Hier soir je reçois un courrier émanant de l'ARB - Hôpital Robert Debré, une grande enveloppe, et qu'est-ce que j'y trouve ? Une affiche du Réseau Bronchiolite Ile-de-France annonçant que "Le standard est ouvert". Voir ICI.
Pour quoi faire ? Je croyais que le problème de la kinésithérapie dans la bronchiolite était réglé depuis longtemps : voir ICI.
Il y a quelques jours je vois un communiqué de presse émanant de l'ARS de l'Ile-de-France qui incite les femmes à adhérer au dépistage organisé du cancer du sein en répondant à l'invitation de pratiquer des mammographies.
Aucun avertissement sur le risque de sur diagnostics. Voir ICI.
Mais il est vrai que l'intérêt du dépistage organisé du cancer du sein ne fait l'objet d'aucune "vraie" discussion dans l'espace public français, la parole médiatique étant occupée par David Elia sur Europe 1 (ICI) ; et David Khayat sur France info : le formindep s'en est ému et invite, dans une lettre ouverte, le grand professeur à s'expliquer (ICI).
Pour ce qui est du cancer du colon, où le rapport bénéfices / risques du dépistage par la recherche de sang dans les selles (hemoccult) semble meilleur que dans les exemples précités, les campagnes de publicité ne parlent jamais non plus de surdiagnostics. Il ne faut pas dire la vérité, cela risque de décourager les bonnes volontés. Rappelons que la Revue Prescrire (ICI) parle d'un bénéfice limité du dépistage.
Pour ce qui est de la campagne de vaccination contre la grippe chez les personnes âgées de plus de 65 ans et chez des malades ou des terrains "ciblés", peu de publicité, les autorités ayant été échaudées par toutes les maladresses accumulées lors de la campagne A/H1N1, donc, de la prudence, de la confidentialité, mais le personnel étatique n'a pas changé. Le professeur Daniel Floret, l'homme du Pandemrix, vaccin narcoleptique, est toujours là.
Je reçois par la poste un mailing (courrier en anglais) émanant de Sanofi Pasteur MSD avec une brochurette (luxueuse) de 16 pages intitulée "La grippe saisonnière et sa vaccination. Nouvelles recommandations vaccinales. Questions-Réponses" qui est préfacée par le professeur Bruno Lina. Vous connaissez tous Monsieur Lina qui a affirmé maintes et maintes fois que le fait d'être corrompu par plusieurs firmes annule la corruption en raison de la concurrence de ces firmes... (c'est la doctrine Lina)
(Pour ceux qui ont le temps : la brochurette de propagande, pour quelqu'un d'informé, n'est pas piquée des hannetons. Le nombre de morts annuels (2500) a été révisé à la baisse (on parlait de 5 à 7000 auparavant) mais ne cite pas les "vrais" chiffres (312 l'année de la grande grippe Bachelot N1), pas un mot sur les effets indésirables, un mot en passant sur l'efficacité et on y note qu'elle est évaluée entre 50 et 90 % et qu'elle est plus importante chez les adultes de moins de 60 ans que chez les plus âgés (c'est un scoop !). Enfin, le professeur Bruno Lina, dans son édito (sic ; éditorial fait trop ringard) qu'il a dû écrire lui-même (il n'a pas besoin de ghost writer pour être un bon visiteur médical), veut "combattre", je cite "contre les idées fausses sur la vaccination grippale"... Il parle du rôle fondamental des médecins généralistes (quel hypocrite !) et c'est tout.)
Quant à la prostate...
Les campagnes de l'Association Française d'Urologie pour le dépistage individuel du cancer de la prostate sont développées dans l'espace public sans que le président de la HAS n'ait émis la moindre protestation alors que les recommandations sont claires : ICI.
Quant à la mesure de la glycémie capillaire chez les diabétiques de type II, elle fait l'objet de campagnes indécentes sur les radios de France et de Navarre (voir ICI), pour un bénéfice non démontré.
A quoi cela peut-il bien servir de travailler dans des conditions environnementales aussi défavorables ?
Pourquoi ne sommes-nous pas aidés par nos "maîtres" ?
Pourquoi nos "maîtres" nous ont-ils abandonnés en rase campagne, serait-ce parce que nos maîtres, la majorité d'entre eux, cela va de soi, sont des experts autoproclamés qui ne s'intéressent ni à la médecine ni à la Santé Publique.
Je suis écoeuré....
2 commentaires:
Je partage votre point de vue. L'opposition à cette forme de communication est d'autant plus difficile qu'elle ne bénéficie pas de la même audience, ni du même préjugé de légitimité.
NP
Je partage ton écœurement !
Comme le disait si bien Pierre Dac :
« plus ça va, moins ça va, et si ça continue il faudra que ça cesse ! ».
Le MG qui lit et qui réfléchit est écrasé par le poids de ces campagnes délétères dites de santé publique.
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