Affichage des articles dont le libellé est COVID. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est COVID. Afficher tous les articles

lundi 18 novembre 2024

La vaccination obligatoire des nourrissons a-t-elle été efficace pour augmenter la couverture vaccinale ? Non.





La vaccination obligatoire des nourrissons a été instaurée le premier janvier 2018 : elle concernait 11 vaccins.

L'objectif avancé par les autorités gouvernementales de santé publique était d'augmenter la couverture vaccinale des nourrissons et de vaincre par la force l'hésitation vaccinale. 

J'avais signé le 16 octobre 2017 une lettre ouverte contre cette obligation en arguant que l'éducation valait mieux que la coercition. C'est LA.

En avril 2024 une agence gouvernementale (Santé Publique France) publie les chiffres de couverture vaccinale. 

ICI avec le texte complet à télécharger

Il est assez difficile de faire des comparaisons dans le temps car les données, de 2017 avant l'obligation vaccinale jusqu'à 2020 ont été obtenues ainsi : 


Et ensuite, d'un seul coup d'un seul, les mesures ont été effectuées par sondage à partir de la base de données du SNDS : DCIR entre 2020 et 2022.

En général, quand on change le système de mesure c'est pour montrer que les résultats que l'on escomptait sont meilleurs avec le nouveau système qu'avec l'ancien. Eh bien, dans ce cas, c'est le contraire.

(On peut dire d'une part que les chiffres obtenus par les certificats en PMI étaient surévalués en raison d'une population captive et/ou plus volontaire) et ensuite que les sondages ne sont que des sondages).

Prenons l'exemple de la vaccination ROR. En 2020 : couverture vaccinale 

  • Par certificats (24 mois) : 
    • 1 dose : 95,1 %
    • 2 doses : 92,8 %
  • Par sondage SNDC-DCIR  (21 mois) : 
    • 1 dose : 93,2 %
    • 2 doses : 84,7 %
Les améliorations :
  • Entre 2017 et 2020 :
    • 1 dose : + 3,2 %
    • 2 doses : + 6,5 %
  • Entre 2020 et 2022 :
    • 1 dose : + 0,5 %
    • 2 doses : + 1 %

Donc, les comparaisons sont difficiles... Et ce, d'autant plus, que les vaccins heptavalents sont apparus.

Nous ne reviendrons pas sur les discussions concernant l'efficacité des vaccins sur différents critères qui dépendent de chaque vaccin, nous l'avons déjà fait largement.


Nous nous intéresserons simplement à l'efficacité de l'obligation vaccinale sur la couverture vaccinale.

En 2020 la couverture vaccinale pour DTPC-Hib était de 98,8 % (certificats) avec une augmentation de + 0,7 % depuis 2017. En 2022 (SNDS-DCIR) : 91,4 %, soit + 0,5 % depuis 2020

En 2020 la couverture vaccinale pour le pneumocoque (3 doses à 24 mois) était de 95,7 % (certificats) avec une augmentation de 4,1% entre 2017 et 2020. En 2022 (SNDS-DCIR) : 91,7 %, soit + 0,6 % depuis 2020.

Pour le Méningocoque C : la couverture vaccinale selon SNDS-DCIR a baissé de 0,6 % entre 2020 et 2022 : de 87,6 % à 87 %

L'obligation vaccinale a donc produit des effets marginaux puisque même les objectifs sur la rougeole (95 %) n'ont pas été atteints.

Quelques considérations sur la Santé publique : 

  • La Santé publique est par essence inégalitaire : les CSP + vivent plus longtemps et en meilleure santé que les CSP - 
  • Les politiques de Santé publique ne peuvent plus être menées globalement mais il faut aller vers les populations les plus défavorisées, i.e., les populations à risques de maladies ou à risques de ne pas être touchées pour des raisons multiples par les politiques nationales.
  • L'analyse des raisons pour lesquelles les nourrissons ne sont pas vaccinés est intéressante du point de vue de ce qui doit être fait et si cela touche des populations particulières.
  • La diminution du nombre de PMI pour raisons budgétaires par les Conseils Départementaux n'est sans doute pas la meilleure mesure pour aller vers.
  • L'évaluation des politiques de Santé publique ne peut se faire sur des critères de substitution (le nombre de vaccinés) mais sur des critères épidémiologiques : morbidité et mortalité.
  • Il n'est pas possible de proposer des vaccins sans informer sur les enjeux de façon objective.
  • L'obligation vaccinale chez les nourrissons, on va le voir, n'a pas entraîné une adhésion massive pour les vaccins non obligatoires
  • Les atermoiements covidiens, les mensonges répétés sur l'efficacité des vaccins, des masques, de la distanciation sociale (tiens, on n'en parle plus), de l'aération et la perte de toute éthique scientifique dans la présentation des résultats...

Mais qu'en est-il des vaccinations non obligatoires ?

La valeur "pédagogique" de la vaccination obligatoire ne s'est pas fait ressentir sur les vaccinations non obligatoires.

Chez le nourrisson (2022).

Méningocoque B : la couverture vaccinale (3 doses) était de 35,1 % à 21 mois.

Rotavirus : 30,9 %

Chez les adolescents

A 15 ans et en 2023 44,7 % des filles ont reçu 2 doses contre 15,8 % chez les garçons.

La vaccination dans les collèges et en ville a été semble-t-il favorable avec une augmentation des taux de vaccination de 17 % chez les filles et de 15 % chez les garçons.


Adultes.

Nous ne disposons de chiffres que pour la grippe et le covid.


Les chiffres ne sont pas bons tant pour la grippe (populations exposées) que pour le Covid (mais les chiffres concernent les rappels et non les vaccinations 2 + 2 sans tenir compte des sujets ayant eu le covid.

Mais on peut déjà retenir ceci : 


Grippe : 19 % des professionnels de santé exerçant en établissements de santé sont vaccinés

Covid : Les couvertures vaccinales chez les professionnels de santé sont estimées à 9,9 % pour ceux exerçant en Ehpad, 11,1 % pour les libéraux et 12,2 % pour ceux exerçant en établissements de santé

Pour les chiffres en population générale : 

Grippe : 
  • 25,4 % des personnes de moins de 65 ans à risque ont été vaccinées en 2023-2024 contre 34,3 % en 2021-2022 (- 8,9 %)
  • 54 % des personnes de plus de 65 ans ont été vaccinées en 2023-2024 contre 56,8 % en 2021-2022 (- 8,9 %)
Covid (selon les mêmes figures) : 
  • 12 %
  • 30,2 %

Conclusion : 

Le boulot n'a pas été fait. La coercition n'a pas marché.

Pour les nourrissons les progrès sont maigres et l'objectif rougeole n'a pas été atteint.

Pour les adolescents, c'est en devenir.

Pour les adultes (grippe et covid) : c'est catastrophique.

Commentaires : la destruction des soins primaires dont la médecine libérale et et les PMI continue. Les mensonges sur les vaccins contre la grippe et contre le covid laissent des traces.

Que faire ?

Informer, informer, informer.

Informer sainement.





dimanche 27 octobre 2024

Il est possible de mener des essais cliniques contrôlés (vaccins) dans le cas de virus respiratoires (grippe saisonnière et Covid).



Déf. : Un.e vaccinolâtre est une personne pour qui la moindre critique, même mineure, d'un essai clinique, d'un point de vue, d'un éditorial, concernant les vaccins, fait de la personne qui l'a formulée un.e antivaxx.


La lecture critique d'articles (LCA) pour les vaccinolâtres s'arrête aux articles concernant les vaccins (on me dit dans l'oreillette que ce n'est pas mieux pour le reste).





Je me suis fait agresser l'autre jour sur X par deux individus à propos de mes commentaires sur un essai mené "dans les conditions réelles" étudiant le risque d'événements cardiovasculaires post vaccinaux (Covid).


L'article est ICI

On rappelle que "Conditions réelles" signifie pour les essais cliniques : un essai non aveugle, non randomisé, volontiers de cohorte ou cas-témoin, le plus souvent rétrospectif sur données électroniques (sans voir le ou la patiente ou le ou la sujette, selon les cas) dont les données cliniques sont documentées par la personne/patient soit par entretien téléphonique, soit par SMS, soit par mail.

Les essais cliniques en condition réelle ont un intérêt pour explorer des pistes sur des populations plus importantes, pour élargir le champ des connaissances obtenu dans des essais contrôlés robustes positifs (à d'autres populations, en intention de traiter, effets indésirables, ...) mais certainement pas pour valider des indications et des AMM.

Mes deux V** se sont vantés de connaître la taxonomie des preuves des essais cliniques en fonction de leur poids.

L'idée essentielle, développée par l'industrie, la partie est presque gagnée à la FDA et sur le point de l'être à l'EMA, est de pouvoir (pour enregistrer un produit et le rembourser) se passer à termedes essais contrôlés, considérés comme pertes de chance pour les patients et pertes d'argent pour les industriels. Nos deux amis font partie du lobby "Les essais contrôlés ne servent pas à grand chose". Au moment où un article paru dans le JAMA indique le contraire (LA).

Et j'ai eu droit à une phrase dans le style : "peu importe la qualité de cet essai puisque tous les essais contrôlés antérieurs disent la même chose..." Et ensuite : "Qui êtes-vous pour critiquer un essai clinique concernant les vaccins ?" Réponse : Un antivaxx et un comploplo.

Les deux V** se sont ensuite attaqués au fait que je fournissais des arguments issus de mon blog au lieu de développer sur X les mêmes arguments à leur attention, ce qui, bien entendu, est une preuve de non-expertise.

J'écrivais dans ce billet intitulé Misère de l'épidémiologie (ICI), que ce qui s'était passé pour le vaccin anti grippal, à savoir pas qu'aucun essai essais contrôlé n'avait été mené depuis des lustres, se reproduisait avec le Covid et la réponse de l'un deux, un futé, me balançait à la figure que mon billet était erroné puisqu'une étude montrait que c'était impossible de le faire.


via Nicolas Badre (@BadreNicolas)

⏬⏬⏬

Ce que dit Cochrane sur les vaccins anti grippe saisonnière

On rappelle, avant d'aller plus loin, aux 2 V** que la collaboration Cochrane est très sceptique sur l'efficacité de la vaccination anti grippale tant en institutions pour personnes âgées qu'en termes de dissémination soignants vers soignés. 

Chez les adultes en bonne santé : ICI. (hors Cochrane : LA)

Chez les personnes âgées : LA.

Chez les enfants en bonne santé : ICI.

On connaît les défauts et les limites de Cochrane depuis un certain temps (entreprise devenue commerciale, insincérité sur la production des données, influence de l'industrie pharmaceutique) mais le fait que Cochrane ait fait des conclusions pour le moins négatives de l'efficacité des vaccins anti grippe saisonnière, notamment dans les populations à risque, les personnes âgées e/ou polymorbides, et n'ait pas réactualisé ses données parce qu'il n'y a pas de nouvelles études robustes à conduire.



Propriété : Armelle de Moncuit (@Armelle2M) 



Voici l'étude que nos deux champions de la science m'ont adressé comme preuve de mon ignorance et de leurs qualités.

L'article est LA.

Analysons l'article.

L'abstract dit exactement le contraire de ce que prétendent les deux V**.

Our findings suggest that a pragmatic RCT using non-specific endpoints is feasible.

A condition, bien entendu, de cibler les personnes à risques en fonction de leur âge, de leurs comorbidités, de leurs lieux de vie (communautaires ou institutionnalisés) : le b.a.-ba de l'épidémiologie et des études. Car l'incidence de la maladie est différente comme le note l'abstract lui-même :

Hospitalization rates were 40–50-fold and 2–10-fold higher in those >50 years and with comorbidities, respectively.

Liens et conflits d'intérêts.

Arrêtons-nous un moment, cela a quand même de l'importance, sur les auteurs de l'article. Parmi les 13 signataires, 4 sont des employés de Sanofi Pasteur dont le premier signataire ! 

Ainsi, une étude dont le promoteur est Sanofi Pasteur et dont 4 des rédacteurs sont des employés de la firme, indique que ne pas faire d'essais contrôlés n'est pas une erreur puisqu'ils sont infaisables (i.e. ils justifient la non-action de leur employeur).

  

L'introduction.

C'est un poème. Les auteurs écrivent à la deuxième ligne de l'introduction que :

Randomized control trials (RCTs) have, in recent years, relied on laboratory confirmed influenza as a study endpoint to demonstrate the efficacy of influenza vaccines.

Hors, l'article de 2012 qu'ils citent (LA), une revue systématique et une méta-analyse, pour montrer que ça marche, dit exactement le contraire : Evidence for protection in adults aged 65 years or older is lacking.

Et comme ils reconnaissent implicitement en fait que ça ne marche pas ils dérivent vers les complications non pulmonaires de la grippe... 

Cela dit : Differentiated influenza vaccines have demonstrated improved immunogenicity and protection for older adults and some studies have included non-specific cardiovascular or other secondary events to illustrate the full public health value of these vaccines as compared with traditional influenza vaccines12,13,14,15.

Je suis donc allé aux sources : 

La référence 12 est une étude de dose, normale vs forte.

La référence 13 est une étude ouverte.

La référence 14 est une étude contrôlée non significative ! Avec cette phrase pêchée : Pas d'essais depuis 2001 !

Mensonges.

La méthodologie de l'essai.

Pas de surprise : étude rétrospective sur dossiers électroniques à propos de patients hospitalisés au Danemark et en Angleterre pour grippe saisonnière.

Les résultats.

Unsurprisingly, hospitalizations were more common in older adults: respiratory and cardiovascular hospitalizations were ~40 fold and ~100-fold higher in those aged ≥75 than in those aged 18–34 years.

La discussion.

On comprend en la lisant que l'imprimatur a été donnée par le service marketing de Sanofi Pasteur... Mais les contradictions pullulent.

(Ce que l'on reproche aux essais cliniques en général, c'est d'inclure des patients ou des patients trop propres sur eux ou sur elles, c'est à dire sans comorbidités, ni trop jeunes, ni trop âgés)

Eh bien la discussion de l'article dit ceci avec une grande candeur (?) : ce sont les personnes les plus fragiles qu'il vaudrait mieux étudier pour la survenue d'effets indésirables mais cela serait un biais car on ne pourrait étendre les résultats aux personnes ne présentant pas de fragilité. On tombe sur la tête !


On répète donc : il est possible de mener des essais cliniques contrôlés pour le vaccin anti grippe saisonnière avec d'autres critères que l'immunogénicité pour l'efficacité et en sélectionnant les patients à risque de faire des formes graves.

Pour les vaccins anti covid, c'est idem. Mais c'est très compliqué à faire. En raison des mutations, de l'efficacité ou non des mesures non pharmacologiques et de la circulation du virus dans la société tout entière : il s'agit d'un virus respiratoire !



Et voilà la publication d'un article (LA) qui va dans le sens de la possibilité de mener des essais cliniques et qui propose des solutions. 



On peut négliger les V**

mercredi 22 février 2023

Misère de l'épidémiologie, épidémiologie de la misère : Deuxième partie

Via ICI


2. Epidémiologie de la misère. 

(Voir ICI pour la première partie Misère de l'épidémiologie.)


L'âge d'or de l'épidémiologie.

Avant l'irruption du Covid il était dit et écrit partout, qu'il s'agisse des épidémiologistes médecins ou non, des économistes de la santé, des médecins en général, des statisticiens, des géographes, des démographes, des historiens, des membres des agences gouvernementales comme Santé Publique France, l'INED ou la DREES, sans oublier la Cour des comptes ou le Conseil économique et social, que la santé publique était quasiment arrivée à son âge d'or puisque l'espérance de vie en bonne santé ne cessait d'augmenter et que les deux autres indices historiques de l'épidémiologie, la mortalité infantile et la mortalité en couches n'avaient jamais été aussi basses dans les pays développés (mais aussi ailleurs) depuis que des courbes existaient.

C'est ce qu'on appelait l'achèvement de la transition épidémiologique ou la transition sanitaire : ICI.

Période de baisse de la mortalité qui accompagne la transition démographique. Elle s’accompagne d’une amélioration de l’hygiène, de l’alimentation et de l’organisation des services de santé et d’une transformation des causes de décès, les maladies infectieuses disparaissant progressivement au profit des maladies chroniques et dégénératives et des accidents.

Cet âge d'or de la Santé publique était l'arbre qui cachait la forêt des inégalités de santé. Le retour violent du social dans le mythe de la Bonne Santé.


Les déterminants non médicaux du mythe de la Bonne santé

L'âge d'or de l'épidémiologie que j'appelle, en référence à Francis Fukuyama, La fin de l'épidémiologie et le dernier homme, était un mythe, comme le titre du livre.



Un mythe qui s'auto-détruisait en observant les inégalités entre pays riches et pays pauvres sur les 3 critères historiques de l'épidémiologie, mais aussi en analysant les inégalités à l'intérieur des pays riches, et notamment en France.

Rappelons encore que 80 % des déterminants de santé sont non médicaux.


Cette figure est tirée de cet article : LA.

Un article états-unien de 2016 et consacré aux USA en avait fait déjà le tour : LA

Et enfin un article, toujours états-unien, de 2023, disait la même chose : ICI

La DREES dit cela depuis des années (ICI) et rien ne change dans les politiques publiques (en France et pas qu'en France).

Les médecins en ont conclu, contre toute évidence, qu'il fallait intensifier la médecine.


La fin de l'âge d'or.

Il y avait bien quelques voix divergentes qui tentaient de modérer cet enthousiasme en parlant de la stagnation de la courbe d'amélioration de l'espérance de vie à la naissance, de la stagnation de l'espérance de vie en bonne santé (LA) ou du fait que dans certains pays certains groupes sociaux perdaient en espérance de vie à la naissance (voir le rapport complet de l'OCDE : LA). 

Il y avait aussi quelques voies divergentes qui, en France, malgré le vieux mythe du meilleur système de santé du monde, soulignaient des inégalités de santé publique majeures (taux de mortalité infantile dans le 93 par rapport à celui de la métropole entière et/ou celui de Mayotte). Sans oublier l'espérance de vie à 35 ans qui montrait que la profession et les conditions socio-économiques étaient un de facteurs majeurs de la santé publique.

Et ainsi, les progrès de la santé publique depuis la fin de la deuxième guerre mondiale étaient-ils surtout attribués à la médecine (antibiotiques, vaccins, progrès de l'anesthésie et de la chirurgie), le triomphe de la médecine comme le disait Knock en 1926 et par l'intermédiaire de Jules Romain), et non aux progrès ininterrompus de l'hygiène publique et privée.

Quels étaient les médecins qui osaient affirmer clairement que le triomphe de la médecine avait atteint son acmé, que l'augmentation de l'espérance de vie ne pouvait pas continuer à progresser éternellement (les transhumanistes s'étaient même emparés de l'affaire), qu'il y avait des limites et que la seule façon de progresser était se s'attaquer aux inégalités de santé ?

Alors qu'à juste titre des économistes de la santé de gauche comme de droite (on attend les économistes de la santé atterrés) se focalisent sur l'accès aux soins, sur le reste à charge (ce que le patient doit payer de sa poche en plus de ses assurances publiques ou privées), sur les délais pour obtenir un rendez-vous avec un professionnel de santé, sur les dépassements d'honoraires, sur les conditions d'accueil inacceptables aux urgences hospitalières, sur le fait que les détenteurs de droits sociaux (CMU) aient plus de difficultés que d'autres à prendre des rendez-vous dans certaines spécialités, bla-bla-bla, peu d'économistes, pour des raisons idéologiques qu'il n'est pas très difficile d'analyser (et, après tout, ce n'est pas leur métier) s'interrogeaient sur la validité interne de la qualité des soins et surtout sur les inégalités de santé avant d'être malades.

Nous ne parlerons pas ici des inégalités nord-sud qui sont pourtant au centre de l'économie mondiale et, notamment, du marché des médicaments (utilisés au nord et fabriqués au sud). Sans oublier le pillage des médecins de leur pays d'origine pour suppléer aux défaillances du système de santé.

Nous parlerons des inégalités franco-françaises, entre métropole et DOM-TOM, et à l'intérieur même de la métropole.


La situation de la France


Or, nous l'avons déjà dit plusieurs fois ici sur ce blog, la France va mal (LA) pour ce qui est des indices classiques de l'épidémiologie par rapport aux autres pays de l'OCDE.

Faisons un peu le tour des performances d'un pays qui, en Europe, dépense la part la plus importante de son PIB aux dépenses de santé :

Nous sommes les numéros 1 en termes de pourcentage du PIB consacré à la santé (11,3 %), devant l'Allemagne (11,25), la Suède (11), l'Autriche (10,4), la Belgique (10,3), le Danemark et les Pays-Bas (10,1).

Inventaire : 

Espérance de vie à la naissance (OCDE) : 82,9 ans/10° sur 45 pays 

Espérance de vie à la naissance (femmes) (référence INSEE) : 85,2 ans/sur 26 pays

Espérance de vie à la naissance (hommes) : 80,3 ans/ sur 26

Mortalité infantile en 2019 (ICI) : 3,4/ 30° sur 193 (détérioration de la mortalité infantile en France selon une source INSERM, LA, depuis 2012 !)

Mortalité en couches (encore une fois les inégalités sociales et territoriales sont flagrantes en France : ICI):   8/26° sur 183 pays (source : LA)

Espérance de vie en bonne santé (les chiffres sont sujets à caution dans la mesure où les critères retenus sont variables) (source : LA) avec les derniers chiffres de la DREES parus le 23/02/2023 : LA

Femmes (en Europe et en 2019) : 64,7 ans/ sur 25

Hommes (idem) : 62,6 ans/15° sur 26

Consommation d'alcool : numéro 2 en Europe

Consommation de tabac : Numéro 3 en Europe

Consommation de cannabis : Numéro 1 en Europe

Consommation de benzodiazépines : Numéro 2 en Europe


L'irruption du Covid ou la revanche de l'hygiène.

Le covid, selon nous, a exacerbé un certain nombre de faits sociaux et de santé (pardon pour les redites pour les familiers de ce blog) qui sont des erreurs fondamentales pour la santé publique.

  1. La faillite de la recherche publique et privée sur les vaccins : le vaccin contre la grippe saisonnière existe depuis 50 ans et les études contrôlées sur son efficacité (sur différents critères qui n'étaient même pas évoqués avant le covid -PréCo- : mortalité, transmission populationnelle, familiale, au travail, dans les établissements scolaires, dans les structures de soins entre patients, patients vers soignants, soignants vers patients, formes sévères, moyennes et ou modérées, et cetera...) n'ont pas été menées dans de bonnes conditions "scientifiques". 
  2. La faillite de la promotion de l'hygiène et des études la concernant : pendant ces 50 ans, mais là on aurait pu le faire avant, pas d'études contrôlées robustes, de qualité, n'ont été menées sur le lavage des mains, la distanciation sociale, le port de masques (et quel type de masques), dans la rue, dans les transports, à la maison, au bureau, à l'usine, à la machine à café, l'aération des locaux, la purification de l'air...
  3. J'en profite pour dire à tous ceux qui ont dit, écrit, proclamé, ils se reconnaîtront, ce n'est pas la peine de les nommer, je ne voudrais pas risquer qu'ils se retrouvent avec des essaims de trolls sur le dos, tous ceux qui m'ont traité officiellement, officieusement, sous le manteau, voire depuis la Kommandantur, d'antivaxx, d'hygiéniste (pour les ignorants qui sont nombreux j'écrirais un jour la différence entre l'hygiène et l'hygiénisme), d'antiscience pendant la période PréCo, la période de la grippe saisonnière, parce que je posais les mêmes questions que j'ai posées pendant la période Covid, j'en profite pour dire à tous ces gens-là, ceux qui, pendant la période Covid m'ont traité officiellement, officieusement, sous le manteau, voire depuis la Kommandantur, d'antivaxx, de méthodolâtre EBM (parce que je ne me contentais pas d'études épidémiologiques cas-témoins rétrospectives sur dossiers électroniques avec comme critères d'efficacité des critères de substitution), de covidonégationniste, mais surtout de partisan de l'euthanasie sociale : que faisaient-ils pendant la période des grippes saisonnières ? Qu'ont-ils fait après la pandémie sinon compter les morts pour faire encore plus peur ? Avaient-ils piscine au conseil de l'Ordre, avaient-ils piscine avec Raoult et Perronne, avaient-ils piscine avec Sanofi et l'Institut Pasteur ? Non : ils pensaient que seul le chiffre d'affaires lié à la vente des vaccins comptait.
  4. L'hygiène, le lavage des mains (et ce n'est pas parce que le lavage des mains a peu d'impact qu'il ne faut pas continuer de se laver les mains), l'aération des locaux, la purification de l'air, la distanciation sociale, le port des masques, lesquels ?, où ?, en quelles occasions ?, est, tout le monde peut le reconnaître, un complément nécessaire mais pas suffisant de la vaccination contre le covid et pour lutter contre le covid. La lecture ou la relecture pour les plus instruits de Thomas McKeown semble nécessaire. Désormais, même les vaccinolâtres railleurs la prônent, cette satanée hygiène, puisque l'efficacité du vaccin n'est pas suffisante pour freiner la transmission.
  5. Remarquons que les épidémiologistes, infectiologues, virologues, démographes qui étaient en place pendant A(H1N1) lors de la pseudopandémie et qui ont menti et fait de fausses prévisions, qui n'ont pas engagé d'essais de qualité et surtout ont affirmé que ces essais ne servaient à rien puisqu'il suffisait de vacciner plus de monde, sont toujours en place.
  6. Pour terminer, n'oublions pas que cette pandémie Covid a touché en France, et notamment avant l'apparition de la vaccination, les plus pauvres, les plus démunis, les moins insérés dans le tissu social, les personnes qui ne sont pas nées en France, les moins éduqués, les CSP - et les fragiles classiques, c'est à dire les immunologies-déprimés.

Conclusion provisoire.

Ainsi, les progrès en santé publique dans les pays développés, se fera surtout par des actions concertées entre les pouvoirs publics, les acteurs du social et les professionnels de santé, sur les 80 % des problèmes de santé qui ne sont pas liés à la médecine.

Mais il est plus facile (quoique...) de demander de l'argent que d'agir vraiment avec l'argent que l'on nous a donné, il est plus facile de demander de l'argent que d'arbitrer son usage vers des actes moins valeureux que la transplantation cardiaque ou l'oncologie personnalisée : les conditions de travail, de logement, l'éducation, le niveau des salaires.

Car, à l'inverse, toutes les belles courbes historiques de la santé publique vont se dégrader inexorablement. Et les épidémiologistes qui tiennent la baraque en France, au lieu de peser de tout leur poids (qui est faible, avouons-le) pour initier des essais de qualité nous diront comme ont dit les grands pharmacologues présents dans les réunions du Comité de Pharmacovigilance de l'Agence, nous ne pouvions rien faire (ils sont restés, ils n'ont pas démissionné et ils font la morale à ceux qui les critiquaient à l'époque).

Les épidémiologistes ne servent donc qu'à compter les morts.





dimanche 15 janvier 2023

Bilan médical du lundi 9 janvier au dimanche 15 janvier : massacre des étudiants en médecine, accidents de travail, vaccin Covid, Covid long, tamiflu, industrie, Prescrire, cancer de la prostate, femmes pauvres, Rochoy.

 

Roger Blanchon
Métaphore des soins primaires

12. Le massacre lors de la formation hospitalière des médecins.




13. Les accidents du travail : un problème de santé publique

Les chiffres de 2022 n'ont pas encore été publiés.

En 2021 :

  • 604 565 accidents de travail et accidents de trajet
  • L'indice de fréquence est de 31 pour 1000 salariés
  • 645 accidents mortels : dans la quasi totalité des cas il s'agit de travailleurs manuels.
Voir ICI

La prévention des accidents du travail est-elle essentiellement médicale ? Non.



14. La collection des études de très bas niveau de preuves continue sur la vaccination anti Covid

  • Etudes sponsorisés par l'industrie des vaccins
  • Etudes de cohorte cas-témoin rétrospectives
  • Significativité statistique laissée au vestiaire
  • Présentation des chiffres en valeur relative et non en valeur absolue
  • Conclusions triomphantes et hâtives dès le preprint

Un preprint du Lancet (ICI) indique que les boosters bivalents sont efficaces. 


Eric Topol est enthousiaste (LA) : 


Quant à Paul Offit il s'interroge (ICI) sur la nécessité de vacciner des jeunes gens peu à risques de Covid en les boostant sur des variants qui vont bientôt disparaître.

Vinay Prasad l'est moins (ICI) : en signalant que Peter Marks (de la FDA) admet qu'il n'a pas demandé de données d'efficacité appropriées pour le booster bivalent.



Saul Leiter (1923 - 2013)

15. Et ça continue sur le Covid long.

Pour le covid long sur lequel j'ai déjà écrit ICI il existe 5 problèmes majeurs : 

  1. Un problème de définition : plus de 200 symptômes ont été identifiés avec des impacts multiples sur divers organes
  2. Un problème de causalité : on n'a pas encore retrouvé de lésions spécifiques liées au Covid
  3. Un problème de fréquence : dans le même article (ICI) les auteurs écrivent qu'il survient chez 10 % des patients ayant présenté une affection pulmonaire sévère due au Covid ; plus loin : l'incidence est estimée à 10-20 % des patients non hospitalisés ; plus loin : 50 à 70 % des patients hospitalisés et 10 à 12 % des vaccinés.
  4. Un problème d'essais cliniques de qualité et notamment des essais prospectifs.
  5. Un problème de prise en charge.
Voilà que paraît une étude israélienne dans le BMJ (ICI) indiquant que les patients ayant présenté un Covid modéré (mild) sont à faibles risques de conséquences pour leur santé un an après leur diagnostic.

Un certain Jérôme Larché, je cite : Docteur en médecine interne et spécialiste du Covid long, est interrogé par Léa Giandomenico dans une revue grand public et conteste les résultats de l'étude (LA) avec des arguments plutôt raisonnables. Dans cet article Antoine Flahault, un Fearmonger connu, reconnaît, je résume, que c'est rassurant.

Un article en forme d'éditorial publié sous l'égide de l'université du Minnesota (LA) est lui-aussi très critique sur les résultats de l'article israélien.

Qu'allons-nous devenir ?

16. Tamiflu : quand la pénurie de médicaments est un bienfait pour la santé publique

Des médecins se plaignent d'un manque de tamiflu (osetalmivir), produit inefficace, voire dangereux, dans la prise en charge des premiers symptômes de grippe saisonnière documentée.

L'éditorial est LA

Le titre : 


17. L'industrie pharmaceutique philanthropique

Voir LA l'article 



18. Ne pas prescrire selon la Revue Prescrire : les nouvelles molécules de 2022

LA



19. Dépistage du cancer de la prostate : rebelote.

J'ai une discussion vive sur twitter avec un urologue qui soutient les recommandations des Sociétés savantes, qui, comme chacun le sait sont dénuées de liens et de conflits d'intérêts, prônant un dosage systématique du PSA chez les hommes n'ayant pas d'antécédents entre 50 et 75 ans. Contre l'avis des agences gouvernementales partout dans le monde. Et il n'oublie pas le toucher rectal.

Je connais ses arguments, il ne connaît pas bien les miens, et il finit ainsi (je vous promets qu'il ne s'agit pas d'un montage).


Désespérant.

Dominique Dupagne sur le sujet (qu'il connaît bien) : LA

20. La condition des femmes pauvres dans le Neuf Trois vue par une gynécologue

C'est sur France Culture en 5 épisodes et c'est superbe et effrayant. LA



21. Et avant de vous endormir un billet de blog complet sur les voeux de santé du Président Macron. Par Michaël Rochoy. Des commentaires ad hoc


C'est LA et c'est super.



dimanche 10 juillet 2022

Bilan médical du lundi 4 juillet au dimanche 10 juillet 2022 : Variole du singe, Innovation, Médecine patient-centrée, complications du covid chez l'enfant, un influenceur qui dépiste mal, vaccins anti covid, Damien Barraud, Mépris des MG

 
Yves Hirschfeld (2022)

Un Pu-PH en forme olympique



"Variole du singe" : un cas d'école pour la Loi Inverse des Soins.

Un billet de @MartetChristoph dans Komitid (ICI) souligne l'urgence de s'intéresser à la très mal nommée "variole du singe". Plusieurs sujets sont traités : 1) le fait que cela touche surtout des hommes gays et bis, 2) l'absence de visibilité sur la disponibilité du vaccin, 3) la nécessité d'aller vite et de cibler les population pré citées et notamment les utilisateurs de la PrEP, 4) les mesures barrières (et y compris la diminution des partenaires sexuels).

Mais.

D'autres voix se font entendre pour ne pas stigmatiser les gays et bis et, je cite, "pour ne pas refaire les erreurs commises lors du sida". 

OK. 

Mais : 1) on ne connaît pas l'efficacité du vaccin antivariolique contre la variole du singe, 2) on ne connaît pas les quantités de stock de vaccin, 3) il vaudrait mieux, donc, au risque de stigmatiser, et tout en donnant des conseils barrières, commencer par administrer le vaccin aux groupes les plus à risque (et ne pas commettre les mêmes erreurs que pour la vaccination anti Covid où les populations les plus à risque n'ont pas été suffisamment ciblées) puis, en fonction de l'extension de l'épidémie et des stocks disponibles, étendre à la population générale...


Quand seulement 14 % des molécules (en oncologie et en onco-hématologie) approuvées par la FDA ont remplacé un traitement standard.

Un article de Benjamin DJ et al (LA) rapporte qu'entre 2016 et 2021 270 molécules ont été approuvées par la FDA. Les auteurs remarquent que 28 molécules (14 %) ont remplacé un traitement standard (innovation thérapeutique), que 32 molécules (15 %) sont devenues des équivalents du traitement standard (me-too), que 61 (29 %) étaient des adjuvants et 86 (42 %) des traitements de dernière ligne (niches ou en plus).

Cela signifie que l'innovation ne représente que 14 % de la production des laboratoires.


Remettre en cause la médecine patient-centrée qui serait la cause de (tous) les maux. Pour, sans rire, demander de revenir à une médecine médecin-centrée. Panique.

La "crise" de la santé publique, la "crise" de l'hôpital, la "crise" des urgences, serait liée, selon certains (je ne les cite pas pour ne pas leur donner une visibilité inappropriée) au fait que la médecine, science pure et dure (comme si la médecine était une science), serait trop tournée vers le patient !

Au nom de théories fumeuses dans le style s'occuper d'abord des patients, c'est, je cite, "un langage de bonne soeur", ou ce serait comme "le client a toujours raison"...

Les médecins cherchent toujours des boucs-émissaires pour excuser leurs erreurs : les médecins hospitaliers accusent les administratifs, ne cessent d'adresser des piques contre la ville (les libéraux) mais c'est donner trop d'importance à ces pelés et ces galeux, et, désormais, ils ont vraiment un cerveau rétréci, ils s'en prennent aux malades. 

Le rêve des hospitaliers : un hôpital sans malades.

Voir un article que ces médecins new scientists (l'EBM sans les patients) devraient lire : ICI.


En résumé : les médecins sont amenés à faire quotidiennement des choix entre leurs propres intérêts, les intérêts de leurs patients et les intérêts de la société qui doit préserver les ressources médicales. Pour surveiller ces choix, la société compte à la fois sur l'éthique professionnelle, la gestion bureaucratique et le contrôle. 

On peut exprimer cela autrement : l'éthique des praticiens, dans le cadre de préférences sociales qui les lient entre eux, voudrait qu'ils placent l'intérêt des patients avant leurs propres intérêts (altruisme) et qu'ils délivrent les ressources limitées dont ils disposent de façon efficiente (selon un principe d'égalité et d'efficience).

L'étude en question montre qu'ils sont deux fois plus altruistes qu'un groupe social équivalent mais que pour les critères égalité/efficience, il n'y a pas de différence. Les étudiants en médecine attachent plus d'importance que les médecins praticiens.

Cependant, il ne faudrait pas que les décideurs en santé publique comptent trop sur le professionnalisme des médecins pour assurer l'efficience.

Quand il devient très difficile, chez l'enfant, de savoir si les inflammations post covid et/ou les décès dus au Covid sont un mythe ou un problème de santé publique.

Nos amis les ZéroCoviders, nos amis les Faiseurs de Peur (Fear Mongers), nos amis les "précautionneux" (la nouvelle catégorie sociologique découverte et/ou inventée par A&L --Antoine et Laure, éditions Slate), nos amis les Faiseurs de Maladie (les Disease Mongers)...

... Nos amis les rassuristes, les signataires de la déclaration de Barrington, les darwinistes sociaux, les eugénistes (et climatosceptiques)...

... ont l'art consommé du cherry-picking, c'est à dire de ne retenir, éventuellement de lire, et de ne citer que les articles (et quelle soit la qualité de la publication car la lecture critique se dissout dans l'idéologie) qui vont dans leur sens.



Une étude islandaise très inconfortable pour tout le monde sur les hospitalisations des enfants : 

Cette étude (ICI) a suivi tous les enfants islandais infectés par le covid (1749) pendant les 3 premières vagues du Covid (entre le 28/02/20 et le 31/08/22). Aucun enfant n'a eu des symptômes sévères, 81 (4,6 %), 1287 (73,9 %), et 374 (21,5 %) ont présenté respectivement  des symptômes modérés, légers et pas de symptômes.
Aucun enfant n'a été hospitalisé.
La source de l'infection a été le foyer familial dans 65 % des cas.

Des données françaises d'avril 2022 donnent des informations différentes :

ICI


Mais volontiers moins alarmistes que celles fournies par les sites Faiseurs de peur.


Covid-long

Ce commentaire (LA) d'un article danois (ICI) résume assez bien la situation sur le Covid long : l'article (épidémiologie rétrospective) est rassurant mais la méthodologie est loin d'être parfaite. Il rapporte également des faits contradictoires.

Mais, encore une fois, la "vraie" question est celle-ci : si le Covid long est un problème de santé publique, existe-t-il un essai contrôlé montrant que la vaccination sera la solution ?

Shamez Ladhani se pose des questions : ICI. Et Noah Louis-Ferdinand lui répond : LA.

La disparition mystérieuse des MIS-C

Alasdair Munro raconte comment le Multi-system Inflammatory Syndrome a quasiment disparu des radars : LA.


Pourquoi ? Et selon l'auteur : 
  1. Le virus a changé. On ne sait pas pourquoi les enfants attrapent le MIS-C mais il est possible que les nouveaux variants avec un changement de la protéine spike entraînent moins cette complication
  2. Les enfants ont changé : en GB tous les enfants ou presque ont attrapé le Covid ; une étude épidémiologique (peu robuste) montrerait que chez les enfants entre 12 et 18 ans la vaccination par 2 doses de Pfizer diminue le nombre de MIS-C (LA) ; il existerait une double immunité (naturelle et vaccinale et combinée) qui empêcherait la survenue de nouveaux MIS-C 

C'est également le cas pour la nécessité ou non, par exemple, de vacciner les enfants de moins de 5 ans.


Mais aussi pour les taux de myocardites/péricardites post Covid chez les adultes.

(Une étude israélienne rétrospective portant sur 196 992 adultes publiée en avril 2012 (entre 03/2020 et 01/2021) (ICI), avec un groupe contrôle apparié non covid de 590 976 sujets montre :
5 patients post-COVID-19 ont présenté une myocardite (0.0046%) et 11 patients une péricardite (0.0056%) et dans le groupe contrôle : respectivement 27 (0.0046%) et 52 (0.0088%), le sexe (masculin) et une pathologie vasculaire périphériques étaient plus souvent associés à la péricardite, Conclusion : cette étude n'a pas retrouvé d'augmentation de l'incidence de myocardite/péricardite chez les patients ayant contracté le covid.

Mais il y a aussi des articles (déjà plus anciens) qui disent le contraire : LA
Cet article compare les taux supplémentaires de myocardites/péricardites chez les patients ayant eu le covid vs les sujets ayant été vaccinés : 40 myocardite vs 10 respectivement pour 1 M de covidés vs 1M de vaccinés.

Il y a même un article Qatari (preprint) qui parle de l'efficacité de l'immunité naturelle.


Trop beau pour être vrai ?
L'étude menée sur deux ans montre que les réinfections sont le plus souvent non sévères.

Eglise de Dépistologie : un influenceur raconte n'importe quoi sur le dépistage du cancer du sein.

Voici ce qu'il écrit : 

"Le cancer du sein est la principale cause de mortalité par cancer chez les femmes.
1 cancer du sein sur 5 touche les femmes de moins de 50 ans.
Plus tôt il est détecté tôt mieux il se soigne.
A partir de 25 ans un examen clinique de vos seins (palpation) par un professionnel de santé est recommandé tous les ans."
Bla-bla-bla.

Le procédé est toujours le même : mélanger des faits et des non faits.

Il a eu son diplôme de médecin dans une pochette surprise ou il a suivi les cours de l'Eglise de Dépistologie qui est à la médecine ce que la scientologie est à la religion : une entreprise de décérébration.

Pour avoir des informations non erronées sur le dépistage du cancer du sein par palpation ou par mammographie, voir le site Cancer Rose LA.

Ras-le-bol des courbes explicatives mono causales !


Désormais, quand vous croisez quelqu'un dans la vraie vie comme dans la fausse (Twitter), iel défend ses positions sur les "vraies" causes de l'échec/réussite de ses théories. 

Dans le débat d'idées et pour s'en tenir à masques/aération/vaccination/distanciation/lockdown/traçage (et n'oubliez pas que pour chaque item il existe des sous-sections) vous pouvez être certain (il faut bien être certain de quelque chose) que votre interlocuteur/trice va vous envoyer dans les tympans les mots Japon, Corée, Nouvelle-Zélande, Singapour, Islande, Italie, GB, US, Brésil, et cetera, avec une courbe expliquant tout et vous renvoyant dans les cordes.

Misère de l'infographie et infographie de la misère.

Rappel : le score calcique ne sert à rien.

Le CNGE nous l'avait dit. On le rappelle : voir LA. "Aucun élément de preuve ne suggère qu'il peut avoir un bénéfice clinique." Fermez le ban.

Rappel : la visco-supplémentation par acide hyaluronique pour les genoux arthrosiques ne fait pas mieux qu'un placebo.

L'accumulation de données n'y fait rien : les orthopédistes et les rhumatologues continueront de le faire.

Voir une revue récente dans le British Medical Journal : ICI.

Qui confirme les données de 2012 : LA.

Les vaccins anti Covid : efficacité, évanescence.

Une nouvelle publication EPIPHARE (ICI) (dont on connaît les limites méthodologiques, à savoir qu'il s'agit de comparaisons épidémiologiques rétrospectives entre groupe de sujets et de patients et non d'un essai prospectif comparatif contrôlé comparant l'efficacité d'une dose de rappel vs placebo entre deux ou plusieurs groupes de patients) montre une efficacité de 80 % (hospitalisation) (delta et omicron) et de 72 % pour omicron pour la première dose de rappel (booster 1) des vaccins ARNm.

Rappelons que ce papier ne parle pas de diminution du risque absolu mais que, surtout, le critère de substitution "hospitalisation" est une daube absolue. Sans compter la signification d l'hospitalisation : service covid, soins intensifs, réanimation.

OK.

Et voici les données (pré print) d'une étude italienne de la littérature (LA) (c'est son défaut) qui montre que vis à vis d'omicron la deuxième dose de vaccin n'est efficace qu'à 70 % après la deuxième dose, et qu'après la troisième dose de vaccin  moins de 20 % et 25 % d'efficacité sur, respectivement, l'infection et sur l'apparition de formes symptomatiques 9 mois après le booster.

Vous voulez des nouvelles de Damien Barraud ? Le voici qui parle de Raoult et ac (acolytes) sur Sud-Radio avec son franc-parler et son autorité habituelle.


C'est ICI, proposé par Alexandre Samuel @AlexSamTG

Il y a plusieurs enregistrements que l'on peut consulter les uns après les autres.
ccc

Voici comment le CHU de Montpellier voit la médecine générale (mépris) : 







Pause.