Un de mes amis discute avec moi au téléphone de l'évolution inéluctable de la médecine vers le profit et l'accumulation des profits dans un contexte d'ignorance et d'accumulation d'ignorance.
Partout.
Nous convenons ensemble qu'il ne s'agit pas d'un phénomène nouveau. Nous n'aimerions pas que les jeunes générations nous traitent de "boomers" ou nous classent dans la catégorie des "C'était mieux avant".
Ce n'était pas mieux avant.
Au moment où nous avons commencé d'exercer la médecine praticienne, au tout début des années quatre-vingt, la situation d'ignorance sur les prises en charge des patients était pire. Les essais contrôlés devenaient obligatoires pour des raisons réglementaires et non par la volonté individuelle des médecins de les considérer comme un excellent niveau de preuve.
Les placebos remboursés par l'Assurance maladie étaient légions.
Je me rappelle avoir parlé avec l'un des fondateurs de Prescrire qui me disait, était-ce de la forfanterie, de l'humour ou de l'ironie, qu'ils avaient décidé de ne plus croire aux vérités révélées et à la transcendance académique et, qu'en particulier, un des premiers points qu'ils avaient abordés était celui de la pertinence de la prescription de semelles orthopédiques chez les enfants et plus si affinités.
On voit que Prescrire, dont le premier numéro est sorti en 1980 n'a pas atteint son but : la prescription de semelles orthopédique se fait à 90 % (estimation non scientifique de mon institut personnel d'évaluation) hors recommandations, hors essais cliniques, sur la base de croyances posturales, bla-bla-bla.
C'était le contexte.
La conversation téléphonique reprend.
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