont rémunérés par l'industrie vacinale.
Madame Bachelot - Mais bien entendu qu'ils sont rémunérés par l'industrie. Ce sont les meilleurs, ils travaillent sur les vaccins et ce sont les laboratoires qui mènent les études. C'est normal qu'ils soient rémunérés.
Docteurdu16 - Il y a bien des experts indépendants...
Madame Bachelot - Vous voulez parler de virologues comme Gentilini ou Debré ? Laissez-moi rire. Nous avons les meilleurs et, d'ailleurs, ils sont reconnus au niveau mondial. L'Institut Pasteur, ce n'est pas rien...
Docteurdu16 - Et les conflits d'intérêts, donc ?
Madame Bachelot - Nous faisons en sorte qu'ils soient déclarés. Mais cela ne change rien aux chiffres. Le nombre de morts ne change pas selon que l'on a reçu une invitation pour parler au Novotel de Bagnolet ou que l'on est restés chez soi à regarder Les Feux de l'Amour.
Docteurdu16 - Cela change quand même la façon dont les rapports sont rédigés ou les décès dus aux vaccins sont signalés...
Madame Bachelot - Les vaccins commercialisés en France sont les plus sûrs du monde... Les experts français sont honnêtes. Parlons des experts indépendants qui étaient encore plus alarmistes que les autres, qui touchent de l'argent de l'Etat ou dont la femme fait partie de comités officiels sur le médicament. Pourquoi vous entêtez-vous à semer le doute ? Je crois que nous allons en arrêter là. Vous commencez à déraper.
Docteurdu16 - Je ne dérape pas, je pose des questions. Je note que vous ne regrettez rien, que vous ne changerez rien et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...
Madame Bachelot - Là vous dérapez vraiment. Il ne me reste plus qu'à aller prier les Dieux de la Sainte Science qu'une deuxième vague mortelle de AH1N1 va venir frapper notre beau pays et qu'on sache enfin de quels crocs je me chausse !
Le conseiller - Madame Bachelot !

Fin de l'entretien.
PS - Vous pourrez consulter sur ce blog différents points abordés dans l'interview totalement imaginaire)

mardi 19 janvier 2010

L'OTIPAX NE DOIT PLUS ETRE UTILISE

Dans notre série "Que fait la pharmacovigilance française ?" nous posons le problème mineur de l'Otipax car il est bien évident qu'il est des chantiers plus urgents dans notre beau pays.

L'otipax est une aberration absolue.

Car non seulement l'Otipax ne sert à rien mais, plus encore, son rapport bénéfices / risques est dans les paquerettes.

La particularité de ce produit est non seulement de n'avoir aucun intérêt médical mais, plus encore, d'être en vente libre.

Reprenons par le début :

Prescrire des gouttes auriculaires ne se justifie plus que dans des cas très particuliers : antibiothérapie locale probabiliste ou non.

Prescrire des gouttes auriculaires ne peut se faire qu'après avoir vu l'état du tympan.

Il vaut mieux, en général, s'abstenir de prescrire des gouttes auriculaires sauf dans le cas sus décrit.

Qui peut produire un seul argument pour prescrire de l'Otipax qui contient un anesthésique local (lidocaïne) et un analgésique antipyrétique (sic) la phénazone ?

Dernier point : l'Otipax est en vente libre. C'est à dire que tout pharmacien, au dessus de son comptoir, peut vendre de l'Otipax sans avoir vu le tympan ; c'est à dire que tout parent peut acheter de l'Otipax pour en mettre dans l'oreille de son enfant. Sans avoir regardé le tympan.


Cesser la commercialisation de l'Otipax me paraît une mesure appropriée et j'engage les patients / malades à le refuser tant en pharmacie que chez le médecin.