130. Scoop : les MG anglais travaillent trop et le nouveau contrat ne va pas arranger les choses !
Vous le savez, tous les maux des soins primaires en France vient de ce qu'il est assuré par les méchants médecins généralistes libéraux qui sont nuls en médecine et qui gagnent trop d'argent (et les gens qui lisent un peu ce blog savent combien je les défends bec et ongles et contre vents et marées, hu hu hu) qui seraient remarquablement remplacés, selon l'extrême-gauche de l'extrême-gauche, par des fonctionnaires d'Etat ou apparentés...
Eh bien, les apparentés fonctionnaires en Angleterre (et ne venez pas ergoter sur le système des trusts, sur comment le NHS attribue les fonds, et cetera), travaillent trop, ne sont pas contents, bien qu'ils soient aidés par des assistantes, des IPA et des secrétaires, et gagnent plus d'argent en moyenne que les MG libéraux français. Voir l'article ICI.
131. Un site pour les MG anglais : GP Evidence.
ICI.
Je l'ai testé pour la goutte : LA.
Eh bien, je ne suis pas convaincu.
Le Conseil de l'Ordre toujours aussi grandiose |
132. Une femme chirurgien sur deux rapporte des agressions sexuelles et sexistes (GB)
Un article du Sunday Times (ICI) souligne combien la situation des femmes chirurgiens est problématique en Grande-Bretagne : agressions sexuelles, sexistes, discours grossiers, harcèlement. Seules 8 % des orthopédistes sont des femmes et elles n'ont pas de vie de famille...
Et en France ? On cherche des articles dans la presse spécialisée.
Frida Kahlo (1907-1954) |
133. Le système de santé va mal : c'est dû aux libéraux et il faut rajouter une couche territoriale.
Dans un article paru sur AOC (ICI) (il est possible de le lire en entier en s'inscrivant gratuitement), nous apprenons de deux auteurs dont les conflits d'intérêts sont patents :
- que le système de santé va mal
- que le service public hospitalier est le seul qui compte et qu'il pourra régler tous les problèmes
- que tout ce qui ne va pas est dû à la faillite des soins primaires libéraux qui n'assurent pas et qui donc produisent l'étranglement de l'hôpital public
- qu'il est donc nécessaire de rajouter une couche à ce système (le fameux mille-feuille français), un échelon territorial
- voilà. Fastoche.
Il y a des génies dans ce pays !
134. Bénéfices et risques des médicaments anticancéreux.
Un article du BMJ (LA) indique avec mesure que l'"on" ne fournit pas aux patients toutes les informations dont ils ont besoin.
La mesure de cet article ne rend pas compte de la violence de la cancérologie dans ses rapports avec la "vérité" des études, leur validité interne, sans oublier leur validité externe, sur l'absence d'informations claires, sur la minimisation des événements indésirables, sur le manque d'humanité dans la description des prises en charge, et sur les mensonges répétés sur la survie.
Je cite un dermatologue hospitalier à propos des Réunions de Concertation Pluridisciplinaires où sont prises des décisions "vitales" concernant les patients et d'où sont absents (je me répète, je me répète)les patients eux-mêmes et leurs médecins traitants.
Le jour où ces 3 règles seront prises en compte (je n'ai même pas dit respectées) les oncologues auront des dents.
135. Les PU-PH ont une âme
Un article du JAMA (LA) indique que 40 % des hospitaliers titulaires dans les hôpitaux universitaires français présentent un sévère épuisement au travail et 14 % des tendances suicidaires. Quant aux professeurs associés la situation est encore moins brillante. Il y en a significativement plus (par rapport aux titulaires) qui présentent le sentiment d'être dépassés au travail (73 vs 57 % - p < 0,001), qui envisagent une démission (54 vs 49 %) ou un changement de carrière (41 vs 29 %)
Il serait temps de se pencher sur la question.
Quant à la situations étudiants en médecine, depuis les internes jusqu'aux externes, on sait par d'autres études qu'ils sont encore plus mal lotis.
Michael Rochoy, médecin généraliste, studio Harcourt, masque canard FFP2 Paul Boyé |
136. Dans les lombalgies communes, Cochrane se prononce.
Ou plutôt : ne peut se prononcer car les études de bonne qualité manquent : ICI.
Ainsi, comme d'habitude (un clin d'oeil à Rémy Boussageon), dans les pathologies les plus courantes, les plus invalidantes, les plus banales, il n'est pas possible de pratiquer l'EBM car il n'y a pas d'études de qualité.
137. Boire ou ne pas boire de l'alcool ? Telle est la question.
On ne va pas refaire l'histoire de la toxicomanie, de l'addiction, du légal et du pas légal.
On ne va pas refaire l'histoire des liens et des conflits d'intérêts.
On ne va pas refaire l'histoire des études de cohorte nutritionnelles dont les biais ont toujours été si évidents pour tous que personne n'a arrêté d'en faire.
On ne va pas répéter combien la consommation excessive d'alcool est morbido-mortelle (pour les définitions de l'excès, nous n'avons pas eu le temps de consulter les 200 321 articles parus, les 22 346 livres édités et les 8900 thèses, pardon).
On dira ceci :
- l'alcool est un fléau
- l'alcool est une addiction
- l'alcool a été considéré comme thérapeutique par de nombreux auteurs depuis le dix-neuvième siècle, au vingtième siècle à partir d'avis personnels, d'avis d'experts et sans essais cliniques
- L'alcool est un fléau, un fléau social, il touche plus les catégories sociales défavorisées, bla-bla-bla
- le French Paradox (boire un verre par jour est bon pour la santé) est un fake
- tout comme l'article du JAMA (LA) qui dit que l'alcool est néfaste dès la première quantité d'alcool ingérée.
138. La fin définitive de la médecine.
J'anonymise.
Un adolescent se présente avec une maladie d'Osgood-Schlatter typique cliniquement.
Des radiographies sont demandées par un MG (ce qui n'a, d'un point de vue médical, aucun sens).
Aucun sens car cela ne change en rien la prise en charge de l'adolescent.
Et je lis des commentaires :
- les images sont devenues indispensables
- c'est pour éliminer un sarcome
Qui c'est, le chef ? |
139. Le vaccin Moderna entraîne plus de myocardites que le Covid chez les hommes de moins de 40 ans.
Une vaste étude britannique rétrospective cas-témoin (LA) menée sur la période 01/12/20 et 15/12/21 a analysé plus de 42 millions de personnes ayant reçu une injection, plus de 21 millions recevant 3 doses et presque 6 millions de personnes ayant attrapé le Covid, vaccinées (Astra, Moderna et Pfizer) ou non.
On voit, tout en connaissant les limites d'une telle étude, le recueil des données, leur vérification, leur imputation, le nombre de myocardites non diagnostiquées, le délai de 28 jours, que les risques de myocardite chez les hommes de moins de 40 ans, sont vraiment très faibles (97 myocardites pour 1 million de vaccination en excès après deux deux doses de Moderna) mais significativement supérieurs aux 16 en excès chez les non vaccinés.
PS1 : En France, contrairement à d'autres pays, on ne vaccine plus les jeunes hommes avec Moderna.
PS2 : Si on donne les chiffres en valeur absolue l'excès de risque entre Moderna et Covid est de 0, 000081 et si on s'exprime en valeur relative le risque est multiplié par 6 !
140. Une analyse systématique et une méta-analyse sur les essais randomisés dans le diabète de type 2
Un article chinois paru dans le BMJ (LA) qui mérite des commentaires appropriés et des développements qui sont au-dessus de mes compétences.
Je ne sais pas trop qu'en penser.
Grosso modo :
- on ne traite plus la glycémie mais les risques du diabète
- les auteurs mettent en avant les inhibiteurs du SGLT-2 et les agonistes des récepteurs GLP-1
- quid ?
En espérant qu'il ne s'agit pas d'un cheval de Troie de l'ozempic... |
141. Etude sur la prophylaxie des IST post sexe non protégé.
L'étude états-unienne est LA.
C'est une étude randomisée ouverte
- chez des HSH traités par Prep en prophylaxie et/ou des HSH vivant avec le virus HIV
- présentant des antécédents d'IST (chlamydiae, gonorrhée ou syphilis) dans les années précédentes
- comparant doxycycline (200 mg) 72 heures après un rapport non protégé vs un traitement classique ne contenant pas de doxycycline
- la doxycycline réduit des deux tiers (sic) les complications infectieuses par rapport à un traitement classique ne contenant pas de doxycycline