dimanche 27 mars 2022

Pas de bilan de la semaine du 20 au 27 mars 2022 : vacances. Mais.

 



Patti Smith (équipe Dylan)


Karine Lacombe (équipe Industrie)


Deray Gilbert (équipe FearMongering)


Cassels Alan (équipe Déprescrire)


Dylan Bob (équipe Dylan)



Kolodny Andrew (équipe prescrire raisonnablement des opioïdes)


Une "société" "savante", cache-sexe de l'industrie (équipe les meilleurs médecins sont employés par l'industrie).


Maisonneuve Hervé (équipe Dénoncer la corruption dans les publications)


Loubet Dominique (team photo, vélo, ordo)



Gotzsche Peter (équipe anti corruption)


Le Conseil de l'Ordre des kinésithérapeutes enfonce celui des médecins à coup de marteaux (équipe transparence)



Cancer Rose (équipe information des femmes)



Glaucomflecken (équipe décapante)



Bourla Alfred (équipe capitalisme décomplexé)



Les déserts médicaux (équipe on en parle sans les MG)



Equipe moi d'abord.



 



samedi 19 mars 2022

Bilan (partiel) de la semaine entre le lundi 14 mars et le samedi 19 mars 2022

Chien-Chi Chang ©️ Magnum Photos

 


Les semaines se suivent et se ressemblent.

Les critères de substitution restent des critères de substitution dans les essais cliniques, en oncologie comme ailleurs,

Bel article dans le JAMA (ICI) sur le fait que prendre comme critère dans les essais cliniques en oncologie, Progression Free Survival (PFS) ou en français (Survie Sans Aggravation/Progression), conduit à des biais importants.

Rappelons qu'en cancérologie les deux critères principaux devraient être la Survie Globale et/ou la Qualité de Vie.

Les auteurs rapportent qu'environ 50 % des molécules approuvées par la FDA et par l'EMA montraient une amélioration de la Survie Globale et/ou de la Qualité de Vie (mesurée avec une échelle validée)

Le sur diagnostic est un des problèmes majeurs de la médecine actuelle : mille repetita placent.

Une étude taïwanaise (ICI) sur le dépistage des cancers du poumon chez des femmes fumeuses et non fumeuses (rappelons que 15 % des cancers du poumon surviennent chez des non-fumeurs) montre un sur diagnostic massif. 

Les études vaccin Covid vs placebo montrent un nombre considérable d'événements indésirables dans le groupe placebo !


Une analyse US (LA) menée partir de 12 articles sur plus de 20 000 patients dans chaque groupe (vaccin et placebo) montre qu'après la première dose et la deuxième dose de placebo 35,2 et 31,8 % des sujets rapportaient des événements indésirables systémiques. 

Mais : il y en avait significativement plus dans le groupe vaccin.

Cette analyse devrait entraîner plusieurs conséquences : 1) l'accueil dans les centres de vaccination doit  mieux prendre en compte cet effet nocebo de la vaccination ; 2) les sujets qui présentent des événements indésirables ne sont pas des demeurés ; 3) prévenir les sujets est important.


Hors sujet : le Pritzker Price 2022 attribué à un Burkinabé, Francis Kéré




Running gag chez Prescrire : chez les jeunes enfants de moins de deux ans en cas de douleur et fièvre il faut préférer le paracétamol à l'ibuprofène.

Voir LA pour les non abonnés et... les abonnés.

Certaines molécules qui ont obtenu une approbation accélérée en oncologie et qui n'ont pas prouvé plusieurs années après qu'elles satisfaisaient à des critères d'efficacité...

... sont toujours sur le marché, avec les mêmes indications et sans tenir compte des études négatives.

Etonnant, non ? Voir LA.


Omicron vs Delta

Une étude anglaise (LA) montre qu'Omicron réduisait de 50 % (risque relatif, je n'ai pas pu calculer la diminution du risque absolu) le risque d'hospitalisation et de 69 % le risque de décès, comparé à delta.

Les auteurs ont stratifié par âge mais ne parlent jamais du risque absolu...

Les conclusions sur la protection comparée par les infections antérieures et/ou les vaccins sont difficilement exportables en France car de nombreux sujets ont été vaccinés par le vaccin Astra Zeneca.

The 80% overall reduction in the intrinsic risk of death that we estimate for omicron infection compared with that of delta will make the goal of living with COVID-19 in the absence of socially and economically disruptive public health interventions substantially easier to achieve at the current time. 

Les sujets les plus à risque de formes graves du Covid sont, étonnamment, 

Selon une étude de la DREES (ICI) les sujets les plus à risque de formes graves du Covid sont :

  1. Les plus jeunes âgés
  2. Les femmes hommes
  3. Les plus riches pauvres
  4. Les travailleurs intellectuels manuels et de certaines professions.
  5. Les habitants des logements les plus grands petits par rapport au nombre d'occupants
  6. Les habitants des logements sociaux
  7. Les hommes nés en France en Afrique.
  8. Les hommes nés en France en Asie
Le biais évident est le suivant : nous avons vu la semaine dernière (LA) que les non vaccinés appartenaient peu ou prou à ces mêmes catégories.

Mais ce peut être considéré comme une confirmation : le darwinisme social existait avant le Covid. S'il faut mettre le paquet sur la protection de la population tout entière (mesures barrières et vaccination ciblée) pour lutter contre le Covid, il faut mettre le paquet sur la réduction des inégalités. On verra cela dans un millénaire.

La quatrième dose contre Omicron ne semble pas très efficace en population générale : selon un article du NEJM

ICI Une étude israélienne non contrôlée (non randomisée)

Prescrire des IPP en cas de maux de gorge persistants ne sert à rien.

Voir ICI Un avis du NIHR.

Une étude contrôlée IPP vs placebo a inclus 346 patients présentant des maux de gorge (toux, gêne, sensation de corps étranger) explorés et sans étiologie claire depuis au moins 6 semaines. La durée de l'essai était de 16 semaines. Une évaluation des symptômes et de la qualité de vie été faite à 16 semaines et à un an. Les symptômes et la qualité de vie ont été améliorés dans les 2 groupes sans différences inter groupes, que les symptômes initiaux soient légers ou sévères à l'inclusion, que les patients soient fumeurs ou non, et cetera.

Un guide québécois des biais cognitifs.



Le truc est vraiment bien foutu pour s'initier, pour creuser ou pour lire.


Et je ne vous ai pas parlé de : 

  1. L'EBM est condamnée : par les médecins qui n'y croient pas et par les industriels qui ont confisqué les essais cliniques à leur profit. ICI  
  2. Dans le mésothéliome pleural malin, nivolumab seul ou associé à l'ipilimumab augmentent la survie globale de 4 mois ! On peut en discuter ? LA
  3. Grâce à Hervé Maisonneuve on apprend de Erik Turner (ICI) que sur 30 essais concernant les antidépresseurs les 15 publiés étaient favorables aux molécules et, parmi les 15 autres, négatifs, 6 n'ont pas été publiés et 2 autres étaient "trompeurs". Mais l'auteur constate une amélioration par rapport : ente 1987 et 2002, seuls 11 % des essais avaient été publiés. 

La semaine prochaine : pas de bilan : vacances.

Plein soleil (1960) René Clément


Dernière minute : grand chelem !




dimanche 13 mars 2022

Bilan (partiel) de la semaine entre le lundi 7 mars et le dimanche 13 mars 2022 : l'Eglise de dépistologie en majesté.



Cette semaine est tellement riche d'informations que je vais oublier plein de trucs...

Plus d'IRM, plus de diagnostics, plus de sur diagnostics, plus de sur traitements !

Le secrétaire d'Etat anglais à la santé, Sajid Javid, annonce un plan ambitieux sur 10 ans pour mener la guerre contre le cancer et faire de l'Angleterre le meilleur endroit du monde pour recevoir des soins contre le cancer (sic).

Il prévoit d'implanter des IRM et des scanners dans les centres commerciaux et dans les stades de foot-ball, ce qu'il appelle faire une IRM en se promenant... (voir ICI l'article du Daily Mail)

Michael Baum, voir LA, rappelle sur twitter la fameuse formule de Gilbert Welch (en 2007 dans le New-York Times) que je traduis : 

La plus grande menace qui pèse sur la médecine aux Etats-unis est qu'un nombre plus important d'entre nous vont être aspirés dans le système non pas en raison d'une épidémie de maladies mais à cause d'une épidémie de diagnostics qui conduit à une épidémie de traitements.

Sans oublier que le secrétaire d'Etat fait du hyper hype en annonçant que le développement des vaccins à ARNm va permettre le développement de vaccins contre le cancer.

Au même moment, des sociétés privées proposent ceci :


Ce sont des réservoirs de sur diagnostics !


L'Eglise des Présomptions : un raisonnement curieux

Joey Fox, un ingénieur, rédige un thread (voir ICI) indiquant que selon ses calculs (on ne dispose pas de l'étude) la ventilation des pièces 6 fois par heure associée à la technique intitulée en anglais Ultraviolet Germicidal Irradiation diminue (LA) de 87,5 % la transmission du SARS-Covid19.

Boîte Corsi-Rosenthal


Pour l'instant, tout va bien. Mais la suite est assez savoureuse. Voici ce qu'écrit Joey (je traduis) :

Suis-je trop optimiste ?
Est-ce que je fais trop confiance aux mesures d'ingénierie ?
Bien. Faites des études contrôlées pour me prouver le contraire.


45 % des auteurs qui rédigent les recommandations de pratique clinique présentent des liens d'intérêts financiers

Vous devez être lassés par ce genre d'étude.

Vous devez vous dire que tout le monde sait ça.

Vous connaissez les arguments des "liés" : 1) on ne peut pas faire autrement, 2) nous on est des chercheurs, 3) cela ne nous influence pas

Mais rien ne change au niveau des conférences de consensus, des recommandations des sociétés savantes ou des agences gouvernementales.

Cent fois sur le métier...

Un article émanant de la Mayo Clinic (LA) a analysé 37 études rassemblant 14764 auteurs de recommandations de pratiques cliniques : 45 % des auteurs présentaient des liens d'intérêts financiers. Ces liens concernaient des honoraires en général (39 %) et des honoraires de recherche (29 %) en particulier. De 6 à 100 % des auteurs ne déclaraient pas leurs liens et, dans les 10 études qui les exigeaient, 32 % ne les déclaraient pas.


Dépistage du cancer du poumon : les dépistologues à la manoeuvre

Cette semaine est celle de l'offensive prédicatrice et évangélisatrice de l'Eglise de dépistologie.

Avec, en corollaire, l'offensive anti scientifique de l'Eglise des Présomptions.

Le poids économique des scanners n'est pas non plus étranger à cette action médiatique, ce hype.

Le dépistage du cancer du poumon est en première ligne.

Au moment où les pneumologues et les scannerologues, sont en train de recruter dans les EHPAD pour une étude genrée (ça fait chic) sur le cancer du poumon chez les femmes fumeuses et ex fumeuses avec l'aide de l'AP-HP, c'est l'étude CASCADE, LA,


une étude dont le protocole annoncé (ICI) est une sorte de gloubi-boulga A La Française qui fait un marketing-mix entre le dépistage du cancer du poumon par scanner faible dose, l'intelligence artificielle, la population féminine, et, je cite, l'adhésion au dépistage, son impact sur le sevrage tabagique, le retentissement psychologique et les coûts induits...

Ce n'est plus un programme électoral, c'est la promesse du Paradis sur terre !

Mais, et c'est là que l'on se rend compte de la vanité holistique de la dépistologie à tout va, voici ce que l'on lit aussi et c'est renversant :

Ce scanner permettra le dépistage de plusieurs pathologies liées ou favorisées par le tabac : cancer pulmonaire mais aussi maladie coronaire, emphysème ou encore ostéoporose.

J'imagine que l'Eglise de dépistologie a aussi enrôlé des dépistologues cardiologues et des dépistologues rhumatologues.

Ces personnes sont des génies.

Elles se proposent de régler une bonne fois pour toutes le problème des dépistages chez les femmes. Mais elles ne parlent pas du cancer du sein (voir plus loin).

Le raisonnement est renversant : on utilise le scanner faible dose pour dépister le cancer du poumon chez la femme (dans l'étude Nelson il y avait d'ailleurs peu de femmes), sans nul doute pour diminuer la dose d'irradiation, sans prendre en compte le fait que les femmes entre 50 et 69 ans sont invitées également au dépistage organisé du cancer du sein avec une mammographie tous les deux ans ! A ce sujet vous pouvez lire un billet de Cécile Bour (LA) qui donne des informations et sur le dépistage du cancer du poumon et sur le niveau d'irradiation attendu chez les femmes.

Je ne suis pas spécialiste et donc je vais me faire crucifier par les prêtres comme par les laïcs de l'Eglise de Dépistologie, sans compter les philosophes qui hurlent "Une seule vie compte", mais j'ai un peu lu sur le dépistage et je reconnais au premier coup d'oeil où sont les loups.

Cette étude n'est pas faite dans l'intérêt des patientes, elle est faite dans l'intérêt du complexe scannero-industriel.

A aucun moment, la notion de sur diagnostic n'est abordée, notion qui est niée en France par les autorités oncologiques, or c'est le problème central de TOUS les dépistages et le problème crucial des études sur le dépistage du cancer du poumon. Et chez les femmes le sur diagnostic et le sur traitement sont bien connus pour le cancer du sein (nous vous parlerons un jour d'une étude US modélisée qui vient de paraître et qui assume le sur diagnostic à 15 % ! ICI pour l'article et LA pour les premiers commentaires) (1), comme pour l'ostéoporose et comme pour les coronaropathies asymptomatiques. Si vous voulez des informations sur l'étude NELSON : 2)

Le vrai but de l'étude CASCADE est celui-ci : les scannerologues généralistes français ne sont pas équipés pour l'analyse volumétrique évolutive des nodules selon NELSON... Donc, ils doivent s'adapter :

Son objectif est de démontrer que la lecture des scanners par un radiologue formé au dépistage, aidé d’un logiciel de détection, a des performances similaires à une double lecture experte, en prenant comme référence l’étude NELSON.

Parce que les programmes pilotes qui ont été acceptés et demandés par la HAS, il n'est pas possible de les pratiquer au niveau national.

Une étude chinoise qui tombe à pic : dépistage du cancer du poumon avec un seul scanner basse intensité

Un seul scanner pulmonaire chez les personnes à risque de cancer du poumon et passez muscade : la mortalité relative due au cancer du poumon diminue (- 31 %) et la mortalité absolue également (- 32 %).

Cette étude chinoise non randomisée illustre à merveille le concept néo moderne de la médecine promu à la fois par les raoultiens et les académiques progressistes : 
  1. Quand les résultats d'une étude non contrôlée correspondent à nos préjugés, pas besoin d'études randomisées
  2. Quand les études d'une étude non contrôlée démentent nos préjugés, il faut faire des études contrôlées

Et le lobby des scannerologues embraye (cf. supra le secrétaire d'Etat à la santé anglais).



Avec l'oxymore de la semaine. 



Encore de la dépistologie non maîtrisée : en psychiatrie

Une saisie d'écran sur twitter. 


Pour Allen Frances : Wiki.

Les lésions lombaires décelées par l'imagerie IRM ne sont pas corrélées aux douleurs lombaires présentes et à venir

Une étude de cohorte prospective menée sur 6 ans (ICI) montre une absence de corrélation entre les lésions décelées à l'IRM et l'intensité des douleurs ressenties par les patients. 
Cette étude confirme un certain nombre de données déjà connues : elle souligne à mon sens la nécessité de peser les indications de l'imagerie lombaire (il existe des recommandations -- peu suivies) et de contrôler le discours qui peut être tenu aux patients lombalgiques qui entraîne notamment un effet nocebo, des phrases du genre : "Vous ne pourrez plus jamais porter", "C'est pour la vie", "Il faut vous interdire de faire certains mouvements", et cetera.

Cette étude devrait rendre prudents les cliniciens : d'une part en prescrivant moins de scanners et d'IRM en suivant les recommandations, d'autre part en modérant leurs propos devant les malades (et les radiologues sont visés également) et en leur expliquant que des lésions vues à l'IRM ne les condamnent ni à la souffrance éternelle, ni à la chaise roulante.

Mortalité liée au Covid vs sur mortalité

Un article du Lancet sur la sur mortalité dans le monde : ICI. Il existe des différences importantes et, notamment, une sous-estimation des morts liés au Covid... On attend des éclaircissements de la part des autorités compétentes françaises sur les différences... Pour commencer, et selon l'INSEE, depuis le premier janvier 2022 : LA.

Pour l'instant, belle infographie de @NicolasBerrod dans Le Parisien.


Une première réaction danoise qui devrait exciter les épidémiologistes français : 



Je n'ai donc pas eu le temps de vous parler :

  1. D'une analyse de la situation suédoise : LA qui est nuancée et qui, sur l'échelle du ZéroCovid au Circulez y a rien à voir, se situe en plein milieu.
  2. De l'obésité aux États-Unis d'Amérique : ICI qui mériterait une analyse non nuancée des ZéroObésité
  3. D'une remarquable étude soulignant encore les biais en termes de survie totale de l'utilisation comme Critère principal en oncologie du PFS (Progression Free Survival) : ICI
  4. Des liens avec l'industrie des associations de patients canadiennes : LA
  5. Et enfin, mais j'oublie des trucs, de la scandaleuse déclaration du Président de la République sur la retraite à 65 ans (il faudrait y revenir longuement en parlant de l'espérance de vie à la naissance, de l'espérance de vie en bonne santé et de l'espérance de vie à 40 ans)

A plus.


Notes

1) L'étude UKLS (ICI) va dans le même sens et la discussion sur le sur diagnostic est intéressante.

Overdiagnosis is a potential issue in all cancer screening programmes, as well as in lung cancer CT screening []; overdiagnosis is defined as the diagnosis of cancer, histologically confirmed, as a result of screening, which would never have been diagnosed in the host's lifetime if screening had not taken place. NELSON reported 8.9% overdiagnosis [
], the NLST initially reported 18% [
], however, more recent follow-up has suggested only 3% overdiagnosis in the LDCT arm [
]. Estimates from the other trials vary considerably [
,
]. In the UKLS the absolute incidence after a median follow-up of 7.2 years (Fig. 3, 75 vs 86 cases) indicates a potential 15% excess incidence in the lung cancer screening arm, which represents an estimate of the worst-case scenario for over-diagnosis, since screening stopped after the single screen. The MISCAN lung cancer model estimated overdiagnosis to be 10% in screened populations [

2) Une analyse de 2020 du site d'EBM Minerva (LA) rend compte des résultats de l'étude NELSON préfigure  les raisons pour lesquelles CASCADE a été mise en route.  Je remarque avec effroi que la notion de sur diagnostic n'est pas non plus abordée par Minerva ! Commentaires de l'université de Sherbrooke : LA NNT = 131






dimanche 6 mars 2022

Bilan (partiel) de la semaine entre le lundi 28 février et le dimanche 6 mars 2022.



Troubles mentaux dus au Covid et Covid long : une étude britannique de novembre à décembre 2021


134 écoles et 4870 élèves. Enfants entre 4 et 11 ans et entre 11 et 18 ans.
Limitations : questionnaires remplis sur la base du volontariat.
Faibles effectifs ne permettant pas des analyses de sous-groupes..

Points principaux.

  • Since March 2020, 1.0% of primary school-aged pupils and 2.7% of secondary school-aged pupils met the Delphi criteria for having experienced long COVID lasting at least 12 weeks.

  • "Loss of taste or smell" was the only symptom group where the prevalence was significantly higher for those who had received a positive coronavirus (COVID-19) test since March 2020 than those who hadn't, for both primary and secondary school-aged pupils aged under 16 years.

  • Both primary and secondary school pupils who tested positive for COVID-19 showed no significant difference in the number presenting with a "probable mental disorder" compared with those without a positive test.

  • Primary school pupils with long COVID (under the Delphi criteria) were significantly more likely to have a probable mental disorder (30.0%) than those without long COVID (7.7%); the trend was similar for secondary school pupils (22.6% compared with 13.6%), but this is not statistically significant.


Une étude new-yorkaise sur la perte d'efficacité du Comirnaty chez les enfants.

Cet article est un pré-print.

Du 13/12/2021 au 30/01/2022
Parmi les 852,384 enfants  (12-17 ans) et les 365,502 enfants (5 à 11 ans) tous complètement vaccinés, l'efficacité contre l'infection a décliné de 66% (95% CI: 64%, 67%) à 51% (95% CI: 48%, 54%) dans le premier groupe et de 68% (95% CI: 63%, 72%) à 12% (95% CI: 6%, 16%) dans le second groupe.
L'efficacité contre l'hospitalisation a diminué de 85% (95% CI: 63%, 95%) à 73% (95% CI: 53%, 87%) dans le premier groupe, et de 100% (95% CI: -189%, 100%) à 48% (95% CI: -12%, 75%) dans le second. 

Mais les auteurs indiquent qu'en cette ère omicron le vaccin est toujours efficace contre ls formes sévères  et, malgré la diminution de l'efficacité sur la contagiosité notamment dans le groupe 5-11 ans, la vaccination est toujours recommandée.

Les auteurs indiquent qu'il faudrait sans doute revoir le dosage et l'espacement des doses et soulignent qu'il ne faut pas abandonner les gestes barrières.

Une étude de l'INSERM indique une augmentation significative de la mortalité infantile en France depuis 2012 (et avant Covid)

Nous avons souvent parlé sur ce blog (LA de cet indicateur de santé publique et de la place peu enviable de la France parmi les pays de l'OCDE (19ème sur 27).
C'est malheureusement officiel : LA

En comparant les données par rapport à d’autres pays européens à économie similaire tels que la Suède et la Finlande, on observe chaque année en France un excès d’environ 1200 décès d’enfants âgés de moins d’un an !

La disparition


Il n'est pas difficile de trouver l'arme du crime.


Une étude (pré print) qui analyse le risque de myocardite/péricardite chez les 12 - 17 ans après Comirnaty

Analyse faite pendant la période delta.
Sur le critère hospitalisation.
L'incidence de la myopie/péricardite chez les garçons âgés de 12 à 15 ans et de 16 à 17 ans était respectivement de 162,2 et 93 par million.

Les auteurs indiquent que la vaccination deux doses présente une balance bénéfices/risques favorable chez les filles de 12 à 17 ans, non immunisées et présentant des comorbidités.
Chez les garçons déjà immunisés et sans comorbidités la balance bénéfices/risques, même pour une dose est défavorable. En période omicron une dose chez les non immunisés procure une protection non améliorée par la deuxième dose.

A suivre.




La chirurgie arthroscopique pour genou dégénératif n'a pas plus d'efficacité qu'un placebo selon Cochrane.

Sur des critères de douleurs et de fonctionnalité.
Méta-analyse chirurgie vs fausse chirurgie ou pas de chirurgie.

L'actualité était trop importante cette semaine : j'ai zappé plein de trucs. A la prochaine.

dimanche 27 février 2022

Bilan (partiel) de la semaine entre le lundi 21 février et le dimanche 27 février 2022.

 



Prise en charge d'une entorse de cheville : les situations les plus fréquentes en médecine ne sont pas documentées par des essais robustes.

Un twitto (@RoblesJuanfran) publie un modèle de prise en charge (Peace and Love) qui concerne, notamment, les entorses de cheville (cela provient du site La clinique du coureur : ICI.

Hadrien Thomas () lui répond : LA.

Rien ne va. 

Ni P, ni E, ni A, ni C, ni E. Ni L, ni O, ni V, ni E.

J'exagère un peu.

Mais : pour aucune de ces lettres il n'existe un essai contrôlé robuste qui pourrait appuyer ces affirmations.

Faites l'expérience autour de vous : prenez un thème, une maladie, quelque chose qui est arrivé dans votre famille, faites la littérature en étudiant les données robustes existantes de la littérature... Vous serez sidérés.

Selon les données existantes (LA) : L'entorse de la cheville est le traumatisme articulaire le plus fréquent : on en recense près de 6 500 chaque jour aux urgences en France. On peut ainsi évaluer qu'il y en a deux fois plus quotidiennement.


Vous vous rendez compte ! Pour une affection aussi fréquente : pas de recommandations fondées sur les preuves.

FearMongering (la fabrique de la peur).


On n'en sait rien.


Intervalle entre les vaccins anti Covid chez les enfants : à partir des même données il n'est pas le même selon les pays.

France : 21 jours (LA)
USA : 8 semaines (ICI)


Mille repetita placent depuis le début de la pandémie : les essais contrôlés sont terriblement absents. 

"On" prend des décisions impactant des millions de gens sans la moindre preuve d'une quelconque efficacité.

Où sont les essais randomisés sur l'efficacité des masques chirurgicaux en milieu scolaire (en segmentant en fonction des âges et des lieux d'enseignement) ? Où sont les essais contrôlés sur la distanciation sociale ? Où sont les essais contrôlés sur le port du masque chirurgical chez les enfants/ados vaccinés ? Où sont les essais contrôlés sur l'intérêt des plexiglass ?

"On" prend des décisions de "bon sens" qui sont fondées sur des croyances et on ne les teste pas scientifiquement en raison du fameux "effet parachute" (l'effet parachute est invoqué chaque fois que l'on assume une décision de soins comme évidente et qui ne souffre a priori d'aucune discussion) : il n'est pas possible de faire un essai contrôlé parachute vs pas de parachute pour une personne qui se lance d'un avion à 10 000 mètres d'altitude). Il arrive que ces croyances soient vérifiées par les faits. Parfois non.

Prenons l'exemple des auto-tests qui ont été largement utilisés en Grande-Bretagne : un article récent paru dans le British Medical Journal (ICI) s'interroge sur le coût-efficacité de ces tests pour enrayer la transmission de l'infection.


Le taux de vaccination en France est lié à des considérations socio-économiques : moins t'es riche, moins t'es éduqué, plus tu fais partie de catégories socio-professionnelles défavorisées, plus t'es immigré hors EU, plus t'es descendant d'immigrés hors EU et moins t'es vacciné. 


J'ai écrit un billet complet sur le sujet : ICI

Un commentaire : accuser les non-vaccinés d'être des sous-hommes ou des sous-femmes, c'est mal. Mais la façon dont les bas-de-plafond de la propagande délirante anti vaccinale ont agi est encore plus condamnable. Il ne faut pas oublier que les inégalités sociales sont une variable explicative très forte de la non vaccination : mais ce fait est le miroir de ce qui se passe en santé publique en France.


Quand Santé Publique France fait le boulot (?).

Pour lire l'étude complète sur l'efficacité en vie réelle de la vaccination sur la prévention des infections symptomatiques (à jour au 24 février 2022) : c'est LA.

Ces informations ne sont pas très rassurantes.
(lire le commentaire de Dr MG)


Une infographie Covid faite par FranceInfo est-elle robuste ?


Infographie que vous trouverez LA et que je vous invite à lire.

Les problèmes posées par ces données qui sont à priori sincères sont les suivants : 
  1. Peut-on encore communiquer en 2022 sans citer les risques absolus d'être infecté, asymptomatique, symptomatique, hospitalisé, non intubé, intubé, réanimé, mort ?
  2. Peut-on encore communiquer en 2022 sans parler de la sur mortalité liée au Covid et non seulement de la mortalité liée au Covid ?
Peut-on parler des EHPAD sans omettre que leur population ne représente que 10 % de la population des plus de 75 ans ?
Peut-on comparer avec la grippe sans donner les chiffres de la grippe pendant la même période ?
Peut-on parler des décès d'enfants sans parler de leur statut, sans comparer avec les années précédentes, sans donner les chiffres de décès liés aux bronchioles ou d'autres affections respiratoires ?

NON.


A la semaine prochaine.

jeudi 24 février 2022

Scoop : le taux de vaccination contre le Covid est lié au niveau socio-économique, pas à l'immoralité des sujets !



Patatras !

Les scientistes axiologiquement neutres n'ont cessé de nous bassiner avec le fait que les personnes qui ne se vaccinaient pas étaient des paucineuronaux qui ne méritaient pas d'avoir le droit de vote, des sans-coeur qui ne se préoccupaient pas des autres, des décérébrés de l'altruisme qui ignoraient ce qu'était le vivre-ensemble, des mangeurs d'enfants, des tueurs de vieux, des darwinistes sociaux qui laissaient faire la nature, des Laissez circuler, des Vivre avec, des signataires de la Déclaration de Great Barrington, 

et ne me dites pas #PasTous, car il suffit de se pencher, de remonter les TL sur twitter, de parcourir les propos sur FaceBook, pour retrouver ces messages d'éminents humanistes,

il y en a même eu, étaient-ce ces scientistes ARNment purs ?, qui proposaient aux non vaccinés de leur casser la gueule, de leur dédier des hôpitaux sans antibiotiques, sans moyens de réanimation, pour les mettre devant leurs prises de position, pour les éliminer, pour qu'ils cessent de contaminer leur famille, leurs collègues, leurs voisins de paliers et, surtout, les immuno-déprimés livrés sans défenses à la vindicte des demeurés qui pensaient que les vaccins contenaient des puces nazies, et cetera...

Patatras, donc !

Voilà qu'une étude publiée par la DREES, ICI, ne dit pas tout à fait la même chose.

La bonne conscience des élites en prend un coup.

Des élites mitigées. Ces élites qui ne savaient pas qu'elles nourrissaient en leur sein des génies malfaisants ou des génies intellectuels comme les membres de l'IHU de Marseille, Didier Raoult (grand prix de l'INSERM en 2010), ou des hygiénistes ignorant toujours la transmission du SARS-covid-19 par aérosolisation...

Ainsi, les bas-de-plafond, les sans-dents, les complotistes de tous poils, les imbéciles, les manipulateurs, les non vaccinés, eh bien, grosso modo, statistiquement, ils sont (selon le tableau 2) :



 

  1. Plutôt pas diplômés
  2. Plutôt appartenant à de "basses" catégories socio-professionnelles
  3. Plutôt avec un faible niveau de vie
  4. Plutôt immigrés hors EU
  5. Plutôt descendants d'immigrés hors EU
Et tout est à l'avenant : pour l'intention de se faire ou non vacciner, de faire vacciner ou non ses enfants, de  vacciner ou non les femmes enceintes.

Avec ceci qui va toujours dans le même sens (la fracture numérique) : 



Donc, les scientistes axiologiquement neutres qui font de la médecine comme on vend des glacières à des Inuits, et comme si  seules les Catégories socio-professsionnelles supérieures avaient un soupçon de possibilité de comprendre la médecine comme une science exacte, ce qui est faux, et qui pensent que les patients/personnes qui ne pensent pas comme eux sont de profonds débiles, retenez, à moins que vous ne le pensiez vraiment, que les non vaccinés comme ceux qui continuent de fumer, de pratiquer des métiers dangereux, comme ceux qui n'ont pas accès aux diplômes, aux fins de mois faciles ou dont leurs origines présentes ou anciennes ne sont pas communautaires, ne le font pas exprès, ne méritent pas vos sarcasmes, votre mépris et vos jugements moraux.

Gardez cela dans les poches de vos blouses blanches bien caché sous un mouchoir en papier.

Et pratiquez le Aller Vers et la pédagogie.


dimanche 20 février 2022

Bilan (partiel) de la semaine entre le lundi 14 février et le dimanche 20 février 2022.

Pier Paolo Pasolini (1922 - 1975)
Mon indépendance qui est ma force induit ma solitude qui est ma faiblesse

Insuffisance rénale

Une MG pose une question :


Réponse d'un néphrologue :


Et la suite qui paraît le plus important : 



Clair.

Et ICI un article complet.

La chute de la maison Ioannidis ?

David Gorki assassine le dernier article du maître, parle de La Great Barrington Declaration, du Kardashian Index et du John Snow Memorandum.


Il en profite pour assassiner Vinay Prasad et écrit ceci : 

"Je conclurai en me demandant à propos de John Ioannidis ce que je demande à tout scientifique ou médecin  que je considérais avant la pandémie comme raisonnable ou même qui pouvait être admiré pour sa rigueur scientifique et médicale : est-ce que quelque chose en eux a changé ou est-ce qu'ils ont toujours été comme cela et que je n'avais pas remarqué ? Pour ce qui est du docteur Vinay Prasad, je retiens la deuxième explication. Pour John Ioannidis, je ne sais pas encore."

La sur mortalité Covid

Il semble qu'un consensus se fasse sur la façon de parler des morts dues au Covid : il vaut mieux parler d'excès de mortalité que de mortalité en général.  C'est moins sexy mais plus juste.

Voici un schéma qui date de décembre 2021 et qui compare différents pays et qui est issu de l'OCDE



Il y a une autre version issue de Our World Data qui date du 16 janvier 2022


Commentaires : la diversité du recueil des données rend ces analyses complexes mais elle donne une idée des différences entre pays et du rôle des politiques de santé publique (toutes choses égales par ailleurs : population, densité, situation géographique, et cetera...)


Le taux d'infections, d'hospitalisations et de décès selon les groupes d'âge seraient-ils à prendre en considération ?

Document officiel des CDC US : il existe donc des facteurs de risques... Et encore ces chiffres ne tiennent pas compte des conditions économiques, du niveau socio-éducatif, de la race, de l'obésité et de l'accès aux soins...



Sur diagnostics de maladies mentales chez les enfants et les adolescents

Une étude allemande (LA) qui consiste en une analyse de la littérature souligne que chez les enfants et les adolescents il existe à la fois des sur diagnostics de maladies mentales, des faux positifs et des erreurs diagnostiques concernant ces mêmes maladies. Les maladies es plus citées sont les troubles du déficit et de l'attention ainsi que les troubles bipolaires.

Les auteurs préconisent une plus grande attention pour désigner les troubles décrits par les enfants et les adolescents, la conduite de recherches étonnamment peu nombreuses aujourd'hui et le danger de sur prescrire.

Une étude allemande à la fois rassurante et inquiétante sur les conséquences du Covid sur la santé mentale chez les adolescents.

Cette étude (ICI) compare la santé mentale des adolescents Covid + et Covid - . Elle est plutôt rassurante car elle souligne, à part sur le critère tristesse, qu'il n'existe aucune différence entre les deux groupes en termes de fréquence des signes et que le nombre de Covids longs est plus faible qu'attendu. 

Elle souligne en revanche les effets de la pandémie sur la santé mentale des adolescents et la nécessité de les prendre en charge.


Seulement en UK

Quand les scientifiques et/ou médecins britanniques reconnaissent les erreurs d'appréciation qu'ils ont commises durant la pandémie : roboratif.


C'est tout pour cette semaine.