Je viens de vous signaler il y a peu que l'Association Médicale Néerlandaise venait de prendre parti pour la prévention de la circoncision masculine considérée par elle comme une violation des Droits des Enfants et comme contrevenant à la Constitution Néerlandaise : ici. Je n'ai pas eu de réactions, voire aucune sur ce sujet qui devrait pourtant mobiliser...
Eh bien l'Académie Américaine de Pédiatrie (American Academy of Paediatrics) est en train d'aller dans le sens contraire pour la circoncision féminine (que l'on appelle aussi mutilation génitale féminine).
Vous me direz : c'est pas la même chose. Et vous aurez raison.
Mais c'est quand même assez gratiné.
Sous prétexte que les mutilations féminines se font dans la clandestinité, l'AAP propose de médicaliser ce type d'intervention !
Il est reconnu internationalement que les mutilations génitales féminines sont une violation des droits de l'homme sans bénéfice médical. Rappelons ici les effets secondaires immédiats les plus fréquents : les hémorragies, les infections et la mort. Mais il y a bien entendu des effets au long cours comme les troubles menstruels, l'infertilité, les troubles psychosexuels et psychologiques, et des conséquences obstétricales tardives, comme les césariennes, les traumatismes du périnée, les hémorragies et les morts périnatales.
Ainsi l'AAP se propose-t-elle de légitimer une saloperie sous prétexte de minimiser les effets indésirables.
Bien entendu de nombreuses associations de défense des enfants et des femmes, de nombreuses associations opposées aux mutilations génitales féminines ont protesté.
L'AAP est en train de revenir en arrière.
Nous sommes pourtant, à mon avis, dans la même situation que celle qui fait que des médecins participent à la torture ou aux exécutions capitales sous prétexte de les rendre plus humaines.
(je me suis inspiré d'un article du BMJ : ici)