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mercredi 11 décembre 2019

La grande mascarade du procès Mediator.

Calendrier de l'Avent médical 2019 : Jour 11

Jean-Michel Alexandre


Le procès Mediator est une vaste farce.

Les "vrais" coupables sont oubliés ou sont "blanchis".

Je vous propose trois visions de l'affaire mais il manquera toujours une quatrième vision qui concerne les prescripteurs. Par un tour de passe-passe extraordinaire les prescriptions de Mediator n'ont pas été faites par des médecins. Elles se sont retrouvées sur le comptoir des pharmacies écrites par la main invisible du marché. Où sont-ils ? Où se sont-ils cachés ? Où peut-on les trouver ? En tous es cas, pas au prétoire.

Mediator : Didier Tabuteau, un «Kouchner boy» grand absent du dossier


L'article de Anne Jouan (ICI) qui date de 2017 est un modèle de qualité journalistique. Il renseigne sur la République des copains et des coquins qui sévissaient au Ministère de la santé, à la DGS, à l'Agence du médicament et dans les différentes firmes concernées. Comment l'IGAS (avec à sa tête Aquilino Morelle) a blanchi Didier Tabuteau. Je vous laisse déguster.

L'audition de Arielle North (LA) montre que tout indiquait qu'il eût fallu enlever l'indication diabète de la notice Mediator en France dès avril 1997, comment une note manuscrite de cette pharmacienne a mystérieusement disparu et comment Servier a pu continuer à porter l'indication diabète. Sous l'influence du professeur JM Alexandre.



L'article de Catherine Riva (ICI) sur Irène Frachon éclaire également un aspect moins lumineux de cette dernière, tout en ne niant pas son rôle décisif.

Comment croire un seul instant que les différents protagonistes de l'affaire ne savaient rien, ne comprenaient rien, était de sombres imbéciles, et cetera ? Commet des pharmacologues de renom n'ont-ils pas compris les liens entre isoméride et Médiator, entre les anorexigènes en général et Médiator ?

Mais, plus encore, ces trois aspects connus de tous montrent que ce qui s'est passé pour Mediator se passe encore maintenant.

Vous n'y croyez pas ?

samedi 14 mai 2011

Indemnisations des victimes du mediator : Xavier, MG France, FMF et les autres. Le bal des faux-culs.

Le Guépard (Scène du Bal) - Lucchino Visconti (1963)
Irène Frachon et Xavier Bertrand

Tout a commencé le 7 mai 2011 par une déclaration incontrôlée et devenue intempestive de Xavier Bertrand indiquant que les prescripteurs de Mediator "pourraient rentrer (sic) dans la procédure" d'indemnisation puis l'affaire s'est poursuivie le lendemain par un virage sur l'aile de notre ex Ministre de la Santé du Mediator devenu, par un tour de passe passe idéologique, le Ministre de la Santé du post Mediator, qui précisait, avec l'assurance qu'on lui connaît, que "les médecins ne seront pas les payeurs". Voir ICI.
Et c'est alors que le bal des faux-culs a continué.
Claude Leicher, pour le syndicat de médecins généralistes MG France, a dit, dans une belle envolée lyrique que rapporte le journal Le Monde, et après avoir critiqué les laboratoires Servier et les Autorités, que les médecins (généralistes, je suppose, pardon, spécialistes en médecine générale) avaient prescrit de bonne foi et, là on nage dans le sublime, que "Nous avons des documents qui montrent que lorsque des médecins ont eu des doutes et ont interrogé le laboratoire, on leur a répondu que ce produit ne posait aucun problème particulier"
Il est probable que les médecins généralistes ne savaient pas lire la presse indépendante et qu'ils prenaient leurs informations uniquement par les canaux de la visite médicale et / ou en lisant le Quotidien du Médecin (pour leurs locations de vacances ?). Nul n'est censé ignorer la loi, dit-on, mais dans le cas précis Nul n'est censé ignorer des informations scientifiques quand on a fait de nombreuses années d'étude.
La CSMF, dont le grand chef, Michel Chassang, doit passer son temps à s'entraîner à passer une carte vitale dans le sabot avant de s'en procurer une, n'est pas restée de marbre et son communiqué (voir ICI) devrait faire jurisprudence dans les écoles de mensonge organisé. Après avoir salué la décision de Xavier Bertrand (ils se rencontrent dans les mêmes isoloirs ?), voici ce que l'on apprend : En effet, les médecins, qui ont prescrit du Médiator, n’ont pas prescrit un produit illicite, mais un médicament dont la mise sur le marché a été autorisée par l’Etat via l’AFSSAPS. La question de la prescription dans le cadre ou en dehors de l’AMM ne doit pas conduire à des erreurs de jugement. Si le médicament incriminé a pu générer des effets secondaires indésirables, dans le cadre d’une utilisation conforme à l’AMM, ils ont pu se produire de la même façon en dehors de l’AMM.
Puis la FMF est passée à la vitesse supérieure. Son président, Jean-Paul Hamon, sorti indemne de son coup d'état interne, a lancé des missiles et, avec un courage exemplaire, celui des résistants de la première heure, a annoncé qu'il allait porter plainte contre l'AFSSAPS (ICI) pour "manquement à l'obligation d'information" et pour "faute".
Auparavant l'Assurance Maladie et la Mutualité Française avaient porté plainte pour "escroquerie" et "tromperie aggravée".

Quelle belle pantalonnade !
Si dans ces divers communiqués vous entr'apercevez le mot victime vous aurez de bons yeux.
Les syndicats de médecins se tamponnent des malades à qui ils ont prescrit des merdes (pardon merdiator), ils s'inquiètent des plaintes au civil.
Les syndicats de médecins s'en remettent à l'AFSSAPS pour dire la médecine et quand la médecine est mal dite, ils se lavent les mains de leurs péchés, puisque l'AFSSAPS l'avait dit.
Ces médecins qui se moquent d'habitude comme d'une guigne des avis de l'AFSSAPS et préfèrent écouter la visite médicale avec ses aides-visuelles en couleur, ses post-it, ses gommes, ses crayons fluorescents, ses invitations à déjeuner ou à dîner, ou ses séjours dans les congrès, se plaignent maintenant du fait que l'AFSSAPS n'a pas fait son boulot mais ne se plaignent pas d'eux-mêmes, incapables d'esprit critique, incapables de se poser des questions d'EBM (qu'est-ce qui est bon pour mon patient ?) ou capables de ne pas lire Prescrire ou les articles du New England Journal of Medicine, ou incapables de ne pas se rendre dans des formations sur le diabète sponsorisées par Servier, Euthérapie ou autres officines de Monsieur Servier...
Responsables mais pas coupables. C'en est trop ! Non : irresponsables et non coupables.
Et les syndicats médicaux, c'est leur rôle, défendent les prescripteurs de Mediator qui ne savaient pas, qui ont été trompés, pauvres petits animaux tristes, même les diabétologues qui continuent de prescrire des glitazones cancérigènes, les yeux fixés sur la ligne bleue de l'HbA1C et de leurs cadeaux en tout genre...
Car, si la CNAM a produit des statistiques qui ont permis de déterminer les "morts" dus au Mediator (nous avons vu que les données sont assez fantaisistes), elle connaît aussi les médecins qui ont prescrit larga manu le produit, des médecins qui s'appellent des diabétologues, des cardiologues, des obésologues, des charlatonologues ou des médecins généralistes qui se sont pris pour des obésologues distingués, je ne parle pas des médecins généralistes (qui n'étaient alors pas des spécialistes en médecine générale) qui ont prescrit de façon occasionnelle, pour suivre une prescription, pour faire plaisir à une malade obèse, pour ne pas laisser sortir de leur cabinet une patiente ou malade ou les deux sans traitement, eh bien, la CNAM, elle se tait. Elle se tait, heureusement pour ces charmants médecins prescripteurs de chirurgie cardiaque, elle se tait, la CNAM, car elle a peur que les vénérés syndicats médicaux ne se retournent contre elle au cas où des objectifs CAPI seraient tout aussi fallacieux et tout aussi dangereux. Elle se tait, elle qui s'est toujours tue malgré son Conseil Scientifique dirigé par le fameux Hubert Allemand, elle se tait comme elle s'est toujours aplatie devant le pouvoir politique, les experts, la DGS, l'AFSSAPS, la HAS et tout le toutim, peut-être dans un autre ordre, allez savoir, tous ces experts qui jouent au jeu de la chaise musicale entre tous ces organismes, j'y vais, j'en repars, j'y retourne... et je touche.
Quant aux victimes, je leur suggère de ne pas faire confiance à tous les avocats bidons qui n'y connaissent rien en médecine et qui se font avoir et par les juges d'instruction et par les commissions d'enquête et par les experts judiciaires, je leur conseille de prendre des experts qui connaissent les pathologies, les statistiques, qui connaissent la Santé Publique, qui connaissent la corruption de toutes ces agences gouvernementales...
Où en étais-je ? Ici : nous avons appris, grâce aux syndicats médicaux, que les médecins prescrivent n'importe quoi, dans n'importe quelle situation, qu'ils n'ont qu'une envie, toucher des cadeaux de Big Pharma (pourquoi s'en priverait-elle, il y a si peu d'efforts à faire), ne pas lire les articles scientifiques, croire que Impact Médecine est un journal sérieux malgré leurs sept années, voire huit, voire dix d'études, ou plus, qu'ils ne font pas la différence entre Voici et Les Cahiers du Cinéma et qu'ils préfèrent les Stabilo boss offerts aux kilos honnêtement perdus.
Qu'avons-nous fait de nos jeunes prescriptions ?
Nous étions jeunes et beaux...

vendredi 11 mars 2011

LES ASSISES DU MEDICAMENT : UNE VASTE BERTRANDERIE

Henri à Canossa

Notre ami Xavier Bertrand est un fin politique : pour cacher ses responsabilités, pour épargner l'administration, pour ne pas faire trop déplaisir à l'Industrie du médicament (alias Big Pharma) et pour faire illusion devant le bon peuple, il a organisé les Assises du Médicament.
Ce machin est une entreprise d'enfumage afin qu'au bout du compte Xavier Bertrand ne perde pas son poste, qu'Antoine Flahault soit toujours directeur de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique de Rennes (LA), que Robert Cohen puisse toujours dire la vérité sur les vaccins en publiant Infovac, que l'AFSSAPS fasse semblant d'avoir une quelconque importance, que Françoise Weber continue de publier des rapports bidons sous le sigle de l'InVS, que Roselyne Bachelot continue de couler des jours heureux dans les ministères et que Sanofi-Aventis puisse faire la pluie et le beau temps sur le marché pharmaceutique français... Je suis désolé, j'en ai oublié plein, qu'ils me pardonnent, leur tour est déjà venu ou viendra, ils sont toujours là, cachés derrière leur ombre ou derrière leurs certitudes, mais INAMOVIBLES.
Ces gens là ne connaissent pas l'usure du pouvoir.
Mais ils ne sont pas élus (à part Xavier Bertrand). Ils sont nommés et, bien entendu, es qualités.

Les Assises du médicament sont nées de l'affaire Mediator.

Les Assises du médicament sont faites pour remettre de l'ordre dans l'organisation de la Santé Publique, de la commercialisation des médicaments depuis le début des essais de phase II jusqu'à l'AMM en passant par la fixation du prix remboursé et en passant par la surveillance après commercialisation.

Et Xavier desogestrel Bertrand (voir un post précédent) est un expert dans l'organisation de l'agitation moléculaire et de la mécanique quantique aboutissant au néant originel et à l'absence de décisions.

Seule Sainte Irène Frachon croyait encore à Xavier Bertrand. Il m'étonnerait qu'elle y crût encore. Et je rappelle ici à ceux qui l'auraient oublié que la sainteté d'Irène (non, ce n'est pas un film d'Alain Cavalier ni même un livre d'Aragon) a été décrétée en haut lieu et qu'il n'est pas possible de penser le contraire sous peine de crime contre l'autorité révélée. C'est bien la première fois que Cassandre est béatifiée.

Quoi qu'il en soit, l'organisation des Assises du Médicament est une affaire médiatique sans média puisqu'il n'est pas possible de filmer ou d'enregistrer les débats sous peine de poursuites.
L'organisation des Assises du Médicament, censée lutter contre l'opacité, ne considère pas que les liens d'intérêt (ne parlons pas des conflits) soient investigables mais seulement déclarables.
Les Assises du Médicament, censées faire le point sur les dysfonctionnements du système, réunissent les anciens participants du système qui viendront jurer de leur bonne foi, qu'on ne les y reprendra plus et qu'ils seront honnêtes et respectueux par la grâce de la Providence.
Ah, il y a bien des strapontins. Des strapontins occupés, par exemple, par La Revue Prescrire, par l'Association Formindep ou par le site francophone le plus consulté, je veux dire Atoute.org de Dominique Dupagne.
La Revue Prescrire vient de publier un document en forme de plaidoyer justifiant sa participation à ces Assises : ICI. Ce plaidoyer comprend deux volets : d'abord (on se demande bien pourquoi) un programme de 57 propositions pour, je cite, "redresser le cap de la politique du médicament" ; ce catalogue est d'un grand idéalisme et ressemble en bien des points à un programme politique d'une formation qui n'arrivera jamais au pouvoir. Ces propositions font semblant de croire que la France n'appartient pas à l'Europe, que les décisions ne se prennent pas à Saint-Denis mais à Londres, que la chasse aux conflits d'intérêt pourrait très bien être cruelle pour la Revue elle-même ; ce sont donc 57 propositions sur lesquelles nous reviendrons en détail dans un autre post... Ensuite une justification en 7 points des raisons pour lesquelles La (prestigieuse) Revue Prescrire a accepté de manger avec les diables. Le point 6 est intéressant ( Prescrire a demandé que les Assises du médicament se déroulent en toute transparence devant l’ensemble de la société (par enregistrement vidéo). Demande restée vaine jusqu’à présent. ) car il est en contradiction complète avec le point 4 (Prescrire contribuera aux travaux des Assises tant que les conditions de sa participation lui permettront d’être utile pour l’accès de tous à des soins de qualité. )
Le Formindep a accepté lui-aussi de participer à ces Assises (allez voir son site, il a changé -- en mieux : ICI) et a dû, pour ce faire, lever des fonds (9600 euro), ce qui montre que l'indépendance a un prix.
Enfin, Dominique Dupagne y est allé une fois, a exprimé son désaccord sur les méthodes (ICI) et a annoncé sur France Inter, dans une intervention où il n'a pas mâché ses mots, qu'il n'y retournerait plus (ICI).

Il ne sert à rien d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer.

Les Assises du Médicament sont mal parties.

Mais n'oublions pas quand même que la Santé Publique a encore un atout dans sa manche : le futur rapport des professeurs Bernard Debré et Philippe Even ! Nous nous en léchons les babines d'avance : ils ne manqueront pas d'être sanglants.

lundi 17 janvier 2011

MEDIATOR : COMPLEMENT D'ENQUETE (SUITE ET PAS FIN)


L'affaire Mediator dont je vous ai déjà parlé ici le 14 octobre dernier est pleine de rebondissements.
La parution du rapport de l'IGAS que vous pourrez lire ici, et avec ses annexes si le coeur vous en dit, éclaire une partie du problème : celui de l'AFSSAPS et celui des laboratoires Servier.

Les politiques ne peuvent laisser tomber l'affaire, notamment Xavier Bertrand dans la majorité, à la fois juge (maintenant) et partie (quand il était Ministre de la Santé) et le cardiologue Gérard Bapt dans l'opposition qui va mener une enquête parlementaire.

Un certain nombre de médias ont analysé l'affaire et j'en retiens deux : Mediapart et Marianne dont je vous livre deux commentaires très documentés, le premier et le second, qui montrent que les journalistes peuvent faire du bon travail... quand ils enquêtent...

Mais le résumé (très long) de l'affaire par Marc Girard est un modèle du genre. Il retrace les arcanes de l'affaire avec une précision exemplaire. Il répond à nombre de questions que personne n'a encore évoquées, il lève l'équivoque sur le rôle de Lucien Abenhaim, et cetera, et cetera.
Voici le résumé des questions que pose Marc Girard et auxquelles il répond :

Pour l’essentiel, ces mensonges et contre-vérités sont les suivants :

  1. les effets cardio-pulmonaires des fenfluramines relèveraient d’une toxicité de classe désormais bien connue qui toucherait les anorexigènes amphétaminiques ;
  2. grâce à l’étude IPPHS dirigée par L. Abenhaim, ces effets toxiques auraient été reconnus "sans ambiguïté" ;
  3. cette étude aurait permis aux autorités françaises de prendre "immédiatement" les mesures de santé publique qui s’imposaient ;
  4. l’impeccable réactivité des autorités françaises s’opposerait à l’incurie des Américains qui auraient autorisé la dexfenfluramine malgré les résultats défavorables de l’étude IPPHS ;
  5. la base de données de la CNAM d’où sont sorties les récentes "études" ayant permis de confirmer et de quantifier la toxicité de Médiator correspondrait à une innovation remarquable qui bouleverserait les méthodes de travail habituelles en pharmaco-épidémiologie ;
  6. la courageuse obstination d’un pneumologue brestois à permis de contrer les intérêts de Servier et de faire retirer Médiator du marché français.

Puis, si vous souhaitez, une fois n'est pas coutume, voir de l'information grand public de qualité satisfaisante, mais située dans un champ particulier de l'affaire, voir la vidéo de TF1 qui est d'une grande clarté (merci à Alain Braillon de me l'avoir transmise) : ICI.

Tout cela ne serait rien sans la responsabilité des prescripteurs qui, sans vouloir rendre leur culpabilité moins importante, et il y a eu des prescripteurs "honnêtes" et d'autres, obésologues et autres "spécialistes" du surpoids plutôt filous (on espère, non, je ne ris pas, que notre Roselyne Glaxo nationale n'ait pas pris et mediator et isoméride à s'en faire péter les valves...), prescripteurs donc qui ont été bombardés d'informations contradictoires et d'alertes plus ou moins cachées, plus ou moins fondées et, surtout, en bons médecins non spécialistes de la pharmacologie clinique et encore moins de la pharmacovigilance, se sont fiés aux Agences et aux Autorités qui ne retiraient pas le médicament du marché. Car, il faut le dire, au delà des polémiques, l'AFSSAPS a détruit pour longtemps la parole publique en termes de médicaments, elle a taché pour longtemps le rôle de service public auquel elle aurait dû se cantonner en ne prenant pas la défense des patients (les obèses ne sont pas encore malades, me semble-t-il) et en se réfugiant derrière l'intérêt des firmes françaises (pour sauver des emplois dans les circonscriptions sensibles).

J'espère que les lecteurs de ce blog se rappelleront ce que nous disions au moment de la "pandémie grippale" de l'an passé et combien les rapports rassurants de l'AFSSAPS et de l'INVS et les propos lénifiants de la DGS paraissent maintenant inquiétants eu égard ce qui n'a pas été fait pour le Mediator.



lundi 10 janvier 2011

MEDIATOR ET MEDIATOR - HISTOIRES DE CONSULTATION 60 ET 61

Le bain turc (Jean-Dominique INGRES 1780 - 1867)
(Femmes attendant le Mediator à l'ouverture des portes de la boutique Servier)

Ce samedi huit janvier de l'an de grâce 2011. Cabinet de médecine générale.

Consultation 60 : Madame A, 66 ans, me dit que son ancien médecin traitant lui avait prescrit de l'Isoméride alors qu'elle était enceinte. Elle lui en veut beaucoup. J'aimerais quand même aller voir un cardiologue. Nous parlons un peu, je vois qu'elle a vu le cardiologue il y a trois ans, routine, et qu'elle ne m'a parlé de rien à l'époque. L'examen était normal. Je l'interroge. J'écoute son coeur à la recherche d'un souffle (pas de souffle). Je me fends, contraint et forcé, d'une lettre pour un cardiologue. La patiente m'a dit, dès le début, qui était le méchant prescripteur (que je connais). J'ai de la chance : ce n'est pas moi.

Consultation 61 : Madame A, 36 ans, 164 centimètres et 98 kilos, est inquiète car elle a reçu du Mediator pendant six mois. "Qui vous l'a prescrit ? - Un rhumatologue à Paris. - Un rhumatologue ? - J'aurais, à cette époque, tout accepté pour maigrir." Je l'interroge, je l'examine et je me fends d'une autre lettre pour un autre cardiologue. Elle m'a aussi dit le nom du rhumatologue parisien que je ne connaissais ni des lèvres ni des dents.


mercredi 29 décembre 2010

LE PROFESSEUR PHILIPPE EVEN NE MANQUE PAS DE CULOT !

Saint Paul sur le Chemin de Damas (Gustave Doré)

Hier, dans l'émission C dans l'air que vous pouvez voir ou revoir ici, le professeur Philippe Even s'est montré d'une étrange virulence, s'est dévoilé comme le champion de la vérité, s'est révélé le champion de la transparence, s'est présenté comme le redresseur de torts, s'est élevé au rang de pourfendeur des copains et des coquins...
Quelle mouche l'a donc piqué sinon de se mettre en avant, sinon de faire le malin, sinon d'être le nouveau chevalier blanc d'une cause qu'il aurait ignorée toute sa vie ? Il a aussi dit quelques âneries (il n'a pas eu le temps de relire ses fiches), nous y reviendrons peut-être si nous en avons le temps... Mais il en a dit tellement auparavant...
On remarque d'abord que son discours, d'abord prudent il y a quelques semaines, y compris dans la même émission, s'est "gauchi", comme si, lassé de l'anonymat de la retraite dorée d'un ponte de l'Université française, il avait envie, au soir de sa vie, de briller à nouveau sous les sunlights et de reprendre la casquette du "grand" chercheur qu'il ne fut pas.
Monsieur le professeur Even feint d'oublier deux ou trois choses : il fut un mandarin de la pire espèce et les témoignages concordent pour dire combien il était autoritaire, cassant et incontrôlable quand il était chef de service ; il fut un membre éminent de l'Agence du médicament (l'ancêtre de l'Afssaps) et jamais il ne rua dans les brancards sinon pour étaler son mauvais caractère ; il toucha l'argent de Big Pharma pendant des années sans qu'il ne levât un sourcil ; il prescrivit du kenacort à tire-larigot alors que les justifications scientifiques étaient peu évidentes ; il tint le 29 octobre 1985 une conférence de presse avec Georgina Dufoix, la fameuse, pour annoncer, dans les locaux du Ministère des Affaires Sociales, qu'il avait découvert le traitement du sida avant les Américains (les malades décédèrent malheureusement dans les jours suivants) : ici ; et l'on aimerait qu'il nous produisît son bulletin d'abonnement à Prescrire...

Cela dit, chacun peut rencontrer Dieu sur le chemin de Damas.

Nous ne pouvons que nous incliner quand la vérité descend sur les innocents. Et ainsi le grand professeur Philippe Even, ex, ex, ex, analyse désormais en expert les dysfonctionnements de l'appareil d'Etat.
Il parle, à propos de l'Afssaps d'incompétence, de corruption active et de corruption passive. C'est Saint-Jean Bouche d'Or : je me rappelle lorsque le président de la commission d'AMM avait une maîtresse qui travaillait dans l'industrie (Big Pharma) et quand son successeur avait sa femme qui travaillait dans un autre laboratoire...
Il propose, comme une boutade, la nomination d'Irène Frachon, la pneumologue brestoise, comme directeur de l'Afssaps, mais son combat pour ses malades ne la rend pas, voir ses déclarations, plus compétente en pharmaco-épidémiologie qu'un directeur général de l'Afssaps. Irène Frachon s'est effectivement battue mais dire qu'elle a eu le soutien du service de pneumologie de l'Hôpital Antoine Béclère de Clamart est une vaste fumisterie : il semblerait même qu'au début on lui ait mis des bâtons dans les roues. En revanche, le professeur Even a raison de dire qu'elle ne s'est pas arrêtée en chemin comme d'autre qu'il a cité pendant l'émission et qui n'était pas étranger à certaine revue qui ne se trompe jamais.
Il regrette que les directeurs de l'Afssaps soient des hauts fonctionnaires non médecins, c'est comme cela que cela se passe en France, dit-il, mais on n'a pas été très frappés par la compétence des médecins professeurs mis à la tête de la Direction Générale de la Santé, jadis Lucien Abenhaïm, aujourd'hui Didier Houssin... ou du Ministère de la Santé (JF Mattéi, l'homme des chemisettes caniculaires).
Il parle de l'insuffisance de formation des médecins en pharmacologie clinique (20 heures de thérapeutique en six ans d'études -sic). Pourquoi n'a-t-il rien fait quand il était doyen de la Faculté de Médecine de Necker Enfants Malades (pendant douze ans !) ?
Il parle de l'incompétence de la pharmacovigilance française qui serait passée à côté du vioxx (30 000 décès aux EU d'Amérique) mais pourquoi ne parle-t-il pas du fait que les médecins français, et depuis longtemps, sont les champions du monde de la non déclaration d'événements indésirables ?
Il parle du fait que la Revue Prescrire ne se serait jamais trompée... Outre le fait que c'est obligatoirement faux, pourquoi ne nous dit-il pas en quelle année il s'est abonné ?
Il dit que la mortalité a considérablement baissé en France ces dernières années grâce à l'industrie pharmaceutique alors que tout le monde sait que c'est faux et que les grandes baisses de morbi-mortalité en infectiologie comme dans le domaine cardiovasculaire sont liées aux conditions d'hygiène plus qu'à l'introduction de nouvelles molécules.
Il prétend que le diagnostic des maladies ne pose plus aucun problème grâce à la multiplicité des examens complémentaires alors que, justement, le problème central de la médecine moderne c'est la détermination des diagnostics, c'est à dire d'éviter le risque de sur diagnostics (cancer du sein), de faire le diagnostic à bon escient (cancer de la prostate) et de ne pas faire du disease mongering (faire de patients non encore malades des malades en puissance et à traiter).
Non, notre ami le bon professeur Even, parle trop et à contre-temps.
Il sait tout mais trop tard. Ce n'est pas un professeur de pneumologie mais un anatomo-pathologiste : il fait le diagnostic post mortem alors que c'était avant qu'il fallait sauver le malade.
Comme le disait Warhol, chacun peut avoir son quart d'heure de gloire, espérons que Philippe Even qui n'a plus rien à perdre, continuera en si bon chemin : il ne sert à rien d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer.
A moins qu'il n'ait déjà atteint depuis longtemps son niveau d'incompétence maximale.

mardi 16 novembre 2010

MEDIATOR : UNE AFFAIRE D'INCESTE A LA FRANCAISE


Jacques Servier et Nicolas Sarkozy - 2009

Je vous avais déjà parlé ici de l'affaire et il y a de quoi être abasourdi.

On espère que l'instruction sera menée d'une manière plus intelligente que lors des affaires précédentes de scandales sanitaires (sic) où la magistrature a fait preuve d'une étonnante ignorance et d'un aveuglement rare.

Les quelques propos que j'ai entendus à la radio émanant d'un avocat des victimes ne m'a rassuré ni sur sa compétence ni sur ses intentions.

Les propos d'Irène Frachon, la "courageuse pneumologue brestoise" (sic), sont, eux, très révélateurs de la mentalité politico-administrativo-industrielle française mais surtout qu'elle s'y connaît autant en pharmacovigilance que ma concierge (je suis désolé pour Madame N, mon avenante concierge mais elle ne me contredira pas, elle ne connaît rien à la pharmacovigilance et qui, plus est, elle n'est ni diabétique, ni en surpoids, donc, sauf si elle est soignée par un médecin que je connais, dans mon coin, qui était un furieux du Mediator bien qu'il ne connût rien à la guitare, elle n'a pas été traitée par ce placebo dangereux). Je l'ai entendue ici et là Madame Frachon sur les radios et j'ai lu un entretien dans Le Monde (ici). Elle a parlé des pratiques terroristes de l'AFSSAPS et quand le journaliste, Olivier Demorand lui a demandé de préciser, elle a confirmé qu'il y avait eu des menaces de mort ! Faut-il la croire ? Voulait-elle dire que les menaces de mort concernaient les patients ou qu'on lui a mis du mediator dans son eau de boisson ? Ce qu'elle a dit à la sortie du bureau de Xavier Bertrand, le fringant Ministre, dans le style "Je compte sur cet homme honnête", m'a rendu rêveur : n'a-t-il pas été Ministre entre 2005 et 2007 ? Ainsi, Madame Frachon a souffert du sérail et elle y croit encore : relations incestueuses ?

La nomination de Nora Berra à la Santé est encore un exemple du caractère incestueux du système : médecin non praticien, vague poste dans les hôpitaux, carrière dans l'industrie amitiés politiques, issue de la "diversité". Rappelez-moi les incestes de Roselyne IMC Bachelot... Bachelot a eu droit à un double quota : femme et QI.

Ainsi, en France, tout le monde couche avec tout le monde et se moque des rapports incestueux.

Le directeur général de l'AFFSAPS, Jean Marimbert, qui ne voit rien, qui n'a rien vu et qui ne verra rien, est nommé au Comité Technique du médicament où il fixera les prix des nouveaux médicaments : ça existe l'auto-inceste ?

Jean-Yves Nau, le fameux ex journaliste du Monde, a eu aussi des relations incestueuses avec le sérail : il a couvert le sang contaminé, la vaccination contre l'hépatite B, la vache folle, la grippe aviaire (voir ici son mea culpa), l'hormone de croissance, la grippe A/H1N1 (dont un fameux livre avec Antoine Flahault). Aujourd'hui qu'il travaille sur un media internet, il écrit un article très "balancé" (ici), pas un article qui balance, sur le sujet. Mais Monsieur Nau est un commentateur, pas un acteur, c'est un diseux, pas un faiseux, il cite, dans son article, des travaux nombreux existant dans la littérature internationale depuis les années 2000 et mettant en cause Mediator, mais que n'a-t-il pas agi auparavant ? Est-il un journaliste d'investigation ? Non, il couche avec le sérail. Des informations précises existaient depuis 1999. Alors qu'il était au Monde il ne pouvait se permettre de pareilles choses pour mécontenter les sphères omnipotentes. Certes, un fois l'affaire révélée, il est facile de venir au secours de la victoire... comme le témoignent de nombreux articles parus récemment dans le journal où il n'émarge plus.

Les pharmacovigilants de l'AFFSAPS sont "cool" et certains d'entre eux, sur ordre, entretiennent des relations incestueuses avec les laboratoires. La Commission Nationale de Pharmacovigilance a comme devise deaf, dumb, blind. Les Centres Régionaux de Pharmacovigilance ont une devise dans le même métal. L'AFFSAPS n'est même pas capable de réaliser des essais post commercialisation, elle a confié l'affaire Mediator à la CNAMTS et à son système informatique performant dont tous les médecins installés peuvent apprécier la qualité (:=), elle délègue à un tel ou à une telle et, surtout, elle délègue aux pharmacovigilants de l'industrie, elle fait confiance aux Laboratoires Servier pour évaluer ses propres produits ! Les pharmacovigilants responsables de la Commission Nationale de Pharmacovigilance et des Centres Régionaux de Pharmacovigilance, seraient-ils des nuls, des aveugles ou des corrompus, comment croire des choses pareilles ? Tout le monde se doutait pour Mediator et personne n'a rien dit. Aucun pharmacovigilant, et bien que l'affaire ait été dénoncée ici et là et notamment dans la Revue Prescrire, n'est monté sur la table en disant attention danger, en mettant son poste en jeu, en dénonçant les prébendes et en critiquant le système, pas même le brave Professeur Montastruc, expert maison de la Revue Prescrire et membre de la Commission Nationale de Pharmacovigilance. Avaient-ils peur de perdre leurs postes ?

L'INVS, qui ne savait pas que les personnes âgées mouraient lors de la canicule et dont la tâche, en tant qu'Etablissement Public, inscrite en rouge sur son site est de surveiller en permanence l'état de santé de la population, n'a jamais entendu parler du Mediator et préfère se consacrer à des tâches roselyniennes, comme compter les morts de la grippe sans connaître la date de naissance des décédés. Madame Veber a un profil à la Nora Berra : pas de pratique, sinon cultiver des amitiés politiques, et avoir longtemps travaillé dans l'industrie.

J'oublie la DGS dirigée par l'ineffable Didier Houssin et jadis par l'inénarrable Lucien Abenhaim.

J'oublie le Haut Comité à la Santé Publique, réservoir ou marigot d'experts en tout genre, dont la principale propriété est d'être affidé au gouvernement quel qu'il soit.

Quant à Servier... Il faut se taire car Servier fait des procès, car Servier est introduit dans l'appareil politico-administrativo-industriel, s'attaquer à Servier c'est détruire l'emploi dans la région orléanaise, s'attaquer à Servier c'est nuire aux exportations françaises, s'attaquer à Servier c'est risquer de tarir les honoraires de nombres d'hospitaliers français, c'est mettre en péril la FMC (Formation Médicale Continue) sponsorisée, s'attaquer à Servier c'est diminuer le chiffre d'affaires des agences de voyage qui organisent les séjours Servier de rêve, c'est diminuer le chiffre d'affaires des retaurants qui accueillent des dîners fins Servier...

Servier fait son boulot qui est de gagner le plus d'argent possible avec ses molécules. Servier infiltre l'appareil d'Etat pour obtenir des prix élevés pour ses médicaments remboursés, Servier s'occupe du Ministère de la Santé, de l'AFSSAPS, de la DGS, peut-être de l'INVS, Servier s'occupe du Ministère de l'Industrie, Servier s'occupe déjà des ARS...

Et l'appareil politico-administrativo-industriel pratique l'inceste avec Servier, récupère des anciens collaborateurs Servier et Servier en débauche pour venir travailler chez eux.

Les affaires de pharmacovigilance Servier sont nombreuses et indiquent toutes un retard des autorités politico-administrativo-industrielles à statuer et à interdire les médicaments : Vectarion (toujours sur le marché), Isoméride, Mediator.

Je vais avoir un procès ?

Et Servier est malin. Servier raisonne comme tous les pharmacovigilants incestueux et incompétents infiltrés et dit : il n'y a pas plus de valvulaires chez les diabétiques traités par Mediator que dans la population tout venant des diabétiques, voire moins. CQFD : le vaccin anti hépatite B protège de la SEP et le vaccin anti grippal protège du Guillain-Barré. Mais là, à tort ou à raison, on a du mal à croire.

Enfin, et surtout, mes chers collègues médecins généralistes, que dis-je, spécialistes en médecine générale, qui poussent des cris d'orfraie : les uns pour s'affirmer les durs des durs (je n'ai jamais prescrit une boîte sauf le jour où je n'ai pu convaincre le malade de ne pas le faire... c'était un malade occasionnel, un malade de diabétologue...) ; les autres pour dire "on ne savait pas" ; les autres pour hurler "on n'avait qu'à interdire", les autres encore "j'en ai prescrit et je n'ai rien constaté"...

Mais, last but not least, car dans ce système incestueux où tout le monde a quelque chose à se reprocher, je ne dirai pas :
  1. Que les médecins se tapent de la pharmacovigilance comme de leur première abaisse-langue mais râlent ensuite de ne pas avoir été prévenus
  2. Que les médecins ne déclarent pas ou ne déclarent plus (docteurdu16) les événements indésirables pour des raisons multiples et variées qui tiennent, peut-être, à la peur d'être accusés d'avoir "mal" prescrit
  3. Que les pharmacovigilants sont souvent incompétents ou labo-compétents
  4. Que des dossiers de signalement sont mis à la poubelle ou empilés sans suite
  5. Que des dossiers de signalement sont mal imputés (méthode Dangoumeau ?)ou négligés
  6. Que la pharmacovigilance est de plus en plus gérée par Big Pharma
  7. Que la commission Nationale de Pharmacovigilance ne fait pas son travail
MAIS JE NE L'AI PAS DIT
L'INCESTE EST TABOU
TOUT CE QUE J'AI ECRIT ET FAUX
TOUTE PERSONNE S'ETANT RECONNUE SE TROMPE

Si vous voulez un bon résumé et comprendre combien je suis loin du compte, voir l'article de Gérard Bapt dans Le Monde du 24 août 2010 : ici.








jeudi 14 octobre 2010

RETRAIT TARDIF DU MEDIATOR : UNE AFFAIRE FRANCAISE


Le journal Le Monde (ici) annonce aujourd'hui que, selon le journal Le Figaro (), le Mediator serait responsable de 500 à 1000 morts par an selon une enquête "confidentielle" de la CPAM. On nage en plein délire français.


On se rappelle que la grippe saisonnière causait entre 5000 et 7000 morts par an quand il s'agissait de promouvoir la vaccination et que les chiffres descendaient, lors d'une année où peu de gens s'étaient fait vacciner, au chiffre de 312, ou aux environs de 1000 quand Madame France Meslé écrit des articles scientifiques pour montrer combien la vaccination anti grippale est efficace dans une revue publiée par la très respectable INED (voir ici mes commentaires)...


Eh bien, pour le Mediator (benfluorex), la CPAM (on se demande ce qu'elle vient faire ici car elle n'est pas franchement connue pour ses compétences en pharmacovigilance) balance entre le simple et le double. On aimerait quand même que cette imprécision fût précisée ou fût démentie par les instances pharmacovigilantes françaises et qu'elles disent à la CPAM de se mêler de son boulot. Si la CPAM dit vrai...


On révise : le benfluorex est une molécule interdite partout dans le monde et la France a mis plus de temps que les autres pays à l'interdire (et on se demande bien pourquoi même si j'ai quelques pistes à vous proposer qui pourraient me valoir un procès, une assignation ou une interdiction d'exercice ; faisant fi à ces dangers et par esprit de résistance comme disent ceux qui ne craignent rien, voici quelques raisons explicatives : le groupe Servier est un laboratoire pharmaceutique français ; la Commission Nationale de Pharmacovigilance est un organisme indépendant ; l'hypertension artérielle pulmonaire s'arrête aux frontières de l'hexagone ; l'ASSAPS a de nombreux chats à fouetter : interdiction de l'hélicidine, notamment) ; les faits sont connus parfaitement depuis belle lurette ; les Autorités Françaises ont traîné des pieds.


Je résume ici le mal français : les médecins français ne déclarent pas les effets indésirables ; la phamacovigilance française est la meilleure du monde : elle n'a vu ni Vioxx ni Diantalvic ; mais elle a vu les mucolytiques ; l'AFFSAPs s'est laissée déborder par la CPAM sur le nombre de morts dû à une molécule : c'est comme si l'AFFSAPS se mettait à publier sur la télétransmission ; la DGS est aux abonnés absents ; l'HAS continue de publier des faux servant à asseoir le CAPI ; l'InVS fait rire tout le monde ; il existe des liaisons inscestueuses entre les laboratoires français, l'AFFSAPS, l'HAS et Big Pharma ; les Agences françaises dites indépendantes sont avant tout des agences gouvernementales aux ordres du pouvoir politique.


Un autre mal français : l'absence d'ambitions investigatrices des journalistes français, notamment dans le domaine des sciences médicales. Leur absence d'esprit critique à l'égard des publications officielles (telles celles de l'INED) mais pour être critique il faut quand même savoir de quoi l'on parle. Nous y reviendrons.


Je rappelle que mon associé et moi avions été parmi les premiers à décrire les neuropathies induites par le Vectarion, un produit du groupe Servier et qu'à ma connaissance il est toujours commercialisé.


Le mediator (plectre) est donc toujours pour moi un truc pour jouer de la guitare. Mais un peu plus dangereux quand même.