Avertissement : selon la bonne vieille formule stalinienne "Il vaut mieux avoir tort avec ses amis que raison avec ses ennemis" et son équivalent sartrien et apocryphe (voir LA) "Il ne faut pas désespérer Billancourt, jamais je n'aurais dû écrire ce billet.
Un article paraît le 18 novembre 2021 dans le BMJ : ICI.
Je choisis un passage des résultats.Eric Topol, sur twitter, commente ainsi (je donne le titre et vous pouvez consulter ICI ses tweets et les commentaires) :
(Eric Topol a reçu en 2020 et selon le US Sunshine Act 338 000 dollars de l'industrie : LA.)
Je me rends compte qu'un article du Guardian du 18 novembre 2021 (LA) cite l'article du BMJ avec comme titre :
et je découvre dans ma boîte mail un commentaire (LA) de Vinay Prasad qui s'intitule :La seule étude randomisée (mais non aveugle) est un essai paru en décembre 2020 (ICI) qui comparait le nombre d'infections par le Covid avec ou sans port de masques (chirurgicaux) avec un cut-point de 50 % : il n'était pas significatif.
Commentaire de VP :
The only other completed RCT during the pandemic, DANMASK was null as to the effect of surgical masks, and had been powered to detect a 50% reduction. At the time, many complained DANMASK was underpowered. Masks worked, but not that well, they argued. Yet, it appears now DANMASK was adequately powered if one is to believe the 53% estimate. So which is it? Was DANMASK adequately powered or not? Is 50% plausible or not?
Vous lirez ses provocations concernant la comparaison masques/ivermectine, c'est savoureux.
Sa conclusion :
DANMASK, which was underpowered, obviously. We might as well give up entirely; throw away evidence based medicine, rip up Sackett’s writings, and let the makers of the Impella tell us how well the product works. We can abolish the FDA while we are at it, and delete clinicaltrials.gov. Preregistration of RCT is a waste of time. Even RCTs are a waste of time. Scientific truth is just what people believe is true, and critical appraisal only applies to claims embraced by the other tribe or members of the other political party. Let’s call it: the new normal.
Conclusion : Il ne s'agit pas d'affirmer ici que le port du masque, en général, ne sert à rien. Ce serait contre-productif. On peut dire ceci : le port du masque (chirurgical) en milieu fermé "semble" être une des mesures capables de freiner la propagation du virus (pour le reste : infections, infections sévères, hospitalisations simples, en soins critiques, en réanimation, avec ou non intubation, décès... c'est sans doute un pari qu'il faut tenter) mais c'est surtout la combinaison avec les autres mesures-barrières et avec la vaccination (modalités multiples à définir) que l'on peut promouvoir (la théorie du moindre risque) en espérant que les intuitions de bon-sens seront corroborées un jour par des essais contrôlés de qualité. Mais il faut également que la présentation des résultats au "public" soit honnête (au risque de désespérer Billancourt) et ne pas utiliser des arguments d'autorité pour tordre le cou aux données qui ne sont pas favorables à ce qui semble être l'évidence.
Illustration : Fantomas
4 commentaires:
Bref, les masques n'ont aucun impact décelable en population générale sur la propagation du covid, sauf si on est adepte d'hypothèses alternatives indécidables (genre, oulàlà ma bonne petite dame, si on n'avait pas pris toutes ces mesures, ç'aurait été l'hécatombe !).
Je ne crois pas.
Il semble raisonnable (???) de penser que le port du masque chirurgical est un des moyens de lutter contre le Covid. Que c'est l'association des "petites" mesures barrières qui fera le job.
Il me semble raisonnable de penser que le port du masque est l'exact opposé de ce que peut être une mesure de bon sens pour lutter contre les affections pulmonaires en général, et celle-ci en particulier.
1) Obstruer un émonctoire lorsqu'il est sollicité est une connerie. Que cette obstruction soit factuelle ou symbolique n'y change pas grand-chose.
2) Si les masques étaient efficaces plus que nuisibles, sur une affection fortement influençable par l'effet placebo comme celle-ci, cela serait distinguable aussi massivement que l'impact de la vaccination.
3) On retombe sur un des plus grand problèmes de l'EBM : aller chercher les bonnes preuves.
Il semble raisonnable de le penser. De le PENSER.
Puisque la science est pour l'instant incapable de montrer un impact important décelable avec suffisamment d'évidence, chacun se fera une opinion et les autorités se garderont d'imposer quoi que ce soit.
Il est tout aussi raisonnable de penser qu'mposer avec force amendes et terrorisme une mesure médicale dont la science n'arrive manistement pas à prouver une efficacité autre qu'imaginaire (il semble raisonnable de penser, l'expression en dit long - ça peut servir à tout) est une sorte de preuve (à 53% ?) qu'on est clairement sorti d'un Etat de droit démocratique.
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