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jeudi 28 avril 2022

Pourquoi il est nécessaire de mener des études contrôlées étudiant les effets du port du masque en période de pandémie Covid.

Belphégor - 1965 © AFP / COLLECTION CHRISTOPHEL 


Le port du masque a été, dès les débuts de la pandémie, une des mesures-phares non pharmacologiques (il n'y avait pas grand chose d'autre) appelées aussi mesures-barrières.

Il s'agissait d'une mesure de bon sens.

Le port du masque n'entrait pas dans le cadre du principe de précaution puisqu'il existait des éléments concrets indiquant que le port du masque avait un effet filtrant pour les particules virales qu'elles soient grosses comme pour la grippe saisonnière ou fines comme pour le covid-19.

Le port du masque ressortait du principe de prévention.

Le port du masque pose un certain nombre de questions :

  1. Quel type de masque ? Tissu, chirurgical, FFP2, FFP3
  2. Où les porter ? A l'intérieur, à l'extérieur en général, à l'extérieur en milieu concentré (foule)
  3. Comment les porter ? Bien, mal, plutôt bien, plutôt mal
Or, contrairement à toute logique, aucune étude robuste n'a montré quelque chose de probant sur la transmission, les formes symptomatiques ou asymptomatiques, la séroconversion, les hospitalisations en services de soins intensifs et/ou de réanimation, les décès et... les covid longs.

Aucune étude robuste n'a été menée car il est difficile, n'en doutons pas, de mener de telles études en raison du nombre de facteurs qui interviennent : statut vaccinal, quel vaccin, respect de la distanciation sociale, variété et concomitance des souches, lieux de possibles contaminations, et cetera... âge, facteurs de risque...

Il est étonnant que des recommandations universelles, plusieurs milliards d'individus, ne soient pas étayées par des études de qualité.

Le biais cognitif des vrais scientifiques dépositaires du savoir tiré de l'expérience est celui-ci : je me contente d'essais non robustes quand leurs résultats confortent mes opinions.

Quant aux objections qu'ils produisent, ces scientifiques qui avancent l'effet parachute pour justifier leurs arguments, trop de facteurs, pas possible de tout envisager, elles seraient balayées par la mise au point de protocoles contrôlés, randomisés, localisés qui rendraient ces objections caduques puisqu'elles seraient également réparties dans des groupes homogènes de patients...

L'absence d'études robustes nourrit les malentendus, les incompréhensions, et aggrave les idées anti science expérimentale.

La gestion catastrophique du port du masque par les autorités gouvernementales et de santé publique (on a vu que c'était la même chose) ET par les bien-disants scientifiques a créé la confusion et le doute, le grand public ayant du mal à comprendre que les prétendus scientifiques ou que les vrais scientifiques puissent au même moment et successivement dire des choses contradictoires et ne pas revenir sur leurs erreurs au lieu de répéter en boucle : "Si nous changeons d'avis, c'est en raison des données de la science." Alors que c'est faux.

L'analyse actuelle ICI des études plus robustes que d'autres mais peu robustes quand même...

1) montre que le port du masque en tissu est inefficace pour la transmission du Covid chez des personnes adultes non vaccinées (LA), étude qui comparait le port du masque en tissu vs le port de masques chirurgicaux et, pour les deux groupes, il y avait un groupe contrôle sans conseils et un groupe intervention (avec éducation au port du masque et aux enjeux des autres mesures-barrières dans la stratégie Covid) 

A noter également dans cette étude menée au Bangladesh que les masques étaient distribués gratuitement et que cette gratuité n'a eu aucune influence sur le port du masque : ce sont les informations données aux citoyens (il n'y avait que des hommes) qui ont fait augmenter le port du masque de 28 % ! 



Cette étude a fait également l'objet de critiques féroces : ICI

2) montre que le port du masque chirurgical en extérieur chez les adultes et en association avec les mesures-barrières (étude non randomisée) ne diminue pas significativement l'incidence des infections par covid-19 à un mois : LA. Etude DAN MASK. Chez des adultes. 

Cette étude présente de nombreux biais méthodologiques.

3) Il existe aussi une étude "écologique" (octobre 2021) qui montre aux US que le port du masque dans les écoles chez les enfants de moins de 18 ans une diminution du nombre des contaminations. Mais il y a tellement de biais qu'il vaut mieux ne pas trop prendre en compte les résultats (pas assez de participants, non prise en compte du statut vaccinal, hétérogénéité des environnements...)

4) enfin une méta-analyse dans le BMJ était peu conclusive : LA en raison de l'hétérogénéité des essais (8 ont été retenus) et de leur manque de robustesse.

5) A noter qu'une étude française (Qualimask) a tenté d'analyser ICI chez des adultes (nous n'avons qu'une prépublication) les perceptions, représentations et les pratiques concernant le port du masque en population générale: les premiers résultats sont tout à fait intéressants notamment sur ce que pensent les participants sur l'acquisition de la façon de porter un masque (savoir expérimentiel). On imagine la même chose chez les enfants ! 

Il est difficile de comprendre comment il n'a pas été possible, depuis janvier 2020 (et avant si on parle de la grippe saisonnière) de mener des essais contrôlés en France (mais c'est la même chose ailleurs) :

  1. Dans les bureaux (ARS Ile-de-France vs ARS Occitanie)
  2. Dans les entreprises (Renault vs Peugeot dans des ateliers de soudure)
  3. Dans les lycées (lycée Louis-Le-Grand versus lycée du Parc)
  4. Dans les collèges (93 vs 78)
  5. Dans les écoles...
  6. Dans le métro parisien (ligne 7 vs ligne 13)
  7. Dans les établissements de soins (Necker vs Avicenne)
  8. Dans les EHPADS (public vs Orpea)
  9. Chez les professionnels de santé...
  10. Et cetera...
Il existe des explications simples : l'anesthésie des épidémiologistes par la politique du tout vaccin, l'absence d'argent pour la recherche publique en épidémiologie puisqu'il n'y a pas de molécules à commercialiser... La faillite des agences gouvernementales qui, comme leur nom l'indique, obéissent, doivent obéir aux injonctions du gouvernement.


Est-il possible de faire autrement ? 

Publier le nombre de morts tous les jours, publier le nombre de contaminations tous les jours, publier le nombre (estimé) de covid longs tous les jours, très bien.

Publier le nombre d'études contrôlées en cours évaluant l'efficacité et l'efficience du port du masque : pourquoi non ?


dimanche 5 juillet 2020

Grippe saisonnière et Covid-19 : un manque d'essais contrôlés coupable.


La grippe saisonnière existe depuis... 1917.

Le corps expéditionnaire américain se rendant en Europe a reçu un vaccin anti grippal en... 1944.

Mais le vrai début de la vaccination à grande échelle a commencé après la pandémie de 1968.

C'est en 1985 que la vaccination anti grippale est recommandée et remboursée en France chez les personnes de plus de 75 ans. Puis à partir de 70 ans en 1989 et de 65 ans en 2000. Sur des critères d'efficacité non démontrés encore actuellement.

Depuis lors la politique sanitaire de la France se résume à ceci : augmenter le nombre de personnes âgées vaccinées. La messe est dite : la vaccination anti grippale est efficace (même les années où le virus circulant en majorité ne fait pas partie des souches incluses dans le vaccin durant l'hiver 2014-2015)

Malgré les déclarations tonitruantes et l'argent dépensé, en l'état actuel des choses il n'est pas démontré que le vaccin anti grippal protège efficacement les personnes âgées (voir ICI) et que la vaccination des personnels de santé protège efficacement les personnes âgées institutionnalisées (voir LA)

On vaccine quand même : cela ne peut pas faire de mal, disent les autorités de santé et les médecins qui se fient à leurs croyances. 

Quant aux autorités, aux agences et aux officines gouvernementales dont le but n'est pas d'écrire des publications scientifiques mais de pondre des machins pour aller dans le sens du complexe médico-industriel, elles ont toujours surestimé de façon indécente à la fois les effets de la vaccination et le nombre de morts dû à la grippe saisonnière pour en demander toujours plus en termes de vaccination. On se rend d'ailleurs compte, en regardant les courbes de mortalité comparées avec les années précédentes que la grippe saisonnière ne tue pas tant que cela mais ce n'est pas une raison pour ne rien faire et ne pas mener des essais...



Donc, depuis 1917, aucune étude, à ma connaissance, n'a été menée de façon contrôlée 

(rappelons quand même que le premier vrai essai contrôlé en double-aveugle de la littérature mondiale a été publié en 1947 et concernait la streptomycine dans le traitement de la tuberculose... A ce propos, je rajoute ce commentaire d'un pneumologue qui se reconnaîtra et qui m'a affirmé que "si la streptomycine n'existait pas les pneumologues continueraient de pratiquer le pneumothorax artificiel pour traiter la tuberculose")

pour tenter de montrer que les mesures-barrières pouvaient être efficaces pour diminuer la morbi-mortalité de la grippe saisonnière.

Donc, depuis 1944, voire 1969, aucune étude contrôlée vaccin vs placebo n'a montré que le vaccin diminuait la morbi-mortalité de la grippe saisonnière. Mais plus encore : aucune étude n'est menée car, selon Big Vaccine, cela ne serait pas éthique puisque la croyance veut que le vaccin marche.

Et puisque le vaccin marche, pourquoi mener des essais sur les mesures-barrières ?

Il est vrai que les mesures-barrières, c'est pas sexy. Que cela ne ressort pas stricto sensu de la médecine mais de l'hygiène. Et l'hygiène, je veux dire les hygiénistes, n'a pas bonne presse. Les hygiénistes sont des empêcheurs de tourner en rond. 
Il ne faut pas confondre l'hygiène et les hygiénistes. L'hygiène, pour simplifier, c'est le tout-à-l'égout, le lavage des mains, le port de masques ou de gants en salle d'opération, l'eau courante, le ramassage des ordures, et cetera. Les hygiénistes, ce sont les gens qui prétendent à une société sans tabac, sans alcool, sans maladies vénériennes, sans drogues, et cetera et qui culpabilisent ceux qui s'y adonnent et sont prêts à tout pour y arriver...

Mais surtout, l'hygiène, les médecins ne veulent pas le reconnaître, pas plus que les industriels qui vendent des médicaments,  a sauvé plus de vie que la médecine sur le long terme (voir les travaux de McKeown LA). 

Ainsi, si dans le cas de la grippe saisonnière des essais randomisés avaient été menés concernant les masques, le type de masques, la distance de sécurité dans les lieux institutionnels de soin et dans la rue et dans les lieux de confinement, le lavage des mains, nul doute que, par prévention, en dépit du fait qu'il n'est pas clair que ces études auraient pu montrer des résultats conclusifs, nul doute que par précaution, le port du masque et les recommandations de distances de sécurité auraient pu être instituées plus tôt et auraient pu sauver des vies et désengorger les services de réanimation.

J'ai oublié qu'il n'y avait pas de masques. Mais, si des études de ce type avaient été faites pour la grippe saisonnière, tout le monde aurait eu des masques !

Ainsi, de telles études, sans compter des essais contrôlés concernant le confinement, et c'était possible, auraient pu sauver des vies dans le cas de la grippe saisonnière (depuis des années) et en auraient sauvé dans le cas de la Covid-19...

Au lieu de cela les médecins et les laboratoires se sont déchaînés sur des molécules théoriquement anti virales dont aucune, jusqu'à présent, n'a fait la preuve de son efficacité.

Des études, des études, des études...




Notes.

La lecture d'une recommandation d'experts sur la prise en charge des malades en réanimation en période de Covid-19 est stupéfiante par son manque de références bibliographiques : LA 

La lecture sur Wikipédia de l'entrée Comportements barrières est stupéfiantes : deux lignes sur les masques et le lavage des mains (ICI).

La vaccination contre la grippe des personnes asthmatiques ne montre pas plus d'effet significatif : ICI.

PS du 28/08/20 : un article véhément de Margaret McCartney sur la nécessité d'essais contrôlés pour les mesures non médicamenteuses contre la Covid : LA.