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jeudi 12 février 2015

Jon Stewart s'en va et la corruption en médecine est toujours niée.



Bonjour.
Jon Stewart s'en va après 17 ans de bons et loyaux services sur Comedy Central.
Voir ICI l'annonce de son départ. Et pour ceux qui ne le connaissaient pas bien un résumé succinct et gentillet de sa carrière : LA.


L'autre soir nous avons appris dans un film de Romain Icard sur la Cinq (Médicaments sous influence, LA, en replay jusqu'au 17 février 2015) ce que personne ne savait, à savoir que big pharma (alias la grande industrie pharmaceutique qui innove et qui trouve les médicaments miracles) trichait.

Personne ne le savait, personne ne le sait et personne ne veut le savoir.




Je voudrais dire aussi, car j'ai entendu des propos déplaisants à son égard, que Bernard Dalbergue, l'ex dirigeant de Merck, est un type courageux, qui s'est fait virer pour avoir dénoncé ce qu'il a dénoncé et il est respectable car peu de gens ont osé sacrifier leur carrière pour des dénonciations qui font pschitt le plus souvent.

On a donc appris dans cette émission qu'à la FDA l'expert qui évaluait le dossier Vioxx était un "honoré" de Merck (le laboratoire qui commercialise le dit produit).
On a appris qu'à la FDA le fonctionnaire évaluateur qui a constitué le dossier Vioxx qui a été soumis ensuite à l'expertise de l'expert dont on vient de parler dans le paragraphe précédent a été embauché ensuite (deux jours après sa démission de la FDA) par Merck.

Mais, nous a dit le fonctionnaire français qui dirige l'agence qui évalue les médicaments en France, cela ne se passe pas comme cela.
Non !



En France Vioxx n'a provoqué aucun décès (contre 30 000 attribués aux Etats-unis).
Les Français étaient génétiquement protégés contre les influences néfastes de Vioxx.

Cela ne se passe pas comme cela en France.
Pour les vaccins, c'est pourtant ainsi depuis des années.



La Direction Générale de la Santé prend des décisions après interrogation du Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) qui réunit une sous section le Comité Technique des Vaccinations (CTV) dont tous les membres reçoivent au moins de l'argent (ne parlons pas des bénéfices indirects : promotion académique, conférences, valorisation de l'ego) des industriels qui commercialisent les vaccins.
Ah, le CTV est présidé par Daniel Floret, professeur à la retraite, honoré de l'industrie des vaccins, qui est en poste depuis des siècles et qui, du haut de son intelligence hors pair, fait la pluie et le beau temps dans le monde des vaccins.
Pour ce qui est de l'inventaire de la corruption du milieu vaccinal, voici un billet éclairant (c'est moi qui l'ai écrit) : LA.



Le film de la 5 parlait longuement du gardasil.
Quand on regarde les liens / conflits d'intérêts des membres des commissions gouvernementales vaccinales on se rend compte que le gardasil est en pointe pour les pots de vin.
Cela vous étonne ?

Et pour couronner le tout, nous apprenons grâce à Hervé Maisonneuve en son blog (LA), le lendemain du jour où nous n'avons pas appris la corruption merckienne aux Etats-Unis (pas en France, pas en France) que, je cite Maisonneuve, "La FDA vient de publier un rapport ... écrit par des juristes universitaires..." et que dit ce rapport selon le titre du billet ? Que "Les conflits d'intérêt des experts n'influencent pas les décisions de la FDA..." et il ajoute, notre naïf, "Faut-il encore les déclarer aux revues ?"

NON !



Savez-vous, chers amis naïfs, quels sont les sponsors de la Fondation d'où est issu le rapport "blanchissant" le sponsoring ? Et je vous promets, naïf également que je suis, qu'en commençant à écrire ce billet, je ne le savais pas. Regardez cette page : LA.

Il y a Merck and co., Inc.

Pour ceux qui n'aiment pas l'investigation ou qui sont feignants de nature, Merck and co., Inc, c'est pareil que Merck qui a commercialisé Vioxx. Vous avez saisi le rapport ?



Donc, Hervé Maisonneuve applique ses propres conclusions à la question qu'il a posée, c'est à dire qu'il ne mentionne pas le fait que les "juristes universitaires", il faut dire que cela fait chicos comme expression, surtout des juristes universitaires états-uniens, c'est à dire qu'il ne mentionne pas que le rapport émane d'une organisation, Law and Economics Center, qui est entre autres sponsorisée par le principal corrupteur historique de la FDA !

Voici les conclusions maisonneuviennes :





  • Ce rapport ne trouve aucune preuve montrant que les conflits impactent les décisions de vote des comités d’experts
  • Les décisions des comités d’experts avec des membres ayant des conflits – et les votes par leurs membres – pour recommander des médicaments sont plus cohérents avec les décisions finales de la FDA et les prévisions des marchés financiers que les décisions des comités et des membres sans conflits



  • Limiter la participation des membres ayant des conflits peut diminuer la qualité des comités d’experts

  • Et passez muscade. On remarquera au passage que le mot patient a disparu des radars.

    La corruption en médecine est une réalité.
    Ce qui est choquant n'est pas qu'elle existe (comme on dit : Elle existera toujours) c'est qu'on fasse semblant de croire qu'elle n'existe pas et, par conséquent, qu'on ne fasse rien pour la combattre.

    N'oublions pas que 70 % des médecins reçoivent encore la visite médicale et que 99 % d'entre eux pensent qu'elle ne les influence pas, c'est à dire que Merck and co., Inc, en envoyant ses délégués à l'information médicale (c'est le terme, ne rions pas) chez les médecins imperméables, fait de la philanthropie pure et simple...



    Merci Jon.
    Le combat qu'il a mené contre Fox News, qui le mènera en France contre Le Généraliste, Le Quotidien du Médecin, Univadis (qui est une division de Merck and co., Inc), le JIM, et cetera ?

    Quand je vois que les mouvements protestataires médicaux utilisent les canaux pourris et sponsorisés sans se rendre compte...

    Merci Jon.




    dimanche 23 novembre 2014

    Haut Conseil de la santé publique, vaccination anti grippale : addendum désespérant.


    Mon dernier billet (voir LA) analysant le rapport du groupe de travail du Haut conseil de santé publique (HCSP) sur l'intérêt de la vaccination anti grippale chez les seniors et les personnels de santé rédigé à la suite de la saisine de la Direction Générale de la Santé (DGS) disait ceci : 
    1. La DGS pose les "vraies" questions (nous avons quand même des doutes sur la naïveté de cette saisine en raison des relations incestueuses qui existent au sein des différentes agences gouvernementales) à défaut d'attendre les "vraies" réponses (une interprétation "malicieuse" est plus vraisemblable : cf. infra)
    2. Le groupe de travail du HCSP est complètement infiltré par les industriels du vaccin (Big vaccine) et personne n'y trouve à redire : méthode française de corruption.
    3. L'efficacité de la vaccination anti grippale n'est pas prouvée scientifiquement dans les deux situations interrogées
    4. Les experts ont l'intime conviction que la vaccination est efficace en ces deux situations et, par une sorte de retournement de la preuve, ils exigent des preuves de non efficacité pour changer d'avis
    5. Les experts payés par Big vaccine n'ont rien fait depuis 40 ans sinon des études bidons et bidonnées et demandent désormais à l'Etat de s'y coller (en sachant que cela ne sera pas fait)
    6. Je suis passé à côté des "vraies" intentions de la DGS et du HCSP

    Et voilà que CMT commente (et c'est moi qui grasseye).


    "J’aimerais préciser que quand je disais que bientôt la question de l’efficacité des vaccins ne serait plus d’actualité, car la coercition imposerait les vaccins à tous indépendamment de leur utilité, ce n’était pas juste histoire de parler.

    En effet, les nouvelles politiques vaccinales qui seront annoncées aux populations dans les mois qui viennent vont probablement mettre en œuvre un ensemble de mesures cohérentes qui rendront très difficile à la population d’échapper à une vaccination, et aux médecins de refuser de vacciner.

    Ces nouvelles politiques ont été imaginées, conçues et imposées dans la discrétion par Daniel Floret, président du Comité technique de vaccination, dont on connaît les conflits d’intérêts avec Big Pharma.

    Les mesures pourront être, avec des variantes, du type de celles-ci, annoncées par Daniel Floret lui-même :
    - traçabilité des recommandations des médecins et du refus des patients
    - ces recommandations doivent mettre en avant l’intérêt des vaccins et le risque d’une non vaccination
    élargissement des personnels paramédicaux pouvant vacciner (infirmières, sages-femmes, pharmaciens)
    - vaccination dans les écoles
    prise en charge totale de la vaccination par l’Etat (et non plus à posteriori par la sécurité sociale)

    La vaccination dans les écoles pourrait se faire à l’insu des parents, comme cela se pratique au Canada à partir de 14 ans. Il y a d’ailleurs un cas qui a fait beaucoup de bruit outre-atlantique. Celui d’une adolescente, Anabelle Morin, vaccinée à l’école par le Gardasil à l’insu de ses parents, et qui a présenté un premier malaise à la suite du premier vaccin, puis, est décédée (décès inexpliqué) à la suite du deuxième vaccin le 9 décembre 2008. Les parents n’ont donc fait le rapprochement entre malaises et vaccination qu’après coup.

    Le système pressenti, proche de l’idéal pour Daniel Floret, serait un système à l’anglaise, où les médecins ne vaccinent pratiquement plus, mais émettent un avis une fois pour toutes sur d’éventuelles contre-indications, et où les nourrissons sont vaccinés ensuite à la chaîne par des infirmières et de même pour les enfants et adolescents dans les écoles. Cela permet, bien sûr, d’atteindre des taux de couverture vaccinale très élevés, indépendamment de l’intérêt du vaccin. Daniel Floret appelle aussi de ses vœux la coercition à l’américaine, où la plupart des vaccins s’imposent du fait qu’ils sont obligatoires pour la scolarisation des enfants.

    Un point clé, pour Daniel Floret, est de trouver un mot qui voudrait dire obligation sans être le mot obligation (qui renvoie vers des obligations légales d’indemnisation de la part de l’Etat en cas d’effet indésirable grave, donc un nouveau terme aurait l’avantage de permettre d’échapper à cette obligation de l’Etat) et qui serait alors appliqué à l’ensemble des vaccins anciennement ou nouvellement inscrits dans le calendrier vaccinal .

    Si on appliquait l’ensemble des mesures envisagées il deviendrait pratiquement impossible pour les médecins de refuser de faire un vaccin , et pour les patients de ne pas l’accepter. Alors que refuser un vaccin qu’on n’estime pas utile pour soi ou son enfant peut relever actuellement d’une décision individuelle prise dans la sérénité, cela pourrait devenir un acte militant à part entière. Ce qui signifie que la plupart des gens accepteraient de se faire vacciner par tel vaccin qu’ils estimeraient pourtant inutile, uniquement pour éviter les conséquences légales d’un défaut de vaccination. 



    Ces commentaires sont éclairants. Et ce, d'autant plus, que j'avais oublié les derniers paragraphes du rapport.

    il est licite d’envisager une stratégie complémentaire visant à la protection indirecte des sujets les plus à risque de complications par la vaccination des enfants. Dans l’attente des résultats de l’expérience récemment mise en place au Royaume-Uni, le HCSP souligne qu’une telle stratégie nécessitera : 
    une mise à disposition du vaccin grippal vivant nasal, dont la meilleure efficacité a été établie chez l’enfant, et dont on continue à déplorer la non-disponibilité en médecine de ville en France ; 
    une étude d’acceptabilité de cette stratégie auprès des professionnels de santé et du grand public, étude indépendante à réaliser dès maintenant ; 
    l’obtention d’une couverture vaccinale élevée et qu’en conséquence cette stratégie ne pourra être mise en place en l'absence ds mesures d'accompagnement qui permettent de l'obtenir.

    Et nous pouvons rajouter ceci : l'enjeu sera le prix (remboursé) du vaccin nasal pour administration pédiatrique  (Fluenz tetra Nasal spray Suspension, souches vivantes atténuées, actuellement recommandé sous certaines conditions par le Comité Technique des vaccinations, sous officine de Big vaccine) qui est en cours d'examen. Ainsi, un des freins à l'utilisation chez l'enfant, la "piqûre", pourrait être levée et l'objectif subsidiaire, le critère de substitution à la puissance cube, la couverture vaccinale, pourrait être amélioré.

    Conclusion (provisoire) :

    Sans vouloir jouer les prophètes de malheur, la stratégie menée par l'Etat (visiteur médical officiel de Big vaccine) s'inscrit dans une double démarche : élimination des médecins et infantilisation du citoyen.



    Illustration 1 : Daniel Floret en majesté. Alias Louis XIV
    Illustration 2 : Abattoir industriel sur un site écolo : LA
    Illustration 3 : Voir ICI un site avec beaucoup de dessins amusants.

    jeudi 20 novembre 2014

    Grippe : le HCSP extrapole et indique au doigt mouillé 2000 morts évités par an par la vaccination chez les personnes âgées.


    Le HCSP, organe central de Big vaccine.


    Le dernier rapport du HCSP (Haut conseil de la santé publique), voir ICI, sur L'efficacité de la vaccination contre la grippe saisonnière chez les personnes âgées et les professionnels de santé est à la fois un modèle de désinformation et un argumentaire transparent sur la stratégie de l'industrie du vaccin (big vaccine) pour les prochaines années. Il met également en exergue l'état de la corruption de l'Etat dans le domaine de la Santé publique puisque le gouvernement et les agences gouvernementales sont non seulement infiltrés mais sciemment remplis d'experts dont les liens avec les fabricants de vaccins sont patents et dont ils ne se cachent même pas puisqu'ils sont persuadés qu'il s'agit d'une reconnaissance de leur expertise. Il est vrai que des affaires récentes ont rappelé s'il en était besoin que la politique de fixation des prix des médicaments comme la gestion des campagnes de santé publique étaient décidées dans des antichambres ministérielles et durant de discrets repas où sont présents les représentants de big pharma.


    Ce texte a été rédigé à la suite d'une saisine du HCSP par la DGS (Direction générale de la santé). Le texte de la saisine montre que la DGS, que l'on avait connue beaucoup moins inspirée en d'autres circonstances, a tout compris sur le manque de preuves d'efficacité de la vaccination anti grippale chez les seniors et sur son manque d'impact chez les professionnels de santé dans la protection des patients à risques. Ainsi, avec une fausse innocence, la DGS demande à l'organe central de big vaccine, i.e. le HCSP, de remettre en cause la politique vaccinale en sachant que le dit HCSP réussira l'exploit de mentir et de produire un texte préconisant au contraire une intensification de la vaccination anti grippale. Voici une partie de ce que dit la DGS :

    Le CDC d'Atlanta, dans son point hebdomadaire du 22 février 2013, estime à 56 % l'efficacité globale du vaccin en population (47 % pour le A(H3N2), 67 % pour les B) mais l'efficacité observée chez les personnes âgées de 65 ans et plus n'est pas significative (27 % avec un intervalle de confiance de -31 % - 59%). Au Danemark , où la saison 2012/2013 a été dominée par le virus A(H3N2), l'efficacité vaccinale chez les personnes âgées de 65 ans et plus a été estimée à 69 % pour les virus de type B et non significative pour les virus de type A -11% (-41% -14%).

    La réponse du groupe de travail est un modèle de servitude volontaire, un modèle d'irresponsabilité et un modèle, enfin, d'incompétence. Mais la naïveté de ce texte nous renseigne de façon limpide sur la stratégie actuelle de l'industrie des vaccins (Big vaccine) au niveau mondial.

    Je rappelle également que le comptage des morts de la grippe est soumis à caution et que les chiffres officiels tous âges confondus étaient de 151 morts pour la saison 2010 - 2011 (voir LA)

    Analyse du rapport du HCSP.

    L'état des lieux du chapitre 1 est étique.

    Le paragraphe 1.1 nous indique qu'il n'existe pas de données solides (aucun chiffre fourni) sur la morbi-mortalité liée à la grippe saisonnière en France ! Nous avons droit à des estimations pifologiques sur le nombre de patients passés aux urgences, sur les consultations chez le médecin généraliste et sur le pourcentage de certificats de décès mentionnant la grippe chez les personnes âgées de 65 ans et plus.

    Le chapitre 2 concerne la vaccination des personnes âgées. 

    Voici ce que nous apprenons :
    La réponse immunitaire est faible chez les personnes âgées et nous n'avons aucun moyen technique de l'améliorer (La conclusion du paragraphe 2.1).
    Le paragraphe 2.2 analyse l'acceptabilité de la vaccination contre la grippe par les personnes âgées et conclut que les études menées pour convaincre les patients de se faire vacciner ont globalement échoué. 

    Le paragraphe 2.3 entre enfin dans le vif du sujet puisqu'il analyse l'efficacité de la vaccination anti grippale chez les seniors. 

    Nous apprenons en chemin que "Les recommandations vaccinales ayant été faites en l’absence d’études randomisées démontrant l’efficacité de la vaccination chez les personnes âgées de plus de 65 ans, c’est a posteriori que l’on a tenté de justifier ces recommandations en s’appuyant sur des méta-analyses et des études de cohorte. " Et ceci encore : "En outre, depuis 1980, aux Etats-Unis, la mortalité liée à la grippe n’a pas sensiblement diminuée alors que la couverture vaccinale des personnes âgées est passée de 15 à 65 %"

    Nos auteurs, loin de se décourager, ont donc décidé de rééxaminer l'efficacité de la vaccination anti grippale à l'aune des dernières méta-analyses et des études de cohorte.

    La méta-analyse Cochrane est rapportée ainsi :"La conclusion des auteurs est que les données disponibles sont de mauvaise qualité et ne permettent pas de conclure quant à la tolérance et à l’efficacité de la vaccination antigrippale chez les personnes âgées de 65 ans et plus." Mais nos experts gouvernementaux ont trouvé une analyse critique de la méta-analyse Cochrane qui fournit des conclusions différentes : "efficacité vaccinale de 30 % vis-à-vis de la prévention des complications létales et non létales de la grippe, de 40 % pour la prévention de la grippe clinique, de 50 % vis-à-vis de la grippe confirmée virologiquement et de 60 % vis-à-vis de la prévention de l’infection grippale biologique." L'article critique de Cochrane a été publié dans la revue Vaccine (ICI) qui a comme rédacteur en chef un certain Gregory A. Poland dont les liens avec l'industrie des vaccins sont évidents (voir LA).

    Quant aux études de cohorte (paragraphe 2.3.2), elles majorent artificiellement, en raison de biais de sélection, les résultats de la vaccination (qui ne sont pas très fameux) et ne sont donc pas interprétables.

    C'est alors qu'au paragraphe 2.3.3 nos auteurs sortent une arme fatale de leur chapeau : "La méthode dite de « différence sur la différence » appliquée sur la cohorte de la « Kaiser Permanente » en Californie est la plus séduisante". Ils décrivent l'objet puis s'empressent de l'appliquer (paragraphe 2.3.4) aux données françaises (c'est l'InVS qui s'y colle), enfin, si l'on peut dire. Nous sommes en plein délire méthodologique : "Les données utilisées ont été le nombre hebdomadaire de décès observés de personnes âgées de 65 ans et plus survenus en France, entre juillet 2000 et mai 2009 (Source : CépiDC), l’efficacité du vaccin contre les décès toute cause estimée à 4,6 % [IC 95% : 0,7- 8,3] par l’équipe américaine et une couverture vaccinale estimée à 63 % en moyenne sur la période d'étude (sources : Cnam-TS et GEIG)". Et voilà, passez muscade : les chiffres du CépiDC sont connus pour être assez peu fiables, les données américaines applicables à la France sont une extrapolation hardie et le fichier de l'assurance maladie est une vaste rigolade puisque fondé sur la délivrance du vaccin et non sur sa réalisation.
    En conclusion (page 18), rien n'est sûr mais "En voiture Simone".

    Après avoir lu cette première partie  rapport je suis effondré du fait qu'une des signataires de l'article Isabelle Bonmarin, et je le précise, je ne la connais ni des lèvres ni des dents, ait été invitée dans tous les medias pour affirmer que plus de 2000 morts sont évités chaque année chez les personnes âgées grâce à la vaccination anti grippale.

    Le chapitre 3 concerne la vaccination des personnels de santé (pages 22 et suivantes).

    Il est construit et rédigé dans le même métal.
    Paragraphe 3.1 : au doigt mouillé les soignants présentent un sur risque d'attraper la grippe. Voici une phrase qui aurait un zéro à l'ECN :"Il a en effet été démontré que la vaccination des soignants diminuait le nombre d’infections grippales documentées, de syndromes grippaux et réduisait l’absentéisme, quoique dans des proportions pas toujours significatives selon les études."
    Les auteurs experts parlent vaguement des grippes nosocomiales.
    Puis du taux de vaccination des soignants.
    Des déterminants de la vaccination des soignants.
    Du caractère obligatoire de la vaccination des soignants selon les pays.
    Bla bla.
    Et ils s'intéressent enfin à la question de la saisine (paragraphe 3.6) : Vaccination contre la grippe du personnel de soins pour protéger les patients fragiles.
    "En conclusion, les études concernant l’efficacité de la vaccination des soignants pour protéger les patients sont peu nombreuses, difficiles à réaliser et entachées de nombreux biais. La majorité des résultats sont en faveur d’un effet protecteur mais le niveau de preuve est faible. "
    Fermez le ban.
    Ah, non : le chapitre 4. concernant la tolérance de la vaccination anti grippale est rassurant. Tout baigne. Je vous renvoie aux différents articles de Marc Girard sur la façon dont la pharmacovigilance est menée avec les vaccins en général : LA)

    Le rapport du HCSP répond mal aux questions pertinentes posées par la DGS.
    Isabelle Bonmarin en dit plus que ne le dit le rapport mais elle est payée pour cela.

    Rappelons-nous cette phrase conclusive du rapport : La politique de vaccination contre la grippe des personnes âgées a été mise en place sans qu’il existe d’éléments scientifiques robustes démontrant l’efficacité des vaccins grippaux dans ce groupe de population .



    Résumé de l'argumentaire de Big vaccine pour promouvoir la vaccination anti grippale :

    1. Les vaccins (ce pluriel est voulu) sont efficaces et sûrs et en particuliers les vaccins anti grippaux. Personne ne peut le nier et quiconque émet l'esquisse de l'esquisse d'un doute est à ranger dans la catégorie détestable et rétrograde des anti vaccinalistes.
    2. Les preuves d'efficacité manquent pour la vaccination des personnes âgées de 65 ans et plus et pour celle des personnels de santé dans le but de protéger les patients fragiles et c'est dû à la mauvaise qualité des essais.
    3. Puisque les essais de cohorte sont inconclusifs et que les méta analyses sont dans le même métal, il est nécessaire de mettre en place des essais comparatifs versus placebo qui devraient être financés par des organismes publics.
    4. Mais la mise en place d'essais randomisés de ce type est contraire à l'éthique puisque les vaccins sont efficaces. Ainsi, ce que préconise le plan cancer dans des pathologies autrement plus préoccupantes que la grippe saisonnière, la protocolisation extensive des malades dans des essais cliniques versus placebo ou non (j'ai déjà dit mon désaccord sur cette généralisation mais pas sur le principe), n'est pas éthiquement acceptable pour Big vaccine.
    5. Pendant les travaux, la vente continue. Et non seulement la vente continue mais le marketing de la vente, à savoir les études de marché et les campagnes de publicité sont facturés aux agences gouvernementales et aux ministères de la santé qui doivent trouver les meilleurs moyens a) de populariser la vaccination auprès de la population (le taux de vaccination étant devenu le substitut du substitut des critères d'efficacité des vaccins - soit le taux d'anticorps), b) d'écrire des articles justifiant la faible efficacité des vaccins acceptable et suffisante comme argument de vacciner, et rendant recommandable, voire obligatoire, comme préalable à toute production de preuves
    6. En revanche des essais vaccins vs vaccins adjuvés sont eux envisageables : on ne peut prouver l'efficacité vs placebo et on pense pouvoir le faire avec deux principes actifs.
    7. Depuis 40 ans qu'existe la vaccination anti grippale les industriels n'ont pas été capables de mettre en place des essais concluants (ou ils ont mis à la poubelle les essais négatifs) et comptent désormais, pendant qu'ils continuent de vendre des vaccins non généricables, sur l'Etat pour venir à leur secours non seulement pour prouver l'efficacité de leur camelote mais pour que les campagnes de santé publique vaccinales destinées à vendre leur camelote soient financées par le contribuable.


    L'indépendance des experts.

    Nous avons déjà largement parlé sur ce blog de la façon dont se constituait l'expertise et notamment d'un phénomène particulier que l'on appelle en anglais l'expert mongering ou en français la fabrication des experts (ICI).
    Nous avons consulté les Déclarations personnelles d'intérêt (dpi) de chacun des membres de ce groupe de travail (quand elles existent et certaines datent de 2012) et avons mentionné en italique les organismes avec lesquels chacun reçoit des avantages pécuniaires et / ou intellectuels (dans les 5 ans précédant la dpi.

    Abbrviations : CTV (Comité technique des vaccinations) ; CSMT (Commission spécialisée des maladies transmissibles) ; CSSP (Commission spécialisée de sécurité des patients).


    Dominique InVS GERES SPILF Abiteboule (HCSP et CTV) (médecin du travail)
    Brigitte OMS (global advisory committee on vaccine safety) AVIESAN (IMMI) ORVACS Sanofi Pasteur (2) Congrès (3) Autran (HCSP et CTV) (professeur, PUPH en immunologie, responsable du département d'immunologie et chef du pôle de biologie médicale et de pathologie à l'APHP)
    Agathe CCTIRS Congrès (1) Billemette de Villemeur (HCSP et CTV) (médecin conseiller technique du recteur (38) - Education nationale et médecin épidémiologiste expert au CCTIRS)
    Thierry Blanchon (réseau sentinelles)
    Isabelle Reivac HRPV (oseltamivir) ; congrès : JNI (3) Ricai GEIG Bonmarin (InVS)
    Christian GEIG Wyeth/Pfizer Basilea Pharmaceutica Biofortis Janssen GSK Theravectis Sanofi Pasteur MSD  Congrès (25 avec des financements divers : Janssen (2), Gilead (6), Sanofi Pasteur MSD, Novartis, BMS, MSD (3), Thermofisher brahms (2), Pfizer (6), Astellas (2), Abbvie) et de nombreuses réunions AREMIT pour 6 laboratoires différents Chidiac (HCSP et CSMT) (PU-PH - Association de chimiothérapie anti infectieuse - Collège universitaire des maladies infectieuses et tropicales - Virage santé - SPILF - AREMIT)
    Emmanuel ANSP Debost (HCSP et CSMT) (médecin généraliste, GROG*)
    Daniel ACTIV ACTIV (Infovac) Groupe d'étude en préventologie Biomérieux/Fondation Mérieux   (2) INSERM ANRS Wyeth Floret (HCSP et CTV)(professeur des universités retraité)
    Gaëtan Sanofi Pasteur MSD (6) Pfizer (3) Biomérieux (1) ViFORPharma (1) Astra Zeneca (1) Gavazzi (HCSP et CMVI) (PU-PH)
    Jean-François Cellestis (1) Qiagen (1) Gehanno (HCSP et CSSP) (PU-PH à Rouen et médecin chef à la SNCF à Paris)
    Alexis Jacquet (évaluateur à l'ANSM)
    Corinne Le Goaster (Secrétariat Général HCSP, chargée de mission)
    Bruno Conseiller scientifique : ECDC Roche (2) Novartis MedImmune GSK BMS Biocryst GEIG ESWI ; Sanofi Pasteur (2) Roche Argène/Mérieux (2) InGen ; articles et congrès financés par : GSK Sanofi Pasteur Roche (3) GEIG (2) ESWI ; activités d'enseignement : Roche (2) Lina (Centre National de Référence des virus influenzae) (Professeur des universités)
    Isabelle Morer (ANSM)
    Anne Mosnier (GROG*)
    Elisabeth ANSM Groupe d'étude en préventologie Nicand (HCSP et CTV) (médecin biologiste chef de service à l'hôpital du Val de grâce puis à Pau - médecin centre de vaccinations internationales, Ministère de la Défense)
    Henri Sophia, Fondation d'entreprise Genevrier Fond de dotation Gilead Collège National des Généralistes Enseignants Pfizer (4) Partouche (HCSP et CTV) (médecin généraliste - professeur associé en médecine générale - Institut Curie)
    Hélène  Argène (2) Biomérieux (2) Congrès (Gratz, Ricai x n, 9 sans noms des payeurs des frais de déplacement) Peigue-Lafeuille (HCSP et CSMT) (PU-PH chef de service de microbiologie)
    Sylvie GEIG CLCG IMMI (6) ANSES (2) ECDC (3) EISS LEEM Welcome trust Danone ISARIC InVS (2) ANSM ISIRV WHO (8) AP-HP PHRC GSK (4) GROG* NVI RIM (2) Biomérieux Biofortis Roche Congrès (48 avec transports "offerts") Brevet GSK vaccin Van der Werf (CNR des virus influenzae) (chef de service Institut Pasteur, vice-présidente des GROG*)

    * financé en partie par Sanofi pasteur MSD Abbott Roche Argène GSK

    Et après cela nos experts diront que les essais corrects n'ont pas été faits et qu'il faudrait que ce fût la puissance publique qui les payât.
    Que les experts excusent le fait que je sois passé à côté de financements auxquels ils avaient droit es qualités.

    Pour ceux qui pensent que les controverses ne sont que françaises :


    Magnique billet de M McCartney : http://www.bmj.com/content/349/bmj.g6182


    PS : J'ai ajouté un Addendum à ce billet : ICI
    PS2 : François Pesty écrit la même chose sur l'hépatologie en France sur le site du Formindep : LA




    jeudi 11 avril 2013

    Un nouveau calendrier vaccinal "simplifié" : premier jalon de la "nouvelle" politique vaccinale.




    Introduction (docteur du 16)


    Quand FMCDINAN a diffusé le 3 avril dernier sur tweeter (@fmcdinan) (ICI)  le nouveau calendrier vaccinal proposé par le HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique, ICI) les réactions ont été presque unanimes  sur le réseau social : génial, cela simplifie  les injections, et, surtout, chez l’adulte les rappels du tétanos sont désormais espacés de 20 ans. Et nous avons suscité l’étonnement quand nous avons émis des doutes sur la pertinence de ces changements non parce que nous défendions le calendrier précédent mais parce que nous savions que ces modifications n'étaient pas liées à des objectifs de Santé Publique ou à l’intérêt des patients mais parce que nous nous doutions que les décideurs avaient des intentions cachées.

    Car les questions impertinentes que l’on doit se poser sont les suivantes : 
    Pourquoi ces changements et pourquoi maintenant (c’est à dire : existe-t-il des essais cliniques publiés qui ont permis ces modifications ?) ? 
    Pourquoi ces changements n’ont-il pas été faits avant s’il existe des preuves convaincantes de les mettre en application ? 
    Pourquoi les calendriers vaccinaux sont-ils si différents dans les différents pays de l’union Européenne (LA)  et pourquoi les Suédois, par exemple, se comportent-ils différemment ? 
    Pourquoi les données épidémiologiques récentes (Prevenar) sont-elles considérées comme inintéressantes et pourquoi n’en tire-t-on pas des conséquences ? 
    Pourquoi l’affaire Pandemrix est-elle enterrée corps et biens, c’est à dire que les procédures d’Autorisation de Mise sur le Marché sont toujours aussi étiques et pourquoi va-t-on encore expérimenter, contre toute éthique, sur de vastes populations ?

    Cette simplification du calendrier vaccinal cache une simplification des procédures de mise sur le marché des vaccins qui donne désormais liberté complète aux industriels (mise au point, évaluation, pharmacovigilance) sous la houlette des experts délégués médicaux qui sont aux manettes de la Santé Publique vaccinale en France, en Europe et dans le monde. Sans compter la duplicité des Agences Gouvernementales qui publient dans le BEH des données qui vont toujours dans le sens de la politique de Big Vaccine. Les rappels anti coqueluche vont au devant de problèmes d'effets indésirables que la pharmacovigilance industrielle et, accessoirement académique, vont négliger et mettre au rebut. La commercialisation de vaccins tout en un et la probable disparition programmée de certains vaccins vont permettre la vaccination indolore (à l'insu du plein gré de tout le monde, patients comme médecins) contre l'hépatite B (on remarquera que nos experts affirment que seule la France se pose des questions sur la vaccination contre l'hépatite B et qu'il s'agit d'un problème majeur de santé publique et qu'en Suède --LA-- la vaccination n'est pas recommandée au tout venant... tout comme en Suisse --ICI-- ou les Pays-Bas --LA--, seulement pour les populations à risques). La scandaleuse recommandation du vaccin anti papillomavirus contre toutes les données existant à ce jour complète ce jeu de dupe simplifié (mais il faut bien dire que les pays de l'UE font de même).

    Mais, plus encore, cette annonce, qui va être relayée par tout ce que compte le monde médiatique de journalistes aux ordres et dépourvus d’esprit critique est faite pour obscurcir ce qui est vraiment obligatoire, ce qui est recommandé, ce qui est accessoire et ce qui est souhaitable…

    Les experts qui décidaient au moment de la pseudo pandémie grippale sont toujours là, pétris de liens et de conflits d’intérêt, mélangeant le public et le privé, profitant de leurs nominations publiques pour travailler dans le privé et vice versa. Ils n’ont peut-être pas de comptes en Suisse ou à Singapour mais ils ont des comptes à GlaxoSK city, Sanofi-Pasteur city, MSD city et Pfizer city, paradis vaccinaux bien connus où l'intérêt des actionnaires est plus important que celui des populations..

    CMT fait le point (Docteur Claudina Michal Teitelbaum)


    « La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne.
    La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi.
    Ici, nous avons réuni théorie et pratique ; Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi ! » Albert Eisntein cité par C Lévy à propos du Prevenar aux 16èmes journées de pathologie infectieuse pédiatrique ambulatoire  organisées par ACTIV en octobre 2012 .

    Le nouveau calendrier vaccinal 2013, réduit le nombre d’immunisations de la naissance à 16 ans, les faisant passer de 46 à 39 pour les filles et de 43 à 36 pour les garçons, hors BCG . Les injections supprimées sont le Pentavalent à 3 mois et le Diphtérie Tétanos Polio à 16 ans mais en revanche, un vaccin coquelucheux est ajouté à 6 ans par rapport au calendrier vaccinal 2012. L’âge pour la vaccination contre le papillomavirus des filles est ramené de 14 ans à 11-13 ans.



    Suède 2010
    France 2010
    France 2013
    2 M

    DTPoCPnHeHb(7)
    DTPoCPnHeHb(7)
    3 M
    DTCPoHiPn(6)
    DTPoCHe(5)

    4 M

    DTPoCPnHeHb(7)
    DTPoCPnHeHb(7)
    5 M
    DTCPoHiPn(6)


    11 M


    DTPoCPnHeHb(7)
    12 M

    RORPn(4)
    RORMc(4)
    16 M

    DTPoCHeHb(6)
    ROR(3)
    18 M
    ROR(3)
    2 ANS
    Mc(1)
    RORMc(4)

    5 ANS
    DTCPo(4)


    6 ANS
    DTPo(3)
    DTCPo(4)
    7 ANS
    ROR(3)


    8 ANS


    10 ANS
    DTC(3)


    11 ANS

    DTCPo(4)
    dTCP HPV(4, F : 7)
    12 ANS

    13 ANS

    14 ANS
    F : HPV(3)
    F : HPV(3)

    16 ANS
    dTc(3)
    dTPo(3)

    18 ANS





     Liste des abréviations avec noms commerciaux des vaccins et laboratoire fabricant (F : fille) : 

    DTPoC : vaccin contre Diphtérie Tétanos Polio Coqueluche acellulaire ( TETRAVAC, Sanofi-Pasteur MSD et REPEVAX, Sanofi-Pasteur MSD)
    He : vaccin contre Haémophilus b (DTPC+Hib : PENTAVAC, Sanofi-Pasteur MSD et INFANRIX 5, GSK)
    Hb : vaccin contre Hépatite B (Hépatite B seul : ENGERIX 10 ou 20, GSK ; HBVAXPRO 5, Sanofi-Pasteur MSD ; hexavalent= DTPC + Hib+ HB : INFANRIX 6, GSK et HEXYON, Sanofi Pasteur MSD , AMM EMA février 2013 )
    Mc : vaccin contre méningite à méningocoque C (MENINGITEC, Pfizer , NEISVAC, Baxter, Menjgatekit , Novartis)
    HPV : papillomavirus humain (vaccin contre le cancer du col de l’utérus), Gardasil, Sanofi-Pasteur MSD, Cervarix, GSK)
    Pn : vaccin contre le pneumocoque (Prevenar, Pfizer)
    ROR : vaccin trivalent contre la rougeole les oreillons et la rubéole (PRIORIX, GSK ; M-M-R VAXPRO, Sanofi-pasteur MSD))


    N'oublions pas également que pour les adultes les rappels DTPo se font désormais tous les 20 ans...



    Rappel : seuls les premières doses et le rappel à 18 mois des vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la polio, sont obligatoires jusqu’à maintenant en France. Cette obligation s’impose aux dépositaires de l’autorité parentale et est régie par des articles du Code de la santé publique (L 3111-2 et L 3111-3). L’instauration de cette obligation date des années soixante, époque où la plupart de ces maladies faisaient encore des ravages. Son respect est contrôlé lors de l’entrée dans les collectivités. Son non respect expose à des peines de prison pouvant aller jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et une amende (article L 3116-4 du Code de Santé publique).
    Tous ces vaccins sont remboursés par la sécurité sociale à 65%.
    Nous pouvons remarquer que la quasi-totalité du marché des vaccins recommandés couramment, hors groupes à risque, chez l’enfant et l’adolescent en France, est détenu par trois laboratoires : GSK, Sanofi-Pasteur MSD, et Pfizer. 
    Avant cette modification, la France se situait parmi les pays industrialisés qui vaccinaient le plus les enfants.

    Nombre d'immunisations des enfants et adolescents  de la naissance à 16 ans recommandées dans 18 pays  industrialisés et schéma minimal OMS en 2012 (Tiré du livre "faut-il faire vacciner son enfant?" Virginie Belle, Ed Max Milo.)



    Le nombre d’immunisations de la naissance à 16 ans variait de 33 pour la Suède, à 50 pour les Etats Unis, et la France en recommandait couramment 46 pour les filles, hors BCG.
    La différence essentielle entre la Suède et la France, se situe au niveau des recommandations pour les vaccins les plus récents, car la Suède réserve les vaccins contre l’hépatite B seulement pour les enfants nés de mères Ag HBs positive et donc contagieuses pour l’hépatite et ne préconise pas le vaccin contre le méningocoque du groupe C. D’autre part la Suède ne faisait déjà que 3 doses de vaccins DTCPHib entre 3 mois et 12 mois au lieu de quatre en France entre 2 mois et 18 mois, et ne préconisait pas de rappel à DTPC à 11 ans mais un rappel DTC entre 14 et 16 ans. Le vaccin contre le papillomavirus est conseillé en Suède entre 10 et 12 ans.
    Outre le fait qu’on ne comprend pas que cette simplification, y compris pour les vaccins obligatoires, ait autant tardé alors qu’elle ne semble poser aucun problème au regard de la santé publique, ce qu’il faut savoir c’est que la simplification du calendrier vaccinal s’inscrit dans le cadre d’ un « programme relatif à l’amélioration de la politique vaccinale » dont elle n’est que la première étape, la moins discutable.

    Les objectifs du programme national d’amélioration des politiques vaccinales et leur contexte
    Le rapport du HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique) sur ce programme national d’amélioration des politiques vaccinales [1], fait suite au rapport du groupe d’étude de l’Assemblée nationale, publié en mars 2012 [2] et émet un avis qui reprend certaines des recommandations de ce groupe.
    Nous aurions pu penser que le fiasco de la grippe pandémique qui s’est avérée bénigne, et la confirmation de la relation entre narcolepsie et  Pandemrix [3], ce vaccin utilisé pour la première fois à grande échelle, aurait incité les instances nationales et internationales à la prudence en matière de généralisation de nouveaux vaccins.
     En fait, c’est exactement le contraire qui s’est produit. C'est-à-dire un allégement des procédures de mise sur le marché des vaccins et une accélération des recommandations concernant les nouveaux vaccins ou bien l’extension des recommandations pour les vaccins existants. Par exemple, avec l’extension des recommandations vaccinales pour le vaccin contre la grippe aux Etats unis, où la totalité de la population est désormais soumise à une recommandation de vaccination annuelle. Et en France [4], avec l’extension des recommandations  de vaccination annuelle contre la grippe à certains asthmatiques, aux personnes obèses et aux femmes enceinte.
    En introduction au document du HCSP on trouve une réflexion plutôt étrange, dans ce contexte et dans un document officiel : « Dogme des recommandations appuyées par des preuves
    Les recommandations vaccinales peuvent, dans certains cas, être fondées sur des
    niveaux de preuve qui ne sont pas optimaux. »
     Alors qu’il vient d’être démontré qu’avec l’actuel système de régulation on exposait les populations à des risques graves et inutiles, le HCSP préconise d’abaisser encore le niveau d’exigence avant la généralisation de certains vaccins.
    En effet, en poursuivant la lecture de l’avis du HCSP, on se rend compte que rien, dans le document, ne vise à « améliorer » le contrôle exercé sur les vaccins, mais que le sens du mot « amélioration » pour le HCSP se limite à favoriser par tous les moyens une diffusion plus large des vaccins. Le seul contrôle envisagé étant celui du respect des préconisations vaccinales par la population. Des moyens, notamment publics, jusqu’ici destinés à d’autres tâches, notamment de prévention au sens large, seraient ainsi mis au service de l’extension de la couverture vaccinale et de son contrôle.
    Favoriser la diffusion des vaccins et le respect des recommandations se ferait par différents moyens dont :
    ·                La gratuité, proposée par le HCSP, pour les vaccins recommandés
    ·               L’implication croissante d’acteurs publics et privés, des enseignants des écoles, collèges et lycées, aux médecins scolaires en passant par les associations de patients
    ·               La généralisation d’un carnet de vaccination électronique partagé
    ·              La possibilité ouverte aux infirmières, notamment scolaires, et aux sages femmes, de vacciner
    ·             L’intensification des efforts de formation en vaccinologie, à tous les niveaux, universitaire et formation continue, s’adressant aux médecins infirmières et sage-femmes


    Le HCSP envisage aussi la levée de l’obligation vaccinale générale pour la diphtérie le tétanos et la polio, pour aussitôt la démentir en envisageant « l’hypothèse de la mise en place d’obligations vaccinales en collectivité » dans l’action 9. Or, on sait que la collectivité est une notion très large, qui va de la crèche à l’école, et qui concerne à peu près tout le monde. Si bien que l’absence de distinction souhaitée par le HCSP entre vaccinations recommandées et obligatoires, pourrait aussi bien aboutir à une obligation de vaccination généralisée pour tous les vaccins recommandés.
    D’autre part, le HCSP reprend une notion nouvelle, jamais rencontrée, à ma connaissance, dans la littérature internationale dans le cadre d’une action de prévention, le refus éclairé (action 8). Ainsi, les parents d’un enfant mineur seraient tenus de signer un document attestant qu’ils ont reçu une information sur tous les risques que court leur enfant s’ils n’acceptent pas telle vaccination. On n’est pas loin de la mesure autoritaire et de l’intimidation. Pourquoi avoir introduit une notion non définie juridiquement, le refus éclairé, alors que la notion de consentement éclairé oblige le prescripteur à présenter de manière équilibrée et impartiale à la fois les risques et les bénéfices d’un acte médical ? [5]
    Pourtant, l’allègement permanent des procédures de mise sur le marché offre de moins en moins de garanties aux patients sur l’efficacité et la sécurité des vaccins qui leur sont proposés, en même temps que les conséquences graves des maladies visées par les nouveaux vaccins  deviennent de plus en plus rares.

    Les politiques vaccinales portent bien leur nom
    La mise sur le marché de nouveaux vaccins est un processus de plus en plus politique, très marqué par les conflits d’intérêts à tous les niveaux de son élaboration, et de moins en moins scientifique. Autrement dit le cadre réglementaire devient de plus en plus permissif et les risques pris en généralisant des vaccinations sont de moins en moins proportionnés aux risques représentés par les maladies infectieuses.

    L’allègement des procédures d’AMM
    L’allègement des  exigences est illustré par la modification  des procédures d’AMM (autorisation de mise sur le marché). A la demande de la Commission européenne, composée de 27 commissaires européens nommés par les 27 pays membre de l’Union européenne, très à l’écoute des souhaits des industriels, cet allègement doit faciliter la circulation des vaccins, qui sont considérés par la Commission avant tout comme des marchandises, dans l’espace européen.
    Censée garantir l’intérêt général, la Commission européenne s’est trouvée en conflit avec le Parlement européen à plusieurs reprises sur les politiques menées concernant les médicaments et leur régulation. En 2010, le Parlement européen avait refusé de donner son quitus pour le budget 2009 de l’Agence Européenne du Médicament (EMA), en raison, principalement, de la mauvaise gestion des conflits d’intérêt dans cette agence, sous contrôle de la Commission européenne [6]. C’était en pleine enquête du parlement européen sur la gestion de la pseudo-pandémie grippale.
    Mais le Parlement européen s’est aussi opposé fortement à la Commission européenne sur le sujet du paquet pharmaceutique [7] et, plus particulièrement, le Parlement européen a refusé de manière constante la possibilité offerte aux laboratoires de faire de la publicité directe aux patients, très instamment demandée par la Commission européenne. Les vaccins ont un statut à part, et sont les seuls produits pour lesquels il existe une exception qui permet aux laboratoires de faire de la publicité directe aux patients. Nous nous rappelons, en particulier, de la campagne télévisuelle en faveur de la vaccination par le Gardasil.
    La Commission européenne a donc été accusée de favoriser les intérêts de l’industrie pharmaceutique au risque de la santé publique et à l’encontre de l’intérêt général [8] .
    Pourtant, les nouvelles procédures d’AMM laissent à la Commission européenne le rôle principal dans la décision d’autorisation de mise sur le marché.
    Le plus souvent les vaccins font l’objet d’une procédure d’AMM dite « centralisée ». Il s’agit d’une procédure par laquelle le Comittee for Human Medical Products  (CHMP)de l’Agence Européenne du Médicament, est saisi directement par les firmes pour émettre un avis sur un vaccin pour lequel la firme a elle-même mené les essais cliniques. Celui-ci émet un avis, qui, dans les deux mois, donne lieu à la  délivrance de  l’AMM par la Commission européenne.
    D’autres procédures, tout aussi simplifiées, peuvent être utilisées. Comme la procédure d’AMM dite de reconnaissance mutuelle. Par cette procédure la firme elle-même choisit une agence parmi les agences européennes nationales équivalentes de l’ANSM. L’AMM accordée par cette agence devra alors être reconnue par toutes les autres agences nationales sous des conditions très peu contraignantes pour la firme. On comprendra que les agences de contrôle national tirant une partie importante de leur budget des taxes payées par les laboratoires pour le contrôle de leurs médicaments avant AMM, n’ont pas non plus grand intérêt à leur être désagréables. En 2008 un rapport du sénat sur la Loi de finances de la Sécurité Sociale affirmait que la moitié du budget de l’AFSSAPS provenait des taxes acquittées par l’industrie pharmaceutique. Si, par surcroît, on les met en concurrence, nous pouvons imaginer le niveau d’exigence des agences lors des demandes d’AMM qui leur sont présentées par les laboratoires pharmaceutiques. Le Méningitec de Pfizer (maintenant racheté par Nuron) a fait l’objet d’une procédure de reconnaissance mutuelle. Mais le site de l’ANSM n’indique pas quel pays a accordé cette AMM européenne, que l’ANSM est pourtant tenue de respecter.
    Quant aux conflits d’intérêts au sein du Comité des produits médicaux à usage humain (CHMP) qui examine les demandes d’AMM lors des procédures centralisées à l’EMA concernant la plupart des vaccins, on pourra avoir une idée de la fiabilité de leurs avis en sachant que deux de ses membres ont été mis en examen récemment en France dans l’affaire du Médiator, en raison de leurs relations troubles avec le laboratoire Servier. Il s’agit de Jean Michel Alexandre et d’ Eric Abadie, le premier ayant été président de l’AFSSAPS de 1993 à 2000 et ayant présidé le CHMP de 1995 à 2000 , le deuxième ayant été président du CHMP de l’EMA à partir de 2007 et jusqu’à avril 2012, date de sa démission [9]. Tous deux, comme tous les membres du CHMP, étaient admis au sein de ce comité en tant que représentants des agences nationales, c'est-à-dire, pour la France, de l’AFSSAPS, à l’époque. 
    En raison de la rareté des maladies visées, les essais cliniques faits par les laboratoires et examinés par le CHMP pour évaluer l’efficacité des vaccins s’appuient sur ce qu’on appelle des « critères intermédiaires », généralement sur l’élévation du taux d’anticorps (la séroconversion) après vaccination. Il est évident que ces critères sont bien indigents et cela a été démontré une fois de plus cette année pour le vaccin contre la grippe, dont l’efficacité n’aurait jamais été aussi faible chez les personnes âgées [10]. Après, considérer que les critères intermédiaires suffisent à établir l’efficacité d’un vaccin est avant tout une question de foi.
    Pour l’évaluation des effets indésirables, les vaccins sont désormais systématiquement comparés soit à des faux placébos, contenant tous les éléments du vaccin, y compris les adjuvants mais pas l’antigène. Le Gardasil a ainsi été comparé à un placébo contenant de l’aluminium qui est un adjuvant provocant des réactions locales et générales. Ou alors ils sont comparés à d’autres vaccins, tout aussi réactogènes. Le Meningitec et le Prevenar ont ainsi été comparés entre eux. Cela permet de minimiser l’importance des effets indésirables.
    Tels qu’ils sont conçus les essais cliniques ne peuvent en tous cas détecter que des effets indésirables à court terme et  ayant au mieux une fréquence supérieure à un pour mille.

    Vaccins : laboratoires pharmaceutiques et conflits d’intérêts à tous les étages
    Comment des vaccins qui ont un intérêt aussi faible en matière de santé publique que le vaccin contre le méningocoque du groupe C [11], qui n’ont pas d’intérêt démontré comme le Gardasil [12], ou qui sont à l’origine d’une augmentation de l’incidence des maladies qu’ils prétendent combattre comme le Prevenar [13] sont ils mis sur le marché et recommandés à l’ensemble d’un groupe d’âge au risque très probable de provoquer plus d’effets indésirables que de bénéfices ?
    C’est simple. Les laboratoires pharmaceutiques interviennent à tous les niveaux et ne sont guère entravés par les instances de contrôle.
    En 1988, a été fondée l’ACTIV, Association Clinique et Thérapeutique du Val de Marne. ACTIV fait partie de la SFP Société française de pédiatrie. L’objectif de cette association, dont le nom ne paie pas de mine, était « d’être une interface entre des laboratoires et des investigateurs pédiatres formés à la pratique des essais cliniques […] «  d’après le site de la SFP [14]. Elle est financée par Novalac, Pampers, mais aussi par le laboratoire Amgen qui collabore  avec les laboratoires GSK et Pfizer. Le directeur du conseil scientifique d’ACTIV est Robert Cohen, qui a coordonné ou mené plusieurs essais cliniques pour le compte de GSK et Pfizer. Robert Cohen dut démissionner de l’AFSSAPS en décembre 2011 lorsque les conclusions du groupe de travail qu’il présidait sur les infections ORL furent refusées par son directeur, Dominique Maraninchi, en raison des conflits d’intérêts de ses membres.
    Peu à peu les activités de l’ACTIV se sont étendues. Elle est très impliquée dans la formation des pédiatres. Mais elle a aussi permis de financer des Observatoires de différentes maladies infectieuses. Ces observatoires ayant pour rôle d’informer les autorités sanitaires de la plus minime modification  dans l’épidémiologie de différentes maladies infectieuses rares. Elle a ainsi contribué à la création de l’Observatoire national des méningites bactériennes de l’enfant et à celui des infections invasives à pneumocoque. Grâce à eux on peut savoir, par exemple, que 24 cas de méningite à méningocoque C sont survenus chez les 15 millions d’enfants et adolescents âgés de 0 à 18 ans en 2009 (ce qui fait un taux de 1,6 par million et par an) [15]. Ces informations sont ensuite relayées par les organismes officiels comme l’INVS et permettent de focaliser l’attention sur ces maladies et d’orienter les politiques de santé publique.

    Le Comité Technique de Vaccination est un comité permanent du HCSP rattaché à la Commission  Spécialisée des Maladies transmissibles du HCSP qui émet des recommandations sur les vaccins et met à jour le calendrier vaccinal. Le Comité Technique de vaccination peut s’autosaisir.
    En 2012, 13 sur 16 des membres du CTV avaient ou avaient eu récemment des liens d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques [14].
    Le CTV, doit, entre autres, statuer sur les demandes des laboratoires pharmaceutiques concernant les recommandations ou les modifications de recommandations pour leurs vaccins dans un délai, récemment réduit à 3 mois, après l’avis du CHMP.
    Après que le CTV ait rendu un avis, généralement entériné par le HCSP, la Commission de la Transparence presque intégralement financée par des taxes de l’indus trie pharmaceutique, de la Haute Autorité de Santé ( HAS) doit se prononcer sur les service médical rendu et l’amélioration du service médical rendu, et le Comité économique des produits de santé (CEPS),  sur le prix du vaccin.
    L’avis final, sur le remboursement des vaccins, est toujours politique, car il revient au Ministre de la Santé.
    Et le Ministre peut intervenir à tout moment et « court-circuiter » la procédure normale, comme l’a fait Xavier Bertrand en 2006 pour le Gardasil, dont il a décidé la commercialisation selon une procédure accélérée.
    Le CTV peut être saisi par différentes instances. Mais il a aussi le pouvoir de s’autosaisir, ce qui est plutôt préoccupant, quand on sait qu’il est tenu par un seul homme, depuis 2007, et que cet homme est partout.
    Les vaccins : Daniel Floret à tous les étages
    En plus d’être président du CTV, Daniel Floret, qui entretient des multiples et constants liens d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique [16], mais n’en reconnaît aucun, est présent partout. A tel point qu’on peut se demander le temps qui lui reste pour diriger son service d’urgences pédiatriques à Lyon.
    Il peut donc s’autosaisir en tant que président du CTV, selon son bon vouloir. Mais il participe à à peu près tous les groupes de travail concernant les vaccins. Il est aussi de presque toutes les formations faites aux médecins sur les vaccins. Jusqu’à 2009,  les symposiums où il apparaissait bénéficiaient du sponsoring assumé de GSK ou Pfizer. Ceux-ci se sont faits  désormais plus discrets. Les temps sont durs.
    Jadis membre d’Infovac, site d’infomation sur les vaccins financé par la fondation Mérieux et donc par les laboatoires, on le retrouve désormais comme expert permanent de Mesvaccins.net, site qui incite les internautes à créer leur carnet de vaccination électronique et qui s’ affiche, en page d’accueil, comme « indépendant de l’industrie pharmaceutique » [17].
    Plus préoccupant, si c’est possible, cet homme qui rassemble tous les pouvoirs en matière vaccinale, qui est totalement acquis aux intérêts des laboratoires pharmaceutiques, a une conviction : les effets indésirables graves des vaccins n’existent pas. Leur survenue ne peut être que  fortuite, le résultat d’une coïncidence. Comme ses collègues, Bruno Lina, Robert Cohen, ou Anne-Clare Siegrist, il passe de plus en plus de temps à essayer de démontrer cette affirmation.
    Dans un dossier sur la vaccination du Bulletin du Conseil de l’ordre de novembre/décembre 2011, il concluait : « Et quoiqu’il en soit, le risque de la maladie est bien supérieur au risque présupposé d’effets secondaires ». C’est une affirmation bien osée quand les maladies combattues par les vaccins ont des conséquences graves dans moins d’un cas pour 100 000 dans la population visée, comme c’est le cas pour la méningite à méningocoque C, ou que le bénéfice du vaccin n’est pas démontré, comme c’est le cas pour le Gardasil.
    On peut aussi lui rappeler que des vaccins ont récemment été retirés du marché ou ont vu leurs indications restreintes en raison de leurs effets secondaires graves, comme le Rotashield contre le rotavirus responsable de gastro-entérites chez les nourrissons, qui provoquait des invaginations intestinales chez les nourrissons vaccinés à une fréquence de l’ordre de 1 pour 10 000, ou le Pandemrix, contre la grippe, cause de narcolepsie pour un adolescent vacciné sur 16 000.
    Bien évidemment, tous les leaders d’opinion cités nieront avec la dernière énergie, que leurs avis, ou décisions concernant les vaccins soient influencés en quoi que ce soit par leur proximité avec les laboratoires.
    On ne peut pas exclure, à priori, qu’ils soient sincères dans cette affirmation. Mais les trois firmes les plus présentes, sur le marché français pèsent à elles seules largement plus de 100 milliards de dollars. La plus grande partie de ce chiffre d’affaires est consacrée au marketing et aux stratégies d’influence [18].
    Il faut être bien infatué de sa personne pour prétendre échapper à cette influence tout en étant à leur contact quotidien. Et pour prétendre qu’on n’a pas intériorisé le crédo affiché par  ces firmes, qui est qu’il y a toujours concordance entre leurs intérêts propres et l’intérêt général. Ou encore, comme le disait le sénateur Autain, que « le progrès thérapeutique est proportionnel à la croissance de leur chiffre d’affaires [14] ».

    Conflits d’intérêts : divers
    Pour terminer sur le chapitre de la pharmacovigilance, censée mettre en évidence les effets indésirables des vaccins, outre l’état de pauvreté et l’archaïsme dans lequel sont maintenus les services de pharmacovigilance, dénoncés par un rapport de l’IGAS, les conflits et liens d’intérêts sont, là aussi, omniprésents.
    D’après un rapport, en 2008-2009, 72% des 1377 membres de l’AFSSAPS avaient des liens ou conflits d’intérêts. Six liens ou conflits en moyenne. Pour 678 d’entre eux ces liens étaient durables [19].
    Contrairement à ce que font les observatoires des maladies infectieuses financés par les laboratoires, la pharmacovigilance ne corrige jamais pour la sous-notification des effets indésirables. Bien qu’on sache pertinemment que celle-ci est, au minimum, d’un facteur dix.
    L’essentiel de la surveillance des médicaments au niveau européen, relève désormais de la responsabilité des laboratoires pharmaceutiques, qui doivent gérer et alimenter la base de données de pharmacovigilance appelée Eudravigilance.


    Conclusion
    Il existe aussi d’autres entraves à la pensée que les liens et conflits d’intérêts. Elles sont d’ordre idéologique. Il en est ainsi de la croyance que les vaccins ne peuvent être que bons. Cette croyance s’oppose à celle du courant anti-vaccinaliste, qui est que les vaccins sont forcément mauvais.
    Les firmes ont su habilement profiter de ce faux-débat, qui ne se situe pas sur le plan scientifique mais idéologique, pour éluder la question scientifique du rapport bénéfice-risques et de l’utilité réels des vaccins mis sur le marché.
    Nous avons maintenant la réponse à la remarque humoristique de C Lévy, dans sa présentation aux journées de pathologie infectieuse. Elle constatait alors que une année après l’introduction du Prevenar 13 on assistait à une substitution accélérée des souches vaccinales, permettant de prévoir à court terme l’anéantissement de la modeste efficacité du vaccin sur la population visée, comme cela s’était déjà produit pour le Prevenar 7.
    Je ne partage pas vraiment son humour. Je crois que cette légèreté ne peut s’acquérir qu’au contact assidu des laboratoires. Vacciner des millions de nourrissons avec un vaccin qui n’apporte pas grand-chose mais qui provoque des effets indésirables graves, je ne trouve pas ça très rigolo.
    Pour répondre à sa remarque, si rien ne fonctionne et qu’on ne sait pas pourquoi c’est parce qu’on a tout organisé pour que les choses se passent ainsi. L’intériorisation d’une logique qui est celle issue des entités commerciales que sont les laboratoires pharmaceutiques par des instances censées représenter l’intérêt général  jette la plus totale confusion dans les esprits.
     Et loin de changer de cap nous sommes en train d’accélérer le pas.
    [2] http://pdf.20mn.fr/2012/autres/ge-vaccination.pdf

    [14] Belle, Virginie. Faut-il faire vacciner nos enfants ?, éd Max Milo, p 205
    [18] http://www.lefigaro.fr/societes-francaises/2008/01/23/04010-20080123ARTFIG00270-le-budget-promotion-des-laboratoires-explose-.php

    Photographies : Daniel Floret et Robert Cohen, inamovibles papes de la vaccinologie française.