jeudi 11 décembre 2025

J'avais oublié la journée mondiale de l'Alzheimer ! Le cas Bruno Dubois. Énième saison. Premier épisode.


Le professeur Bruno Dubois, neurologue.

Le marketing mix de l'industrie pharmaceutique a battu son plein avant la journée mondiale de l'Alzheimer (21 septembre 2025).

Les traitements de la maladie d'Alzheimer sont malheureusement l'une des plus grandes farces médicales de ces dernières années (je parle bien entendu de toutes les molécules et, plus récemment, les anti-amyloïdes).

Au lieu de vous raconter la farce du début à la fin, une farce dont, j'imagine, vous en connaissez parfaitement les tenants et les aboutissants, je vais d'abord m'occuper du professeur Dubois qui est ce qu'on peut faire de mieux (de pire) dans le style mandarin surpuissant, touche-à-tout ultracrépidarien, monsieur-je-sais-tout, KOL, ami dévoué de Pharma, cumulard impénitent et arrogant contempteur de sa propre personne.

Il est d'abord professeur de neurologie à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière.

La photographie (floue) provient de l'AP-HP


Il est aussi responsable de l'Institut de la mémoire et de la maladie d'Alzheimer (im2a).


Il a fondé en 2004 avec le docteur Olivier de Ladoucette la Fondation Recherche Alzheimer (ICI)


Ancien président du comité scientifique de l'association France Alzheimer (LA) où il a toujours ses entrées.


Il a aussi ses fauteuils à l'Institut du Cerveau (ICI) où, en 2019, on le présentait ainsi : 


C'est un homme en place. 

Je l'entends distraitement alors qu'il est interrogé par la journaliste médecine (ou la médecine journaliste) Marina Carrère d'Encausse sur France-Culture. J'affirme de façon certaine que l'ex-complice du sylvothérapeute Michel Cymes est une femme sous influence : elle invite toujours ou presque des médecins et/ou chercheurs sûrs d'eux-mêmes et sans une once de réflexion morale sur la statut qu'ils ou elles occupent et pour quelles raisons. 

(J'ai adressé un courrier à la médiatrice de Radio France afin de savoir pourquoi le professeur Dubois n'avait pas été interrogé sur ses liens d'intérêts alors qu'il vantait en public l'efficacité - sic - d'un médicament selon l'article L4113-13 du code se la santé publique. J'attends toujours une réponse). 

Cette émission'est un festival.

Il faut dire que le professeur Bruno Dubois est un vieil habitué de la maladie d'Alzheimer et des mensonges concernant ses traitements.

Quand il s'est agi de dérembourser les médicaments dits anti-Alzheimer (ce n'étaient pas encore les anti-amyloïdes), inefficaces et pourvoyeurs d'effets indésirables, il était depuis longtemps en première ligne.

Beaucoup de gens en ont parlé. Dont moi en septembre 2011 (LA).

J'avais écrit cela à l'époque sur le professeur Dubois : 

Le professeur Bruno Dubois fait feu de tout... bois dans les media. Il faut dire qu'il défend sa paroisse, étant Président de l'Institut Alzheimer de l'Hôpital de la Pitié Salpétrière, et il fait de l'annonce dans deux voies : une molécule, dont je ne vous dirai pas le nom, a montré, en double-aveugle contre placebo (nous attendons la publication), qu'elle diminuait la diminution de la taille de l'hippocampe qui serait une donnée anatomique chez les patients Alzheimer ; un vaccin aurait été mis au point et il agit, selon les dires Dubois, de façon spectaculaire chez les souris (il ne nous dit pas s'il s'agit de mâles ou de femelles). Voir ICI. Tout baignerait donc bien dans le monde merveilleux de l'Alzheimer s'il n'y avait pas, comme le dit si bien le docteur Trivalle, la revue Prescrire, les syndicats de médecin généraliste et des médecins médiatiques (ICI ENCORE)...

Rendez-vous compte du hype : le professeur Dubois, visiteur médical de luxe, KOL de compétition, vantait une nouvelle molécule agissant sur une donnée anatomique potentiellement explicative de la maladie mais jamais démontrée (et aujourd'hui abandonnée ou presque) et un vaccin qui "marche" chez la souris et probablement chez les humains (mais, manque de bol, ça ne marche nulle part).

C'était pour anticiper, pour influencer, pour menacer la HAS qui allait se pencher sur le déremboursement  des médicament dits anti-Alzheimer.

La HAS a dit le contraire en 2011 : ICI et LA. SMR faible et ASMR = 5

Bref, les médicaments n'ont été déremboursés qu'en 2018 alors qu'ils auraient dû l'être immédiatement mais les lobbys du complexe santéo-industriel ont freiné des quatre fers (dont les associations de patients qui sont en fait des associations d'aidants de patients) et avec la bienveillance de cette nullité extrême, j'ai nommé Marisol Touraine, l'amie des mutuelles.

Revenons en 2025.

A propos du lecanemab : molécule codéveloppée par ENSAI SA et BIOGEN et décrite comme, je cite, un anticorps anti-protofibril bêta-amyloïde qui cible à la fois les protofibrilles et la plaque amyloïde considérées comme des caractéristiques de la maladie d'Alzheimer.

Les laboratoires mettent le paquet car la molécule a été adoubée par la FDA et l'EMA et la France ne suit pas. Je jette un oeil sur une série de 3 articles parus dans le Lancet (qui fut jadis une grande revue sans comité de lecture, bref) qui font partir du marketing mix de la pharmacie mondiale.

Habitué de la LCA (lecture critique d'article), je parcours d'une rétine distraite les deux premiers et je m'intéresse au dernier où je vois le nom de notre bon professeur. L'article est LA.

Rappel : quand un article est gratuit d'accès dans le Lancet, c'est souvent un publi reportage.

Je lis le nom des auteurs, ils sont 18 !

Rappel : quand il y a 18 auteurs, il n'y a pas 18 rédacteurs et j'ignore combien ont signé sans relire complètement.

Et je passe directement aux liens déclarés d'intérêts. C'est vertigineux.










C'était le premier épisode de notre feuilleton Dubois.

Quand les liens d'intérêts des auteurs prennent beaucoup de place (l'article fait quand même 19 pages !), c'est que certaines fesses ne sont pas très propres.

A suivre.


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