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mardi 10 décembre 2019

La professeure Audrey Gabelle prend des risques.

Calendrier de l'Avent médical 2019 : Jour 10





ICI


Vous pouvez aller jeter un oeil sur les titres et travaux de la professeure : LA sur PubMed

Sur la base Transparence Santé (LA) il existe 40 mentions la concernant.

Cela dit, je ne la connais ni des lèvres ni des dents.

Elle prend des risques.

Voici l'accroche (sobre) de l'entretien qu'elle a accordé au journal Le Point :

Traitement d'Alzheimer : « Cette fois, l'espoir est bien réel »

"

De retour de San Diego (États-Unis), où se tenait le congrès international sur les essais thérapeutiques dans la maladie d'Alzheimer et les syndromes apparentés, Audrey Gabelle (professeure de neurologie et neurosciences, directrice du Centre mémoire de ressources et de recherche et du centre de compétences démences rares et précoces au CHU de Montpellier) ne masque pas son enthousiasme. C'est aussi le cas de la majorité des chercheurs, des cliniciens et des laboratoires pharmaceutiques réunis aux États-Unis jusqu'à samedi dernier. Après tant d'espoirs déçus, différentes annonces poussent à l'optimisme. Elles concernent la gestion des troubles du comportement (hallucinations et délires) à des stades avancés de la pathologie et, surtout, les effets positifs d'un traitement ciblé destiné aux premiers stades de la maladie d'Alzheimer. Interview.
Elle prend des risques car :

  1. Elle s'autoproclame, à la sortie d'un congrès, Key Opinion Leader en risquant de fâcher la communauté neurologique des professeurs plus gradés qui auraient aimé être KOL en premier et es qualités
  2. Elle en dit plus sur les résultats (elle est plus optimiste) que le laboratoire : elle accentue le hype post congrès en majorant les effets bénéfices et en minorant les effets délétères.
  3. Les résultats sont post hoc : analyse refaite après que l'analyse intermédiaire a été considérée comme négative et que de nouveaux patients ont été inclus en recevant des doses plus importantes.
Elle participe à l'insu de son plein gré :
  1. Au début du marketing mix de Biogen
  2. A la mise en branle des réseaux politiques/Big Pharma/KOL
  3. A la mise sous pression des agences gouvernementales hors US (car la FDA trumpienne a déjà annoncé que son doigt était déjà posé sur le bouton presseur de l'AMM)...  
  4. ... favorisée par l'irruption des associations de patients sur le devant de la scène : mon médicament, mon dû...
  5. ... par la prochaine tribune de prestigieux grands patrons (parisiens) déjà et futurs KOL dont la Base Transparence Santé indiquera, selon la doctrine Buzyn qu'ils sont des "bons", exigeant : ...
  6. ... l'ATU, l'AMM fast tracking, et la fixation d'un prix pharamineux remboursable (la santé des patients le vaut bien)
  7. A la campagne de presse en cours dans les journaux grand public et dans les journaux médicaux à partir d'un dossier de presse réalisé par les marqueteurs de Biogen.
  8. A la future publication d'un éditorial dithyrambique dans le NEJM (New England Journal of Marketing) ou dans tout autre journal à fort pouvoir d'impact international dans le même numéro du journal publiant des résultats plutôt plus décevants que ce qui avait été annoncé en congrès...
Mais, imaginons que cette molécule soit aussi géniale que cela, que ses effets d'échelle (cognitives) soient prolongés au delà des 78 semaines actuelles... que ses effets sur les critères de substitution (IRM montrant un déclin de la substance amyloïde) soient corrélés à la clinique (ça peut arriver)...

Je serais le premier ravi pour tous les patients porteurs d'un Alzheimer et/ou d'autres démences dans ma patientèle...

Mais, ce que je crains, quand le soufflé retombera, les comptes de Biogen seront non seulement à l'équilibre mais largement bénéficiaires.