Le prix Nobel de médecine a été attribué en 1949 à l'inventeur de la lobotomie thérapeutique |
273. Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique.
Voir ICI son avis.
Rappelons que cette société savante devrait être le gardien du temple de l'analyse des essais cliniques et des recommandations.
L'analyse de leur analyse est effroyable d'un point de vue méthodologique.
Effroyable.
1. Présentation des résultats en réduction du risque relatif (RRR) du nombre d'infections à VRS nécessitant une prise en charge médicale dans les 150 jours suivant le traitement (critère principal)
Un étudiant de première année se ferait reprendre dans un QCM bas de gamme.
La réduction du risque absolu (RRA) et le calcul du nombre de sujets à traiter (NST) aurait permis d'indiquer 14 pour le groupe "fragile" et 14 pour le groupe "témoin"
14 ! (13 sujets à traiter pour rien)
N'oublions pas qu'il s'agit d'une étude multicentrique avec des pays dont le système de santé ne se ressemblent pas et qu'une bronchiolite nécessitant un suivi médical peut être une simple consultation d'un médecin généraliste ou d'un pédiatre de ville.
2. Présentation des résultats en réduction du risque relatif (RRR) sur un critère secondaire "exploratoire", le nombre d'hospitalisations liées à une bronchiolite à VRS
Là, on touche au sublime : la SFPT entre dans l'histoire phocéo-raoultienne.
Ils écrivent, les plus grands pharmacologues des terres émergées, que le critère secondaire a été analysé de manière hiérarchique avec correction du risque alpha (une méthodologie robuste) (sic)
Chez les nourrissons fragiles le calcul du NST à partir du RRA donne le chiffre de 62 (1/(0,022-0,096), soit traiter 61 nourrissons pour rien.
62 ! (61 nourrissons à traiter pour rien)
Mais ce n'est pas significatif chez les nourrissons lambda !
3. La SFPT adoube l'agrégation du groupe fragile avec le groupe lambda et dit que LE TRAITEMENT PROTEGE SIGNIFICATIVEMENT TOUS LES NOURRISSONS D'UNE HOSPITALISATION
Passez muscade.
Nous sommes sidérés par autant de robustesse méthodologique.
4. Prise en compte d'essais ouverts non publiés.
Et mise presque sur le même niveau que les essais contrôlés.
C'est LA
Toujours les mêmes techniques : présentation des résultats en RRR.
Extension des indications des 2 molécules sans études cliniques, au doigt mouillé.
Noyautage de la HAS (et vice versa) : voir ICI
Le problème central est celui-ci : y a-t-il eu des essais chez les vaccinés et les non vaccinés ?
C'est la question que je posais à Florian Lemaitre sur twitter.
Vous pouvez lire le fil presqu'en entier (il y avait des ramifications imprévues) : LA
Florian Lemaitre a rédigé les recommandations SFPT et fait partie des experts consultés par la HAS.
Il a trouvé incongru que je publie son DPI, c'est à dire ses liens d'intérêts (n=80).
Or, jetons un oeil sur les DPI des membres de la commission Paxlovid de la SFPT (sans compter les relecteurs) par ordre de DPI
- Grégoire Mathieu : 107
- Monchaud Caroline : 58
- Bouchet Stéphane : 40
- Polard Elisabeth : 1
- Saint-Salvi Béatrice.
Et si, après cela, vous avez envie de vous former en méthodologie, la glorieuse SFPT vous invite LA
274. Le CNGE ou Collège national des généralistes enseignants
Je vous en ai déjà parlé plusieurs fois, c'est LA société savante des médecins généralistes.
Il y en a d'autres autoproclamées mais vous pouvez laisser tomber.
Sur les bronchiolites à VRS (Beyfortus/nirsevimab) : ICI
Sur Paxlovid et Covid : LA
Je suis allé regarder les DPI du Conseil scientifique (non rempli complètement) : nombre de citations.
- Gilberg Serge : 27
- Vincent Yves-Marie : 7
- Ferrat Emilie : 5
- Partouche Henri : 1
- Renard Vincent : 1
- Dix autres : 0
C'est peu par rapport à la norme, mais c'est encore trop.