lundi 27 novembre 2023

Bilan médical du lundi 20 au dimanche 26 novembre 2023 : Covid long, COVARS, cancer du sein, hype et protéine ATM, cannabidiol non efficace, corticoïdes et hypoxie du Covid

Restez chez vous et vous économiserez 100 %


309. Covid long : un rapport du COVARS qui ajoute du flou au flou. 

Le COVARS (Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires) a publié un rapport qui fait le point sur le Covid long et même un peu plus (LA)


Je vous rappelle, avant tout commentaire, quelle est ma DPI (Déclaration publique d'intérêts) sur le point du Covid et du Covid long en particulier. Vacciné 4 fois selon les règles de l'art (c'est à dire selon les recommandations pifométriques des agences gouvernementales et de comités, réunions de médecins, sociétés savantes autoproclamées, ayant pignon sur rue, non sur les réseaux sociaux, dont le leitmotiv est "Vaccinons, vaccinons, il en restera bien quelque chose), j'ai attrapé le Covid au moins 3 fois, dont la dernière fois début août 2023, vous allez me dire, les grands spécialistes auto-proclamés de l'affaire, si j'ai aussi attrapé un Covid long. Je signale à tout hasard que j'ai porté avec constance le masque FFP2 jusqu'au mois d'août dans les transports en commun et que, désormais, je ne le porte que lorsque je suis dans le métro dans une ambiance très confinée...

Quoi qu'il en soit, outre les syndromes pseudo grippaux qui ont accompagné les trois épisodes symptomatiques que j'ai subis, fièvre, céphalées, courbatures, j'ai identifié deux séquelles : une pseudo-engelure du quatrième orteil droit (dont les lésions cutanées et les symptômes ont complètement disparu) et un acrosyndrome volontiers déclenché par le froid et par les efforts (course à pied) des trois premiers orteils droits dont la fréquence de survenue et l'intensité ont diminué de façon considérable jusqu'à ne plus me gêner du tout.

Pas d'asthénie, pas de brouillard cérébral, à moins que les longcovidolâtres ne pensent que le fait de ne pas adhérer à 100 % au concept du Covid Long Maladie ne soit une façon d'être brouillardeux.

Une analyse de Stéphane Korsia-Meffre sur le rapport du COVARS dans le Vidal (ICI) est tout à fait pertinente car elle permet de soulever les problèmes que pose le Covid Long.

J'ai plusieurs fois sur ce blog (il suffit de taper covid long dans le moteur de recherche) fait preuve d'une prudence de sioux quant à la réalité du Covid long ou, plutôt, à sa spécificité, par rapport à d'autres séquelles post virales et bactériennes connues.

J'ajoute, car je suis mauvaise langue, que mes expériences passées de clinicien concernant l'hystérie, la tétanie (le nom a changé, pardon), la neuro-algo-dystrophie (le nom a changé, pardon), la fibromyalgie (le nom a changé, pardon), l'intolérance au gluten et le Lyme chronique m'ont, pardon encore , vacciné contre les associations de signes cliniques, les mécanismes physiopathologiques à la gomme et les médecins qui ont consacré leurs vies de charlatans à s'instaurer tsars des maladies précédentes.

Mes réticences n'ont donc pas changé.

Voici ce que j'écrivais le 25 septembre 2022 : 

  1. Des personnes estimables, et je pèse mes mots, ne cessent de citer des études observationnelles, pas toujours cas-témoin, pour pousser en même temps des cris d'orfraie sur le poids des covid longs, sur le "vrai" problème de santé publique que cela représente et sur, ouvrez grand les yeux, la nécessité d'une prise en charge et y compris médicamenteuse
  2. Ce n'est pas bien (voyez, je sais faire de la morale à bon marché) de citer de telles études a) sans les avoir lues, b ) en n'en ayant lu que l'abstract, c) uniquement parce qu'elles vont dans le sens de croyances end) pour ne pas avoir à se dédire
  3. Je répète : il est possible que le covid long existe et, quelle que soit l'intensité initiale des symptômes mais, pour l'instant, il n'existe aucun marqueur spécifique de cette atteinte prolongée.
  4.  Cela ne veut pas dire que les personnes malades qui se plaignent de symptômes prolongés attribués au Covid a) mentent, b) sont hypochondriaques, c) sont à adresser chez un psychiatre et/ou un psychologue... en l'état actuel de nos connaissances.
  5. Car l'absence de physiopathologie uniciste, l'absence de marqueurs tissulaires, l'absence de marqueurs biologiques,  et l'absence ne signifie pas que l'on ne passe pas à côté de quelque chose, l'absence de traitements non et médicamenteux, toutes ces absences conduisent les personnes malades vers les spécialistes autoproclamés du Lyme, de la fibromyalgie et de l'intolérance au gluten.

et le 15 janvier 2023 :

  1. Un problème de définition : plus de 200 symptômes ont été identifiés avec des impacts multiples sur divers organes
  2. Un problème de causalité : on n'a pas encore retrouvé de lésions spécifiques liées au Covid
  3. Un problème de fréquence : dans le même article (ICI) les auteurs écrivent qu'il survient chez 10 % des patients ayant présenté une affection pulmonaire sévère due au Covid ; plus loin : l'incidence est estimée à 10-20 % des patients non hospitalisés ; plus loin : 50 à 70 % des patients hospitalisés et 10 à 12 % des vaccinés.
  4. Un problème d'essais cliniques de qualité et notamment des essais prospectifs.
  5. Un problème de prise en charge.

Es-ce que le rapport du COVARS a changé quelque chose ?

A voir.

Terminons par une provocation : il ne sera pas possible d'éradiquer le Covid sur la surface de la terre. Ceux qui écrivent maintenant, les nouveaux moralistes ou les nouveaux hygiénistes, qu'il aurait été possible de le faire dès janvier 2020 mentent.

310. Est-ce être criminel que de dire que le dépistage organisé du cancer du sein ne sauve pas de vies ?

Les faits sont là.

Mais il semble qu'informer les femmes soit une mauvaise façon de procéder pour les servants de l'Eglise de Dépistologie. J'ai tellement cité d'études sur le sujet que je commence à me lasser. Un article du 14 novembre 2023 dont vous ne verrez que l'abstract (LA) dit ceci : le dépistage organisé du cancer du sein diminue la mortalité relative (c'est à dire liée au cancer du sein mais sans diminuer la mortalité globale) dans le groupe de femmes d'âge compris entre 50 et 69 ans en suivant 10 000 femmes pendant 10 ans au prix de 15 % de sur diagnostics.

Ce n'est pas criminel, c'est dire la vérité.





311. La protéine ATM expliquerait tout le processus du vieillissement. Hype.

Un article paru dans une revue universitaro-journalistique (ICI) rapporte les travaux d'une équipe française, Berthel et al. dans Cells (LA) qui expliqueraient d'abord l'étiopathogénie de la maladie d'Alzheimer puis toutes les maladies du vieillissement. On a droit à tout, l'imagerie cellulaire comme la modélisation mathématique.

Rien n'est confirmé.

On nous promet déjà un traitement.

HARKING : voir LA
Proposer une hypothèse a posteriori en prétendant que c'était une hypothèse a priori


312. Encore un essai contrôlé où le cannabidiol ne montre rien contre la douleur (arthrose du genou).

Sans commentaire (ou voir sur ce blog) : ICI pour l'article.

Felix Vallotton. Trois baigneuses. 1894

313. De hautes doses de corticoïdes chez les patients Covid + hypoxiques ne requérant pas une ventilation augmentent la mortalité par rapport aux soins habituels.

C'est LA.



dimanche 19 novembre 2023

Bilan médical du lundi 13 au dimanche 19 novembre 2023 : Eglise de dépistologie (col, sein, prostate), DMP, mépris des MG, biologie en médecine générale, Orbita 2 et Florian Zores, autocensure.

Médecin (homme) attendant que l'Eglise de Dépistologie soit identifiée comme une secte. 

303. Eglise de dépistologie.


Biche. 2019. In Charlie Hebdo.

Rappelons pour ceux qui pensent que les critiques contre le dépistage en général et contre certains dépistages en particulier sont le fait d'activistes qui souhaitent la mort de leurs patients, que Cancer Rose, l'association mal nommée (c'est mon avis et je le partage) a publié LA récemment un billet en français de Gilbert Welsh que tout professionnel de santé, tout patient, tout citoyen, devraient avoir lu pour se faire une idée des problèmes.



303.1 Dépistage du cancer du col : les femmes encore une fois méprisées et infantilisées


Les femmes méritent autonomie, dignité et choix informé. Margaret McCartney.

Un article du BMJ : Les convocations pour le dépistage du cancer du col devraient traiter les femmes comme des adultes... LA

303.2 Dépistage du cancer du sein : les femmes encore une fois méprisées et infantilisées




Les femmes méritent autonomie, dignité et choix informé. Margaret McCartney.


303.3 Dépistage du cancer de la prostate : les hommes encore une fois méprisés et infantilisés.




Le professeur Alexandre de la Taille (DPI = 435, soit 435 liens d'intérêts sur le site Transparence Santé) est interrogé par une certaine Marine Cygler (ICI) et il fait fort de chez fort. Il enfile tous les poncifs de la dépistologie avec une abnégation qui suscite l'enthousiasme. Il a fait une communication aux Journées Nationales de la Médecine Générale, un machin inventé par une revue médicale sponsorisée par l'industrie des médicaments et du matériel, La Revue du Praticien MG.

Le professeur est chef de service du service d'urologie de l'Hôpital Henri Mondor (AP-HP), le service public, le tarif de sa première consultation est de 115 euro et, selon Doctolib, il reçoit tous les quarts d'heure.

En bon Orwellien, la guerre c'est la paix, et cetera, il dit : "Le diagnostic précoce, ce n'est pas le dépistage organisé".

On finit par cela : 

C'est pourquoi il ne faut pas doser le PSA.

304. Allégorie : le dossier médical partagé (DMP)



305. Le mépris des MG, épisode trouzemille : les certificats médicaux jugés abusifs.

Le docteur Michaël Rochoy s'est attaqué depuis des lustres aux certificats inutiles demandés par nombre d'institutions, d'associations, de mairies, de je ne sais quoi (ICI) et aux certificats illégaux demandés par les assureurs (LA). Aller sur son site permet de s'informer sur ces deux questions, permet de se défendre et permet de s'améliorer.

Une thèse que nous n'avons pu encore lire (auteur : Idriss Modson) rapporte 203 demandes de certificats :


306. Et comme Outreau ne dort jamais, Michaël Rochoy et Solange Déplanque mettent en ligne : 

un site d'aide à la prescription d'examens biologiques à destination des médecins généralistes.


C'est LA.

On peut critiquer, on doit critiquer, mais, surtout, il est nécessaire, il faut, critiquer de façon constructive. Merci à tous.


(Je ne sais qui a fait ce dessin)

(les revenus des 5 éditeurs de science les plus importants : 1 milliard de dollars US entre 2015 et 2018)

307. A la suite de la publication d'Orbita 2, Florian Zores commente : angioplastie vs rien dans l'angor instable.

Je vous avais parlé d'Orbita 2 au numéro 299 du Bilan Médical de la semaine précédente (ICI). Florian Zores a commenté LA.

Comme d'habitude, billet complet.

A lire en détail.

Je vous offre la conclusion ou du moins ce que j'ai retenu de la conclusion : 

L’angioplastie dans la maladie coronaire chronique garde toute sa place, mais en deuxième ligne, après échec d’un traitement pharmacologique bien conduit. Pour savoir si l’angioplastie est un traitement de première ligne, il faudra attendre une hypothétique ORBITA-3 : traitement anti-angineux + procédure placébo vs traitement placébo + angioplastie.

 

Steve McQueen (1963)

308. Auto-censure

Je n'arrive pas à écrire que je n'arrive pas à "croire" au Covid long...





dimanche 12 novembre 2023

Bilan médical du lundi 6 au dimanche 12 novembre 2023 : traiter médicalement l'obésité, dépistage cardiovasculaire inutile, stents, Vaccination anti grippale chez l'enfant : non, mortalité et brancards aux urgences.


297. Traiter l'obésité de façon médicamenteuse : une impasse morale et budgétaire.

Nous vous avons déjà parlé du semaglutide (Ozempic ou Wegovy) comme traitement de l'obésité : point 126 : (LA) et comme le fait que toutes ces molécules (analogues du GLP-1) prenaient le chemin du Mediator, celui de l'indignité, de la corruption et des effets indésirables ( ICI : 171 et LA : 102 ).

Eh bien le Barnum continue avec une étude publiée dans le NEJM (ICI) qui est commentée de façon plutôt satisfaisante par Eric Topol (LA).

L'essai a montré que chez des patients en surpoids et obèses présentant des antécédents cardiovasculaires et n'étant pas diabétiques la prescription d'une injection par semaine de 2,4 mg de semaglutide entraînait une diminution significative par rapport au groupe placebo des décès par causes cardiovasculaires, du nombre des infarctus non fatals et des AVC non fatals sur une période de 38,9mois.

MAIS : 

Sur le critère principal composite il existe une réduction de 1,5 % du risque absolu obtenu au bout de 36 mois. Il faut traiter 67 malades pour obtenir un bénéfice ! A noter qu'en France le semaglutide est commercialisé à la dose maximum de 1 mg au prix de 76,58 € par semaine. Aux US le prix est de 337 $ par semaine !

On imagine si on s'était adressé à des patients obèses sans antécédents cardiovasculaires !

MAIS : il est probable qu'il est difficile, moralement, de proposer un traitement aussi coûteux si on ne fait rien en amont de façon préventive contre la malbouffe.

(J'apprends également que la moyenne de valeur de l'HbA1C était de 5,7, ce qui, pour Topol, peut être considéré comme du pré diabète !).


Sisyphe fait du télétravail

298. Le dépistage cardiovasculaire ne sert à rien.

Une étude danoise randomisée (LA) parue dans le NEJM :

  • Suivi pendant 5 ans d'une population d'hommes âgés de 65 à 74 ans. Ils sont assignés de façon randomisée à un groupe dépistage (n=16736) et à un groupe contrôle (n=29790)
  • Le groupe dépistage : score calcique, recherche d'anévrismes, de FA, mesures de la pression artérielle et de l'index de pression bras/cheville, recherche sanguine de diabète et d'hypercholestérolémie
  • Le groupe contrôle n'est pas informé sur l'attribution des groupes
  • Pas de différence sur le nombre de décès toutes causes.

Campagne de dépistage du cancer du testicule en GB : aucune preuve de son intérêt.



299. Orbita 2 montre que les stents marchent mieux que pas de traitement dans l'angor stable.

L'étude randomisée vs placebo est parue dans le NEJM (ICI)

Nul doute que nos amis cardiologues et le sous-groupe des cardiologues interventionnels vont s'en donner à coeur joie !

Voici le commentaire d'un de mes cardiologues favoris qu'il complètera sans doute en son blog où il a déjà beaucoup écrit sur le sujet de l'angor stable (LA) : 


40 % de sur traitements en France dans l'angor stable

C'est fait : il a publié ! C'est ICI

300. La Revue Prescrire se prononce contre la vaccination généralisée des enfants contre la grippe.

Vous pouvez lire ICI ses arguments.



 

88 ans (pas sur cette photo)

301. Les médecins sont de dangereux gauchistes.


302. Une nuit sur un brancard aux urgences majore de 40 % la mortalité hospitalière.

On se demande si on aurait cru à l'inverse...

C'est une étude française parue dans le JAMA (LA)

Bien entendu, pour ce qui est du niveau de preuves, il faut noter qu'il s'agit d'une étude multicentrique de cohorte rétrospective sur dossiers électroniques concernant des patients âgés de 75 ans et plus.

Cette étude serait importante si elle pouvait faire changer les choses.

Peut-on en espère plus qu'un rapport de la Cour des comptes ou qu'un un rapport d'une commission ad hoc ? Ou qu'un article du Canard Enchaîné ?






dimanche 5 novembre 2023

Bilan médical du lundi 30 octobre au dimanche 5 novembre 2023 : test d'effort, essais cliniques frauduleux, la FDA et ses analyses sur les vaccins, psychiatrie frauduleuse, épaule douloureuse.




Toute personne qui confond corrélation et causalité...

291. Test d'effort chez un patient asymptomatique : Non !


292. Combien d'essais cliniques ne doivent pas être pris en compte ?


Le lien : LA

Dans certains domaines : 25 %

293. Deux analyses de la FDA posent problème et concernent les vaccins anti-covid.


  1. Elles sont de mauvaise qualité (mais elles ne sont pas de moins bonnes qualités que celles qui disaient le contraire auparavant)
  2. La première (LA) indique une augmentation du nombre de crises d'épilepsie post vaccination anti covid par les vaccins Pfizer et Moderna (doses 1 et 2) chez les enfants entre 2 et 4 ans pour le premier et entre 2 et 5 ans pour le second. C'est un signal, pas une preuve.
  3. La deuxième (ICI) indique que la covaccination grippe et Covid augmente le risque d'accident vasculaire cérébral et d'accident ischémique transitoire dans le sous-groupe (analyse post hoc) des personnes âgées de 85 ans et plus. 

Ainsi, ces 2 analyses indiquent des signaux tout en confirmant pour la première le risque de myocardite, mais ce sont des signaux faibles. Elles méritent qu'on aille regarder un peu plus avant.

Ce qui est triste c'est que j'ai signalé ces deux essais sur X et que personne n'en a parlé.

Les vaccinoolâtres, c'est à dire les partisans de tout ce que l'industrie publie sur les vaccins est vrai, il n'y a rien à dire, tout est parfait, se sont tus parce que ces études faible qualité n'allaient pas dans le sens de ce qu'ils prônaient et parce que, s'ils les critiquaient d'un point de vue méthodologique, cela reviendrait à revoir leurs affirmations partir d'analyses de même qualité. Notez que si ces analyses de la FDA avaient concerné le covid et/ou la grippe, ils n'auraient pas contesté la faiblesse de ces analyses !

Les antivaxx, parce que je ne fais pas partie de leur chapelle et parce qu'ils mettent le plus souvent en avant des analyses de mauvaise qualité alors qu'ils ne cessent de critiquer des études de bonne qualité concernant les vaccins.

Les deux signaux sont très faibles. Faut-il remettre en cause, non pas la vaccination, mais la vaccination conjointe covid/grippe chez les 85 ans et plus ou la vaccination des enfants ? 

La vraie question est : est-ce que les structures de pharmacovigilance états-uniennes et... françaises sont capables d'évaluer cela? Sans doute non.




294. Une étude des US National Institutes of Mental Health est frauduleuse : STAR*D (2006).

Elle a coûté 35 millions de dollars.

Elle concerne les différents traitements médicaux de la dépression.

L'American Journal of Psychiatry détenu par l'American Psychiatric Association refuse la rétractation.

L'étude (non contrôlée) rapportait que 67 % des patients étaient améliorés. En réalité : 35 % Ce n'était donc pas un effet thérapeutique probant.

Voir l'affaire expliquée LA.


Photographie : Gordon Parks
Mobile - Alabama (1956)


295. Le docteur Asher a publié dans les années cinquante les 7 péchés des médecins : est-ce que quelque chose a changé ?

Voir LA un article le concernant.

Voici les 7 péchés de la médecine, selon lui : 

  1. Obscurité : cacher son ignorance en utilisant des mots obscurs
  2. Cruauté : en dore trop ou pas assez aux patients
  3. Mauvaises manières : à l'égard des patients, des infirmières ou des collègues
  4. Surspécialisation : incapacité de gérer le cas le plus simple en dehors de son champ d'intérêt
  5. L'amour du rare : quand seulement les cas inhabituels excitent l'intérêt du médecin 
  6. Paresse : comme demander une série de tests avant d'avoir complété l'histoire de la maladie, fait un examen clinique et évalué le patient
  7. Stupidité commune, automatisme médical, l'adhérence stupide aux modes, aux recommandations, aux algorithmes 


(Nous reviendront sur cette décision ordinale qui est explicable pour des raisons juridiques mais qui est un scandale absolu quand on sait les propos que cette personne a déversés sur les réseaux sociaux : fausses informations scientifiques, dénonciations calomnieuses, haine).

Peter Falk, Ben Gazzara et John Cassavetes.

296. Le temps d'un lapin s'intéresse à l'épaule et aux recommandations de la HAS. Ça décoiffe !

C'est LA.

Tout le monde doit écouter les deux kinésithérapeutes : les kinésithérapeutes, les médecins, les non soignants et les patients.





vendredi 3 novembre 2023

Tout coule dans le système de santé.

Eric Dupont-Moretti : tout coule.




La médiocrité défaillance du système de santé français, depuis l'université jusqu'aux soins primaires en passant par les pharmaciens, les infirmières, les sages-femmes et les kinésithérapeutes, finit par lasser. Elle s'inscrit dans le climat délétère de la gouvernance Macron (cf. supra le Ministre de la Justice) où on ne cesse de consulter et de ne pas tenir compte des avis.

Je sais, vous avez des amis universitaires qui ne sont pas comme ça (qui savent la différence entre un lien et un conflit d'intérêts). Des amis médecins généralistes qui ne sont pas comme ça (qui ne prescrivent pas des antibiotiques dans une angine virale). Des amis pharmaciens qui ne sont pas comme ça (qui ne commercialisent pas des "vaccins" homéopathiques). Des amies infirmières (qui portent toujours un masque à l'hôpital). Des amies sages-femmes (qui ne préconisent pas l'ostéopathie aux nouveaux-nés). Des amis kinésithérapeutes (qui ont renoncé aux électrodes).

Il arrive un moment, pourtant, où il n'est plus possible d'incriminer le système, il faut aussi s'intéresser aux faiblesses individuelles, aux démissions intellectuelles, à la résistance à la résistance, au conformisme, au snobisme, à la médiocrité.

Et à la corruption généralisée par l'industrie des médicaments et des matériels. Suivez l'argent.



La rétractation des articles de l'équipe Raoult et de ses acolytes devient une routine et nombre de PU-PH s'en gargarisent en oubliant que c'est leur aveuglement et leur indifférence passées qui ont conduit à ces pseudo victoires qui ne sont en réalité que les preuves de leur ignorance et de leur bêtise. Le système les a fait taire pendant des années, ce qui serait un moindre mal, on connaît les arguments, il fallait bien que je poursuive ma carrière universitaire, que je nourrisse mes enfants, mais c'est surtout le système qui les a créés et les a rendus nuls de chez nuls dans le but inavoué, la conjuration des imbéciles, qu'aucune tête ne dépasse et que le jeu de dupes se poursuive.


Professeur David Khayat


Ne vous y méprenez pas : l'incompétence raoultienne est toujours là. Les patrons bidons, les toucheurs de fesses, les petits chefs, les potentats locaux, les arpenteurs de commissions ministérielles en quête de reconnaissance, les participants vérolés par l'argent de l'industrie qui participent à des comités ad hoc, des conférences de consensus, des réunions de recommandations, des boards de l'industrie, des sous-commissions de l'HAS ou d'autres agences gouvernementales, les signeurs d'articles qu'ils n'ont pas lus, les collectionneurs de titres et travaux qu'ils n'ont pas écrits, les amasseurs d'index factors tout comme les DPIolâtres, ils sont là, ils sont partout.

Raoult, qui en tient quand même une sacrée couche, est le bouc-émissaire d'un système qui s'effondre, l'arbre qui cache la forêt, pardon pour les métaphores dignes de la machine à café d'un CHU parisien ou d'un CHG provincial, mais chaque coup qu'il reçoit de la part des résistants de la dernière heure, pas les FFI (Faisant Fonction d'Internes), non, les PU-PH qui se la pètent mais qui craignent quand même que l'on ne vienne mettre le nez dans leur caca, ils espèrent une amnistie après la tempête, chaque flèche qu'on lui envoie (et les archers ne sont pas les plus adroits du stand de tir), soulignent encore plus leur inaction, leur faiblesse, leur soumission à une autorité qui est la leur.

Quand Raoult recevait la médaille d'or de l'INSERM en 2010, quand Macron se prétendait, relayé par des courtisans qu'aucun Saint-Simon actuel n'a taillés en pièces, le plus grand épidémiologiste de France, vous avez vu un seul patron un seul PU-PH, un seul épidémiologiste de métier monter au créneau ?


Emmanuel Macron, grand épidémiologiste en chef


Quand les grands dignitaires du régime de la santé publique s'appellent Aurélien Rousseau et que le Ministère lance une campagne de vaccination qui tend à faire croire que le covid est une maladie saisonnière, qui s'insurge ?


Le Directeur Général de la Santé ? Non, il est aux ordres. 

Quand la CNAM (dirigée par Thomas Fatôme, qu'on ferait mieux d'appeler Thomas Fantôme, et sous-dirigée par la femme du Ministre de la Santé, ne cherchez pas de liens/conflits d'intérêts, il n'y en a pas) et les ARS pondent un document pour les futurs Rendez-vous de prévention, Richard Talbot, un médecin généraliste de la Manche, département où les CHU se comptent par dizaines, le découpe à la tronçonneuse mais surtout dévoile la nudité épouvantable de l'énarchie hors-sol qui réussit à postuler pour une médaille d'or aux futurs JO de Paris, catégorie, incompétence crasse.


Le principe du système pourri est de placer à la mauvaise place les plus mauvais du système. Et Macron est bon à la manoeuvre.

L'article de Richard Talbot est LA

On attend avec impatience une tribune signée par les épidémiologistes, les servants de l'Eglise de Dépistologie et de Préventologie unifiée, par les sociétés savantes, dans un grand quotidien pour dénoncer cette mascarade tragique.

Il n'y aura rien.

Encore une fois, c'est un médecin généraliste, membre d'une spécialité dont l'extinction est le but ultime de ce pouvoir hospitalocentré, qui dénonce.

Comme toujours. Je ne vous ferai pas la litanie des erreurs et des mal conduites médicales qui ont été dénoncées par des médecins généralistes et non par les sociétés savantes, comités Théodule et autres, avec sans doute l'exception du Mediator, scandale d'Etat par excellence, où une pneumologue non pharmacologue, non pharmacovigilante, contre ses pairs qui l'ont méprisée jusqu'à ce que le scandale éclate, contre les cardiologues, contre les hautes autorités de l'Etat, contre le Directeur Général de la Santé, contre l'Agence du Médicament, contre les pharmacovigilants qui ont pris le train en marche...

La litanie ? Le fluor oral, le procubitus, les glitazones, Pandemrix, anti-Alzheimer, Vioxx...

Richard Talbot le signale : les "autorités" ont consulté mais aucune des pistes, des modifications qui avaient été proposées n'a été retenue.


Comme cerise sur le gâteau, il est nécessaire de citer l'ARS Ile-de-France et son Plan Régional de Santé qui sonne creux comme un crâne anencéphale (le premier qui dit que j'ai pensé à sa directrice a perdu).


Voici le PRS dans sa splendeur : LA


La question qui se pose : tout le monde est-il pourri ? Faut-il dénoncer sans rien proposer ? 

Que chacun commence par balayer devant sa porte.

Or, le Conseil National de l'Ordre des Médecins donne le la de la médiocrité, du confusionnisme, de la soumission aux autorités, de la non poursuite de ses brebis galeuses.


En réalité, il est temps de tout dézinguer. Qu'y a-t-il à sauver ?


Dézinguer !


PS du 4/11/2023

Un navire hôpital est envoyé au large de Gaza avec 4 lits disponibles !




dimanche 29 octobre 2023

Bilan médical du lundi 23 au dimanche 30 octobre 2023 : placebo et effet placebo, spasfon, les cancérologues payés par l'industrie, tramadol, lithium dans la maladie bipolaire, MG pas représentative des MG

 

Une jeune femme états-unienne pas antisémite pour un cent : elle veut mettre les Juifs à la poubelle.

286. Placebo et effet placebo

Après la parution du livre de Juliette Ferry-Danini sur le spasfon, un placebo prescrit par des médecins dans l'indication règles douloureuses pour des raisons que l'autrice estime genrées (je n'ai pas lu le livre), 


j'ai fait un test sur twitter en demandant de citer un placebo très utilisé par les médecins.



J'ai déjà écrit de nombreux billets sur l'utilisation d'un placebo en médecine : ICI, LA (chapitre 1) et LA (numéro 161).

Ce numéro 161 est particulièrement éclairant. A mon sens.

Ce n'est pas nouveau : 

"Platt (1947) a ainsi constaté avec amertume que la fréquence d'utilisation des placebos était en relation inverse avec l'intelligence combinée du médecin et du malade."
" L'effet placebo dû au médecin lui-même peut être plus puissant que celui des médicaments."
" Le succès de la médecine, et jusqu'à un certain point celui de la chirurgie, repose en grande partie sur l'effet placebo. Fait étonnant, les ouvrages médicaux n'en parlent pratiquement pas."
" De même que les pèlerins à Lourdes ne peuvent bénéficier de discussions avec un rationaliste, les malades ne sont pas invités à suivre des conférences sur les placebos avant d'en recevoir un..."
" Le médecin incapable d'exercer un effet placebo sur son malade devrait se tourner vers l'anatomopathologie ou l'anesthésie..."
" La meilleure façon d'améliorer l'efficacité de n'importe quel traitement consiste à ne pas tenir compte des études contrôlées. Le médecin y gagne, le malade aussi ; seule la science en souffre."

Vous pouvez suivre le fil TWT de toutes interventions (en sachant qu'il y a des réponses partout, des réponses à des réponses et des culs-de-sac) : ICI 

Je rappelle donc : 
  • Il ne faut pas confondre le placebo pur (un produit inerte) et le placebo impur : une molécule qui n'a jamais fait la preuve de son efficacité et qui a obtenu une authentique AMM (une molécule comme le phloroglucinol/spasfon) ou une molécule active qui n'a non seulement pas fait la preuve de son efficacité mais qui provoque des essais indésirables potentiellement graves (les vasoconstricteurs nasaux) ou une molécule active utilisée dans une indication où elle n'a aucune efficacité (un antibiotique prescrit dans une affection virale) 
  • et
  • l'effet placebo qui est l'effet produit chez le patient par la prescription d'un placebo pur (comme lors d'un essai clinique) ou impur (le spasfon qui a pignon sur rue malgré l'absence de preuves de son efficacité) dans le contexte d'une consultation médicale dans un cabinet médical public ou privé ou lors d'un conseil pharmaceutique dans une pharmacie, ce que l'on appelle aussi l'effet contextuel.
Ensuite : il y a le problème éthique de la prescription d'un placebo : 
  • le médecin sait qu'il prescrit un placebo et il ment
  • le médecin ne sait pas qu'il prescrit un placebo (l'expérience interne du médecin lui dit que spasfon marche et que s'il n'y a pas d'essais cliniques concluants c'est parce que le produit est ancien et qu'il n'était pas besoin de faire d'études, par exemple) parce qu'il ne connaît pas la littérature et il ne ment pas
  • est-ce qu'on est obligé de mentir au malade pour le soulager ?
  • est-ce que prescrire un placebo, c'est du soin ? 
  • que faire quand le placebo ne "marche" pas ? 
  • est-ce que ne pas prescrire un placebo c'est envoyer le patient vers des charlatans ? 
Des études récentes ont montré qu'il valait mieux dire au patient qu'on lui prescrivait un placebo, cela pourrait augmenter son efficacité... et cela éviterait de mentir. Cela s'appelle le placebo "honnête".

Cette analyse (ICI) permet d'obtenir en fin de résumé un grand nombre d'essai sur le placebo "honnête".

Mark Rothko (1903-1970)



287. Quand l'industrie paye des cancérologues, ça sert à quelque chose.


L'article est ICI.

L'industrie du cancer n'est pas que philanthropique.

Quand elle donne de l'argent aux oncologues elle en tire un retour sur investissement.

Les médecins à fort DPI (nombre de déclarations publiques d'intérêts protestent pourtant de leur indépendance).

Conclusion de l'article : 

Dans le cadre de certains scénarios les paiements des médecins par l'industrie sont associés à la prescription de molécules non recommandées ou de faible valeur. Ces résultats soulèvent des préoccupations concernant la qualité des soins liée à des relations financières entre l'industrie et les médecins.







288. Qu'est-ce qui ne va pas avec le tramadol ? Beaucoup de choses. C'est une drogue dure.





Je vous propose de lire ce fil de David Juurlink, extrêmement documenté : LA.

Je ne vous rappelle pas qu'en tapant "tramadol" dans le moteur de recherche du blog vous trouverez de nombreux billets sur la question.




289. Le lithium est le meilleur traitement de la maladie bipolaire.

Voir l'article ICI

Attention, c'est une étude épidémiologique rétrospective sur fichiers électroniques ! Niveau de preuves : moyen.

C'est en Finlande.



Question : pourquoi le lithium n'est-il pas plus utilisé ?

290. Quand la MG choisie par le gouvernement dans la mission interministérielle "santé des soignants" ne va pas.

Marine Crest Guilluy est :

  • secteur 2
  • et voici son Doctolib :