Blablabla.
Son dossier indique qu'elle a consulté trois fois pour des douleurs que j'ai attribuées trois fois à un Osgood-Schlatter (voir Wikipedia : ICI).
On parle de son allergie saisonnière qui réagit très bien à la cetirizine.
La maman parle de désensibilisation.
Blablabla.
On blablatte donc comme on le fait dans les bons cabinets de médecine générale (la désensibilisation, je n'en pense que du mal en ce cas et je songe déjà aux commentaires dans le genre "pour mon fils cela a bien marché" et aux allergologues qui vont me tomber sur le rable, mais j'ai l'heur de connaître leurs arguments).
La maman me dit ceci, après que j'ai demandé des nouvelles des genoux de sa fille, ben oui, les médecins généralistes ont plusieurs motifs d'intérêt pour leurs patients, la fille qui, en passant, ne se rappelle plus qu'elle a eu mal bien qu'elle ait consulté trois fois... : "Nous sommes allés voir l'orthopédiste, tiens, j'ai oublié de vous le dire, il a fait faire des radios et une IRM... - Oups... - Vous avez l'air surpris. - Oui, plutôt. Il a donné un traitement ? - Non. Enfin si, de l'ibuprofène."
J'ai raconté à cette jeune fille et à sa maman l'histoire suivante :
"Quand j'étais adolescent j'avais mal aux genoux quand je faisais du sport, ce n'était pas insupportable mais je devais m'arrêter de courir, de faire du basket, j'en ai parlé à mes parents (qui n'étaient pas médecins) qui m'ont rassuré en me disant que c'étaient des douleurs de croissance et que ça passerait. Je n'ai pas vu de médecin. J'ai souffert (le mot est fort) et c'est passé. Plus tard, des années plus tard, en assistant à un cours à la Faculté de médecine j'ai compris que j'avais fait un Osgood-Schlatter..."
C'est tout.
Je pourrais en faire des tonnes.
On parle de son allergie saisonnière qui réagit très bien à la cetirizine.
La maman parle de désensibilisation.
Blablabla.
On blablatte donc comme on le fait dans les bons cabinets de médecine générale (la désensibilisation, je n'en pense que du mal en ce cas et je songe déjà aux commentaires dans le genre "pour mon fils cela a bien marché" et aux allergologues qui vont me tomber sur le rable, mais j'ai l'heur de connaître leurs arguments).
La maman me dit ceci, après que j'ai demandé des nouvelles des genoux de sa fille, ben oui, les médecins généralistes ont plusieurs motifs d'intérêt pour leurs patients, la fille qui, en passant, ne se rappelle plus qu'elle a eu mal bien qu'elle ait consulté trois fois... : "Nous sommes allés voir l'orthopédiste, tiens, j'ai oublié de vous le dire, il a fait faire des radios et une IRM... - Oups... - Vous avez l'air surpris. - Oui, plutôt. Il a donné un traitement ? - Non. Enfin si, de l'ibuprofène."
J'ai raconté à cette jeune fille et à sa maman l'histoire suivante :
"Quand j'étais adolescent j'avais mal aux genoux quand je faisais du sport, ce n'était pas insupportable mais je devais m'arrêter de courir, de faire du basket, j'en ai parlé à mes parents (qui n'étaient pas médecins) qui m'ont rassuré en me disant que c'étaient des douleurs de croissance et que ça passerait. Je n'ai pas vu de médecin. J'ai souffert (le mot est fort) et c'est passé. Plus tard, des années plus tard, en assistant à un cours à la Faculté de médecine j'ai compris que j'avais fait un Osgood-Schlatter..."
C'est tout.
Je pourrais en faire des tonnes.
- Médicaliser la vie est l'objectif des médecins, des patients, des politiciens, des marchands et des gourous
- Traiter toute douleur dès qu'elle apparaît n'est pas toujours une bonne idée
- Ne pas accepter l'incertitude est un défaut des non médecins généralistes
- Ne pas savoir "bien" expliquer à une famille que quand c'est rien, c'est rien, et que ce n'est pas nécessaire de faire de l'imagerie pour de l'imagerie, est désastreux
- Promouvoir l'autonomie illichienne est une pratique rentable : mes parents n'ont pas jugé bon (nous n'étions pas à la même époque) de m'envoyer chez le médecin
- Faire des examens complémentaires inutiles est un passe-temps médical coûteux
- Consulter un médecin spécialiste sans passer par le médecin de famille est souvent une perte de temps
- Ne pas oublier que les maladies bénignes guérissent toutes seules et que les traiter ne rend pas le médecin meilleur mais améliore les statistiques de guérison médicalisées
- Ne pas méconnaître l'erreur fatale du docteurdu16 qui se "livre" en parlant de lui-même alors qu'il aurait pu raconter une histoire d'Allan dans le style : "Il est arrivé ceci à l'un de mes amis médecin..."
- L'allergologie est une spécialité qui me fait me poser presqu'autant de questions que l'homéopathie
- Même les consultations les plus "simples" nécessitent un background (un arrière-plan) conséquent
PS - Il n'est pas aisé de trouver des informations claires et précises sur les deux orthopédistes.
7 commentaires:
Pour tes genoux, la pratique AU QUOTIDIEN des différentes méthodes proprioceptives est la solution à ton problème.
Tu peux les pratiquer en échauffement pré-séance principale (ex : skie) ou tu peux les pratiquer en séance de 90min (recommandé) chaque jour (plus ça dure et mieux c'est mais plus ça fatigue le système nerveux).
L'efficacité réside sur plusieurs méthodes dans la même séance et aussi sur la fréquence (=7 jours) même si tu peux plus avoir envie de l'une sur l'autre.
Bonsoir, je suis d'accord avec le fond bien-sûr, mais pas du tout avec la dichotomie du "bon" médecin généraliste pragmatique, qui sait ne pas prescrire d'examens complémentaires , prend le temps d'expliquer et du "mauvais " spé (pardon, "non généraliste") qui se couvre systématiquement avec tout un tas d'imagerie irraisonnée sans jamais rien expliquer au patient.
Ma pratique quotidienne me fait voir des patients qui ont mal au dos, au genou , à l'épaule ... qui arrivent adressés par leur médecin généraliste avec IRM du genou, du dos , de l'épaule ... sans même avoir eu une radio simple ni une écho pour l'épaule . Et ne parlons pas de déshabiller le patient histoire de voir si le dit genou est gonflé ou la dite épaule est limitée ...
Quant aux densitos prescrites sans aucune indication, tous les deux ans ... Ou a contrario le patient fracturé qu'on ne traite pas puisque la densito est bonne ...
et les "merci de voir Mme Machin pour douleurs articulaires diffuses" jamais examinée ni interrogée mais qui arrive avec le tapage HLA ( ah, elle a le B27DONC elle a une SPA !...) et le dosage de tous les anticorps possibles et imaginables...
Je vous laisse deviner ma spé ;-)
Bref, Je pense qu'il y a des bons et des mauvais médecins. Que le problème n'est pas spé ou généraliste, hospitalier ou libéral, CHU ou CHG ou que sais-je encore ... Sortons de ces guéguerres
Et surtout je pense que nous sommes tous à un moment ou un autre bons ou mauvais ...
Dans l'attente de vos prochains post,
bien cordialement
Marie
@ Marie
Je suis mille fois d'accord avec vous.
Je ne crois pas que les médecins généralistes soient plus verueux que les autres et ma pratique quotidienne me montre que les travers que vous dénoncez sont omni présents chez mes confrères (comme parfois chez moi où il m'arrive, ne commençons par par trouver des excuses, par lassitude, par refus d'expliquer encore, par incompétence parfois, de céder).
Mon propos est celui-ci (et je salue votre commentaire pour ce qu'il est, l'expression d'un rejet de notre système prescriptif et la volonté de ne pas mépriser les médecins généralistes) : on pourrait s'attendre à ce que les spécialistes fassent plus attention que les médecins généralistes de base sur la façon de gérer les examens complémentaires et les traitements.
J'attends d'eux qu'ils soient mes informateurs, mes éclaireurs, mes lanceurs d'alerte, mes professeurs, mais je suis le plus souvent déçu.
Je trouve que, dans chaque spécialité, la formation et la formatation des spécialistes est terrifiante d'uniformité et que l'on trouve plus d'inventivité, de dysruption, de refus des banalités prescriptrices, et des recommandations sponsorisées chez les généralistes, certains généralistes, peu de généralistes, j'en conviens.
Je m'attends à mieux de la part des spécialistes, plus d'esprit critique, moins de complaisance à l'égard de l'industrie, une meilleure pédagogie et, pour ce qui est de la rhumatologie, puisque nous en parlons, plus de prudence à l'égard des bio traitements, voire du méthotrexate, par exemple, moins d'enthousiasme pour le protelos, encore un exemple, moins de néo cartilage dans les genoux, moins d'infiltrations intra foraminales, et cetera.
J'ai fait mes armes avec le professeur Amor à Cochin qui était un clinicien hors pair et un humaniste.
Mais vous avez raison, je peux laisser penser que les MG sont meilleurs (l'ensemble de mon blog dit le contraire) mais c'est parce que je suis exigeant et que j'aimerais que les spécialistes soient nos amis idéologiques et non les représentants d'une idéologie du soin technique.
Merci encore pour votre commentaire et bonne journée.
bonjour doc du 16 : idem que vous... mes parents me disaient que c'étaient des douleurs de croissance et on faisait avec . Ayant déménagé dans le sud, je m'aperçois que les enfants d'ici n'ont quasiment pas de " douleurs de croissance" , d'où, je me demande si en fait ces fameuses douleurs ne sont pas dues ( amplifiées ? ) par une carence en vitamine D.
pour ma part, mon médecin généraliste (il y a 20 ans de cela) m'a dit que c'était des douleurs de croissance et n'a pas fait d'examens complémentaires à juste titre comme vous le soulignez.
il a voulu me faire observer une période d'arrêt de sport que je n'ai pas respectée car j'en avais trop besoin à l'époque pour me défouler et oublier un peu les soucis de tout adolescent.
aujourd'hui j'ai un genu varum important et été opéré des ongles incarnés sans qu'aucun médecin (notamment orthopédiste) ne m'ait jamais regardé les appuis. j'ai compris bien plus tard (après avoir fait médecine), ce dont j'aurais eu besoin à l'époque si le médecin n'avait pas pris ça à la légère comme un simple problème de croissance: j'aurais porté des semelles orthopédiques et il y a fort à parier que les contraintes s'exerçant sur la TTA (dont la croissance était certes un facteur favorisant ou déclenchant) n'auraient pas eu les mêmes conséquences à distance et auraient probablement solutionné la cause de la cause de la maladie d'Osgood-Schlatter: à savoir un tendon rotulien dont le vecteur de force est "désaxé" par rapport l'axe normal de flexion de la jambe.
Médecine générale, ce n'est pas simple, et il y a toujours à chercher et à comprendre. Peut-être mon cas est isolé et mes appuis n'ont rien à voir là-dedans, mais admettez que la question mérite de se poser. peut-être y penserez-vous la prochaine fois et me direz ce que vous avez trouvé sur vos jeunes pubères.
Le problème de valgus / varus est le résultat des muscles agonistes souples aux muscles antagonistes raides ', et vis versa, des membres inférieurs tout simplement.
Quand on parle de l'équilibre dans tout domaine, ça convient aussi pour les muscles agonistes et antagonistes.
interessant
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