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dimanche 4 décembre 2022

Bilan médical de la semaine du lundi 28 novembre au dimanche 4 décembre 2022 : morts du covid, paxlovid, grève des MG, Gustave Roussy, Pascal Praud, masques, F&D, Goetzsche, partage des compétences, hygiénisme, fentanyl.

 

1. Excès de mortalité et vaccination



Voir ICI l'article : 

Nous l'avons déjà vu dans un billet précédent le calcul des morts du Covid dans un seul pays et les comparaisons internationales sont périlleuses, notamment en raison du mode de recueil. 

Quant à la comparaison globale nombre de morts/taux de vaccination (qui dépend de l'âge et du risque encouru dans les différentes tranches d'âge c'est du n'importe quoi avec un très fort taux d'énergie.

Je conseille au gouvernement de publier ce genre de chiffres. 

Qui sont faux.




2. Epiphare, paxlovid et vaccination

Mahmoud Zureik et son équipe continuent inlassablement et avec brion de publier des données descriptives rétrospectives, parfois cas-témoins sur le Covid et sur bien d'autres sujets. 

Voir LA, un éditorial ou un résumé représentation où le mot vaccination n'est pas abordé..


On rappelle pour la énième fois qu'aucun essai paxlovid vs placebo n'a montré quelque chose chez les vaccinés. Une étude Pfizer vient d'être interrompue pour inefficacité. Mais le docteur Xavier Lescure n'en a cure (LA).


3. Les MG se lâchent.


La nouvelle médecine générale décoiffe.

  1. Consultation le jour même (1 seul motif). Le patient doit connaître son diagnostic avant de venir et savoir qu'une conjonctivite et une urétrite peuvent avoir une seule origine. Il doit donc choisir de quoi il va parler. Et en 20 minutes, voir plus loin, le temps va paraître long. On rappelle ici que TOUS les MG qui s'expriment sur tweeter pratiquent les consultations longues (une demi-heure) et remplissent un dossier complet lors d'une première fois (tiens, c'est le cas), y compris le poids de la grand-mère et le nombre de fois où ils baisent, s'il y a un amant, une maîtresse, si c'est multipartenarial transversal et non longitudinal, le nombre de cigarettes par jour, la consommation d'alcool, s'il existe des violences sexuelles et/ou conjugales, et j'en passe. Est-ce qu'une consultation normale selon les critères du Comité Exécutif de la Bonne Médecine Générale (margueritée au besoin) pourrait se faire en moins de 20 minutes, trod compris, j'en doute... Voir point 3
  2. Consultation normale secteur 1. On se résume : tous les MG de tweeter ne pratiquant jamais  de consultations de renouvellement (c'est une insulte que l'on réserve aux pharmaciens et aux IPA), c'est à dire qu'ils ne suivent que des malades chroniques, multi pathologiques avec 12 médicaments sur l'ordonnance ALD avec toutes les interactions possibles (n'oubliez pas le jus de pamplemousse) avec, à chaque consultation, reprise de l'interrogatoire comme dans les commissariats, "Racontez-moi encore votre version, vous avez besoin d'un verre d'eau...", voir le point suivant pour les consultations durant plus de 18 heures, non, j'ai mal compris, plus de 20 minutes, douche comprise, 18 heures, c'est une garde à vue, donc, une consultation normale de médecine générale qui dure moins de 20 minutes, c'est de l'abattage, c'est bon pour les médecins mauvais, nuls, les vieux, ceux qui ont fait médecine par vocation, donc, une consultation normale de secteur 1, cela n'existe pas...
  3. Exigence particulière (+25€ car >18h ou >20min). Il eût fallu préciser : Exigence particulière du médecin. D'ailleurs "+25€", ça veut dire 50 ? Je pense donc à ce patient bègue qui va dépasser les 20 minutes, à ce salarié qui va devoir prendre un RTT ou demander un arrêt de travail s'il ne veut pas payer 50 €... 

Avec des réactions gratinées.

Je prends celle-là car je ne la comprends pas : les consultations après 18 heures seront facturées 50 €, ce qui permettra de voir ses enfants avant 18 heures avec 25 € de plus dans les poches...



Le BNC (somme à déclarer aux impôts après déduction des charges des cabinets médicaux) des médecins libéraux.



4. La sémiologie et le FearMongering alakhon de Gustave Roussy

(Je n'avais pas fait de copie d'écran. Et après un commentaire sur twitter le compte @GustaveRoussy m'a bloqué. J'ai quand même retrouvé l'écran initial que voici : 




Avec, en sus, la photo alakhon


Donc, selon Gustave Roussy, écoutez tous, Mesdames et Messieurs, si votre mari, compagnon, si vous-mêmes, souffrez de douleur et de fatigue, vous avez peut-être un cancer de la prostate !

De qui se moque-t-on ?

5. Pascal Praud au sommet de son art charlatanesque




6. Une étude randomisée alakhon sur le port du masque

Il y a une crise de la recherche clinique.

Voir LA.

Publication d'une étude internationale concernant la transmission du covid chez les soignants dans 4 pays.

Les pays : Canada, Israël, Pakistan et Egypte. On comprend d'emblée que les systèmes de santé sont identiques et qu'il est donc facile de faire des comparaisons.

Il s'agit d'un essai contrôlé de non infériorité sur la transmission du covid de patients infectés à personnel soignant non malade (n = 1009) pendant 10 semaines.

Cette étude montre qu'il n'y a pas de différences pour la transmission de soignés infectés à soignants non infectés entre FFP2 et masque chirurgical.



Ce qui est donc amusant dans cette affaire (amusant n'est pas le mot, il vaudrait mieux dire, inquiétant) c'est que les gens qui clamaient que faire un essai contrôlé FFP2 vs placebo n'était pas éthique (arguant de l'effet parachute, on ne peut faire un essai  comparant des personnes munies d'un parachute vs rien en les lâchant dans le vide, tant la preuve évidente est évidente que le parachute marche) affirment maintenant que l'essai FFP2 vs masque chirurgical n'incluait pas assez de personnes.

Les problème majeurs ce cet essai de non-infériorité : il est international, il compare des systèmes de santé différents, des environnements différents (les contaminations externes sont sans doute très comparables en Israël et en Egypte, il y a du delta et de l'omicron...).

C'est une perte d'argent et de temps considérables qui pose la question de l'allocation des ressources au niveau mondial, alors qu'il n'existe toujours pas un essai contrôlé en cluster réalisé dans un seul lieu, dans une seule institution de soins, dans une zone avec des données épidémiologiques précises, c'est un grand machin alakhon.  

Addendum du 5/12/22 : un commentaire de John Mandrola. Savoureux : ICI.



7. Vu de Suisse

Nos auteurs graphomanes Antoine Flahault et Laure Dasinières ne cessent de donner des leçons de pandémie : LA 

L'avantage vient de ce qu'ils ne se trompent jamais.

Lisez-les, lisez-les. Effet Streisand garanti.



8. Echec du contrôle des médicaments avant commercialisation, normes déclinantes et corruption institutionnelle


Peter Gotzsche ressasse et rien ne change : ICI


9. Le fait de partager les compétences avec des assistants non médecins ne diminue pas la charge de travail et n'augmente pas la satisfaction des MG



Des commentaires sur l'étude sont LA

L'étude est ICI.

Ce sont des MG britanniques, ce sont des salariés du NHS, ils ont l'habitude de travailler avec des IDE, des AS et des travailleurs sociaux, ils consultent en moyenne 60 à 70 patients par jour, ils travaillent groupe dans des maisons médicales.

Les résultats de l'étude : 

  • Outre le titre, très surprenant
  • Les patients préfèrent quand il y a plus deMG temps plein
  • Le NHS (l'équivalent de l'Assurance maladie) ne fait pas d'économies en favorisant le partage des compétences.

10. Le retour de l'hygiénisme


Il ne faut pas confondre hygiène et hygiénisme.

L'hygiène (le tout à l'égout, l'eau courante potable, la sécurité alimentaire, l'élimination des déchets, la qualité de l'air, la salubrité des logements, et cetera) a fait un bien considérable à l'humanité notamment en termes des mortalité infantile, de mortalité en couche et pour l'espérance de vie bien avant l'apparition des vaccins et des antibiotiques).

L'hygiénisme, historiquement, c'est faire porter aux individus, notamment les personnes à faible niveau socio-économique, les raisons pour lesquelles ils sont malades (alcoolisme, tabagisme, mauvaise alimentation, voire tares génétiques ou sociales), pour distraire de ce qui faisait à la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième un des point majeurs de la bonne santé des ouvriers, des agriculteurs et des employés : les conditions de travail imposées par le patronat. 

Loin de moi l'idée qu'il faille fumer, boire, et cetera, mais la culpabilisation des populations (la maladie est le salaire du péché) n'est pas une bonne méthode de santé publique.





11. Le championnat du monde du fear mongering (l'invention de la peur)

Le covid long pourrait être le prochain désastre de santé publique avec un impact économique de 3 milliards de dollars rivalisant avec celui de la Grande Récession de 2008...


12. Aux US les morts par overdose ont plus que doublé entre 2019 et 2021

Le fentanyl est impliqué dans les 3/4 des cas.


Voir ICI le fil complet des propos de Scott Hadland.





jeudi 28 avril 2022

Pourquoi il est nécessaire de mener des études contrôlées étudiant les effets du port du masque en période de pandémie Covid.

Belphégor - 1965 © AFP / COLLECTION CHRISTOPHEL 


Le port du masque a été, dès les débuts de la pandémie, une des mesures-phares non pharmacologiques (il n'y avait pas grand chose d'autre) appelées aussi mesures-barrières.

Il s'agissait d'une mesure de bon sens.

Le port du masque n'entrait pas dans le cadre du principe de précaution puisqu'il existait des éléments concrets indiquant que le port du masque avait un effet filtrant pour les particules virales qu'elles soient grosses comme pour la grippe saisonnière ou fines comme pour le covid-19.

Le port du masque ressortait du principe de prévention.

Le port du masque pose un certain nombre de questions :

  1. Quel type de masque ? Tissu, chirurgical, FFP2, FFP3
  2. Où les porter ? A l'intérieur, à l'extérieur en général, à l'extérieur en milieu concentré (foule)
  3. Comment les porter ? Bien, mal, plutôt bien, plutôt mal
Or, contrairement à toute logique, aucune étude robuste n'a montré quelque chose de probant sur la transmission, les formes symptomatiques ou asymptomatiques, la séroconversion, les hospitalisations en services de soins intensifs et/ou de réanimation, les décès et... les covid longs.

Aucune étude robuste n'a été menée car il est difficile, n'en doutons pas, de mener de telles études en raison du nombre de facteurs qui interviennent : statut vaccinal, quel vaccin, respect de la distanciation sociale, variété et concomitance des souches, lieux de possibles contaminations, et cetera... âge, facteurs de risque...

Il est étonnant que des recommandations universelles, plusieurs milliards d'individus, ne soient pas étayées par des études de qualité.

Le biais cognitif des vrais scientifiques dépositaires du savoir tiré de l'expérience est celui-ci : je me contente d'essais non robustes quand leurs résultats confortent mes opinions.

Quant aux objections qu'ils produisent, ces scientifiques qui avancent l'effet parachute pour justifier leurs arguments, trop de facteurs, pas possible de tout envisager, elles seraient balayées par la mise au point de protocoles contrôlés, randomisés, localisés qui rendraient ces objections caduques puisqu'elles seraient également réparties dans des groupes homogènes de patients...

L'absence d'études robustes nourrit les malentendus, les incompréhensions, et aggrave les idées anti science expérimentale.

La gestion catastrophique du port du masque par les autorités gouvernementales et de santé publique (on a vu que c'était la même chose) ET par les bien-disants scientifiques a créé la confusion et le doute, le grand public ayant du mal à comprendre que les prétendus scientifiques ou que les vrais scientifiques puissent au même moment et successivement dire des choses contradictoires et ne pas revenir sur leurs erreurs au lieu de répéter en boucle : "Si nous changeons d'avis, c'est en raison des données de la science." Alors que c'est faux.

L'analyse actuelle ICI des études plus robustes que d'autres mais peu robustes quand même...

1) montre que le port du masque en tissu est inefficace pour la transmission du Covid chez des personnes adultes non vaccinées (LA), étude qui comparait le port du masque en tissu vs le port de masques chirurgicaux et, pour les deux groupes, il y avait un groupe contrôle sans conseils et un groupe intervention (avec éducation au port du masque et aux enjeux des autres mesures-barrières dans la stratégie Covid) 

A noter également dans cette étude menée au Bangladesh que les masques étaient distribués gratuitement et que cette gratuité n'a eu aucune influence sur le port du masque : ce sont les informations données aux citoyens (il n'y avait que des hommes) qui ont fait augmenter le port du masque de 28 % ! 



Cette étude a fait également l'objet de critiques féroces : ICI

2) montre que le port du masque chirurgical en extérieur chez les adultes et en association avec les mesures-barrières (étude non randomisée) ne diminue pas significativement l'incidence des infections par covid-19 à un mois : LA. Etude DAN MASK. Chez des adultes. 

Cette étude présente de nombreux biais méthodologiques.

3) Il existe aussi une étude "écologique" (octobre 2021) qui montre aux US que le port du masque dans les écoles chez les enfants de moins de 18 ans une diminution du nombre des contaminations. Mais il y a tellement de biais qu'il vaut mieux ne pas trop prendre en compte les résultats (pas assez de participants, non prise en compte du statut vaccinal, hétérogénéité des environnements...)

4) enfin une méta-analyse dans le BMJ était peu conclusive : LA en raison de l'hétérogénéité des essais (8 ont été retenus) et de leur manque de robustesse.

5) A noter qu'une étude française (Qualimask) a tenté d'analyser ICI chez des adultes (nous n'avons qu'une prépublication) les perceptions, représentations et les pratiques concernant le port du masque en population générale: les premiers résultats sont tout à fait intéressants notamment sur ce que pensent les participants sur l'acquisition de la façon de porter un masque (savoir expérimentiel). On imagine la même chose chez les enfants ! 

Il est difficile de comprendre comment il n'a pas été possible, depuis janvier 2020 (et avant si on parle de la grippe saisonnière) de mener des essais contrôlés en France (mais c'est la même chose ailleurs) :

  1. Dans les bureaux (ARS Ile-de-France vs ARS Occitanie)
  2. Dans les entreprises (Renault vs Peugeot dans des ateliers de soudure)
  3. Dans les lycées (lycée Louis-Le-Grand versus lycée du Parc)
  4. Dans les collèges (93 vs 78)
  5. Dans les écoles...
  6. Dans le métro parisien (ligne 7 vs ligne 13)
  7. Dans les établissements de soins (Necker vs Avicenne)
  8. Dans les EHPADS (public vs Orpea)
  9. Chez les professionnels de santé...
  10. Et cetera...
Il existe des explications simples : l'anesthésie des épidémiologistes par la politique du tout vaccin, l'absence d'argent pour la recherche publique en épidémiologie puisqu'il n'y a pas de molécules à commercialiser... La faillite des agences gouvernementales qui, comme leur nom l'indique, obéissent, doivent obéir aux injonctions du gouvernement.


Est-il possible de faire autrement ? 

Publier le nombre de morts tous les jours, publier le nombre de contaminations tous les jours, publier le nombre (estimé) de covid longs tous les jours, très bien.

Publier le nombre d'études contrôlées en cours évaluant l'efficacité et l'efficience du port du masque : pourquoi non ?


jeudi 18 novembre 2021

La présentation des données est un sport incertain : à propos du port du masque en milieu communautaire (53 % d'efficacité).



Avertissement : selon la bonne vieille formule stalinienne "Il vaut mieux avoir tort avec ses amis que raison avec ses ennemis" et son équivalent sartrien et apocryphe (voir LA) "Il ne faut pas désespérer Billancourt, jamais je n'aurais dû écrire ce billet.

Un article paraît le 18 novembre 2021 dans le BMJ : ICI.

Je choisis un passage des résultats.
Eight of 35 studies were included in the meta-analysis, which indicated a reduction in incidence of covid-19 associated with handwashing (relative risk 0.47, 95% confidence interval 0.19 to 1.12, I2=12%), mask wearing (0.47, 0.29 to 0.75, I2=84%), and physical distancing (0.75, 0.59 to 0.95, I2=87%). 

Eric Topol, sur twitter, commente ainsi (je donne le titre et vous pouvez consulter ICI ses tweets et les commentaires) :


(Eric Topol a reçu en 2020 et selon le US Sunshine Act 338 000 dollars de l'industrie : LA.)

Je me rends compte qu'un article du Guardian du 18 novembre 2021 (LA) cite l'article du BMJ avec comme titre : 

et je découvre dans ma boîte mail un commentaire (LA) de Vinay Prasad qui s'intitule : 


(Vinay Prasad n'a pas reçu d'argent de l'industrie pharmaceutique en 2020 mais il est "financé" par une fondation (Laura and John Arnold Foundation) qui lui a versé 2 millions de dollars en 2017 pour enquêter sur les pratiques de soins qui ne "marchent" pas.)

A noter qu'Eric Topol n'aime pas beaucoup Vinay Prasad : LA.

Ian T. Liu et Vinay Prasad ont publié le 8 novembre 2021 un long papier sur l'efficacité du port du masque en tissu pour freiner l'épidémie de Covid : LA.

Quoi qu'il en soit Vinay Prasad affirme que le chiffre de 53 % a autant de valeur que 80, voire 95 % d'efficacité.

La seule étude randomisée (mais non aveugle) est un essai paru en décembre 2020 (ICI) qui comparait le nombre d'infections par le Covid avec ou sans port de masques (chirurgicaux) avec un cut-point de 50 % :  il n'était pas significatif. 

Commentaire de VP :

The only other completed RCT during the pandemic, DANMASK was null as to the effect of surgical masks, and had been powered to detect a 50% reduction. At the time, many complained DANMASK was underpowered. Masks worked, but not that well, they argued. Yet, it appears now DANMASK was adequately powered if one is to believe the 53% estimate. So which is it? Was DANMASK adequately powered or not? Is 50% plausible or not?

Vous lirez ses provocations concernant la comparaison masques/ivermectine, c'est savoureux.

Sa conclusion : 

DANMASK, which was underpowered, obviously. We might as well give up entirely; throw away evidence based medicine, rip up Sackett’s writings, and let the makers of the Impella tell us how well the product works. We can abolish the FDA while we are at it, and delete clinicaltrials.gov. Preregistration of RCT is a waste of time. Even RCTs are a waste of time. Scientific truth is just what people believe is true, and critical appraisal only applies to claims embraced by the other tribe or members of the other political party. Let’s call it: the new normal.


Conclusion : Il ne s'agit pas d'affirmer ici que le port du masque, en général, ne sert à rien. Ce serait contre-productif. On peut dire ceci : le port du masque (chirurgical) en milieu fermé "semble" être une des mesures capables de freiner la propagation du virus (pour le reste : infections, infections sévères, hospitalisations simples, en soins critiques, en réanimation, avec ou non intubation, décès... c'est sans doute un pari qu'il faut tenter) mais c'est surtout la combinaison avec les autres mesures-barrières et avec la vaccination (modalités multiples à définir) que l'on peut promouvoir (la théorie du moindre risque) en espérant que les intuitions de bon-sens seront corroborées un jour par des essais contrôlés de qualité. Mais il faut également que la présentation des résultats au "public" soit honnête (au risque de désespérer Billancourt) et ne pas utiliser des arguments d'autorité pour tordre le cou aux données qui ne sont pas favorables à ce qui semble être l'évidence.

Illustration : Fantomas



lundi 27 septembre 2021

Le monde d'après ressemble au monde d'avant.



Les faiseurs de miracles nous avaient annoncé que l'après Covid ne serait plus jamais comme l'avant sur le plan de la science médicale et de la réglementation pharmaceutique !

Ce serait mieux après.

Bah, ce n'est pas si simple...

L'histoire ne se répète pas, dit-on, elle bégaie.

Les vaccins chez les enfants.

On apprend par le laboratoire Pfizer, un communiqué de presse, que le vaccin anti Covid Pfizer est efficace et sûr pour les enfants âgés de 5 à 11 ans.

Nous n'avons pas encore les données (pas plus d'ailleurs au moment où j'écris que les journaux médicaux ou les agences gouvernementales d'évaluation) sur cette étude.

Le ministère australien de la santé, la main sur la couture du pantalon, nous annonce qu'il se tient prêt.

Le ministère israélien de la Santé enclenche la vaccination chez les enfants de 5 à 11 ans (il n'a pas plus de données ou alors, c'est secret défense).

Maryanne Demasi, ICI, sur son excellent blog nous apprend : 

  1. Que le vaccin a été testé sur des enfants "sains", c'est à dire sans facteurs de risques, sans maladies nécessitant la prescription au long cours d'immunosuppresseurs ou de corticoïdes...
  2. Qu'il n'y a pas assez de sujets pour détecter un effet indésirable rare
  3. Que le critère principal de l'essai est un critère de substitution (non clinique)
  4. Et que, le vaccin va être administré chez des enfants à risques dont ceux traités par immunosuppresseurs et corticoïdes

Les masques chez les enfants aux US (et accessoirement en France).

L'épisode du Bangladesh

Sur la foi d'une étude contrôlée (trois bras) menée au Bangladesh en milieu rural sans vaccination et sans immunité naturelle chez des adultes il est démontré que le port d'un masque chirurgical est efficace pour diminuer la transmission du Covid symptomatique et que le port d'un masque en tissu est inefficace (transmission identique au bras contrôle).

Et pourtant, comme rappelé par Vinay Prasad LA, les autorités recommandent le port du masque chirurgical à l'école, notamment à San Francisco (mais ailleurs aux US), dans des zones où les taux de vaccination sont très élevés et où il existe probablement une forte immunité naturelle en précisant : il vaut mieux être masqué", quel que soit le masque (i.e. en tissu). Tout est faux dans l'affaire.

Par ailleurs, je ne peux résister à l'envie de publier un texte critique sur l'étude menée au Bangladesh qui rend le commentaire de Vinay Prasad moins crédible mais qui rend les mesures de masquage des enfants encore plus infondées : LA.

Mais l'affaire ne s'arrête pas là. 

Les deux études américaines.

Deux essais menés aux US et menés (et vantés) par le CDC, agence officielle étasunienne, sont parus.
Leurs auteurs affirment qu'ils démontrent l'utilité du masque en milieu scolaire sur la diminution de la diffusion du virus du covid (et la diminution du nombre de clusters).

Les voici : 

CDC’s Maricopa and Pima County Study : LA
et
Pediatric cases in counties with or without mask requirements : ICI

Les critiques de Vinay Prasad sont cinglantes : ICI.

Signalons aussi que les thuriféraires français des 2 études précitées n'ont pas bougé d'un poil, n'ont pas émis le moindre doute sur la validité des études et n'ont pas répondu aux objections de Vinay Prasad (ce qui est quand même la moindre des choses quand, scientifiquement, on n'est pas d'accord avec quelqu'un).

Vacciner ceux qui ont déjà fait le Covid

En France, comme aux US, on n'a pas molli.

Voici une capture d'écran concernant la réponse du fameux Fauci à la question : faut-il vacciner les infectés ?


Bon, c'est tout pour aujourd'hui.





jeudi 14 mai 2020

Covid-19 : étude sur le port des masques en milieu urbain.

Une heure de recueil prospectif du port du masque-barrière à Versailles en milieu urbain le deuxième jour du déconfinement

One hour record of masked people in Versailles streets and shops deconfinment day 2.

Objectifs. Compter en zone rouge le nombre de citoyens marchant dans Versailles entre 11 heures et 12 heures et portant ou non un masque : en zone urbaine non piétonne (trottoirs) non dense (ZT) et en zone de chalandise (marché de plein air et couvert et boutiques) (ZC). Méthodes : Un observateur unique (et masqué FFP1) a relevé le nombre de personnes consécutives masquées ou non (enfants de moins de 16 ans exclus) d'abord en ZT (les 200 premières) puis en ZC (les 100 premières. Résultats : en ZT un total de 204 personnes a été observé : respectivement 106 (52 %) et 98 (48%) portaient ou non un masque. En ZC un total de 101 personnes a été observé : respectivement 67 (66 %) et 34 (34 %) portaient ou non un masque (p inf 0,05). Les commerçants en ZC portaient tous et toutes un masque (mais pas toujours de façon appropriée). Dans le sous-groupe des femmes accompagnée d’au moins un enfant dans une poussette (n=12) aucune ne portait de masque en ZT. Commentaires : Les limites de cette étude sont évidentes : effectifs restreints, un seul centre, un seul observateur, absence de données qualitatives, absence de données comparatives. Il paraît nécessaire de mener une étude longitudinale comparative : zones de cluster ou non, niveau socio-économique, genre, mixité sociale, et cetera. Conclusion  : C’est pas gagné.

Abstract soumis au Congrès des Bruits de Chiottes Académiques. Paris 2020

mardi 14 avril 2020

Billet d'humeur (purulente) au temps du confinement.



Cet après-midi, je suis allé au supermarché et à la boulangerie.

Nous sommes à Versailles.

J'ai revêtu un masque chirurgical juste avant de sortir de mon domicile (à 15 heures 34), un masque recyclé qui a subi un passage au four pendant 25 minutes à 70 ° (le niveau de preuves est faible quant à l'efficience du procédé). C'est nickel : les élastiques ne sont pas distendus.

Dehors, il fait frais à l'ombre et plutôt tiède au soleil. Avec le masque le ressenti de tiède va plutôt vers le chaud.

Peu de monde dans les rues et pratiquement pas de masques (mais je ne sais pas si les gens se promènent ou vont faire des courses).

Mon masque se voit de loin puisque certaines personnes changent de trottoir quand ils m'aperçoivent.

Six personnes dans la queue extérieure du supermarché.

Distance d'un mètre à peine respectée. Notamment par deux jeunes, le casque au bout des bras, qui colle la dame qui est devant eux. Le mètre étalon n'était pas au programme. Le Khon étalon non plus.

Une dame âgée avec un masque en tissu attend patiemment.

A l'intérieur c'est open fun.

Les oeufs sont manquants depuis des siècles. A moins que des voleurs de poulaillers ne viennent le matin à l'ouverture quand les poules viennent de pondre.

Au rayon légumes les gens se collent. Quelques masques chirurgicaux, un ou deux masques en tissu, un masque canard échappé de la mare, et des façons de porter ledit masque qui mériteraient quelques photos sur le site The sartorialist (ICI) : sous le nez, sous la bouche, de guingois, mais aucun ne l'a mis en visière. Il y a aussi les foulards, les cache-nez, les mains, la main devant la bouche pour parler... Les gens, gantés plastique ou non, palpent les fruits comme à l'habitude, enfonçant leurs  doigts avec un enthousiasme communicatif, ça doit faire mûrir les fruits...



Au rayon frais, il manque des trucs, mon fromage industriel favori, le Saint agur, peu de crème et, au moment où j'allais ouvrir un panneau transparent pour me saisir du dernier pot de fromage blanc 0 % je suis bousculé par une dame, une vieille dame dans la soixante-dizaine bien plus proche de quatre-vingt que de soixante, habillée avec grâce, plutôt le genre foulard Hermès, pull Saint-James et mocassins Céline, sans masque (il me semble pourtant qu'elle fait partie de la population cible pour se covider), et, contrairement à tous mes pronostics, non seulement elle ne tombe pas à la renverse quand je lui mets un grand coup de chaussures dans les tibias (je plaisante mais je n'aime pas les vieilles dames resquilleuses qui sont aussi nombreuses à Versailles que les cloches des églises) mais elle se saisit avec autorité du dernier pot géant de Jockey. Ouf, je n'ai pas eu à lui donner un deuxième coup dans les tibias pour lui faire lâcher prise le pot de fromage blanc que je visais...

Ah, je ne vous ai pas parlé de cette autre vieille dame versaillaise d'âge ehpadien, qui prend un camembert, ouvre le couvercle et appuie son pouce dedans avec une force que l'on n'aurait jamais imaginée chez une femme de cet âge au point que le papier aurait pu être déchiré et le replace dans le rayon juste avant d'en essayer un autre...

Je passe du côté des produits ménagers où le savon est toujours aussi rare à croire que les Français font des stocks pour Covid-20, et je vois une jeune femme sans masque, vingt-cinq ans, l'air concentré, en train de renifler avec détermination un flacon de shampooing (désolé, je n'ai pas vu la marque, je ne peux vous faire la liste des 23 colorants considérés comme cancérigènes par Corinne Lepage et des 212 perturbateurs endocriniens considérés par Yannick Jadot comme extrêmement dangereux) en collant son nez, la narine droite, puis la narine gauche sur l'orifice béant (à moins bien entendu qu'elle ne soit déjà Covid + et anosmique et qu'elle ne suive des cours de rééducation olfactive en supermarché grâce à un tutoriel aimablement mis en ligne par une société savante d'ORL) avec une inconscience frisant le grand art...

Un jeune homme barbu porte un masque curieux, genre masque à gaz qu'il aurait trouvé dans le grenier familial et qui aurait appartenu à son Grand-père taxi de la Marne...  

Les caisses sont peu achalandées mais il y a toujours des petits malins/malignes qui aimeraient bien passer avant, et j'observe ceci : les caissières ont des visières transparentes pour travailler, elles ne portent pas de masques mais ont enfilé des gants (les fameux gants bleus). Quant à la superviseuse, elle va de caisse en caisse, sans visière, sans masque et sans gants (cherchez l'erreur). Et je vois ceci : une jeune caissière, dans les vingt ans tout mouillés, passe sa main gantée de bleu sous sa visière et se frotte vigoureusement les yeux en envoyant sans doute quelques SARS-CoV-19 là où il faut pas.

Je ressors, non sans avoir salué le vigile qui organise les entrées et les sorties dans le magasin (et qui ne porte pas de masque).

Je me dirige d'un pas alerte malgré mes deux bras chargés vers la boulangerie où la queue est peu importante (deux personnes devant moi et trois personnes à l'intérieur). Je suis talonné, c'est le mot, par un frère et une soeur qui n'ont pas non plus suivi les cours de géométrie et pour lesquels une visite au pavillon de Sèvres pourrait leur donner une idée des distances à respecter dans une queue, tout en sachant que leur façon d'être habillés, jeunes gens versaillais bien sous toutes les coutures, 14 ans pour le garçon et 10 pour la fille, indique à l'évidence que les conseils de distanciation sociale leur ont déjà été donnés.



A l'intérieur, il y a une vieille dame avec masque en tissu du plus bel effet, qui met trois heures pour extraire le compte juste de son porte-monnaie, les deux jeunes qui me collent et qui laissent traîner leurs doigts partout, surtout la jeune fille, et il y a une dame, la cinquantaine et demie bien conservée, veste rouge à galons, chemisier blanc, collier de perles autour du cou (le bas je n'ai pas regardé) qui toussote, qui met la main devant sa bouche pour ne pas envoyer de postillons quand elle tousse, et qui le fait aussi pour parler. Elle colle la vieille dame qui a du mal avec sa monnaie et elle dit bien fort qu'elle achète des chocolats pour une vieille dame et que, bien sûr, elle va lui déposer devant sa porte pour ne pas risquer de la contaminer (elle a donc réussi, dans la même phrase, à illustrer sa dissonance cognitive et le kitsch kundérien - voyez comme je fais de bonnes actions et combien il est important que tout le monde le sache et s'extasie devant mes bonnes actions).

Je paie mes deux traditions à la patronne qui officie derrière un Plexiglas et qui rend la monnaie avec des gants.

Je sors de la boutique, il fait plus chaud que tout à l'heure et j'arrache mon masque.

C'est pas gagné. 

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Le site Stop-Postillon : LA

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Bien que le niveau de preuves soit faible.

Si vous sortez et que vous comptez rester à distance des gens, ne pas aller dans un lieu public fermé : pas de masque.

Si vous sortez faire des courses, il vaut mieux porter un masque.

Le masque canard n'est pas indiqué.

Le masque dit chirurgical est indiqué et recommandé.

Le masque en tissu, si vous n'avez pas de masque chirurgical, est mieux que rien et vous allez voir le site Stop-Postillons pour savoir comment les faire...

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Ce billet est dédié à @DocArnica, @Mimirudyo, @DrJohnFa, @Gomi et @DocteurAbbas.

samedi 7 mars 2020

Journal du coronavirus. Saison 3, épisode 4 : les dernières instructions au 6 mars 2020

Les toilettes post Covid-19


Le 06/03/2020 21:15 Réf : 2020-INF-10 Objet : LIGNES DIRECTRICES POUR LA PRISE EN CHARGE EN AMBULATOIRE DES PATIENTS COVID-19 (CAS CONFIRMES) SANS CRITERE DE GRAVITE 

LIGNES DIRECTRICES POUR LA PRISE EN CHARGE EN AMBULATOIRE DES PATIENTS COVID-19 (CAS CONFIRMES) SANS CRITERE DE GRAVITE

Bonsoir,
Veuillez trouver ci-dessous le message d'information suivant:

1. Adaptation de prise en charge en ambulatoire des cas confirmés Covid-19 sans signe de gravité
Dans la perspective d’une évolution défavorable de la situation épidémique entrainant une augmentation importante du nombre de patients à prendre en charge sur le territoire, il convient d’adapter la filière de prise en charge des patients « cas confirmés Covid-19 » afin d’éviter la saturation des capacités d’hospitalisation.
Cette adaptation repose sur la prise en charge en ambulatoire des cas confirmés Covid-19 ne présentant pas de critères de gravité, de comorbidités ou un motif d’hospitalisation différent de la pathologie Covid-19.
Vous trouverez en cliquant sur le lien ci-dessous les grandes lignes directrices pour la prise en charge des patients Covid-19 (cas confirmés) à sans critère de gravité.
Lien à consulter :
https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/coronavirus/coronavirus-PS

2. Recommandations sanitaires
Dans le cadre de votre pratique professionnelle, la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H) et la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) ont produit un avis relatif aux indications du port des masques chirurgicaux et des appareils de protection respiratoire de type FFP2 pour les professionnels de santé, disponible sur les sites suivants : https://www.sf2h.net/ et https://www.infectiologie.com/

Le centre de crise sanitaire