Avant de me lire il est souhaitable de lire le texte que vous trouverez ICI.
Je souhaiterais d'emblée préciser ceci : tout médecin généraliste (les autres médecins, je ne sais pas, enfin, je sais mais je préfère me situer dans le cadre de l'exercice que je connais le mieux, dans les situations qui sont les miennes, mes consultations, mes prescriptions) commet des erreurs de prescription. Ces erreurs, qui peuvent être graves, sont sans doute courantes dans le cas de ma pratique, mais il est important de hiérarchiser leur dangerosité car le seuil de gravité est tout aussi normé et normable que le seuil de conformité. Il faudrait également s'interroger sur la pertinence des logiciels signalant les interactions médicamenteuses : celui dont je dispose (Vidal) parle de deux interactions quand je prescris deux anti hypertenseurs A et B sur la même ordonnance : A vs B et B vs A. Trop d'effets indésirables tuent les effets indésirables...
Quel médecin généraliste ne rêve pas de pouvoir parler, discuter, commenter, avec un pharmacien compétent qui non seulement pourrait lui apprendre quelque chose mais également conforter des actions communes pour "mieux" prescrire et moins prescrire ?
Quel médecin généraliste ne rêve pas de pouvoir parler, discuter, commenter, avec un pharmacien compétent qui non seulement pourrait lui apprendre quelque chose mais également conforter des actions communes pour "mieux" prescrire et moins prescrire ?
Les réflexions qui sont faites par le collectif semblent issues d'une pratique hospitalière où l'influence des pharmaciens est plus forte mais où, surtout, des réflexions de pairs peuvent être menées entre pharmaciens et médecins. Dans le cadre de la pratique de ville la méconnaissance physique entre médecins et pharmaciens est la plus fréquente, ce qui ne facilite pas la communication raisonnée et raisonnable.
Ainsi, pour terminer, il est important que la bonne entente entre pharmaciens et médecins se fasse sur des valeurs communes. Je fais partie des médecins qui, avant l'apparition des génériques, connaissait les produits que je prescrivais, la couleur des comprimés, le boîtage, le goût des sirops... Désormais c'est impossible.
Liens d'intérêts intellectuels.
Je précise également que je suis opposé aux génériques (ce qui ne signifie rien puisqu'on ne reviendra jamais en arrière) qui sont le summum de la société consumériste (raisons idéologiques), qui sont de façon concomitante une banalisation des médicaments qui, d'une part, ne valent plus rien, et, d'autre part, sont interchangeables et qui, au lieu de faire baisser le prix des médicaments, les ont fait monter (raisons économiques) au point que ce sont désormais des citoyens des pays riches qui sont privés de médicaments devenus hors de prix (et non plus ceux des pays du monde pauvre). Enfin, les génériques sont l'expression ultime de la financiarisation/mondialisation de l'industrie pharmaceutique dans un contexte ultra-libéral (les Etats auraient dû imposer aux princeps une baisse drastique des prix à la fin des brevets). Je ne parle pas non plus de l'absence de contrôle des génériques (les pro génériques disant que c'est la même chose pour les princeps, sans doute, mais pourquoi multiplier les lieux de production ?). Enfin, j'en parlerai tout à l'heure, où est le patient dans cette affaire ?
J'ai publié un billet qui a eu peu d'écho sur l'Evidence based pharmacy (LA) où il faut tenir compte des valeurs et préférences des patients, je me suis prononcé dubitativement sur le suivi de l'INR par le pharmacien et, on le verra, je suis opposé à la primo vaccination par les pharmaciens...
Liens d'intérêts intellectuels.
Je précise également que je suis opposé aux génériques (ce qui ne signifie rien puisqu'on ne reviendra jamais en arrière) qui sont le summum de la société consumériste (raisons idéologiques), qui sont de façon concomitante une banalisation des médicaments qui, d'une part, ne valent plus rien, et, d'autre part, sont interchangeables et qui, au lieu de faire baisser le prix des médicaments, les ont fait monter (raisons économiques) au point que ce sont désormais des citoyens des pays riches qui sont privés de médicaments devenus hors de prix (et non plus ceux des pays du monde pauvre). Enfin, les génériques sont l'expression ultime de la financiarisation/mondialisation de l'industrie pharmaceutique dans un contexte ultra-libéral (les Etats auraient dû imposer aux princeps une baisse drastique des prix à la fin des brevets). Je ne parle pas non plus de l'absence de contrôle des génériques (les pro génériques disant que c'est la même chose pour les princeps, sans doute, mais pourquoi multiplier les lieux de production ?). Enfin, j'en parlerai tout à l'heure, où est le patient dans cette affaire ?
J'ai publié un billet qui a eu peu d'écho sur l'Evidence based pharmacy (LA) où il faut tenir compte des valeurs et préférences des patients, je me suis prononcé dubitativement sur le suivi de l'INR par le pharmacien et, on le verra, je suis opposé à la primo vaccination par les pharmaciens...
Peut-on parler d'un socle de valeurs communes ? Les lecteurs de ce blog savent combien nombre de médecins généralistes ne partagent pas certaines "valeurs "communes. Alors, les pharmaciens ?
Parlons avec une brave bonne langue de bois : travailler avec les pharmaciens est indispensable. Mais comment ? Analysons le texte.
Proposition 1 : INCITER L'OPINION, L'INTERVENTION ET LE REFUS
Dès le troisième mot on parle de "rémunération". Mais cette réflexion sur l'élargissement du champ des compétences des pharmaciens, pardon, excusez-moi, sur ce que devraient faire, sur ce qu'auraient dû faire les pharmaciens depuis belle lurette, et comment faire en sorte qu'ils le fassent vraiment moyennant finances, résonne dans mon esprit : c'est le pendant du paiement à l'acte pour le médecin libéral. Le médecin libéral est payé majoritairement par le nombre de patients qu'il voit par jour, par semaine, par an. Mais aussi par le nombre de patients inscrits sur sa liste, celle des patients l'ayant choisi comme médecin traitant. Eh bien, instituons et rémunérons le PhT, soit le pharmacien traitant.
Les questions posées dans le sous chapitre "Opinion pharmaceutique et intervention pharmaceutique" sont intéressantes et mériteraient, même si elles sont parfois farfelues, que l'on s'asseye autout d'une table pour en discuter (je suis gentil car quand je lis que "cela a pour but de faciliter l'observance", je sors mon manuel d'éducation thérapeutique) : prescripteurs, patients et dispensateurs de prescriptions. Le deuxième sous chapitre "Refus de délivrance" est, de mon point de vue, une obligation déontologique de la part du pharmacien mais le collectif nous dit que pour accéder à la déontologie il faut que les pharmaciens soient valorisés financièrement. Hum. L'exemple choisi ("Rappelons que 80 % des prescriptions de Mediator étaient non conformes aux conditions de prescriptions du médicament (dont hors AMM)") me laisse songeur : 1) Ce qui veut dire que si les pharmaciens avaient été "valorisés" ils auraient refusé 80 % des prescriptions non conformes de Mediator ; 2) Ce qui veut dire aussi (cf. infra Proposition 9) qu'il vaudrait mieux que les cours de chimie ne soient pas supprimés des études de pharmacie car dans les 20 autres % de prescription de Mediator les pharmaciens ne pourraient plus savoir pourquoi ils auraient dû aussi interdire la délivrance de médicaments néfastes aux valves cardiaques. 3) Ce qui signifie également, pardon Madame Frachon, que, ne voyant que Servier, Servier, Servier, vous pardonnez aussi aux pharmaciens d'avoir délivré des substances toxiques prescrites par des prescripteurs toxiques.
Proposition 2 : SUBSTITUER LES ME-TOO,
Substituer un me-too par un générique de la même classe. Je ne comprends pas cette proposition, enfin, les termes employés. Les pharmaciens, est-il écrit, ont déjà le droit de substituer un médicament de marque par son équivalent générique. Heu ! Ils ont le droit de le faire à condition que le médecin prescripteur n'ait pas, en accord avec son patient, indiqué la mention manuscrite "Non substituable" précédant la prescription tapuscrite. N'est-ce pas plus correct ? Mais que vient faire ici la notion de me-too ? Un me-too est un princeps dont la molécule est très semblable à celle d'une molécule d'un princeps déjà existant, c'est à dire dont les effets pharmacologiques sont identiques, ce n'est pas un générique, bien qu'il existe des génériques de me-too.
Le collectif souhaite dont que la prescription de Tahor (atorvastatine) puisse être, au gré du pharmacien, transformée par exemple en simvastatine. Pourquoi pas ? Mais sur quels critères ? Sur des critères commerciaux (le contrat passé à tel groupement pharmaceutique plutôt qu'un autre), des critères scientifiques (bien malin celui qui peut faire la diférence entre les statines sinon sur des critères d'interactions hépatiques avec d'autres molécules ou sur la foi d'essais cliniques dont on peut douter de la qualité, sur les critères des Agences, de La Revue Prescrire ?), des critères d'approvisionnement ? Mais pas un mot sur la sécurité d'emploi des médicaments, notamment chez les personnes âgées, mais, surtout, pas un mot sur la décision partagée. C'est vraiment ce qui manque le plus dans ce chapitre. C'est un retour au paternalisme pur et dur : où sont les soins pharmaceutiques quand on assène l'idée que toutes les molécules de la même classe pharmacologique se valent alors que les AMM, le collectif ne nous en a pas assez parlé, les AMM, donc, peuvent être différentes selon les génériques et par rapport aux princeps ? Quand on passera d'un me-too à un générique, le pharmacien informera-t-il le patient de ces différences d'AMM quand elles existent ?
Enfin, le collectif demande une rémunération pour cette substitution alors que les pharmaciens l'ont déjà obtenue puisque ils touchent un bonus sur le prix réel des génériques.
Substituer un médicament biologique par un médicament biosimilaire. Là, on est dans un cas de figure plus osé puisque ce ne sont pas (sauf exception) des médicaments tombés dans le domaine public, et prendre l'exemple des Etats-Unis est assez curieux dans la mesure où c'est un des pays où les biosimilaires sont les plus chers du monde. N'oublions pas non plus (ce n'est pas indiqué dans le texte) que ces biosimilaires ont des effets indésirables différents les uns des autres et des surveillances biologiques pas toujours équivalentes : le pharmacien fera-t-il revenir le patient pour lire les examens complémentaires ? Je demande à voir.
Substituer un médicament en rupture d'approvisionnement. Encore une fois le vocabulaire employé est peu précis : que signifie un médicament "de la même famille" ? S'agit-il de la même famille pharmacologique ou de la même famille thérapeutique ? Mystère.
Proposition 3 : DEREMBOURSER L'HOMEOPATHIE
Peu de commentaires à faire sinon celui-ci : le déremboursement de l'homéopathie signifierait-il qu'il faille dérembourser tous les placebos prescrits par les médecins ou tous les placebos vendus par les pharmaciens ? Est-ce bien raisonnable ? Je suis un farouche opposant moral à la prescription de placebos (voir LA) mais est-ce possible de ne jamais en utiliser ?
Proposition 4 : RENDRE LA PILULE ET D'AUTRES MEDICAMENTS ESSENTIELS ACCESSIBLES SANS ORDONNANCE
Je lis cette phrase "Avec la démocratisation des informations médicales"... Que vient faire le mot démocratisation dans cette galère ? Il est vrai que l'exemple des sites anti IVG montrent à l'envi ce qu'est la "démocratisation" des informations... Il vaudrait mieux dire : avec le développement de l'information par les professionnels de santé dans le cadre d'une décision partagée ou en raison du déluge d'informations médicales ou pseudo médicales sur internet... Notre collectif donne trois exemples :
La pilule contraceptive. De deux choses l'une, soit la pilule contraceptive est un outil non médical de contraception, soit non. Dans le premier cas, et comme le préconisait le chanteur Antoine, il faudrait la vendre dans les supermarchés. Dans le second cas il serait nécessaire que le pharmacien, comme tout médecin, envisageât avec la "cliente", la "patiente", la citoyenne, quel est le moyen de contraception le plus adapté à sa personnalité, à ses antécédents, personnels et familiaux, à son mode de vie, et cetera. L'exemple des pilules de troisième génération non bloquées au comptoir par les pharmaciens nous incite à la prudence. Par ailleurs, il serait utile de refaire le point au bout d'un certain temps d'utilisation afin de ne pas passer à côté des facteurs de risque, et cetera. Les pharmaciens ont par ailleurs déjà le droit (et le devoir) de délivrer la pilule du lendemain sans ordonnance.
Quant aux deux autres points, arrêtons nous-y. Pour le paludisme, et en zone 3 par exemple, je prescris hors AMM (doxycicline) dans un but utilitariste : pour que les patients peu fortunés prennent le traitement. Les pharmaciens prescriront-ils des produits onéreux non remboursés ou le doxypalu peu onéreux non remboursé ? Pour les antibiotiques chez les femmes qui ont une infection urinaire récente (et sous réserve d'un test urinaire de confirmation) (sic), je demande au collectif de revoir les recommandations officielles pour ce genre de situation pathologique.
Proposition 5 : AJUSTER UNE ORDONNANCE
Comment s'opposer à une telle proposition de bon sens ? Il est vrai que la vision de certaines ordonnances de médecins, sans compter le fait que certains patients prennent des médicaments prescrits sur des ordonnances différentes émanant du MG, du rhumatologue, du cardiologue, de l'endocrinologue... laisse rêveur. Mais il me semble que le médecin aborde toujours (ou presque) tous ces sujets avec ses patients mais que c'est souvent par lassitude et par manque de temps qu'il finit par céder... Donc, s'il est possible d'obtenir un renforcement positif de la part du pharmacien, ce ne peut être que du bonheur... Mais le pharmacien ne se rend-il pas compte des mouvements de foule qu'il va provoquer dans sa pharmacie quand il va passer un quart d'heure lors de chaque délivrance ?...
Proposition 6 : RENOUVELER/PROLONGER LES ORDONNANCES
D'accord. Mais cela n'existe pas déjà ? Quand je lis le début de la phrase qui aurait pu être écrit auparavant dans le texte, "Il s'agit également de répondre à la pénurie de médecins", "et de la difficulté grandissante pour obtenir un rendez-vous dans les délais fixés par l'ordonnance"... De qui se moque-t-on ? Le patient A est traité par un antihypertenseur et il revoit son médecin traitant tous les 3/6 mois, n'est-il pas capable de prendre les devants ? Remplacer les médecins généralistes est un but que poursuivent tous les acteurs de santé et cet objectif sera bientôt atteint.
Proposition 7 : DEMANDER ET INTERPRETER DES TESTS
Là, les pharmaciens ont fumé la moquette. Demander des tests de laboratoire sans disposer du dossier, sans savoir quels examens ont déjà été demandés, quels en ont été les résultats, quelles sont les indications (par exemple de l'anticoagulant), c'est pas gérable. Ou alors faudrait-il que la communication médecins/pharmaciens ou pharmaciens/médecins s'améliore et que l'on puisse convenir de façon conprofessionnelle de réunions types groupes de pairs afin de parler des prescriptions et des dossiers. OK pour moi.
Proposition 8 : AUTORISER LA VACCINATION PAR LE PHARMACIEN ET L’ENSEIGNEMENT DE L’ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS
Je ne vois pas le rapport entre les deux propositions. Et pour la deuxième, je pensais que c'était déjà le cas. Cela dit, mais je ne fréquente pas assez les pharmacies, combien de fois sur 100 délivrances un pharmacien montre-t-il comment il faut utiliser un aérosol doseur ? (et je trouve anormal par ailleurs que certains médecins, en prescrivant ventoline ou airomir, ne fassent pas la démonstration devant leurs malades ou ne demandent pas systématiquement à leurs malades de vérifier que le patient sait le faire, en prétendant que 'c'est le boulot du pharmacien', voir ICI)
La vaccination. Je passe sur l'argumentaire prônant la nécessité de vacciner, bla bla bla, tous les vaccins se valent, et bla bla bla, et ce qui compte, ce n'est pas l'efficacité mais le nombre de personnes vaccinées... Non, tous les vaccins ne se valent pas, tous les vaccins n'ont pas la même efficacité, non, tous les vaccins n'ont pas le même intérêt, non, tous les vaccins n'ont pas les mêmes effets indésirables (pardon, il y en a). La vaccination contre telle ou telle maladie, et indépendamment des vacins obligaroires, recommandés ou facultatifs, comme tout médicament, exige un accord, un consensus, une entente, une décision partagée, entre le médecin et la patient. La vaccination dans les pharmacies ne me choque pas (j'imagine qu'il faudra une longue formation aux pharmaciens pour apprendre à vacciner...) si la décision de vacciner ou non n'est pas une décision d'Etat mais un choix individuel pris après une séance de décision partagée. Quant au Dossier Pharmaceutique Vaccination, encore un "machin" de plus. Mais là où je trouve le collectif particulièrement léger, c'est qu'il ne parle pas des infirmières/infirmiers qui sont déjà formés pour cela.
Je viens de voir le rapport avec la deuxième proposition : les pharmaciens veulent apprendre aux diabétiques à s'auto-administrer l'insuline. Là encore les infirmières/infirmiers sont renvoyés dans leurs cordes. Je croyais également que certains pharmaciens le faisaient déjà...
Proposition 9 : REFORMER LES ETUDES :
J'en ai déjà parlé plus haut : si la chimie et la pharmacologie ne sont pas le domaine réservé des pharmaciens il ne reste plus qu'à tirer l'échelle... Réformer les études de pharmacie, je n'en ai aucune idée, mais enlever la chimie est une très mauvaise idée.
Proposition 10 : VALIDATION PHARMACEUTIQUE OBLIGATOIRE ET SIGNÉE PAR CPS SANS DÉLÉGATION
On ne peut qu'applaudir des deux mains. Mais cela va poser de sacrés problèmes d'organisation dans les pharmacies sans pharmaciens (non, je plaisante).
Que retenir de tout cela ?
Proposition 1 : INCITER L'OPINION, L'INTERVENTION ET LE REFUS
Dès le troisième mot on parle de "rémunération". Mais cette réflexion sur l'élargissement du champ des compétences des pharmaciens, pardon, excusez-moi, sur ce que devraient faire, sur ce qu'auraient dû faire les pharmaciens depuis belle lurette, et comment faire en sorte qu'ils le fassent vraiment moyennant finances, résonne dans mon esprit : c'est le pendant du paiement à l'acte pour le médecin libéral. Le médecin libéral est payé majoritairement par le nombre de patients qu'il voit par jour, par semaine, par an. Mais aussi par le nombre de patients inscrits sur sa liste, celle des patients l'ayant choisi comme médecin traitant. Eh bien, instituons et rémunérons le PhT, soit le pharmacien traitant.
Les questions posées dans le sous chapitre "Opinion pharmaceutique et intervention pharmaceutique" sont intéressantes et mériteraient, même si elles sont parfois farfelues, que l'on s'asseye autout d'une table pour en discuter (je suis gentil car quand je lis que "cela a pour but de faciliter l'observance", je sors mon manuel d'éducation thérapeutique) : prescripteurs, patients et dispensateurs de prescriptions. Le deuxième sous chapitre "Refus de délivrance" est, de mon point de vue, une obligation déontologique de la part du pharmacien mais le collectif nous dit que pour accéder à la déontologie il faut que les pharmaciens soient valorisés financièrement. Hum. L'exemple choisi ("Rappelons que 80 % des prescriptions de Mediator étaient non conformes aux conditions de prescriptions du médicament (dont hors AMM)") me laisse songeur : 1) Ce qui veut dire que si les pharmaciens avaient été "valorisés" ils auraient refusé 80 % des prescriptions non conformes de Mediator ; 2) Ce qui veut dire aussi (cf. infra Proposition 9) qu'il vaudrait mieux que les cours de chimie ne soient pas supprimés des études de pharmacie car dans les 20 autres % de prescription de Mediator les pharmaciens ne pourraient plus savoir pourquoi ils auraient dû aussi interdire la délivrance de médicaments néfastes aux valves cardiaques. 3) Ce qui signifie également, pardon Madame Frachon, que, ne voyant que Servier, Servier, Servier, vous pardonnez aussi aux pharmaciens d'avoir délivré des substances toxiques prescrites par des prescripteurs toxiques.
Proposition 2 : SUBSTITUER LES ME-TOO,
LES BIOSIMILAIRES ET UN
MÉDICAMENT EN CAS DE RUPTURE
D’APPROVISIONNEMENT
Le collectif souhaite dont que la prescription de Tahor (atorvastatine) puisse être, au gré du pharmacien, transformée par exemple en simvastatine. Pourquoi pas ? Mais sur quels critères ? Sur des critères commerciaux (le contrat passé à tel groupement pharmaceutique plutôt qu'un autre), des critères scientifiques (bien malin celui qui peut faire la diférence entre les statines sinon sur des critères d'interactions hépatiques avec d'autres molécules ou sur la foi d'essais cliniques dont on peut douter de la qualité, sur les critères des Agences, de La Revue Prescrire ?), des critères d'approvisionnement ? Mais pas un mot sur la sécurité d'emploi des médicaments, notamment chez les personnes âgées, mais, surtout, pas un mot sur la décision partagée. C'est vraiment ce qui manque le plus dans ce chapitre. C'est un retour au paternalisme pur et dur : où sont les soins pharmaceutiques quand on assène l'idée que toutes les molécules de la même classe pharmacologique se valent alors que les AMM, le collectif ne nous en a pas assez parlé, les AMM, donc, peuvent être différentes selon les génériques et par rapport aux princeps ? Quand on passera d'un me-too à un générique, le pharmacien informera-t-il le patient de ces différences d'AMM quand elles existent ?
Enfin, le collectif demande une rémunération pour cette substitution alors que les pharmaciens l'ont déjà obtenue puisque ils touchent un bonus sur le prix réel des génériques.
Substituer un médicament biologique par un médicament biosimilaire. Là, on est dans un cas de figure plus osé puisque ce ne sont pas (sauf exception) des médicaments tombés dans le domaine public, et prendre l'exemple des Etats-Unis est assez curieux dans la mesure où c'est un des pays où les biosimilaires sont les plus chers du monde. N'oublions pas non plus (ce n'est pas indiqué dans le texte) que ces biosimilaires ont des effets indésirables différents les uns des autres et des surveillances biologiques pas toujours équivalentes : le pharmacien fera-t-il revenir le patient pour lire les examens complémentaires ? Je demande à voir.
Substituer un médicament en rupture d'approvisionnement. Encore une fois le vocabulaire employé est peu précis : que signifie un médicament "de la même famille" ? S'agit-il de la même famille pharmacologique ou de la même famille thérapeutique ? Mystère.
Proposition 3 : DEREMBOURSER L'HOMEOPATHIE
Peu de commentaires à faire sinon celui-ci : le déremboursement de l'homéopathie signifierait-il qu'il faille dérembourser tous les placebos prescrits par les médecins ou tous les placebos vendus par les pharmaciens ? Est-ce bien raisonnable ? Je suis un farouche opposant moral à la prescription de placebos (voir LA) mais est-ce possible de ne jamais en utiliser ?
Proposition 4 : RENDRE LA PILULE ET D'AUTRES MEDICAMENTS ESSENTIELS ACCESSIBLES SANS ORDONNANCE
Je lis cette phrase "Avec la démocratisation des informations médicales"... Que vient faire le mot démocratisation dans cette galère ? Il est vrai que l'exemple des sites anti IVG montrent à l'envi ce qu'est la "démocratisation" des informations... Il vaudrait mieux dire : avec le développement de l'information par les professionnels de santé dans le cadre d'une décision partagée ou en raison du déluge d'informations médicales ou pseudo médicales sur internet... Notre collectif donne trois exemples :
La pilule contraceptive. De deux choses l'une, soit la pilule contraceptive est un outil non médical de contraception, soit non. Dans le premier cas, et comme le préconisait le chanteur Antoine, il faudrait la vendre dans les supermarchés. Dans le second cas il serait nécessaire que le pharmacien, comme tout médecin, envisageât avec la "cliente", la "patiente", la citoyenne, quel est le moyen de contraception le plus adapté à sa personnalité, à ses antécédents, personnels et familiaux, à son mode de vie, et cetera. L'exemple des pilules de troisième génération non bloquées au comptoir par les pharmaciens nous incite à la prudence. Par ailleurs, il serait utile de refaire le point au bout d'un certain temps d'utilisation afin de ne pas passer à côté des facteurs de risque, et cetera. Les pharmaciens ont par ailleurs déjà le droit (et le devoir) de délivrer la pilule du lendemain sans ordonnance.
Quant aux deux autres points, arrêtons nous-y. Pour le paludisme, et en zone 3 par exemple, je prescris hors AMM (doxycicline) dans un but utilitariste : pour que les patients peu fortunés prennent le traitement. Les pharmaciens prescriront-ils des produits onéreux non remboursés ou le doxypalu peu onéreux non remboursé ? Pour les antibiotiques chez les femmes qui ont une infection urinaire récente (et sous réserve d'un test urinaire de confirmation) (sic), je demande au collectif de revoir les recommandations officielles pour ce genre de situation pathologique.
Proposition 5 : AJUSTER UNE ORDONNANCE
Comment s'opposer à une telle proposition de bon sens ? Il est vrai que la vision de certaines ordonnances de médecins, sans compter le fait que certains patients prennent des médicaments prescrits sur des ordonnances différentes émanant du MG, du rhumatologue, du cardiologue, de l'endocrinologue... laisse rêveur. Mais il me semble que le médecin aborde toujours (ou presque) tous ces sujets avec ses patients mais que c'est souvent par lassitude et par manque de temps qu'il finit par céder... Donc, s'il est possible d'obtenir un renforcement positif de la part du pharmacien, ce ne peut être que du bonheur... Mais le pharmacien ne se rend-il pas compte des mouvements de foule qu'il va provoquer dans sa pharmacie quand il va passer un quart d'heure lors de chaque délivrance ?...
Proposition 6 : RENOUVELER/PROLONGER LES ORDONNANCES
D'accord. Mais cela n'existe pas déjà ? Quand je lis le début de la phrase qui aurait pu être écrit auparavant dans le texte, "Il s'agit également de répondre à la pénurie de médecins", "et de la difficulté grandissante pour obtenir un rendez-vous dans les délais fixés par l'ordonnance"... De qui se moque-t-on ? Le patient A est traité par un antihypertenseur et il revoit son médecin traitant tous les 3/6 mois, n'est-il pas capable de prendre les devants ? Remplacer les médecins généralistes est un but que poursuivent tous les acteurs de santé et cet objectif sera bientôt atteint.
Proposition 7 : DEMANDER ET INTERPRETER DES TESTS
DE LABORATOIRE
Proposition 8 : AUTORISER LA VACCINATION PAR LE PHARMACIEN ET L’ENSEIGNEMENT DE L’ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS
Je ne vois pas le rapport entre les deux propositions. Et pour la deuxième, je pensais que c'était déjà le cas. Cela dit, mais je ne fréquente pas assez les pharmacies, combien de fois sur 100 délivrances un pharmacien montre-t-il comment il faut utiliser un aérosol doseur ? (et je trouve anormal par ailleurs que certains médecins, en prescrivant ventoline ou airomir, ne fassent pas la démonstration devant leurs malades ou ne demandent pas systématiquement à leurs malades de vérifier que le patient sait le faire, en prétendant que 'c'est le boulot du pharmacien', voir ICI)
La vaccination. Je passe sur l'argumentaire prônant la nécessité de vacciner, bla bla bla, tous les vaccins se valent, et bla bla bla, et ce qui compte, ce n'est pas l'efficacité mais le nombre de personnes vaccinées... Non, tous les vaccins ne se valent pas, tous les vaccins n'ont pas la même efficacité, non, tous les vaccins n'ont pas le même intérêt, non, tous les vaccins n'ont pas les mêmes effets indésirables (pardon, il y en a). La vaccination contre telle ou telle maladie, et indépendamment des vacins obligaroires, recommandés ou facultatifs, comme tout médicament, exige un accord, un consensus, une entente, une décision partagée, entre le médecin et la patient. La vaccination dans les pharmacies ne me choque pas (j'imagine qu'il faudra une longue formation aux pharmaciens pour apprendre à vacciner...) si la décision de vacciner ou non n'est pas une décision d'Etat mais un choix individuel pris après une séance de décision partagée. Quant au Dossier Pharmaceutique Vaccination, encore un "machin" de plus. Mais là où je trouve le collectif particulièrement léger, c'est qu'il ne parle pas des infirmières/infirmiers qui sont déjà formés pour cela.
Je viens de voir le rapport avec la deuxième proposition : les pharmaciens veulent apprendre aux diabétiques à s'auto-administrer l'insuline. Là encore les infirmières/infirmiers sont renvoyés dans leurs cordes. Je croyais également que certains pharmaciens le faisaient déjà...
Proposition 9 : REFORMER LES ETUDES :
MOINS DE CHIMIE PLUS DE SOINS
PHARMACEUTIQUES
J'en ai déjà parlé plus haut : si la chimie et la pharmacologie ne sont pas le domaine réservé des pharmaciens il ne reste plus qu'à tirer l'échelle... Réformer les études de pharmacie, je n'en ai aucune idée, mais enlever la chimie est une très mauvaise idée.
Proposition 10 : VALIDATION PHARMACEUTIQUE OBLIGATOIRE ET SIGNÉE PAR CPS SANS DÉLÉGATION
On ne peut qu'applaudir des deux mains. Mais cela va poser de sacrés problèmes d'organisation dans les pharmacies sans pharmaciens (non, je plaisante).
Que retenir de tout cela ?
- Les pharmaciens veulent trouver des moyens d'augmenter leurs rémunérations.
- Les pharmaciens veulent remplacer en certains domaines les médecins généralistes surchargés.
- Les pharmaciens ne se rendent pas compte du surcroît de travail que cela va représenter pour eux en termes de temps de contact avec les clients.
- Les pharmaciens devraient opter, dans une logique scientifique, pour l'Evidence Based Pharmacy mais cela risque de rendre leur chiffre d'affaire encore moins vigoureux.
- La création d'un pharmacien traitant devrait sans doute valoriser leur activité.
- Les pharmaciens et les médecins libéraux ont besoin de contacts plus rapprochés et plus professionnels qui permettraient à chacun d'apprécier les qualités des uns et des autres et de pouvoir au mieux déprescrire pour éviter une consommation inutile de médicaments mais, surtout, éviter les effets indésirables. On voit ici une zone conflictuelle évidente puisque les rémunérations supplémentaires demandées ne compenseront jamais les baisses de chiffre d'affaires liés à cette déprescription
- Les conflits d'intérêts entre pharmaciens et médecins ne sont pas seulement économiques et on imagine un patient à qui son médecin aurait prescrit une statine et dont le pharmacien dirait qu'elle est inutile (et on voit ici que je ne prends partie ni pour l'un ni pour l'autre).
- Les logiciels d'interactions médicamenteuses devraient être unifiés mais surtout améliorés.
- J'aime beaucoup la notion de validation pharmaceutique qui est une prise de position à la fois scientifique, intellectuelle et morale qui engage le pharmacien et témoigne de son professionnalisme.
- Le but de ces propositions est d'éviter les affaires mais il m'apparaît clair, au delà de la responsabilité évidente de prescripteurs, dans l'affaire Mediator comme dans celle de la Dépakine, que le filtre pharmacien dans ces deux affaires a échoué.
- Je trouve quand même que le patient et la décision partagée sont légèrement absents de ces propositions.
Discutons, discutons pour le grand bien des citoyens non malades ou malades.
8 commentaires:
Et en plus beaucoup d’ordonnances sont"servies" par des préparatrices, éventuellement vérifiées par le "titulaire" ou un pharmacien employé. Effectivement l'implication telle que décrite parait difficile dans la majorité des officines. Mais il ne faut pas désespérer de faire mieux...
1.Les pharmaciens veulent trouver des moyens d'augmenter leurs rémunérations.
-Non ils veulent surtout faire en sorte qu'elle arrête de baisser car lorsque les prix des médicaments baissent leur rémunération baisse aussi connaissez vous une profession qui voit sa rémunération baissée a travail équivalent au fils des ans ?
De plus le pharmacien ne bénéficie pas d'un "bonus" sur le génériques mais d'une rémunération identique au princeps (un plus gros pourcentage mais la même remu en valeur absolue)
2.Les pharmaciens veulent remplacer en certains domaines les médecins généralistes surchargés.
-non le monopole du diagnostic du médecin reste au médecin, le suivi de l'INR est tout a fait dans les cordes du pharma ,il pourra adapter en cas d'antibio ou d'inducteur enzymatique chose que ceux qui adaptent les prises (les IDE) ignorent la plupart du temps.
3.Les pharmaciens ne se rendent pas compte du surcroît de travail que cela va représenter pour eux en termes de temps de contact avec les clients.
-C'est vrai, les patients devront patienter chez le médecin (beaucoup) et chez le pharmacien (un peu plus) mais ils sont patients ;)
4.Les pharmaciens devraient opter, dans une logique scientifique, pour l'Evidence Based Pharmacy mais cela risque de rendre leur chiffre d'affaire encore moins vigoureux.
-totalement vrai
5.La création d'un pharmacien traitant devrait sans doute valoriser leur activité.
-oui rien a dire
6.Les pharmaciens et les médecins libéraux ont besoin de contacts plus rapprochés et plus professionnels qui permettraient à chacun d'apprécier les qualités des uns et des autres et de pouvoir au mieux déprescrire pour éviter une consommation inutile de médicaments mais, surtout, éviter les effets indésirables. On voit ici une zone conflictuelle évidente puisque les rémunérations supplémentaires demandées ne compenseront jamais les baisses de chiffre d'affaires liés à cette déprescription
-c'est justement le but des 10 propositions
7.Les conflits d'intérêts entre pharmaciens et médecins ne sont pas seulement économiques et on imagine un patient à qui son médecin aurait prescrit une statine et dont le pharmacien dirait qu'elle est inutile (et on voit ici que je ne prends partie ni pour l'un ni pour l'autre).
-"il n'y a pas de conflit" (cf dark vador: return of the jedi 01:45:41,806 )
8.Les logiciels d'interactions médicamenteuses devraient être unifiés mais surtout améliorés.
-il me semble que la logique humaine permet plus de souplesse bien que plus d'erreurs mais je ne suis pas expert en iformatique
9.J'aime beaucoup la notion de validation pharmaceutique qui est une prise de position à la fois scientifique, intellectuelle et morale qui engage le pharmacien et témoigne de son professionnalisme.
-L'acte pharmaceutique est un acte intellectuel rémunéré a la façon d'un commerce
il est complexe est peu de gens qui ne sont pas du métier le connaissent dans sa totalité
(y compris certain(e)s préparatrices) c'est surtout le fait qu'il soit nominative et non delégable comme c'est le cas avec le "controle effectif"
10.Le but de ces propositions est d'éviter les affaires mais il m'apparaît clair, au delà de la responsabilité évidente de prescripteurs, dans l'affaire Mediator comme dans celle de la Dépakine, que le filtre pharmacien dans ces deux affaires a échoué.
-Dans l'affaire on a peu parlé des pharmaciens mais ils sont tout autant coupables voir plus car cette molécule était clairement une amphet ! (cours de chimie) deplus l'AMM etait criticable car donner une amphet a des obèses a risque cardiovasculaire élevé pour qu'ils maigrissent vite est clairement une grosse connerie
11.Je trouve quand même que le patient et la décision partagée sont légèrement absents de ces propositions.
-pourtant toutes vont dans son interet,la décision est toujours partagé que ce soit avec le patient +++ ou avec le medecin, c'est quand même lui le médecin !
La vie est fondamentalement électromagnétique avec une enveloppe biochimique. La dimension électromagnétique est beaucoup plus fondamentale que l’enveloppe biochimique comme le démontrent, entre-autres, les travaux de Luc Montagnier, pour citer le plus prestigieux d'entre-eux.
D’où l’échec programmé des labos qui veulent passer à tout prix par le seul biochimique en ignorant une composante essentielle de la vie et qui ne parviennent plus à proposer autres ''nouveautés'' que médicaments rafistolés et vaccins très dangereux à l'efficacité contestable.
En fait ils sont aujourd'hui dans une impasse pour la raison fondamentale que la vie n'est pas fondamentalement biochimique. Personne n'y pourra rien changer. Ni eux, ni la ministre, ni Alain Fischer, ni les experts, ni les médecins, ni les pharmaciens, ni vous ni moi.
La pharmacie et les pharmaciens auraient donc tout intérêt à se dégager de l'emprise du tout biochimique afin de préparer leur avenir. En commençant par la formidable emprise mentale et intellectuelle du tout biochimique.
Je précise, à toutes fins utiles, que je n'ai pas l'intention de soutenir une discussion sur ce thème. Elle a déjà eu lieu ici. Un médecin m'avait répondu, à propos des recherches de Montagnier, que cela ferait rire sa petite sœur qui est en seconde et qui connait assez de physique pour savoir que ce n'est pas possible.
Sauf qu'un physicien de l'université de Strasbourg, Marc Henry, travaille aussi sur ces questions en affirmant qu'on est très loin de connaître toutes les propriétés de l'eau. Pour lui, la première chose à faire, étudier l'eau, mais pas d'un point de vue chimique. Il faut étudier ses propriétés physiques et la façon dont les molécules d'eau peuvent, dans certaines circonstances, se regrouper pour former des rondes et piéger ainsi des informations électomagnétiques pour en conserver la mémoire.
C'est juste une bouteille à la mer … Je n'assurerai pas son suivie ...L'imprégnation du tout biochimique est encore trop grande.
BG mathématicien
JC, le pharmacien est l'image-même du posticheur de cannabis.
à propos de la dispensation de fosfomycine par le pharmacien sans ordonnance, je vous propose de lire ce protocole: http://www.cvao.org/wp-content/uploads/2015/10/Cystite-protocole.pdf. Il pourrait servir de base (et être actualisé régulièrement pour suivre les dernières recos).
Pour la prévention du paludisme on pourrait également se baser sur un protocole actualisé chaque année avec les recos du BEH santé des voyageurs et plus largement imaginer un entretien pharmaceutique de prévention avant les voyages.
précision : doxy 1OO http://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/extrait.php?specid=61722191 a bien l'AMM prévention palu. (nous pouvons aussi adapter nos conseils en fonction du coût du traitement pour la personne et pas forcément "refourguer" le plus onéreux)
Sinon pour les examens de labo, non, les pharmaciens n'ont pas fumé la moquette, c'est les médecins qui ne permettent aux pharmaciens d'avoir accès aux résultats des examens qui la fume... ils devraient même le réclamer à corps et à cri! En particulier le DFG. Impossible de valider sérieusement une ordo, les poso, sans cette info. Le pharmacien pourrait aussi prescrire certains examens (oubliés par le doc) nécessaires au suivi de certains traitements, au hasard une crét donc (ici un exemple d'intervention de pharmaciens http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26385098), une kaliémie, les plaquettes avec les HBPM quand nécessaire, des transa ...
Pour la réforme des études il n'est pas question de ne plus faire de chimie mais d'en réduire un peu le volume horaire pléthorique pour introduire de la pharmacie clinique pour les officinaux.
Pour les substitution par famille, il serait question de faire une opinion pharmaceutique pour substituer par la molécule la moins chère (par ex l'oméprazole plutôt que l'ésoméprazole , la simvastatine plutôt que la rosuvastatine). Les modalités sont à préciser.
Bref , oui , nous réclamons une évolution de notre rémunération actuellement liée au volume et non à l'analyse d'une ordonnance. Cela favorise une surconsommation de médicaments (30% de plus que la moyenne européenne). Il en découle une iatrogénie médicamenteuse (128 000 hospitalisations par an ). Selon les sources cela conduit à une mortalité estimée à un chiffre compris entre 4 à 10 fois la mortalité sur la route. Il faut réagir! Actuellement, les seules mesures prises sont d'essayer de réduire le pouvoir de prescription du médecin (ordo d'exception, lettre aux prescripteurs , loi dite médiator... jusqu'au plan ATB présenté dernièrement) avec une efficacité faible. En permettant aux pharmaciens de devenir les spécialistes du médicament qu'ils sont et en les rémunérant pour cela, il y a une réelle possibilité d'améliorer la sécurité médicamenteuse. Nos mesures ont cet objectif principal, améliorer la qualité de la dispensation pharmaceutique, offrir un service santé pharmaceutique au patient, certifier la compétence de celui qui le réalise.
Enfin, en effet dans la rédaction du texte faite un peu rapidement la décision partagée n'est pas assez mise en avant.
@ marjo_lab
Eh bien, nous sommes d'accord pour la déprescription et pour la sécurisation des ordonnances.
Cela ne semble pas être la réaction de vos collègues qui ont, certes de façon marginale et sur les réseaux, refusé la concertation, la déprescription, la réduction du nombre de lignes sur les ordonnances.
Le problème, c'est le chiffre d'affaires. Et vous ne compenserez jamais le refus de prescrire un -imab quelconque par une quelconque rémunération pharmaceutique.
Parlons donc.
Il y a un problème également de secret. J'ai des patients qui refusent que le poids (!) soit indiqué sur l'ordonnace !
A plus
Je m'excuse à l'avance pour ce que je vais dire au nom du principe de réalité parce que c'est un peu facile pour moi de ma position actuelle de salariée. Tant que nous sommes, et donc pour très longtemps encore, dans une société dont le but ultime est l'accumulation et la consommation, pour toute profession dont la rémunération dépend d'un niveau d'activité, le problème sera toujours le chiffre d'affaires.Et ceux qui privilégieront la qualité au détriment de la quantité et du chiffre d'affaires seront toujours minoritaires quelques soient les nuances dans les modes de rémunération.
Le seul levier pour diminuer le poids de cette réalité est la formation (initiale, continue, personnelle, via internet ). Mais comme on le sait la formation continue des médecins est toujours, quasi totalement, assurée par Big Pharma. Et beaucoup de médecins, la majorité, pensent encore que les visiteur médicaux les "informent" sur les médicaments que ces mêmes VM doivent promouvoir. Bien que promotion et information soient totalement incompatibles.
Un lien sur la formation médicale continue assurée par Big Pharma, avec l'aval, notamment du Conseil de l'Ordre http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2008/10/27/formation-medicale-continue-independante-si-si-nous-assure-l.html.
Et, bien, sûr, le Formindep : http://www.formindep.org/Le-ministre-de-la-sante-livre-la.html en 2006 et un compte-rendu de la récente étude sur la formation initiale des médecins et l'omniprésence de Big Pharma,étude promue par le Formindep: http://www.lelibrepenseur.org/big-pharma-lenseignement-medical-sous-influence-en-france/
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