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mercredi 17 juillet 2024

Histoires de santé publique sans consultation 20 : rien ne va.

ICI


La médecine va à vau-l'eau.

(Je ne parle pas de la santé publique en général où c'est identique)

Je suis content d'avoir quitté l'exercice de la médecine générale fin juin 2023. Je suis si content de ne plus avoir à affronter en consultation des représentations collectives de la santé qui ne me correspondaient plus.

Content de ne plus avoir à refuser un examen complémentaire et de me faire traiter d'agent de la sécu, content, et cetera. Il y a mille choses que je pourrais dire...

J'ai pris un exemple con parce que c'était le premier qui me tombait sur le clavier mais j'en ai 999 autres.

Je reproduis ce gazouillis sur X émanant d'une pharmacienne (sauf erreur).


Cela fait seulement 100 ans que nous, MG, pharmaciens, infectiologues et autres, le dénonçons. Et ça continue.

Je parle avec un ancien correspondant hospitalier qui vient de prendre sa retraite. "Tu fais encore des consultes ? - Non, j'ai tout arrêté. Je travaille comme bénévole dans une boutique qui vend des fruits et légumes en circuit court. - Ah ?" (Je suis étonné car ce médecin hospitalier, PU-PH à l'Assistance Publique de Paris, est un excellent médecin spécialiste hématologue, onco-hématologue, dont j'ai pu apprécier le professionnalisme, les excellents échanges qu'il avait avec ses confrères de ville - pour ses confrères hospitaliers, j'ignore, je n'y étais pas), avec ses patientes et ses patients (j'ignore aussi mais quand on dit du bien de quelqu'un dans ses rapports humains, c'est plus facile à croire que lorsqu'on en dit du mal), et cetera. Je continue : "Et pourquoi ?" Il fait une pause, puis : "Je n'en pouvais plus de constater la maltraitance infligée aux personnes de l'hôpital, personnel et patients confondus. Je n'en pouvais plus de ne pouvoir rien faire. D'être démuni. Et d'en souffrir. - Rien n'était améliorable ? - Rien. - Manque de personnel ? - Oui, bien entendu. Mais surtout maltraitance institutionnelle derrière laquelle les gens se cachent : C'est pas moi, c'est l'autre... Je suis donc soulagé. - Sans regrets ? - Sans regrets mais avec remords."

Mais.

Mais tout continue comme avant. J'ai beau, et notre confrère hospitalier idem, me boucher les oreilles et me cacher les yeux, j'entends les gens parler. Autour de moi. Dans ma famille, avec mes amis, mes connaissances, mes voisins de palier, les discussions dans les queues de supermarchés.

Maltraitance institutionnelle de la société dans le domaine de la santé publique.

Parlez à vos voisins de paliers, d'immeubles, de marchés, de supermarchés. Les prises en charge sont curieuses, parfois contre-intuitives, manquant de bon-sens, rarement adaptées, laissant le patient seul face à lui-même, ballotté entre la confiance en la médecine et le désarroi d'avoir été aussi mal informé.

Les patients ont leur part. Ce sera pour une autre fois.



Pendant ce temps-là : les violences domestiques augmentent de 26 % quand l'Angleterre joue, 38 % si elle perd et 11 % le jour d'après, victoire ou défaite. La sécurité des femmes est à la merci d'hommes qui ne peuvent se contrôler en cas de match de football. Cependant les femmes sont étiquetées émotionnelles et folles.


samedi 21 janvier 2023

Histoire de santé publique sans consultation : une bronchite. 11

Cette campagne date de 2002

Histoire de bronchite.

Le fils d'un de mes amis me demande par SMS de l'appeler parce qu'il est malade.

"Salut. Qu'est-ce qui t'arrive ?"

Il tousse au téléphone.

"J'ai une bronchite qui ne passe pas."

Il a quarante-neuf ans.

"Comme le médecin traitant que tu m'as indiqué ne pouvait pas me prendre, j'ai regardé sur Doctolib. J'ai eu un rendez-vous le jour même à son cabinet avec un jeune type. Il ne m'a même pas examiné. Il n'a même pas sorti son stétho... Il m'a prescrit de l'azithromycine pour trois jours, un sirop pour la toux, des gouttes dans le nez et du Doliprane.

- Cela fait combien de temps ?

- Trois jours.

- Et ?

- Il m'avait dit que je serais guéri en trois jours...

- T'as de la fièvre ?

- Non. Mais je suis encombré.

- Tu tousses beaucoup ?

- Plus tellement.

- Hum. C'est qui, le mec ?"

Le jeune docteur est un remplaçant, le neveu du type qu'il remplace...

Je rassure A et lui dit que le temps moyen de guérison d'une bronchite, c'est, en ce moment, une dizaine de jours (j'invente puisque je ne pratique plus et je lui raconte une histoire d'Allan...).

"OK. Donc, je ne m'inquiète pas...

- Non. Tu me rappelles si tu veux..."

***

Quelques réflexions en ordre dispersé.

  • Pourquoi un homme de 49 ans sans antécédents particuliers (il est hypertendu traité) consulte-t-il un médecin pour une bronchite quasiment non fébrile ?
  • Pourquoi un médecin Doctolib ne sort-il même pas son stéthoscope pour examiner un patient tousseur ?
  • Est-ce que cela a un intérêt de poser un stéthoscope sur la poitrine d'un patient qui présente une bronchite ?
  • Est-ce que ne pas même lui poser une question sur les traitements qu'il prend (un anti hypertenseur ) est normal ?
  • Est-ce que prescrire trois jours d'azithromycine pour une bronchite volontiers virale est acceptable d'un point de vue individuel (pour ce patient-là et pour la collectivité -résistances) ?
  • Est-ce que dire au patient, selon les dires du patient, que la bronchite sera guérie en trois jours est bien raisonnable ?
  • Est-ce que la boomerophobie est une maladie soluble dans la jeunesse ?

***

Ai-je oublié quelque chose ?


 

dimanche 7 février 2016

Ce que je vous raconte est vrai. Histoires de consultation 188, 188 bis, 188 ter et 188 quater.


Ce que je vous raconte est vrai. Comme d'habitude je transforme les choses pour préserver le secret mais vous pouvez considérer que ces transformations ne dénaturent pas le fond des affaires. C'était un samedi matin entre 8 h 30 et 15 h 15.




Madame A, patiente dont je suis le médecin traitant depuis de très nombreuses années, a toujours été exigeante. Elle m'appelle vendredi à 16 heures. "J'ai une angine, donnez moi un rendez-vous demain." Heu, nous avons déjà refusé, ma secrétaire ou moi, environ dix rendez-vous pour ce samedi... Je la mets "entre deux", après deux rendez-vous pour deux membres de la même famille (1)... Elle arrive un peu en avance. Je la reçois. Elle "fait" sa classique bronchite "sifflante" de l'hiver. Jusque là tout va bien. Puis, après que j'ai rédigé la prescription et que l'ordonnance est sortie de l'imprimante, elle me demande son ordonnance de "renouvellement". Ma grimace est éloquente. "Vous ne pouviez pas me le dire avant ?" J'ajoute que son ordonnance de fond n'a pas de rapport avec la pathologie précédente. Et elle sort de sa main un papier où elle a inscrit des médicaments "qu'elle voudrait bien que je lui rajoute sur l'ordonnance" et je lis : "Dafalgan, doliprane et nurofen flash". Ouaf ! Je lui explique, la patience a des limites, qu'il n'est pas possible d'inscrire dafalgan et doliprane sur la même ordonnance car il s'agit de paracetamol, il faut donc choisir et je lui indique que nurofen flash n'est pas remboursé (2). Elle fait une (grosse) grimace. Je finalise l'ordonnance et elle ajoute : "Mettez quand même nurofen flash, c'est pour ma fille". Mais, chers lecteurs aussi impatients que moi que la consultation se termine, ce n'est pas fini. Elle a aussi besoin d'un renouvellement de certificat pour la salle de sport ! Moi : "Madame A, vous me demandez un rendez-vous en urgence, je vous trouve une place entre deux patients, vous en profitez pour me demander votre ordonnance habituelle pour laquelle vous auriez pu prendre un rendez-vous sans urgence et, en plus, cerise sur le gâteau, vous me demandez un certificat pour la salle de sport. Eh bien, zut. Vous charriez. Je crois que je ne vais plus être votre médecin traitant... - Vous ne pouvez me parler comme cela. - Si." Nous nous serrons la main et elle s'en va non sans qu'elle ait jeté un regard sur la salle d'attente qui s'est remplie des personnes bien sages qui ont pris rendez-vous et que je vais examiner avec un peu de retard.







Monsieur et Madame B amènent la petite C, vingt-trois mois, pour que je la vaccine (je suis l'équivalent de son médecin traitant -(3)-). Elle est en retard pour rubéole/oreillons/rougeole. Mercredi j'ai aperçu son père et elle dans la salle d'attente (bondée) où il n'a pas eu le courage d'attendre. Il me dit : "Nous sommes allés voir un de vos confrères car il y avait trop de monde, désolé. - Je comprends... - Il n'était pas aimable.... - Ah... - Oui, je me suis d'abord fait engueuler parce que je l'emmenais pour un rhume... - Hum... - Ensuite, il m'a fait remarquer que les vaccins n'étaient pas à jour. - (Re : hum) Ben... - Donc, on est là pour le vaccin." Je jette un oeil distrait sur le carnet de santé où le MG consulté n'a rien noté (mais je ne pose pas la question de savoir si les parents avaient ou non omis de l'apporter...). En revanche, les parents ont collé l'étiquette des médicaments prescrits et l'un de ceux là est "amoxicilline". "Il a prescrit des antibiotiques ?" je demande incidemment. "Oui. - Hum" Donc, le médecin généraliste engueuleur, et que celui qui n'a jamais "recadré" un malade me jette la première pierre, il reproche aux parents de consulter pour un rhume et, pour un rhume, il prescrit des antibiotiques...






Madame D vient après que son père a été vu par l'oncologue. Cette histoire est compliquée et mérite réflexion et détails (et elle n'est pas finie). Il s'agit d'un patient dont j'ai déjà parlé (Histoire de consultation 187 ter : ICI). Je rappelle quelques trucs. Le patient est suivi en HAD. C'est un nouveau patient pour moi. Je suis au domicile du patient avec l'infirmière de l'HAD qui ne comprend pas plus que moi ce qui se passe et surtout quel type de soins il faut donner. Et j'ai déjà été alerté par le fait que la famille, indépendamment de ces problèmes, semble ne pas avoir compris le pronostic. Je téléphone à l'un des chirurgiens qui s'est occupé du patient (le docteur Z) : il me donne des explications. Je rappelle l'infirmière. J'apprends que le patient doit voir l'oncologue (le docteur Y) dans quelques jours. J'écris un courrier pour l'oncologue afin de lui signaler les deux faits : 1) la famille "plane" ou, comme on dit, "fait du déni" sur le pronostic, ce qui ne favorise pas le travail des intervenants ; 2) il serait utile de mieux expliquer les soins aux personnels soignants de l'HAD qui ont été lâchés dans la nature sans beaucoup de biscuits. 
Moi : " Alors ?, cette consultation." Madame D lève les yeux au ciel. "Je ne sais pas si je peux vous le dire... - Allez, parlez sans crainte... - Le docteur je ne sais comment, il a lu votre lettre, il l'a chiffonnée et il l'a mise directement à la poubelle. On s'est regardés avec ma sœur pour savoir si on avait vu la même chose toutes les deux. - Non ?... - Si. - Et ? - Vous allez apprendre le pire. Il nous a dit des trucs sur mon père que l'on ne savait pas, un cancer dont nous ne connaissions pas l'existence, il a dit cela avec l'air un peu énervé, et il a rajouté que ce n'était pas fameux... Vous saviez qu'il avait un cancer de **** ?" Moi : "Non." Madame D : "Surprises, nous avons réussi à aller voir le docteur X (un des chirurgiens qui avait opéré leur père), qui est tombé des nues, qui a téléphoné devant nous au docteur Y et qui nous a dit qu'il avait sans doute mélangé les dossiers..."
Dois-je rajouter quelque chose ?







Madame E amène F, son fils de deux ans et demi, pour deux vaccins. Le carnet de santé est détérioré. Les pages concernant les vaccinations sont presque toutes arrachées et le reste a été mouillé, séché, colorié, collé. Les deux vaccins ont été prescrits par l'ancien médecin (généraliste) de l'enfant dont le nom apparaît dans les quelques pages restantes. J'appelle immédiatement le médecin qui me dit, après avoir cherché dans l'ordinateur, qu'il n'a aucune trace des précédents vaccins. "Vous êtes bien le médecin de F ? - Oui. - Et il n'y a rien dans votre ordinateur ? - Non." Fin de la conversation.







Monsieur F, 49 ans, consulte pour un syndrome grippal assez vague "qui le met à plat". C'est le dernier patient de la fin de matinée (il avait rendez-vous à 14 heures 30). Je l'examine. Pas grand chose. Il veut un bilan (il n'en a pas fait depuis des lustres, il a grossi, il des habitudes alimentaires farfelues en raison de ses horaires de travail, je cède). Puis nous parlons. Nous parlons du coin, des enfants, il m'a connu quand il avait 13 ans, il se souvient de moi à cette époque, on parle de l'évolution du Val Fourré, qu'il a quitté, de l'école maternelle et de l'école primaire qu'il fréquentait, j'en connaissais les directeurs, on parle de sa belle-mère, on parle d'une ancienne voisine dont il ignorait qu'elle fût hospitalisée en rééducation au décours d'un accident (il me dit que lui et sa femme vont appeler sa fille et qu'ils vont aller la voir), et cetera. On parle incidemment de l'islam, de politique, et cetera. Il est quinze heures quinze quand il sort de mon cabinet. Je n'ai pas beaucoup fait de médecine (et encore) et il me semble que nous avons passé un bon moment.


Notes
(1) Il faudra qu'un jour j'écrive un billet sur les rendez-vous familiaux groupés...
(2) La Santé publique à la télévision : ras-le-bol.
(3) Le médecin traitant pour les enfants, je ne suis pas contre.
 

dimanche 29 avril 2012

Antibiothérapie et Promotion de la Santé : que valent les bonnes intentions ?


La célébrissime campagne "Les antibiotiques, c'est pas automatique" a marqué les esprits des médecins et des patients. Je n'ai pas de chiffres d'impact mais ils doivent être forts dans les deux groupes : c'est une phrase que j'entends souvent en patientèle et de la part de collègues.
Truisme : l'antibiothérapie, comme l'utilisation de toute thérapeutique, doit se faire à bon escient et en cet escient il est nécessaire de choisir la molécule juste.
Parfait.
La bonne conscience indique le chemin : prescrire moins et prescrire mieux.
Nous connaissons tous, les uns et les autres, ce qui nous fait prescrire plus et mal : l'habitude, le manque de temps, la pression des patients, la publicité pharmaceutique, les croyances, la lassitude, l'incompétence... On le voit, il n'est pas difficile de choisir les items qui pourront nous rendre meilleurs.
En médecine comme en d'autres domaines le volontarisme moral ne suffit pas même s'il arrive qu'il produise, rarement, des effets. Il faut savoir en effet d'où l'on part (faire un état des lieux précis), définir ce qu'il est souhaitable d'améliorer, fixer des objectifs, choisir des moyens en tentant de chiffrer les améliorations atteignables et les efforts qu'il faudra consentir pour les obtenir, se donner les moyens d'y parvenir, et pouvoir en constater les effets.
Prescrire moins et prescrire mieux des antibiotiques a au moins deux intérêts : ne pas exposer des individus à la prescription d'un médicament inutile, prescrire le bon antibiotique pour guérir l'affection et préserver l'écologie générale bactérienne en évitant les résistances.
Une équipe anglaise s'est attelée à la tâche de savoir quel pouvait être l'impact d'une campagne volontariste sur la diminution de la prescription d'antibiotiques en médecine générale (ICI).
L'étude menée en médecine générale de façon randomisée auprès de cabinets de médecine générale (68 cabinets, 480 000 patients), intervention multifaceted (sic) sur les MG comprenant séminaires, informations par le net et consultations assistées versus soins "normaux", a montré que sur un an 1) la diminution de la prescription des antibiotiques avait diminué de 4,2 % dans le groupe multifaceted (p = 0,02) ((docteurdu16 : tout ça pour ça !)) ; 2) que cela touchait plus la pénicilline V et les macrolides mais pas les autres antibiotiques ; 3) que les taux d'hospitalisations et le taux de reconsultation dans les sept jours après la consultation initiale n'avaient pas changé... Pas plus que les coûts : quant au coût de l'étude clinique, une moyenne de 3491 euro par cabinet, il a généré une diminution du coût de remboursement de 920 euro par cabinet !
Un éditorial pose, lui, des questions pertinentes sur la signification attendue d'une telle diminution en termes de diminution des résistances, c'est à dire : le jeu en vaut-il la chandelle (LA) ?
Cet éditorial est très provocateur. Il dit d'abord qu'une étude pareille décourage définitivement d'en faire d'autres. Ensuite, il rapporte des chiffres d'autres essais qui sont plus démonstratifs :  In a country-wide programme in Finland, reducing the use of erythromycin by 50% reduced the resistance of group A streptococcal isolates from 17% to 9%.4 Another study found that a decrease of 50 amoxicillin items per 1000 patients per year reduced resistance by 1%.5 Others have found that a 20% reduction in the prescription of ampicillin and amoxicillin resulted in 1% fewer resistant isolates.6 Enfin, il dit que la classique phrase, il faut continuer son traitement antibiotique jusqu'au bout n'est pas scientifiquement fondée. Il vaut mieux même arrêter les antibiotiques, donnés à bonnes doses, dès qu'il n'y a plus de fièvre. Décoiffant ?
Pour certains lever de tels lièvres pourrait être dangereux car il est possible que de tels propos puissent encourager le laisser faire ou le rien faire ce qui, dans le cadre d'une éthique individuelle volontariste, pourrait signifier le renoncement... et se plier à la loi du plus grand nombre.
Dans la même veine, mon éditorialiste favori, Desmond Spence, dénonce ICI une autre vache sacrée : La Promotion de la Santé en disant d'une part qu'elle coûte une fortune et d'autre part qu'elle ne sert à rien. Qu'entend-il par promotion de la santé ? Les campagnes de prévention, par exemple, et, plus particulièrement en ces temps de crise, une campagne gouvernementale qui s'appelle "Chaque contact compte", et qui signifie qu'à chaque contact (médical ou para médical) il faut parler de régime et de tabac car, selon le gouvernement, les brèves interventions "marchent". Le coût ? Une paille : 4,5 milliards d'euro par an. L'efficacité ? Nulle : une étude menée en médecine générale, sensibilisation par les infirmières, a montré une infime diminution du taux de cholestérol (0,1 mmol/L) et de la pression artérielle (3 à 7 mm Hg). Mais aussi, insiste Spence, il faut surtout se méfier des enquêtes où sont rapportées des données auto rapportées : une étude rapportant le nombre de femmes enceintes fumeuses sur la foi d'auto questionnaires s'est trompée de 25 % (prévalence) ! La promotion de la Santé n'a pas abouti à grand chose au Royaume-Uni : le poids a augmenté, l'activité physique a diminué, la restauration rapide progresse, les maladies alcooliques du foie ont augmenté. Seul le tabagisme a diminué mais au prix de mesures drastiques sans commune mesure avec les résultats escomptés et alors qu'un fumeur doit dépenser 3000 livres par an...
Non, la Promotion de la Santé (et nous avions ICI souligné le découragement des médecins généralistes français et LA les effets de vitrine de l'administration sur la prévention) a constitué un écran de fumée (smokescreen) pour masquer l'incapacité des politiques publiques à contrer les intérêts des marchands de nourriture et de boissons pourries (Big Junk Food) et ceux des partisans des inégalités de richesse (sic)...

(Photographie : Georges Bernard-Shaw : 1856 -  1950)