Oh.
Les McDos sont l'exemple parfait de la malbouffe planétaire, celle qui commence avec les animaux maltraités, celle qui continue avec la nourriture industrielle reconstituée à partir de rien, celle qui prône Gros is beautiful, celle qui ne vante pas la qualité de la nourriture mais la baisse continuelle du rapport prix/calorie, celle qui offre le combo le moins cher du marché, graisse, sucre et sel, mais surtout, McDo, c'est l'essence même du néo libéralisme amoral, sans valeurs éthiques, axiologiquement neutre comme dirait l'autre, qui justifie tout au nom de la liberté de choix des consommateurs, on parle des budgets publicitaires comme idéologiquement neutres ?, au nom des désirs du consommateur citoyen, puisque cela fournit des emplois, puisque cela augmente le PIB, puisque cela favorise le vivre ensemble (?), et cetera.
J'entends déjà le crétin qui argue "Oui, mais y a des salades" : un îlot de fraîcheur dans un océan de merdre. Enfin, les salades McDo, c'est de la salade ?
J'entends déjà le crétin qui argue "Oui, mais y a des salades" : un îlot de fraîcheur dans un océan de merdre. Enfin, les salades McDo, c'est de la salade ?
Ah.
Les McDos sont l'exemple parfait du capitalisme hors sol, du marketing planétaire, des bas salaires, du mi-temps contraint, des étudiants qui doivent payer leurs études (et qui ne les finissent jamais, terminant avec une chemise d'équipier ou de superviseur gorgée de gras, de cholesterol et de coca-cola), des systèmes de management alakhon (l'équipier du mois), du travail sept jours sur sept et à pas d'heures le soir, de la financiarisation, de l'optimisation fiscale, et cetera. L'entreprise McDo fait grosso modo 25 milliards de CA et 4,5 M de bénéfices en France et soustrait au fisc français entre 390 et 714 millions d'euro (voir ICI). Les employés de McDo ne mangent plus de McDo, c'est dire.
Zut.
Parlons de santé publique.
McDo, comme aurait pu le dire le regretté Jean-Pierre Coffe, c'est de la merde !
C'est de la calorie, c'est de la graisse, c'est de l'odeur, c'est de la nourriture industrielle, sans valeur nutritive, la viande n'est pas de la viande, le poisson (?), c'est un nid à obésité, un nid à surpoids, un nid à cholestérol, un nid de sucre, un nid à chirurgie bariatrique. Et, selon le théorème de PAG (il se reconnaîtra) les gros mangent aussi dans ces établissements.
"Ouais, mais c'est sympa d'y aller manger avec les enfants" : les menus enfants avec les cadeaux à deux balles en plastique mortifère, avec les pubs Disney en sus et la bouffe dégueu mais qui leur fait plaisir... Voilà une éducation à la nutrition qu'elle est bonne !
Super Size Me !
La particularité de l'obésité, qui n'est pas une maladie mais un état, sauf dans de rares cas médicaux, est qu'elle se voit.
Bon, d'excellents confrères ont écrit récemment des billets de blogs sur l'obésité mais de bons esprits vont arguer qu'il n'y a pas de rapport entre la consommation chez McDo et le sur poids. Je vais même peut-être avoir un procès. Il y a aussi des congrès de médecine générale qui sont sponsorisés par la firme philanthropique.
"Obésité et rein" a commencé Perruche en Automne (ICI), puis Hippocrate et Pindare a (ont) répondu LA et il y a eu des dialogues inter blogs dont celui-ci : LA.
On y trouve les mêmes débats idéologiques que pour le reste des problèmes sociétaux.
Grosso modo, la tendance respectable est de dire que les citoyens en sur poids ne doivent pas être stigmatisés, parce qu'ils n'y sont pour rien.
(Conflit d'intérêts : IMC perso = 23,5)
Bon, il n'y a donc plus qu'à tirer l'échelle.
Il ne reste plus qu'à prescrire des médicaments en suivant les conseils de l'inamovible commentateur santé de France Télévision : ICI.
Les blogueurs disent tous (et les commentateurs itou), et dans un unanimisme touchant, que, vous me suivez, comme il n'est pas possible de faire maigrir les gens, au long cours, il faut aborder le sujet (c'est le côté ambigu moral et faux cul : on ne pourra pas m'accuser d'avoir évité la question mais on ne pourra pas m'accuser de faire de la grossophobie) et ne pas stigmatiser, comprendre, accompagner, et cetera (l'expression la plus belle : envisager les raisons cachées).
Dominique Dupagne avait souligné que l'Education nationale avait été livrée aux betteraviers : LA. Il nous avait mis sur la piste.
La tendance générale de l'addictologie moderne c'est "Comme les choses nous échappent, feignons de les avoir organisées" et il en est ainsi de l'addiction à la nourriture, à l'alcool, au cannabis ou au tabac. Pour le reste : pareil (cocaïne, et cetera). Est-ce qu'un McDo peut être considéré comme une salle de consommation à moindre risque de nourriture addictive ?
Vu la vague libertarienne aux US, relayée par l'extrême gauche ultra libérale en France et par les ultra libéraux économiques, il y aura bientôt des McCan et on viendra y fumer le "pot" en famille en parlant du progressisme et des méchants réactionnaires défenseurs de la culture hétéro-patriarcale-blanche.
Un certain nombre de confrères construisent même des théories physiopathologiques pour dire que l'obésité ne rend pas malade, que le gras n'y est pour rien, que le sucre itou, que la quantité de nourriture ingérée non plus, et qu'il faut changer de "paradigme". Ils "déconstruisent" la grossophobie causale.
Mouais.
Là, il faut que je m'accroche aux branches du raisonnement.
Les citoyens raisonnables selon la théorie libérale qui en fait des individus pensants isolés, ne choisissent ni de ne pas être en sur poids, ni d'être en sous poids. C'est comme ça. Ils ne se déterminent qu'en fonction de leurs intérêts.
Les citoyens éclairés par la théorie des Lumières clament la liberté individuelle : ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent, de se mettre en danger, à condition qu'ils ne mettent pas les autres en danger.
Mouahahaha.
Les autres héritiers, ceux de la révolution française et de mai 68, au nom de la liberté individuelle, du droit des intersectionnés, poussent des cris : il ne faut pas interdire, il est interdit d'interdire, c'est une source de plaisir, mais surtout : il ne faut pas stigmatiser les minorités (mais nous sommes en train de rendre le surpoids majoritaire).
Faisons un tour par l'anthropologie et... le déconstructionnisme.
Les McDos sont l'exemple parfait du déconstructionnisme néolibéral.
Il y a un certain nombre de personnes (de gauche, pensent-elles) qui affirment que le capitalisme néo libéral mondialisé est conservateur, qu'il se situe du côté de la réaction morale confessionnelle (églises, mosquées, temples, synagogues), du conservatisme sociétal, du sabre, du militarisme, de la guerre des civilisations. Quelle erreur ! Le capitalisme néo libéral se nourrit de profit, d'accumulation de profits et se moque de la morale, fût-elle hétéro-patriarcale-blanche : aux US ce sont les Afro-américains qui consomment le plus de junk food. Le capitalisme se moque donc, sauf si cela lui permet de gagner de l'argent, des pro vies ou des anti mariages gays, il est pour la circulation des idées, des capitaux, des personnes, pour le mouvement perpétuel qui permettra aux riches d'être toujours plus riches et à la planète d'être dévastée.
McDo est au centre du déconstructionnisme néo libéral de droite et de gauche ou moralement neutre (le libertarianisme).
Car le succès de McDo tient aussi à sa puissance disruptive comme disent les cuistres partisans de la civilisation facebookable et/ou iphono/googleisée, le parti des GAFA.
La disruption McDo tient à ceci :
1) on a le droit de manger avec les doigts (et les sociologues déconstructurants sautent sur la table gluante du fast-food en hurlant : "A bas les valeurs bourgeoises coercitives" (manger à table avec sa famille réunie, mettre la table, faire à manger, ranger les couverts dans le lave-vaisselle) ;
2) on a le droit de manger à toute heure (les mêmes sociologues, ceux qui vous parlent à longueur de livres du vivre ensemble, louent cette liberté fondamentale du "Je mange quand j'ai faim" et retrouvent dans un élan parfait les pédiatres nutritiologues qui préconisent pour le nouveau-né et le nourrisson de donner à manger à la demande) ;
3) on a le droit de rendre moralement convenable une pratique détestable pour la santé publique.
Oups
Il est temps de déconstruire le déconstructionnisme.
Pourquoi les gens vont chez McDo ?
En raison du conditionnement publicitaire (il faudra revenir sur les "maquereaux" de la publicité, ces hommes et ces femmes idéologiquement neutres qui seraient capables de tuer père et mère pour avoir le budget McDo ou Coca-Cola et pour pouvoir convaincre les pauvres et les déshérités de manger et de boire de la merde), de la propagande institutionnelle (la junk food, c'est bon pour l'économie, pour l'emploi, pour la croissance, il y a même des économistes fous qui ont considéré le prix du Big Mac comme, je cite, un indice fruste de parité du pouvoir d'achat, voir ICI), du consumérisme, du ça, de la crédulité des masses et du pouvoir sans limites du capitalisme financiarisé.
La déconstruction du déconstructionnisme passe par la remise en cause du système mondialisé qui nous gouverne.
Stop.
Tu vas trop loin : le système capitaliste est notre horizon indispensable, incontournable, indéboulonnable, c'est la nature.
Mais surtout : la fermeture des McDos va entraîner des émeutes, les sevrés de Big Mac et autres wopper, vont faire la queue aux urgences, vont agresser des vieilles dames pour leur voler leur porte-monnaie, il va y avoir des grèves... Et big pharma va inventer le McDofène qui va permettre aux McDomanes de pouvoir continuer à consommer des Big Mac dans des limites raisonnables fixées par l'OMS.
Pour finir, voici une phrase de Fredric Jameson : "Il est plus facile de penser la fin du monde que la fin du capitalisme."
"Obésité et rein" a commencé Perruche en Automne (ICI), puis Hippocrate et Pindare a (ont) répondu LA et il y a eu des dialogues inter blogs dont celui-ci : LA.
On y trouve les mêmes débats idéologiques que pour le reste des problèmes sociétaux.
Grosso modo, la tendance respectable est de dire que les citoyens en sur poids ne doivent pas être stigmatisés, parce qu'ils n'y sont pour rien.
(Conflit d'intérêts : IMC perso = 23,5)
Bon, il n'y a donc plus qu'à tirer l'échelle.
Il ne reste plus qu'à prescrire des médicaments en suivant les conseils de l'inamovible commentateur santé de France Télévision : ICI.
Les blogueurs disent tous (et les commentateurs itou), et dans un unanimisme touchant, que, vous me suivez, comme il n'est pas possible de faire maigrir les gens, au long cours, il faut aborder le sujet (c'est le côté ambigu moral et faux cul : on ne pourra pas m'accuser d'avoir évité la question mais on ne pourra pas m'accuser de faire de la grossophobie) et ne pas stigmatiser, comprendre, accompagner, et cetera (l'expression la plus belle : envisager les raisons cachées).
Dominique Dupagne avait souligné que l'Education nationale avait été livrée aux betteraviers : LA. Il nous avait mis sur la piste.
La tendance générale de l'addictologie moderne c'est "Comme les choses nous échappent, feignons de les avoir organisées" et il en est ainsi de l'addiction à la nourriture, à l'alcool, au cannabis ou au tabac. Pour le reste : pareil (cocaïne, et cetera). Est-ce qu'un McDo peut être considéré comme une salle de consommation à moindre risque de nourriture addictive ?
Vu la vague libertarienne aux US, relayée par l'extrême gauche ultra libérale en France et par les ultra libéraux économiques, il y aura bientôt des McCan et on viendra y fumer le "pot" en famille en parlant du progressisme et des méchants réactionnaires défenseurs de la culture hétéro-patriarcale-blanche.
Un certain nombre de confrères construisent même des théories physiopathologiques pour dire que l'obésité ne rend pas malade, que le gras n'y est pour rien, que le sucre itou, que la quantité de nourriture ingérée non plus, et qu'il faut changer de "paradigme". Ils "déconstruisent" la grossophobie causale.
Mouais.
Là, il faut que je m'accroche aux branches du raisonnement.
Les citoyens raisonnables selon la théorie libérale qui en fait des individus pensants isolés, ne choisissent ni de ne pas être en sur poids, ni d'être en sous poids. C'est comme ça. Ils ne se déterminent qu'en fonction de leurs intérêts.
Les citoyens éclairés par la théorie des Lumières clament la liberté individuelle : ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent, de se mettre en danger, à condition qu'ils ne mettent pas les autres en danger.
Mouahahaha.
Après tout, en bons héritiers pour les premiers d'Adam Smith et surtout de John Rawls, s'il y a des adultes consentants pour manger gras et calorique pour pas cher (là, on peut faire une incise sur les prix qui ont tendance à augmenter), c'est leur libre choix de citoyens avertis (en anglais les publicités se disent advertisements)... D'ailleurs, ce sont des pauvres, des bronzés et je ne sais qui d'autre qui en sont les consommateurs (les plus) attitrés : tant pis pour eux. Mais il y a aussi les grands-parents qui veulent faire djeunes et qui ne souhaitent surtout pas exercer une quelconque autorité (le mot devrait être rayé du vocabulaire par les fassiniens et les post foucaldiens) sur leurs petits-enfants (i.e. les instruire à consommer ce qui est "bon" et ce qui est sain) et qui, entre deux séances de smartphone et/ou de tablette, les font manger de la merde pour le fun.
Les autres héritiers, ceux de la révolution française et de mai 68, au nom de la liberté individuelle, du droit des intersectionnés, poussent des cris : il ne faut pas interdire, il est interdit d'interdire, c'est une source de plaisir, mais surtout : il ne faut pas stigmatiser les minorités (mais nous sommes en train de rendre le surpoids majoritaire).
Faisons un tour par l'anthropologie et... le déconstructionnisme.
Les McDos sont l'exemple parfait du déconstructionnisme néolibéral.
Il y a un certain nombre de personnes (de gauche, pensent-elles) qui affirment que le capitalisme néo libéral mondialisé est conservateur, qu'il se situe du côté de la réaction morale confessionnelle (églises, mosquées, temples, synagogues), du conservatisme sociétal, du sabre, du militarisme, de la guerre des civilisations. Quelle erreur ! Le capitalisme néo libéral se nourrit de profit, d'accumulation de profits et se moque de la morale, fût-elle hétéro-patriarcale-blanche : aux US ce sont les Afro-américains qui consomment le plus de junk food. Le capitalisme se moque donc, sauf si cela lui permet de gagner de l'argent, des pro vies ou des anti mariages gays, il est pour la circulation des idées, des capitaux, des personnes, pour le mouvement perpétuel qui permettra aux riches d'être toujours plus riches et à la planète d'être dévastée.
McDo est au centre du déconstructionnisme néo libéral de droite et de gauche ou moralement neutre (le libertarianisme).
Car le succès de McDo tient aussi à sa puissance disruptive comme disent les cuistres partisans de la civilisation facebookable et/ou iphono/googleisée, le parti des GAFA.
La disruption McDo tient à ceci :
1) on a le droit de manger avec les doigts (et les sociologues déconstructurants sautent sur la table gluante du fast-food en hurlant : "A bas les valeurs bourgeoises coercitives" (manger à table avec sa famille réunie, mettre la table, faire à manger, ranger les couverts dans le lave-vaisselle) ;
2) on a le droit de manger à toute heure (les mêmes sociologues, ceux qui vous parlent à longueur de livres du vivre ensemble, louent cette liberté fondamentale du "Je mange quand j'ai faim" et retrouvent dans un élan parfait les pédiatres nutritiologues qui préconisent pour le nouveau-né et le nourrisson de donner à manger à la demande) ;
3) on a le droit de rendre moralement convenable une pratique détestable pour la santé publique.
Oups
Il est temps de déconstruire le déconstructionnisme.
Pourquoi les gens vont chez McDo ?
En raison du conditionnement publicitaire (il faudra revenir sur les "maquereaux" de la publicité, ces hommes et ces femmes idéologiquement neutres qui seraient capables de tuer père et mère pour avoir le budget McDo ou Coca-Cola et pour pouvoir convaincre les pauvres et les déshérités de manger et de boire de la merde), de la propagande institutionnelle (la junk food, c'est bon pour l'économie, pour l'emploi, pour la croissance, il y a même des économistes fous qui ont considéré le prix du Big Mac comme, je cite, un indice fruste de parité du pouvoir d'achat, voir ICI), du consumérisme, du ça, de la crédulité des masses et du pouvoir sans limites du capitalisme financiarisé.
La déconstruction du déconstructionnisme passe par la remise en cause du système mondialisé qui nous gouverne.
Stop.
Tu vas trop loin : le système capitaliste est notre horizon indispensable, incontournable, indéboulonnable, c'est la nature.
Mais surtout : la fermeture des McDos va entraîner des émeutes, les sevrés de Big Mac et autres wopper, vont faire la queue aux urgences, vont agresser des vieilles dames pour leur voler leur porte-monnaie, il va y avoir des grèves... Et big pharma va inventer le McDofène qui va permettre aux McDomanes de pouvoir continuer à consommer des Big Mac dans des limites raisonnables fixées par l'OMS.
Pour finir, voici une phrase de Fredric Jameson : "Il est plus facile de penser la fin du monde que la fin du capitalisme."
19 commentaires:
Très belle déconstruction d'un libéralisme débridé, valorisé par tous, sous des prétextes fallacieux.
Étonnamment tu n'as pas été jusqu'au bout du raisonnement libéral, qui fabrique une bouffe de merde qui rend malades les gens que l'on peut alors soigner avec des médicaments.
Ce n'est bien sur pas un complot ( quoique ? ) , mais, certains que les progrès de la médecine soigneront leurs dérives alimentaires ou autre ( voir le baclofène) la population peut sans retenue et avec une certaine délectation bouffer n'importe quoi, sûre que la science corrigera ça.
Par contre sur la prise en charge des patients obèse/avec addiction tu focalises ton analyse sur l'aspect libéral, la bien pensance, la non ingérence. Il y a bien sur de cela, mais pas que. C'est aussi une question d'efficacité. Le béhaviorisme a des limites, il n'est d'ailleurs qu'un conditionnement comme l'est la publicité, qui formate l'humain en un consommateur, pour la publicité ou un éxécutant pour le béhaviorisme.
Bonjour,
je suis embêté parce que je n'ai pas tout compris par manque de références intellectuelles. Du coup, je suis ptêt à côté de la plaque mais j'assume.
- la campagne présidentielle n'a pas beaucoup de parlé de santé, mais un peu de bonheur, du coup un peu quand même ;) (et des mesures qui m'ont séduit dans les programmes de Hamon et Mélenchon). En tout cas, là tout de suite, les pharmaciens s'arrachent les cheveux...
- Il y a des aliments qualitativement intéressant avec un index prix/calorie bas. Et franchement, McDo, je trouve ça cher, je ne sais pas si le prix bas est un argument pour y aller.
- Bien d'accord sur la cristallisation autour du pognon. Mais le business au fond, se cache-t-il de vouloir faire du pognon ? J'ai le sentiment qu'il faut réussir à désacraliser l'argent. Mais comment ?! J'ai l'impression que l'argent, la monnaie est un des rares concepts réellement global au sens anglo-saxon du terme.
- La question de la densité nutritionnelle des aliments est difficile. Si je pousse le raisonnement, on fait vraiment n'importe quoi en donnant une nutrition entérale à quelqu'un qui en a besoin : "mon dieu du gras, du sucre, etc !" Et les gens qui se nourrissent parfois "d'un substitut de repas" doivent aussi être complètement fous, en tout cas ça n'est pas ce que j'observe.
- Le gras n'est pas un problème en soi. Ce qui m'embête ce sont les graisses trop transformées (cuites) et le surplus de calories (la boisson sucrée étant pour moi le noeud du problème, aucune satiété et un bolus de glucides important).
- dans tous les échanges sur les blogs quant à l'obésité, j'ai trouvé qu'il y avis plusieurs avis pro-régulation (le mien et celui de la Perruche automnale notamment)
- sur la libéralisation du cannabis, je connais peu le sujet mais j'ai l'impression que les états US qui ont changé de fusil d'épaule ont tiré des avantages. Et les hollandais sont ils dans la situation que vous décrivez ? Franchement le problème du marché de la drogue est super vaste et il aurait fallu plus d'un paragraphe pour aller plus loin.
- Pour le reste il me manque 20 ans de lecture de livres trop compliqués pour moi.
- Pourquoi je vais au Fast- Food (pas Mc Do, c'est vrai que c'est cher et on n'en a pas pour son argent: quand je me lève de table j'ai encore faim) ? Parce que parfois, j'ai envie d'un burger vite fait et que c'est sur ma route. Bien sûr que je sais que c'est de la merde, nutritivement parlant, mon intellect n'a aucun doute là-dessus. Mais quand je mords dedans, putain que je trouve ça bon !! Mes sens et ma raison ne sont pas d'accord, et de temps à autre, ce sont mes sens qui gagnent, voilà tout.
- Vous dites qu'aux US, ce sont majoritairement les Noirs qui mangent de la junk-food : autant dire les pauvres.
- Vous semblez dénoncer le principe du "Je mange quand j'ai faim". Pourtant, naïve que je suis, je croyais que la faim servait justement à ça : m'indiquer quand il est temps que j'absorbe de l'énergie. De fait, le seul moment où j'ai effectivement perdu du poids sans me forcer, c'est justement pendant quelques semaines où, juste par curiosité, j'ai mangé avec pour seul indicateur ma sensation de faim, mais surtout la sensation de satiété !! Cela signifie que oui, je mangeais un petit quelque chose quand je ressentais de la faim (fringale, petit creux ou carrément gargouillis d'estomac), mais surtout que je m'arrêtais de manger quand cette sensation disparaissait ! Je crois que c'est cette sensation que l'on finit par ne plus connaître quand on mange "parce que c'est l'heure" : ayant mangé sans avoir eu faim, on ne s'arrête pas de manger parce qu'on n'a plus faim, mais parce que l'assiette est vide. Et on s'était sans doute servi de trop grandes portions : selon ma petite expérience, je "grignotais" (booouuuh, c'est maaaal !") une PETITE chose, je mangeais plus souvent dans la journée, mais je ne mangeais pas TROP à la fois. Et j'ai perdu du poids. Et je me suis aperçue qu'en fait, les horaires habituels des repas ne correspondent pas à mes horaires "d'estomac". J'ai faim beaucoup plus tôt qu'il n'est admis, et si je travaillais par exemple à des heures de bureau, je ne pourrais pas suivre ces sensations de faim, parce qu'on ne prend pas sa pause déjeuner à 11h, par exemple. Ne faudrait-il pas réapprendre à écouter son corps, qui est bien plus intelligent que nous ne voulons bien l'admettre ?
- Avez-vous entendu parler du Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids ? Je vous invite à vous renseigner à ce sujet, puisque c'est un sujet qui semble vous préoccuper.
J'adhère à 100%. Ajoutons l'immense gâchis d'emballages jetés avec chaque menu. Je me souviens de mes voyages à NY dans les années 90 où j'étai effaré de l'incroyable ammoncellement de sacs poubelles devant les mac do le soir. En sus de la nuisance pour la santé, la nuisance environementale est également majeure
Je n'ai rien compris à l'argumentation, c'est une blague ou c'est un sujet sérieux ?
Vous pensez vraiment que cela a un sens d'interdire les Mc Do ?
La toxicologie va jusqu'à explliquer que les perturbateurs endocriniens rendent obèses. Je n'ai jamais compris ce raisonnement, à moins que ce ne soit des études financées par l'industrie agro-alimentaire?
Il semble que les oestrogènes circulants (et les oestogèno-mimétiques ) soient absorbés par les adipocytes qui eux mêmes (re)synthètisent des hormones. tout çà m'a l'air bien compliqué.. d'ailleurs, on parle désormais d'’intracrinologie . Il parait que les oestrogènes réduisent l’activité lipolytique dans les adipocytes, Donc on stocke. Donc, ce n'est pas Mac Do le coupable, mais le Bisphenol A dans les plastiques des emballages, sans doute et "toutes les saloperies de pesticides qu'on nous fait avaler ". là, je ne vais pas me faire des amis... tous pourris ces toxicologues !
J’ai relu ton article car quelque part, la première lecture m’a mis mal à l’aise et je l’ai donc relu pour comprendre pourquoi un tel sentiment.
Je suis évidemment d’accord sur la grande majorité de ce que tu écris en particulier sur la « malbouffe » et ses conséquences. Mais ton texte en forme de coup de gueule simplifie et schématise un sujet complexe.
En tant que « coup de gueule » il m’a bien plu mais je voudrais revenir sur quelques phrases qui me posent problèmes.
Tu écris :
« …c'est le côté ambigu moral et faux cul…. » . Pour toi, être pragmatique, constater que les solutions portées aux problèmes ne marchent pas, et proposer des solutions « de moindre risque » c’est être faux-cul. Il n’y a donc pas de voie possible entre « le blanc et le noir », entre une société fonctionnant idéalement donc utopique et la société actuelle, c’est soit l’un soit l’autre.
Pourquoi pas, mais c’est une vision des choses, c’est ta vision.
« Les citoyens éclairés par la théorie des Lumières clament la liberté individuelle : ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent, de se mettre en danger, à condition qu'ils ne mettent pas les autres en danger. » Tu rajoutes : »…c'est leur libre choix de citoyens avertis » puis plus loin : »….au nom de la liberté individuelle, du droit des intersectionnés, poussent des cris : il ne faut pas interdire, il est interdit d'interdire, c'est une source de plaisir, mais surtout : il ne faut pas stigmatiser les minorités »
Qu’est-ce qui te gène ? Que ta vision du monde, que tes valeurs, ce que tu crois, que tu connais ; tout cela ne soit pas partagé par ces « citoyens » ? Que tout le monde ne soit pas « comme toi » ?
Qu’est-ce qui te gène ? Tu n’adhères pas aux valeurs de la société comme elle fonctionne. Moi non plus je n’adhère pas. Mais cela n’empêche pas de respecter ceux qui y adhèrent et donc ne voient pas le monde comme moi, ceux qui « se trompent » selon mes valeurs. Cela ne m’empêche pas d’accepter que d’autres soient différents de moi. Après tout, même si je suis médecin comme toi, je ne détiens pas la vérité et mon rôle est juste de « conseiller », « d’expliquer » ce que je crois « juste ».
à suivre
suite
Ma vie et mes choix sont différents de ceux des autres, cela ne me donne pas le droit de les « fustiger ». Cela ne me donne pas le droit de dire que mes valeurs, mes choix, ma façon de vivre doivent être partagés par tout le monde.
Tu sembles avoir quelques soucis avec la liberté comme si il y avait une bonne liberté et une mauvaise liberté que tu puisses qualifier en fonction de tes propres critères de tes propres valeurs. Tu emploies beaucoup la phrase « avoir le droit » dans ton texte comme si cela te gênait.
Les gens vont chez MacDo ou ailleurs, font ce qu’ils font pour des tas de raisons. Mais ces raisons sont les leurs.
Il faut juste accepter que tout un chacun est libre de sa vie, de ses choix. Je suis d’accord que ces choix peuvent être orientés et alors ? Il nous arrive de faire des bons choix comme des mauvais choix.
Je souhaite que « les autres » respectent mes choix, ma « liberté ». En contrepartie, j’accepte aussi les choix de ceux qui ne pensent pas comme moi, ne vivent pas comme moi.
C’est cette acceptation que je ne trouve pas dans ton texte, bien au contraire. Et c’est cela qui me met mal à l’aise devant ton texte.
J'ai le sentiment que tu as la même démarche que ceux qui militent pour les obligations en santé. C’est la même démarche que tiennent ceux qui veulent que leurs propres valeurs soient généralisées à l’ensemble de la société dans laquelle ils vivent. C’est donc quelque part un comportement majoritaire.
Pour terminer, je redis que je suis d’accord avec la plupart des idées développées dans ton texte mais pas avec ta façon d’évoquer des « solutions » comme « je propose comme mesure phare de mon programme électoral imaginaire la fermeture progressive des McDos et apparentés. »
Et comme disait Coluche dans un de ses sketchs : « quand on pense qu’il suffirait que vous arrêtiez d’en acheter, pour que cela ne se vende plus ; vous n’êtes donc pas raisonnable de continuer à en acheter »
en réponse à M.G. et pour docdu16 : "il est interdit d'interdire, c'est une source de plaisir, mais surtout : il ne faut pas stigmatiser les minorités »" : le problème selon moi est la responsabilité. Comme je l'ai écrit plus haut, j'ai toujours eu un sentiment de malaise devant l'annonce faite par des toxicologues, travaillant sur des "programmes européens" , qui viennent expliquer dans des colloques que les perturbateurs endocriniens environnementaux perturbent la lipolyse et sont responsables de l'épidémie d'obésité dans le monde (l'autisme, les cancers. etc.) . Ils travaillent tous , et souvent mal ou de manière non efficace, sur des modèles cellulaires ou des souris knockout, et ensuite, il extrapolent à l'homme : l'obèse n'est pas obèse parce qu'il mange mal mais parce qu'il y a des perturbateurs endocriniens dans l'environnement. L'alimentation industrielle n'est pas coupable. Ni le consommateur. Alors qui? le fabricant d'emballage? l'agriculteur qui épand des pesticides? les conservateurs dans les crème de jour et les laits pour le corps? Facile. Il y aurait des personnes génétiquement prédisposées à l'obésité. Tout serait la faute du déterminisme génétique, et de l'épigénétique quand çà arrange. J'ai vu cette semaine un reportage sur des scientifiques américains qui travaillent sur un modèle expérimental d'intestin et font ingérer par leurs bocaux un mélange de poix chiches : Il découvrent, émerveillés, les bienfaits des légumineuses sur le microbiote qui devient plus diversifié. Le chercheur a fait manger du Mac Do à son fils pendant 15 jours pour analyser son microbiote intestinal. Le monde est fou ! La science est en train de redécouvrir la roue . Après, il y en a qui viendront vous expliquer que les méfaits de la famine sur le grand père ou la grand-mère se ressentent sur les générations suivantes (enfants, petits enfants) avec une tendance épigénétique à accumuler des graisses. Encore une fois, la faute à l'épigénétique. Pas à la personne ni à son mode d'alimentation . Si elle est attirée vers le gras et le sucré, qu'elle mange deux fois plus que nécessaire en calories, c'est que ses grand parents ont manqué. Le problème, in fine, c'est la deresponsabilisation entretenues, encouragée et manipulée par le contre-pouvoir des lobbies de l'agro-industrie qui encouragent en sous-main des études bidon pour entretenir le doute avec les idiots utiles du système, les associations environnementalistes, manipulées elles-aussi parce qu'il y a des batailles d'ego, de problème d'argent, de pouvoir, etc., et qui peuvent ainsi s'agiter dans les media où ils trouvent toujours une oreille attentive pour affoler les bobos. Il n'y a que sur cette tribune que je peux dire cela et parce que l'ai des infos de toute première main qu'il m'est impossible de divulguer ici , c'est pour cela que j'ai utilisé un pseudo . La vérité est peut être encore pire que celle que je décris.
A Annette Lexa,
Bien sûr que vous avez raison de vous interroger.
Il s'agit d'une stratégie délibérée du doute, portée par des leaders d'opinion tels que Patrick Tounian, du même type que la stratégie portée par l'industrie du tabac pour faire douter du lien entre tabac et cancer du poumon.
Comme d'habitude, journalistes et medias jouent complaisamment le jeu et invitent et interviewent systématiquement les leaders d'opinion que l'industrie met en avant, comme dans cette émission du 7 avril sur France Culture dont je ne peux pas mettre le lien (obésité comment protéger nos enfants) où P Tounian a déroulé sans encombre son argumentaire, face à un sociologue interloqué qui ne pouvait pas lui répondre sur les aspects scientifiques, sur le thème de "l'obésité de l'enfant est une maladie génétique, aucun aliment n'est mauvais et l'alimentation ne joue aucun rôle dans la survenue de l'obésité de l'enfant, la prévention et l'équilibre alimentaire sont inutiles pour prévenir ou traiter l'obésité, on n’est pas obèse parce qu’on est pauvre mais pauvre parce qu’on est obèse, le seul espoir vient de la recherche pharmaceutique qui va trouver le traitement miracle". Il faut rappeler que P Tounian a des conflits d'intérêts financiers, à la fois avec l'industrie agro-alimentaire et avec l'industrie pharmaceutique.
Il est certain que la génétique joue un rôle là-dedans : nous ne stockerions pas les aliments sous forme de graisse si nos gènes n’étaient pas programmés pour que nous le fassions. Cela n’explique en aucun cas l’augmentation galopante de l’obésité dans certains pays. Les facteurs secondaires ne sont que secondaires, si tant est qu’ils jouent réellement un rôle.
Hiérarchisons un peu les sujets.
A MG
Il me semble que vous confondez beaucoup de choses, en mettant sur le même plan la liberté de se goinfrer au Mc Do et la liberté de vote ou de religion, par exemple. Cette confusion mentale qui mène à mettre tous les concepts dans un même pot, à bien les mélanger jusqu’à ce qu’ils forment un magma indescriptible, nous perdra.
Les droits fondamentaux et la liberté de consommer sont deux choses fondamentalement différentes. Et cette espèce de tolérance molle qui donne bonne conscience et n’engage à rien, ne tien pas compte des stratégies d’influence auxquelles nous sommes tous soumis et auxquelles certains sont plus vulnérables que d’autres.
Un médecin ne peut pas ignorer que le style de vie est devenu le déterminant premier de notre espérance de vie et de notre espérance de vie en bonne santé. Et, qu’à ce jeu, certains partent beaucoup mieux armés que d’autres pour faire des choix pleins de discernement.
Je ne sais pas s’il faut fermer les Mc Do, mais, en tous cas, faire en sorte que les gens soient conscients de la manière dont on les manipule et des conséquences que cela a sur leur santé, me semble très indiqué.
La liberté de choisir le Mc Do c’est la liberté de l’agneau consommateur de choisir la sauce à laquelle il va être mangé.
@ CMT
J'écris :
" Je suis d’accord que ces choix peuvent être orientés et alors ? Il nous arrive de faire des bons choix comme des mauvais choix."
Je suis donc d'accord que "La liberté de choisir le Mc Do c’est la liberté de l’agneau consommateur de choisir la sauce à laquelle il va être mangé."
Mais c'est la même que pour les droits fondamentaux.
A vous lire, j'ai l'impression comme je l'écris qu'il y a deux mondes pour vous, le monde de la manipulation dans l'agroalimentaire, dans Bigpharma et un autre celui du vote, des religions.
Un monde où nous ne sommes pas libre et un monde où nous sommes libre.
C'est votre vison du monde.
Pour moi, il n'y a qu'un seul monde, où l'influence s'exprime dans tous les domaines.
Oui certain sont mieux armés que d'autres pour lutter pour leur propre santé.
Comme il y a des grands, des petits, des gros, des maigres, des beaux, des laids etc Nous sommes tous différents.
Mais est-ce une raison de considérer les autres comme des "agneaux" et nous des "loups" et les traiter comme tel?
Chacun doit être à même de se déterminer pour sa propre vie.
C'est la raison pour laquelle notre rôle de médecin est d'informer, d'expliquer et pas de pointer du doigt ceux qui ne sont pas "comme nous" .
Vous affirmez que je confonds beaucoup de choses.
C'est possible.
Mais il est aussi possible que ma vision soit juste différente de la votre sans qu'elle soit "fautive".
@ Dr MG
Fermer les McDos était métaphorique. Cela ne viendrait à l'idée de personne de le faire.
Et je comprends tes critiques.
J'essaie d'être de gauche, ce qui signifie pour moi (et il ne faut pas croire que j'y arrive), protèger les plus faibles de la société et ne pas envier et servir les puissants.
Cela dit, et une fois cela dit, il faut bien s'intéresser à ce qui sous tend la fabrique des plus faibles : l'analyse des défauts du système ne signifie pas que je propose la révolution. Et d'ailleurs, pour mettre quoi et qui ? C'est le blocage idéologique des déconstructionnistes : si on ne propose rien pour mettre à la place, si on ne propose que d'être khalife à la place du khalife, remplacer une oligarchie par une autre, cela ne sert à rien de foutre le bordel.
Je soulignais les illusions et les hypocrisies de cette société qui a compris que toute tentative de changer est vouée à l'échec, sinon dans le mouvement de plus en plus virevoltant d ela prise des richesses.
Le rôle des médecins est de dire ceci : la médecine n'est qu'une infime partie de la santé publique et que tout se joue, ce n'est pas moi qui le dis, dans l'élevage du petit d'hommes, dans le milieu socio-économique dont il est issu (éducation, profession, revenus), dans la profession ou la non profession qu'il exercera, dans la vie de famille qu'il aura ou non, s'il ou non divorcera, mais aussi fumera, boira, et cetera.
J'essaie d'aller au delà du constat.
Mais, bon, je plaisantais un peu et si je parais peu empathique, c'est parce que je suis confronté à des discours de droite et de gauche, et même d'ailleurs, qui valorisent les désirs individuels comme forcément bons et idéologiquement neutres alors que, derrière tout cela, c'est le consumérisme, le consumérisme, le consumérisme.
Merci d'avoir exprimé ton avis : ce n'est pas la tolérance qui enrichit mais la discussion.
Bonne soirée.
A MG,
Ai-je dit que je pointais quelqu'un du doigt? Je suis bourgeoise, je suis éduquée, et ce qui fait que je me sens capable de voir plus loin que les intérêts qui me sont dictés par ma classe sociale c'est que, sans éprouver de culpabilité ni faire preuve de paternalisme (ou maternalisme) je suis convaincue que ce qui me sépare des patients qui n'ont pas le même niveau d'éducation que moi est circonstanciel et non naturel.
Ce qui m'importe c'est qu'ils soient armés (d'informations et de connaissances). Une fois armés ils feront leur choix, mais, au moins, je saurai que c'est bien le leur.
Sucres et graisses :
Voici un extrait d'un article :
« Dans un article du JAMA Internal Medicine, trois chercheurs révèlent comment, dans les années 1950/60, l’industrie sucrière américaine, au travers de la Sugar Research Foundation, a exercé des pressions et soudoyé des chercheurs dans le but de minimiser les effets délétères du sucre sur les maladies cardiovasculaires, tout en faisant porter le chapeau aux graisses [1]. Les méthodes ont-elles changé depuis, le sucre est-il aujourd’hui considéré comme néfaste pour le cœur, la recherche scientifique est-elle désormais exempte de toute influence ? Pas si sûr, témoigne une nutritionniste new-yorkaise dans un éditorial accompagnant l’article [2].
Sucre versus graisses
Dans les années 1950, alors que l’Amérique connait un taux de mortalité par maladies cardiovasculaires (CV) inégalé chez les hommes, les chercheurs commencent à s’intéresser aux facteurs de risque pouvant expliquer un tel taux. Dans la décennie qui suit, deux candidats émergent : les sucres ajoutés d’une part, les graisses d'autre part. Néanmoins, dans les années 1980, les premières recommandations sur l’alimentation des Américains ne misent que sur la réduction des graisses totales, des graisses saturées et du cholestérol alimentaire pour prévenir le risque CV. Le rôle délétère du sucre a disparu, et reste aujourd’hui encore minimisé.
Que s’est-il donc passé entre 1950 et 1980 ?
Ce sont les trois auteurs de l’article du JAMA, Cristin Kearns, Laura Schmidt, et Stanton Glantz qui en s’appuyant sur des documents internes, apportent la réponse. En épluchant la correspondance qu’a entretenue la direction de la Sugar Research Foundation (SRF) avec des experts et des chercheurs en nutrition, ils ont mis en évidence une stratégie marketing redoutable avec un but bien identifié : « accroître les parts de marché du sucre en incitant les Américains à consommer moins de gras ». L’idée est simple : permettre à l’industrie du sucre de « capturer » le manque à gagner en calories résultant d’un régime pauvre en graisse, en toute mauvaise foi puisque ce shift est censé entrainer « une amélioration considérable de l’état de santé général »
Pour y arriver, cette industrie prévoit donc de dépenser 600 000 $US (l’équivalent de 5,3 millions de dollars aujourd’hui). L’objectif est d’apprendre « à la population qui n’a jamais suivi un cours de biochimie…que le sucre est ce qui permet à chaque être humain de rester en vie, et avoir l’énergie nécessaire pour faire face aux problèmes quotidiens » comme l’indique, non sans un certain cynisme, un document datant de 1954, cités par les chercheurs
[1]. Kearns CE, Schmidt LA, Glantz SA. Sugar Industry and Coronary Heart Disease Research. A Historical Analysis of Internal Industry Documents. JAMA Intern Med. 2016, publié en ligne le 12 septembre 2016. doi:10.1001/jamainternmed.2016.5394.
[2]. Nestle M. Food Industry Funding of Nutrition Research- The Relevance of History for Current Debates. JAMA Intern Med. 2016, publié en ligne le 12 septembre 2016. doi:10.1001/jamainternmed.2016.5400
A BG
je vois que vous faites partie de la mouvance high fat low carb, qui cherche à imposer l'idée qu'il faut se nourris d'aliments d'origine animale car tout ce qui a été dit sur les effets délétères des AG saturés serait faux. Derrière tout cela il y aurait l'industrie du sucre, et c'est bien possible, mais, surtout l'industrie des huiles végétales, qui mènerait le monde. Et là c'est déjà beaucoup moins crédible.
Magnifique opération d'intox. Les leaders d'opinion de ce mouvement ont des conflits d'intérêt à revendre. Exp: Salim Yusuf, cardiologue canadien ou Nina Teicholz,journaliste, propulsée spécialiste de la nutrition avec un livre totalement frelaté où elle ne cesse d'attribuer aux études qu'elle cite des conclusions que les auteurs n'ont jamais énoncé, et une malhonnêteté scientifique et intellectuelle à toute épreuve.
Si on me demande quelle catégorie de nutriments, entre les AG saturés et les sucres rapides, est responsable de l'épidémie de maladies chroniques actuelle, je répondrai: "les deux mon général".
@ CMT
Je ne fais partie d'aucune mouvance. Nul besoin de "faire partie" de quoi que ce soit pour porter une analyse, en apparence documentée et pas totalement invraisemblable, à votre connaissance. Il ne faudrait pas que les mœurs qui règnent au cours des campagnes électorales nous imprègnent à un point tel qu'on en arrive à les étendre à tout.
Pourquoi faudrait-il être "pour" quel que chose par ce qu'on le faire connaitre ? Dans l'article plus complet comme dans cet extrait je n'avais pas vu que les auteurs mettaient en cause l'industrie des huiles végétales et je ne pense pas avoir mal lu.
Pour ma part, si ça vous intéresse, sans refuser les produits d'origine animale, je me tourne plutôt très majoritairement vers ceux d'origine végétale.
Une fois de plus, sur ce blog (comme aussi sur d'autres mais c'est beaucoup plus regrettable quand il s'agit d'un blog de médecins) plutôt que de discuter les arguments présentés (et sans doute souvent, faute de pouvoir le faire ) on se tourne vers celui qui les présente en lui attribuant des positions et des opinions supposées, sans s'assurer si elles sont vraies ce qui, même si ça l'était, resterait totalement dépourvu du moindre intérêt.
"Le rôle des médecins est de dire ceci : la médecine n'est qu'une infime partie de la santé publique et que tout se joue, ce n'est pas moi qui le dis, dans l'élevage du petit d'hommes ..."
Le rôle d'un médecin est d'abord de donner du soin; de soigner les corps et les esprits quand il y a de la souffrance. Pour l'âme chacun doit se débrouiller avec l'idée qu'il s'en fait. La santé publique c'est une question de politique de santé, donc c'est une question de politique. A gauche c'est le coeur, à droite la raison; ou alors "que l'on soit de droite ou de gauche de toute façon on est hémiplégique disait Raymond Aron qui était de droite ..." (Je vous laisse chercher qui est à l'origine de cette citation).
MacDo, c'est du business, du consumérisme effectivement; rien à voir avec un bon cassoulet. Mais c'est du business qui fonctionne, comme tous ces parfums hors de prix dont les publicités arrivent à vous faire croire que vous êtes l'unique, le warrior. Pas de quoi en faire une diarrhée littéraire; enfin c'est votre blog, moi je ne suis qu'un importun qui voulait juste dire que l'éducation à la santé est surement une de nos mission, mais le message que l'on pourra transmettre ne sera perceptible qu'a l'aune de la confiance que l'on aura pu inspirer au travers des souffrances que l'on aura pu soulager (au sens large : diagnostic, suivis ...). Mais la médecine elle aussi est devenue un produit de consommation, et en tant que tel devient de moins en moins audible sur ce sujet.
@ hexdoc
Bonjour,
Je comprends ce que tu veux dire mais je ne suis pas (tout à fait) d'accord : je ne sais pas d'abord ce qu'est le "rôle" du médecin. Le rôle du médecin c'est l'idée que la société s'en fait, ce que les sociologues appellent Les repésentations collectives de la santé.
Dire que le médecin ne doit pas s'occuper de l'âme est tout aussi réducteur que, dans l'autre sens, dire que tout est de la santé, ce qui est totalitaire.
Le médecin, dis-tu, est de "donner du soin... quand il y a de la souffrance". Oui, certes, mais quand le citoyen ne souffre pas, le frottis, c'est du soin ? Tu ajoutes "pas de quoi en faire une diarrhée littéraire". Quant à la définition de la droite et de la gauche, c'est un peu court.
Ma réflexion est la suivante : le soin ne peut être idéologiquement neutre. C'est comme si un médecin du travail ne s'occupait pas des conditions de travail.
La médecine fait partie de la société et les médecins itou. Ils ont un rôle en tant que citoyens et en tant que médecins. Notamment pour dénoncer les aberrations de la médecine et/ou de la santé publique. Sinon : on fait du fric et basta.
Et ta constatation finale sur l'inaudibilité des médecins, je l'interprète autrement : ils ont fait croire que la médecine résumait la santé publique et quand la société s'est rendu compte que c'était faux, elle les la lâchés.
Bon dimanche.
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