Un congrès à Chicago (ASCO 2023)
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Milstein dans la tourmente.
Les agents de sécurité emmènent manu militari le professeur Norbert Milstein dans un petit bureau du sous-sol où deux inspecteurs commencent à l’interroger. Berson lui a recommandé de ne pas prononcer un mot et d’attendre que l’avocat de la firme arrive : il obéit.
La direction de l’ASCO est sur le point d’enquêter sur le pourquoi du comment du piratage de la clé USB et s’il n’existe pas des complicités internes (il en existe).
Kubistki, du cabinet Morgenstern, Levi and Rosenkranz (Cora Milstein est née Rosenkranz) exfiltre Cora et Jonathan Milstein du palais des congrès et les emmène directement à O’Hare où un vol les attend pour la France. Un adjoint de Kubistki a profité de la crise de colère de Milstein et de la confusion dans la salle pour récupérer la clé USB fichée dans le Mac.
Pierre Gers est assis dans un coin de salle avec plusieurs représentants de la firme franco-états-unienne. C’est une réunion de crise. On se moque de Milstein car ce qui importe c’est quand même la molécule et le prochain hearing devant la FDA. Il faut cependant s’occuper du professeur pour éteindre l’affaire privée et l’incendie industriel. Un communiqué de presse est en train d’être rédigé.
Les sessions continuent de se dérouler dans les autres salles du congrès. L’histoire de Milstein va prendre une dimension internationale, les premières mentions sont apparues sur les réseaux sociaux et ne vont pas tarder à être reprises par les chaînes d’information US et françaises. Les oncologues français ne savent pas sur quel pied danser mais il leur semble raisonnable d’adopter une attitude digne en public. Même si en privé les ricanements sauvages vont bon train et les blagues de mauvais goût éclatent comme des bulles.
Le blogueur masqué a commencé d’écrire un billet au vitriol sur les pratiques sexuelles dans les congrès médicaux qui va laisser des traces dans les couples des congressistes qu’ils soient oncologues, infectiologues, cardiologues, ophtalmologues ou urologues. L’auteur anonyme du blog que tout le monde dit connaître mais qui n’a pas encore été officiellement ou officieusement doxxé n’est pas sur site à Chicago mais un de ses amis qui était dans la salle l’a informé. Il suffit au blogueur masqué d’initier le buzz en déroulant toutes les anecdotes qu’il connaît sur la sexualité dans les congrès, une expérience personnelle et communautaire, acquise par une collection incalculable de ouï-dire, de ragots, de on-dit, de vantardise et de vérités qu’il n’a pas besoin de vérifier car il n’est pas journaliste.
A sept heures françaises le billet paraîtra sur le blog annoncé par un tweet alléchant. Il sera toujours temps ensuite d’écrire un billet moins évasif sur les pratiques délictueuses de Milstein tant pour les essais cliniques que pour ses consultations privées à l’hôpital ou ses accointances financières avec l’industrie pharmaceutique.
(Pour lire Un Congrès à Chicago depuis le début, c'est ICI)