dimanche 6 mars 2022

Bilan (partiel) de la semaine entre le lundi 28 février et le dimanche 6 mars 2022.



Troubles mentaux dus au Covid et Covid long : une étude britannique de novembre à décembre 2021


134 écoles et 4870 élèves. Enfants entre 4 et 11 ans et entre 11 et 18 ans.
Limitations : questionnaires remplis sur la base du volontariat.
Faibles effectifs ne permettant pas des analyses de sous-groupes..

Points principaux.

  • Since March 2020, 1.0% of primary school-aged pupils and 2.7% of secondary school-aged pupils met the Delphi criteria for having experienced long COVID lasting at least 12 weeks.

  • "Loss of taste or smell" was the only symptom group where the prevalence was significantly higher for those who had received a positive coronavirus (COVID-19) test since March 2020 than those who hadn't, for both primary and secondary school-aged pupils aged under 16 years.

  • Both primary and secondary school pupils who tested positive for COVID-19 showed no significant difference in the number presenting with a "probable mental disorder" compared with those without a positive test.

  • Primary school pupils with long COVID (under the Delphi criteria) were significantly more likely to have a probable mental disorder (30.0%) than those without long COVID (7.7%); the trend was similar for secondary school pupils (22.6% compared with 13.6%), but this is not statistically significant.


Une étude new-yorkaise sur la perte d'efficacité du Comirnaty chez les enfants.

Cet article est un pré-print.

Du 13/12/2021 au 30/01/2022
Parmi les 852,384 enfants  (12-17 ans) et les 365,502 enfants (5 à 11 ans) tous complètement vaccinés, l'efficacité contre l'infection a décliné de 66% (95% CI: 64%, 67%) à 51% (95% CI: 48%, 54%) dans le premier groupe et de 68% (95% CI: 63%, 72%) à 12% (95% CI: 6%, 16%) dans le second groupe.
L'efficacité contre l'hospitalisation a diminué de 85% (95% CI: 63%, 95%) à 73% (95% CI: 53%, 87%) dans le premier groupe, et de 100% (95% CI: -189%, 100%) à 48% (95% CI: -12%, 75%) dans le second. 

Mais les auteurs indiquent qu'en cette ère omicron le vaccin est toujours efficace contre ls formes sévères  et, malgré la diminution de l'efficacité sur la contagiosité notamment dans le groupe 5-11 ans, la vaccination est toujours recommandée.

Les auteurs indiquent qu'il faudrait sans doute revoir le dosage et l'espacement des doses et soulignent qu'il ne faut pas abandonner les gestes barrières.

Une étude de l'INSERM indique une augmentation significative de la mortalité infantile en France depuis 2012 (et avant Covid)

Nous avons souvent parlé sur ce blog (LA de cet indicateur de santé publique et de la place peu enviable de la France parmi les pays de l'OCDE (19ème sur 27).
C'est malheureusement officiel : LA

En comparant les données par rapport à d’autres pays européens à économie similaire tels que la Suède et la Finlande, on observe chaque année en France un excès d’environ 1200 décès d’enfants âgés de moins d’un an !

La disparition


Il n'est pas difficile de trouver l'arme du crime.


Une étude (pré print) qui analyse le risque de myocardite/péricardite chez les 12 - 17 ans après Comirnaty

Analyse faite pendant la période delta.
Sur le critère hospitalisation.
L'incidence de la myopie/péricardite chez les garçons âgés de 12 à 15 ans et de 16 à 17 ans était respectivement de 162,2 et 93 par million.

Les auteurs indiquent que la vaccination deux doses présente une balance bénéfices/risques favorable chez les filles de 12 à 17 ans, non immunisées et présentant des comorbidités.
Chez les garçons déjà immunisés et sans comorbidités la balance bénéfices/risques, même pour une dose est défavorable. En période omicron une dose chez les non immunisés procure une protection non améliorée par la deuxième dose.

A suivre.




La chirurgie arthroscopique pour genou dégénératif n'a pas plus d'efficacité qu'un placebo selon Cochrane.

Sur des critères de douleurs et de fonctionnalité.
Méta-analyse chirurgie vs fausse chirurgie ou pas de chirurgie.

L'actualité était trop importante cette semaine : j'ai zappé plein de trucs. A la prochaine.

dimanche 27 février 2022

Bilan (partiel) de la semaine entre le lundi 21 février et le dimanche 27 février 2022.

 



Prise en charge d'une entorse de cheville : les situations les plus fréquentes en médecine ne sont pas documentées par des essais robustes.

Un twitto (@RoblesJuanfran) publie un modèle de prise en charge (Peace and Love) qui concerne, notamment, les entorses de cheville (cela provient du site La clinique du coureur : ICI.

Hadrien Thomas () lui répond : LA.

Rien ne va. 

Ni P, ni E, ni A, ni C, ni E. Ni L, ni O, ni V, ni E.

J'exagère un peu.

Mais : pour aucune de ces lettres il n'existe un essai contrôlé robuste qui pourrait appuyer ces affirmations.

Faites l'expérience autour de vous : prenez un thème, une maladie, quelque chose qui est arrivé dans votre famille, faites la littérature en étudiant les données robustes existantes de la littérature... Vous serez sidérés.

Selon les données existantes (LA) : L'entorse de la cheville est le traumatisme articulaire le plus fréquent : on en recense près de 6 500 chaque jour aux urgences en France. On peut ainsi évaluer qu'il y en a deux fois plus quotidiennement.


Vous vous rendez compte ! Pour une affection aussi fréquente : pas de recommandations fondées sur les preuves.

FearMongering (la fabrique de la peur).


On n'en sait rien.


Intervalle entre les vaccins anti Covid chez les enfants : à partir des même données il n'est pas le même selon les pays.

France : 21 jours (LA)
USA : 8 semaines (ICI)


Mille repetita placent depuis le début de la pandémie : les essais contrôlés sont terriblement absents. 

"On" prend des décisions impactant des millions de gens sans la moindre preuve d'une quelconque efficacité.

Où sont les essais randomisés sur l'efficacité des masques chirurgicaux en milieu scolaire (en segmentant en fonction des âges et des lieux d'enseignement) ? Où sont les essais contrôlés sur la distanciation sociale ? Où sont les essais contrôlés sur le port du masque chirurgical chez les enfants/ados vaccinés ? Où sont les essais contrôlés sur l'intérêt des plexiglass ?

"On" prend des décisions de "bon sens" qui sont fondées sur des croyances et on ne les teste pas scientifiquement en raison du fameux "effet parachute" (l'effet parachute est invoqué chaque fois que l'on assume une décision de soins comme évidente et qui ne souffre a priori d'aucune discussion) : il n'est pas possible de faire un essai contrôlé parachute vs pas de parachute pour une personne qui se lance d'un avion à 10 000 mètres d'altitude). Il arrive que ces croyances soient vérifiées par les faits. Parfois non.

Prenons l'exemple des auto-tests qui ont été largement utilisés en Grande-Bretagne : un article récent paru dans le British Medical Journal (ICI) s'interroge sur le coût-efficacité de ces tests pour enrayer la transmission de l'infection.


Le taux de vaccination en France est lié à des considérations socio-économiques : moins t'es riche, moins t'es éduqué, plus tu fais partie de catégories socio-professionnelles défavorisées, plus t'es immigré hors EU, plus t'es descendant d'immigrés hors EU et moins t'es vacciné. 


J'ai écrit un billet complet sur le sujet : ICI

Un commentaire : accuser les non-vaccinés d'être des sous-hommes ou des sous-femmes, c'est mal. Mais la façon dont les bas-de-plafond de la propagande délirante anti vaccinale ont agi est encore plus condamnable. Il ne faut pas oublier que les inégalités sociales sont une variable explicative très forte de la non vaccination : mais ce fait est le miroir de ce qui se passe en santé publique en France.


Quand Santé Publique France fait le boulot (?).

Pour lire l'étude complète sur l'efficacité en vie réelle de la vaccination sur la prévention des infections symptomatiques (à jour au 24 février 2022) : c'est LA.

Ces informations ne sont pas très rassurantes.
(lire le commentaire de Dr MG)


Une infographie Covid faite par FranceInfo est-elle robuste ?


Infographie que vous trouverez LA et que je vous invite à lire.

Les problèmes posées par ces données qui sont à priori sincères sont les suivants : 
  1. Peut-on encore communiquer en 2022 sans citer les risques absolus d'être infecté, asymptomatique, symptomatique, hospitalisé, non intubé, intubé, réanimé, mort ?
  2. Peut-on encore communiquer en 2022 sans parler de la sur mortalité liée au Covid et non seulement de la mortalité liée au Covid ?
Peut-on parler des EHPAD sans omettre que leur population ne représente que 10 % de la population des plus de 75 ans ?
Peut-on comparer avec la grippe sans donner les chiffres de la grippe pendant la même période ?
Peut-on parler des décès d'enfants sans parler de leur statut, sans comparer avec les années précédentes, sans donner les chiffres de décès liés aux bronchioles ou d'autres affections respiratoires ?

NON.


A la semaine prochaine.

jeudi 24 février 2022

Scoop : le taux de vaccination contre le Covid est lié au niveau socio-économique, pas à l'immoralité des sujets !



Patatras !

Les scientistes axiologiquement neutres n'ont cessé de nous bassiner avec le fait que les personnes qui ne se vaccinaient pas étaient des paucineuronaux qui ne méritaient pas d'avoir le droit de vote, des sans-coeur qui ne se préoccupaient pas des autres, des décérébrés de l'altruisme qui ignoraient ce qu'était le vivre-ensemble, des mangeurs d'enfants, des tueurs de vieux, des darwinistes sociaux qui laissaient faire la nature, des Laissez circuler, des Vivre avec, des signataires de la Déclaration de Great Barrington, 

et ne me dites pas #PasTous, car il suffit de se pencher, de remonter les TL sur twitter, de parcourir les propos sur FaceBook, pour retrouver ces messages d'éminents humanistes,

il y en a même eu, étaient-ce ces scientistes ARNment purs ?, qui proposaient aux non vaccinés de leur casser la gueule, de leur dédier des hôpitaux sans antibiotiques, sans moyens de réanimation, pour les mettre devant leurs prises de position, pour les éliminer, pour qu'ils cessent de contaminer leur famille, leurs collègues, leurs voisins de paliers et, surtout, les immuno-déprimés livrés sans défenses à la vindicte des demeurés qui pensaient que les vaccins contenaient des puces nazies, et cetera...

Patatras, donc !

Voilà qu'une étude publiée par la DREES, ICI, ne dit pas tout à fait la même chose.

La bonne conscience des élites en prend un coup.

Des élites mitigées. Ces élites qui ne savaient pas qu'elles nourrissaient en leur sein des génies malfaisants ou des génies intellectuels comme les membres de l'IHU de Marseille, Didier Raoult (grand prix de l'INSERM en 2010), ou des hygiénistes ignorant toujours la transmission du SARS-covid-19 par aérosolisation...

Ainsi, les bas-de-plafond, les sans-dents, les complotistes de tous poils, les imbéciles, les manipulateurs, les non vaccinés, eh bien, grosso modo, statistiquement, ils sont (selon le tableau 2) :



 

  1. Plutôt pas diplômés
  2. Plutôt appartenant à de "basses" catégories socio-professionnelles
  3. Plutôt avec un faible niveau de vie
  4. Plutôt immigrés hors EU
  5. Plutôt descendants d'immigrés hors EU
Et tout est à l'avenant : pour l'intention de se faire ou non vacciner, de faire vacciner ou non ses enfants, de  vacciner ou non les femmes enceintes.

Avec ceci qui va toujours dans le même sens (la fracture numérique) : 



Donc, les scientistes axiologiquement neutres qui font de la médecine comme on vend des glacières à des Inuits, et comme si  seules les Catégories socio-professsionnelles supérieures avaient un soupçon de possibilité de comprendre la médecine comme une science exacte, ce qui est faux, et qui pensent que les patients/personnes qui ne pensent pas comme eux sont de profonds débiles, retenez, à moins que vous ne le pensiez vraiment, que les non vaccinés comme ceux qui continuent de fumer, de pratiquer des métiers dangereux, comme ceux qui n'ont pas accès aux diplômes, aux fins de mois faciles ou dont leurs origines présentes ou anciennes ne sont pas communautaires, ne le font pas exprès, ne méritent pas vos sarcasmes, votre mépris et vos jugements moraux.

Gardez cela dans les poches de vos blouses blanches bien caché sous un mouchoir en papier.

Et pratiquez le Aller Vers et la pédagogie.


dimanche 20 février 2022

Bilan (partiel) de la semaine entre le lundi 14 février et le dimanche 20 février 2022.

Pier Paolo Pasolini (1922 - 1975)
Mon indépendance qui est ma force induit ma solitude qui est ma faiblesse

Insuffisance rénale

Une MG pose une question :


Réponse d'un néphrologue :


Et la suite qui paraît le plus important : 



Clair.

Et ICI un article complet.

La chute de la maison Ioannidis ?

David Gorki assassine le dernier article du maître, parle de La Great Barrington Declaration, du Kardashian Index et du John Snow Memorandum.


Il en profite pour assassiner Vinay Prasad et écrit ceci : 

"Je conclurai en me demandant à propos de John Ioannidis ce que je demande à tout scientifique ou médecin  que je considérais avant la pandémie comme raisonnable ou même qui pouvait être admiré pour sa rigueur scientifique et médicale : est-ce que quelque chose en eux a changé ou est-ce qu'ils ont toujours été comme cela et que je n'avais pas remarqué ? Pour ce qui est du docteur Vinay Prasad, je retiens la deuxième explication. Pour John Ioannidis, je ne sais pas encore."

La sur mortalité Covid

Il semble qu'un consensus se fasse sur la façon de parler des morts dues au Covid : il vaut mieux parler d'excès de mortalité que de mortalité en général.  C'est moins sexy mais plus juste.

Voici un schéma qui date de décembre 2021 et qui compare différents pays et qui est issu de l'OCDE



Il y a une autre version issue de Our World Data qui date du 16 janvier 2022


Commentaires : la diversité du recueil des données rend ces analyses complexes mais elle donne une idée des différences entre pays et du rôle des politiques de santé publique (toutes choses égales par ailleurs : population, densité, situation géographique, et cetera...)


Le taux d'infections, d'hospitalisations et de décès selon les groupes d'âge seraient-ils à prendre en considération ?

Document officiel des CDC US : il existe donc des facteurs de risques... Et encore ces chiffres ne tiennent pas compte des conditions économiques, du niveau socio-éducatif, de la race, de l'obésité et de l'accès aux soins...



Sur diagnostics de maladies mentales chez les enfants et les adolescents

Une étude allemande (LA) qui consiste en une analyse de la littérature souligne que chez les enfants et les adolescents il existe à la fois des sur diagnostics de maladies mentales, des faux positifs et des erreurs diagnostiques concernant ces mêmes maladies. Les maladies es plus citées sont les troubles du déficit et de l'attention ainsi que les troubles bipolaires.

Les auteurs préconisent une plus grande attention pour désigner les troubles décrits par les enfants et les adolescents, la conduite de recherches étonnamment peu nombreuses aujourd'hui et le danger de sur prescrire.

Une étude allemande à la fois rassurante et inquiétante sur les conséquences du Covid sur la santé mentale chez les adolescents.

Cette étude (ICI) compare la santé mentale des adolescents Covid + et Covid - . Elle est plutôt rassurante car elle souligne, à part sur le critère tristesse, qu'il n'existe aucune différence entre les deux groupes en termes de fréquence des signes et que le nombre de Covids longs est plus faible qu'attendu. 

Elle souligne en revanche les effets de la pandémie sur la santé mentale des adolescents et la nécessité de les prendre en charge.


Seulement en UK

Quand les scientifiques et/ou médecins britanniques reconnaissent les erreurs d'appréciation qu'ils ont commises durant la pandémie : roboratif.


C'est tout pour cette semaine.

dimanche 13 février 2022

Bilan (partiel) de la semaine du lundi 7 février au dimanche 13 février 2022.

Félix Valloton (1865 - 1925)
Place aux Andelys


Qui sont les médecin.e.s fidèles de l'Eglise de Présomption ?

Les médecins qui demandent des études contrôlées pour des concepts qu'ils n'aiment pas
et 
Les médecins qui acceptent des études observationnelles pour des choses qu'ils aiment.




Les morts en excès sont la meilleure façon de comptabiliser la pandémie de Covid

Le calcul des morts en excès est la meilleure façon de rendre compte de la pandémie et surtout si l'on souhaite faire des comparaisons entre les pays.
En plus du nombre de cas et du nombre relatif de décès.




Les 548 leaders d'opinion français sont largement rémunérés par l'industrie 

Personne ne s'en doutait mais cette très belle étude rétrospective française remet les pendules à l'heure. Les leaders d'opinion ont plus de liens financiers que les non leaders d'opinion.

C'est ce qu'on appelle l'expert mongering ou la fabrique des experts, voir LA pour les différents modes de fabrication.




L'industrie pharmaceutique entrave les actions de l'OMS pour fabriquer le vaccin anti Covid en Afrique

Et notamment BioNTech (Pfizer)




Il n'y a pas une épidémie d'autisme mais une épidémie de diagnostics d'autisme

Article passionnant écrit à la suite de cette constatation suivante : les chercheurs des CDC (EUA) ont montré que les taux rapportés d'autisme sont passés de 1 pour 150 en 2000 à 1 pour 54 en 2016 et à 1 pour 44 aujourd'hui.
L'auteur passe en revue tous les facteurs qui pourraient expliquer cette "épidémie".
Il s'agit sans doute de diagnostics en excès.




La vaccination des enfants de 6 mois à 4 ans contre le Covid (aux EUA)

Puisque les études ne sont pas concluantes dans cette classe d'âge : demandons à la FDA une autorisation accélérée de mise sur le marché.




Les complications cardiaques au long cours du Covid : vrai ou faux ?

Un article est peu dans Nature : LA.

A peine paru, voici que 

Florian Zores, cardiologue, dont le blog est particulièrement informatif et sourcé (LA)
commente sur twitter




et la suite des tweets  LA

Thibault Fiolet commente sur twitter :
Premier tweet


et la suite des tweets : LA

J'émets des réserves et voici la réponse de Zores


Et, dans l'intervalle, voici un commentaire acerbe de Vinay Prasad sur la même étude

Avouons que ce n'est pas de la tarte de se faire une idée de tout cela et que l'on comprend que le citoyen lambda.




Un test salivaire pour détecter l'endométriose ?

Je vois ce tweet sur mon fil :



Je recherche l'article source.
Il est LA.

Je me dis : pourvu que cela soit vrai.
Je me dis : pourvu que cela ne soit pas une arnaque comme l'affaire Theranos (LA)
Je me dis : pourvu que cela ne soit pas une fausse bonne nouvelle (ICI)


Encore une fois je me suis limité tant les sujets étaient nombreux cette semaine, je n'ai pas parlé des EHPAD, du RSA non perçu par les personnes qui pourraient l'obtenir (et non analysé par les services statistiques de l'Etat françai, des propositions du syndicat MGFrance pour la médecine générale, et cetera, et cetera).

Qui trop embrasse mal étreint.



dimanche 6 février 2022

Bilan (partiel) de la semaine du lundi 31 janvier au dimanche 6 février 2022

Monica Vitti : 1931-2022


Nous avons pu lire, et la quantité de littérature est telle que nous avons dû faire un choix, le fameux cherry-picking, afin de mettre en valeur des articles peu commentés par le main stream ZéroCovid (cette assertion est en train de décourager les plus vaillants)

Entretien Gilbert Welch Vinay Prasad




Cet entretien est LA : il est accessible (anglais très compréhensible après une période d'adaptation dû au flow des deux intervenants) et il est possible de disposer des sous-titres en anglais.

A voir absolument pour comprendre les problèmes que posent le dépistage, le sur diagnostic et les politiques de santé (dont, récemment, la mise en place d'expérimentations localisées et adoubées par la Haute Autorité de Santé pour dépister le cancer du poumon chez des fumeurs en pratiquant des scanners faibles densité). 

Le lobby du dépistage que j'appelle par ironie l'Eglise de Dépistologie est pour.

Voir ICI les commentaires de Cancer Rose sur ce dépistage, mais le site est surtout spécialisé sur la critique du dépistage organisé du cancer du sein, il y a énormément de resources sur le site (et sur ce blog), mais, de façon juste, sur le rappel du droit des patientes à être informées de façon équitable sur le sujet : gains à en attendre ou pas, sur diagnostics, sur examens complémentaires, sur traitements.


Gilbert Welch avait publié en 2001 un livre (en français : Rendre les gens malades par la poursuite de la santé) que tout praticien devrait avoir lu et qui doit être aux programmes de toutes les Facultés françaises de médecine (mon oreillette m'indique que non) : tout y était.




Qu'est-ce qu'un sur diagnostic ?

L'entretien entre Welch et Prasad parle de sur diagnostics et en particulier le fait que l'on a diagnostiqué à une période six fois plus de mélanomes sans que cela change en quoi que ce soit à la courbe de mortalité : cela signifie que détecter plus tôt ne sert à rien et que ce sont les traitements qui ont fait des progrès.

Welch parle de sur diagnostics, c'est à dire d'authentiques tumeurs (mélanomes) qui sont indolentes : il n'y a pas eu, conclut-il, d'épidémie de mélanomes mais une épidémie de diagnostics de mélanomes. 

Je réalise un sondage sur tweeter (peu de personnes répondent) afin de savoir ce qu'est un sur diagnostic avec 4 choix :
  1. Un faux négatif
  2. Un faux positif
  3. Un cancer
  4. Une chimère.
71 % des votants pensent que c'est un faux positif !

La bonne réponse est 3.

Covid long

Une étude danoise comparative sur dossiers, rétrospective, avec des interrogatoires électroniques sur internet avec faibles taux de réponse dans les deux groupes, remet en cause la fréquence des covid longs chez les 0-19 ans, leur gravité et, surtout, doute sur la validité des signes cliniques assumés par certains comme pathognomoniques du Covid long (voir LA).

• 0.8% of SARS-CoV-2 positive children reported symptoms lasting >4 weeks (‘long COVID’), when compared to a control group.
• The most common ‘long COVID’ symptoms were fatigue, loss of smell and loss of taste, dizziness, muscle weakness, chest pain and respiratory problems.
• These ‘long COVID’ symptoms cannot be assigned to psychological sequelae of social restrictions.
• Symptoms such as concentration difficulties, headache, muscle- and joint pain as well as nausea are not ‘long COVID’ symptoms.
• In most cases ‘long COVID’ symptoms resolve within 1-5 months.

Remarquable constatation : Children in the control group experienced significantly more concentration difficulties, headache, muscle and joint pain, cough, nausea, diarrhea and fever than SARS-CoV-2 infected

Le mythe de la sur mortalité chez les médecins

No comments.

Source : François Malaussena

Une étude sur l'efficacité des masques émanant des CDC qui pose problème

Grosse émotion à propos de la sortie d'un article rapportant l'efficacité des masques sur la transmission du Covid : ICI.

Beaucoup de commentaires élogieux un peu partout.

Dans la discussion les auteurs analysent 8 limitations à leur étude.

Vinay Prasad démonte l'étude avec une alacrité terrible : LA

Et Thibaud Fiolet la défend : ICI

A vous de voir.

C'est tout pour cette semaine.



mardi 25 janvier 2022

Le port des masques en tissu : les données de la science, le retour en arrière, le principe de précaution et la prévention.

Masque de pompier. New-York. 1896


Au début de la pandémie j'ai prôné le port des masques en tissu. 

Faute de mieux. 

Parce qu'il n'était pas possible de se procurer des masques chirurgicaux et a fortiori des masques FFP2 (mais j'avais des patients qui en disposaient en raison de leurs activités professionnelles : travailleurs du bâtiment, staffeurs, peintres, et cetera). 

J'en ai distribué à des patients, j'ai vanté leur utilisation parce que "c'est mieux que rien", et cetera. 

Tout en portant en mon cabinet, dans la rue, des masques chirurgicaux que j'avais stockés en prévision de rien (qui aurait pu imaginer ?...) et ensuite ceux qui m'étaient aimablement fournis par l'Assurance maladie. Charité bien ordonnée... Et des masques FFP2 en présence de malades suspects.

Il n'y avait pas de vaccins.

Que faisais-je à cet instant ?

J'ai identifié cinq réponses :

  1. Je me suis conformé aux données de la science 
  2. J'ai appliqué le principe de précaution 
  3. J'ai fait de la prévention 
  4. J'ai fait du bullshit 
  5. J'ai proposé des mesures qui se sont avérées fausses et qui vont à l'encontre de la vérité de la science.

Pour répondre à la question il faut d'une part se reporter à janvier 2020 et d'autre part rappeler la situation aujourd'hui.

En janvier 2020, il y avait pénurie de masques chirurgicaux et FFP2 (pour les responsabilités...), notamment à l'hôpital.

L'aérosolisation était une donnée nouvelle (dans le cas de la grippe saisonnière le virus, plus lourd, "vole" moins) et les autorités privilégiaient l'hypothèse projectionniste (les crachats), l'hypothèse de la transmission par contact (d'où l'obsession du SHA et du lavage des mains) ainsi que la présence du virus sur les surfaces (l'hystérie du lavage des sols).

Aujourd'hui, des études indiquent que la transmission par aérosol est prédominante et notamment dans les espaces clos. 

Aujourd'hui, une étude contrôlée indique, chez l'adulte, et notamment chez les patients d'âge supérieur à 59 ans, et dans des populations non vaccinées, que les masques en tissu sont peu efficaces et que la bonne utilisation (groupe actif avec recommandations vs groupe contrôle sans recommandations) ainsi que le port de masques chirurgicaux réduisent significativement la transmission du virus et la séroconversion (Etude Bangladesh : ICI).

Ainsi, quand, avec d'autres je préconisais le port de masques en tissu, 

1) Je ne me conformais pas aux données de la science (il n'y avait pas d'essai contrôlé)
2) Je n'appliquais pas le principe de précaution car on savait les dangers et les modes de transmission du virus
3) Je préconisais de la prévention sans preuves
4) Je faisais donc du bullshit
5) J'ai été imprudent et ma parole s'est trouvée invalidée, ce qui a nui aux conseils suivants.


Conclusion.

Pourquoi faut-il faire des études contrôlées sur le port des masques en milieu scolaire (et en fonction des tranches d'âge) avec comme critères la transmission symptomatique et la séroconversion ?

Parce qu'il faut recommander à des millions de personnes des données éprouvées.

Parce que, à l'instar de ce qui se passe chez l'adulte, il faut éliminer le biais de la mauvaises utilisation des masques, c'est à dire en conditions réelles, chez les enfants. Quitte à faire porter des masques, sont-ils efficaces ?

Mais, bien entendu, cela ne met pas à la trappe la ventilation de l'air dans les classes et le reste.


PS du 26/01/2022 :

Remarquable étude (Qualimask) sociologique (française) sur le port des masques chez les adultes : ICI qui justifie encore et encore plus de réaliser des études contrôlées sur le port du masque en situation réelle avec comme critères : transmission (symptômes et séroconversion), hospitalisation, décès. Je n'ose même pas imaginer ce genre d'étude sociologique chez les enfants et les adolescents...