Un congrès à Chicago (ASCO 2023)
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Avant la présentation de Pierre Gers.
C’est le vrai début du congrès pour Pierre Gers. Il fait sa présentation pour la Firme 1 de Brébant (la molécule s’appelle le trouduculsimab) lors d’une séance qui débute à 13 heures 15. Le déjeuner va être bref et léger, un sandwich dans un couloir, car il faut auparavant rencontrer les techniciens de la salle pour s’assurer que le PommeLivreAir est compatible (il y a toujours des surprises informatiques).
La salle est une demi plénière, environ 2000 personnes si elle est bondée, elle le sera presque mais Gers n’éprouve aucun trac. Il est prêt. Personne d’autre que lui, sinon François Brébant, ne connaît mieux que lui les tenants et les aboutissants de l’essai clinique dont il rédige à la fois le rapport final (pour sa partie) et l’article. En réalité, il ne connaît pas tout sur l’étude, et notamment une ou deux manipulations statistiques pour rendre les chiffres encore plus beaux, malgré toute l’attention qu’il a portée aux différents documents que la Firme lui a donnés.
Sa matinée est compliquée car il veut quand même assister à des sessions qu’il trouve importantes malgré l’insistance de Brébant qui désire faire une dernière répétition devant quelques membres de la Firme dans une des suites de leur hôtel. Il finit par s’incliner. Mais à huit heures du matin. Les répétitions, mais Gers n’est pas capable de tout remarquer, faites devant les membres des staffs sont une leçon de sociologie entrepreneuriale. Il y a ceux qui savent, ceux qui ont le pouvoir, ceux qui mettent leur grain de sel, ceux qui tentent de marquer leur territoire, ceux qui ne pensent à rien mais qui font semblant de penser, et cetera. C’est donc pénible. Quand il n’y a pas des remarques (déplacées) sur la couleur des diapositives ou sur la casse utilisée… Gers qui n’avait pas le trac commence lui-même à se mettre la pression de façon inconsciente et d’autant plus que Gunther Frick a été convié pour se mettre dans l’ambiance et ajuster sa future présentation. La répétition aurait dû l’aider, elle le paralyse.
Quant à Edmée Vachon, dont on saura plus tard qu’elle est en relations directes avec le CEO de la Firme 1 pour des contrats de développement, elle a décidé de ne pas lâcher Gers d’une semelle et jusqu’au soir quand il ira se reposer après une journée aussi éprouvante.
A vingt heures, il y aura une présentation à l’Hôtel Marriott de David Semiov, celui qui a fondé le site « Data Lies », qui parlera sans cesse et pour la millième fois de toutes les manipulations des auteurs d’articles pour truquer les résultats des études qu’ils publient, avec ou sans firmes pharmaceutiques pour les aider. Gers s’y est inscrit. Il espère que la directrice de Gustave Roussy n’a pas eu la même idée que lui. Mais participer elle-même à une telle réunion serait reconnaître l’importance de Semoir, il n’y aura donc qu’un sous-fifre de l’IGR pour recueillir des informations sur l’état d’esprit des gauchistes états-uniens. Quant à Brébant, il se moque de Semiov comme de sa première randomisation.
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