jeudi 29 décembre 2016

Relations soignant/soigné. Episode 2 : Doctolib.


Monsieur A est venu avec son papa, Monsieur A, qui parle très mal le français.
Je soupçonne Monsieur A de présenter une lésion suspecte à la pointe externe du sourcil droit.
Moi : "Je vais faire un courrier pour le dermatologue."
Le fils : "OK."
Moi : "Vous connaissez un dermatologue sur Mantes ?"
Le fils : "Non, mais de toute façon j'ai déjà pris un rendez-vous sur doctolib avec un dermatologue à B."
Oups.
B est une ville située à onze kilomètres de Mantes.
Moi : "Vous avez le nom du dermatologue ?"
Le fils : "Oui, c'est le docteur Z."
Je ne connais pas cette dermatologue. A Mantes, où j'exerce depuis 1979, je connais les dermatologues, pas tous, car les relations hôpital/ville se sont distendues en raison de changements incessants et du fait que toutes les occasions de se rencontrer, les réunions de formation médicale continues, sont payées par l'industrie pharmaceutique, eh bien, à Mantes je ne prescris pas un dermatologue "comme ça". J'ai mes têtes, mais surtout je sais ce qu'ils savent faire et ce qu'ils ne savent pas faire et je tiens compte aussi des délais pour qu'ils reçoivent les patients. J'ai écrit sur les spécialistes d'organes en soulignant combien ils étaient indispensables (voir ICI) et encore indispensables (voir LA) mais, à mon humble avis, ils ne sont pas généricables.

Qu'aurais-je dû faire ?

Finalement, j'écris un courrier à la dermatologue en question.

Voici quelques commentaires désabusés :
  1. Cette médecine impersonnelle commence à m'ennuyer sérieusement. 
  2. La générication des médicaments a conduit tout naturellement à la générication des médecins.
  3. Nous sommes entrés de plain pied dans la médecine de service : j'ai besoin de guérir mon rhume et je vais voir n'importe quel médecin pour qu'il me prescrive ce que j'ai envie qu'il me prescrive dont, c'est selon, des antibiotiques (pour pas que cela ne tombe sur les bronches), des gouttes pour le nez (avec un bon vasoconstricteur efficace), de la pseudoéphédrine (y a que ça qui marche chez moi), du sirop (on sait jamais).
  4. 23 euro (et plus si affinités)
  5. Et si le médecin n'obtempère pas aux ordres du consommateur il se plaindra sur twitter et il criera au manque d'empathie, à l'arrogance et autres reproches et convaincra une association de patients ou un patient expert du rhume (celui qui connaît tous les arguments sur la non prise en compte par les vilains médecins de l'altération de la qualité de vie pendant un rhume et sur le fait qu'une étude a montré que la prise des médicaments précédents entraînait un retour à la normale quatre heures avant le mouchage dans un mouchoir jetable, les deux groupes absorbant du paracetamol) de faire écrire sur un blog dédié les mésaventures enrhumées d'un patient livré aux brutes en blanc.
  6. Le système Doctolib de prise de rendez-vous sur internet est symbolique de cette médecine de consommation où le patient peut aller voir un médecin en aveugle et où le médecin, déjà débordé par sa clientèle, cela semble être le cas partout, peut rencontrer de nouveaux patients qui ne reviendront peut-être jamais. Doctolib semble plaire aux patients branchés, connectés, modernes, ceux qui commandent leurs chaussures sans les avoir essayéees et qui peuvent les renvoyer si elles ne leur plaisent pas, et est le symptôme plus que la conséquence de la dégradation définitive de la médecine et de la disparition désormais presque effective de la médecine générale de proximité (expression galvaudée et surtout utilisée par les politiciens pour dire n'importe quoi, sans compter les Agences régionale de Santé -- dont on me dit qu'elles sont éminemment politiques) que l'on pourrait nommer avec emphase le dernier lieu de la common decency médicale.
  7. La médecine "un coup" prend le pouvoir. J'ai mon spécialiste pour les verrues, mon spécialiste pour la sleeve, mon spécialiste pour ma tension...
  8. La dermatologue en question, elle s'est abonnée à Doctolib pour faire des économies de secrétariat, et il n'est pas possible de la blâmer vues les conditions actuelles d'exercice, mais qu'elle ne se plaigne pas ensuite que sa consultation de médecin spécialiste soit envahie par les verrues, les acnés vulgaires ou les pieds d'athlètes.
  9. Bon, ben, faut s'adapter, mon vieux, c'est comme ça, ça changera plus. Le progrès est en marche.
Le monde change mais on n'est pas obligé de dire amen.
Et les responsables des politiques publiques doivent savoir que ces transformations seront catastrophiques sur le plan de la Santé publique et vont entraîner une explosion des coûts.

PS. Il faudra que j'écrive un billet sur http://www.mesconfreres.com de Dominique Dupagne 

19 commentaires:

B. a dit…


Depuis le début de l'hiver, j'ai sorti ma panoplie #serum phy #boissonschaudesetsucrées.
Refusant de prescrire du pivalpshit, on m'a répondu : "c'est pas grave, j'appellerai SOS".....

Alors que faire ?

Amitiés

B.

Anonyme a dit…


Cette hiver j'ai eu une bronchite comme chaque hiver. Mon médecin généraliste ne prescrit que des génériques, maintenant, et il me dit qu'il n'a pas le choix car il a la sécu sur le dos.

Donc amoxiciline au lieu de clamoxyl et j'ai mis une bonne douzaine de jours à me remettre de cette bronchite alors que l'année dernière et les années précédentes avec l'antibiotique original j'étais pratiquement guérie en 3 ou 4 jours.

Je donne un autre exemple j'ai souvent pris du solupred dans ma vie et j'ai plus de 50 ans. Je découvre le générique de solupred, et là, cela a été une catastrophe j'ai eu l'estomac en ébullition et était douloureux et le pire j'ai un traitement pour l'estomac. Il me restait du solupred original dans ma pharmacie dont la date était dépassée je l'ai pris, et j'en suis très heureuse aucun effet secondaire, c'est 3 comprimés sur 3 jours.

Un autre exemple : le cardio prescrit cotareg et le pharmacien me force à prendre le générique, valsartan, car c'est une bagarre sans fin et pire, si je refuse ce sont des menaces, je suis partie à l'étranger avec ce générique qui me causait des cauchemars, j'entendais des voix, j'étais devenue insomniaque, je n'arrivais plus à marcher, j'avais des douleurs dans la poitrine et j'étais très mal, et ma tension était montée à 19,12. Maintenant c'est NS.

Un autre exemple : levotirox. Ma sœur le prenait depuis 10 ans. Elle est passée au générique. Elle a fait des malaises et passent ses journées au lit. Elle ne peut plus travailler et a perdu pratiquement tous ses cheveux. Moi-même j'ai un problème à la thyroïde. J'ai refusé tout traitement car l'on ne prescrit que des génériques et j'irai jusqu'au bout sans traitement à moins que l'on indique "NS". Je laisserai les anticorps détruire ma thyroïde tout simplement.

Certains génériques nous tuent à petit feu. Autant mourir tranquillement petit à petit et laisser la nature faire.

Mon ancien généraliste faisait en sorte de me prescrire que des médicaments sans génériques il savait ....

Je ne suis pas certaine que ce mail soit mis en ligne. Je parle de mon expérience personnel.

Maintenant j'essaie de me soigner par moi-même avec des remèdes de grands mères.

le 29/12/2016.





Anonyme a dit…

@ anastasia : une bronchite ne nécessite pas d'antibiotique. Si votre bronchite n'a pas guéri rapidement cet hiver par rapport à l'hiver dernier, c'est pour une autre raison : virus plus pathogène, votre état de santé global moins bon que l'année dernière... clomoxyl ou le générique amoxicilline n'y changeront rien (ou alors une bonne diarrhée en bonus)

Dr MG a dit…

@anastasia

Votre expérience n'est pas contestable car c'est votre expérience.

Par contre à la lecture de votre témoignage je remarque que vous confondez, comme presque tout le monde d'ailleurs, corrélation et causalité.
Il y a une corrélation entre le fait de prendre un générique du Clamoxyl et la non guérison de votre bronchite, c'est indéniable.
Par contre, c'est un erreur d'en faire une causalité.
Corrélation n'est pas causalité.

Pour les autres exemples qui renforcent votre "conviction" sur la nocivité des génériques, je vois aussi erreur de corrélation et de causalité mais en plus un effet nocebo.
Votre croyance dans la nocivité des génériques renforce l'effet nocébo de la prise de générique.
Cet effet est encore renforcé parle fait de la communication officielle qui dit que les génériques sont identiques aux princeps et sans effets secondaires alors que c'est une simplication "coupable" qui renforce la défiance.

Ma médecine et la santé sont choses complexes

Chantal a dit…

@Anastasia:

la différence entre le médicament original et le médicamnet générique est, selon l'explication de la Santé allemande, les aditif dans le médicamnet et non la molècule. Le produit original est bien là, mais les produits aidant à le ende efficace changent d'où la différence d'action sur l'organisme. Chez certains, qu#importe laqulle, les deux sont bon, chez d'autre c'est l'original ou la copie qui sont bien. Donc, tout dépend de son popre organisme. Mais si vous voulez l'original, alors comme ici, le faire prescrire et payer de sa poche la diffénce d epris entre le prix de copie et le prix de l'original, en plus de "Rezeptgebühr" (une franchise qui varie entre 3 à 10 € pas produit, payable de sa propre poche afin de réduitre le trou de la sécu).

Actuellemnt, le mode d ela médecine - santé est en révolte où il faut accepter que seul l'argent compte.

Bonne soirée

Unknown a dit…

Doctolib est ma secrétaire et elle répond oui à tout le monde
- à ceux dont le médecin n'est pas dispo et dont le rhume ne peut attendre,
- à ceux qui consultent n'importe qui pourvu qu'il soit dispo à l'heure qui leur convient pour (peut-être) les soulager
- à ceux qui cherchent un MT car ils arrivent dans le quartier et n'ont personne
- à ceux qui ont lu mon profil, voir plus et qui du coup viennent voir en IRL si ça correspond
- à ceux qui m'ont choisi comme MT et trouvent très pratique de choisir leur horaire de CS comme cela
- à ceux qui souffrent et ne trouvent personne sauf des créneaux dispo
- etc
Ils ont 25 ans, 45 ou même 80 ans, ne reviennent jamais ou "s'inscrivent" chez moi.
Ils sont aussi divers que les autes, ceux qui ne passent pas par Doctolib

CERISETTE a dit…

Il y a donc un fossé qui se creuse comme on dit entre le soignant et le soigné. Mais bon sang je comprends Anastasia. Quand, 90 % des médecins généralistes sont surbookés, et que les spécialistes sont de "simples" techniciens qui ne veulent surtout pas entendre les questionnements de leurs "clients", eh bien tout dérape, on se met à réfléchir par nous mêmes (et ça vaut sûrement mieux car nous sommes finalement les acteurs principaux de notre santé, et il n'y a personne si on se on s'inquiète et qu'on se tape des effets secondaires).
Cette situation ne satisfait personne, ni soignants ni soignés, et je suis très amère de découvrir ce qui se passe aujourd'hui dans les milieux médicaux.
Il ne s'agit pas de chercher la faute, mais de trouver des solutions. Je crains que mon seul point de vue soit insuffisant, je veux entendre celui des soignants et je passe assez de temps sur les blogs médicaux pour tenter de comprendre. Comment (re) construire une relation de CARE, cad, "je prends soin de toi" et de respect: "je te fais confiance parceque tu me respectes et que tu vas te soucier de moi, je te donne de l'argent pour ce service car ce n'est pas non plus un bénévolat. Tu gagnes ta vie honnêtement mais dans ton boulot il y a bien un dimension humaine. Je ne te demande pas autre chose que ça: être attentif à moi, malade, mais humain autant que toi. En échange je te donne un pouvoir sur ma vie que je ne donne à personne d'autre que toi, soignant...". "Redeviens l'ange que j'ai connu et tant admiré, s'il te plait, et moi je vais redevenir ton malade idéal, qui prend son traitement,et ne fait pas la fête tous les jours au MacDo en regardant la TV, qui t'écoute, pas comme un mage, mais comme un être humain, sage ET RESPONSABLE". "Je ne souhaite que ça, moi, malade, rétablir la relation avec toi soignant, qui a aussi tes problèmes...que je peux comprendre".

Unknown a dit…

Totalement d'accord avec le point de vue de cet article :
La médecine est entrée dans une ère de consommation de soins.

Pour autant, je pense que cette évolution n'est pas inéluctable.
C'est pourquoi je me suis engagé dans la création du projet MadeForMed, pour soutenir la relation médecin-patients (la vraie) et entretenir ce lien qui nous est cher, pour nous, médecins, et qui fait tout l'intérêt de ce métier.
Non à la médecine prestation de service !

C'est bien mal engagé, mais j'ai confiance : il n'est pas trop tard pour rectifier le tir.

JC GRANGE a dit…

@ Anastasia.
Je ne peux que ne pas être d'accord avec vous.
Vous faites par ailleurs erreur : vous pouvez toujours obtenir le princeps à condition de faire l'avance sur les médicaments. Je vous indique que le traitement mensuel par levothyrox 100 coûte environ 1,81 euro avant remboursement. Quant à une boîte de solupred 20, elle coûte environ 3,8 euro !
Je ne peux que rajouter ceci : pas d'antibiotiques généralement (sauf patient à risques, et cetera... et contexte clinique) dans les bronchites.
J'essaierais de traiter un jour le problème des génériques.
Je prescris des génériques mais cela ne signifie pas que je comprenne leur utilité autre que faussement économique.
Bonne journée.

Anonyme a dit…

Bonjour, en découvrant Doctolib en tant que patiente, j'avoue ne pas avoir envisagé une seconde les travers que vous décrivez. J'ai juste pensé: Chouette, je ne vais plus me taper 1/ l'attente au téléphone, surtout avec le Boléro 2/ la secrétaire intrusive qui se mêle du dossier médical 3/le message d'absence, ponctuelle ou exceptionnelle, me renvoyant aux Urgences en cas d'urgence... Bref, rien de très grave mais, avec le cumul qu'imposent des pathologies graves, bien des corvées me semblent épargnées. Ceci dit, je n'utilise pas ce site pour choisir un soignant.

JC GRANGE a dit…

@ Jean-Baptiste Blanc
Tu as écrit (et je te réponds entre parenthèses) :
Doctolib est ma secrétaire et elle répond oui à tout le monde (la mienne ne dit pas oui à tout le monde)
- à ceux dont le médecin n'est pas dispo et dont le rhume ne peut attendre (tous les rhumes peuvent attendre),
- à ceux qui consultent n'importe qui pourvu qu'il soit dispo à l'heure qui leur convient pour (peut-être) les soulager (ma secrétaire donne des conseils en fonction des cas : autre médecin, pharmacien, MMG, urgences publiques ou privées, 15)
- à ceux qui cherchent un MT car ils arrivent dans le quartier et n'ont personne (ma secrétaire leur dit non car je suis débordé et que les nouveaux patients vont faire attendre encore plus les anciens patients)
- à ceux qui ont lu mon profil, voir plus et qui du coup viennent voir en IRL si ça correspond (ma secrétaire dit non)
- à ceux qui m'ont choisi comme MT et trouvent très pratique de choisir leur horaire de CS comme cela (ma secrétaire fait cela avec diligence, compétence, humour et délicatesse)
- à ceux qui souffrent et ne trouvent personne sauf des créneaux dispo (c'était la touche le docteurdu16 n'en a rien à cirer des malades qui souffrent ?)
- etc
Ils ont 25 ans, 45 ou même 80 ans, ne reviennent jamais ou "s'inscrivent" chez moi.
Ils sont aussi divers que les autres, ceux qui ne passent pas par Doctolib (tu confonds le moyen de prendre contact et la façon de le faire).
Donc, cher JB, tu n'es pas d'accord avec moi, mais comme je suis en fin de carrière, que je ne peux prendre de nouveaux malades qu'en pénalisant la qualité de soins que je dois aux anciens, nous ne sommes pas fâchés).
Bonne journée.

armance a dit…

Pour les médecins de mon secteur, en zone semi-rurale avec une population alentour qui croît (expansion urbaine) et une population médicale qui décroit (départs à la retraite, changements d'orientation, burn-out ou problème de santé conjugué à l'impossibilité de trouver des remplaçants sur des longues durée), l'usage de Doctolib, c'est à dire le remplissage des plannings sans aucune régulation est inenvisageable actuellement.
Nous avons géré sur le secteur 4 fermetures de cabinet en un an, la prochaine aura lieu dans une semaine.
Il ne nous permettrait pas d'assurer la sécurité des patients fragiles ou polypathologiques tout en accueillant ceux qui ont moins de problème de santé et qui recherchent un médecin traitant suite au départ du leur.

Glob a dit…

Article très intéressant, étant côté patient, ça permet de réfléchir aux implications d'un site comme Doctolib côté praticien.

Personnellement, je trouve pas mal d'intérêt à la prise de rendez-vous par internet. C'est bien pour les gens un peu à la ramasse comme moi, en mode j'y pense et puis j'oublie (genre le MT a conseillé un rendez-vous chez un spécialiste, et si je ne réussis pas à le joindre dans l'heure suivante, je remets à plus tard) et qui se souviennent à 23h que y'avait un rendez-vous à prendre...

Ayant une personne sourde ne pouvant téléphoner dans mon entourage, un site comme Doctolib lui permet d'être autonome pour sa prise de rendez-vous.

Enfin, quand on arrive dans une ville, quand votre MT ne connaît pas de spécialiste ou seulement des gens qui ne prennent pas de nouveaux patients (le grave problème de la recherche de gynécologue...), quand votre MT est vacances, etc, c'est quand même une aide précieuse.

D'un autre côté, votre point de vue sur le consumérisme médical fait sens et je vous rejoins dans votre opposition. Peut-être faut-il juste aider ceux dans cette optique à prendre conscience des conséquences de leur comportement (après, s'ils veulent continuer à l'adopter, au moins, on aura essayé...). La solution serait donc dans l'explication, encore et encore (mais ça finit toujours par fatiguer, on est d'accord).

Pour conclure, peut-être qu'il faut distinguer l'outil de l'usage qui en est fait. Oui à la prise de rendez-vous en ligne, mais sous une autre forme que Doctolib ?

Anonyme a dit…

Je suis interne de médecine générale et je pense qu'il ne faut pas tout confondre.
c'est triste de voir que les médecins deviennent interchangeables mais comment faire lorsque les délais d'attente se rallongent et que les meilleurs sont injoignables? Eh bien on va voir un autre dermatologue.

Doctolib (ou autre d'ailleurs), c'est juste pratique. C'est pas pour "commander" un médecin. JE travaille de 8h30 à 19h donc j'ai pas d'autres moyens pour prendre RDV.
C'est toujours plus facile de critiquer la nouvelle technologie que d'accepter que les patients ont changés. Et je ne pense pas que ce soit la faute à Sarenza ou Amazon. Vu que ce sont ces derniers qui sont acclimatés aux premiers.

Anonyme a dit…

Je ne suis pas d'accord avec vous . En tant que généraliste connaissant mes correspondants , je peux donner da façon pertinente un avis sur le nom du spécialiste si le patient le souhaite .S'il ne le souhaite pas où s'il a déjà fait son choix , c'est son droit le plus strict et je ne m'en formalise pas .

JC GRANGE a dit…

@ Anonyme du 5 janvier.
Où avez-vous vu que je critique les nouvelles technologies ? Vous confondez le contenu et le contenant.
Que les patients aient changé, sans doute, mais est-il possible de ne pas béatement adhérer à ce changement ?
Vous qui êtes interne de médecine générale savez combien les médecins hospitaliers ne sont pas interchangeables et combien les maître de stage sont dans le même métal.
Les médecins sont devenus un service comme un autre.
Si cela ne vous embête pas, tant mieux, car c'est ce que vous allez vivre toute votre carrière...
Bonne médecine (générale).

@ Anonyme du 7 janvier.
La servitude volontaire est plaisante : le client a toujours raison.
Je suis le médecin traitant, je n'impose pas de correspondants, je les conseille.
Comment pourrais-je écrire une lettre de recommandation à un escroc ou à un mauvais ?
Il arrive que j'évalue le bénéfice/risque de tel ou tel correspondant et que je me plie contre ma conscience.
Autant le libre choix du patient est important, autant celui du médecin ne l'est pas moins.
Bonne journée de médecine générale.

Frédéric a dit…

Vous mettez en lumière à longueur de billet tous les facteurs qui rendent insupportable l'exercice du métier de médecin généraliste, et sur lesquels votre potentiel d'action est nul ou quasi.

Je vous souhaite une retraite heureuse, et surtout rapide !

Merci d'avoir fini de me convaincre de l'inutilité de s'entêter dans cette voie, pour les gens qui veulent voir ce monde évoluer dans un autre sens, et œuvrer à cela de façon efficace.

Frédéric

JC GRANGE a dit…

@ Frédéric est méchant.
Mais il a choisi d'être un médecin triomphant et omnipotent, un médecin qui change le monde, un médecin qui fera ce que ses prédécesseurs n'ont pas fait : être beau et intelligent.
Il n'a que faire des doutes et des interrogations, il exerce, il domine son sujet, il ne se questionne pas.
Alleluia !
Longue vie et carrière, Frédéric.

Frédéric a dit…

Merci pour vos vœux, Docteurdu16.

Vous avez en partie raison, et en partie tort, je vais m'en expliquer
plutôt que de répondre à votre commentaire acerbe par un autre commentaire acerbe.
Peut-être d'ailleurs ai-je mal formulé mon propos initial, pour qu'il engendre une telle réaction.

Je me permets de reprendre vos mots :

"il a choisi d'être un médecin"
En fait "il" a choisi de ne plus être un médecin.

"triomphant et omnipotent"
Triomphant oui, je souhaite à chacun d'obtenir des victoires sur son parcours,
plutôt que de subir au quotidien le poids d'une vie qu'il n'a pas choisi.
Omnipotent... Pas encore, I'm working on it actually, je regarde plein de films
de super héros, tout ça, mais y'a du travail.

"qui fera ce que ses prédécesseurs n'ont pas fait : être beau et intelligent."
Quand vous dites "ses prédécesseurs", je dois entendre "le Dr Grange", c'est ça ?
Je vous trouve dur avec vous même, mais bon, soit, je ne vous connais pas après tout.
Beau et intelligent ?... Oui !!! Ça me paraît être un bon programme, pour
une vie d'être humain. Encore faut-il qu'on s'entende sur ce que vous mettez derrière
le terme "beau". Pour moi, la beauté d'un être humain est la résultante naturelle de l'alignement de ses actes et de sa Pensée.

"Il n'a que faire des doutes et des interrogations, il exerce, il domine son sujet, il ne se questionne pas."
Bon... Que dire...
Certains de nos contemporains ont élevé le doute et le scepticisme au rang de religion, devenant ainsi totalement incapables de sortir de leur bulle intellectuelle (souvent prodigue), et incapables de faire des choix clairs, de prendre position face au monde, et d'assumer ces choix en les prolongeant par des actes en cohérence.
Très clairement, je n'en suis pas. Je n'en suis plus.
L'hyperscepticisme en vogue de nos jours est pour moi le symptôme d'une castration intellectuelle, fruit de l'usage immodéré des "NTIC", qui fait que beaucoup de personnes deviennent purement et simplement incapables de produire une pensée par eux-même.

"qui change le monde"
Oui !!! Désolé d'être ambitieux, mais si l'on était pas sur Terre pour changer le monde, la vie n'aurait aucun sens !

Frédéric