Image de la désastreuse politique sanitaire d'Olivier Véran et d'Emmanuel Macron. Il vote sans masque derrière un inutile Plexiglas
Images Le Dauphiné Libéré |
Les médecins généralistes constituent le groupe professionnel le plus important en santé publique d’un point de vue économique, médical et social. La médecine générale manque pourtant de reconnaissance : elle n’est pas assez enseignée, elle ne fait pas l’objet d’assez de recherches, elle ne reçoit pas assez de ressources. C’est pourtant elle qui innove tous les jours dans la relation médecin patient et qui lutte contre la déshumanisation de la médecine tout entière. Vive la médecine générale !
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Entrepôts Amazon. |
La marque Doctolib est devenue un nom commun, un éponyme et, si l'on veut faire encore plus savant, une antonomase de nom propre.
Les exemples d'antonomase sont très nombreux (voir ICI un article de Capital) : Alcootest, Botox, Caddie, Chatterton, Digicode, Jacuzzi, Velux ou Zodiac...
Sans oublier Kleenex et Sopalin (Société du papier linge). Et encore plus les expressions comme je vais le google-iser un nom ou on se texte.
Notre vie quotidienne est remplie d'exemples du même type quand une marque monopolise le marché ou le résume ou l'avale.
Il est rare d'entendre dans un bar un consommateur demander un Pepsi.
La réussite de Doctolib est incontestable.
J'avais tenté une première analyse de la signification de Doctolib (et de l'ostéopathie) dans les nouvelles représentations collectives de la santé ICI . En toute modestie, cela reste très pertinent.
Les optimistes et les partisans du marché vous diront qu'il faut saluer l'intelligence et le savoir-faire des créateurs et développeurs de Doctolib.
Les inquiets et les grincheux objecteront qu'il est dangereux de s'en remettre à une seule société pour prendre des rendez-vous médicaux en ville comme à l'hôpital.
Et ainsi, comme lorsque nous cherchons un vol nous nous retrouvons sur Opodo, quand nous recherchons un hôtel nous nous retrouvons sur booking, quand nous voulons acheter un maillot de sport nous nous retrouvons sur Décathlon, lorsque nous recherchons un rendez-vous chez un médecin ou pour un Scanner/IRM ou pour se faire vacciner contre le covid, nous nous retrouvons sur Doctolib...
Est-ce bien? Est-ce mal ?
C'est comme ça.
Doctolib a pris un tournant majeur lors de la pandémie Covid.
Doctolib a fait ce que la puissance publique n'a pas su faire.
Il est possible que si la logistique et la livraison des vaccins avaient été réalisées par Amazon il y aurait eu moins de ruptures de stock.
Doctolib a aussi pris le virage (ambulatoire) de la télé consultation, ce qui a été un apport considérable en temps de pandémie.
Mais les situations de monopoles ne sont jamais bonnes pour le consommateur, ici le consommateur de soins.
Booking, par exemple, prend une commission moyenne de 15 % sur le prix d'une prestation.
Et Doctolib, après avoir pris en otage les noms de patients, s'est lancé dans les dossiers médicaux.
La boucle est bouclée.
On peut dire aussi que Doctolib permet une meilleure autonomisation des patients qui savent se servir d'internet pour prendre leurs rendez-vous.
Doctolib s'inscrit dans une logique consumériste. Bon, ça choque quelqu'un ?
Doctolib s'inscrit dans une logique de plate-forme et de déshumanisation des contacts.
Tant mieux, parce que les secrétaires médicales, les réceptionnistes, ça coûte cher.
Doctolib répond à une logique d'optimisation des coûts et de mutualisation des services.
C'est la vie du monde moderne.
Et les gens qui s'opposent à Doctolib sont des boomers et sont fous comme Don Quichotte...
La partie est finie.
Va pour Opodo, Booking, The Fork, Amazon, Decathlon, Google...
96 % des habitants d'Ile-de-France sont en zones sous dotées en médecins |
Stanley Kubrick : auto-portrait |
Docteur Gérald Kierzek, influenceur. |
Quel courage et quel à-propos de la part de cet ordre professionnel qui fait le boulot !
Dans un document élégant et documenté (ICI) l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes (ICI pour le site et LA pour le compte twitter) liste les pratiques qui lui semblent ne pas convenir aux données de la science et, pour certaines, appartenir à des pratiques sectaires.
Bien plus, le document donne des noms !
Patti Smith (équipe Dylan)
Karine Lacombe (équipe Industrie)
Kolodny Andrew (équipe prescrire raisonnablement des opioïdes)
Chien-Chi Chang Magnum Photos |
Les semaines se suivent et se ressemblent.
Plein soleil (1960) René Clément |
Le secrétaire d'Etat anglais à la santé, Sajid Javid, annonce un plan ambitieux sur 10 ans pour mener la guerre contre le cancer et faire de l'Angleterre le meilleur endroit du monde pour recevoir des soins contre le cancer (sic).
Il prévoit d'implanter des IRM et des scanners dans les centres commerciaux et dans les stades de foot-ball, ce qu'il appelle faire une IRM en se promenant... (voir ICI l'article du Daily Mail)
Michael Baum, voir LA, rappelle sur twitter la fameuse formule de Gilbert Welch (en 2007 dans le New-York Times) que je traduis :
La plus grande menace qui pèse sur la médecine aux Etats-unis est qu'un nombre plus important d'entre nous vont être aspirés dans le système non pas en raison d'une épidémie de maladies mais à cause d'une épidémie de diagnostics qui conduit à une épidémie de traitements.
Sans oublier que le secrétaire d'Etat fait du hyper hype en annonçant que le développement des vaccins à ARNm va permettre le développement de vaccins contre le cancer.
Au même moment, des sociétés privées proposent ceci :
Ce sont des réservoirs de sur diagnostics !
Boîte Corsi-Rosenthal |
Pour l'instant, tout va bien. Mais la suite est assez savoureuse. Voici ce qu'écrit Joey (je traduis) :
Vous devez être lassés par ce genre d'étude.
Vous devez vous dire que tout le monde sait ça.
Vous connaissez les arguments des "liés" : 1) on ne peut pas faire autrement, 2) nous on est des chercheurs, 3) cela ne nous influence pas
Mais rien ne change au niveau des conférences de consensus, des recommandations des sociétés savantes ou des agences gouvernementales.
Cent fois sur le métier...
Un article émanant de la Mayo Clinic (LA) a analysé 37 études rassemblant 14764 auteurs de recommandations de pratiques cliniques : 45 % des auteurs présentaient des liens d'intérêts financiers. Ces liens concernaient des honoraires en général (39 %) et des honoraires de recherche (29 %) en particulier. De 6 à 100 % des auteurs ne déclaraient pas leurs liens et, dans les 10 études qui les exigeaient, 32 % ne les déclaraient pas.
Cette semaine est celle de l'offensive prédicatrice et évangélisatrice de l'Eglise de dépistologie.
Avec, en corollaire, l'offensive anti scientifique de l'Eglise des Présomptions.
Le poids économique des scanners n'est pas non plus étranger à cette action médiatique, ce hype.
Le dépistage du cancer du poumon est en première ligne.
Au moment où les pneumologues et les scannerologues, sont en train de recruter dans les EHPAD pour une étude genrée (ça fait chic) sur le cancer du poumon chez les femmes fumeuses et ex fumeuses avec l'aide de l'AP-HP, c'est l'étude CASCADE, LA,
une étude dont le protocole annoncé (ICI) est une sorte de gloubi-boulga A La Française qui fait un marketing-mix entre le dépistage du cancer du poumon par scanner faible dose, l'intelligence artificielle, la population féminine, et, je cite, l'adhésion au dépistage, son impact sur le sevrage tabagique, le retentissement psychologique et les coûts induits...
Ce n'est plus un programme électoral, c'est la promesse du Paradis sur terre !
Mais, et c'est là que l'on se rend compte de la vanité holistique de la dépistologie à tout va, voici ce que l'on lit aussi et c'est renversant :
Ce scanner permettra le dépistage de plusieurs pathologies liées ou favorisées par le tabac : cancer pulmonaire mais aussi maladie coronaire, emphysème ou encore ostéoporose.
J'imagine que l'Eglise de dépistologie a aussi enrôlé des dépistologues cardiologues et des dépistologues rhumatologues.
Ces personnes sont des génies.
Elles se proposent de régler une bonne fois pour toutes le problème des dépistages chez les femmes. Mais elles ne parlent pas du cancer du sein (voir plus loin).
Le raisonnement est renversant : on utilise le scanner faible dose pour dépister le cancer du poumon chez la femme (dans l'étude Nelson il y avait d'ailleurs peu de femmes), sans nul doute pour diminuer la dose d'irradiation, sans prendre en compte le fait que les femmes entre 50 et 69 ans sont invitées également au dépistage organisé du cancer du sein avec une mammographie tous les deux ans ! A ce sujet vous pouvez lire un billet de Cécile Bour (LA) qui donne des informations et sur le dépistage du cancer du poumon et sur le niveau d'irradiation attendu chez les femmes.
Je ne suis pas spécialiste et donc je vais me faire crucifier par les prêtres comme par les laïcs de l'Eglise de Dépistologie, sans compter les philosophes qui hurlent "Une seule vie compte", mais j'ai un peu lu sur le dépistage et je reconnais au premier coup d'oeil où sont les loups.
Cette étude n'est pas faite dans l'intérêt des patientes, elle est faite dans l'intérêt du complexe scannero-industriel.
A aucun moment, la notion de sur diagnostic n'est abordée, notion qui est niée en France par les autorités oncologiques, or c'est le problème central de TOUS les dépistages et le problème crucial des études sur le dépistage du cancer du poumon. Et chez les femmes le sur diagnostic et le sur traitement sont bien connus pour le cancer du sein (nous vous parlerons un jour d'une étude US modélisée qui vient de paraître et qui assume le sur diagnostic à 15 % ! ICI pour l'article et LA pour les premiers commentaires) (1), comme pour l'ostéoporose et comme pour les coronaropathies asymptomatiques. Si vous voulez des informations sur l'étude NELSON : 2)
Son objectif est de démontrer que la lecture des scanners par un radiologue formé au dépistage, aidé d’un logiciel de détection, a des performances similaires à une double lecture experte, en prenant comme référence l’étude NELSON.