Le système de santé est en crise.
Tout le monde le reconnaît ou presque.
Tout le monde a des solutions : de l'argent, de l'argent, de l'argent. Et nous ferons le reste.
Cette semaine, plus que les autres semaines, les acteurs de santé répètent à l'envi : c'est pas moi qui dois changer, c'est l'autre.
180. Le problème des urgences ne vient pas des urgences (c'est du deuxième degré).
- Il y a une crise de la Santé publique
- C'est pas moi c'est l'autre
- Le problème des soins primaires ne vient pas des soins primaires
- Le problème des soins palliatifs ne vient pas des soins palliatifs
- Le problème de la psychiatrie ne vient pas de la psychiatrie.
- Ad libitum.
- Tout va le mieux dans le meilleur des mondes possible (Leibniz).
181. Le problème du respect des patientes en gynécologie ne vient pas de la gynécologie (c'est du deuxième degré).
Vu sur internet |
- Il y a une crise de la Santé publique
- Le problème sera résolu par les médecins
- Les patients, et ici les patientes, n'ont qu'à la fermer
- Sinon, qu'elles aillent voir ailleurs.
- Les gens qui savent, qui disent la médecine, qui savent mieux que les concitoyennes (pas encore malades) ce qui est bon pour elles, continuent de dire : 3circulez, y a rien à voir".
182. Le problème de l'absence d'essais contrôlés ne vient pas des essais contrôlés (c'est du deuxième degré).
Damien Barraud (@fluidloading) revient sur la (vieille) affaire de la flécaïnamide dans un thread (fil) qui souligne combien les essais bien menés sont nécessaires en médecine. Voir LA.
Damien Barraud, c'est le médecin qui s'est opposé dès le début aux raoulteries et aux autres charlataneries perronno-douste-blazyennes, et qui a dû subir les assauts des hordes de débiles hors-la-loi éructant à Marseille comme à C-News, à France-Soir ou à RMC (ils se reconnaîtront).
Mais Damien Barraud, c'est aussi le médecin qui n'a pas commencé par Raoult et qui ne s'est pas arrêté à Raoult pour dénoncer les essais cliniques frauduleux, les prises en charge médicales non fondées sur les preuves (ils se reconnaîtront aussi) et l'exigence de toujours plus d'éléments de preuves pour décider de traiter.
Ce thread/fil montre combien le bon sens, les idées préconçues, la physiopathologie ou l'étiopathogénie, ne suffisent pas pour emporter l'adhésion sur un traitement qui n'a pas, selon les normes actuelles (bien dégradées) des essais cliniques contrôlés, montré son efficacité sur des critères validés.
Et, fait rare, il y a plus de morts dans le groupe flécaïnamide que dans le groupe placebo !
Phase I pour la transmission du Sars-CoV-19 |
183. Le problème de la sur prescription de fluoroquinolones n'est pas liée aux prescripteurs de fluoroquinolones (c'est du deuxième degré).
L'ANSM rapporte LA les règles de prescription des fluoroquinolones.
Il est probable, pour que l'ANSM s'en mêle, et pour que l'agence européenne (EMA) mette son grain de sel (elle qui est d'une passivité déconcertante quand il s'agit de dénoncer les industriels qui la finance), qu'il s'est passé quelque chose.
Eh bien, les défenseurs du système, pour les fluoroquinolones, ont une stratégie un peu différente :
- Les fluoroquinolones sont des produits majeurs : il ne faut pas les interdire. On se demande qui aurait eu cette idée folle.
- On exagère.
- Moi, je les prescris toujours bien.
- Il n'est jamais bon de dénoncer les brebis galeuses.
- Il n'y a pas tant d'évènements indésirables que cela dus aux fluoroquinolones
184. Le problème de la marchandisation de la connaissance scientifique n'est pas liée aux marchands (c'est du deuxième degré).
Le problème de l'accès aux articles scientifiques est peu abordé sur ce blog mais largement développé par le blog Rédaction Médicale d'Hervé Maisonneuve : ICI.
L'atomisation des titres, le nombre de publications, la cherté des abonnements font que nombre d'étudiants, de thésards, de doctorants et autres rédacteurs d'articles ont beaucoup de mal à se procurer des articles gratuitement.
C'est interdit, donc, ne diffuser pas une méthode pour passer outre : LA.
185. Le problème des infections nosocomiales sera résolu en ne les déclarant pas (c'est du deuxième degré).
Un rapport de Santé publique France (voir LA) relate l'augmentation des infections nosocomiales en 2022 qui serait due au Covid.
Le fait majeur : les établissements de santé ne déclarent pas massivement les infections nosocomiales comme les événements indésirables liés aux médicaments.
Et là, on peut dire : Circulez, y a rien à voir.
186. L'oncologie en folie et le problème ne vient pas des oncologues (c'est du deuxième degré)
187. Les conflits d'intérêts pour les nuls (c'est pas moi c'est les autres)
188. Quand l'extrême-gauche participe au cirque macronien du dépeçage de la Santé publique
189. Quand les recommandations ne sont pas suivies : à propos des angioscanners pour suspicion d'embolie pulmonaire aux urgences
Conclusion :
190. Le tiers des foyers ayant droit au RSA n'en profite pas (salauds de pauvres : c'est du deuxième degré)
191. Nous n'avons pas parlé de La Tribune parue dans le journal Le Monde contre l'IHU de Marseille
Parce qu'elle nous a fait rire (c'est du premier degré).
C'est ICI.
Pourquoi nous a-t-elle fait rire ?
Juste le titre : "En l'absence de réaction des institutions, les graves manquements constatés pourraient être la norme."
Hu hu hu : elles le sont (presque) déjà.
Cf. supra : 186.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire